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Sujet : Fan fic: Spada

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lemou2 lemou2
MP
Niveau 10
24 octobre 2008 à 18:44:03

Tu ...tu va refaire une pause de combien de temps ?... :snif:

the_dark_bosmer the_dark_bosmer
MP
Niveau 10
24 octobre 2008 à 19:20:20

ah oui, tu retourne combien de temps dans ta caserne?

bjv bjv
MP
Niveau 4
11 novembre 2008 à 12:17:20

bouh!

  • se barre très très vite*
lemou2 lemou2
MP
Niveau 10
11 novembre 2008 à 16:29:53

:snif2:

Je croyais que caytait la suite :snif:

Telvani Telvani
MP
Niveau 10
11 novembre 2008 à 21:31:37

Moi aussi, j'ai eu un trés bref espoir. :o))

J'ai entendu parlait de la fic miracle alors je me suis mise à la lire.
T'as un nouveau "fanatique", vivement la suite. Rien à dire. :fou:

Mjiollnir Mjiollnir
MP
Niveau 2
11 novembre 2008 à 23:04:19

Ouais moi aussi je suis un autre fan de ta fic je te lis depuis quelques semaines et je suis réellement devenu accroc a ta fic !!!
Vivement la suite !

Ange-de_la-mort Ange-de_la-mort
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 00:58:29

16. Persécution

A ma grande surprise, nous fûmes réveillés à peine quelques heures plus tard par les cris et les insultes de gardiens, j’eus un peu de mal à me réveiller mais je compris assez rapidement que tous ceux qui traînaient et n’étaient pas debout dans leur cellule seraient fouettés.
Jiub se redressa en même temps que moi et nous nous mîmes au garde à vous devant la porte de la cellule. Le garde accompagné d’un Exalté qui nous surveillait sembla plus ou moins satisfait de notre docilité, mais je vis des prisonniers qui se faisaient emporter par les monstres en exosquelettes dans le but de se faire torturer.
Apparemment habitué à tout ça, Jiub commença à me parler en restant au garde à vous et sans me regarder.

- Avez vous bien dormi ?

Je demandai à Jiub si c’était une question piège, cela réussit à lui arracher un petit sourire.

- Il va falloir vous habituer, ici, toute notion du temps est détruite dans le but de faire de nous des légumes. Autant certaines journées vous dormirez à l’aube pendant trois heures, autant durant d’autres l’extinction des feux se déroulera à midi et vous ne dormirez qu’une heure. Le manque de sommeil rend tout le monde plus… disons docile et moins apte à penser par lui même, vous voyez ?

Je voyais parfaitement. Tous les prisonniers étaient conditionnés pour être de parfaits légumes, obéissants et soumis.
Un des gardes se mit à crier quelque chose d’incompréhensible, mais Jiub me dit que cela signifiait que nous pouvions nous asseoir par terre, ce que nous fîmes tout de suite. Je lui demandai ensuite comment se déroulaient les journées ici.

- Bonne question. Les journées sont très longues, il n’y a absolument rien à faire ici. Les prisonniers n’ont accès à aucun biens, et tous les objets en verre sont interdits de peur que nous nous en servions comme armes ou pour nous suicider. Naturellement, si vous appartenez à un clan, il y a moyen de tromper un petit peu ces règles. J’ai accès à des livres et tous les trois jours je reçois une grande outre de Vodka de Morrowind pure à quatre vingt degrés. Quelques gorgées de ça et les soucis sont bien loin.

Je dis à Jiub que c’était la seconde fois qu’il me parlait de « clan », et je lui demandai des détails.

- Ah, navré, ça me semble tellement évident… En vérité tous les occupants de cette prison sont séparés en, disons trois… « factions ». Il y a d’un côté ceux qui restent seuls. Ils représentent une minuscule proportion de la prison et leur espérance de vie ne dépasse jamais les deux jours d’une manière générale. Un tiers de prisonniers sont dunmers, ceux ci sont sous la protection du Chef . Généralement il s’agit d’un prisonnier particulièrement riche et dunmer qui peut se payer la complicité de quelques gardes. Ils sont plusieurs à avoir eu le titre de Chef . Ils se font généralement assez vite assassiner mais sont rapidement élus par les dunmers et remplacés dès qu’un est tué. Le dernier en date est arrivé récemment et est différent des autres que nous avons eu jusqu'à maintenant, déjà, il s’est lui même mis dans cette position en battant l’ancien chef en duel. Il est vraiment très riche et prend sa protection très au sérieux. Il ne quitte jamais sa cellule qui se trouve dans une aile plus sécurisée et dispose de moyens étonnants. Je vous le dit, les choses vont s’améliorer pour notre clan avec un Chef aussi efficace.

Le clan étant composé de dunmers, il me semblait logique de penser que j’allais le rejoindre tôt ou tard, mais je demandai à Jiub de me parler des autres.

- Nos ennemis sont… tout ce qui n’est pas dunmer et représentent les deux tiers restants de la prison. Nous sommes donc clairement en minorité, mais nous avons plus de moyens et de complices parmi les gardes. Ils nous haïssent et nous les haïssons en retour. Ils ont eux aussi leur lots de gardes corrompus et de contacts avec l’extérieur. Leur chef à eux s’appelle Caïus Cosadès. Il y a plusieurs histoires à son sujet, la plus populaire –et moins crédible- est qu’il était un espion des Lames et que ce serait lui le mystérieux homme qui a rencontré en tout premier celui qui allait devenir le grand Nérévarine et qui l’aurait de fil en aiguille éveillé à sa grande destinée. Il aurait été arrêté par les ordonnateurs alors qu’il tentait de fuir vers Cyrodiil pour complicité avec le Nérévarine et haut crime contre les tribuns, puis condamné à rester ici à perpétuité… Mais bref, on raconte aussi que c’est un simple danseur un peu exhibitionniste à la retraite qui aurait été attrapé en possession de plusieurs kilos de sucre de lune. Les histoires se perdent. On dit aussi que…

J’interrompis Jiub pour qu’il en revienne au sujet des clans.

