La suite arrivera dans l'après-midi.
Yerl taggle. J'croyais que tu te taisais.
Roch, si tu veux répondre, taggle aussi.
Merci Doctor.
Bravo DJ (ton nouveau pseudonyme officiel agréé par moi ), tu as hérité de BD jusqu'à ses clashs.
Yerl On est là pour parler de Djay, de moi ou de toi ?
Car tout ce que tu fais, c'est malheureusement de la provocation futile et immature.
Je ne te répondrais plus, désormais car tu pollues le palier, désolé.
Tu as beau dire arrêter de polluer la fic et éviter de partir en clash mais tu fais tout pour.
Sur ce, bye.
Rochkorff sois un bon garçon et admets que t'es saouland parfois (souvent) (toujours).
Yelram n'a pas tout à fait tord tu sais. Mais bon, passons.
Ah mais arrêtez de vous battre enfin !
Hésite pas à demander un erraz des posts sur le topic de modé, gentiment
Voire un kick, ça commence à péter les burnes les zigotos qui sautent à la gorge du pauvre mec qui à le malheur de dire un truc qu'ils aiment pas.
Aucune provoc, juste une observation. Navré que ça ne te fasse pas plaisir.
Bye bye.
Fais pas genre Ol' t'es secrètement en accord avec nous vu comment tu te fritte avec Rochkorff sur les mêmes sujets (sautage à la gorge).
Euh........ non
4K...4K...4k...
Arrêtez, sérieusement.
Non mais ok, énorme différence entre ce clash d'hier qui n'avait rien d'hostile, même si on s'est bien mis sur la gueule, et l'aggresivité méprisante de Yerl.
De plus, s'était à propos du fait qu'il me charrie sur le 4k, parce qu'il avait les boules d'avoir raté le 10k.
Oups pardon l'auteur, j'arrête.
Mais encore une fois, tu peux demander l'erraz pour "fluidifier" la fic.
Ben je suis tout à fait d'accord avec Yelram tu vois. Pour moi il a raison sur le comportement agaçant de Rochkorff.
Fin de la discussion.
Je n'ai absolument pas trouvé Yelramkuzu agressif dans ses propos je trouve que vous vous trompez de cible là.
Mais bon j'attends la suite sinon. ^^
Chapitre 6.
Le capitaine Barelo prit rapidement de l'avance sur le chemin du site de fouilles, ce qui laissa très largement le temps à Raven, Svenja et Lyra, laissées en retrait, d'apprécier plus posément la dimension des lieux quelles arpentaient désormais.
-C'est fou que les rouages continuent à tourner d'eux même après plusieurs milliers d'années de vieillesse. Commenta rapidement Lyra en observant d'un air médusé un énorme engrenage Dwemer entrainer dans un cliquetis furtif tout un système de leviers et de pistons.
Bien sur, nulle des trois prêtresses ne comprenait vraiment à quoi pouvait bien servir toute cette mécanique bien huilée, ni même comment elle était alimentée.
Pour elles, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un élément du décors à l'esthétique douteuse, mais au fonctionnement compliqué, donc forcément intéressant.
A partir de là, toutes les hypothèses, même les plus folles, étaient envisageables pour les trois jeunes femmes.
Surtout les plus folles, en fait..
-Je parie que c'est alimenté par des hamsters qui tournent à toute vitesse dans leur cage ! Lança bientôt Raven avec une perspicacité toute relative.
-Il faudrait une sacré armée de hamsters...Fit remarquer Svenja, plus raisonnable.
-Et alors ? Insista la Dunmer, têtue. Peut-être que les Dwemers élevaient des quantités astronomiques de hamsters rien que pour ça ! Peut-être qu'ils avaient des pièces entièrement remplies de cages à hamsters pour faire tourner des milliers de petites roues !
-T'en connais beaucoup des hamsters qui vivent plusieurs milliers d'années ? Intervint à son tour Lyra, plus goguenarde quand à elle.
-Euh...
Bien évidemment, Raven n'avait pas imaginé l'hypothèse sous cet angle là, et si elle n'en démordait pas concernant la théorie du milliard de petites pattes chargées de faire tourner autant de roues en vue d'alimenter un système mécanique, le problème posé par le vieillissement des hamsters, par contre, établissait une sérieuse contrainte dans son raisonnement.
