Troisième version du casque le plus huppé de Marshall, le Monitor III ANC a de sérieux arguments à faire valoir pour se faire une place dans la hiérarchie des casques premium. Entre une autonomie monstrueuse, un socle audio sérieux et un positionnement tarifaire bien pensé, il ressemble à LA bonne affaire de cette fin d’année.
Sommaire
- Casque Marshall Monitor III ANC : la fiche technique
- Positionnement tarifaire et disponibilité
- Un casque aussi plaisait à voir et qu’à porter
- Connectivité, il talonne les meilleurs
- Commandes et application, un casque plaisant à manier
- Audio, un choix audacieux qui s’avère payant
- Réduction de bruit active, de nettes améliorations
- Autonomie, personne ne fait mieux que lui
En 2024, Marshall n’a pas chômé. Au printemps dernier, le constructeur britannique mettait à jour une partie de son catalogue audio. Au programme, un nouveau casque supra-auriculaire, le Major V, ainsi que de nouveaux écouteurs, les Minor IV.
Pour la rentrée des classes, la marque levait le voile sur deux nouvelles enceintes portables nomades, les Willen II et les Emberton III. Deux produits en cours de test à la rédaction. Et pour finir l’année en beauté, voici que le mois dernier, la firme renouvelait son iconique casque premium, le Monitor ANC. Et il était temps, pourrait-on dire, puisque le précédent modèle, le Monitor II ANC, datait de 2020.
Si d’apparence le Monitor III ANC semble être une copie conforme de son illustre aîné, c’est normal. Marshall n’a jamais été du genre à bousculer ses codes stylistiques. Il faut dire qu’une grande partie de la renommée et du succès de ses produits se fondent là-dessus. Pour autant ce Monitor III ANC n’est pas qu’un vulgaire lifting. En plus d’une connectivité remise au goût du jour, le casque s’appuie sur une nouvelle architecture audio tout en se targuant d’avoir une meilleure réduction de bruit. Après plusieurs semaines en sa compagnie, voyons donc si ces promesses n’engagent que ceux qui les croient.
Casque Marshall Monitor III ANC : la fiche technique
Spécifications | |
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Tyopologie | casque Bluetooth et filaire circum-auriculaire |
Type microphone et transducteurs | Micro Omnidirectionnel de 32 mm |
Présence des modes "Transparent" et réduction de bruit active | Oui, chacun réglable sur trois niveaux |
Compatibilité | Puce Bluetooth 5.3, codecs AAC, SBC. Compatible Bluetooth audio via prochaine MAJ |
Poids | 250 grammes sans câble |
Fonctionnalités avancées | Google Fast Pair, Microsoft Swift Pair, détection de port, extinction auto, connexion multipoint, audio spatial 3D |
Prix de lancement | 349€ |
Positionnement tarifaire et disponibilité
Disponible seulement en coloris noir, le casque Marshall Monitor III ANC est disponible depuis la fin du mois octobre 2024 à un tarif de 349 euros. Soit un positionnement assez bien réfléchi.
En tant que casque premium, il s’émancipe du milieu de gamme tournant autour des 250 euros, tout en se positionnant en dessous d’autres produits se voulant plus huppés. C’est notamment le cas de l’AirPods Max USB-C (579 euros) du Bose QuietComfort Ultra (499 euros), du Bowers & Wilkins Px7 S2e (429 euros) ou encore du Sonos Ace (499 euros).
Un casque aussi plaisait à voir et qu’à porter
Il existe une chose assez appréciable avec l’ensemble des produits Marshall. Le constructeur n’a jamais eu la prétention de proposer des produits luxueux. Le leitmotiv poursuivi a toujours été l’intemporalité. Touche de laiton, couloris noir, texture de type Tolex, grâce à ce triptyque, Marshall sait imposer son propre style depuis des lustres.
Attention, troquer le luxe contre l’intemporalité ne veut pas pour autant dire que la qualité de construction est au rabais. Loin de là, comme le prouve à nouveau le Monitor III ANC. Que ce soit la structure ou les branches en métal, ce casque respire la solidité. Les coques sont suffisamment denses, tandis que l’arceau se pare désormais d’un double repose-tête. Un premier plus fin pour adoucir le premier contact avec le crâne et un second plus rembourré pour faciliter le maintien et le confort sur de longues sessions.
Une fois sur la tête, le Monitor III ANC est un produit vraiment agréable à porter. En plus d’être détachables, les coussinets semblent avoir été retravaillés par rapport au modèle précédent. Ils semblent plus souples, et ainsi ils évitent de trop concentrer la chaleur.
Bienvenue, cette souplesse, nous la retrouvons également dans la structure du casque. Toujours pivotables à 90°, les oreillettes coulissent sans aucun jeu, ni craquement, tandis que l’arceau peut se contorsionner sans risque. Autre argument plaisant, grâce à sa largeur de 140 mm, le Monitor III ANC fait partie des casques les plus compacts une fois qu’il est plié. Et ce n’est pas tout, une drastique cure d’amincissement a eu lieu. Alors que l’ancien modèle pesait 350 grammes, le Monitor III ANC avoisine les 250 grammes.
