Génial
Et voilà, j'ai fini.
Tu me déçois, Peil, maintenant, je suis obligé d'attendre la suite, t'es chiant
T'avais dit au début que cette fic était moins ambitieuse que La Flèche Blanche. Tu es sûr de ça ?
Parce qu'elle surpasse les sommets d'une " fic moins ambitieuse que la Flèche Blanche ", justement
Bon, c'est l'instant du pavé césar !
Tout d'abord, j'aimerais dire que le concept de la Grande Marche me fait penser à Hunger Games.
Mais comme j'ai lu certains de tes commentaires où tu affirmais que tu n'avais jamais lu Hunger Games (d'ailleurs, tu rates pas grand chose), mettons ça sur l'effet de la coïncidence !
Je vais m'attaquer au point fort de cette fic : son casting de persos tous aussi uniques les uns et les autres.
Un casting all stars, diversifié, épique, charismatique... Réunissant les héros de la précédente fic, de Rodrick à Adam en passant par Shuzug qui sont ajoutés à un nouveau cercle ; Sandre, le descendant du Rôdeur, Edwin Kingsming, le descendant d'Anor, Aza, le Khajiit Blanc, Ephron le Chevalier muet, Barzhak, Arys, le prêtre au bras bizarre, là...
Tous ont un BG intéressant, un caractère et une histoire uniques. Rarement, voire jamais j'ai vu à ce point un tel casting imaginé pour une seule fic ; on se croirait perdu dans l'immensité de cette véritable vague de personnages mais non, on navigue à l'aise dans l'océan que tu nous offres... Je me suis rarement perdu et à chaque fois que je voyais un autre perso, j'étais plutôt ravi de le revoir, comme Don Jon (L'Argonien Marchant, pas sûr de l'orthographe).
Mais je m'attendais pas à ce que Roderick et Adam rempilent pour de nouvelles péripéties, surtout quand ils s'approchent de l'âge centenaire... Mais le fait que tu as expliqué dans le dernier chapitre avec Shuzug, à propos du sang Elfique coulant chez les Brétons, ça explique pas mal de trucs
Gros GG pour l'histoire du Rôdeur et du père de Sandre, j'étais tout béat, ça m'a touché tellement que j'ai fermé l'écran pour ensuite réfléchir sur ça durant toute la soirée
Par contre, il sert à quoi Zimo ?
Je veux dire, au début, il avait un certain charisme, celui du survivant chevronné, déterminé à gagner mais depuis, il s'est laissé attendrir par la compagnie des Nordiques, s'est fait éclipsé par Edwin, Roderick et Sandre...
Raizo, qui n'était qu'un simple guide, un mercenaire âgé avait un putain de charisme d'acier, il servait à quelque chose, lui, merde, j'ai même lâché une larme et j'ai hurlé, j'ai voulu commanditer ton assassinat avant de me réfracter puisque tu écrivais une nouvelle fic où Raizo était mentionné.
Tue Zimo ou quelqu'un d'autre, y a trop de vivants, là, ça va pas !
Dans la dernière fic, tu tuais la moitié des personnages prometteurs et tu sacrifiais toute l'autre moitié à la fin ! D'ailleurs, il revient quand Fenrir ? Dans l'épilogue de La Flèche Blanche, on dit qu'on a jamais retrouvé son cadavre...
Ah et aussi, tu as réussi un truc ; malgré le fait que toute l'intrigue soit centrée sur la Grande Marche (c'est le titre, non ? ), tu as implanté un atmosphère d'extérieur, depuis les hautes sphères Impériales ; la famille Nerricus qui aura son lot d'importance à venir, je le sens, le Conseil d'Hauteroche constitué d'Atlus et des émissaires Impériaux à la traque du Serpent, Arys le pirate, etc.
Un seul regret ; je trouve que tu as laissé un peu trop d'attendrissement dans ce monde noir de brutes avec la meuf Nordique. Parfois, j'ai l'impression d'assister à un petit journal intime rédigé par Zimo qui se confie à lui-même ses sentiments pour la Nordique
Et pas mal pour le truc du Catalyseur mais le nom me fait penser à un truc du SF, " Catalyseur "... Genre Mass Effect.
