Au début des années 2000, BioWare aurait pu proposer une plateforme en ligne aussi puissante que Steam. Mais malheureusement...
Vous aviez peut-être complétement loupé le coche, mais au début des années 2000, BioWare a ouvert sa propre boutique en ligne s'offrant l'occasion unique d'y vendre une flopée de jeux tiers et notamment ceux de la licence The Witcher, mais surtout avec la grande ambition d'être une plateforme équivalente à Steam. Une anecdote récemment rappelée par le journaliste Jeremy Peel sur X (ex-Twitter) qui est retombé sur une interview de 2018 avec Rob Bartel, l'ancien chef de produit chez BioWare, pour le fanzine Wild Surge. Et voilà ce qu'il y disait :
Les téléchargements numériques, les boutiques en ligne et le contenu après la sortie sont partout maintenant, mais, rétrospectivement, nous avons manqué notre grande opportunité d'être Steam - nous avons devancé Valve sur le marché et CD Projekt nous a approchés pour vendre The Witcher via la boutique BioWare, comme d'autres, mais nous les avons tous refusés, craignant que cela ne dilue en quelque sorte la marque BioWare. Nous nous en voulons encore aujourd'hui.
Les membres de BioWare auraient visiblement eu quelques craintes concernant l'impact de la législation sur les droits d'auteur sur la distribution numérique. À cette époque, en 2004, précisément, le Digital Millennium Copyright Act était encore une notion très récente et nébuleuse. Dommage, car Steam n'était pas encore le mastodonte qu'il est aujourd'hui, et aurait bien eu à craindre de la concurrence. Aujourd'hui, personne, pas même Epic Games et son lot de jeux gratuits, ne peut se mesurer au mastodonte de Valve. Et encore moins les plateformes d'éditeurs comme celles d'EA et Ubisoft.
Une occasion manquée
BioWare s'est donc contenté de vendre des modules DLC pour Neverwinter Nights, RPG acclamé tiré de l'univers de Dungeons & Dragons. Nos confrères de gamesradar nous rappellent par ailleurs pour l'anecdote que CD Projekt a déjà collaboré dans le passé avec BioWare, The Witcher étant basé sur une version modifiée du moteur Aurora utilisé pour Neverwinter Nights, et BioWare a même accueilli The Witcher sur son stand de l'E3 à l'époque de la promotion de Jade Empire, dont la réputation est aujourd'hui incomparable au RPG culte du sorceleur. Ils auraient peut-être bien fait de le commercialiser sur leur plateforme. Bref, il arrive que BioWare fasse parfois de mauvais choix.