La streameuse Ultia a décidé de porter plainte pour cyberharcèlement, suite aux nombreuses vagues de harcèlement qu'elle a subi en particulier sur Twitter.
La streameuse française Ultia subit régulièrement des vagues de harcèlement extrèmement violentes : insultes, menaces de mort, menaces de viol ... Elle a annoncé à Mediapart qu'elle avait pris la décision de porter plainte.
Sommaire
- Ultia annonce porter plainte, chez Mediapart
- Un cyberharcèlement devenu systématique
- "Des milliers de messages ... seulement sur les trois dernières semaines"
- Un harcèlement qui n'influence pas que son moral, mais aussi son travail
Ultia annonce porter plainte, chez Mediapart
Mediapart publie un article au sujet de la streameuse Ultia, connue pour sa chaîne Twitch notamment. Cette dernière a récemment porté plainte pour cyberharcèlement. Ce n'est pas un secret, depuis plus d'un an, la streameuse subit régulièrement des vagues très violentes de harcèlement sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter. Si l'élément déclencheur avait été ses propos dénonçant le sexisme du streameur Inoxtag lors du ZEvent 2021, qui s'était officiellement excusé et avait reconnu son erreur par la suite, ce harcèlement systématique a depuis largement dépassé cet événement. Il ne s'agit plus d'une "réponse" véhémente à ce qu'elle avait dit au ZEvent : c'est désormais uniquement une cible choisie presque comme un symbole, notamment par une frange de la communauté Twitter qui se complait dans la haine et les propos insultants et menaçants.
Un cyberharcèlement devenu systématique
Comme de nombreuses streameuses, Ultia subit le harcèlement des femmes sur Internet : messages insultants sexistes, harcèlement sexuel, menaces de viol et de mort, photomontages pornographiques, etc ... Mais dans son cas, c'est encore plus récurrent, systématique, et courant. Le dernier exemple en date : lors du Eleven All Stars organisé par Aminematué, Ultia s'est retrouvée en Tendances Twitter alors qu'elle n'avait aucun rapport avec l'événement, et n'avait rien dit de particulier sur celui-ci. Simplement parce qu'il y avait un événement organisé sur Twitch, elle a été harcelée. Tout comme son ami le streameur Ponce, qui connait lui aussi des vagues de harcèlement pour l'avoir publiquement défendue, dans une moindre mesure évidemment ... puisque c'est un homme.
"Des milliers de messages ... seulement sur les trois dernières semaines"
Sexisme: la streameuse Ultia porte plainte pour cyberharcèlement.
— Mediapart (@Mediapart) December 1, 2022
La joueuse en ligne est régulièrement victime de campagnes de harcèlement sur les réseaux sociaux et les plateformes de diffusion, depuis qu’elle a dénoncé les propos sexistes d’un streamer.https://t.co/ZLPIuhmhQK pic.twitter.com/EeCd7FJx6G
Mediapart publie donc un article et un entretien vidéo où elle raconte avoir porté plainte. Elle explique avoir déjà porté plainte il y a un an contre un viewer qui la harcelait. La plainte n'avait visiblement pas été prise très au sérieux par la police d'après ses dires (elle explique par exemple avoir donné l'identité de son harceleur à la police, qui a pourtant classé la plainte "contre X") ... Mais dans ce cas, il s'agissait encore d'un cas relativement isolé. Désormais, ils sont des milliers et c'est systématique. Cette fois, elle dit être tombée sur une policière prête à écouter et prendre en compte sa plainte. Elle y a versé des milliers de messages, issus seulement des trois dernières semaines ! Son harcèlement, lui, dure depuis plus d'un an.
Un harcèlement qui n'influence pas que son moral, mais aussi son travail
Dans son entretien, elle raconte comment ce harcèlement impacte sa vie professionnelle. Si on imaginait bien que ça touche la vie privée, le moral et le stress en particulier, ce harcèlement systématique a aussi une mauvaise influence sur sa vie professionnelle. Désormais, les émissions qui l'invitent ou les marques qui souhaiteraient conclure un partenariat avec Ultia y réfléchissent à deux fois. Elles ont en effet peur du retour de bâton de la part des harceleurs, bien organisés, qui postent systèmatiquement sous tous les tweets de comptes officiels mentionnant la streameuse. Récemment, elle raconte d'ailleurs avoir dû discuter avec l'organisateur d'une émission, qui souhaitait l'inviter, de la manière de promouvoir cette émission. Il a été décidé de ne pas tweeter à propos de l'émission, ce qui, évidemment, a un impact sur la part d'audience qui la regardera, simplement pour éviter les messages de harceleurs. (il est probable qu'elle parle de Zack en Roue Libre, émission de Zack Nani qui a récemment invité Ultia, mais elle ne l'a pas dit explicitement, ndlr)
Une émission à retrouver ci-dessous, si vous voulez mieux connaitre Ultia
Elle dénonce aussi l'inaction des plateformes de diffusion, en particulier Twitch. En effet, même si on résume souvent les communautés de harceleurs à "une frange de Twitter", il ne faut pas croire que les harceleurs ne sont pas présents sur Twitch. La plateforme "attend" de ses streameurs qu'ils modèrent leur chat, mais ne vérifie pas ou très, très rarement. Autrement dit, si un streameur veut laisser son chat dire des choses affreuses sur une personne tierce, par exemple une streameuse, rien ne les en empêche, y compris avec des mots très insultants. Chacun décide de ses règles de modération sur Twitch, et si cela permet d'avoir une diversité d'opinion, une grammaire propre à chaque stream, ce qui est positif, certaines règles de modération pour protéger les créateurs de la plateforme devraient être communes à tous les streams.
Source : Mediapart
Les streameuses sont de plus en plus nombreuses à annoncer publiquement porter plainte pour cyberharcèlement et prennent la parole pour dénoncer ces comportements qu'elles connaissent toutes, quelle que soit leur niveau de popularité. Pour en savoir plus, on vous renvoie vers ces articles :
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