Bonsoir tout le monde. Voici ma première fic.
Avant d'aller plus loin je dois dire que je n'ai jamais posté ici même si j'ai beaucoup lu et que j'ai crée ce pseudo exprès pour vous proposer ma fic. C'est une première donc soyez indulgents.

J'avoue également que certains fics, comme celles de Blackdevil24 m'ont énormément inspiré et donné envie d'écrire et que j'ai repris un peu son style d'écriture qui me plaisait tant pour faire la mienne. De même que pour l'utilisation des screenshots. N'y voyez pas du copiage pur et simple mais plutôt comme une sorte d'hommage, surtout depuis que sa dernière fic a disparu et qu'on a plus de nouvelles de lui.

Donc voilà, j'espère que ça va vous plaire. Je suis ouvert à toutes critiques bien entendu.

Prologue.

Comment vous l'expliquer, à vous qui viviez à une époque si lointaine. A vous qui n'auriez probablement jamais imaginé pareil futur ? A vous qui lirez ceci par je ne sais quel moyen, et qui vous confronterez alors à quelque chose que vous n'envisagiez pas ?

Tout avait bien changé en Tamriel depuis la dynastie des Septims, des Medes, et même du Thalmor.
Le monde avait évolué, les guerres s'étaient enchainées, et l'Empire, d'apparence si fameux et indétrônable, n'était déjà plus qu'une très lointaine légende pour tout ceux qui vivaient en cette époque si mystérieuse.
Comment tout ceci s'était-il passé ? Quel terrible et inexplicable évènement avait bien pu précipiter la chute de ce que les plus anciens qualifiaient aujourd'hui encore « d'age d'or de Tamriel » ?

A vrai dire, Raven n'en savait rien. Plus encore, Raven avait bien du mal à s'intéresser à cette partie de l'histoire, elle qui était née plusieurs milliers d'années après cette série d'évènements cruciaux qui avaient définitivement chamboulé la vie sur le continent.
Plusieurs fois, l'on lui avait parlé de la crise d'Oblivion, de la dernière guerre draconique, du fléau de Morrowind ou bien encore du voile de l'Ouest, soit d'autant d'élément du passés qui avaient vraisemblablement causé la perte du grand Empire, et donc de l'équilibre d'autrefois.
Et chaque fois bien sur, Raven avait écouté avidement, passionnément, mais avec dans l'esprit cet étrange détachement, témoin de l'incapacité de la Dunmer à réellement entrevoir ce qu'avait été la vie à cette époque.

Oui, décidément, tout avait bien changé...
L'année cinq-cent-vingt-et-une de la cinquième ère venait de sonner son arrivée en ce jour du nouvel an, et d'annoncer avec elle la pérennité d'un monde qui n'avait probablement plus rien en commun avec le précédent...

Alors par où commencer ? Comment vous l'expliquer, à vous qui viviez il y a très longtemps ?
Et bien pour vous le conter très brièvement, et sans chichis:

l'Empire n'était plus...

Les Humains, si fiers et arrogants, avaient finalement été les victimes de leur propre avidité.
Les Empereurs s'étaient fais de plus de plus mous, incapables d'assurer l'avenir de leur système, et un beau jour, sans que personne ne s'en rende réellement compte, et surtout sans que personne n'y trouve rien à redire, les Dunmers, jusqu'alors reclus dans une Morrowind agonisante, avaient pris leur place, sans guerre, et sans la moindre effusion de sang.

Ce fameux jour oui, de la deux-cent-trente-et-unième année de la quatrième ère, l'Empire des Hommes avait laissé la place à celui des Elfes...
Ce fameux jour, il y a déjà très longtemps, l'Empire, héritier du légendaire Tiber Septim, avait laissé la place à la nouvelle Confédération Dunmer, annonçant le retour inexplicable d'une puissance oubliée, et que plus personne n'attendait depuis l'année rouge.
Annonçant enfin, comme certains l'avaient pressenti alors, la fin de l'ère Humaine, violente et mortelle, rongée par la guerre et le mensonge, pour mieux entamer celle des Elfes, paisible, et parfaitement sereine.

