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News culture Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...
Profil de meakaya,  Jeuxvideo.com
meakaya - Journaliste jeuxvideo.com

Sur Twitter, une vague de témoignages de streameuses a récemment émergé suite à un thread de Maghla montrant les atrocités auxquelles elle est confrontée quotidiennement. Aujourd'hui, on vous propose de découvrir ce que cela fait au quotidien de subir ce harcèlement et comment l'endiguer... Spoiler alert : le pouvoir est, en partie, entre vos mains !

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...
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“je suis fatiguée et il est temps que je vous explique.” Ainsi commence le thread qu’a récemment publié sur Twitter la streameuse ''Maghla''. Roleplay sexuel la mettant en scène, montages photo pornos, menaces de viol, photographies souillées, harcèlement en ligne ou dans la vraie vie… Elle y dévoile en détails toutes les immondices qu’elle vit au quotidien. Et elle n’est malheureusement pas la seule. Au fil des minutes, les témoignages n’ont cessé d’affluer sur Twitter de la part de nombreuses streameuses francophones. Baghera Jones, DamDam, Avamind, Trixy, LyeGaia… Comme l’appuie cette dernière, grandes ou petites streameuses “on a toutes subit {ça}”. Cela fait des mois, voire même des années, que certaines cherchent à alerter sur ce qu’est le quotidien d’une streameuse sur Twitch. Et pourtant, le harcèlement des femmes sur Twitch est toujours un sujet brûlant que certains tentent de dédramatiser. Alors aujourd’hui, on vous propose de plonger dans le quotidien des streameuses de Twitch et mettre en lumière tout le chemin qu’il reste à parcourir sur la plateforme. Départ pour l’enfer d’ici quelques lignes.

Sommaire

  • Vis ma vie de streameuse sur Twitch
  • Twitch, pire plateforme pour les créatrices de contenu ?
  • Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Petit point sur le harcèlement

Rappelons avant toute chose que le cyber-harcèlement est un délit puni par la loi. Les cyber-harceleurs encourent jusqu'à deux ans de prison et 35 000 euros d'amendes. Pour ce qui est des menaces de commettre un délit ou un crime (viol, meurtre…), elles sont également punies par la loi, avec maximum six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende encourus. Et si vous êtes vous-même victime de cyber-harcèlement, nous ne pouvons que vous conseiller de signaler le contenu insultant (directement sur le réseau en question ou via PHAROS), de conserver les preuves et de porter plainte auprès de la police. Une association de France Victimes peut vous accompagner dans ces démarches si vous appelez le 116 006 (appel et service gratuits). Le 3018 (E-Enfance) et le 3020 (Education Nationale) sont dédiés aux victimes mineures de cyber-harcèlement.


Vis ma vie de streameuse sur Twitch

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Avant de lancer son live, la streameuse Maghla a une habitude un peu spéciale : enfiler un pull ou un tee-shirt oversize pour cacher son corps de femme. Parfois, elle se risque à ne pas prendre cette précaution d'un ancien temps, par flemme, oubli, souci de logistique ou peut-être même envie d'affirmer qu'elle peut bien s'habiller comme elle veut. Tout le monde devrait pouvoir faire une chose aussi simple non ? Et pourtant, dès qu'un petit bout de peau féminin apparaît, les clips sexualisés et autres montages immondes affluent sur Internet. Et elle n'est malheureusement pas la seule… Ainsi est le quotidien des streameuses de Twitch.

En été, c’est un peu le pire parce que je suis sous les combles donc il fait vite 40 degrés. J’ai envie de porter des trucs légers et bah non, j’évite…

Lixiviatio pour Konbini

Serveurs dédiés à du contenu sexualisé, forums obscènes, DM plus que déplacés, appels masqués, menaces en tout genre… Elles connaissent toutes cela. Outre la fatigue, la peur et ces sentiments qui peuvent se révéler dévastateurs et qu'elles sont nombreuses à avoir exprimé, c'est aussi le quotidien de ces femmes qui s'en retrouve changé. Si certains aiment se convaincre qu'être une femme sur Twitch c'est "plus facile", ils sont bien loin du compte.

