Bien que de nombreuses marques considèrent le pliable comme l’avenir de la téléphonie mobile, force est de constater que ce marché est actuellement hors d’atteinte pour la plupart des porte-monnaie. Il suffit de jeter un œil aux dernières sorties pour s’en convaincre.

Honor Magic V2 (1999 euros), OnePlus Open (1849 euros), tandis que le récent Galaxy Z Fold 6 au format 512 Go voit son prix grimper à 2220 euros. S’initier aux joies du pliable n’est donc pas à donner à tout le monde. C’est pour cette raison que deux formats de smartphones pliables existent.

Les modèles imposants cités précédemment et plus semblables à une mini tablette qu’à un smartphone. Et les formats plus compacts. Parmi eux, il n’existe actuellement que très peu de choix. Plus précisément deux. La gamme Z Flip de Samsung, dont la sixième itération a été présentée cet été au prix de 1199 euros. Et notre larron du jour, le Razr 50 qui est disponible pour « seulement » 899 euros.

C’est d’ailleurs assez malin de la part de Motorola de proposer un produit au prix d’appel plus « abordable ». La transition vers le pliable peut s’effectuer avec moins de freins à l’achat. Pour autant, est-ce qu’un smartphone pliable « entrée de gamme » vaut tout de même le coup ? Après avoir passé plus d’un mois avec le Razr 50, voici notre réponse.

Razr 50 : caractéristiques et format

Design, l’esthétique des plus grands

C’était déjà assez notable sur la gamme des Edge 50, lancée en avril dernier. Motorola soigne avec sérieux le design et l’allure de ses smartphones. Les produits de la marque sont à chaque fois modernes et audacieux.

Ici par exemple, le dos en deux parties est de toute beauté avec en haut l’écran externe et en bas un habillage en similicuir. Au toucher, le revêtement est vraiment agréable, tandis que la charnière centrale respire la solidité. D’autant que cette dernière est souple et avec un débattement appréciable. Le smartphone peut se poser ouvert presque sur son angle de 180°. Motorola annonce par ailleurs que la durabilité de sa charnière dépasse les 600 000 fermetures et ouvertures.

À l’avant, la dalle au format 22:9 est savamment protégée par une cadre de bordures légèrement surélevées. Concernant les tranches , elles sont légèrement bombées et arrondies. Notons que leur effet brillant s’accorde parfaitement avec le dos en similicuir.

Que ce soit plié ou ouvert, le Razr 50 possède des dimensions bien proportionnées. Soit 73,99 x 88,08 x 15,85 mm pour la première position et 73,99 x 171,30 x 7,25 mm pour la seconde. Plutôt léger (188 g), le smartphone s’utilise facilement à une main.

Cependant, pour l’ouvrir, nous vous conseillons d’utiliser le plus souvent les deux. C’est possible de le faire avec une seule main, mais cela demande un peu de dextérité. Il faut utiliser le pouce pour l’ouvrir, puis dans le même temps se servir de l’index et du majeur pour manoeuvrer au dos du smartphone. Rien d’impossible, mais cela demande un peu d’entrainement.

Pour finir, notons que le Razr 50 possède une certification IPX8, ce qui est un peu moins bien que le Galaxy Z Flip 5 et son IP48. Il faut bien faire quelques concessions pour faire baisser la facture.

Deux écrans agréables à utiliser

Avec son format de 22:9, la dalle interne du Razr 50 peut déstabiliser au premier abord. Surtout pour ceux qui découvrent les smartphones pliables. C’est très long et peu large, un peu à la manière, toutes proportions gardées d’un Sony Xperia 1 V.

D’une diagonale de 6,9 pouces, l’écran occupe près de 85% de la face avant, tandis que sa définition est du FHD+ (2640 par 1080 pixels). Un bon compromis, puisque cela permet d’avoir une bonne résolution de 413 ppp.

Pour obtenir une calibration aux petits oignons, nous vous conseillons de basculer en mode « couleurs lumineuse ». Ainsi, le Razr 50 n'affiche aucune dérive chromatique et la fidélité sera plus plaisante. Les autres modes ont tendance à proposer une colorimétrie un peu froide.