A ce sujet, et même si Raven percevait elle même ses propres lacunes en Histoire, elle n'en demeurait pas moins sûre d'une chose:
Depuis ce jour, celui là même où les Hommes avaient laissé leur place aux Elfes, le monde était en paix, et la guerre n'était plus...
Depuis ce jour, Tamriel vivait une vie tranquille, pacifique et sans histoire, à tel point que les mots « guerre » et « violence » étaient devenus des concepts obscures et difficilement explicables pour ses citoyens.

C'était ce jour même finalement, soit le tout premier de la cinq-cent-vingt-et-une année de la cinquième ère, qu'avait commencé cette fameuse histoire.
Une histoire tout à fait banale au premier abord...
-Raven, tu as bientôt fini ? Questionna la grande prêtresse en direction de la Dunmer, elle même occupée à découper ses offrandes en cette matinée d'office au sein du temple dédié.
-Oui...Oui presque...Répondit celle-ci d'un air vague, trop absorbée par son travail que pour accorder réellement de l'attention à la Nordique.

Fidèle de Dibella oblige, et bien malgré la pression à laquelle la soumettait sa supérieure, Raven ne pouvait décemment pas bâcler ce qu'elle était en train de faire en ce moment même. Après tout, Dibella était la divinité de la beauté et de l'élégance, et il convenait donc de lui offrir ce qu'il y avait de plus beau et de plus élégant en ce monde.

Il valait ainsi mieux prendre son temps pour découper les fruits destinés à l'offrande...
-Voyons Raven dépêche toi ! Insista bientôt la grande prêtresse, visiblement agacée par la mine aussi insouciante que détachée de sa jeune seconde.

Il fallait bien dire que sous ses airs de jeune femme assurée, Raven Velothi, tout juste âgée de dix-huit ans, était encore une Dunmer bien immature dans sa tête.
Née de parents inconnus, élevée dans l'orphelinat de Markarth pendant dix ans, et par ailleurs dotée d'une grande beauté malgré son grand détachement à ce sujet, elle avait été recrutée si jeune par les fidèles de Dibella, et avait fait de cette vie de servitude une telle priorité que son propre développement en avait probablement été freiné, au grand dam de sa supérieure...

De fait, celle-ci ne comprenait décemment pas comment il était possible de demeurer aussi immature et insouciante dans sa tête, surtout quand l'on était amenée à servir ainsi une divinité, et que le moindre faux pas pouvait être synonyme de grand danger.
Après tout, les dieux, bien que généreux, étaient parfois très susceptibles, et si Raven n'avait jamais commis le moindre écart de conduite véritable durant ces huit ans de service, sa maladresse et sa négligence apparente, malgré son implication volontaire, en faisait un objet de surveillance permanent.

Au fond, pour la grande Olga, Raven était comme beaucoup de jeunes filles de son âge et de cette époque, la connaissance du monde extérieur en moins.
Probablement la faute à trop d'années cloitrées dans ce temple obscure, même si la Nordique avait bien du mal à l'admettre elle même tant cette simple confession allait à l'encontre de son amour pour Dibella...
-Dibella, déesse de la beauté et de l'élégance...Commença bientôt la jeune Raven en priant, comme le voulait la coutume, la dite divinité après avoir déposé devant l'autel habituel les quelques fruits soigneusement découpés. Accepte cette offrande en gage de reconnaissance pour tous les bienfaits dont tu nous gratifie...

La jeune Dunmer récita ainsi sa prière sans accroc, de façon propre et impeccable, ce qui ne ravit hélas qu'à moitié la grande Olga, aussi soucieuse de respecter la tradition que d'envoyer au plus vite sa protégée en mission.
-Bien bien...Bien...Répéta dès lors avec une nervosité évidente la Nordique. Tu as...Ah non...Bien...Bien...Bon très bien ! Maintenant que tu as fini ta prière...

Raven s'approcha lentement de sa supérieure, aussi détachée que d'ordinaire, mais cette fois-ci dotée d'une lueur inquisitrice dans le regard.

L'offrande terminée, la Dunmer avait en effet tout le temps de se consacrer à autre chose, et il lui était donc désormais possible d'accorder plus d'attention à la grande prêtresse.