- Toutes mes excuses, je n’ai eu pas l’occasion de bavarder avec quelqu’un m’écoutant depuis bien longtemps ! Caïus Cosadès est un combat à mains nues invincible, c’est pour cela qu’il ne craint pas de manger en compagnie de tous les autres prisonniers. On ne compte plus le nombre de dunmers qui se sont fait ridiculiser par ses prouesses et il reste invaincu, mais ce n’est pas plus mal. Pourquoi, vous dites ? Caïus Cosadès est très modéré dans sa manière de commander son clan et prône autant que possible la non violence et la paix entre nos deux factions, à l’opposé du chef qui veut que les dunmers règnent en maître sur la prison de Dreth. Cosadès tient les sous contrôle dans la limite du possible, tandis que nous, nous attendons qu’ils attaquent massivement pour répliquer en force. Et encore, toute tentative de révolution ou de combat serait écrasée en un rien de temps par les Exaltés. Croyez moi, les choses ne sont pas roses, mais tout va très bien comme ça et il n’y a pas d’effusion de sang trop massive.

Un peu interloqué, je dis à Jiub qu’a l’attendre, on pourrait croire que c’est l’anarchie totale dans cette prison qui vue comme ça semblait pourtant parfaitement sous contrôle et sécurisée. En guise de réponse, Jiub ouvra un de ses livres, chercha une page pendant quelques secondes. Quand il l’eût trouvée, il me donna le livre en m’indiquant ou lire.

« La théorie du Chaos.
le battement d'ailes d'un papillon peut remettre en question les fondements de notre existence (…) »

Je fus assez touché par le sens de la phrase, même si le livre en question semblait avoir écrit par un artiste avant-gardiste ayant trop bût de skouma. Quelque chose de très petit peut parfois déclencher quelque chose d’infiniment plus grand par l’enchaînement de situations.

- Exactement. Tout cet ordre apparemment parfait dissimule parfaitement toute la pourriture qui se trouve en dessous. L’équilibre est très précaire, et un jour, j’ai peur que quelqu’un déclenche une toute petite étincelle qui mettra le feu aux poudres pour bon et embrasera cette maudite prison, puis l’éteindra par le sang.

Cette idée me fit réfléchir. Un seul Exalté aurait maté sans problèmes majeurs toute tentative de révolte, si l’étincelle en question arrivait au mauvais moment, elle condamnerait toute âme qui vive dans la prison de Dreth.
Malgré ces révélations inquiétantes, Jiub me reprit le livre des mains et me montra sa couverture en souriant comme si rien n’était. Son temps ici avait peut-être affecté sa capacité à penser correctement en fin de compte.

- « Pensées Intenses de l’Oncle Créateur », de Crassius Curio. Ça change vraiment de son registre habituel, je ne sais pas si vous avez lu « La Dernière Danse du Guar à Trois Pattes » ou « La Femme de Chambre Argonienne » mais…

J’aimais beaucoup les livres de Crassius Curio mais ce n’était ni le moment ni le lieu.
Je coupais une nouvelle fois Jiub et lui demandai si il était possible que je rencontre le « Chef », car j’allais avoir besoin de sa protection et de son aide.

- Ca ne se passe pas comme ça ! Ecoutez, vous m’avez l’air correct, je vais essayer de prendre rendez vous avec lui et vous mentionner, essayez de tenir une semaine et d’ici là peut-être aurez vous l’occasion de plaider votre cau…

A l’extérieur les gardes se mirent à crier tous en même temps.

- Ecoutez vermines ! Vous allez avoir droit à votre repas dans quelques minutes ! Pas de bêtises, compris ?

L’annonce du repas fut suivie de cris, de clameurs et de hurlements venant de toutes les cellules. Certains prisonniers tapaient contre les murs et d’autres beuglaient comme des damnés.
Le concerto me fit rire. Que de hurlements pour un simple repas.
Jiub me regarda d’un air grave et sérieux, il ne plaisantait plus du tout.

- Voici le pire moment de la journée. Nous allons être séparés rapidement mais laissez moi vous donner un bon conseil : Ne répliquez pas, ne répondez pas et ne faites rien de stupide… pour le moment ! Sans clan, vous n’êtes qu’un jouet pour ceux d’en face. Les dunmers ne devraient pas vous attirer d’ennuis mais ils ne vous aideront pas. Ca risque d’être dur pour vous, mais tenez bon.

Je répondis à Jiub que j’avais été dans des endroits bien plus dangereux que ça, et que j’en étais toujours sorti.
Enfin, un garde toujours accompagné d’un Exalté vint ouvrir notre cellule avec ses clefs. Il poussa la porte et nous cria de nous coller contre le mur, ce que nous fîmes sans discuter.

- Toi, le massacreur, tu viens avec moi, toi, le nouveau, tu vas manger avec tous les autres.

Jiub me jeta un dernier regard et quitta la cellule. Je supposai qu’il allait prendre son repas dans un coin plus tranquille et sûr en compagnie de son clan, tandis que moi, j’étais condamné à rester avec tous les autres.

- Allez, viens par la, tueur d’enfants.

