Le monstre le plus célèbre du cinéma japonais souffle en 2024 ses 70 bougies et débarque pour l’occasion dans les salles obscures avec un tout nouveau film. En France, Godzilla Minus One s’est contenté de deux petits jours d’exploitation au mois de décembre. Fort heureusement pour les cinéphiles français, le kaiju est de retour mi-janvier. La rédaction de JV a pu rencontrer la créature sur grand écran. Le face-à-face fut monstrueusement parfait !
Le phénomène Godzilla Minus One
Godzilla terrorise le 7e Art depuis maintenant sept décennies et profite des célébrations faites en son honneur pour revenir sur grand écran avec une toute nouvelle aventure inédite et indépendante des précédentes productions, y compris Shin Godzilla réalisé en 2016 par Hideaki Anno (The End of Evangelion) et Shinji Higuchi (le dyptique L’Attaque des Titans). Le plus célèbre des kaiju (terme japonais signifiant “bête étrange” ou “bête mystérieuse”) a fait trembler le monde du 7e Art en 2023 et poursuit sa soif de destruction en 2024 avec un détour très attendu par l’Hexagone.
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Godzilla Minus One est un film de monstres réalisé et scénarisé par le cinéaste Takashi Yamazaki dont les principaux faits d’armes cinématographiques sont Returner (2002), le diptyque Parasyte (2014-2015), Dragon Quest : Your Story (2019) et pour finir Lupin III : The First (2019). Ce nouveau long-métrage “Godzilla” bouscule certaines habitudes de la créature en débutant son intrigue en 1945-1946 dans un Japon en ruines et sous-tutelle américaine. Encore marqué par les bombardements nucléaires qui ont rasé les villes d'Hiroshima et de Nagasaki, le peuple japonais doit faire face à une nouvelle menace venue du fond des océans. Voici le synopsis officiel de Godzilla Minus One :
Dans le Japon de l'après-guerre, une nouvelle terreur surgit : Godzilla. La population dévastée sera-t-elle capable de survivre... et encore moins de se défendre ? - Godzilla Official by TOHO
Godzilla Minus One est projeté au cinéma du 17 au 31 janvier 2024 en France.
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Godzilla Minus One : le titan japonais
La première force de Godzilla Minus One réside dans son indépendance vis à vis des autres films et séries mettant en scène le kaiju. Il est inutile de passer en revue 70 ans de destruction et de divertissement pour profiter pleinement de ce film de monstres qui érige de la plus belle des manières un pont entre passé et présent. Même le MonsterVerse de Warner Bros. Pictures et ses milliards de dollars accumulés au box office n’ont pas leur mot à dire. Le film réalisé par Takashi Yamazaki se la joue solo et grand bien lui en fasse.
Les inconditionnels ainsi que les néophytes peuvent prendre part à cette épopée dévastatrice et découvrir les nouvelles origines du Roi des Monstres le temps d’une chasse prenant pour cadre le Japon post Seconde guerre mondiale. Il est rare d’explorer l’archipel nippon de cette période et de vivre aux côtés d’un peuple japonais survivant aux milieux des ruines. Ce simple postulat d’après guerre transforme en profondeur la saga et donc l'expérience "spectateur" en présentant un Japon vulnérable. S’ensuivent la reconstruction des infrastructures et le sentiment de culpabilité qui tourmente ceux ayant survécu aux horreurs de la guerre. Les acteurs et actrices qui incarnent à l'écran ce parterre de personnages offrent des performances purement japonaises dignes d’un cinéma toujours surprenant et prolifique.
Du haut de ses 15 millions de dollars US de budget, Godzilla Minus One parvient à tenir tête, puis à occulter les productions hollywoodiennes et leurs centaines de millions. La mise en scène ainsi que les visuels permettent à Takashi Yamazaki de combler ce gouffre financier à grand renfort de créativité et de savoir-faire. Le réalisateur et ses équipes connaissent parfaitement la créature, savent comment la sublimer, et cela se ressent. Le kaiju fait monter la pression en accentuant à chaque apparition son pouvoir destructeur… jusqu’à son paroxysme.
Ces séquences hautement divertissantes n’ont vraiment rien à envier au cinéma occidental et à sa débauche d’effets. Ce sens de l’économie dont fait preuve Minus One exacerbe le talent des créatifs qui officient sur le projet et les obligent à penser le cinéma de monstres autrement. Il n’en demeure pas moins que ce film Godzilla se donne les moyens de ses ambitions. Les décors, les costumes… la réalisation dans son ensemble et le soin apporté au moindre détail… témoignent de cette envie de rendre un vibrant hommage à un monstre sacré du cinéma tout en modernisant le mythe.
Godzilla Minus One est le film de monstres par excellence. Il est monstrueusement parfait… tout simplement !
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