De fait, pour Raven Velothi, chaque chose venait en son temps...C'était aussi simple que ça...
-Vous aviez quelque chose à me demander ? Questionna enfin la jeune Elfe face à la mine désabusée de sa supérieure, qui de son côté, pestait de plus belle face à l'égarement incroyable de sa seconde.
-En effet oui !
-Dites moi...

La grande Olda se dandina brièvement sur elle même, quelque peu embarrassée par le comportement de sa compagne qui, en plus de se montrer bien trop détachée, avait parfois le bon gout d'oublier l'essentiel.
-Raven...Marmonna dès lors la Nordique, n'en pouvant plus cette fois-ci. Aurais-tu oublié quel jour nous sommes ?
-Quel jour ? Répéta la jeune servante. Et bien nous sommes le jour du nouvel an...
-Et le jour du nouvel-an...Insista la prêtresse, n'en revenant décidément pas. Il y a...Il y a...
-Il y a ? Questionna la Dunmer.
-Il y a l'offr...L'offr...
-L'offr...Répéta de nouveau Raven, perplexe, avant que son visage ne s'éclaircisse soudain. Oh oui ! Il y a les offrandes à distribuer en ville !
-Ah enfin...

La grande prêtresse ramassa rapidement le petit sac à offrandes qu'elle avait préparé, cadeaux de Dibella elle même, avant de le tendre sans plus tarder en direction de la jeune Elfe.
-Pour...Pour moi ? Questionna cette dernière, éberluée. Mais je...
-Tu as à dix-huit ans Raven. Expliqua Olga. Désormais, tu es une adulte, et une fidèle reconnue de Dibella. Tu as largement prouvé que tu étais capable de la représenter aujourd'hui, malgré...Hum...Enfin bref...Tu as gagné le droit de quitter le temple et de donner aux peuples nos enseignements.
-Mais je ne suis jamais sortie en servante ! Couina aussitôt la Dunmer, effrayée à la seule idée de se balader ainsi en ville. Normalement je ne suis autorisée à sortir que le Sundas après midi, et encore je dois le faire en compagnie de Svenja et de Lyra...
-Mais ça c'était avant. Confia la Nordique. Comme je te l'ai dit, tu es une adulte désormais. Tu as gagné le droit de représenter nos travaux à l'extérieur sans plus aucune contrainte.

Lentement, la Nordique noua alors le petit paquet d'offrande à la ceinture de la jeune Dunmer, avant de serrer fermement le noeud autour de sa taille fluette.
-Voilà...Tu n'as qu'à commencer par le palais, la banque, la prison, le marché et l'auberge principale...
-Je peux commencer par le palais en premier ? Questionna aussitôt Raven. Il y a moins de monde là-bas, ce sera plus facile de donner les offrandes...
-Bien...Si tu veux. Abdiqua aussitôt Olga face à la détresse de sa jeune seconde. Mais sache que la confrontation avec les gens ordinaires, les non-croyants et les hérétiques, fait partie de notre quotidien. Tu dois bien te rendre compte qu'il est de ton devoir de leur inculquer la sagesse et les vertus de Dibella, et qu'il n'est pas envisageable de fuir bêtement...
-Ou...Oui...Acquiesça doucement la Dunmer, particulièrement stressée.

-Allons...Tout ira bien. Conclut enfin la grande prêtresse. Ce n'est pas comme si l'on te demandait d'aller chasser le troll dans les montagnes, et puis, tu prétendais toi même vouloir en connaitre plus sur le monde extérieur. Commencer par le centre ville de Markarth est un excellent moyen de t'initier à tes envies d'aventure...

Raven ne répondit pas à cette gentille boutade, trop préoccupée par l'idée de se rendre toute seule dans les rues de la ville que pour relever le mot.

Bien évidemment, la grande prêtresse Olga avait raison quand elle prétendait que Raven avait souvent parlé d'aventures et de découvertes, et que la Dunmer avait souvent fait mine de s'intéresser aux histoires et autres racontars sur la vie à l'extérieur. Mais après tout, il n'avait jamais s'agit là que des aspirations un peu folle d'une jeune fille immature. D'ailleurs, maintenant qu'elle y songeait plus sérieusement, Raven devait bien s'admettre à elle même que toute ces histoires n'étaient que sottises, et qu'il n'y avait de toute façon rien de bien folichon à découvrir au delà des murailles de Markarth.