-Et bien...Des hamsters mécaniques alors...Poursuivit cependant la jeune Elfe, qui ne concevait décemment pas qu'il puisse exister sur Tamriel un autre moyen de faire tourner une telle installation.
-Ah oui pas bête...Acquiesça même Lyra, que Raven soupçonna toutefois d'ironiser au vu de ses yeux, fixés droit vers des cieux inexistants.
-Qu'est-ce que tu regarde ? Questionna dès lors la Dunmer, histoire d'en avoir le coeur net.
-Le plafond de ta bêtise. Conclut l'Impériale.
La progression au sein du vieux temple Dwemer reprit bientôt son fil, et ce fut avec un certain regret que les trois compagnes durent abandonner derrière elles les rouages et leur inconcevable fonctionnement.
Portées par leur nouvel élan, elles débouchèrent alors dans la pièce qui suivait celle des engrenages mécaniques, à savoir l'immense carrefour d'où partait le couloir de maintenance du site de fouilles à proprement parler, et dont les autres directions étaient bouchées par des éboulements infranchissables.
Ici, il n'était d'ailleurs plus question de leviers et de pistons bruyants, mais bel et bien d'un silence froid, fantomatique, qui laissait présager à lui seul des mystères qu'avait renfermé cet endroit oublié de tous.
Des mystères qu'il continuait aujourd'hui encore de garder jalousement, en fin de compte...
-Je n'aime pas cet endroit...Souffla Svenja, qui était demeurée immobile au milieu du croisement alors que Raven et Lyra s'étaient de leur côtés approchées des immenses couloirs de pierres, aujourd'hui condamnés par autant de gravats. Il est chargé de souvenirs, de colère...Je sens gronder dans ses entrailles un terrible ressentiment...
Raven abandonna aussitôt son observation minutieuse de l'éboulement en question pour mieux jeter un regard à la Nordique, curieuse de percevoir à travers ses mots une impression qu'elle même ne ressentait pas.
Lyra de son côté, ne s'était même pas retournée...
-Tu entends quelque chose ? Questionna la Dunmer en direction de Svenja, tout en ignorant les vas et viens curieux de son autre compagne par la même occasion.
-Pas vraiment...C'est plutôt un sentiment intérieur. Expliqua l'intéressée. Vois-tu, c'est un peu comme si les ruines elles même tentaient de s'exprimer, mais que l'usure du temps et de la solitude avait brisé ses cordes vocales...Le fait est que je sens quelque chose de particulier ici, mais qu'en l'état, je ne sais pas vraiment dire de quoi il s'agit.
Raven observa longuement sa camarade après cette étrange explication, mais ne sut toutefois pas réellement dire si c'était plutôt de la jalousie ou de la fascination qui l'animait en ce moment même.
En effet, elle avait souvent entendu des histoires sur ces antiques ruines du passé, de leurs trésors mystérieux, cachés mille lieux sous terre, aux multiples disparitions qui avaient autrefois décimé les expéditions qui y avaient été menées.
Bien sur, l'époque des draugrs, bandits, centurions ou falmers était clairement révolue, et il ne restait probablement plus dans ces endroits reculés que les corps fossilisé de ceux qui s'y étaient perdu par le passé.
Néanmoins, ces racontars, vestiges d'une époque révolue, avaient toujours fasciné la Dunmer, et si le fait de se trouver désormais dans l'un de ces lieux antique lui faisait l'effet d'une véritable chasse au trésor maintenant que la réalité rejoignait l'histoire, le privilège dont semblait jouir la Nordique en ce moment même, à ressentir et à cerner les multiples péripéties qui s'étaient déroulées en ce lieu, vexait quelque peu la jeune Elfe.
De fait, Raven devait bien s'admettre à elle même sa frustration du moment...
Était-ce parce que Svenja était Nordique, et que ses ancêtres avaient donc été plus volontiers soumis à la présence des ruines Dwemers en Bordeciel, qu'elle parvenait en cet instant précis à pénétrer son aura, au point même de ressentir dans les entrailles de ce silence millénaire un message furtif ?