Et enfin dernier point ; j'ai remarqué que tu t'es moi-même crée un monde de magie dans tes propres règles, un monde régulé par des lois magiques, genre les degrés, le Catalyseur, tout ça... C'est bien pensé, bravo !
Bon, voilà, je sais pas ce que je pourrais ajouter d'autre, si ce n'est qu'un gros bravo, un genou ployé devant toi, des applaudissements et un regard sanguinaire de fou réclamant la putain de suite
Héhé... On se pose tous la même question : à quoi sert Zimo ?
super!! encore une fois la surprise est total!! c'été donc lui le serpent!! quelle force!! mais comment les impériaux pense t il pouvoir le capturer vivant!! ils sont fou!! le tuer est déjà impensable!! et Aris à finalement eu bcp de chance que l'orc arrive!! sinon il se serait fait massacrer!!
" encore une fois la surprise est total!! c'été donc lui le serpent!! "
Et +1 Roch "il revient quand Fenrir ? "
Peil tu dois le faire revenir
Fenrir ne reviendra pas. C'est pas que son cadavre n'a jamais été retrouvé, c'est juste que, étant anonyme et perdu dans la masse de corps ensanglanté qui jonchaient le sol des jardins du palais, il
Fail.
Fenrir ne reviendra pas. C'est pas que son cadavre n'a jamais été retrouvé, c'est juste que, étant anonyme et perdu dans la masse de corps ensanglanté qui jonchaient le sol des jardins du palais, il a été jeté dans une fosse commune avec tous les autres morts impossibles à identifier.
Et après, lorsque Shuzug a été en état de tout raconter à ses officiers, il était trop tard pour le ressortir. Mais du coup, ils lui ont quand même fait une sépulture décente, même s'il n'y avait pas son corps dedans.
Et pour Zimo, bah il n'est pas à l'abri de mourir subitement au prochain chap ou de survivre jusqu'à la fin de la fic et d'avoir pleins d'enfants
+ Tes pavés m'avaient manqués Rockoff
Rochkorff, mécréant, Rochkorff.
Appelle-moi Roch, c'est plus simple.
Je peux pas comprendre le fait que tu aies tué Fenrir, Anor, Raizo et que tu gardes toujours en vie Zimo... Tu as été pris par la compassion ?
Peil est devenu gentil
Quand les héros vont commencer à tomber, vous allez tous pleurer et me demander de les faire revenir
Une honte, quoi...
Après une cinquantaine de chapitres, la moitié des personnages est toujours en vie, doit avoir un truc qui est anormal, là, je crois qu'on a enlevé peil et que c'est un imposteur qui a pris sa place au nom de la vertu et de l'héroïsme...
On veut pas de la vertu et de l'héroïsme, on veut que des protagonistes crèvent dans le désespoir, au moment où on s'y attend le moins... On veut pleurer, on veut souffrir, on veut le sang de nos persos favoris
" Quand les héros vont commencer à tomber, vous allez tous pleurer et me demander de les faire revenir "
On veut pleurer et te supplier...
...
Toi aussi, d'ailleurs.
Chapitre 67 :
Sandre regardait les étoiles, les bras croisés derrière la tête. Un peu plus loin, les cendres du feu de camp que le groupe avait allumé refroidissaient. La nuit était bien avancée, mais il ne parvenait pas à trouver le sommeil.
L’épreuve qu’il venait de passer emplissait encore son esprit, et il était trop excité pour se détendre. A côté de lui, roulé en boule, Zimo dormait profondément. Roderick, lui, assis sur un rocher, montait silencieusement la garde. Adam et Edwin somnolaient à côté dudit rocher.
Sandre entendit alors un bruissement d’herbe, derrière lui. Il tourna la tête et vit une silhouette sombre, dans l’obscurité, se lever et s’éloigner. Sandre plissa les yeux et reconnut Jenna. Roderick, aux aguets, la vit également s’en aller. Il ouvrit la bouche pour parler mais elle le devança.
-J’ai besoin d’être seule, murmura-t-elle en passant à côté de lui. Je n’en ai pas pour longtemps.