Les habitants l'avaient eux même dit à plusieurs reprises, donc forcément...
-Peut-être même rencontreras-tu un beau garçon là dehors. Reprit bientôt la Nordique.
-Je n'ai pas le droit de parler aux garçons...Grommela Raven. Les garçons sont impures. Ils ne verraient en moi que mon enveloppe charnelle, sans même chercher à comprendre les enseignements de Dibella.
-Ha ha ! Gloussa aussitôt la grande prêtresse. C'est bien, je t'ai bien formé.

La porte du temple obscure fut bientôt ouverte, avec douceur et élégance, laissant rapidement pénétrer au sein de la petite antichambre les rayons lumineux du soleil matinal.
-Reviens ici dès que tu auras tout distribué. Indiqua la grande Olga.
-Très bien. Je le ferai. Acquiesça Raven.
-Et pas de maladresse hein ?! Ne t'avise pas de renverser quelque chose !
-Bien sur.

La jeune Raven traversa lentement la porte sous les consignes attentives de sa supérieure, et entama alors sa confrontation solitaire, et pour la toute première fois d'ailleurs, avec la ville de Markarth elle même.

Cette même ville qui avait décidément bien changé...

Salut !
Bah ecoutes c'est un tres bon début tout ça j'attends la suite
Par contre, fais bien attention : l'idee des screens n'est pas mauvaise, et tu les as jusque là bien utilisés. Cependant, ton histoire se passe bien apres celle de TES V. C'est ton monde, tu en fais ce que tu veux; mais ça serait illogique que le monde n'ait pas subie de quelconques transformations, trave de la modernisation de ton univers. Du coup, vu que tes screens se baseront sur le jeu skyrim, il faudra faire attention a ce détail. Enfin bref, bonne continuation sinon

Merci et oui, je compte bien utiliser prudemment les screens. Ça servira juste pour quelques illustrations.

Bon bon bon. J'étais un peu de l'avis d'Ol' sur le topic de BD, néanmoins j'admets aussi que ta prétendue inspiration m'a intrigué et que j'ai lu pour voir de quoi il en était réellement.

Verdict: j'aime beaucoup. Je ne sais pas trop dire si c'est le style de BD qui a surement du beaucoup t'inspirer vu comment il transparait dans ta fic, ou le background futuriste et intriguant que tu as planté dès les premières lignes qui m'a le plus intéressé, mais je dois dire que j'ai bien accroché. J'attends donc la suite pour voir et me forger un avis plus définitif.

ps: tu t'es pas inspiré de Nilvyn pour créer Raven ? Je sens son côté peureux et agoraphobe.

Un petit peu pour Nilvyn mais Raven sera différente quand même bien sur. Et pour le style je l'avais dit mais tu l'a remarqué toi même que celui de BD m'avait inspiré. Il faut dire que lire ses 6 fics d'un seul coup ça marque, on reproduit forcément un peu ce qui nous a marqué.

Mais je compte bien m'en affranchir et trouver ma propre voie si tout va bien.

J'passe en coup de vent pour modérer mes propos sur la fic de BD. J'ai été un peu cassant, désolé, mais ça m'énerve ce black-out de BD.

Je te souhaite bonne chance, mais je te préviens, je doute de pouvoir lire un jour ta fic, j'ai déja du retard sur celle que je lis.

Bonne continuation

Pas de problème je cherche simplement à faire partager mon histoire avec ceux qui sont disposés à la lire après je ne demande rien.

Un peu la même que Jenaveve je suis venue par curiosité et mine de rien j'ai bien apprécié ce prologue. ^^
Raven à l'air très attachante.

Merci à toi. Il s'agira d'un roman d'aventure mais je n'en dis pas trop pour garder la surprise.

N'hésitez pas à me donner vos avis par contre.

Belle ambiance et tu écris bien. Comme les autres j'attends de voir un peu la suite pour me fixer.

Merci je posterai le chapitre suivant dans l'après-midi.

Chapitre 1.

