Certains films hollywoodiens sont de véritables phénomènes et Inception fait incontestablement partie de cette caste de longs-métrages cultes. Mais saviez-vous qu’il puise son inspiration d’un film d’animation japonais ?
Un film culte
Sorti en 2010, Inception demeure l’une des œuvres majeures de Christopher Nolan, le réalisateur de films aussi renversants qu’Interstellar, Dunkerque, Tenet ou encore Oppenheimer. Fort d’un budget de 160 millions de dollars (+ 100 pour la promotion médiatique et commerciale), ce long-métrage raconte l’histoire de Dominic Cobb (dit Dom), un voleur qui s’infiltre dans le subconscient avec l’idée de s’approprier leurs secrets les plus enfouis. Cette faculté lui a valu de devenir un homme très prisé en matière d’espionnage industriel, ce qui en fait un fugitif traqué aux quatre coins du monde.
Une ultime mission pourrait néanmoins lui permettre de retrouver sa vie d’antan, à la condition qu’il parvienne non pas à s’infiltrer dans un rêve, mais à implanter une idée façonnée de toutes pièces dans l’esprit d’une personne. Ce scénario, mis en scène de manière magistrale, a demandé presque dix années de réflexion à Christophe Nolan afin d’emboiter toutes les pièces du puzzle. D’abord pensé comme un film d’horreur (oui, oui), Inception devient un thriller et un film de casse comme Ocean’s Eleven ou Braquage à l’Italienne. Tourné aux quatre coins de la planète (Japon, Angleterre, France, Kenya, États-Unis et Canada), Inception a reçu un accueil dithyrambique et continue d’alimenter les conversations plus de dix ans après sa sortie. Mais saviez-vous qu’un autre film de ce type existe ?
Saveur paprika
Cela peut paraître surprenant, mais Inception n’est pas une intrigue entièrement imaginée par Christopher Nolan. Son univers, ou plutôt son concept, est en réalité issu d’un animé japonais paru en 2006, soit quatre ans avant l’œuvre du réalisateur anglais. Réalisé par Satoshi Kon, Paprika, c’est son nom, ne dépeint pas le même scénario, mais on y trouve d’étonnants parallèles avec Inception. Dans l’œuvre du regretté réalisateur japonais (il est décédé en 2010), le spectateur est immergé dans un monde futuriste où des machines, les DC Mini, permettent de pénétrer dans le monde des rêves d’autrui. Destinées aux traitements psycho-thérapeutiques, elles vont être volées et détournées de leur usage premier par des manipulateurs malveillants. Ses concepteurs vont alors se lancer dans une enquête dangereuse en essayant de remonter la piste du ou des voleurs. Mais pendant ce temps, les accidents vont se multiplier…
Tout comme Inception, Paprika est une œuvre qui se veut assez complexe dans son déroulement. Le film est volontairement difficile à suivre et demeure, comme le film de Nolan, plusieurs visionnages pour faire la distinction entre rêve et réalité. L’une des forces de l’œuvre de Satoshi Kon réside dans sa réalisation somptueuse, avec une mention spéciale pour la représentation des rêves. Expérience totalement à part, Paprika est un tourbillon de couleurs et de formes qui se joue de la rationalité telle qu’on la définit. C’est assurément un film testament pour son auteur et une œuvre d’animation unique. Dès lors, par sa différence et sa direction artistique, on peut comprendre qu’un réalisateur comme Nolan ait été séduit par une telle explosion sensorielle.