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Lancer un live en étant une femme implique bien plus de choses qu'en étant un homme. On a déjà parlé des vêtements, mais cela concerne également le rapport à la caméra (omniprésent dans ce métier). Imaginez-vous être en live depuis plus de deux heures quand une envie pressante se déclare ou qu'une urgence se présente. Vous expliquez rapidement la situation à vos viewers et vous levez aussitôt sans vous soucier de changer de scène. Mais si vous êtes une femme, peu importe l'urgence, il faut toujours penser à une chose : couper la cam avant de se lever pour ne pas se retrouver avec des tonnes de clips de son corps. Même chose quand on est sur un plateau. Les chroniques et sujets s'enchaînent mais l'angoisse que la caméra finisse par te filmer de dos, elle, reste, elle est omniprésente. Et puis il y a des choses anodines que l'on ne peut pas faire en live quand on est une femme. Faire un mime, par exemple, c'est s'assurer de finir avec des clips tendancieux par centaines. Et si une femme avait elle aussi proposé son propre calendrier les Dieux/Déesses du Stade (donation goal de Domingo lors d'un ZEvent), les retombées sur cette dernière auraient été catastrophiques.

Je réfléchis à tout et d’ailleurs c’est comme ça que j’ai créé aussi mon style vestimentaire. C’est pas du tout comment je m’habillais avant et je me suis dit “bah je ne peux pas mettre ce que je veux sur Twitch donc je vais adopter un look un peu badass”

LyeGaia pour Konbini

Et même derrière l'écran se cache un quotidien où il faut faire attention à tout, tout le temps. Domicilier ton entreprise ailleurs que chez toi, poster tes stories avec quelques heures de décalage pour ne pas être suivies, protéger ses proches en leur demandant de passer leurs comptes en privé ou de supprimer les photos avec toi, mentir sur le lieu où tu habites (particulièrement difficile quand on parle de soi pendant des heures), prendre des petites pilules pour calmer l’angoisse et réussir à dormir, prévenir ta famille et tes amis d’être extrêmement prudents et de ne pas divulguer leurs coordonnées par exemple, quitte à les terroriser au passage… Rien ne doit être laissé au hasard, si bien que le quotidien peut vite devenir un enchaînement de calculs et de réflexions visant à se protéger et à épargner le plus possible ses proches, comme un instinct de survie permanent laissant peu de place à la légèreté habituelle de la vie.

Remerciements

Nous remercions Loow et une streameuse anonyme qui ont toutes les deux acceptées de répondre à nos questions et partager leur expérience sur ce sujet difficile.

Prenons un exemple concret. Quand vous postez une photographie sur Instagram et que cette dernière rassemble plus de likes que d'habitude, vous êtes censé être plutôt content, non ? Et bien ce n'est pas vraiment le cas pour la streameuse qui a accepté de témoigner auprès de nous anonymement. Car qui dit nombre anormal de likes, dit certainement une chose : la photo a été repostée quelque part avec un but malsain. Face à cette réalité, elle songe parfois à arrêter de poster des photos, mais ça fait partie du taff et ne pas le faire lui coûterait gros. Et même si cela est dû à un heureux hasard, un gain soudain de popularité... Rien n'y fait, le mal est fait. Car même si elle n'est pas confrontée tous les jours au harcèlement et aux contenus sexualisés, tout la ramène à ça. D'une certaine façon, ils régissent une partie de sa vie qui, comme celle des autres streameuses, s'est adaptée en fonction et non sans mal.

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Et là encore, il ne s'agit que de la partie immergée de l'iceberg. Car trop en dire, s'étaler sur toute l'horreur de ce quotidien et ce qu'il implique, c'est d'une certaine façon se mettre en danger. Certaines streameuses ont ainsi exprimé leur inquiétude quant au fait de témoigner sur ce sujet. Au fil du temps, elles ont en effet élaboré, ensemble, des défenses pour rendre ce harcèlement permanent moins dur et plus sûr. Là réside toute la complexité du problème. S’il faut en parler pour éveiller un peu plus les consciences et espérer un changement, le faire donne, en contrepartie, de la visibilité à tout ce système souterrain d’immondices. Dans la dernière émission Popcorn, le sujet a d’ailleurs été mentionné, si bien que l’on peut se demander si en parler est réellement une bonne chose.