Oui, décidément, Markarth avait bien changé.
Non pas que Raven Velothi, tout juste agée de dix-huit ans, en sache réellement quelque chose. Mais si la Markarth d'autrefois était bien telle qu'on lui avait décrite, il n'y avait nul doute que celle-ci, espacée de l'ancienne par plusieurs millénaires, n'était plus du tout la même.

Un jour, Raven s'en rappelait, l'on lui avait parlé de Sombrages, de Thalmor, de dragons, de parjures, de camps remplis d'Orques sanguinaire...
Il paraissait que les immenses collines grises et solitaires qui entouraient la cité fortifiée étaient dangereuses autrefois, et qu'il ne faisait pas bon s'y promener seul...

Néanmoins, il paraissait également que les gens sortaient malgré tout à cette époque, et que la ville de Markarth, aujourd'hui presque entièrement condamnée, était une ville où l'on pouvait aller et venir à sa guise en dépit des dangers du monde extérieur.

Tout ça bien sur, Raven ne l'avait jamais connu...
Pour elle, ça avait été l'époque des Ordonnateurs, fiers sentinelles Dunmers aux masques dorés, qui patrouillaient paisiblement dans les rues pour lutter contre un danger ou une criminalité qui n'existait plus. Ça avait été l'époque d'une Markarth prospère, riche, pleine d'emplois et forte de sa production de fruits, de légumes, de viandes porcine ou bovine, et bien sur, de minerais en provenance directe de la montagne.

Pour Raven, ça avait été l'époque de la sécurité, bien loin des guerres, des massacres ou des cataclysmes qui avait secoué Tamriel pendant des milliers d'années.
Car oui, tout allait bien désormais...Les affrontements n'étaient plus que de l'histoire ancienne, vaguement relayées par les plus anciens Elfes, et à l'exception de quelques trolls ou autre smilodons isolés, il n'y avait plus guère de danger sur ce continent devenu parfaitement sûr...

Et pourtant, malgré de tableau idyllique que n'avaient cessé de lui vanter les Ordonnateurs, gardiens de la nouvelles Confédération Dunmer, de même que l'immense majorité des habitants de la cité, un détail était toujours resté terriblement flou dans l'esprit de la jeune servante de Dibella.
Un détail obscure, difficilement perceptible, qui avait pris sa naissance dans quelques bruits de couloirs vite étouffés, ainsi que dans sa propre perception des faits.

Au fond, la vraie question, celle que s'était toujours posée Raven pendant ces dix-huit années de vie à Markarth, était celle-là même qui continuait de parcourir furtivement pubs ou autres établissements une fois la nuit tombée, et les Ordonnateurs hors de vue.
« Pourquoi fermer la ville à l'extérieur, si tout va bien dehors ? »

Effectivement oui, car en dépit de quelques marchands sous escorte, chargés d'apporter les denrées d'autrui et de vendre les nôtres à l'extérieur, et de quelques rares voyageurs à des intervalles très espacés, nul n'avait jamais passé les immenses battant de la cité...

A vrai dire, la Dunmer n'avait jamais compris ce qui avait bien pu déclencher cette mesure de sécurité draconienne, tant sa logique allait à l'encontre même de ce qu'on lui avait enseigné sur le monde extérieur.
-Désolé jeune fille, interdiction de passer...Avait simplement dit l'un des Ordonnateurs en faction, ce même jour où la jeune Elfe, curieuse, avait voulu voir de ses propres yeux les terres de Bordeciel.

Bien sur, Raven ne s'était pas vexée, ni même intriguée d'avantage.
Ayant été élevée dans cette ville fortifiée que nul ne quittait jamais, elle n'avait pas vraiment perçu comme anormal le fait qu'on lui refuse une telle faveur...

Mais...Néanmoins...La Dunmer devait bien admettre que cette question, amplifiée par les quelques bruits de couloirs dont elle avait parfois écho, continuait à la tarauder durant ces petits moment de flottement où nulle autre tâche ne venait lui distraire la pensée.

