Vous en avez sûrement entendu parler : une exposition consacrée à l’univers Harry Potter et Les Animaux Fantastiques se tient en ce moment même à Paris, et ce, jusqu’au mois d’octobre. Pour les fans de la saga et les apprentis sorciers, c’est l’occasion rêvée de se plonger dans les fantastiques décors de la licence. Curieux d’en découvrir le contenu, on est allés y faire un tour et on vous a concocté un petit compte-rendu. Vraiment magique, cette expo ? On vous dit tout !
Le 26 juin prochain, la saga littéraire Harry Potter fêtera son vingt-sixième anniversaire, tandis que les films, eux, célébreront les vingt-deux ans de la sortie de Harry Potter à l’école des sorciers en décembre 2023. Même après tant d’années sur le devant de la scène, Harry Potter ne cesse d’être un phénomène et de contaminer les nouvelles générations. Plus fort encore, la folie s’exporte et s’immisce dans le jeu vidéo. À sa sortie sur les consoles de nouvelle génération, Hogwarts Legacy a été un carton — 1 milliard de dollars de recettes ! — même s’il a suscité des avis contrastés sur la toile. Aujourd’hui, la hype est relancée pour deux raisons : le lancement des versions du jeu sur Xbox One et PS4 et l’ouverture d’une exposition parisienne, à Paris Expo Porte de Versailles. Forcément, lorsque l’on a grandi avec le sorcier à la cicatrice en forme d’éclair, qu’on a aimé en suivre les aventures et les acteurs et que l’univers de Poudlard nous enchante un tant soit peu, on ne pouvait pas résister à la perspective d’une telle balade.
Tout au long de la traversée de Paris en métro, à défaut d’être confortablement installé dans le Poudlard Express, il y avait en nous cette exaltation à l'idée de plonger dans une visite guidée nous mettant plein d’étoiles dans les yeux. Bercé par les souvenirs mélodieux du score de John Williams — non sans oublier les créations de Patrick Doyle, Nicholas Hooper ou encore Alexandre Desplat —, le trajet nous a semblé aussi rapide qu’un voyage perché sur un Nimbus 2000. Sur place, on se rend compte que nous ne sommes pas les seuls élèves à attendre le précieux sésame — cette fois-ci, c’est un bracelet et non une lettre — pour rentrer dans les lieux emblématiques de la célèbre école de la magie. Comme c’est la tradition avant de débuter une année scolaire, il vous faut passer l’épreuve du Choixpeau magique… ou plutôt de la Borne Magique qui vous permet de choisir votre maison (entre Gryffondor, Serpentard, Serdaigle et Poufsouffle), votre baguette et, enfin, votre patronus. Voilà, Hagrid est fier de vous, il ne vous reste plus qu’à immortaliser votre arrivée et à pénétrer dans l’enceinte.
Une ambiance vraiment magique ? Attention, le sortilège ne prendra pas sur tout le monde !
Vous y êtes ! Avec vos nouveaux camarades, vous découvrez les premières surprises de l’exposition et, Poudlard oblige, vous vous engouffrez dans une galerie de couloirs, accueillis chaleureusement par les tableaux iconiques et vivants de la saga. Pas de doute, on est bien dans l’enceinte de l’école de la magie ! D'ailleurs, pour mieux nous faire comprendre qu’elle ne serait rien sans ses quatre fondateurs et maisons, l'exposition leur consacre une pièce entière avec des vitraux uniques, des galeries d’objets et de costumes et des petites anecdotes.
Quoi qu’il en soit, pour marquer votre arrivée, Poudlard a réuni tout le gratin de la magie ! D’une salle à l’autre, vous aurez l’occasion de passer devant des vitrines mettant en avant certains des personnages les plus cultes de la saga (Harry, Ron, Hermione, Draco, Rogue, Dumbledore, Cornelius Fudge, Norbert Dragonneau, Luna Lovegood, Bellatrix Lestrange, Remus Lupin, Nymphadora Tonks, …). Il y a même une salle dédiée à une poignée d’entre eux et, plus spécialement, à leurs baguettes respectives. Mention spéciale à celle d’Hermione Granger dont les détails sculptés sont du plus bel effet.
Bref, vous l’aurez compris, cette exposition Harry Potter, c’est un peu le bal des sorciers et ceux-ci sont disséminés un peu partout. Tout comme l’ensemble des poncifs de la série ! C’est bien simple, presque aucune spécificité du monde de la magie et de Harry Potter n’est oubliée. Le souci, c’est que l’exposition fait au plus large sans vraiment donner le sentiment d’exploiter tout le potentiel de ce qu’elle met en avant.
À titre d’exemple, on a tous le souvenir de la première fois où l’on découvre, dans les films, la Grande Salle où tous les étudiants sont rassemblés pour y manger ou passer du temps ensemble. Eh bien là, la magie ne prend pas et on a surtout le sentiment que le sortilège visant à nous éblouir — certainement acheté dans une boutique de farces et attrapes peu recommandable de Pré-au-Lard — n’est pas des plus efficaces. Alors oui, on peut y retraverser des lieux cultes mais l’on se demande, à chaque tournant, si l’on finira par vraiment être émerveillé, ce qui, reconnaissons-le, n’arrivera que trop peu souvent durant la visite.
