Le week-end dernier a eu lieu l'événement Netflix TUDUM, l'occasion de présenter de nombreuses séries et de dévoiler des bandes-annonces ainsi que des dates de sortie.

Blood Origin : une histoire "surprenante"

C'est ainsi qu'on a découvert que le spin-off de The Witcher, Blood Origin (L'héritage du sang en français) arrivera comme un cadeau sous le sapin le 25 décembre prochain sur Netflix. Au programme, un retour aux origines des tueurs de monstres, dans un monde dominé par les elfes et progressivement colonisé par les humains. Les lecteurs des romans d'Andrzej Sapkowski et les joueurs des titres de CD Projekt ont déjà des notions, mais ce n'est pas le cas de tout le public en mesure de suivre la série qui se déroule 1200 ans avant The Witcher. Pour nous permettre d'en savoir plus, Declan De Barra, le showrunner, a accordé une très longue interview sur le site officiel de Netflix.

Les téléspectateurs seront surpris car ils verront une histoire racontée sur une période de l'histoire elfique qui a été enterrée par les humains après leur arrivée et leur éventuelle conquête du Continent. Nous pouvons raconter une histoire sur les elfes quand ils étaient à leur apogée, comme toutes les grandes sociétés avant leur chute, commence-t-il par indiquer.

Des personnages connus et un trio comme moteur du voyage

La mini-série, qui sera officiellement composée de 4 épisodes, racontera la Conjonction des Sphères, la chute des elfes et la naissance des sorceleurs. On suivra tout cela à travers les yeux de Scian, Éile et Fjall, respectivement incarnés par Michelle Yeoh, Sophia Brown et Laurence O'Fuarain. Pour rassurer le public, Declan De Barra indique que The Witcher : Blood Origin introduira certains personnages connus, et que certains événements en expliqueront d'autres de la série principale. En ce qui concerne la géographie, on retrouvera Xintrea (nom elfique de Cintra)

(...) Nous voyageons des îles de l'extrême nord vers le sud jusqu'à Xintrea (...). Les nains ont pratiquement été chassés vers les montagnes de l'est selon la carte. Et le reste du monde est largement contrôlé par les elfes.C'est un monde fractionné. C'est une ère dorée pour les elfes, mais il y a toujours la guerre. Il y a encore trois royaumes, et ils sont en guerre depuis 1000 ans (...) lorsque Solryth est mort.

La naissance des Sorceleurs, le destin des elfes et une histoire toute en nuances

Il a également précisé que de nombreux easter-eggs seront cachés pour satisfaire les plus observateurs. La série a pour thème principal la naissance des Sorceleurs, la fondation des différentes écoles, et la mainmise progressive des humains sur le monde des elfes. Au sujet de la création des tueurs de monstres, le showrunner déclare :

Le premier sorceleur (...) n'est arrivé que bien après l'arrivée des humains, avec la création de diverses écoles de sorceleur, etc. "Comment est-ce arrivé ?". (...) C'est ce que nous approfondissons : quel est le prototype du sorceleur ? Geralt est la version 13.0, la mise à niveau. Le nôtre est le 1.0, brut et prêt - le concept d'un sorceleur. C'est le modèle original. Quelle était son l'histoire, et comment cela s'est-il perdu ? Et qui a trouvé cet élément critique plus tard ?

De leur côté, les elfes, et plus précisément Scian, Éile et Fjall, auront fort à faire. Le récit de la conquête du monde par les humain promet d'être très "nuancée". Il n'y a pas de personnes totalement gentilles ou totalement méchantes, y compris chez les elfes. Le créateur de la série les dépeint d'ailleurs comme une société de classes, de laquelle il est très difficile de s'extraire :

(...) Les elfes ont un avantage. 1000 ans semble long, mais ils vivent aussi beaucoup plus longtemps que les humains. C'est donc une autre conception du temps. Mais à la base, les mêmes petites jalousies, les mêmes petits désirs, les mêmes amours, les mêmes désirs se mélangent tous dans ce chaudron qui finit par amener les elfes à se faire la guerre pour en vouloir plus. (...)

J'ai toujours été fasciné par les sociétés à leur apogée juste avant leur chute. Et les trucs qui ont été perdus dans cette chute. Par exemple, le béton le plus solide que nous ayons jamais rencontré dans le monde date de l'époque romaine. Vous ne pouvez toujours pas le reproduire correctement. Nous avons oublié comment le faire. C'est (la perspective) que je voulais appliquer à cette histoire. (...) Les elfes ne sont pas la sous-classe, ils sont la surclasse. (...)

Une structure linéaire, et de nombreuses explications liées à l'univers de The Witcher

Au sujet du déroulement de la mini-série en quatre épisodes, on nous l'annonce comme assez linéaire, répondant ainsi aux inquiétudes des spectateurs de la première saison de The Witcher. La chronologie sera la même tout au long du récit, dont les abonnés n'auront pas à se "soucier de cet aspect". L'ensemble est pensé comme un grand film en deux parties, et les 4 épisodes sont nés sur la table de montage de façon "organique". Enfin, c'est la dimension fantasy qui est explorée, avec les prophéties, la Conjonction des Sphères ou encore les monolithes, aperçu dans The Witcher :

Les prophéties sont très importantes dans ce monde. Nous avons un personnage qui est crucial dans les livres en termes de prophéties. Ils mentionnent une prophétie qui devient très importante dans le monde des livres de Sapkowski. Les choses qu'ils prophétisent se réalisent, mais pas de la manière à laquelle vous vous attendiez. Comme toutes les bonnes prophéties.

Le (mystère de) la conjonction conduit à tout ce show parce que je travaillais sur The Witcher saison 2, et nous avions un point d'histoire que nous ne pouvions pas corriger car nous avions besoin de savoir ce qui s'était passé. Qu'était le monde avant la Conjonction ? Avant l'arrivée des humains ? Avant qu'il y ait des monstres, à quoi ressemblait ce monde ? Quel était le monde des elfes ? Alors je l'ai dessiné au tableau blanc. (Le résultat) est devenu Blood Origin lorsque je l'ai présenté. On y apprend (aussi) l'origine des monolithes. (...)