Finalement, que pouvait bien justifier cette coupure avec le reste du monde ?
Était-ce réellement parce qu'il n'y avait rien à y voir, comme l'avaient prétendu l'immense majorité des habitants ? Était-ce également pour mieux préserver l'économie florissante de la ville face à la menace des travailleurs étrangers, comme l'avaient expliqué les Ordonnateurs ?
Ou bien était-ce pour des raisons plus invraisemblables, plus rocambolesques encore...Parce que le monde extérieur, en fin de compte, n'était pas si joli que ça, comme l'avait un jour dit un vieux pilier de comptoir.
-Vous savez pas...Imbéciles ignorants...Avait lâché le vieil homme, ivre mort, avant que les Ordonnateurs ne l'embarquent pour trouble dans un lieu publique. L'extérieur est pas si joli qu'on vous l'dit, et moi j'vous l'dit d'ailleurs...Même qu'il n'y a que mort et désolation la derrière, et qu'on est les derniers à vivre une belle vie...

Bien sur le vieux Nordique, après une nuit passée en cellule de dégrisement, n'avait plus jamais tenu le même discours, et s'était par la suite contenté de mener sa petite vie de fermier sans plus jamais provoquer d'histoire.
Néanmoins, sa brève confession avait réellement marqué Raven à l'époque, et depuis ce fameux soir, l'idée d'un monde extérieur dangereux, rongé par les atrocités et les anomalies, n'avait cessé de la hanter.
L'idée même que, finalement, la cité fortifiée de Markarth avait profité durant tout ce temps de sa position écartée et isolée du reste du monde, pour mieux prospérer dans son petit coin, et qu'aujourd'hui, loin de réellement tenir la population en laisse, les Ordonnateurs, fiers défenseurs des cités conquises par les Dunmers, s'étaient jurés de défendre l'ancienne ville Dwemer du mal qui rodait par delà les murailles, quitte à interdire aux citoyens tout contact avec l'extérieur...

Cette histoire, évidemment, Raven n'y croyait qu'à moitié...
Elle savait bien sur, que ses envies d'aventure et de découvertes trouveraient là une excellente source de motivation, et que la simple idée de sortir un jour, de traverser ces immenses portes de métal, constituerait un défis hors du commun pour la jeune vagabonde.
Hélas, la grande Olga avait probablement tout autant raison, et Raven le savait très bien:

Au fond, si personne ne sortait, et que les Ordonnateurs eux même l'interdisait, c'était pour la simple et bonne raison que l'économie florissante de la ville en dépendait, et qu'il n'y avait de toute façon plus rien à voir dans ce monde où tout allait bien, de Markarth à Longsanglot, en passant par Sentinelle, Corinth ou la cité Impériale...

Oui...Tout allait bien...
Les Ordonnateurs l'avait dit, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter...
-Ouh ! Il faut frisquet ! Conclut enfin Raven en gagnant finalement l'extérieur du petit temple, l'esprit recentré sur le moment présent alors que venait la fouetter le vent frais du début de matinée.

Fort heureusement, le soleil était là, et même en cette heure précoce, ses rayons bienfaisants avaient déjà remplis leur office en éclairant la cité et en égayant ses habitants.
-Allez ! Direction le temple ! Conclut finalement la jeune Dunmer en prenant immédiatement le petit escalier de pierre qui reliait le temple de Dibella, isolé sur son monticule rocheux, au reste de la cité de Markath, située en contrebas.

Des bruits divers et variées lui parvinrent rapidement, témoignant aussitôt de la vie particulièrement active qu'abritait la cité fortifiée.
De fait, entre les conversations animées en provenance du marché, des bruits de bottes métalliques venus tout droit des rues où patrouillaient les Ordonnateurs, des clapotis arrivés du petit lac où s'afféraient les pêcheurs, et des chocs métalliques produits par les forgerons en pleine activité, il y avait vraiment de quoi sentir l'effervescence habituelle dont était pourvue Markarth.
-Bonjour mademoiselle. Salua poliment l'un des soldats Dunmer alors que Raven atteignait le bas du petit escalier, débouchant non loin de la forge à ciel ouvert où s'afféraient les artisans.
-Bonjour. Répondit tout aussi poliment la jeune servante.
-Mon marteau ?! Où est mon marteau ?! Coupa grossièrement la voix du vieux Nordique grincheux qui faisait office de maitre armurier, quand à lui situé quelques mètres plus loin.
-Ici maitre...Indiqua un apprenti Dunmer à la mine dégingandée.
-Raaaaah ! Donne moi ça !