Finalement, ce n’est pas si dur d’être un sorcier à Poudlard
Toutefois, n’allez pas croire que l’on se tourne les pouces et que l’on se contente seulement de flâner dans les murs du château de Poudlard ! Oui, vous êtes là pour passer un bon moment mais aussi pour prouver que vous méritez votre place, tout autant que n’importe quel élève. Pour cette exposition, Wizarding World a fait de l’immersion l’un des maîtres mots de sa communication. Cela passe effectivement par l’agencement des salles — bien que le résultat soit mitigé —, mais aussi par quelques petites activités interactives au fur et à mesure que l’on traverse la partie de l’exposition consacrée aux différentes matières qui sont enseignées durant le cursus des jeunes sorciers.
Sauf qu’à la manière des dragées surprises de Bertie Crochue, on ne sait jamais ce qui nous attend réellement. Si, d’apparence, on se laisse charmer, le résultat peut parfois surprendre'… et plus souvent dans le mauvais sens ! Sous couvert de faire gagner des points à votre maison en réalisant de petites activités sur tablettes, l’exposition Harry Potter ne propose que le minimum en termes d’immersion active. On se retrouve souvent à retracer un symbole avec le doigt… et c’est tout.
Ne vous attendez donc pas à devenir un magicien émérite en matière de Défense contre les forces du Mal, une pointure dans l’art de la Divination (consistant à prédire l’avenir et à matérialiser vos rêves), le meilleur élève du cours de potions de Severus Rogue ou de maîtriser à la perfection la formule Expecto Patronum qui fait apparaître l'animal totem et spectral censé vous protéger des Détraqueurs. Malgré tout, il y a tout de même de petites idées intéressantes pour faire activement participer chaque visiteur et on se retrouve parfois à s’amuser quelques minutes — un peu comme le feraient les élèves de Poudlard — en montant sur un balai magique, en peaufinant nos lancers de Souafles dans les anneaux de Quidditch ou en extrayant une Mandragore de toutes nos forces dans l’une des verrières du Professeur Chourave.
L’un des soucis, malheureusement, c’est que les activités sur tablettes ou écrans géants que l’on évoquait, censées vous rapporter des points, sont très courtes et ne sont pas rejouables. Du moment qu’elles sont terminées, vous ne pouvez plus revenir dessus ce qui peut être frustrant et gâcher un peu le plaisir de tout apprenti sorcier.
Est-ce vraiment l’exposition Harry Potter à ne pas manquer ?
Après cette visite, il est difficile d’y voir l’exposition que tous les fans d’Harry Potter rêvent de vivre, d’autant que celle-ci souffre indéniablement de la comparaison avec le studio Harry Potter de Warner Bros., basé à Londres. L’un des soucis, c’est que le site Internet nous vend de la poudre aux yeux. Lire le descriptif du site après la visite en elle-même fait l’office d’une douche froide : même un Détraqueur ne nous glacerait pas autant le sang ! À cela s’ajoute les tarifs élevés de la visite (15€ entre 3 et 15 ans / 19€ pour les adultes à partir de 16 ans (tarifs du Lundi au Jeudi) et 19€ pour les 3-15 ans / 25€ pour les 16 et plus (tarifs du Vendredi au Dimanche)), qui augmentent également (deux paliers supplémentaires, 35€ et 69€) si vous souhaitez plus de flexibilité pour la réservation du créneau ou si vous voulez bénéficier d’avantages exclusifs. Pour ce que l’on y fait et ce que l’on y apprend, cela peut vite paraître cher payé.
Comme on l’a esquissé plus haut dans notre compte-rendu, les informations autour des coulisses tournent souvent autour des costumes. Pardonnez l’expression mais les anecdotes… sont effectivement anecdotiques et manquent de variété. On aurait apprécier découvrir quelques secrets liés aux films, à la rédaction des différents livres de la saga, des clichés rares des acteurs sur les plateaux de tournage et bien d’autres choses encore. En bref, un côté exposition qui s’assume davantage afin de plaire à tous les publics, quand bien même on peut y admirer des objets, des costumes, des structures, des créations (comme quelques créatures fantastiques) ainsi que certaines reliques qu’on ne voit pas tous les jours. Du côté de la signalétique, pour celles et ceux qui connaissent l’univers sur le bout des doigts, les écriteaux répartis tout au long de la visite ne vous apprendront donc pas grand chose de plus que ce que vous savez déjà. C’est peut-être là où le bât blesse puisque la visite donne davantage l’impression de faire découvrir l’univers à un nouveau et jeune public plutôt que d'enrichir les connaissances de celui qui en suit les évolutions depuis plus de vingt-ans.
Avant toute chose, cette exposition s’adresse aux jeunes sorciers qui veulent découvrir et s’immerger dans l’univers et, à la rigueur, aux fans qui ne résistent pas à l’envie de dépenser quelques euros pour ne serait-ce qu’avoir l’impression de se balader dans l’univers imaginé par J.K. Rowling durant une bonne heure (voire même deux, selon l’affluence). En soi, l’argument qui pourrait avant tout convaincre les fans, c’est le côté « photobooth » de l’exposition qui regorge pas mal de coins où chacun peut se prendre en photo. Dans une cabine téléphonique, dans une malle magique, devant un dragon, dans le placard sous l’escalier qui sert de chambre à Harry, au bureau de Dolores Ombrage… Si ce sont les souvenirs photographiques qui vous intéressent, vous pourriez y trouver votre compte mais, pour les autres, le rapport qualité-prix pourrait rester en travers de la gorge, telle une Chocogrenouille qui passe mal. Quoi qu’il en soit, vous avez l’entière liberté de vous y rendre pour vous faire votre propre avis : vous avez jusqu’au 1 octobre 2023 pour réserver un créneau et profiter de la visite. Le site officiel est à consulter ici.