Mais à voir les réactions au thread de Maghla, il y a indéniablement un besoin de s’exprimer du côté des streameuses, de lâcher tout ce qu’elles subissent au quotidien, se défaire, le temps d’un instant, de ce poids. Ce thread a même transcendé le simple prisme de Twitch, ouvrant la voie à des créatrices de contenu venant de Youtube pour s’exprimer librement sur le jeu. C’est notamment ce qu’a fait la Youtubeuse ASMR Loow, appuyant non seulement les propos de Maghla mais partageant également sa courte expérience sur Twitch. Le temps de deux jours, elle a vécu une petite partie de l’enfer quotidien des streameuses de la plateforme. Elle a gentiment accepté de revenir sur cela avec nous.

J'avais rejoint cette plateforme dans l'objectif d'être en petit comité, au final, j'ai vécu plus de stress et de harcèlement misogyne en quelques jours que je n'en avais eu depuis des mois sur Youtube.

Loow sur Twitter


Twitch, pire plateforme pour les créatrices de contenu ?

Quand Loow se lance sur Twitch en septembre dernier, elle se dit qu’elle va pouvoir partager quelque chose de nouveau avec une plus petite communauté. Mais elle ne s’attendait pas à ce que ce quelque chose de nouveau soit un véritable enfer. Pourtant, tout avait bien commencé. Son premier live rassemblait une soixantaine de viewers et Loow en était bien contente. Mais il aura suffi du second pour que la situation dégénère…

Il y avait un numéro qui m’appelait en boucle. Le mec était dans le chat et attendait que je réponde au téléphone {...} J’ai demandé directement à mes modérateurs de le ban du stream, tout ça en silence sans faire la moindre réaction, parce que du coup dans le chat il demandait à ce que je lui réponde {...} Si j’avais répondu, je ne sais pas jusqu’où ça aurait pu aller…

Témoignage de Loow

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Loow a déjà été victime de harcèlement sur Youtube, de façon plus grave et poussée même. Mais la vulnérabilité qu’elle a ressentie lors de ce live n’a pas d’égal. La nuit qui suit est particulièrement rude pour la jeune créatrice de contenu. Difficile de trouver le sommeil après s’être sentie aussi vulnérable… Et les jours suivants, la peur est toujours autant présente. Elle décide de changer de numéro de téléphone et, surtout, d’abandonner sa chaîne Twitch.

Je me suis dit : “avec seulement 15 viewers sur mon stream, je viens de vivre ce que vivent sûrement des streameuses au quotidien et c’est pas de ça que j’ai envie, j’ai envie d’être sereine et pas d’avoir tout ce stress au quotidien alors j’arrête, tant pis”

Témoignage de Loow

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Twitch s’est révélé bien trop hostile pour cette créatrice issue de Youtube, et cela n’a rien de surprenant. Plus tôt cette année, une étude de l’institut de sondage Ipsos et de l’association des Féministes contre le cyberharcèlement a montré que les pires plateformes à ce niveau étaient Steam, Discord et… Twitch. Néanmoins, l’étude en question est à relativiser. Les liens établis sont parfois un peu douteux. Le fait de fouiller dans le téléphone de son conjoint est considéré comme du cyberharcèlement par exemple et cela ne peut donc pas se montrer représentatif du harcèlement subi par les streameuses. Toujours est-il que le principe même de Twitch (contenu diffusé en direct reposant sur l’interaction) rend les streameuses plus vulnérables et la satisfaction malsaine des harceleurs plus grande encore, ce qui expliquerait que ce phénomène soit plus dévastateur qu'ailleurs sur Twitch.

La différence avec Twitch, c’est la vulnérabilité dans laquelle on peut se trouver parce que t’es en live. Tu peux pas couper, tes émotions elles sont record en direct devant beaucoup de gens et donc quand ils attaquent comme ça je pense qu’ils ont vraiment un truc de nous voir avoir peur, de nous voir réagir. Ça c’est un kiff chez certains mecs.