-Très bien, jeune fille. Vas-y.
Elle disparut entre les arbres. Sandre attendit quelques instants avant de se redresser sur un coude et d’interroger Roderick du regard. Le vieillard haussa les épaules. Le jeune homme se leva alors et suivit Jenna, sans prêter attention à la moue réprobatrice de Roderick.
Il s’enfonça dans les bois et arriva jusqu’à un petit étang. Jenna, assise en tailleur dans l’herbe, le fixait d’un air morose. Sandre s’approcha d’elle en faisant intentionnellement craquer une branche sèche sous ses pieds. La jeune femme se retourna.
-Vas-t-en, lui lança-t-elle durement. Laisse-moi.
-Je ne laisse pas une amie qui a besoin de moi.
-Je n’ai pas besoin de toi.
-Tu en es sûr ?
-Oui.
-Très bien. Dans ce cas-là, considère que je n’arrive pas à m’endormir et que je ne fais que me promener.
-Promène-toi ailleurs.
-Et si j’ai envie de me baigner ? répliqua Sandre en désignant l’étang du doigt.
Jenna détourna la tête et se remit à contempler l’eau. Sandre alla prendre place à côté d’elle et soupira.
-Gus est mort, dit-il. Mais Yolin est toujours en vie. Elle ne tardera sans doute pas à nous rattraper.
-Elle ne nous rattrapera pas, répondit Jenna. Elle aussi est morte.
-Quoi ?
-Je l’ai vu.
La jeune femme tourna tristement la tête vers Sandre et le fixa.
-Je l’ai vu, répéta-t-elle. Lors de l’épreuve, sur le pont, c’est elle qui m’est apparue. Elle est morte, Sandre. Elle est morte.
Ces dernières paroles devinrent de sanglots puissants et elle enfouit sa tête dans la tunique de Sandre.
-Elle est morte !
Aris ouvrit lentement les yeux lorsqu’un rai de lumière pénétra dans la pièce et l’illumina. Il gémit et les referma bien vite. Une silhouette noire se dessina dans l’entrebâillement de la porte. Le Khajiit tenta de se débattre mais les liens autour de ses chevilles et de ses poignets, qui lui meurtrissaient d’ailleurs la peau, l’empêchaient de bouger ou de renverser la chaise sur laquelle il était assis.
La silhouette entra sans refermer la porte derrière elle. Aris, soulevant péniblement ses paupières, aperçut deux autres individus, attendant dans l’entrée, au garde-à-vous. La silhouette qui s’approchait de lui devint plus nette et Aris pu détailler clairement son armure rutilante et la cape flottant derrière lui, aux couleurs de la Grande Marche.
S’habituant à la lumière vive, il remarqua que les deux hommes qui n’étaient pas entrés dans la pièce portaient eux-aussi des armures semblables, là encore, aux couleurs de la course.
L’homme s’arrêta devant lui et se pencha en avant. C’était un Bréton au teint clair et à la barbe parfaitement rasée. Aris releva légèrement la tête.
-Alors, fit le garde d’une voix aimable. Tu es prêt à parler, cette fois ?
-J… J…
-Hein ?
-J…
Intrigué, le Bréton se pencha un peu plus, de façon à pouvoir entendre ce que voulait lui dire Aris. Celui-ci colla presque sa bouche à l’oreille du garde avant de cracher violemment à l’intérieur. Le Bréton recula d’un bond avec un cri de surprise, de la salive coulant le long de sa joue, avant d’abandonner son air aimable et arborer une expression de colère.
Aris ricana un instant, avant qu’un claquement ne retentisse et que sa tête ne parte sur le côté. Le garde lui asséna une seconde gifle, puis une troisième, puis une quatrième. Finalement, un des deux hommes patientant à l’entrée entra dans la pièce et arrêta ses coups en saisissant son bras.
-Arrête. On lui a déjà cassé pas mal de dents et je pense que le fait qu’il n’arrive pas à parler, avec toutes ses côtes brisées, n’est pas une simulation.
