Les fans l’attendaient, il est enfin arrivé. Après 15 ans d’existence, la licence Assassin’s Creed a choisi de faire un petit détour pour nous proposer un épisode retour aux sources. Cet épisode, il s’appelle Assassin’s Creed Mirage et sur le papier, il a tout pour remplir sa promesse.
Le texte ci-dessous est le script du vidéo test en tête de cet article.
Aventure plus linéaire et centrée sur une seule ville, retour au Moyen-Orient, importance des assassinats, de la discrétion et du parkour… Ubisoft a dépoussiéré l’ancienne formule pour rappeler aux joueurs le credo originel de la licence. On le sait, ça va plaire aux fans de la première heure, mais quid de ceux qui ont découvert l’Ordre de Ceux que l’on ne voit pas avec les derniers Assassin’s Creed ? Cette formule n’est-elle pas trop vieillotte aujourd’hui ? Est-ce que ce retour aux sources est capable de mettre tout le monde d’accord ? On a fini Assassin's Creed Mirage et on vous répond !
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HISTOIRE
Qui dit nouvel épisode d’Assassin’s Creed, dit nouvelle région. Et cette fois-ci, c’est la ville de Bagdad, alors appelée la capitale des Abbassides, qui a été choisie. Nous sommes en l’an 861 et la ville est alors en plein âge d’or. Carrefour culturel et commercial mondial, Bagdad est, à cette époque, un berceau de savoirs et de richesses. Mais ça, c’est uniquement ce qui ressort à la surface. Car en fait, la ville est profondément divisée.
L’écart grandissant entre les plus pauvres et les plus riches génèrent de vives tensions, les esclaves sont sur le point de se rebeller et les luttes de pouvoir fragilisent l’ordre établi. Autant dire que c’est le terrain parfait pour une bonne lutte entre Templiers et Assassins, ou plutôt entre l’Ordre des Anciens et la confrérie de Ceux que l’on ne voit pas.
Et ça tombe bien, puisque cette dernière a depuis peu une nouvelle recrue particulièrement agile : Basim Ibn Ishaq. Bon ce personnage on l’a déjà vu dans Valhalla mais Mirage nous propose de le découvrir sous un autre angle. Et oui, Mirage, c’est avant tout l’origin story d’un homme complexe, une petite histoire qui se mêle à celle avec un grand H et qu’on va tenter de vous résumer (sans spoiler).
SCENARIO
Tout commence dans la misère des rues d’Anbar. C’est là que vit alors le jeune Basim, obligé de voler pour survivre et aider les siens. Malgré l’adversité, il est insouciant et jovial. Mais sa vie va changer du tout au tout quand il va accepter une mission pour le compte de Ceux que l’on ne voit pas. La suite, vous la connaissez : il intègre la confrérie et nous allons suivre son évolution au fil des assassinats.
Cette évolution elle est réellement bien retransmise. L’histoire est en effet habilement mêlée au gameplay. Au fur et à mesure que la première avance, le second évolue, mais surtout Basim, en tant que personnage, évolue. Son attitude, sa façon de s’exprimer, son physique… Tout change au fur et à mesure que les heures passent. En somme, le sentiment d’évolution infuse dans tout le jeu et ce pour notre plus grand plaisir.
Surtout que l’histoire de Basim est réellement intéressante à suivre. Basim, c’est avant un homme qui cherche à savoir où est sa place, quel est son but. Et ce sentiment, il est commun à tous les Hommes. D’une certaine façon, on peut s’identifier très facilement au personnage de Basim et forcément, ça crée un lien un peu privilégié avec ce nouvel Assassin.
Et puis Basim, il a encore du mal à savoir qui il est vraiment (et si vous avez fini Valhalla, vous savez très bien pourquoi). C’est quelqu’un qui doit apprendre à dompter ses démons pour avancer et c’est cette évolution là que Mirage nous invite réellement à suivre.
Il va se retrouver influencé par un certain nombre de choses, ce qui ne va pas toujours l’aider à comprendre sa véritable nature. Entre le credo de Ceux que l’on ne voit pas et la vision plus libre d’autres personnages (malheureusement un peu sous-exploités), Basim va vite se retrouver tiraillé, le joueur aussi. Au global, le récit de Mirage est loin d’être manichéen et plus centré sur les questionnements individuels que sur la sacro-sainte unité de la confrérie.
