Dans un entretien passionnant accordé à L'Automobile Magazine, le concepteur de génie de Mad Max revient sur sa carrière et ses créations pour les films de Georges Miller. Il parle notamment d'une des scènes de Mad Max : Fury Road.
Une guitare lance-flamme créée de toute pièce
Mad Max : Furiosa est sorti hier au cinéma. De quoi voir si l’engouement du public est similaire à celui de la presse, dithyrambique après la première diffusion du long-métrage de Georges Miller au Festival de Cannes. Un film qui n’aurait pas la même saveur sans un homme, que l’on ne voit pourtant pas une seule seconde pendant le film : il s'agit de Colin Gibson. Ce dernier est le responsable en chef derrière la création des bolides sur mesures de Furiosa mais aussi de Fury Road, le concepteur attitré de la saga Mad Max donc.
Grâce au long entretien qu’il accorde à L’Automobile Magazine, on comprend rapidement pourquoi Colin Gibson a vite accroché avec le réalisateur Georges Miller. Il revient notamment sur Mad Max : Fury Road, pour lequel il a récupéré un Oscar et un Bafta, et la conception du personnage de de l’artiste iOTA.
George voulait créer un personnage dégénéré. Un homme qui était parvenu à survivre dans ce monde de dingues alors qu'il était aveugle. La seule présence qui était à ses côtés, c'était une guitare. C'est l'artiste Iota qui incarnait ce personnage. On l’avait mis sur un véhicule lancé à toute berzingue avec des dizaines d’amplis autour de lui bien arrimés ! Un énorme système de sonorisation.
Une scène à la mise en scène impressionnante si l’on s’intéresse au bolide sur lequel joue iOTA. Colin Gibson précise que c’est un ancien véhicule de lancement de roquettes militaires !
Pas d'effets spéciaux
Mais le plus impressionnant reste la guitare employée pour la scène en question… si l’on peut considérer que c’est toujours une guitare. De fait, Colin Gibson insiste : c’est aussi un lance-flamme ! Une exigence imposée par le réalisateur qui semble lui convenir.
Il n'aime pas les choses qui ne fonctionnent pas. Dans le passé, je lui avais construit des trucs que je pensais être juste des accessoires. Il venait vers moi et il me disait, "D'accord, branche-les maintenant ! L’une de mes priorités dans mon job, c’est de faire en sorte que ces véhicules soient opérationnels.
C’est probablement cette exigence qui fait de Mad Max, aussi, une saga de science-fiction appréciée. Tous les engins fabriqués roulent réellement. Il n’y a donc pas d’effet spéciaux, ce qui rend la mise en scène d’autant plus spectaculaire qu’elle n’a pas été créée.