L’exalté me pris par le bras et me tira hors de la cellule. Dans la grande salle de la prison. Du sang coulait toujours du plafond et les corps suspendus au plafond n’avait pas été retirés. L’air était toujours aussi infect, mais la puanteur des prisonniers le rendait encore plus infâme. L’Exalté me plaça dans une file constituée d’une centaine de prisonniers qui se dirigeait vers une série de stands en métal installé dans un coin de la salle. Manger dans ces conditions me semblait le meilleur moyen d’attraper de graves maladies, mais j’avais trop faim pour y penser. Tous les autres dunmers étaient à l’opposé de la file de laquelle je me trouvais et avaient un coin aménagé spécialement pour eux, mais apparemment sans autres privilèges qu’une change supplémentaire de rester en vie. Je devais être le seul dunmer présent dans cette file mais personne ne m’avait encore vraiment remarqué.
Il y avait en tout et pour tout dix gardes, et donc dix Exaltés qui surveillaient la grande salle. Ils étaient répartis de manière équilibrée et il n’y avait pas un seul espace auquel ils ne faisaient pas attention.
Le contrôle qu’exerçaient les pathétiques surveillants sur les terribles Exaltés m’échappait encore, mais je commençais à penser qu’il s’agissait d’une sorte de symbiose ou de contrôle par pacte. Ces hommes avaient dû sacrifier quelque chose pour pouvoir contrôler par la pensée leur silencieux protecteurs, mais ça restait théorique et j’aurais dû plus me pencher sur la question.
Il était nécessaire que je rencontre le « chef » et que je parle avec lui dans les plus brefs délais, mais alors que je réfléchissais au meilleur moyen de prendre contact avec lui sans passer par un sous fifre, je fus poussé brutalement par un nordique.

- Qu’est ce que tu fiches ici, peau sombre ? Tu veux des ennuis ?

J’eus à peine le temps d’ouvrir la bouche pour marmonner des excuses que le nordique me poussa une nouvelle fois.

- Tu veux des ennuis, c’est ça ? Alors tu vas en trouver sale tueur d’enfants !

La fureur du nordique attirait d’autres prisonniers non dunmers qui semblaient vouloir en découdre avec moi. Je me souvins des paroles de Jiub et ne dis rien en attendant qu’un garde agisse.
Un impérial musclé avec une calvitie se colla pratiquement contre moi et je pouvais sentir son haleine fétide.

- Donne moi une raison de ne pas te punir comme tu le mérites, sale tueur d’enfants ?

J’ouvris la bouche pour répondre quelque chose, mais un énorme poing s’abattit sur mon visage. Je perdis l’équilibre et tombai en arrière sur le dos. J’essayai de me relever mais je reçu un coup de pied dans le visage et je fus déstabilisé puis cloué au sol, trop sonné pour bouger.

- C’est bien ce qui me semblait !

Mes agresseurs riaient et se tapaient dans les mains en appelant d’autres personnes à venir les rejoindre pour « casser de la peau sombre ».
Du sang coulait abondamment de mon nez directement dans ma bouche. Il avait été complètement brisé. L’arête de mon nez était en pièces et je la sentais bouger à chaque geste.
Je fus rassuré de voir un garde s’approcher tranquillement et parler à mes ennemis

- Qu’est ce qu’il se passe ici ?
- Rien monsieur le garde, on vous jure ! On s’amuse un peu, c’est tout !
- Bon, dépêchez vous alors ou vous ne mangerez pas.
- Compris, merci bien monsieur on ne tardera pas !

Le garde retourna dans son coin me laissant complètement tétanisé. Je n’avais pas pensé que les choses allaient aussi loin quand on me parlait de « clans ».
Je voulus me lever mais j’avais reçu des coups violents et j’était complètement sonné. Le nordique me donna un autre coup de poing et le sang coula encore plus abondamment. Si il continuait à me frapper, mon arête nasale pourrait devenir dangereuse et je n’aurais pas d’autre choix que de répliquer, ce qui me condamnerait aussitôt.
Ce fut au tour de l’impérial de lever son poing pour me frapper. Je fermai les yeux pour me préparer à encaisser le coup qui allait très certainement me faire perdre conscience, mais rien ne se passa.
Je rouvris les yeux et assistai au curieux spectacle. Le nordique et l’impérial se faisaient étrangler par un autre impérial, plus âgé et torse nu, avec des cheveux blancs mais toutefois une musculaire parfaite.

- Imbéciles ! Qu’est ce que ça vous apporte de passer à tabac ce dunmer ?
- P… p… pardon Caïus ! Il nous a provoqués ce sale tueur d’enfants… ju… juré !
- Tu… tu me fais mal Caïus !

Caïus Cosadès lâcha son étreinte et laissa partir mes deux principaux agresseurs . Il attendit quelques secondes et donna un coup de poing très rapide dans le visage du nordique, qui perdit conscience aussitôt et tomba par terre.
En un coup de poing, j’avais vu que son niveau en matière de combat à mains nues était bien au dessus de la normale et même bien plus élevé que le miens.

- Maintenant disparaissez !

L’impérial et les spectateurs foncèrent vers les stands ou étaient servis la nourriture. Je ne m’en étais pas rendu compte mais le spectacle était observé par les gardes, les impériaux et aussi les dunmers.
Caïus Cosadès se pencha vers moi et murmura dans mon oreille en glissant quelque chose dans ma main intacte.

- Je ne peux pas te parler ou tu ne pourras jamais rentrer dans le clan des dunmers, mais prends quelques bandages pour ton nez. Tiens bon.

Il se redressa et fit mine de donner un coup de pied. Il alla ensuite se servir à manger.
Je restai quelques instants au sol le temps de récupérer, puis me levai et me dirigeai vers les stands en métal en enroulant un bandage autour de mon crâne et sur mon nez en pièces.

Ange-de_la-mort Ange-de_la-mort
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 01:00:20

Tous les prisonniers étaient assis par terre et tenaient une sorte d’ignoble bouillie rougeâtre dans leur mains nues. Il y avait une file d’attente qui circulait assez rapidement devant les stands en métal ou on donnait la chose qui servait d’aliment.
Je jetai un œil au petit rouleau de bandages que Caïs Cosadès m’avait donné. Ils étaient de bonnes qualités et me serviraient bien pendant mon séjour dans la prison de Dreth.

- Ou t’as eu ça ? Donne moi ça !

L’impérial qui m’avait importuné plus tôt avait terminé de manger et m’avait volé mes bandages en passant à côté de moi. Il les glissa dans son pantalon et se colla de nouveau à moi d’un air défiant, alors que je fus pris d’une subite envie de me laisser aller et de lui donner ce qu’il méritait.