Était-ce parce que le calme et la sérénité apaisaient avec tant de sincérité son esprit mesuré qu'elle pouvait alors écouter avec plus de précision tout ce qui l'entourait, quand la conscience de Raven elle même n'était que bruit et autres sons farfelus ?
C'était en tout cas ce que la jeune servante pensait, elle qui maudissait désormais son propre manque de recul et de maturité...
-Je propose que l'on rattrape les Ordonnateurs. Conclut enfin Svenja après quelques secondes d'un mutisme inquiet. Je vous avoue que plus le temps passe, et moins je me sens en sécurité ici...
Lyra fut rapidement attrapée par le col de sa robe, arrachée à sa fouille minutieuse des gravats pour mieux être emmenée avec ses deux compagnes loin de ce carrefour devenu menaçant. Car si il y avait bien une chose que Svenja savait faire, en dépit de son calme et de son tempérament toujours mesuré, c'était convaincre les gens de ses idées et de ses impressions...
Ainsi les trois prêtresses prirent-elles rapidement le chemin du couloir de maintenance, droit vers la première grotte du site de fouilles où officiaient en ce moment même les Ordonnateurs.
-Ah ! Mesdemoiselles ! Je croyais vous avoir perdu ! Plaisanta aussitôt le capitaine Barelo à leur arrivée dans la petite caverne taillée à même la roche. Non pas qu'il y ait beaucoup de façon de se perdre ici bien entendu, mais pour des jeunes femmes peu habituées à ce genre d'expédition...
Le Dunmer gloussa bêtement, probablement très amusé par sa boutade alors que les trois compagnes, quand à elles, se contentèrent d'observer un silence polis, quoi que légèrement vexé par tant de sous-entendus machistes.
Néanmoins, une violente déflagration en provenance directe d'un couloir adjacent eut tôt fait de les arracher à leur mutisme agacé.
-OUAH ! C'était quoi ça ?! Glapit brusquement Raven alors qu'une gerbe de flamme longue de trois mettre venait de jaillir sauvagement d'un corridor rocheux.
-Ça ? Répéta le capitaine Barelo, dont le détachement paraissait proprement scandaleux pour la jeune Elfe. Oh, il ne s''agit que d'un petit sort de flamme...
-Petit ? Répéta Lyra en clignant des yeux, choquée elle aussi.
-Oui...Très utile pour faire fuir les araignées. Expliqua l'Ordonnateur sur le même ton. Et Azura sait qu'elles pullulent en ce lieu...
Une nouvelle déflagration jaillit bientôt du couloir en question, aussitôt suivie d'un cri victorieux cette fois-ci, de même qu'un bruit affolé de centaines de petites pattes en pleine débandade.
-Je vous montre ? Conclut alors l'officier en désignant le supposé lieu de la bagarre, comme pour mieux répondre à l'ébahissement de ses trois compagnes.
La progression dans le dit corridor fut quelque peu laborieuse, le passage ayant visiblement été creusé à la va vite, pour mieux permettre un transit rapide et sans chichi de cargaisons de pierres et autres minerais rare, au mépris bien entendu du confort des mineurs.
-Akatosh soit loué, les conditions de travail ont été améliorées depuis...Commenta d'ailleurs Lyra en observant d'un air atterré le plafond particulièrement bas du couloir rocailleux.
Les quatre compagnons débouchèrent bientôt dans une nouvelle cavité, un peu plus spacieuse cette fois-ci, quoi qu'encore très basse de plafond, et dans laquelle s'afféraient désormais les fameux Ordonnateurs.
Ces mêmes Ordonnateurs, qui, matraques et flammèches magique dans les mains, faisaient en ce moment même face à plusieurs dizaines de petits corps velus les attendant quelques mètres plus loin, et plus étonnant encore, tournés droit dans leur direction.
-Hiiiiii ! Couina aussitôt Raven en apercevant ces dizaines d'araignées les dévisager d'un air aussi curieux que téméraire, quoi que étrangement immobiles et silencieuses dans leur observation.
