Saviez-vous que Tolkien, l'auteur du Seigneur des Anneaux avait un gros problèmes avec Disney ? Pour lui, le réalisateur aurait même dû aller en prison.
Si vous possédez un abonnement Disney +, vous êtes sûrement peut-être déjà tombée sur le film Tolkien. Ce long métrage retrace la jeunesse du célèbre auteur, bien avant qu’il commence à écrire le Seigneur des anneaux et qu’il crée tout l’univers de la Terre du Milieu. Le jeune homme ne le sait pas encore, mais ce sont des décennies de littérature et de fantasy qu’il s’apprête à bousculer. Si le film de Dome Karukoski a eu des critiques plutôt positives, c’est un comble de le retrouver aujourd’hui sur le service de SVOD de Disney, car Tolkien a toujours détesté Disney, et il ne se gênait pas pour le faire remarquer.
Des nains à revoir pour Tolkien
Il y a plus de points communs entre le Seigneur des Anneaux et Disney que vous ne le pensez. Pour la petite histoire, le livre de Tolkien a été publié en 1937, seulement quelques mois avant le premier long métrage de la firme : Blanche-Neige et les Sept Nains. Dans les deux œuvres, on retrouve un groupe de petits personnages. C’est d’ailleurs à une séance de cinéma que le romancier a découvert les nains et en est sorti choqué.
Selon lui, le traitement réservé aux personnages de Grincheux, Prof ou Simplet est à l’exact opposé de l’image qu’il s’était forgée de ces êtres folkloriques. Il ne supporte pas que ces créatures, qu’il a décrites comme fortes et ingénieuses, en soient réduites à être « bouffies, ivres », avec des « visages de comédie de bas étage » ; comme on le constate dans le livre consacré à sa vie, The J.R.R. Tolkien Companion and guide. Il a même été encore plus véhément : « les Nains se devaient d’être laids, bien sûr, mais pas de cette manière. Et leur soirée jazzy était plutôt mauvaise. Je suppose que ce pauvre idiot de Walt Disney n’a jamais envisagé la possibilité de leur offrir un autre style de musique », explique-t-il en faisant référence aux chansons du long métrage.
À ce stade, on peut presque parler d’un clivage entre Disney et Tolkien. Le premier, intellectualise ses nains en leur offrant une culture, des musiques, des guerres, des victoires et surtout un dialecte. Disney, lui, a une autre vision des choses : les Sept Nains constituent avant tout une représentation d’un divertissement simple et accessible à tous. Ainsi, dès Blanche-Neige, Tolkien n’a jamais pu supporter les œuvres de la firme aux grandes oreilles, ce qui ne s’est pas arrangé avec le temps. Tous les longs-métrages dégoûtait le romancier, car elles étaient beaucoup trop lisses par rapport à leurs contes d’origine. Dans Peter Pan par exemple, la fée est censée être alcoolique et jalouse au point de vouloir tuer Wendy, ce qui a été effacé au profit de la Clochette que tout le monde connaît. Dans l’une de ses lettres, Tolkien va jusqu’à qualifier Walt de « tricheur désireux de frauder […] par des supercheries suffisamment légales pour le garder hors de prison ».