-C’est bon, ce type doit avoir l’habitude de se faire torturer. C’est Aris Langue-de-Chat. On ne l’a pas encore assez mariné, sinon il serait en train de nous supplier de le tuer.
-‘Pas une raison pour l’abimer plus que nécessaire. Il y a des moyens de faire mal sans provoquer de dommages irréparables.
-Comme…?
-Je t’apprendrais, vieux.
-Alors quoi ? On le laisse là et on revient dans trois heures ?
-Non, le patron veut tout de suite s’entretenir avec lui.
-Putain… Ce petit connard va juste leur rire au nez. S’ils voulaient bien m’écouter et le priver de nourriture pendant une bonne semaine, ils le verraient revenir en se traînant au sol.
-C’est toi que… je boufferais… murmura Aris. Au fait… il te reste un peu… de mon crachat… sur l’oreille… T’entends pas… un peu bizarrement ?
-Mais tu vas la fermer, ouais ?!
Le Bréton s’apprêtait à le frapper une nouvelle fois mais son collègue le tira brutalement en arrière.
-Maintenant, tu te calmes ! Si son état empire, c’est sur nous que ça va retomber ! Allez, détache-le.
-Fais chier.
Le garde tira une dague de sa ceinture et sectionna les liens qui emprisonnaient Aris. Le Khajiit aurait bien sauté sur ses bourreaux s’il en avait été capable. Mais tout ce qu’il pouvait faire, c’était de se moquer d’eux, et encore, sur un ton à peine audible.
Après que l’Ombre, Armand Nerricus et le Dunmer les accompagnants étaient partis, l’aéronef qui surveillait la scène s’était posé près de la colline, juste devant Aris, et celui-ci avait remarqué que tous les Miroirs de Divinations avaient été couverts par une bâche, afin de masquer les images.
Visiblement, le combat n’avait donc pas été transmis dans tout Tamriel. Quelqu’un avait ordonné qu’aucun spectateur n’en soit témoin. Quelqu’un de très puissant.
Une escouade d’hommes en armures était sortie du vaisseau, dès que les hélices de celui-ci avaient cessées de tournoyer, et s’étaient jetés sur le Khajiit, encore sonné. Ce qui s’était passé ensuite était flou dans son esprit.
On l’avait remonté dans l’aéronef, puis enfermé dans une pièce sans doute située à l’arrière, et passé à tabac à de multiples reprises. Il avait perdu le compte du temps. Cela faisait peut-être des jours qu’il était là-dedans. Ou peut-être juste des heures. Il ne se souvenait même pas qu’on l’ait nourri une seule fois.
Aris, celui qui avait été un prestigieux pirate à l’air fier et à la belle carrure, n’existait plus. Tout ce qui restait de l’ancien capitaine était sa morgue naturelle, son instinct, et son intelligence. En extérieur, il n’était plus qu’une loque sanguinolente au visage gonflé, maculé de sang et de croûtes séchées, et aux membres endoloris après qu’on les ait martelés avec des barres de fer ou des coups de botte.
Le moindre mouvement le faisait souffrir et chaque parole manquait de lui arracher un cri de douleur. Sa gorge était en feu. Il avait faim, soif, froid, horriblement nauséeux, et luttait à chaque instant pour ne pas s’évanouir. La tête lui tournait et c’était à peine s’il pouvait fixer un de ses tourmenteurs cinq secondes avant d’être obligé de fermer les yeux et d’inspirer profondément, sous peine de s’effondrer et de se vomir dessus.
Comme l’avait fait remarqué le garde qui l’avait giflé, Aris était quelqu’un de robuste qui avait visité de nombreuses salles de tortures dans sa vie, que ce soit enchaîné à une table crasseuse dans la cale d’un navire ennemi, aux mains de forbans des mers, ou enfermés dans une cellule au fond d’une cave humide, laissé aux bons soins du bourreau d’un fort ayant été attaqué par son équipage.
Aussi Aris était-il capable de résister à certains supplices jusqu’à un seuil de douleur bien plus élevé que la normale. Mais ce n’était pas pour ça qu’il trouvait agréable de recevoir des coups, et il aurait donné beaucoup pour que tout s’arrête.
