La course aux semi-conducteurs s’intensifie un peu plus chaque jour : désormais, c’est Samsung qui entre dans la danse. Le constructeur sud-coréen prévoit d’investir 230 milliards de dollars dans la construction de la plus grande usine au monde dédiée à la fabrication de ce type de composants.
Ces dernières années, les semi-conducteurs sont devenus le nerf de la guerre au sein de l’industrie technologique : les pénuries se sont multipliées pendant la pandémie mondiale, notamment en raison d’une production ralentie, voire carrément à l’arrêt en Chine. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que différentes entreprises qui en ont les moyens cherchent à prendre leur indépendance dans la production de semi-conducteurs.
C’est le cas de Samsung. Le géant sud-coréen vient d’annoncer son intention de construire « le plus grand cluster de semi-conducteurs au monde », en partenariat avec le gouvernement de Corée du Sud. Budget du projet : 300 000 milliards de wons, soit 230 milliards de dollars.
Un projet d’usine géante qui s’étale sur 20 ans
C’est lors d’une réunion de politique économique que Yoon Suk Yeol, président de la République de Corée, a donné quelques détails du projet. L’usine devrait prendre place « aux alentours de la capitale », c’est-à-dire Séoul, « grâce à des investissements privés massifs ». Ces investissements viennent, dans leur immense majorité, de Samsung.
Le développement de ce projet massif pourrait prendre environ 20 ans. Le « méga cluster » pourrait être achevé autour de 2042 et il sera capable de produire une large gamme de puces haut de gamme, comprenant à la fois de la mémoire informatique et des puces logiques.
Samsung s’associe au gouvernement sud-coréen
« La Corée du Sud possède des capacités et des technologies de fabrication de classe mondiale dans diverses industries de haute technologie telles que les semi-conducteurs, les batteries secondaires et les écrans, mais le soutien du gouvernement et les conditions réglementaires ont été insuffisants », a admis le ministère du Commerce au sein d’un communiqué.
L’objectif est de faire bouger les choses dans les années à venir, et Samsung s’avère être le partenaire idéal pour cela. En effet, aujourd’hui déjà, l’entreprise est l’une des entreprises les plus impliquées dans la production mondiale de semi-conducteurs, aux côtés de la société taïwanaise TSMC. Un projet de cette envergure lui permettrait de largement passer devant dans les années à venir.
Des ambitions mondiales pour contrer la Chine
Le projet de Samsung est le dernier d’une série d’investissements majeurs dans l’industrie des semi-conducteurs. La semaine dernière, le gouvernement américain a annoncé un plan de 52 milliards de dollars pour soutenir la production de puces électroniques aux États-Unis. En 2021, le groupe taïwanais TSMC annonçait un plan d’investissement de 100 milliards de dollars sur trois ans pour augmenter sa capacité de production de puces. L’Europe, de son côté, a adopté un projet de loi nommé EU Chips Act, qui vise à quadrupler la production de puces dans la région d’ici 2030.
On peut également citer le Néerlandais ASML, aujourd’hui leader dans le domaine de la fabrication de machines destinées à fabriquer des puces, qui met les bouchées doubles pour apporter sa pierre à l’édifice et aider les différents pays à développer leur activité, tout en laissant la Chine de côté.
Dans ce contexte, la Chine pourrait bien avoir du mal à conserver des parts de marché importantes dans le secteur du semi-conducteur. Et c’est exactement ce que veulent les pays qui cherchent à développer leur propre activité. Ils semblent bien partis pour y parvenir.