Le tournoi approche. Les Kombattants chaussent les gants. Les portes de l’arène s’ouvrent. La cloche retentit. Le Mortal Kombat d’une nouvelle génération débute aux Etats-Unis le 23 avril 2021, et dans les mois qui suivent en France. “Test your might. MORTAL KOMBAT !”
Lors d’un événement en ligne, le "Global Genre Press Day" de Mortal Kombat, organisé par Warner Bros, la rédaction de jeuxvideo.com a pu voir en avant première 13 minutes du film avant de s'entretenir le temps de deux tables rondes de 15 minutes avec le réalisateur Simon McQuoid et le producteur Todd Garner. James Wan (Aquaman, Saw, Fast & Furious 7), également producteur sur le projet, a répondu à plusieurs questions par email afin de préciser la vision qui a donné vie à ce reboot cinématographique de Mortal Kombat.
Nos impressions sur les 13 premières minutes de Mortal Kombat (2021)
Entre la vision d’un réalisateur et le résultat à l’écran, il y a parfois un gouffre susceptible de contrarier les spectateurs avertis, mais rassurez-vous le film Mortal Kombat (2021) pourrait bien mettre KO les autres adaptations de jeu vidéo, et asséner au passage une claque robuste au cinéma d’action fantastique. Les 13 premières minutes du film confirment tout ce qui a été dit et présenté le concernant, aussi bien dans les intentions de réalisation que dans cette volonté de respecter la saga. Nous pourrions bien avoir entre les mains un véritable film d’arts martiaux, si tous les combats sont à la hauteur du premier, à savoir des affrontements à la fois rugueux et fluides embellis par des effets visuels de qualité et une violence graphique dont seul Mortal Kombat a le secret. L’univers de NetherRealm et Warner Bros. prend vie sur grand écran comme jamais auparavant, et rien que pour cela l’appel du combat mortel retentit en moi. Il est impossible de juger de la qualité finale du film Mortal Kombat (2021) après seulement 13 minutes, mais nul doute que ce dernier fera de l'œil aux joueurs, mais aussi aux cinéphiles curieux.
L’héritier de la saga Mortal Kombat
Le film Mortal Kombat est qualifié de reboot par les équipes travaillant sur le projet. Se demander dans quelles proportions ce dernier s’inspire, ou non, du film d’origine, à savoir Mortal Kombat réalisé par Paul W.S. Anderson est tout naturel. Selon les dires du principal intéressé, à savoir le réalisateur Simon McQuoid, Mortal Kombat version 2021 n’a rien repris ni du film de 1995, ni des autres productions cinématographiques qu’elles soient Live Action ou d’animation. Petite pensée au passage pour l’excellent Mortal Kombat Legends : Scorpion's Revenge (2020). La franchise lancée par Midway Games en 1992, et désormais entre les mains des studios NetherRealm pour ce qui est du jeu vidéo, a énormément évolué en près de 30 ans avec au compteur plus d'une vingtaine de jeux vidéo (en incluant les spin offs). Pour Simon McQuoid, la saga Mortal Kombat au cinéma ne peut décemment rester ancrée dans le passé, et doit se moderniser en s’inspirant majoritairement de la dernière trilogie vidéoludique : Mortal Kombat (2011), Mortal Kombat X (2015) et pour finir Mortal Kombat 11 (2019).
Cela fait plus de 25 ans que le premier long métrage est sorti, et les fans ont été assez bruyants pour demander un nouveau challenger sur grand écran. En tant que fan des jeux et des films, je voulais également voir une autre adaptation cinématographique, et j'ai senti qu'il était temps de reprendre cette franchise. (...) - James Wan (Producteur)
Une vision moderne de Mortal Kombat
Les intentions de Warner Bros., du réalisateur Simon McQuoid ainsi que des équipes de production représentées par Todd Garner et James Wan sont claires. Le nouveau film Mortal Kombat est une adaptation contemporaine, mais surtout fidèle et respectueuse de la saga, et non un recyclage nostalgique (certains diraient opportuniste) des anciennes productions audiovisuelles qui pour la plupart s’avèrent oubliables. Le film Mortal Kombat de 2021 souhaite rendre hommage à une franchise bientôt trentenaire, forte d’un univers riche, de personnages iconiques, et d’un esprit “Série B” qui appartient à nul autre. Toutefois, le Producteur espère séduire les fans bien évidemment, mais également les cinéphages et autres amateurs de films d’action. Il cite en exemple parmi les adaptations de jeux vidéo Sonic, le film (2020), qu’il présente comme un divertissement familial et respectueux de la licence de Sega, ainsi que la première adaptation de Mortal Kombat. Dès 1995, ce film introduisait parfaitement auprès du grand public l’univers Over the Top et bariolé de la franchise quitte à en supprimer la violence. Ce n’est pas le cas du Mortal Kombat (2021), mais nous reviendrons sur ce point un peu plus tard.