Les deux gardes le soutinrent et le soulevèrent avant de le faire sortir de la pièce. Aris se laissait mollement traîner, tout autant pour fatiguer et agacer ses geôliers que parce qu’il était bien incapable de mettre un pied devant l’autre tout seul.
-Où… m’emmenez-vous ? s’enquit-il faiblement.
-Ferme-là, le coupa le troisième garde qui était resté silencieux jusque-là et qui ouvrait la marche. Tu ouvriras ta gueule lorsqu’on te le dira.
-Je m’adressais… à tes deux potes… pas à toi… blanc-bec.
Le garde ne répondit pas, cette fois, se contentant de renifler sèchement. Ils arrivèrent au bout d’un moment devant une porte en bois, au fond d’un couloir. L’un des gardes toqua doucement et s’annonça. Une voix lui dit quelque chose, depuis l’intérieur, et il ouvrit la porte.
Quelle ne fut pas la surprise pour Aris de tomber nez-à-nez avec Herbert Maskew, dans la pièce, l’un des deux présentateurs de la Grande Marche, dont le visage et la voix étaient célèbres dans tout le continent.
L’homme faisait face à un miroir et examinait sa dentition en faisant des grimaces comiques et involontaires. Il tourna la tête vers Aris lorsque celui-ci fut à l’intérieur.
-Oh, bonsoir sieur Langue-de-Chat. C’est un honneur de rencontrer quelqu’un comme vous.
-C’est… un… putain d’honneur… de te rencontrer aussi. Mais… je te pisse dessus… quand même… connard.
-Tut-tut-tut. Pas de ça ici, s’il-vous-plait. Vous êtes peut-être un roi, sur le pont de votre bateau, mais ici vous n’êtes qu’un brigand, recherché par toutes les autorités de Tamriel, qui ne mérite que le gibet.
Il claqua des doigts et un des gardes enfonça son poing dans le ventre du Khajiit. Aris se plia en deux et toussa à plusieurs reprises en crachant du sang. Tout en essayant de reprendre son souffle, Aris nota qu’une immense baie vitrée se trouvait au fond de la pièce et donnait une vue splendide sur un océan de nuages, et, des centaines de mètres plus bas, l’île de Balfiera. Il faisait nuit, et le ciel était parsemé d’étoiles.
Le garde, faisant preuve d’un zèle impressionnant, préparait un deuxième coup mais Herbert le stoppa.
-Ce sera tout, merci. Déposez-le sur une chaise, qu’il ne s’écroule pas dès que vous le lâcherez, et sortez.
-Bien.
Les gardes traînèrent Aris jusqu’à une chaise, comme on le leur avait ordonné, et le firent s’asseoir. Il n’y avait nul besoin de l’attacher. Aucun risque qu’il tente quoique ce soit dans son état.
Aris attendit que ses bourreaux soient sortis pour regarder autour de lui. Il aperçut alors le collègue d’Herbert Maskew à côté de lui, Eddard Linkingston.
Le Bréton, également assis sur une chaise, les jambes croisées et son éternel sourire figé sur le visage, inspectait ses ongles avec un air prétentieux. Il n’avait pas levé les yeux vers Aris depuis le début.
C’est alors que le Khajiit déglutit en remarquant une troisième personne, dans un coin de la pièce, adossée à un mur.
« Bon dieu, pensa Aris. Ce ne serait-pas… »
L’individu était un grand Rougegarde large d’épaule, dont le corps semblait avoir été dessiné à la perfection. Chacun de ses muscles saillants était magnifiquement proportionné et était fait pour délivrer un maximum de puissance en s’actionnant, tout en conservant une grande agilité.
Il avait un visage plutôt carré, entouré de cheveux bouclés et noirs, au-dessus, et d’un fin collier de barbe, sur le menton. Mais son regard était étonnamment doux.
Il fixait Aris sans un mot, l’air ennuyé.
« Par les Lunes. C’est Saykam Koza. »
Herbert Maskew s’approcha d’Aris et écarta les bras.
-Bon, nous allons pouvoir discuter, maintenant, non ?
-Discuter ? De… quoi ?