Et puis qui dit Assassin’s Creed, dit importance de l’Histoire avec un grand H. Et encore une fois, c’est un plaisir de se plonger dans cette nouvelle période. Une période méconnue et pourtant particulièrement riche. Dans Mirage, on aime comprendre petit à petit certaines coutumes et jouer avec ces dernières. Et si le cadre historique du jeu brille autant, c’est notamment grâce au somptueux travail de reconstitution qui a été réalisé.
GRAPHISMES
Que ce soit en mode Qualité ou Fluidité, la Bagdad de Mirage est somptueuse. C’est coloré, vivant, cohérent, chaque quartier a sa propre identité… C’est un véritable plaisir de découvrir les rues de cette nouvelle ville. Ça sent l’authenticité et la diversité et c’est réellement plaisant. Tellement qu’on aurait presque envie de préférer les rues aux toits, et ce malgré un parkour aussi fluide que bien pensé.
Et oui, Bagdad est aussi le paradis des free runner. Les devs ont repris un système à la Unity, tout en rajoutant un certain nombre d’éléments sur les toits et les murs afin de rendre le tout particulièrement agréable. Qui dit gameplay à l’ancienne, dit parfois quelques imprécisions et il ne serra pas possible de grimper partout, mais pas de quoi vous gâcher l’expérience.
Mais revenons un peu au côté visuel. Pour les plus nostalgiques, un filtre bleu à l’ancienne est disponible et l’effet est plus que convaincant. Et puisqu’on parle nostalgie, la nouvelle version du thème historique d’Assassin’s Creed repris par Brendan Angelides est également très belle.
Au global, la bande-son de Mirage est vraiment réussie et participe à l’ambiance si particulière de ce titre. Elle évolue en effet en fonction de votre avancement dans le jeu, mais aussi votre niveau de notoriété par exemple. Le tout est aussi porté par un doublage maîtrisé bien qu’à l’ancienne, que ce soit en arabe, en anglais ou en français. Mention spéciale pour la voix anglaise de Roshan qui donne vraiment une âme particulière au personnage.
En plus de ça, Assassin’s Creed Mirage c’est aussi des scènes particulièrement bien réalisées et de très bonnes idées par moment. En revanche, on sent quelques manques de finitions notamment sur les personnages et certaines textures. On a également noté quelques bugs même si certains d’entre eux devraient être réglés par les deux patchs à venir. On ressent là que Mirage est un Assassin’s Creed un peu moins ambitieux que ses prédécesseurs, mais son gameplay bien pensé suffit à faire oublier ses quelques défauts techniques.
GAMEPLAY
On l’a dit, Assassin’s Creed Mirage est un épisode “retour aux sources”. L’idée est donc de revenir aux fondamentaux de la licence, à savoir le parkour, l’infiltration et l’assassinat. Bon on a déjà parlé du premier, il est donc temps de se pencher sur les deux autres. Forcément, les fans de la licence ne seront pas dépaysés. La lame secrète fait son retour et il est possible d’assassiner discrètement presque tous les ennemis d’un seul coup bien placé.
Vous l’aurez compris, la lame est votre amie, plus que votre épée en tout cas. Car si le système de combat est moins rigide que celui des tous premiers opus, il est bien loin de celui plus avancé des derniers. C’est simple et efficace, il y a même quelques subtilités intéressantes mais clairement ça a ses limites. En gros, vous avez peu de chances de vous en sortir face à plus de trois ennemis différents, et ce malgré un jeu qui manque un peu de difficulté dans l’ensemble.
Mirage pousse clairement les joueurs à opter pour une approche plus discrète. Et pour ça, il y a bien sûr les outils, probablement vos meilleurs alliés dans ce jeu. Ils sont nombreux et ce sera à vous de les moduler selon vos envies. Le jeu vous laisse donc une assez grande liberté au niveau du gameplay, et cela vaut aussi pour la Concentration d’Assassin (ou assassin focus). Cette nouvelle mécanique totalement optionnelle pourra vous sortir de quelques mauvais pas si vous le souhaitez.
Mais surtout, le jeu a été façonné pour vous permettre différentes possibilités niveau infiltration. Bizarrement, tous les bastions les plus sécurisés ont une petite faille dans un mur pour vous permettre de passer. Mais c’est surtout les opportunités plus scénarisées qui valent le détour. Elles sont souvent au moins deux et vous permettent de choisir comment vous voulez aborder telle ou telle mission. Ça donne forcément un peu plus de profondeur au gameplay et c’est forcément bienvenu.