- Quel air de clown avec ce bandage ! Quel… c’est quoi ce regard ? Tu veux encore des ennuis, peau sombre ?

Je finis par baisser les yeux et à continuer à avancer dans la file sous les insultes de l’impérial.
Une fois arrivé à la hauteur d’un gros cuisinier poilu avec un tablier recouvert de saleté et de sueur avec devant lui une casserole remplie de répugnante bouillie rouge vue plus tôt, je m’apprêtai à enfin me sustenter, mais je fus dépassé par un garde et son Exalté.

- Quoi, tu vas y faire quelque chose, tueur d’enfants ?

Je m’excusai d’avoir regardé le garde de travers. Il cracha sur mes pieds et demanda à manger au cuistot. Ce dernier regarda quelques instants sous le stand de métal et en sortit une assiette ainsi qu’une autre casserole, elle remplie de viande et de légumes d’aspect tout à fait comestibles et délicieux. Le garde reçut une belle portion de sa nourriture spéciale et je pus enfin me présenter devant le cuisinier.

- Tends tes mains.

Je pensais qu’il allait me donner à moi aussi une assiette, mais je dus tendre mes deux mains pour qu’il y verse une louche du plat ignoble réservé aux prisonniers.
Je quittai la file et cherchai du regard un endroit ou m’asseoir. Je n’aurais été le bienvenu nulle part et décidai donc de manger debout. Je goûtai le plat et fut relativement agréablement surpris. Il s’agissait de restes de plusieurs viandes en bouillie rehaussées de nutriments et de condiments. L’ensemble restait très mangeable.

- On se dépêche, vermines ! Dans quinze minutes, retour dans vos cellules !

Je voulus me dépêcher de finir de manger, mais je fus bousculé et mon repas tomba par terre comme au ralenti. A peine fut-il tombé que tous les prisonniers présents se mirent à manger la bouillie au sol comme des chiens.

- T’as laissé tomber ton repas, peau noire ?

Je me retournai pour voir qui m’avait fait lâcher ma pitance, c’était toujours le même impérial. Il riait de sa plaisanterie avec des amis à lui.
Il tourna les talons s’en alla en se moquant de moi auprès de ses amis en insistant sur le fait que si ils voulaient s’amuser, ils n’avaient qu’a s’en prendre au « nouveau détenu peau sombre ».
Il m’avait passé à tabac, il m’avait humilié, il m’avait pris mes bandages et maintenant ma nourriture, pourtant, j’étais disposé à continuer à jouer au pauvre prisonnier sans défense pour éviter des ennuis avec des gardes.
C’est ce que je pensais, mais mon corps agissait par pur réflexes sans que je m’en rende tout de suite compte. Du moins c’est ce que je me disais pour me justifier.
J’attrapai l’impérial par le cou le tirai en arrière et le jetai au sol visage le premier. Je le pris ensuite par l’arrière du crâne et fracassai son visage contre le sol plusieurs fois le plus rapidement et violemment possible avec ma main droite jusqu'à ce qu’il ne reste plus de son portrait qu’une bouillie rouge ressemblant à la nourriture qui se trouvait par terre. Les cris autour de nous gagnaient en intensité alors que les deux amis de l’impérial se jetaient sur moi pour essayer de me neutraliser. J’en neutralisait un des deux d’un coup de genoux dans l’entrejambe. J’évitai un coup de pied de l’autre et me saisi de sa jambe que je brisai en la faisant tourner sur elle même, la douleur fit tomber mon agresseur dans les pommes. Petite nature.
Je commençais à sentir une douleur horrible dans mes bras, mes jambes et mon cou et j’en déduis qu’un des gardiens voulait m’arrêter, mais l’adrénaline me permettait de rester debout. Personne n’osait s’approcher pour m’arrêter.
Je demandai en criant à l’impérial si il pouvait me donner une bonne raison de ne pas le punir comme il le méritait. Son visage était tellement disloqué que les mots sortant des restes de sa bouche étaient incompréhensibles.
Je lui dis alors que c’était bien ce qui me semblait.
Je tordis ses deux bras dans son dos de manière à les briser, mais la douleur devint beaucoup trop violente pour être supportable. Plusieurs des veines de mes bras et de mes jambes explosèrent, je dus me dégager de mon ennemi et me mettre en boule de manière à atténuer autant que possible la douleur.

- Retournez tous dans vos cellules pauvres vermines ! Allez, y’a rien à avoir !

J’étais incapable de lever les yeux mais je vis devant moi les jambes d’un gardien.

- Bienvenue à la prison de Dreth, tueurs d’enfants. Tu vas te plaire ici.

C’est dans un état de semi conscience que je fus traîné par l’Exalté jusque dans une petite pièce remplie d’instruments de torture et ou le sol était recouvert de cadavres plus ou moins récents. On m’attacha les mains à une corde et on me suspendit au plafond, avant d’enfin arrêter l’effet de douleur que je ressentais. Le gardien et son protecteur quittèrent la petite pièce, le premier étant apparemment incommodé par l’odeur insoutenable des morts.
Il s’écoula quelques instants avant que la porte ne s’ouvre à nouveau, le gardien regarda à droite et à gauche et sembla attendre quelque chose, mais rien ne se passait.
Furieux, il hurla sur son Exalté.

- Imbécile ! Je te demande d’aller aussi lui attacher les pieds ! Fais ce que je dis !

L’exalté ne bougeait pas d’un poil et semblait incapable de pénétrer à nouveau dans la pièce. En marmonnant des insultes, le gardien, un impérial, vint m’attacher les pieds au sol avec de la corde, puis quitta à nouveau la pièce en courrant, apparemment sur le point de vomir.
Ce ne fut que quelques dix minutes plus tard que le bourreau pénétra dans la pièce. Il portait une combinaison en latex entièrement noire et un masque intégral. Il était très gros et sa combinaison le moulait de partout. Cela lui donnait une allure assez comique qui me fit sourire.
Sans rien dire, l’homme prit un fouet et le fit claquer sur mon torse. Un pan entier de peau fut arraché instantanément et je ressentis une forte brûlure tout autour. Il savait ce qu’il faisait, à priori.