-De votre utilité pour la suite des évènements. Et de la nécessité de vous tuer ou non.
-Tuez-moi… si vous en avez envie… J’en ai rien… à foutre.
-Ce n’est pas à moi d’en décider. Si ça ne tenait qu’à moi, on vous aurait déjà jeté par-dessus bord depuis longtemps et laissé chuter dans le vide. Mais il se trouve qu’il y a des gens qui pensent que vous pourriez nous servir. Des gens à qui j’obéis. Et à qui vous allez obéir.
-Ils peuvent… se brosser.
Soudain, Eddard se leva et abandonna l’inspection minutieuse de ses ongles pour porter son attention sur Aris. Il s’approcha à son tour et plongea ses yeux dans ceux du Khajiit.
S’il n’y avait que de l’arrogance et un peu de bêtise dans ceux d’Herbert, ceux d’Eddard étaient incroyablement plus effrayants. Ils étaient chargés à la fois d’une intelligence rare et froide, d’un amour propre exacerbé, et d’une cruauté sans limite. Jamais Aris n’aurait imaginé que le gentil commentateur qu’il avait souvent regardé au fil des années pouvait être un tel monstre.
Et, après avoir vu de près Barahk Gro-Tragnan et l’Ombre, il était capable de reconnaître un monstre lorsqu’il en voyait un.
-Tu vas te taire, dit simplement Eddard sans hausser le ton. Tout de suite.
Aris ne prit pas le risque d’envoyer une réplique cinglante. On pouvait éventuellement se moquer d’Herbert. Mais ce type-là ne plaisantait pas. Quelque chose disait à Aris qu’il n’avait pas été commentateur toute sa vie.
Car ces yeux-là, c’étaient des yeux de tueur.
Herbert s’empressa d’aller chercher un Miroir de Divination dans un tiroir. Un Miroir de petite taille qu’il posa sur une étagère. Pour la première fois, Saykam Koza bougea et alla tranquillement se placer devant le Miroir.
Là, le Miroir se mit à émettre une lueur bleutée. Des visages y apparurent. De là où il était, Aris ne pouvait pas bien les voir, mais il pouvait entendre leurs voix.
-Alors il est là ? fit une voix de vieillard.
-Oui, répondit Herbert. Juste derrière nous.
Il montra Aris d’un geste du menton.
-Mais il ne veut pas parler, continua le commentateur. Quand nous lui demandons ce que lui a dit le Serpent, en bas, lorsqu’il s’est penché vers lui, ou la raison pour laquelle il a attaqué Armand Nerricus, ou encore ce qu’est devenu Barahk Gro-Tragnan, il se contente, au choix, de ricaner, de nous insulter, ou de cracher au visage de ses geôliers.
-Nous avons affaire à Aris Langue-de-Chat tout de même, dit la voix de vieillard.
-En tout cas, lança une voix grave d’Orque, le fait que nous sachions désormais que le Serpent et l’Ombre ne font qu’un va redistribuer les cartes du jeu. Nous sommes maintenant à égalité avec Roderick. Saykam Koza n’est plus nécessaire pour arrêter son équipe, puisque nous savons désormais sous quelle identité notre cible participe.
-Certes, intervint Eddard, il va maintenant falloir en informer les agents d’Atlus, qu’ils n’aient plus à chercher parmi les participants et qu’ils se dirigent directement vers le Serpent sans perdre de temps.
-Ne vous méprenez pas, le coupa l’Orque. Vous ne faites pas partis de l’opération. Nous n’aurions déjà pas dû vous en dire autant sur notre projet, mais étant donné que vous êtes nos intermédiaires, nous étions obligés de vous en informer.
-Oh, nous sommes des gens discrets, répondit le Bréton avec un sourire. Si nous n’avions pas donnés l’ordre à temps de cacher la scène, tout Tamriel aurait vu le Serpent et… la chose qu’est devenue Barahk Gro-Tragnan. C’est le favori. Cela aurait été très mauvais pour son image, donc pour les paris sur lui, donc pour l’argent amassé par la Grande Marche, donc, indirectement, pour vous.