Hélas, la Dunmer détestait les araignées, et celles-là, en plus d'être particulièrement moches et velues, étaient si grosses qu'elles lui arrivaient presque au genou.
-C'est bizarre...Commenta Svenja en observant à son tour ce petit armada d'arachnides. Elles n'ont pas l'air d'avoir peur de nous, ni même de faire preuve qu'une quelconque hostilité...
-Ces araignées là n'ont probablement plus vu d'Elfes ou d'Humains depuis des centaines de générations. Expliqua le capitaine Barelo. Pour elles, nous sommes vraisemblablement de bien curieux étrangers...
-Mais vous essayez pourtant de les chasser non ? Insista la Nordique. Pourquoi ne se montrent-elles pas plus effrayées ?
Comme en réponse à la question de la prêtresse, l'un des Ordonnateurs lança soudain une nouvelle boule de feu en direction de l'armée velue, mais pas précisément sur les araignées en question, comme le remarqua très vite Raven.
En effet, les soldats ne cherchaient visiblement pas à tuer les occupants de cette caverne, mais bel et bien à les faire fuir sans heurts, et pour cause:
La boule de feu atterrit quelques centimètres à peine devant les araignées, les forçant aussitôt à reculer d'un bond dans autant de couinements furieux...
...Du moins avant que les arachnides ne se regroupent quelques mètres plus loin, et ne se remettent alors à observer les importuns d'un air plus curieux que jamais.
-Oh...Je vois...Conclut ainsi Svenja. En l'absence de morts ou de blessés dans leur camp, elles se contentent simplement de battre en retraite sans trop comprendre ce qu'on leur veut réellement...
-Voilà. Acquiesça le capitaine Barelo. Et c'est mieux je pense...Autant ne pas provoquer leur colère et s'éviter une bagarre inutile...
Une nouvelle boule de feu fut rapidement lancée en direction des adversaires, et ces derniers, comme la première fois, reculèrent d'un bond dans autant de petits couinements inquiets, avant bien sur de se regrouper un peu plus loin une fois encore, et de perpétuer leur observation inquisitrice.
Pour Raven, qui n'aimait absolument pas la compagnie des araignées la plupart du temps, ce spectacle prit rapidement des airs de comédie burlesque dans les minutes qui suivirent l'entame du nettoyage de la cavité. De fait, et en l'absence de toute représailles de la part de leurs opposants, cette campagne de réouverture du site prenait plus des aspects de spectacle loufoque que de véritable chasse aux insectes indésirables, et ce fut donc avec un coeur plus léger et plus détendu que la Dunmer entreprit bientôt de suivre le reste du groupe dans une série de couloirs et de salles toutes plus infestées les unes que les autres, entamant alors une nouvelle conversation avec le capitaine Barelo sous les boules de feu et autres mouvements de fuite de tous ces petits corps dodus en pleine débandade.
-Dites moi...Commença la jeune Elfe pendant que le groupe progressait bon train à travers le site. Connaissez-vous le monde extérieur ?
-Vous voulez dire le monde qui se dresse au delà des murailles de Markarth ? Questionna l'officier en observant d'un oeil vague ses subordonnés.
-Celui-là même. Acquiesça Raven.
-Oh...Si peu...Confia le capitaine. Vous savez, comme beaucoup d'entre nous, je suis né ici, à Markarth, et me suis enrôlé chez les Ordonnateurs un peu par dépit, parce que je croyais que la grande confédération Dunmer nous offrirait une vie un peu plus mouvementée que celle d'un civil moyen.
-Verdict ? Questionna la jeune servante.
-Je me suis trompé. Conclut de but en blanc le Dunmer. Comme vous le savez, et comme j'aurais dû l'accepter moi même à l'époque, le monde est désormais sous contrôle, calme, serein. Presque ennuyeux figurez-vous...Je me suis bien aventuré dans quelques autres villes de Bordeciel autrefois, comme Blancherive ou Vendeaume par exemple, et principalement pour des exercices militaires. Mais en dehors d'une bonne petite vie bien rangée, et sans aucun débordement, je n'y ai rien trouvé de bien folichon à vrai dire...