- Je sais, je n’ai pas l’air à mon avantage dans ce costume…

Il me donna encore un autre coup de fouet qui déchira la chair de mon ventre et me fit serrer les dents.

- …mais c’est cette nourriture, elle est trop riche !

Il fit un petit tour autour de moi et s’attaqua à mon dos. Il frappait de plus en plus en fort et du sang aspergea les murs cette fois ci.

- Mais le problème, c’est surtout que j’ai de gros os.

En dansant de plaisir, il se mit à fouetter mon bras gauche à plusieurs reprises si fort que j’eus l’impression qu’il avait arraché toute la peau et touchait l’os. Pour la première fois, j’eus la sensation d’être torturé par quelqu’un connaissant son travail, et, en toute franchise, cela ne me plaisait pas beaucoup.

- Peuh, si ils n’interdisaient pas tous les objets tranchants, pointus ou coupants, là je pourrais faire du bon travail. Enfin… on fait avec ce qu’on a comme dit le vieux dicton.

Le compétent bourreau farfouilla sous les cadavres et trouva une pince. Il prit ma main gauche et commença à me briser le bout des doigts et m’arracher les ongles. Un vieux truc marchant toujours plutôt bien, mais j’étais déjà passé par là.

- Vilaine blessure que vous avez dans votre paume, vous vous êtes blessé vous même ? Vous m’ôtez les mots de ma bouche.

Il commença à écraser ma main gauche avec sa pince, mais je baillai et lui dis que si il n’avait rien de coupant ou de pointu, il n’arriverais certainement pas à me faire supplier pour ma vie. Surpris par mes premières paroles, il se calma pendant une seconde, puis procéda à détruire tous les doigts de ma main gauche.

- Ah, vous êtes un tenace ? Parfait, j’adore les tenaces.

Le bourreau se mit en garde et commença à me cogner comme si j’étais un sac de sable. Il s’appliquait à viser des parties sensibles et le faisait rudement bien, mais il ne m’arrachait pas un seul cri, pas une seule fois, et cela finissait par l’énerver comme je l’espérais.
Après plusieurs heures à me frapper, le bourreau commençait à manquer de souffle. Il conclut d’un grand coup dans mon œil gauche, ce qui le gonfla tellement que je n’y voyais plus grand chose de cet œil. Le bourreau reprit son souffle en s’asseyant sur des cadavres.

- Vous êtes vraiment un coriace, vous ! Un seul « pitié » et je vous aurais laissé partir mais là, vous êtes en train de rendre ça personnel mon cher !

Je demandai si je pouvais poser une petite question.

- J’écoute ?

Alors qu’il reprenait son souffle, je lui dis que si il continuait à me boxer comme ça en sautillant, peut-être que dans soixante ans il retrouverait un poids normal et n’aurait plus l’air d’un cochon moulé dans un costume de latex.
Mon interlocuteur, qui semblait à nouveau motivé, se leva d’un seul coup et me serra le visage entre ses mains il respirait très fort sous son masque.

- Qu’est ce que tu as osé dire ?

Je constatai alors à haute voix qu’en plus d’être un gros porc, il était complètement sourd.
Fou de rage à l’idée qu’on ose lui répondre, et cela devait être la première fois, le tortionnaire se mit à respirer encore plus fortement. Je lui fis alors remarquer qu’avec ces bruits, la ressemblance entre lui et un cochon était encore plus flagrante.
Le pauvre bourreau pensait à mille moyens de me briser et regarder dans tous les sens à la recherche de quelque chose pouvant me blesser d’avantage qu’un fouet, mais il ne trouva rien du tout et je voyais bien que cela le mettait dans tous ses états.
Je lui demandai enfin si le petit goret allait aller pleurer vers sa maman parce que le méchant prisonnier lui avait fait de la peine ?
Je crus pendant une seconde que le bourreau allait m’étrangler sur le champ, mais il se calma subitement alors qu’un petit bruit de métal résonna sur le sol.

- Oh ? Mais qu’avons nous là ?

Le bourreau se pencha pour ramasser ce qui était apparemment tombé de mon dos.
Il inspecta l’objet quelques instants avant d’éclater de rire.
Une aiguille, longue et relativement large. Rahine, douce Rahine, quelle diablesse. Je commençais à comprendre le fin mot de tout ça mais ce n’était pas le moment d’y penser.

- Qu’est ce que ça faisait planté dans la peau de ton dos ? Sans importance. Je vais te faire regretter tes paroles.

Comment provoquer un maximum de douleur et de pression avec une simple aiguille ? Deux réponses possibles, soit en utilisant des poisons ou des drogues, ma solution préférée, soit en s’attaquant à un endroit vraiment sensible et précieux.

- …tes yeux, tu ferais moins le fier sans tes yeux, pas vrai ?

Comprenant ce qu’il voulait faire, je commençai à gesticuler dans le but de m’échapper, mais j’étais trop bien attaché. Le bourreau se régalait de me voir paniquer ainsi et c’était ce que je voulais qu’il ressente.
Il m’attrapa la tête d’une main et ouvrit mon œil gauche avec ses doigts. Il colla pratiquement l’extrémité de l’aiguille contre mon œil.

- On ne fait plus tellement le fier maintenant, hein ?

Je lui répondis qu’il n’oserait jamais faire ça.

- Pas ce que j’ai entendu de plus intelligent aujourd’hui !

Il me planta l’aiguille dans l’œil gauche et ma vision disparut aussitôt de cet œil. Je me mis à crier et à paniquer. Cela amusait tellement le bourreau qu’il enfonça l’aiguille dans mon œil complètement et la laissa plantée en éclatant de rire et en se moquant de mes cris de détresse. Il me laissa hurler pendant plusieurs minutes avant de perdre patience.

- La ferme !

Il me frappa au visage avec une planche et je perdis conscience.