Témoignage de Loow

Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer de limiter les dégâts. La plateforme a en effet durci sa politique à ce niveau il y a quelque temps. Le 22 janvier 2021, les règles de modération sur la plateforme sont durcies, avec tout particulièrement dans le collimateur le harcèlement sexiste et sexuel. Lui qui était juste mentionné comme interdit, mais sans définition, se précise avec toute une liste d’interdictions : avances sexuelles non sollicitées, déclarations sur les seins, les fesses ou les organes génitaux, menaces concernant du contenu sexualisé… Twitch annonce même que les sanctions en cas d’harcèlement sexuel seront prises avec les victimes afin de “comprendre comment agir”. Ajoutez à cela la mise en avant de nombreuses streameuses ainsi que la possibilité de limiter la création de clips à certains viewers ou de n’accepter que les messages des comptes vérifiés et vous obtenez une plateforme qui semble vouloir faire bouger les lignes. Le harcèlement sexiste et sexuel est dans le viseur de Twitch. Mais en pratique, l’essai ne parvient pas à être transformé.

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Car dans les faits, ces interdictions sont loin de suffir et se heurtent à une plateforme encore trop obsolète sur certains points. Et celles qui en parlent le mieux, c’est bien sûr les principales concernées. En 2021, la streameuse Manonolita, victime d’importantes vagues de harcèlement, ne mâchait pas ses mots chez Numerama : “Leurs outils de modération sont dépassés. Il suffit que les gens fassent juste une petite faute d’orthographe ou qu’ils changent une lettre pour que des mots interdits passent, du coup ils ne servent à rien.” Dans le même article, Shakaam pointait du doigt la possibilité de recréer un compte beaucoup trop facilement sur Twitch :

J’ai dû bannir une personne au moins 150 fois, car à chaque fois elle se refaisait un nouveau compte


Qu’est-ce qu’on peut faire ?

Vous l’aurez compris, il y a encore du travail pour limiter efficacement ces comportements toxiques sur Twitch. Pourquoi est-ce aussi facile de se recréer un compte ? Pourquoi une personne qui est ban pour avoir pris des clips sexualisés peut-elle encore se rendre sur le live et continuer ses méfaits ? Pourquoi les streameuses doivent-elles elles-mêmes signaler aux autres les utilisateurs problématiques (malgré la nouvelle fonctionnalité permettant de repérer les éléments suspects) ? Pourquoi est-il si facile de contourner les mots bannis sur tel ou tel stream ? Et que dire des autres réseaux ? Sur Popcorn, Ultia racontait que pour retirer des deep fake pornographiques d’elle, elle n’avait pas d’autres choix que de faire valoir son droit à l’image. Autrement dit, impossible de faire retirer ces montages en invoquant le fait qu’il s’agit justement de montages dégradants. Cela peut paraître un détail pour vous, mais c’est représentatif d’un manque de connaissances sur ce réseau d’immondices et donc d’outils adéquats pour l’endiguer.

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Pour notre streameuse anonyme, c'est bien aux plateformes de changer les choses. Instagram a, par exemple, instauré un système de ban par IP. Cela ne rend pas la création d'un nouveau compte impossible, mais c'est plus difficile et donc moins de personnes s'y essayent. Depuis, elle a ressenti une nette amélioration dans ses messages privés sur l'application et espère voir Twitch, Twitter et les autres faire de même. Surtout qu'une réponse de l'État ne réglerait qu'une partie du problème. De nombreux comptes à l'origine de ce contenu et de ce harcèlement proviennent en effet de l'étranger. Une action de l'Etat ne serait pas vaine mais perd tout de même en intérêt quand on a ce petit détail en tête. Et il en va de même pour la fin de l'anonymat qui constituerait, selon certains, la solution miracle. Mais cette posture ne prend pas en considération un point important : le besoin de préserver l'anonymat des streameuses.

