Une dispute entre Spike Lee et Clint Eastwood a été si intense que Steven Spielberg a été contraint d'intervenir pour réconcilier ces deux légendes du cinéma.
Le choc des titans
Tout n'est pas rose à Hollywood, loin de là. Preuve en est avec un conflit si virulent entre Spike Lee et Clint Eastwood que Steven Spielberg a dû intervenir pour calmer ces deux monstres sacrés du cinéma. En 2008, lors d'une conférence de presse pour la première de son film Miracle à Santa Anna à Cannes, c'est Spike Lee qui a lancé les hostilités en prenant à partie Clint Eastwood et ses films Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima. Reconnu pour son militantisme et son son soutien à la cause afro-américaine, Spike Lee avait justement déploré l'absence d'acteurs noirs dans les longs-métrages de Clint Eastwood.
Clint Eastwood a fait deux films sur Iwo Jima pour plus de quatre heures au total et il n'y avait aucun acteur noir à l'écran. Si vous les journalistes aviez des c****les, vous lui demanderiez pourquoi. J'ignore complètement pourquoi il a fait ça, mais je sais que ça lui a été signalé et qu'il aurait pu corriger le tir. Ce n'est pas comme s'il ne savait pas.
Une réponse cinglante
Après avoir été informé de la déclaration de son confrère, Clint Eastwood ne s'est pas fait prié et a décidé de lui répondre dans The Guardian.
Lorsque j'ai fait Bird, il s'est plaint : "Pourquoi un type Blanc ferait ça ?" Parce que je suis le seul type qui l'ait fait, voilà pourquoi. Il aurait pu le faire avant, il a choisi de faire autre chose.
L'histoire du film est Flag of Our Fathers, celle de la fameuse image du lever de drapeau et (les troupes noires) n'y ont pas participé. Si je prends les devants et inclus un acteur Afro-Américain sur cette image, les gens vont me dire : "Ce type a perdu les pédales, ça n'est pas la vérité". (...) Et quand je fais un film qui est à 90% noir, comme Bird, j'engage 90% de Noirs. Ce type devrait juste la fermer."
Ce mec n'est pas mon père, et nous ne sommes pas sur une plantation. C'est un grand réalisateur. Il fait ses films, moi les miens (...) mais un commentaire comme "Ce type devrait juste la fermer", allons bon. On dirait un vieil homme en colère. Je n'invente rien, je connais l'histoire, je l'ai étudiée. Et je connais l'histoire de Hollywood et son omission du million d'Afro-Américains hommes et femmes ayant contribué à la Seconde Guerre mondiale. Il n'y avait pas que des John Wayne, mon gars.
Avant que les deux hommes n'aillent trop loin, c'est finalement Steven Spielberg qui a décidé d'intervenir et de jouer le rôle de médiateur pour calmer ces tensions. Les propos de Spielberg n'a jamais été rendus publics, mais l'on sait que c'est que c'est le cinéaste qui est parvenu à apaiser ses confrères grâce au livre American Rebel: The Life of Clint Eastwood de Marc Eliot. Finalement, les deux légendes ne sont jamais revenus sur cet épisode et ont décidé d'avancer chacun de leur côté, pour le mieux.