La Seconde guerre mondiale est à l’honneur fin janvier 2024 avec la diffusion des premiers épisodes d’une série de guerre très attendue par les fans du genre. Dans la veine de Frères d’armes (Band of Brothers - 2001) et L’Enfer du Pacifique (The Pacific - 2010) créées par Steven Spielberg et Tom Hanks, Masters of the Air reprend le flambeau et s’abat sur Apple TV+ de toute sa fougue. Voici mes impressions après le premier épisode vu au cinéma.
Masters of the Air en quelques mots
Steven Spielberg et Tom Hanks n’occupent plus que le rôle de producteurs exécutifs sur la nouvelle série qui décolle sur Apple TV+ fin janvier 2024. Masters of the Air est la création de John Shiban et John Orloff. Ces deux vétérans de l’industrie ont officié respectivement sur X-Files : Aux frontières du réel / Smallville / Supernatural et Band of Brothers. Basée sur le livre de Donald L. Miller "Masters of the Air : America's Bomber Boys Who Fought the Air War Against Nazi Germany", la série éponymé se veut l'héritière de Band of Brothers ainsi que de The Pacific qui filmaient la Seconde guerre mondiale du point de vue du fantassin.
Cette production originale estampillée Apple TV+ prend de la hauteur pour s’intéresser aux pilotes de l’armée nord-américaine qui ont affronté la Luftwaffe pour la suprématie du ciel jusqu’à la chute du IIIe Reich le 8 mai 1945 suite à sa capitation face aux forces alliées. Pour concrétiser leur vision du conflit, les showrunners se sont offerts les services d’un casting de haut vol. Masters of the Air peut compter dans ses rangs Austin Butler (Elvis), Callum Turner (Glue, Les Animaux fantastiques), Anthony Boyle (Harry Potter et l'Enfant maudit), Barry Keoghan (Les Eternels, The Batman, Les Banshees d'Inisherin), Ncuti Gatwa (Doctor Who, Sex Education) ou encore Sawyer Spielberg (le fils de Steven Spielberg) en personne. Voici le synopsis de la série Masters of the Air :
Masters of the Air suit les hommes du 100e groupe de bombardiers (le "Bloody Hundredth") alors qu'ils effectuent de périlleux raids de bombardement au-dessus de l'Allemagne nazie et qu'ils sont confrontés aux conditions glaciales, au manque d'oxygène et à la terreur pure des combats menés à 25.000 pieds d'altitude. Le portrait du prix psychologique et émotionnel payé par ces jeunes hommes qui ont contribué à détruire l'horreur du Troisième Reich d'Hitler est au cœur de "Masters of the Air". Certains ont été abattus et capturés, d'autres ont été blessés ou tués. D'autres encore ont eu la chance de rentrer chez eux. Quel que soit leur sort, ils ont tous payé un lourd tribut. - Apple TV+
Le casting de la série Masters of the Air :
- Austin Butler - le major Gale Cleven
- Callum Turner - le major John Egan
- Anthony Boyle - le major Harry Crosby
- Barry Keoghan - le lieutenant Curtis Biddick
- Nikolai Kinski - le colonel Harold Huglin
- Stephen Campbell Moore - le major Marvin "Red" Bowman
- Sawyer Spielberg - le lieutenant Roy Frank Claytor
- Ncuti Gatwa - le 2nd lieutenant Robert Daniels
- Isabel May - Marge
La série Masters of the Air débute sur Apple TV+ le 26 janvier 2024 avec la diffusion des deux premiers épisodes (pour un total de neuf).
Une master class à 25.000 pieds
Quel plaisir non dissimulé que celui de découvrir en avant-première au cinéma sur grand écran la nouvelle série de guerre produite par nul autre que Steven Spielberg et Tom Hanks. Je dois vous faire un aveu avant d'entrer dans le vif du sujet. J’ai grandi aux côtés des “héros” de la grande époque, celle des films de guerre et des westerns des années 60 et 70. Les canons de Navarone (1961), Le jour le plus long (1962), Un pont trop loin(1977), etc. furent mes films de chevet durant mon enfance. Et je garde un souvenir impérissable des projections de Pearl Harbor (2001), Nous étions soldats (2002) et tant d’autres avec pour compagnon d’armes mon grand-père assis à mes côtés.
Bien entendu Il faut sauver le soldat Ryan (1998) résonne en moi comme une évidence cinématographique, et il en va de même pour Frères d’armes et L’enfer du Pacifique que j’ai certes apprécié, mais avec une légère amertume. Mon écran de TV était bien trop petit pour rendre justice aux exploits militaires mis en scène et à la réalisation impeccable des artistes qui se sont démenés sur ces deux séries télévisées produite par HBO. Nous sommes désormais en 2023. De l’eau a passé sous les ponts, mais pas mon amour pour un genre qui parvient toujours à revenir en force. Masters of the Air est à mes yeux la preuve que le film et par extension la série de guerre sont immortels.
Je n’ai pu voir que le premier épisode, et ce fut sans grande surprise une révélation bien que tous les codes et autres archétypes soient suivis à la lettre... le contraire aurait été étonnant. Soyons clair. La série se doit d’être vue dans des conditions optimales pour être appréciée à sa juste valeur (et aucunement dans une rame de métro bondée sur un écran de smartphone). Ses scènes de dogfight filmées au cœur de l’action et donc dans un B-17 communément appelée la “Forteresse volante” m’ont rappelé avec nostalgie celles de La Bataille d’Angleterre (1969). C'est un véritable classique qui a servi de référence pour certaines scène de Star Wars, Episode IV : Un nouvel espoir. Et que dire de ses personnages impétueux et confiants qui demeurent forcément à l’état d’ébauche après seulement une mission, mais qui ne demandent qu’à s’épanouir durant le reste de la série et qu'on suivrait jusqu'en enfer.
Masters of the Air n’est pas exempt de défauts, loin s’en faut. Certains effets visuels jurent par instant avec les nombreuses qualités d’une "Part One" réalisée avec le plus grand soin. La caractérisation des protagonistes laissent également à désirer par instant, la faute à une aventure chorale qui dilue la fonction sujet au profit d’un effet de groupe propre aux récits militaires. Il n’en demeure pas moins que Masters of the Air remplit son office ainsi que les objectifs qui lui étaient confiés avec brio. Il est temps pour la série de prendre son envol direction Apple TV+ et pour le 100e groupe de bombardiers de poursuivre son épopée céleste.