- Ah, vous revenez à vous ?

Je regardai brièvement autour de moi. J’étais allongé par terre dans ma cellule et Jiub semblait s’inquiéter de moi. J’étais à présent torse nu comme beaucoup d’autres prisonniers. J’allais en vérité bien mieux que ce que je laissais montrer, mais il fallait que je me laisse le temps de ne voir qu’avec un seul œil et d’avoir un angle mort aussi grand, c’est pourquoi je restais allongé.

- Par le grand Nérévarine, il vous ont enfoncé ça dans l’œil ? Laissez moi vous le retir…

Je stoppai Jiub et lui demandai avec fermeté de ne pas toucher à mon œil pour le moment, mais si je pouvais avoir son outre de Vodka de Morrowind, j’apprécierais fortement.

- Ou… oui bien sur ! Elle est vous, ça va de soi, désinfectez vos blessures et buvez un bon coup, ça ira mieux après.

Il se leva et alla dans son coin pour me donner l’outre. Elle contenait aisément deux litres de boisson. Je remerciai Jiub et la mis de côté pour le moment.
Jiub laissa s’écouler quelques minutes avant de me dire ce que je voulais entendre.

- Le Chef vous à remarqué tout à l’heure, il souhaiterait vous parler le plus vite possible. Un garde va venir bientôt pour vous y escorter… Tout ça en valait-il vraiment la peine ?

Je n’avais pas prévu l’aiguille dans mes prévisions, mais au final cela me rendrait les choses plus faciles et contrairement à toutes les apparences, tout fonctionnait exactement comme je le souhaitais.
En attendant le garde, Jiub se mit à lire un de ses livres tandis que je goûtais la Vodka de Morrowind pure. Ce n’était plus de l’alcool, c’était pratiquement de l’acide. Cela ferait parfaitement l’affaire pour l’usage que je comptais en faire dans un futur très proche.

- Vous avez l’air d’être là, mais votre esprit est ailleurs.

Je demandai pardon à Jiub, car je ne le n’avais pas compris.

- J’étais dans le même bateau que celui qui allait devenir le Nérévarine lors de son arrivée en Vvardenfell. J’ai eu l’honneur de lui parler, même si je ne savais réellement à qui j’avais à faire à ce moment là. Même si il était en face de moi, son esprit semblait se trouver dans un autre monde. Vous êtes exactement comme ça.

Je remerciai Jiub sans trop accorder d’importance à son histoire. Ils devaient être nombreux à dire qu’ils étaient les premiers à avoir vu le grand Nérévarine avant son éveil et sa montée en puissance. Par acquis de conscience et car il me paraissait sincère, je demandai à Jiub à quoi ressemblait le Nérévarine.

- Eh bien pour tout vous dire, le Nérévarine…
- Le nouveau, quelqu’un veut te parler, suis moi.

Jiub fut stoppé dans son élan d’éloquence par l’arrivée d’un garde qui venait me chercher. Je me levai alors qu’il ouvrait la porte et le suivi dans un petit couloir bien protégé accessible depuis la salle principale.

Ange-de_la-mort Ange-de_la-mort
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 01:01:12

Une fois arrivé au bout, je pus voir que l’homme nommé « Chef » avait clairement droit à un traitement de faveur.
Sa cellule était isolée dans ce couloir et spécialement protégé par un gardien et un exalté. Ladite cellule était beaucoup plus grande que la normale richement aménagée et comprenait des tapis, des tapisseries des tables ainsi qu’un vrai lit. Trois rangées de barreaux séparaient le couloir de la cellule mais on pouvait voir au travers bien qu’un rideau transparent aie été installé. Je vis quelqu’un de l’autre côté du rideau et je m’agenouillai en signe de respect et de soumission. Le chef s’approcha sans quitter sa zone de sécurité. Il était très richement vêtu. Sa magnifique robe rouge et noire était superbe et l’élégance de sa barbe et de son catogan noirs surprenaient eux aussi, à tel point qu’on pouvait se demander combien il payait les gardes pour pouvoir vivre ici ainsi. En tous cas, il était absolument intouchable et ne prenait aucun risques contrairement à Caïus Cosadès qui osait se montrer.
Il me fit signe de me détendre et de me redresser.

- Je vous ai vu rendre ses coups à cette brute, vous avez du cran pour un nouveau venu. Vous n’êtes pas vraiment un tueur d’enfants, n’est-ce pas ?

Je répondis au « Chef » que j’avais commis un meurtre d’honneur pour venger un membre de ma famille, ce qui souffla le chef du clan des dunmers de la prison de Dreth.

- Ah, l’honneur ! L’honneur ! Ce qu’il y a de plus important dans ce bas monde ! Il est bien triste de constater que tant de jeunes gens comme vous n’y accordent plus autant d’importance. Vous me plaisez, et c’est pour cette raison que vous pouvez vous considérer sous ma protection dès aujourd’hui. Le mot courra vite parmi les gardes et vous aurez droit à un meilleur traitement. En échange, je ne vous demanderai qu’une chose : Le respect, et la promesse sur votre honneur de me rendre quelques petits services une fois que vous serez sortis d’ici. Cela vous va ?

J’acceptais les conditions du « Chef » en me doutant bien qu’une fois dehors, je l’oublierais complètement l’honneur ne me faisant ni chaud ni froid. Je lui demandais ensuite aussi humblement que possible si il était possible que je pose une question.

- Allez y, n’allez pas peur, mais faites vite, malgré tout l’or que je paie, ce garde et son silencieux gardien ne vous laisseront guère longtemps hors de votre cellule ainsi.

Je demandai si il était possible que j’aie quelque chose d’extrêmement puissant pour anesthésier mes douleurs corporelles dues à la torture, et aussi une nouvelle veste à manches longues car le froid était douloureux sur mes blessures.
Le « Chef » m’inspecta quelques instants du regard et sembla me prendre en pitié.