Simon McQuoid et ses équipes voient dans ce projet d’adaptation une fresque épique, bien plus ancrée dans le réel que ne l’était le film de 1995. Mortal Kombat (2021) extrait l’ADN de Mortal Kombat le jeu pour le faire sien. Il ne cherche pas à singer, mais à exister par et pour lui-même sans pour autant oublier ses racines… la baston vidéoludique. Le réalisateur espère ainsi dépasser l’expérience cinématographique offerte par les récentes productions des studios NetherRealm en exploitant les forces du 7e Art ainsi que les personnages, le lore et cette authentique violence qui caractérise la série depuis ses premiers rounds aux débuts des années 90. Les combats promettent d’être viscéraux, techniques, et dégager une puissance digne du matériau source… le jeu vidéo. Sur ce point, Simon McQuoid est bien conscient que les attentes des fans sont grandes.
(...) Dès le départ, Todd Garner, mon équipe à Atomic Monster, et moi-même étions enthousiastes à l'idée de créer une nouvelle version mise à jour grâce aux technologies du cinéma d'aujourd'hui tout en respectant le ton fantastique, l'action violente et le gore que les fans aiment et, dans le même temps, présenter ces personnages et ces histoires sur grand écran d'une manière excitante à une toute nouvelle génération. - James Wan (Producteur)
La saga Mortal Kombat possède une brutalité authentique dans les combats, que d’autres licences n’ont pas. Nous nous devions de respecter cette spécificité tout en faisant de l’histoire de Mortal Kombat une grande fresque cinématographique. - Simon McQuoid (Réalisateur)
Le choix du roster de Kombattants
Les fans d’une franchise, surtout d'une saga de jeux de combat, attendent un certain nombre de personnages cultes. Ce roster, qui se doit d’être riche et complet dans le cadre d’un jeu vidéo, ne peut aligner des dizaines de combattants une fois porté sur grand écran sous peine de diluer la narration. Le film Mortal Kombat privilégie, à en croire le producteur Todd Garner, le récit en intégrant les personnages et le lore nécessaires, ni plus ni moins. La rivalité ancestrale opposant Scorpion (aka Hanzo Hasashi) et Sub-Zero (aka Bi-Han) est logiquement au centre de l’intrigue tout comme le tournoi générationnel opposant les forces du Royaume de la Terre et celles de l’Outre-Monde. Le roster se compose donc a minima d’une quinzaine de combattants, certains étant absents de la bande-annonce diffusée mi-février 2021.
Parmi eux se trouve un personnage inédit, connu d’aucun fan même les plus érudits sur le sujet et interprété par Lewis Tan (Into the Badlands, Wu Assassins). Cole Young, un combattant de MMA (pour Mixed Martial Arts), a été créé de toutes pièces par les scénaristes, même si cela ne fait aucun doute que ces liens avec le lore de Mortal Kombat sont bien plus forts qu’ils n’y paraissent de prime abord. La présence d’un personnage non-initié à cet univers rend le projet accessible au plus grand nombre. Inutile d’être incollable sur la franchise, car Cole Young est la parfaite porte d'entrée pour découvrir le Mortal Kombat et ses "Kombattants". Néanmoins, une absence de taille semble refroidir les fans. Johnny Cage ne sera pas du voyage cette fois-ci. Pour Todd Garner, le personnage est si important et iconique qu’il mérite bien plus qu’un rôle de figurant, voire pire encore un simple caméo. Non, le flambeur hollywoodien mérite un film centré sur sa personne, que ce soit une suite ou un spin off. Rien n’a été officialisé dans ce sens pour le moment.