-Vous n'avez donc jamais assisté à des affrontements, ou à des guerres ? Insista Raven, curieuse.
-Hélas, aurais-je presque envie de dire. Expliqua le capitaine Barelo. La Confédération à imposé une nouvelle ère de calme et de prospérité vous savez...Le temps des Hommes et de leurs folies militaires et expansionnistes est bien loin...Tout est parfaitement calme aujourd'hui. Il n'y a même plus de criminalité, ou de délinquance, et encore moins de mouvements contestataires de plus grande envergure. Le monde extérieur est à l'image de Markarth. La violence elle même y est devenue un concept bien étrange, bien lointain...
-Oh...Je vois...Souffla Raven, déçue.
Bien évidemment, la Dunmer connaissait déjà cette histoire, celle d'un monde parfaitement pacifique, dans lequel ne rodait plus le moindre danger, et dans lequel l'ère des Elfes, l'avènement des «oreilles pointues» comme s'étaient amusés à le dire certains vieux Nordiques, avait définitivement mis un terme aux guerres et autres tensions d'autrefois.
Naturellement, avait-elle vaguement espéré autre chose, de plus palpitant, de plus excitant, mais elle savait pourtant déjà au plus profond d'elle même que sa soif d'aventure était stupide, et illégitime, et qu'il n'y aurait de toute façon rien au delà de Markarth, car le monde lui même avait bien changé.
En fait, elle saisissait en ce moment même à quel point sa vie ne serait rien de plus qu'un long fleuve tranquille, et à quel point le Tamriel qu'elle connaissait aujourd'hui, n'était plus du tout la même que celle dont on lui avait parlé à plusieurs reprises.
Enfin, elle comprenait peu à peu l'inutilité de ses aspirations, et le besoin urgent, finalement, de revenir un peu à la réalité maintenant que le monde lui apparaissait réellement.
-J'aurais tellement voulu qu'il y ait quelque chose. Conclut la Dunmer, dépitée, qui avait un jour cru les paroles un peu folle d'un vieux Nordique mort saoul. Je sais que c'est égoïste, voir même idiot, mais le fait de savoir qu'il n'y a rien de plus au delà des murailles...Je ne sais pas...Je trouve ça démoralisant.
-Vraiment ? Questionna le capitaine Barelo. Pourtant jeune fille, nous avons la chance de vivre à la meilleure époque qui soit, quand l'on connait les catastrophes qui ont longtemps ravagé ce continent...
La jeune servante ne répondit pas à l'intervention de son compagnon, et préféra continuer à suivre le groupe durant quelques minutes, silencieuse, le regard vissé sur ses pieds alors que les Ordonnateurs de leur côté, perpétuaient leur progression dans des grottes qui finissaient par toutes se ressembler.
-Figurez-vous que moi aussi, autrefois, je rêvais d'aventure. Reprit bientôt le capitaine Barelo. Moi aussi je rêvais d'action, de mouvement, d'activité...Et puis figurez-vous qu'un jour, j'ai parcouru les archives de ce monde, celles que les mages conservent dans la grande bibliothèque du palais. Celles que je vous conseille fortement de lire, d'ailleurs...Et là j'ai compris, moi qui n'avait jamais rien espéré de plus qu'un bon coup de pied dans mon quotidien fade et inexistant, à quel point ce monde plat que je haïssais tant, était en fait une véritable bénédiction, une véritable chance pour nous qui n'avions jamais connu les guerres, les massacres, la misère, ou encore les catastrophes naturelles et daedriques...J'ai compris à quel point les dieux avaient été cléments avec nous, et à quel point nous devions remercier cette vie faite de richesse et de prospérité...Auriez-vous vraiment aimé naitre à l'époque de la crise d'oblivion ? Auriez-vous réellement souhaité vivre quand les dragons, furieux et implacables, parcouraient encore les cieux de Bordeciel en tuant tout sur leur passage ? Bien sur que votre vie aurait été plus mouvementée, mais vous auriez alors du faire face à la mort, à la désolation, à la misère et à la déchéance...Vous n'auriez jamais eu à profiter des opportunités que le monde d'aujourd'hui vous tend avec sureté et bienveillance...Vous n'auriez jamais connu la paix, et l'épanouissement...