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Aurélien Gilles, Adrien Nougaret, Xavier Dang, Andréas Honnet... Vous connaissez certainement ces patronymes qui ne sont pas franchement cachés. Mais connaissez-vous le nom complet de vos streameuses préférées ? L'anonymat n'est pas vraiment un enjeu pour les streamers, mais pour les femmes sur Twitch, ça l'est. Et il y a bien sûr une bonne raison à cela : donner son identité, c'est donner la chance à des harceleurs de les retrouver et faire passer l'horreur à un stade supérieur. Certaines vont même jusqu'à ne pas référencer leur entreprise. Une action assez courante mais qui complique bien les choses dans cette profession, notamment pour les partenariats. L'entreprise n'étant pas référencée, elle peut passer sous le radar des marques ou ces dernières peuvent se montrer réticentes à travailler avec la streameuse en question. Mais tant pis, certaines sont prêtes à prendre le risque pour éviter que leurs informations personnelles ne fuitent. Surtout que quand cela arrive, elles ne sont clairement pas assez protégées par le système judiciaire.

Ils m’ont dit : “écoutez mademoiselle vous vous exposez sur Internet, vous savez très bien qu’il y a des fous sur Internet et qu’on peut rien faire.” Ils m’ont dit qu’ils avaient concrètement pas les moyens de le retrouver même si moi j’avais trouvé tout ce qu’il fallait.

Témoignage de Loow

Maghla a, il y a quelques mois, obtenu justice en voyant l’homme qui la harcelait et la menaçait être jugé. Mais, comme elle l’a elle-même raconté, il aura fallu énormément de chance pour que sa plainte aboutisse enfin à quelque chose. Nombreux sont les témoignages de créatrices de contenu relatant leurs périples vains au commissariat. Les heures d’attente, la méconnaissance de nombreux policiers sur le sujet, le refus de plainte car la personne n'est pas encore passée à l'acte, les remarques déplacées et les petites blagues visant à diminuer la gravité des faits… Et tout ça, souvent pour rien. Rares sont les plaintes du genre qui aboutissent à quoi que ce soit. La plupart des streameuses ne sont pas rappelées et ne peuvent donc qu'espérer que le harcèlement qu'elles subissent finira par s'arrêter comme par magie, et tant pis pour la peur, l'angoisse et les préjudices moraux…

J’ai apporté plus de 1000 preuves à la police, plus de 1000 captures d’écran. J’ai fait des enregistrements vidéo et audio où le mec m’insulte de tous les noms et où il me dit juste que de toute façon, il finira par me tuer d’une manière ou d’une autre. J’ai clairement l’impression que la police se retrouve impuissante face à ça car c’est du virtuel. Le seul truc qu’ils me conseillaient c’était : “tu devrais arrêter ce que tu fais jusqu’à ce que ton dossier soit clôturé”.

Manonolita pour Vews

J’ai senti que j’étais pas vraiment écouté. J’ai senti qu’on se foutait un petit peu de ma gueule. {...} On a refusé ma plainte. On a remis en question l'éducation de mes parents {...}. Il y a eu une remise en question complète de ma parole parce que j’étais une gamine et qu’ils comprenaient pas du tout.

Témoignage de Loow

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Il y a de quoi désespérer non ? Se dire qu'après tout on ne peut rien faire face à cette situation ? Baisser les bras ? Et pourtant, les créatrices de contenu tiennent le coup et gardent le cap. Malgré le manque de considération et de résultat pour sa plainte, Loow nous affirme qu’elle retournera porter plainte s’il le faut, bien que cela soit sans grand espoir. Mais pour pallier l’absence de suivi juridique, les créatrices de contenu développent leurs propres défenses et s'entraident pour affronter le mur de haine dégoûtant qui s'est dressé contre elles. Cet esprit de sororité est probablement la seule chose positive que l'on peut tirer de tout ceci. Un esprit d'entraide et de soutien qui se répand petit à petit jusqu'à la gente masculine, et qui peut réellement aider à faire bouger les choses.

