On nous l’a dit, Assassin’s Creed Mirage sera un opus de moins grande envergure que les précédents. Mais plus le temps avance, plus les développeurs communiquent et plus le travail réalisé a l’air fou ! Le niveau de détails est tout simplement impressionnant.
Pas qu’un simple retour aux sources
Assassin's Creed Mirage, c’est l’épisode “retour aux sources” de la licence, un opus pour fêter les 15 ans d’AC. C’est ainsi qu’il a été vendu, avec les avantages et les inconvénients que cela implique. Tout en se focalisant sur l’infiltration, l’assassinat et le parkour, Mirage s’annonçait de moins grande envergure, avec une carte moins grande, une aventure plus linéaire et l’abandon des mécaniques de RPG. Et à vrai dire, les fans étaient plutôt d’accord avec le contrat et ne s’attendaient à rien de plus. Mais depuis quelques mois, Mirage enchaîne les surprises.
Lors du dernier Ubisoft Forward, on a eu le droit à une intéressante présentation de gameplay. Au cours de cette dernière, on a découvert une nouvelle capacité : l’Assassin Focus. Si certains se sont montrés assez sceptiques face à celle-ci, elle reste un ajout inattendu permettant à Mirage de se démarquer. Plus récemment, on a découvert la carte de Mirage, qui est loin de se limiter à la ville de Bagdad. Non seulement il sera possible de visiter des lieux précis comme Dur-Kurigalzu ou Alamut, mais également de se perdre dans les vallées environnantes. Une petite partie monde ouvert inattendue donc dont on a pu avoir un petit aperçu au cours du dernier Dev Diary proposé par les équipes d’Ubisoft Bordeaux.
C’est d’ailleurs assez intéressant de voir à quel point elles communiquent sur ce jeu, à certains égards plus que pour les précédents AC. À l’occasion de ces Dev Diary, les développeurs prennent du temps pour montrer et expliquer certains pans du jeu, pour notre plus grand plaisir. Et c’est l’occasion pour nous de découvrir le travail fou qui a été réalisé, notamment quand au sujet de la reconstitution de Bagdad.
Reconstituer Bagdad, un travail herculéen
Si Bagdad s’est rapidement imposé comme le terrain de jeu parfait pour Mirage, ce n’était pas la solution facile pour autant. Contrairement à la plupart des lieux choisis dans les précédents Assassin’s Creed, il reste peu de vestiges de la Bagdad du IXe siècle. Les équipes créatives ont ainsi dû partir de zéro… ou presque. Elles ont bien sûr pu compter sur quelques sources (des récits de voyage, des découvertes archéologiques…), mais aussi des collaborations avec des historiens spécialistes de la période et de la région comme Dr Glaire Anderson. Ajoutez à cela un sens du détails accru et vous obtenez une ville de Bagdad qui s'annonce somptueuse.
Du matin au soir, on a fait en sorte que chaque heure soit différente, de manière à renforcer l’immersion des joueurs.
Jean-Luc Sala, directeur artistique
Mirage, c’est aussi un bel hommage au monde arabe, comme rarement on en a eu dans le monde du jeu vidéo. Comme le souligne Jean-Luc Sala dans le dernier Dev Diary, “quand les joueurs pensent à Bagdad, ils imaginent des paysages désolés et poussiéreux, comme dans les FPS.” La Bagdad de Mirage est colorée, vivante, bien plus proche de l’idée que l’on peut se faire de celle qui était la capitale des Abbassides. En plein âge d'or islamique, Bagdad était la ville la plus peuplée du monde et un carrefour culturel et commercial pour tous. Ces différents éléments sont présents en jeu, notamment grâce à la segmentation de Bagdad - à la manière d’Assassin's Creed Unity qui proposait des quartiers très différents les uns des autres - et la diversité des PNJ (langues, vêtements…).
Cet opus, c’est également l’occasion de mettre en avant la culture arabe sous toutes ses formes. Pour ce faire, on pourra compter sur les quêtes secondaires Les Contes de Bagdad pour en apprendre plus sur certains événements, habitudes ou personnages importants de la période mais aussi l’outil Histoire de Bagdad, qui fonctionne un peu comme le codex des premiers opus. Mirage, c’est surtout un doublage intégral en arabe, qui a d’ailleurs été mis en avant lors du dernier trailer diffusé à la soirée de lancement de la Gamescom.
