Zack Snyder est en mission. L’univers perçu par les fans de science-fiction comme un “Star Wars killer” en puissance a fait l’effet d’un pétard mouillé sur Netflix. Le réalisateur américain s’en remet en août 2024 à une version adulte et deux heures de scènes supplémentaires pour sauver ce qui peut l’être. Ces deux Director's Cut sont-elles suffisantes pour relancer l'intérêt des fans de SF pour cette franchise mort-née ?
Tout savoir sur la Director's Cut de Rebel Moon
Netflix avait mis toutes les chances de son côté pour faire de Rebel Moon le porte-étendard de la science-fiction sur le marché concurrentiel de la SVOD, et même au cinéma. La plateforme de streaming a dépensé sans compter (le budget du diptyque s'élève à 166 millions de dollars US hors coûts marketing) et a étendu cet univers en devenir au jeu vidéo, à l’animation et au comic books. Mal lui en a pris car L’enfant du feu s’est fait descendre par la critique (22% sur RottenTomatoes) tuant dans l'œuf tout espoir de concurrencer un jour le maître incontesté du space opéra… Star Wars. Et Rebel Moon : L’entailleuse parvient à faire pire que son prédécesseur (17% sur RottenTomatoes) quatre mois plus tard.
Les retours sont unanimes. Zack Snyder avait carte blanche et il s’est planté avec pour résultat une fresque de plus de 4 heures privée du talent de son maître d'œuvre. Néanmoins, le cinéaste derrière Watchmen : Les gardiens et Man of Steel réserve aux abonnés Netflix une surprise de taille. Rebel Moon Partie 1 et Partie 2 n’étaient que des ébauches. Les vraies versions, celles “adultes”, offrent deux heures de scènes inédites, et propose enfin la vision sans concession de son réalisateur. Si les Director's Cut ne sont pas à la hauteur des attentes, ce sera la faute de Zack Snyder et de personne d’autre. Dans le cas contraire, Netflix aura des comptes à rendre.
Le synopsis de Rebel Moon : Une paisible colonie sur une lune aux confins de l'univers se retrouve sous la menace des armées du tyrannique régent Balisarius. Dès lors, Kora (Sofia Boutella), mystérieuse étrangère, devient le meilleur espoir de survie des villageois dont elle partage la vie. Chargée de recruter des combattants aguerris pour repousser le Monde-Mère, Kora réunit une petite troupe de soldats : marginaux, insurgés, paysans et orphelins de guerre qui ont en commun le même besoin de rédemption et de vengeance. Alors que l'ombre d'un royaume tout entier s'abat sur la plus vulnérable des lunes, une nouvelle armée de héros voit le jour. (Netflix France)
Le casting de Rebel Moon : Sofia Boutella, Djimon Hounsou, Ed Skrein, Michiel Huisman, Doona Bae, Ray Fisher, Charlie Hunnam, Anthony Hopkins, Michiel Huisman
Les Director's Cut de Rebel Moon : L'enfant du feu et Rebel Moon : L'entailleuse sont disponibles en exclusivité sur Netflix à partir du 2 août 2024.
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Du sexe et du sang pour sauver le Star Wars de Netflix !
Zack Snyder est coutumier du fait. Il en a même fait une marque de fabrique au fil des ans. Sa filmographie est jalonnée de Director’s Cut supposées remettre l’église au centre du village. Il est courant à Hollywood qu’un réalisateur soit dépossédé intégralement ou partiellement de son œuvre, et ce fut le cas de Z. Snyder par le passé à maintes reprises. Les versions longues lui ont ainsi permis de laver certains affronts faits à ses films dont les exemples les plus marquants sont Watchmen : Les gardiens, Batman v Superman : L’aube de la Justice et surtout Justice League. Mais qu’en est-il de Rebel Moon ? Netflix a donné carte blanche à Zack Snyder. L’existence même de Director’s Cut est donc sur le papier un non sens total.
D’un point de vue purement mathématique, ces deux versions longues de Rebel Moon “offrent” aux abonnés Netflix une heure chacune de scènes inédites pour un diptyque s'étalant désormais sur 6 heures et 30 minutes. C’est l’occasion pour Zack Snyder d’explorer cet univers de science-fiction à peine effleuré jusqu’ici et d'approfondir les personnages restés en retrait. Et il convient de rendre à César ce qui appartient à César. La Director’s Cut de L’enfant du feu essaye de corriger le tir sans pour autant y parvenir. Les 20 premières minutes soufflent pourtant un vent d’espoir en s’attardant sur le personnage d’Aris.
Mieux encore et je n’y croyais plus. Zack Snyder est capable de réaliser une scène de combat sans la charcuter à grand renfort de ralentis. Preuve s'il y avait besoin, que le cinéaste peut faire dans la sobriété. Malheureusement, il retombe très vite, trop vite dans ses travers habituels. La Director’s Cut aurait pu nettoyer l’action de ces “ralentis de ralentis” qui ruinent la mise en scène, mais il n’en est rien. Restent en mémoire après visionnage plusieurs saynètes centrées sur des figures trop peu mises en lumière et deux-trois séquences visuellement bluffantes et empreintes d’une douce poésie macabre.
Cette nouvelle version de Rebel Moon s’est principalement vendue sur une promesse… servir la vision sans concession ni censure de Zack Snyder, ce qui se traduit à l’image par du sexe et du sang. Et vous allez être servis. Ça charcute, ça explose, ça tranche, ça trucide, ça suinte et ça copule en veux-tu en voilà sans jamais servir le propos des deux films. Le plus décevant à ce stade demeure la Director’s Cut de L’entailleuse qui n’apporte vraiment rien à l'histoire. Même la scène qui concerne le régent Balisarius et celle tissant un lien entre Aris et la villageoise Sam s'avèrent anecdotiques. Quel gâchis !
2 heures supplémentaires pour ne rien raconter de plus (ou presque). La Director’s Cut de Rebel Moon qui, pour rappel, dure 390 minutes réalise un exploit sans précédent : faire du surplace. Nul doute que la saga de Zack Snyder cherche à aller quelque part, mais je ne saurais dire où.
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