- Oui, ça doit être dur pour vous. Je veillerais à ce qu’on vous apporte de ce que vous avez demandé dans votre cellule. Je vous souhaite bon courage à présent, laissez moi seul.

Je remerciai le « Chef » et le garde me ré escorta jusqu'à ma cellule ou Jiub m’attendait.

- Alors ? Comment ça c’est passé ?

Je répondis à mon compagnon de cellule que ça c’était bien passé, sans en rajouter d’avantage. Il ne s’attarda pas plus que ça sur la question et continua à lire silencieusement. Le temps passait effectivement très lentement et il n’y avait strictement rien à faire. J’aurais assez mal supporté rester inactif trop longtemps.
J’avais remarqué que les prisonniers qu’on surprenait à s’endormir étaient torturés en punition. Une seule fois par jour me suffisait bien assez.
Enfin, un garde à l’air complice s’approcha des barreaux de notre cellule. Il ouvrit la porte et y jeta un bout de tissu enroulé sur lui même.

- Et remercie bien le Chef, le nouveau ! Pas de bêtises avec ça !

Je remerciai le garde et attendis qu’il s’en aille avant de dérouler le vêtement. Une nouvelle veste de prisonnier que j’enfilai aussitôt ainsi qu’un petit sac en soie contenant de la poudre blanche. C’était exactement ce que j’espérais.
Jiub s’approcha pour voir ce que j’avais reçu et regarda le petit sac rempli de poudre avec admiration.

- Ah, mais cette poudre ! Une petite pincée de ça sur vos blessures devrait anesthésier complètement la douleur de vos blessures ! Comment appelle-on ça déjà ? De l’Upiom ? En tous cas n’en mangez pas, quelques grammes de ça feraient dormir un échassier.

Je dis à Jiub que je le trouvais sympathique, et que je voulais bien croire que c’était vraiment lui, le premier à avoir rencontré le Nérévarine.

- Oh, je, c’est gentil, mais pourquoi me dites vous ça ?

Sans faire attention à sa question, je lui suggérai de manger un quart de gramme de cette poudre lors de l’extinction des feux et de dormir paisiblement pendant une journée entière, car si il quittait celle cellule la journée suivante, il mourrait. Jiub voulut dire quelque chose, mais je l’interrompis en lui disant qu’il devait me faire confiance et ne pas me poser de questions sur tout ce qu’il allait voir à partir de maintenant.
Mon compagnon réfléchit quelques instants, puis il finit par hocher la tête positivement.

- Je vous fais confiance. Vous êtes exactement comme lui, et il a libéré notre peuple des Tribuns. Vous êtes vous aussi promis à de grandes choses. Empereur.

Je demandai à Jiub pourquoi il ne m’avait pas dit qu’il le savait.

- J’attendais de voir ce que vous prépariez je suppose… Maintenant faites ce que vous avez à faire, quoi que ce soit. Je vais juste lire et prétendre que vous n’êtes pas vraiment là.

Je remerciai Jiub de sa compréhension et m’assit dans un coin pour penser calmement jusqu'à l’extinction des feux. J’étais resté plus longtemps que je pensais dans la pièce de torture et ladite extinction arriva à peine une heure plus tard à une heure qui devait être midi. C’était à mon tour d’avoir la couverture et je dissimulais l’outre d’alcool et le sachet de poudre dessous, avant de m’y blottir à mon tour de manière à ce qu’on ne puisse pas voir ce que je faisais en dessous. Je donnai une toute petite quantité de poudre à mon ami Jiub. Il la mangea sans discuter et s’endormit immédiatement. J’étais enfin libre de penser calmement et de me préparer à mettre un terme à cette mascarade.
Plusieurs questions se posaient et se répétaient en boucle depuis mon arrivée à la prison de Dreth.
Tout d’abord, comment les gardes faisaient-ils pour contrôler les Exaltés ?
La réponse était plus simple que je le pensais, et j’avais eu une confirmation dans la salle de torture : les gardes contrôlaient simplement les créatures par la pensée, mais cela leur demandait une grande concentration mine de rien, si bien que lorsque le garde était dérangé par la puanteur et pris de nausées, il n’arrivait pas à commander à son serviteur. Les dialogues entre eux ne servaient qu’a brouiller les pistes.
A partir de ça, comment arriver à mettre dans un état les empêchant de se servir de leur Exalté tous les gardes en même temps ?
Tout simplement en faisant quelque chose à leur nourriture, les gardes mangeaient dans la même salle que les prisonniers et prenaient leur nourriture au même endroit. Ladite nourriture était préparée à l’avance et le modifier pour le lendemain n’aurait pas été un problème.
Naturellement, cela soulevait d’autres mystères, avec quoi empoisonner les aliments et surtout comment sortir de ma cellule voire encore comment accéder à la nourriture sans me faire remarquer ?
Empoisonner les aliments aurait été enfantin, j’avais tout ce qu’il me fallait sous la main. Là, il était facile de penser que seule la poudre suffise, mais dans la nourriture, elle perdrait grandement de son effet abrutissant et ne suffirait jamais pour douze ou quinze gardes. Cela dit, il est de notoriété publique qu’il est stupide et dangereux de mélanger alcool et médicaments, car cela décuplait et cumulait les effets des deux produits pour des résultats dévastateurs. Or il se trouvait justement que j’avais sous la main de la Vodka de Morrowind pure.
Je versai l’intégralité de la poudre dans l’outre de Vodka et mélangeai le tout. Même avec de la nourriture, une bouchée de ça abrutirait facilement quelqu’un au point de le rendre pratiquement incapable de penser correctement, et encore moins de contrôler un Exalté.
C’était bien beau, mais je n’avais aucun moyen de sortir de ma cellule sans clés, et encore moins de possibilités de me rendre invisible pour accéder aux stands ou étaient entreposés la nourriture que je devais empoisonner. Comment faire alors ?
J’avais eu trop tendance à m’appuyer sur l’invisibilité ces derniers temps alors que j’avais des compétences naturelles pour me déplacer avec discrétion et silence. Il y avait des zones d’ombres et les gardes patrouillaient, c’était tout ce dont j’avais besoin pour bouger sans être repéré une seule fois. Quand à la porte ?
Je retirai l’aiguille qui était plantée dans mon œil gauche. Une aiguille de métal légèrement tordue. La meilleure amie du bon voleur qui lui permet d’ouvrir absolument n’importe quoi avec un peu d’adresse.
D’accord, les gardes seraient neutralisés, mais le chaos n’allait pas se déclencher comme ça, tout seul. Il faudrait frapper très fort pour briser cet équilibre, et seul, je n’avais à priori aucun moyen de déclencher une crise suffisamment forte munie de mes seuls poings.
Et c’est là que jouait mon atout suprême.
On c’était beaucoup moqué de l’horrible blessure dans la paume de ma main gauche, celle que je me serais faite en me blessant avec mon propre tanto. Il était vrai que c’était pratiquement les premières fois que je me servais de cette arme.
Mais me blesser avec ma propre arme, moi ? Même en étant complètement ivre j’aurais incapable de le faire involontairement. Volontairement, en revanche…
J’enfonçai ma main droite dans ma blessure qui n’avait heureusement pas cicatrisée à l’aide des gens autour de moi. En cherchant, je finis par en sortir la lame de tanto que j’y avais caché avant le début de tout ça. Elle était enroulée de câbles en peau de galopin pour ne pas provoquer d’hémorragies internes ou abîmer l’os. Je mis en place la lame sous mon poignet droit et l’attachai grâce au câble. Je n’exagérais jamais en disant que tout se déroulait comme prévu, et ce depuis le début. Il fallait une étincelle pour mettre le feu aux poudres ? J’allais provoquer un véritable ouragan de flammes qui allait réduire cet endroit en cendres.
Là, des derniers mystères demeuraient.? Pourquoi cette prison ? Pourquoi toute cette mascarade ? Pourquoi tout réduire à néant ?
Les réponses viendraient d’elles même le moment venu mais l’heure tournait et il fallait que je mette mon plan à exécution, avec cette fois ci la certitude absolue que dans les vingt quatre heures qui suivraient cet instant, Eno Hllalu serait enfin mort et les ordonnateurs mangeraient dans nos mains comme des chiens dociles. Leur unique espoir de s’en sortir sans dégâts venait de s’éteindre à l’instant ou le « Chef » m’avait accepté dans son clan.