Bien consciente qu'elle n'était pas là pour admirer le paysage, ni même pour s'émerveiller de l'activité qui régnait ici bas, et qu'elle avait par ailleurs déjà perdu bien trop de temps dans sa mission, la jeune servante bondit rapidement les quelques dernières marches qui la séparaient du sol à proprement parler, et galopa alors à toute vitesse à travers les quelques rues bondées qui la séparaient de l'entrée du palais intérieur, soit le premier endroit où elle était censée présenter une offrande.
-Oula ! Faites attention ! Couina une vieille Bosmer que Raven manqua de percuter de peu dans sa course.
-Mais...! Mais...! Renchérit un vieil Altmer à la mine éberluée. Où courrez-vous donc comme ça jeune fille ?! Rien ne presse voyons !
-Ah là là...Ces jeunes...Toujours à foncer partout...Conclut un vieux Rougegarde. Notez que ça me rappelle, quand j'avais leur âge...

La jeune servante de Dibella n'écouta bien évidemment pas la suite, et continua séance tenante son chemin, trop préoccupée par son retard manifeste que pour entendre les racontars d'un ancien.
Quoi que l'idée ne lui paraissait pas déplaisante, ceci dit...
Mais elle avait une mission après tout, et elle avait juré à la grande Olga de commencer sa distribution d'offrandes par le palais intérieur.

Ainsi arriva-t-elle rapidement devant les grandes portes en question, après bien des cannes renversées et autres jurons proférés dans sa course jusqu'ici.
L'occasion d'ailleurs de constater le vieillissement inquiétant de la population...
-Ouf ! J'y suis !

Le souffle un peu court, les joues un peu rosies par sa cavale empressée, et les cheveux, qui plus est, légèrement emmêlées, la jeune Dunmer entreprit bien vite de se refaire belle avant d'entamer quoi que ce soit en direction du dit palais.
Naturellement, elle était une servante de Dibella, et les servantes de Dibella, bien sur, étaient les représentantes même des enseignements de la déesse en question.
Il leur fallait donc être physiquement irréprochables, raison pour laquelle Raven prit tant de soin à se recoiffer...
-Voilà ! Commenta bientôt la jeune Elfe en regardant son reflet dans la porte métallique. Comme ça ça devrait être bon...

Elle resserra rapidement la petite boucle de son sac à offrande, et vérifia que ce dernier, accroché à sa taille, ne menaçait pas de se décrocher comme la dernière fois...
Enfin, après quelques longues secondes à reprendre son souffle et à préparer son entrée, décida-t-elle finalement de pousser doucement le lourd battant de fer, et de pénétrer alors, pour la toute première fois seule et non accompagnée, l'intérieur même de ce qui représentait aujourd'hui encore le joyau du patrimoine Dwemer de Bordeciel.

Je pense sincèrement que je vais suivre ta fic. Tu écris vraiment très bien, tu instaure une très belle ambiance et tu distille déjà des éléments d'intrigue très prometteurs. Par exemple on se demande ce qui se passe vraiment à l'extérieur de Markarth. ^^

Mon VDD a tout dit, je me contenterai d'ajouter que j'attends la suite avec impatience en plus c'est vraiment bien foutu, et le mystere du monde exterieur promet d'etre vraiment interessant. En plus c'est bien amené, vu que le prologue faisait l'eloge,du monde parfait qu'est celui de Tamriel sous dominance elfique, montrait a quel point c'etait parfait et tout ... Voila enfin la premiere faille qui apparait dans ce monde qui semble trop parfait. Vraiment bien amené

Juste un point que j'ai mal compris comment peut il y avoir des fermiers (comme le vieux nordique, par exemple), alors que les portes de la ville sont fermées ou alors les fortifications de la ville ont été avancées ? J'ai du louper ce, détail ...
Bref, sweet en gros

Merci pour vos commentaires.

Oui la ville a simplement été aménagée de sorte à y inclure des fermes. Elle reste bien fermée à l'extérieur.

C'est excellent !
Tu as une superbe qualité d'écriture !
Je suivrais ta fic, ça m'a l'air bien prometteur !

Merci, je posterai la suite ce soir probablement.