Premier titre PS5 dévoilé lors des Game Awards 2019, l’action-RPG Godfall est-il au final l’expérience "Next Gen" tant attendu ?
Côté scénario, Godfall se contente du strict minimum histoire de justifier la quinzaine d’heures nécessaires pour terminer l’aventure. Le récit n’est ici qu’un prétexte qui cimente une expérience centrée sur le loot et uniquement le loot. La mise en scène fait preuve d’un surprenant minimalisme tandis que le monde d’Aperion est tout simplement sous-exploité.
Pourtant, la direction artistique contrastée faite de couleurs vives et d‘effets visuels tape-à-l’oeil en jette et incite à explorer les immenses et majestueux environnements qui composent cet univers aux portes de l’apocalypse. Toutefois, les multiples allers-retours dans ces décors finissent par ternir une excellente première impression. Godfall se démarque cependant par son chara design et son bestiaire inspirés qui malheureusement pour ce dernier finit également par se répéter.
Slasher-looter oblige, il faut s’attendre à de nombreux combats, et sur ce point Godfall tient toutes ses promesses. Le système de combat à la fois accessible et exigeant garantit des affrontements intenses et tactiques, capables de tendre la main aux néophytes tout en toisant du regard les habitués. Counterplay Games s’inspire de ce qui se fait de mieux pour rendre tangibles et impactants ces séquences, et parvient en général à briser une monotonie susceptible de s’installer durablement en intégrant tout au long de l’aventure de nouvelles aptitudes.
Les combats de boss tirent forcément leur épingle du jeu, et sont l’occasion de mettre à l’épreuve les aptitudes guerrières des chevaliers de Valorian. Godfall s’en sort avec les honneurs, et surprend avant de se répéter sur ce point également en poussant les joueurs à affronter à de multiples reprises les mêmes adversaires. Enfin, les ennemis souffrent en général d’une intelligence artificielle attentiste qui peine à nous désarçonner.
Godfall est un looter et question loot, les amateurs de personnalisation vont être servis. Tout ou presque sur les avatars peut être modifié et amélioré. Des armes aux équipements en passant par les aptitudes et les Valorplates elles-mêmes, la liberté de bâtir un chevalier à son image est l’une des forces du jeu. D’autant plus que les points de compétences peuvent être réattribués sans contrainte. Une fois l’histoire terminée, de nouvelles instances à la difficulté accrue invitent les plus endurcis à poursuivre une quête sans fin de puissance, et donc de loot.
La structure même de l’aventure force les joueurs à revivre des séquences similaires dans des décors traversés plusieurs fois face à des ennemis vus et revus pour simplement débloquer la zone suivante, la mission suivante. Un looter est souvent par définition répétitif. Godfall pousse in fine la répétitivité à son paroxysme. La principale force de cet Action-RPG devient ainsi sa principale faiblesse, et le moteur d’une redondance omniprésente et donc problématique. Godfall manque cruellement de contenu, mais devrait plaire tout de même aux amateurs de combats et de farming. A noter que Godfall est jouable en coopération jusqu’à 3 joueurs, de quoi briser un peu la monotonie du titre.
Godfall ne peut décemment prétendre au titre de première claque Next Gen, mais reste divertissant à défaut de surprendre.