Avec la diffusion de son quatrième épisode, la série Les Anneaux de Pouvoir semble vouloir se positionner à un moment charnière de toute l’histoire du royaume de Númenor. Mais d’où provient le rejet des Elfes par la population et qui est ce « véritable souverain » que Galadriel exige de voir, provoquant la colère de Míriel ?
Ce texte s'appuie sur les éléments auxquels fait référence l'épisode 4 de la série Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir diffusée sur Amazon Prime Video. Les spoilers sont indiqués par des balises, libre à vous de les consulter ou non.
Les Númenoréens : un peuple divisé
Dans le récit Akallabêth du Silmarillion, Tolkien raconte comment les Númenoréens devinrent de plus en plus préoccupés par l’idée de la mort au point de voir le peuple se diviser. Sous le règne de Tar-Ancalimon déjà, les Elendili (ou « amis des Elfes ») se donnèrent le nom de Fidèles, en opposition au parti des Hommes du Roi qui étaient hostiles aux Eldar et aux Valar dont ils jalousaient l’immortalité. Mais la crainte des Númenoréens envers les puissances divines était encore suffisamment ancrée en eux pour qu’ils n’osent enfreindre l’Interdit de naviguer trop loin vers l’Ouest.
Au fil du temps, hélas, les Númenoréens négligèrent de plus en plus de célébrer le culte à Eru Ilúvatar et, lorsque Adûnakhôr, le vingtième des Rois de la Maison d’Elros, monta sur le trône de Númenor, il abandonna l’usage des langues elfiques qui furent même interdites en sa présence. Trois générations plus tard, le roi Ar-Gimilzôr laissa dépérir l’Arbre Blanc avant de bannir entièrement les langues elfiques, punissant même ceux qui accueillaient les navires venus de l’Ouest. L’amitié entre les Númenoréens et les Elfes fut brisée et les Fidèles condamnés à l’exil.
Tar-Palantir, l’incompris
Dans un contexte où seuls les Seigneurs d’Andúnië (la maison la plus honorée après celle des rois) osaient encore défendre les Elfes et révérer secrètement les Valar, la tentative du roi Inziladûn de restaurer l’ancien usage en adoptant le nom elfique de Tar-Palantir ne trouva aucun écho. Celui que tous louaient pour sa sagesse et sa clairvoyance tenta en vain de ramener le peuple númenoréen à se repentir, prédisant même que, lorsque l’Arbre Blanc périrait, la lignée des rois s’éteindrait. Mais seule sa fille Míriel y prêta réellement attention et Tar-Palantir passa de plus en plus de temps reclus dans l’antique tour de Tar-Minastir, rongé par l’amertume et la tristesse.
Enrayer la prophétie
En présentant le roi Tar-Palantir dans un état de déclin extrêmement avancé, l’épisode 4 de la série Les Anneaux de Pouvoir semble donc vouloir se positionner à un moment charnière de l’histoire du royaume. Car, à la mort du roi, selon la loi des Númenoréens, le sceptre devait revenir à sa fille Míriel, ce que ne respecta pas Pharazôn, neveu de Tar-Palantir, qui usurpa le trône en prenant sa cousine Míriel pour épouse contre son gré, commettant là une double ignominie. Son règne entraînera tout le royaume dans sa chute. Au moment où se place l’épisode 4, justement intitulé « La Grande Vague » en référence à la submersion de Númenor annoncée par la prophétie , la reine régente Míriel est tourmentée par la vision prémonitoire que lui a livrée le palantír dont avait hérité son père, l’une des Sept Pierres de Vision. Elle craint le pire pour son royaume et refuse de voir son peuple se révolter à nouveau en renouant avec les Elfes. Míriel espère donc enrayer la prophétie en chassant Galadriel de l’île, mais la décision n’est pas facile à prendre. Et lorsque tous voient s’envoler les pétales de l’Arbre Blanc, illustration concrète des prémices de la prophétie, la reine régente fait un discours déterminant pour l’avenir de Númenor.
L’épisode 5 de la série Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir sera diffusé vendredi 23 septembre sur Amazon Prime Video.