Jusqu'alors plongée dans un silence contemplatif, Raven du bien admettre que les propos de son interlocuteur l'avaient définitivement conforté dans l'idée qu'elle s'était finalement faite de cette existence, à savoir, qu'elle n'était peut-être pas mouvementée, ni même forcément intéressante, mais qu'en dépit de sa relative immobilité, elle n'en demeurait pas moins prospère, et totalement sereine.
Bien sur que Raven aurait aimé de l'aventure. Bien sur qu'elle aurait un jour aimé partir explorer le monde extérieur, ses richesses, ses trésors et ses conflits. Mais au delà de ses envies enfantines, elle savait aussi à quel point elle avait de la chance d'être née à cette époque où nul dieu ni daedra ne viendrait la faucher dans son quotidien. A cette époque où, au delà de l'ennui qui pointait parfois le bout de son nez, se dressaient des possibilités et des occasions jusqu'à alors inédite sur ce continent autrefois dévasté par la mort.
Finalement oui, cette vie à Markarth n'était peut-être pas folichonne, ni même toujours très intéressante, mais elle était malgré tout devenu la sienne, ainsi que celle de milliers d'autres citoyens. Ces mêmes citoyens qui avaient fait de cette tranquillité leur quotidien, et qui étaient parvenus à y trouver leur compte, quoi qu'en dise leurs envies de changement.
Au fond, Markarth n'était pas grand chose, c'est vrai, mais c'était chez eux.
Et jusqu'alors, ils étaient parvenus à y vivre heureux...
Et cela, Raven commençait tout doucement à le comprendre, et à l'accepter...
-Ha ! On dirait que le site de fouille nous ramène vers une autre ruine Dwemer. Conclut enfin le capitaine Barelo alors que le groupe venait tout juste de débarquer dans une petite grotte au bout de laquelle pointait un piédestal de pierre blanche, surplombé d'une porte qui semblait bel et bien sceller l'entrée d'un nouveau tombeau ancien.
-Lieutenant. Commença bientôt l'officier en se retournant vers l'un des quatre autres Ordonnateurs qui composaient l'expédition. Poursuivez le nettoyage vers les couloirs adjacents. Les prêtresses et moi même allons étudier cette entrée. Peut-être y trouverons nous quelque chose d'intéressant qui sait...
-A votre ordre. Acquiesça aussitôt le subordonné, avant de se retourner vers ses collègues et de les entrainer vers les dits couloirs en vue d'y poursuivre la chasse aux araignées, laissant alors son officier seul en compagnie des prêtresses de Dibella.
-Bien. Voyons voir...Enchaina de son côté le capitaine Barelo en s'approchant un peu plus de l'entrée, actuellement barrée d'une immense toile d'araignée.
-Beuuuurrk...Commenta Raven face à cet amas aussi laid que gluant de sécrétions arachnides.
-Imagine toi que celle qui a tissé ça est capable de t'avaler d'une seule bouchée. Plaisanta Lyra, ce qui ne fit bien entendu, pas du tout rire la Dunmer.
-Allons allons. Enchaina le capitaine en dégaina sa lame et en cherchant dans l'immense toile un endroit où entamer sa découpe. Je pense qu'il suffit de...
L'Ordonnateur s'interrompit brusquement dans son entreprise, de même que ses trois compagnes, car un bruit étrange et inquiétant venait soudain de résonner dans l'air froid et humide de la caverne.
Hélas, ce que Raven avait tout d'abord prit pour une mauvaise interprétation personnelle du combat entre Ordonnateurs et araignées n'avait pas tardé à se montrer sous un jour plus concret, plus implacable à sa conscience circonspecte, car bientôt, et alors même que les quatre compagnons étaient occupés à tendre l'oreille en direction du couloir, les sens à l'affut, un nouveau bruit s'était fait entendre dans le silence ambiant.
Un bruit de ferraille, un peu comme celui que faisait une armure lourde en tombant au sol, et qui avait aussitôt été suivi d'un cri de douleur étouffé...