Signe que parfois les marques ne sont pas totalement sourdes aux reproches des utilisateurs, le casque se pare enfin d’une housse de transport digne de son rang. Il faut dire que la pochette de rangement du précédent modèle faisait un peu tâche.
Cette fois-ci, le casque premium de Marshall a droit à un bel étui rond avec un intérieur classieux façon velours. Épais et de bonne qualité, cet écrin se pare d’une poche intérieure pour ranger les deux câbles fournis par la marque : USB-C pour la charge et un jack 3,5 mm vers UBS-C pour l’écoute filaire.
Connectivité, il talonne les meilleurs
Sur le papier, le Monitor III ANC se pare d’un socle technologique des plus modernes. En effet, sa puce Bluetooth 5.3 est compatible avec le standard LE Audio. Sauf… que cette dernière ne le sera que dans les prochaines semaines via une mise à jour du frimware. Dès lors, le casque profitera de deux nouveaux atouts : une possibilité de diffusion Auracast et la prise en charge du codec LC3.
En soi, si cette attente pouvait être frustrante de prime abord, elle s’édulcore rapidement. Les nouveautés du standard Bluetooth LE Audio n’étant pas encore réellement popularisées. Par contre, au vu de son tarif, il est regrettable que le constructeur fasse l’impasse sur des codecs AptX et éventuellement LDAC. Les mélomanes devront ici se contenter des classiques AAC et SBC.
Pour le reste, le Monitor III ANC se pare de toutes les coquetteries d’un casque premium : détection de port, extinction automatique, connexion multipoint et appairage rapide Google Fast Pair et Microsoft Swift Pair. De plus, pour se mettre au niveau de la concurrence, le casque a une nouvelle carte dans sa manche.
Une technologie de spatialisation 3D baptisée Soundstage. Le constructeur n’utilise pas ici de Dolby Atmos ou de 360 Reality Audio, mais propose sa propre recette. Bien que cet élargissement de la scène sonore ne soit pas aussi immersif que ce que produisent les casques d’Apple ou de Sonos, il est de bon goût que Marshall le propose. Pour regarder une série, cette fonctionnalité est plaisante à utiliser.
Commandes et application, un casque plaisant à manier
Le tactile, très peu pour Marshall. Fidèle à son ADN, la firme propose à nouveau une ergonomie qui repose sur des boutons physiques. Ils sont trois au total. Le premier est un stick multidirectionnel qui permet d’effectuer la plupart des commandes (volumes, lecture/pause, navigation).
Les deux autres sont habilement situés juste derrière les branches. Derrière l’oreille gauche, on peut facilement basculer entre les modes d’écoutes, tandis qu’à droite, un bouton Marshall est programmable pour lancer l’assistant vocal ou encore Spotify Tap. En premier lieu, cette position nous avait d’abord un peu étonnés. Dans les faits, cela s’est révélé comme une excellente idée. En plus d’être discrets, ces boutons tombent habilement sous les doigts.
Si les férus de personnalisation pourraient être déçus que les commandes de base ne soient pas interchangeables, qu’ils se rassurent. Ultra simples à mémoriser, les commandes sont réactives et le joystick s’utilise avec une facilité déconcertante.
En ce qui concerne l’application dédiée, il est possible de régler la réduction de bruit et le mode transparence sur trois niveaux, de gérer la mise en veille ou encore le port automatique. Un égaliseur cinq bandes est également de la partie. Plutôt ergonomique, cette application va à l’essentiel, mais n’est pas aussi complète que les applications stars du marché de Sony, Bose ou encore Sennheiser.
Audio, un choix audacieux qui s’avère payant
En plus d’avoir revu son socle technologique audio, Marshall fait un choix étonnant pour son nouveau casque. Passer d’un haut-parleur de 40 mm à 32 mm. Cette réduction de transducteur devrait logiquement impacter les plus basses fréquences. Or, la firme britannique est plutôt connue, et appréciée, pour sa restitution très rock, et plutôt affirmée, sur ce registre. Est-ce que la signature sonore de Marshall s’en trouve dénaturée totalement ? Oui, mais dans le bon sens du terme.
Toujours aussi énergiques, les basses s’étalent avec plus d’équilibre et moins d’excès qu’auparavant. Cela a l’avantage de rendre l’écoute moins fatigante à haut volume. Attention, la vitalité sur les premières notes est toujours là, et toujours appréciable sur les morceaux amplifiés, mais, en calmant ses ardeurs, elle offre une meilleure précision d’ensemble.
De plus, plus aucun débordement n’est à signaler sur le début des médiums, ce qui permet à la plupart des instruments de s’exprimer sur le long. Une chose qui n’était pas totalement possible sur le précédent casque qui pouvait avoir une écoute parfois bouchée sur les morceaux les plus complexes. Par contre, ce plus petit haut-parleur génère mécaniquement une projection plus directe du son. Ceux pour qui l’ampleur est une qualité essentielle le ressentiront assez rapidement.
