Ce n'est un secret pour personne, Pokémon est une licence extrêmement lucrative. Depuis 1996, c'est neuf génération de jeux principaux, des jeux dérivés dans tous les sens, des peluches, des jouets, des cartes des animes, des film et globalement, tout ce qu'on peut imaginer en termes de produits dérivés. Mais cette énorme machine crée quelques problèmes pour les joueurs.
Pokémon : une licence surpuissante et mondiale
Depuis 25 ans, plusieurs générations d'enfants ont grandi avec pokémon. Des jeux aux animes en passant par les cartes, il n'est plus rare de rencontrer des trentenaires échanger sur la franchise avec leurs propres enfants, ou de voir les parents de ces mêmes trentenaires garder un souvenir ému des moments ou des objets liés à la licence ont été offert. Rares sont les personnes à n'avoir jamais entendu parler de Pikachu et des autres créatures imaginées par GameFreak. Pokémon est un véritable empire, et l'ensemble des productions ont créé une énorme inertie. Tout est lié, et tout est programmé pour sortir à interval régulier à des moments bien précis.
Il est inenvisageable de mettre sur le marché des cartes sur lesquelles on trouve des pokémon qui n'ont pas été dévoilé dans l'anime ou dans les jeux. A l'inverse, ces productions se doivent de sortir à temps pour ne pas freiner la fabrication des cartes, des peluches, des jouets, des vêtements ou des bijoux. A chaque génération, c'est une armada de produits dérivés qui débarquent, et c'est ce qui a permis à la franchise de s'imposer en dehors des limites du Japon. Au bout de plus de deux décennies, difficile de changer le rythme, d'autant que les chiffres de vente donnent raison à The Pokémon Company, GameFreak, Creature Inc et Nintendo.
Rien que sur Nintendo Switch, Pokémon Épée / Bouclier et Pokémon Écarlate / Violet représentent plus de 48,5 millions de jeux vendus. Pourant, la dernière génération a renforcé une tendance qui agaçait déjà une partie des joueurs : les jeux Pokémon sont loin d'avoir un niveau technique correspondant à la puissance de la franchise'. Problèmes de performance, clipping, bugs, failles très facilement exploitables et modes en ligne instables, nombreux ont été les griefs envers Pokémon Ecarlate / Violet, pourtant bien reçu grâce à son gameplay, son monde ouvert et les nouvelles créatures. Une situation qui a même poussé Nintendo a proposer des remboursements, du jamais vu !
Pokémon : un modèle de production qui doit changer ?
La première partie de l'extension Le trésor enfoui de la Zone Zéro, Le Masque Turquoise, arrivera le 13 septembre prochain, une date qui laisse entendre que le studio s'est accordé un peu plus de temps que d'habitude. On sait également que d'importants recrutements ont eu lieu, laissant entrevoir l'idée de jeux mieux finis. Mais pour parvenir à un bon niveau de finition, beaucoup pensent que GameFreak devrait espacer les sorties.
Cependant, on a vu que la franchise est un véritable TGV lancé à pleine vitesse, qu'il est très difficile de le faire ralentir et que même si ce choix est fait, ça prend du temps. Récemment interrogé par Comicbook, Takato Utsunomiya, directeur des opérations de The Pokémon Company, a laissé entendre que l'approche globale de la franchise pourrait évoluer. Un discours rare du côté de l'entreprise :
En général, si l'on se réfère à notre historique, nous avons toujours privilégié des sorties régulières, en proposant continuellement des produits à un rythme défini. Cette cadence nous a permis d'offrir constamment de nouvelles expériences à nos clients. Même si cette approche demeure d'actualité, les discussions deviennent plus fréquentes. Avec l'évolution des environnements de développement, nous nous interrogeons sur la meilleure manière de maintenir ce rythme tout en garantissant la présentation de produits véritablement de qualité.
Sans le dire directement, Takato Utsunomiya admet que les récentes sorties n'étaient pas au niveau de qualité attendu par la Pokémon Company et le public. Il reste désormais à découvrir si ces discussions mènent à quelque chose. Garder le rythme tout en améliorant la qualité des produits vendus ne pourra passer que par une hausse des moyens mis sur la table, qu'ils soient humains, financier et techniques, ou par une modification en profondeur de l'organisation globale. Autant dire qu'avec une machine telle que Pokémon, ça ne se fera pas en un jour.