En plus, il y a un petit côté enquête qui vous pousse à vous renseigner au maximum afin de débloquer toutes les opportunités possibles. Ça donne un gameplay assez cohérent, des assassinats plus marquants et des enjeux plus immersifs. D’ailleurs, ça rappelle encore Unity.
Mais l’épisode qui nous emmenait en pleine Révolution Française n’est pas le seul à avoir prêté un peu de ses mécaniques à Mirage. Il y a un peu de chaque AC dans cet opus un peu particulier. Plus qu’un simple retour aux sources, il suffit clairement d’un hommage à toute la licence. Du coup, on a autant de vieux éléments (les contrats, les bureaux, les teintures, les missions Black Box, les périmètres d’écoute…) que de mécaniques plus modernes (les montures, l’arc de compétences cette fois plus léger, l’aigle…), le tout saupoudré de petites nouveautés . Et ça, ça vaut aussi bien pour le gameplay que pour le contenu.
CONTENU
Assassin’s Creed Mirage propose une aventure beaucoup plus linéaire que les précédents opus. L’idée est de suivre l’évolution de Basim sans se perdre des heures à explorer un large monde ouvert avec des points d’intérêts et des quêtes secondaires tous les 5 mètres. Forcément, ça donne un jeu bien plus court. Il vous faudra en effet une quinzaine d’heures pour vivre la conclusion de l'aventure de Basim. Si cela fait du bien d’avoir une aventure plus courte, Mirage aurait tout de même mérité un peu plus de temps pour approfondir certains points. Mais bien sûr, le titre ne se limite pas à cela et propose tout un tas d’activités annexes
On a les contrats, évoqués plus haut, qui sont bien pensés puisque les remplir vous permettra d’avoir des avantages pour la suite de votre aventure. En revanche, ils restent assez classiques, comme toute l’expérience que propose Mirage. On l’a dit, c’est un retour aux sources, il ne faut donc pas s’attendre à quelque chose de fondamentalement nouveau. Il y a un goût de déjà-vu dans Mirage qui s’intensifie au fil des heures. Et forcément, ça ne va pas plaire à tout le monde.
Mirage a une approche très à l’ancienne dans son contenu. Il n’y a par exemple pas de véritables quêtes secondaires scénarisées (à part celle réservée à ceux qui ont préco le jeu). Les Récits de Bagdad sont plus semblables à des événements, certes appréciables, mais pas aussi développés que de véritables quêtes. Pour le reste, il s’agit surtout d’objets à aller récupérer aux quatre coins de Bagdad. Un rêve pour les completionnistes, mais certainement une corvée pour d’autres. Il y a bien sûr plein d’autres points d’intérêts qui vous permettront d'atteindre le saint 100% assez rapidement. En tout, comptez moins de 30 heures pour déterrer tous les secrets du titre. Et non, il n’y a pas de New Game+. Mais en revanche, le jeu regorge de clins d'œil au lore de la licence.
On rappelle au passage que Mirage ne se limite pas à Badgad. Il est possible de découvrir les vallées désertiques et les quelques villages qui entourent la ville. Alors c’est très intéressant d’un point de vue découverte de l’époque et historique, mais un peu moins sur le reste. Les étendues sauvages peinent forcément à rivaliser avec Bagdad et on n’a pas tellement envie de s’y perdre au final et c’est un peu dommage surtout que c’est là que le jeu commence son histoire. S’il peine ainsi à démarrer, il pourrait bien laisser sur le carreau de nombreux joueurs qui passeraient alors à côté d’un excellent Assassin’s Creed à l’ancienne.
CONCLUSION
Vous l’aurez compris, Assassin’s Creed Mirage est un vrai bon retour aux sources, avec de grandes ressemblances avec Unity. Mais cela ne l’empêche pas de rendre ouvertement hommage aux différents Assassin’s Creed qui ont vu le jour tout au long de ces 15 années.
Et en plus, le titre s’offre un récit plus complexe et prenant que celui de ce cher Arno. Certes, le jeu souffre de quelques lacunes, aussi bien technique qu’au niveau du rythme. Mais évoluer aux côtés de Basim s’avère être un réel plaisir et il serait bien dommage de passer à côté de cette aventure à l’ancienne, certes classique, mais qui tient toutes ses promesses. Du parkour aux assassinats, en passant par l’infiltration et les détails historiques, c’est un quasi sans faute à ce niveau.
Avis aux fans d’Assassin’s Creed, le credo est respecté ! Assassin’s Creed Mirage mérite largement un excellent 17 sur 20.