-Les gars ? Questionna alors le capitaine Barelo en observant le couloir par lequel s'étaient aventurés les Ordonnateurs. Les gars, tout va bien ?
Malheureusement, nulle réponse ne leur parvint jamais...
Désormais, seul régnait dans l'air un silence anormal, inquiétant...
-Restez derrière moi. Lança subitement l'officier en empoignant fermement sa lame, avant de s'enfoncer d'un pas prudent dans la cavité.
Les trois prêtresses lui emboitèrent le pas sans broncher, et sans s'éloigner d'un centimètre, car elles comprenaient déjà toutes à leur manière, malgré leur inexpérience, que quelque chose de sinistre et de préoccupant s'était produit là-bas, quelques mètres plus loin.
-Peut-être sont-ils tombés sur une plus grosse araignée...Murmura Raven, effrayée.
-Chut ! Coupa le capitaine Barelo, alors que le petit groupe pénétrait déjà dans une nouvelle cavité, visiblement vide de toute présence.
-Hum...Les gars ? Questionna bientôt l'officier d'une voix claire et forte, que la Dunmer interpréta aussitôt comme une feinte destinée à tromper un éventuel ennemi.
Non pas que Raven avait déjà eu affaire à pareil évènement, ni même qu'elle savait réellement comment s'en sortir, mais pour avoir savamment parcouru un livre intitulé «tactique de traqueur en milieu hostile», elle savait néanmoins que le stratagème de l'appel insouciant et naïf avait souvent été employé par les soldats dans le passé pour mieux masquer une approche armée d'un probable lieu d'embuscade, et ainsi tromper la vigilance et la concentration d'un prédateur potentiel.
En tout cas, était-ce ainsi qu'elle avait interprété l'appel du capitaine Barelo...
-Les gars ? Insista d'ailleurs ce dernier d'une voix faussement détachée, tout en approchant à pas feutré de l'angle de mur suivant.
Un bruit métallique parvint alors au petit groupe, de quoi témoigner de la présence manifeste d'un individu vivant à quelques mètres de là, et quelques secondes à peine plus tard, le temps que l'officier et les trois prêtresse ne dépassent enfin le coin rocheux et ne se confrontent alors à la scène en question, ce fut soudain toute la supercherie et toute la gravité de leur situation qui leur sauta brusquement à la figure, sans pitié, et sans détour possible.
Naturellement, Raven crut tout d'abord à une hallucination, ou même à une profonde méprise, mais la réaction de Svenja et de Lyra, de même que celle du capitaine Barelo, la conforta rapidement dans l'idée que tout ceci n'était pas une mascarade, mais bel et bien un évènement réel, et implacable.
Ainsi, était-ce désormais quatre Ordonnateurs ensanglantés qu'elle avait sous les yeux, vraisemblablement morts vu leurs positions immobile et désarticulée, et au milieu desquels se tenait une silhouette noire, immobile et silencieuse elle aussi, profondément emmitouflée dans une longue tunique obscure, et avec dans la main, une dague dégoulinante de sang rouge vif.
Le sang des ordonnateurs...
-Que...
Tout se passa très vite à partir d'ici, et Raven elle même eut bientôt l'impression que cette scène, sous sa relative lenteur, n'avait duré qu'une fraction de seconde tant tout semblait s'être enchainé dans leurs esprits atterrés.
Bien sur, les trois prêtresses l'avaient déjà compris, et le capitaine Barelo aussi:
Si cet individu, qui qu'il soit, venait de tuer à lui tout seul quatre soldats d'élites de la grande maison Indoril, il y avait fort à parier que ceux qu'il avait désormais face à lui ne pourraient rien faire pour leur salut.
Ce fut donc ainsi avec une véritable tétanie que le petit groupe observa bientôt l'assassin se retourner vers eux, les observer d'un regard insondable, et s'avancer alors dans leur direction d'un pas mesuré, sans courir, la dague déjà prête à sévir de nouveau.
Hélas, il n'y avait plus de rêves, de fantasmes ou d'histoires d'épouvantes cette fois-ci.
Non cette fois-ci, c'était la réalité, la vraie, dure, mais non moins implacable.
-COURREZ ! Lança enfin le capitaine Barelo.