Adieu les Joy-Con amovibles et la possibilité de diffuser ses parties sur un autre écran que celui de la machine, le modèle Lite veut tenir dans les poches en se préoccupant des petites bourses. Vendue à 200 euros, la console portable s’attaque en fait à une autre produit de la même société : la 2DS.

Une Switch libérée, délivrée de la télé

Nintendo a pris l’habitude de sortir des versions revisitées de son matériel qui négligent la promesse initiale d'un produit. Après une 2DS supprimant la 3D stéréoscopique du modèle d’origine — son argument de vente premier — voilà que débarque une Switch sans système de switch TV/portable. Un positionnement osé qui transforme la célèbre hybride en console strictement portable capable de faire tourner les jeux Switch. Cette mutation engendre une perte de diverses fonctionnalités. Tout d’abord, la version Lite ne peut être branchée de quelque manière que ce soit à une télévision, c’est d’ailleurs pourquoi elle est vendue sans station d’accueil. Le port situé sous la console n’est utilisé que pour brancher le chargeur fourni. Ensuite, les Joy-Con ne peuvent être retirés de l’écran tactile. La présence d’une vraie croix multidirectionnelle plutôt que des boutons fléchés rappelle la 2DS par rapport à la prise en main.

Malgré l’amour du développeur de Thumper pour cette fonctionnalité, la vibration HD (HD rumble) disparaît, au même titre que tout type de vibration, à moins de connecter des Joy-Con annexes comme cela est paramétrable après un tour dans les options. La caméra infrarouge du Joy-Con droit passe elle aussi à la trappe. Il faut néanmoins reconnaître qu’à part 1-2 Switch et Nintendo Labo, peu d’expériences utilisent cet atout. La disparition de ces caractéristiques rend certains jeux moins amusants à jouer, même si la possibilité de connecter des Joy-Con supplémentaires contourne le problème (manipulation obligatoire pour s'amuser à Super Mario Party). Enfin, l'accéléromètre est toujours intégré directement à la console tandis que le petit pied en plastique pouvant la maintenir en mode Table est retiré.

De subtiles améliorations du côté de la prise en main

Même si Nintendo insiste sur le fait que la Switch “classique” reste le modèle sur lequel toutes les attentions sont portées, c’est bien la Lite qui va être mise en avant durant ces prochains mois. Et l’argument majeur pour remporter les suffrages réside dans le soin apporté à tout ce qui touche à sa portabilité. La prise en main de la nouvelle machine concoctée par Nintendo est agréable, malgré un positionnement des boutons “X”, “A”, “B” et “Y” toujours délicat pour les mains de géant. Ce qui se remarque d’emblée, c’est la légèreté de l’appareil. Par rapport aux 398 grammes de la version de base, les 275 grammes de la version Lite sont agréables à porter sur de longues périodes, en plus d’être plus pratiques pour les plus jeunes. La disposition des touches rencontre quelques changements et améliorations. Si l’emplacement des sticks et des boutons sont identiques (à deux exceptions près, les boutons “Capture” et “Home” étant légèrement abaissés et rapprochés de l’écran), les gâchettes de la tranche supérieure (“L” et “R”) ressortent légèrement plus. Nous apprécions les boutons au “clic” plus souple, “ZL” et “ZR” inclus.

Plus petite et plus légère, la Switch Lite se rapproche des dimensions d’un smartphone. Sa largeur lui donne la possibilité de rentrer dans les poches, mais sa longueur reste encore trop importante pour rendre ce mode de transport confortable. L’ergonomie générale est en tout cas très bonne et répond aux nombreux besoins des joueurs nomades. Malheureusement, l’autonomie est assez proche de celle de la console d’origine (dans sa version de lancement). Officiellement, la machine est capable de tenir entre 3 et 7 heures selon le titre joué. Elle reste moins endurante que les derniers modèles de Nintendo Switch sortis sur le marché (HAD), mais légèrement plus résistante que les premières versions (HAC). Nos tests ont montré une console capable de tenir 4h05 sur Super Mario Maker 2 (3H25 sur une Switch "HAC"), la luminosité poussée au maximum. Nous avons également remarqué que la batterie se décharge à la même vitesse que celle de la Switch “classique” en mode veille (-3% en 8h). Sur ce point en particulier, nous espérions de meilleurs résultats. Il faudra désormais voir si avec le temps, les sticks ne rencontreront pas les mêmes problèmes que ceux constatés sur certains modèles de Joy-Con. Nous n’avons néanmoins pas rencontré de soucis durant nos sessions de tests.

La Lite, console portable d’élite ?

Résolument tournée vers le jeu nomade, la Nintendo Switch Lite se heurte forcément à son curieux positionnement. Tarifaire, tout d’abord. Vendue 100 euros moins cher qu’une Switch “classique”, elle voit disparaître la plupart de ses atouts d’origine. Philosophique, ensuite, puisqu’elle cohabite avec une 2DS que Nintendo assure vouloir continuer à soutenir. Est-ce qu’un propriétaire de Switch doit dépenser 200 euros pour se procurer cette édition centrée sur la portabilité ? Cela ne nous semble pas forcément obligatoire, à moins bien sûr qu’il n’utilise sa console qu’en mode mobile et qu’il souhaite une prise en main mieux pensée à son mode de consommation.

Le choix des couleurs

La Nintendo Switch Lite est disponible en 3 couleurs de base : jaune, bleu et gris. Une édition spéciale Zacian & Zamazenta sera également proposée en novembre. Elle sera grise avec des boutons bleus à gauche et rouges à droite.

Les finitions de la console sont soignées. L’écran, bien que plus petit, ne trahit pas le travail des artistes grâce à une définition qui est la même que celle de la Switch “classique” (1280x720). Son aspect réfléchissant est cependant toujours présent, ce qui rend les parties en extérieur, au soleil, pas toujours très confortables. Nous n’aurions pas été contre une luminosité supérieure, quand bien même cela grignoterait plus rapidement la batterie. Toujours au rayon de la lumière, nous signalons que l’option de luminosité automatique a été retirée. Le son stéréo sortant de la machine, quant à lui, ne paraît pas atteindre le volume de l'hybride, même lorsqu'il est monté au maximum. Heureusement, une prise casque est toujours disponible afin de brancher des écouteurs. Enfin, la Nintendo Switch Lite embarque toujours un processeur Nvidia Tegra personnalisé pour des performances inchangées.

Conclusion