Durant toute sa carrière, Steven Spielberg a su gérer plus d’un film d’une main de maître. Néanmoins, soigner une conclusion est toujours un exercice périlleux, même quand on est l’un des réalisateurs les plus talentueux de sa génération. Pour ce géant d’Hollywood qu’est Steven Spielberg, les derniers instants de ce film culte de science-fiction, sorti il y a un peu plus de 18 ans, ne parviendront jamais à le convaincre pleinement.
La fin de la Guerre des Mondes sera un éternel regret pour Steven Spielberg
Forcément, lorsque l’on est un homme de cinéma aussi exigeant et prolifique que Steven Spielberg, il n’est pas improbable d’éprouver des regrets vis-à-vis de tel ou tel projet. Bien souvent, lors d’interviews, le célèbre réalisateur n’hésite pas à se confier, un peu comme il l’avait fait pour s’exprimer sur le long-métrage Les Dents de la Mer qui a longtemps fait du tort aux requins ou pour évoquer le fait qu’il est un fan absolu de ce film de science-fiction.
Au-delà des tournages éprouvants qui ont abouti à des chefs-d’oeuvres, comme celui de la Liste de Schindler, il y en a d’autres qui n’ont pas forcément plu à Spielberg de bout en bout. Au sein de sa liste fleuve de longs-métrages, il y en a un qu’il n’a pas fini de ressasser, convaincu que sa fin n’est pas la bonne et qu'il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. C’est au détour d’un échange avec James Cameron, à travers sa série James Cameron’s Story of Science Fiction réalisée en 2018, que Steven Spielberg a avoué qu’il n’avait pas trouvé la meilleure façon de clore l’histoire du film La Guerre des Mondes.
Si ça peut rassurer Spielberg, l’auteur original n’a pas fait mieux, et c’est James Cameron qui le dit
À trop vouloir développer la relation entre le personnage principal de La Guerre des Mondes (Ray, incarné par Tom Cruise) et ses enfants, Spielberg en a peut-être délaissé le cœur même de l'œuvre, à savoir sa dimension science-fictionnelle. Pour autant, les spectateurs se sont tout de même précipités en masse dans les salles obscures puisque le film avait récolté, à terme, la bagatelle de 600 millions de dollars au box-office mondial là où il n’en avait coûté « que » 132 millions. Malgré l’engouement du public donc, Steven Spielberg ne peut qu’être d’accord avec la critique qui pointe du doigt une fin abrupte.
Comme pour mieux atténuer la déception suscitée par cette conclusion hâtive qu’il aurait aimé tourner différemment, James Cameron a alors rétorqué à Spielberg qu’il n’avait pas vraiment à s’en faire tant la conclusion imaginée par H. G. Wells (l’auteur du roman dont le film est adapté) n’était pas exempt de tout défaut. D’après lui, il « ne pense pas que H. G. Wells avait réussi à bien penser la fin non plus ». On ne sait pas si ces mots auront réussi à adoucir la peine de Spielberg, mais c’est tout de même bien essayé de la part de James Cameron.