Sur les médiums, Marshall a toujours été un bon élève. À nouveau ici, les voix sont progressivement mises en avant, ce qui apporte un sentiment chaleureux de proximité, notamment sur les musiques acoustiques ou sur les podcasts. Certes, la transparence n’est pas à l’ordre du jour, cependant le timbre des voix ne manque pas pour autant de naturel.
Pour les aigus, là aussi, Marshall pousse le potard. Pas de manière déraisonnable, mais cela pourrait ne pas plaire à tout le monde. La mise en avant de ce registre confère à l’écoute un niveau de détails appréciable. Cependant, à haut volume, certaines notes sonnent parfois comme artificielles. Ce manque de polyvalence se fait ressentir sur certains solos de guitare.
Réduction de bruit active, de nettes améliorations
On n’attend pas forcément de Marshall de venir titiller en la matière les deux ténors du secteur que sont Sony et Bose. Et pourtant, le Monitor III ANC n’a pas à rougir de ses performances. D’une part, car elles s’améliorent par rapport au précédent modèle. Et d’autre part, car l’isolation est suffisamment efficace dans la majorité des situations.
Louons tout d’abord la qualité de l’isolation passive. L’épaisseur et la qualité des coussinets s’avèrent efficaces pour contre l’ensemble des bruits secs et stridents. Une fois la réduction de bruit activée, le casque se montre sérieux pour annihiler les bruits de fond, comme la circulation ou les rails d’un métro. Également à son aise sur le début des médiums, le dernier rejeton de Marshall bloque la majorité des bruits ronronnants, comme par exemple un lave-linge, mais également les premières harmoniques de voix, soit les conversations plutôt éloignées.
Il n’y a guère que sur les haut-médiums que ce Monitor III ANC se montre encore un peu frêle. Les discussions statiques et environnantes dans un open-space auront du mal à totalement disparaitre. De même, il se fait parfois surprendre sur certains bruits imprévisibles, comme le claquement d’une porte.
Contrairement à la partie audio et à la réduction de bruit, l’utilisation du casque pour les appels est toujours aussi moyenne Il est tout à fait possible de tenir une conversation dans un milieu calme, mais c'est plutôt compliqué dans un environnement modérément bruyant. Autre grief à adresser à ce produit, son mode « Transparent ». Il n’est clairement pas au niveau de la concurrence. Il manque de naturel, il paraît parfois étouffé et surtout, il est très sensible au vent.
Autonomie, personne ne fait mieux que lui
C’est l’arme de séduction massive des casques Marshall, leurs autonomies dantesques. Le Monitor III ANC ne déroge donc pas à la règle avec des scores jusqu'ici inégalés. Sur le papier, Marshall avance une autonomie de 100 heures sans réduction de bruit et de 70 heures avec.
Dans les faits, nous y sommes presque. Durant nos semaines de test, le casque à tenu près de 90 heures dans un cas et pratiquement 68 heures dans l’autre. Certes, la firme anglaise surestime quelque peu les chiffres, mais ces derniers restent tout de même monstrueux.
Même en utilisant le casque cinq heures quotidiennement, ce qui est beaucoup, il est possible de le tenir éloigné d’une prise pendant deux semaines. Et si deux fois par mois, vous venez à lui faire reprendre des forces, sachez qu'il met environ deux heures pour se charger complètement.
Conclusion
Points forts
- Un design réussi et une qualité de construction irréprochable
- Un casque confortbale et léger
- Une connecitivité complète (Connexion rapide, Multipoint, Audio 3D et Bluetooth LE Audio qui arrive
- Une autonomie phénoménale
- Des commandes intuitives
- Une signature sonore toujours aussi colorée et précise
- Une réduction de bruit en amélioration
Points faibles
- Un mode "Transparent" décevant
- L'absence de codecs AptX
- Un Kit mains-libres et une appli à améliorer
- Une mise en avant des aigus qui peut ne pas être au goût de tous
Note de la rédaction
Tout en conservant son esprit rock, Marshall a su bonifier son nouveau casque en matière de qualité de construction et de confort. Fidèle à ses marqueurs, la firme britannique continue de s’appuyer également sur ses autres expertises, à savoir une ergonomie de boutons qui a déjà fait ses preuves et surtout une autonomie colossale.
Pour autant, Marshall ne fait pas que capitaliser sur ses acquis, et les améliorer à la marge. La marque a su également moderniser son socle technologique (connectivité, réduction de bruit) tout en prenant un risque payant en matière audio. L’écoute des basses est moins clivante, tandis que la mise en avant des aigus et des médiums ravira ceux qui sont à la recherche d’une signature sonore colorée et dynamique.
Hélas, le tableau n’est pas totalement idyllique. Quelques aspects (kit-mains libres, mode « Transparent », application dédiée…) empêchent Marshall de venir bousculer l’ordre établi par Bose, Apple et Sony sur le haut du gamme. Cependant, vu son prix moindre, le Monitor III ANC a de quoi séduire les mélomanes ayant besoin d’un casque qui ne soit pas hors de prix et qui sache bien faire, à peu près tout.