-J’ai compris, grogna l’Orque. Seran, que devons-nous faire ?
-Eh bien… Le cas d’Aris est problématique. Nous devrions l’éliminer au plus vite. Il a vu et entendu certaines choses qu’il n’aurait pas dues.
-Je suis d’accord, dit une autre voix provenant du Miroir, appartenant sans doute à quelqu’un de jeune. Qu’on l’égorge et le jette dans le vide, et au-dessus de la mer, si possible. Proprement et rapidement.
« Merde, se dit Aris. Il faut que je trouve un moyen pour m’en sortir. S’ils demandent à Saykam de me tuer, je n’aurais aucune chance. »
Saykam Koza se racla la gorge.
-Et pour moi ?
-Vous, mon cher, répondit le vieillard, vous rejoignez désormais les rangs des « jokers ». Vous ne serez pas trop de quatre agents pour faire face au Serpent.
-Très bien. Quand dois-je partir ?
-Tout de suite serait l’idéal. Mais nous allons laisser les choses se tasser un peu et Barahk prendre de la distance avec le Serpent. Il serait fâcheux que vous ayiez à les affronter tous les deux.
-Pas fâcheux, répondit calmement le Rougegarde. Mortel. Pour moi.
-Nous en sommes conscients. Vous êtes intelligent, Saykam, et nous avons laissés carte blanche aux « jokers » concernant leur mission, alors nous allons faire de même pour vous. Préparez votre opération avec soin et lancez-vous à la poursuite de votre cible quand vous le jugerez bon.
-Merci de votre confiance.
Mais alors qu’Aris cherchait tant bien que mal une idée pour se tirer de la situation problématique dans laquelle il se trouvait, l’ancien champion de la Grande Marche reprit la parole.
-Si vous me laissez toute liberté pour cette mission, je peux emmener des hommes avec moi ?
-Hum, oui, répondit la voix de vieillard sur un ton hésitant. Si vous jugez en avoir besoin. Mais le moins possible. Nous voulons que tout cela se règle discrètement.
-Bien, alors…
Il pivota sur lui-même et tendit son doigt vers Aris. Tous les regards se tournèrent vers le Khajiit, et celui-ci se figea, stupéfait.
Saykam sourit.
-Je le veux, lui.
entrepost
Ah merde, je t'ai pas entrepost. En tout cas, pas aujourd'hui.
Curieux ce chapitre avec Arys, je l'apprécie davantage
Par contre, Saykam Koza, je pensais que c'était le Khajiit à la fourrure blanche, je me suis mélangé les pinceaux
Tu pourras faire une liste de persos indiquant s'ils sont morts ou pas encore (car personne vit à long terme dans tes fictions ), s'il te plaît, quand t'auras le temps ?
-Sandre Hearthsley
-Jarzimo (aka Zimo)
-Edwin Kingsming
-Roderick Lustwick
-Adam Tourtefeux (non participant)
-Jenna
-L'Ombre (aka le Serpent)
-Faen Delvin
-Armand Nerricus
-Raedyn Levenni
-Darios
-Stephen (mort)
-Achim (mort)
-Sulen (mort)
-Gus (mort)
-Yolin (mort)
-Les sœurs Jadmär (mortes)
-Barahk Gro-Tragnan
-Jayën (non participant)
-Shuzug Gro-Yargol (non participant)
-Seran Darius (non participant)
-Edgar Alastor (non participant)
-Jarus (non participant)
-Atus (non participant)
-Saykam Koza (non participant)
-Aris (non participant)
-Lyana Nerricus (non participant)
-Helzmar Griffelune (le Khajiit blanc)
-Ephron le Chevalier Muet
-Liliane
-Angus (mort)
-Cyrus Lantier (mort)
-Marius Lantier (mort)
-Don Leo
Je crois qu'ils y sont tous.
Génial, on en découvre un peu plus sur les commentateurs dans ce chapitre. Comme toujours Peil, tu parviens à rendre les choses de plus en plus intrigantes...
Sinon j'adre Saykam Koza. Et j'adore aussi qu'il prenne Aris avec lui
J'ai hâte de voir Saykam en action