Plus encore, Mirage ose parler religion. Au fil des épisodes, Ubisoft s’est montré quelque peu frileux à ce sujet. Dans ses mains, les Templiers et les Assassins sont devenues des organisations athéistes, privées de leur portée religieuse initiale. Et, jusqu’à récemment, le sujet était à peine évoqué, voire même occulté, et ce malgré des périodes historiques (la Renaissance Italienne ou les Croisades) où les religions tenaient un rôle primordial. Et pourtant, Ubisoft a pris l’habitude de représenter des cultures différentes, et parfois même en voie de disparition. Le problème avec la religion, c’est qu’outre le risque de se montrer offensant malgré soi, on peut surtout être accusé de faire du prosélytisme. D’ailleurs, même en étant frileux, Ubisoft avait été pointé du doigt par Dounia Bouzar en 2013. Selon cette dame, alors présidente du Centre de Prévention des Dérives Sectaires liées à l'Islam, Assassin’s Creed Unity conditionnait, d'une certaine façon, les jeunes gens à devenir de futurs djihadistes… rien que ça.
On peut donc facilement comprendre l’inquiétude d’Ubisoft à ce sujet. Mais à ce niveau, les derniers opus de la licence ont visiblement permis de débloquer quelque chose. La mythologie a pris une place importante dans les aventures de Ceux que l’on ne voit pas. Mieux encore, avec Assassin's Creed Valhalla, Ubisoft s’est intéressé à une religion monothéiste encore importante aujourd’hui : le catholicisme. Cela n’a peut-être l’air de rien, mais c’est un pas important pour la licence. Forcément, Assassin’s Creed Mirage continue sur cette voie, à coups de petits détails comme l’appel à la prière (l’adhan) résonnant aux abords des mosquées. Encore une fois, ça n’a l’air de rien, mais c’est une grande première. Cela prouve que Mirage se veut particulièrement authentique et détaillé, et même plus que ses prédécesseurs sur certains aspects. Et on ne vous parle même pas de l'étrange veste OWO pensée pour vous faire ressentir les mêmes choses que Basim.
Ok.
— Malek T. (مالك) (@malekawt) August 18, 2023
One of my favorite parts of the new #AssassinsCreedMirage diary that dropped today is the confirmation that indeed you will be able to hear the Athan (أذان), the Muslim call to prayer, within the game world!
A lot of care was put into this game. Less than two months left! pic.twitter.com/uUipE451TW
Un AC pour les réunir tous
Si Mirage transcende les précédents opus, il s’en inspire tout de même énormément. Et il ne s’agit pas juste d’un crédo, de trois piliers et d’un filtre bleu. Les aventures de Basim piochent littéralement dans celles des autres assassins. Le lien le plus évident, c’est bien sûr celui avec Valhalla. Les deux opus partagent un personnage Basim, antagoniste face à Eivor et ici maître de son propre destin. L’accent mis sur l’Ordre des Anciens lors du dernier trailer rappelle bien sûr Assassin's Creed Odyssey. La présence de Kassandra en jeu n’est d’ailleurs pas à exclure, comme cela fut le cas dans Valhalla. On sent aussi une vibe Assassin's Creed et Assassin's Creed : Revelations dans des lieux comme la région du marché de Baghdad. Pour les autres opus, c’est plutôt du côté du gameplay que ça se passe.
Mirage, c’est un peu un melting pot de tout ce qui s’est fait jusqu’à présent. On retrouve les bureaux, les foules au milieu desquelles se faufiler, les missions Black Box, les bombes, les outils, l’oiseau… Les développeurs sont même visiblement allés jusqu’à déterrer d’anciens collectibles. Dans le dernier Dev Diary, on peut en effet apercevoir des petites notes de musique, qui rappellent notamment celles à rattraper dans Assassin’s Creed IV. C’est simple, les développeurs ont réfléchi et puisé dans chaque Assassin’s Creed pour trouver des éléments ou mécaniques à adapter au monde de Mirage. Et mine de rien, cela n’est pas une mince affaire.
Loin d’être un simple remake d’Assassin’s Creed qui ne dit pas son nom, Mirage s’annonce comme un jeu à part entière, et quel jeu ! Malgré son côté “plus petit”, Assassin’s Creed Mirage n’en est pas moins le fruit d’un travail au moins aussi conséquent, si ce n’est plus sur certains aspects, que ses prédécesseurs. Ça, c’est sur le papier. S’il a déjà gagné pas mal de points, reste à voir ce que le jeu donnera manette en main. Pour ça, il faudra attendre le 5 octobre prochain. C’est à cette date qu’Assassin’s Creed se rendra disponible sur PC, PS5, Xbox Series, PS4 et Xbox One.