Ubisoft est dans la tourmente ! Déjà victime d'une chute interminable sur le plan boursier, le plus célèbre des éditeurs français de jeux vidéo traverse une période trouble, renforcée il y a quelques heures par l'annonce de multiples annulations de projets non annoncés. Et il semblerait que sa réputation ne soit vraiment pas au beau fixe…
Le navire Ubisoft est-il en train de chavirer ? Encore secoué hier par l'énième report de Skull and Bones que l'on pensait enfin voir le bout du tunnel, et contraint d'annuler plusieurs projets en cours de développement, l'éditeur français semble en grande difficulté sur de nombreux plans depuis quelque temps. Pourtant forte de nombreuses licences fortes, de Assassin's Creed à Far Cry en passant par Rainbow Six et Rayman, la société fondée par la famille Guillemot n'a même plus l'air d'avoir la cote auprès de potentiels repreneurs.
Sommaire
- Une situation financière préoccupante
- Ubisoft peut-il racheter ou être racheté ?
Une situation financière préoccupante
Il y a deux jours, nous vous informions de la chute vertigineuse en bourse d'Ubisoft depuis peu. Acteur majeur de l'industrie vidéoludique, l'éditeur de récents AAA de l'envergure de Assassin's Creed Valhalla ou Far Cry 6 est clairement en perte de vitesse sur un marché où les concurrents se portent soit moins mal (comme Take-Two ou Electronic Arts) voire beaucoup mieux (Activision). Aux yeux du grand public, il aurait pu sembler cohérent de voir Tencent, le géant chinois aux allures d'épouvantail, tenter de racheter Ubisoft dans un contexte où ce type d'opération est de plus en plus fréquent. Cependant, leur investissement très particulier ne leur permet pas d'envisager une acquisition des créateurs de Rayman, en dépit d'un soutien financier très important (300 millions en septembre 2022). Nous vous renverrons vers l'article de Carnbee pour davantage d'explications.
Ubisoft peut-il racheter ou être racheté ?
À l'heure où les rachats massifs deviennent presque fréquents de la part des plus gros acteurs de l'industrie, il est légitime de se demander pourquoi le nom d'Ubisoft ne fait finalement que si peu surface dans l'actualité business, même dans le cadre de simples rumeurs, et ce peu importe dans quel sens. Une part de la réponse se trouve peut-être dans une déclaration récente de Jeff Grub, journaliste chez VentureBeat. À en croire l'intéressé, les potentiels acquéreurs ne se bousculent pas vraiment, et pire, Ubisoft est une société qui n'est soit pas prise au sérieux, soit effraie, du fait de son envergure. Ce qui l'empêche de finaliser des acquisitions de son côté ou même d'envisager une quelconque fusion :
Ubisoft definitely already did the rounds proposing acquisitions and mergers with other similar companies, and it mostly got laughed at. It's just too unwieldy. Its strength was its distributed development structure, and now that is an albatross.
— Grubb (@JeffGrubb) January 11, 2023
Ubisoft a assurément déjà fait le tour du marché en proposant des acquisitions ou des fusions avec des sociétés similaires, et la majorité en a surtout rigolé. (Ubisoft) est juste trop massif. Sa force résidait dans sa structure de développement, mais maintenant c'est un albatros (sic).
— Jeff Grubb, journaliste chez VentureBeat
Le dernier terme employé par notre confrère peut prêter à sourire, mais l'image est en vérité assez parlante. Employant environ 20 000 personnes à travers le monde, Ubisoft possède plusieurs dizaines de studios répartis dans une trentaine de pays, ce qui en fait un véritable mastodonte avec lequel il semble très compliqué d'envisager des manœuvres commerciales de ce type. Une chose est sûre, la situation actuelle de l'éditeur français est préoccupante, et il faut espérer que ses prochaines productions lui permettront de redresser la barre dans ce qui ressemble de plus en plus à une violente tempête.