Tu te rends vite compte quand t’abordes ce genre de sujet que les déchets sont pas si loin de nous

Domingo sur Popcorn

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Nombreux sont les streamers à avoir réagi suite au thread de Maghla, plus que d'habitude. Parmi eux, on retrouve des streamers dans le top français tel que Domingo, qui a à cœur d'inviter plus de femmes sur Popcorn notamment et agit donc en conséquence, essayant tant bien que mal de faire de son live un lieu plus safe et accueillant pour les streameuses. Débarquer sur le live d'un gros streamer quand on est une femme, c'est en effet s'exposer à des remarques sexistes et autres choses plus infectes encore. Et pour ça, même pas besoin d'être en plateau. Les soirées Among Us d' Antoine Daniel et sa clique pendant le confinement faisaient partie des premières à rassembler des streamers et des streameuses. Si les débuts furent rudes, aujourd'hui rares sont les attaques gratuites envers les participantes. Et cela est notamment dû à une intransigeance de la part des streamers et des modérateurs (alliés de poids contre le harcèlement d'ailleurs) qui ont banni à tout va les moindres remarques déplacées. Selon notre streameuse anonyme, cela fait clairement la différence. Car normaliser la présence des femmes sur Twitch, c'est aussi un moyen de limiter les attaques sexistes. Elle espère donc voir plus de streamers agir ainsi et sur ce point, les choses avancent donc dans le bon sens. Mais les streamers ne sont pas les seuls à avoir un rôle à jouer.

C’est leur donner une excuse, quelque part, de les appeler des “détraqués”. Ça peut être n’importe qui.

LyeGaia pour Konbini

Car oui, même si la situation vous paraît bien lointaine, vous pouvez, à votre petite échelle, changer les choses. Comment ? Simplement en signalant les actes malveillants dont vous êtes témoins et en faisant de la prévention auprès de vos proches. Et on arrive là sur un point important : aussi dérangé que puisse paraître leur comportement, ces personnes ne sont pas des détraqués. Vous avez sans doute autour de vous des personnes qui participent, de près ou de loin, à ce genre de harcèlement ou au sexisme ambiant d'Internet. Cela va des terribles montages pervers aux messages de drague ou aux remarques déplacées, qu'ils soient adressés à des streameuses mais également à des femmes en général. Car ce que si passe sur Twitch n'est que le reflet de ce qui anime toute notre société. Ainsi, pointer du doigt un comportement problématique, quel qu'il soit, est un premier pas pour une prise de conscience plus globale, tout comme le fait d'arrêter de se taire ou de soutenir les victimes. Un premier pas à la portée de tous mais pourtant primordial, comme le souligne la streameuse Nat'alie dans le thread ci-dessous :

Streameuses Twitch et harcèlement : Un état des lieux alarmant...

Et si vous disposez de moyens ou de temps, il y a encore plus à faire. Aider à signaler les comportements haineux et sexistes, se renseigner sur le sujet, soutenir des associations qui agissent sur ce terrain (Women in Games, Afrogameuses, Stream’Her…), contribuer à la modération de lives, réaliser de la prévention dans les établissements scolaires, manifester ou faire entendre sa voix pour que le système judiciaire ou les plateformes fassent plus… Notez d'ailleurs qu’un live caritatif luttant contre les violences sexistes et sexuelles, Birds of Prey, aura lieu du 11 au 12 novembre. Les choses avancent mais elles ont aussi besoin de votre impulsion pour changer, ce qui commence tout doucement à arriver.

Suite au brassage médiatique qu’a suscité le thread de Maghla, la Ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances, Isabelle Rome, a indiqué qu’un travail de co-construction d’un code de conduite dans le secteur du jeu vidéo. Il reste encore à voir si ce code, développé en partenariat avec la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, se concentrera uniquement sur les boîtes travaillant dans le secteur ou s’il permettra aux streameuses d’obtenir un véritable cadre légal pour se défendre. Quoi qu’il en soit, Maghla a d’ores et déjà proposé son aide pour que le travail du ministère aille dans ce sens.


Twitch
Commentaires
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watkins_sugar watkins_sugar
MP
Niveau 3
le 12 déc. 2022 à 05:00

Oh les pauvres chouchoutes je vais aller allumer un scierge pour elles. Trop dur la vie.

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