La question que nous nous sommes posés est la suivante. Comment pouvons-nous rassembler tous ces personnages iconiques et leurs histoires respectives de manière à servir la grande histoire de Mortal Kombat ? - Todd Garner (Producteur)
L’importance d’un casting “martial”
Adapter sur grand écran la franchise Mortal Kombat, c’est se résoudre à faire un film d’action, et plus précisément d’arts martiaux, avec pour octogone un univers fantastique et pour athlètes des personnages dotés de pouvoirs surnaturels. Engager des acteurs et des actrices doués de compétences martiales permet de bâtir un projet Mortal Kombat sur des fondations solides et réalistes afin d'obtenir des combats spectaculaires sans avoir recours à des doublures, puis des plans de coupe qui bien trop souvent ruinent la fluidité de l’action. Les combats deviennent en ce sens plus réels. Que ce soit Lewis Tan qui interprète Cole Young ou encore Joe Taslim aka Sub-Zero, dont le talent a éclaté au grand jour dans The Raid (2011) de Gareth Evans, pour ne citer qu’eux, le casting et le roster se rejoignent sur un point, tous deux connaissent l’art ancestral de la “bagarre”. Todd Garner résume cette approche martiale du casting avec une simplicité qui touche à la fatalité.
Dans Mortal Kombat, personne ne peut se cacher. - Todd Garner (Producteur)
De la violence et des fatalités pour exutoire
Mortal Kombat ne peut pas exister sans cette brutalité qui caractérise une saga qui a fait du gore et de la violence gratuite sa marque de fabrique. Le film Mortal Kombat (2021) devrait être violent, sanglant, brutal, et martyriser ses personnages au gré des fatalités. Respecter le matériau d’origine, et donc les jeux vidéo, ne peut avoir pour conséquence directe qu’une classification “Rated R” sous peine de dénaturer l’essence même de la série. Pourtant, le cinéma et le jeu vidéo sont deux médias très différents. La violence purement graphique à la limite du cartoon dans une œuvre vidéoludique ne peut être portée sans réajustements sur grand écran. Pour Simon McQuoid, il s’agit là de gérer le niveau de brutalité, trouver un équilibre entre cette violence purement visuelle, et la recherche de cohérence diégétique qu’impose le cinéma. Certaines fatalités, aussi funs soient-elles, ne peuvent exister dans un film Mortal Kombat. Ces “signature moves” ont été sélectionnés, puis modifiés pour convenir aux contraintes du 7e Art avec pour objectif d’en faire des instants visuellement et émotionnellement satisfaisants pour tous les spectateurs, aussi bien les fans de la saga que les amateurs de films d’arts martiaux.
Nous savions dès le départ que le film serait “Rated R”, qu’il serait violent et respectueux des jeux. - Todd Garner (Producteur)
Les combats doivent être incroyables. Nous savions que nous étions en concurrence avec les autres films d’arts martiaux. Nous nous sommes énormément mis la pression afin de nous assurer que les combats soient puissants, viscéraux et brutaux - Simon McQuoid (Réalisateur)
Quel avenir pour la saga Mortal Kombat au cinéma ?
Qu’adviendra-t-il de la franchise Mortal Kombat au cinéma une fois ce reboot disponible aux quatre coins du globe ? Todd Garner s’est exprimé à ce sujet en abordant le projet comme une saga, une série de films, mais aussi de séries TV. Si tout cela n’est encore qu’à l’état de projet, si ce n’est de rêve, il faut bien reconnaître que la franchise de Warner Bros. a du potentiel. Que ce soit des spin offs, tels que Sonya Blade et Jax Briggs dans les Forces Spéciales, ou encore un film centré sur le trublion Johnny Cage, chaque personnage ainsi que son passé mériteraient d'être appronfondis. De là à y voir les débuts d’un Mortal Kombat Cinematic Universe (ou MKCU), il n’y a qu’un pas que Seul Warner Bros. et Simon McQuoid peuvent franchir.
Le rêve serait de reproduire ce que Marvel a été capable de faire, de planifier intelligemment une série de films, de séries, etc. - Todd Garner (Producteur)
Le comparatif : Mortal Kombat (2021), le Trailer vs. les Jeux