lemou2 lemou2
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 12:24:51

OUAAAAAIIIIIIIIISSSSSS !!!!!!!!!!!!!!!

Jay pas encore lu mais j'exprime ma joie :hap:

Morro666 Morro666
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 13:34:42

j'ai lu et c'est magnifique :bave: :content:
Mais le pauvre quand même, il a perdu son oeil... :snif:

darkness-stone darkness-stone
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 13:39:47

J'ai lus, et c'est trop bon :bave: .

L'évasion à l'air un petit peu tirée par les cheveux, mais reste toutefois crédible. :o))

Merci encore à toi de nous offrir cette merveilleuse fiction :coeur: :ok: .

lemou2 lemou2
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 13:56:39

C'est bien gore , quand il sort le tanto de sa paume . Mais il ne me semblait pas avoir lu qu'il le mettait . :question:

J'espère que l'oeil guérira ...

Sinon , une fois de plus , tu nous fait baver , et nous attendons la suite avec impatience (surtout à ce point critique de l'histoire!) .

Bonne chance le(s) mois qui vont suivre à la caserne , profite bien de ton dernier jour de perm !

SonOfKhaine SonOfKhaine
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 13:58:52

Yabon.

Que dire d'autre ? Une faute toutes les trois pages word (environ), un personnage kilébien (mais bon, j'aurais tendance à dire qu'il est un peu trop superman-like), une histoire tout simplement magnifique. La forme me semble toutefois légèrement en reste, mais après tout, elle est plus qu'acceptable et suffisante pour porter les points forts de ta fic ainsi que son ambiance.

Bref, YAAABOOOOOOOOOOON !

Telvani Telvani
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 14:53:20

Super ! J'adore la répartie de Spada. :fou:

lemou2 lemou2
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 15:24:55

Une question :d) Comment Jiub sait que Spada est Empereur ? :question:

En tout cas , sympa le clin d'oeil qui annoncerait une suite , après Oblivion ...

_watcha_ _watcha_
MP
Niveau 6
19 novembre 2008 à 17:09:22

Owi spada's back !!!

Que dire ?
J'ai relever quelques fautes, mais sans doute dûs a l'étourderie plus qu'a une mauvaise connaissance de la langue, du genre un mot remplacer par un autre, mais ayant 2 significations et prononciations trop différentes pour que ce soit une faute d'orthographe.

J'ai hate que la suite sorte !

Sky-Digital04 Sky-Digital04
MP
Niveau 7
19 novembre 2008 à 17:44:05

C'est rigolo, le rabaissement des gens face à un "dieu" du forum. Vous l'admirez tellement que vous en êtes aveuglez. Il a fait des erreurs et cherchez absolument à l'innocenter. C'est un humain pas une entité sur-évolué de l'orthographe même si son oeuvre peut entré dans un panthéon à la gloire des fics et que son travail est exemplaire

_watcha_ _watcha_
MP
Niveau 6
19 novembre 2008 à 18:05:07

En meme temps, tu passes pas du mot "ayant" a "allant" (de tete) en faisant une faute d'orthographe, mais bien une faute de frappe/d'inatention... Je pourrais comprendre si les erreurs qui j'avaient remarquées étaient du style "j'ai manger" au lieu de "j'ai mangé", mais je n'ai pas fait assez attention pour ça :ok:

Et puis, quand je lis cette fic, je cherche pas les erreurs ^^

the_dark_bosmer the_dark_bosmer
MP
Niveau 10
19 novembre 2008 à 18:33:55

:bave:

le retour de l'oeil éclaté :bave:

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