Plutôt lumineux, cet écran peut s’utiliser au bord d’une piscine sans aucun problème, tandis que le taux de rafraîchissement LPTO peut soit se bloquer sur 60 Hz, soit évoluer de 1 à 120 Hz en fonction de vos activités.

Composante essentiel d’un smartphone pliable, l’écran externe du Razr 50 fait un grand bond en avant par rapport à celui de son prédécesseur. Ainsi, la dalle passe de 1,5 pouces sur le Razr 40 à 3,6 pouces ici. Soit mieux que Samsung Galaxy Z Flip 6 qui affiche une taille de 3,4 pouces. Il faut dire que l’écran du Razr 40 était vraiment minuscule… Motorola s’est donc bien repris cette année.

Et ce n’est pas tout. Le Razr 50 améliore également le taux de rafraîchissement, qui passe de 60 Hz à 90 Hz, tandis que la définition s’établit à 1056 x 1066 px. Notifications, applications, widgets, clavier numérique… Au quotidien, cette dalle externe est agréable à utiliser grâce à son système de tuile. Il est possible d’à peu près tout faire et on s’est même surpris à regarder une vidéo YouTube en format chevalet.

Notre seul regret est que cet écran externe ne soit pas aussi lumineux que la dalle interne. La luminosité suffit, mais selon nous, c’est surtout l’écran externe qui devrait dominer les débats en la matière.

Performances, pas fait pour les gamers

C’est sur ce point que Motorola a dû faire la plus grosse concession. Pas de puce Qualcomm ici à l’horizon, c’est une Dimensity 7300X gravé en 4 nm qui se charge de faire tourner la bête. Pour l’accompagner, le Razr 50 embarque 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage.

Notons que c’est le premier produit en France à embarquer cette nouvelle puce de MediaTek qui fut inaugurée au printemps dernier…pour le marché milieu de gamme. Voici tout le paradoxe du Razr 50, il a un prix flirtant avec les 900 euros, mais sa puissance brute équivaut plutôt à un smartphone entre 500 et 700 euros.

Rien d’alarmant, tant les puces de ce secteur sont capables de supporter l’ensemble des usages du quotidien. La navigation est fluide, l’appareil photo se lance sans problème et il est possible d’utiliser la majorité des applications. Seules les plus gourmandes, notamment les jeux, poussent le Razr 50 un peu dans les cordes.

Par exemple, sur une partie de Fortnite, la fluidité ne peut dépasser les 30 FPS. Certes, il est possible de régler la qualité graphique à son zénith, mais cela aura tendance à faire chauffer le dos, notamment l’écran externe. Sans réelle surprise, le Razr 50 n’est pas un smartphone pour gamers, en même temps, est-ce vraiment son ambition et celle de ses potentiels acquéreurs ? Nous ne pensons pas.

Un dernier mot sur l’interface, logiquement Razr 50 est livré sous Android 14. Comme nous l’évoquions dans notre test du Edge 50 Pro, la surcouche de Motorola est assez plaisante. Plutôt discrète sur le plan esthétique, elle se pare tout de même de quelques spécificités utiles comme la possibilité de basculer en mode plein écran ou encore la configuration d’une barre latérale de raccourcis.

Dommage que la durée des mises à jour, trois ans pour Android et quatre pour la sécurité, n’évolue pas par rapport à l’an dernier. En comparaison, le Galaxy Z Flip 6, encore lui, propose sept ans pour les deux.

Photo, des selfies perfectibles

Sur un smartphone pliable, la configuration photo peut s’utiliser de manière standard ou en mode fermé. Ainsi, les possibilités de prises de vue, notamment en selfie, confèrent une liberté de création indéniable.

En matière d’armada photographique, le Razr 50 propose la configuration suivante :

• Un objectif principal de 50 Mpx ouvrant à f/1,7.
• Un capteur ultra-grand-angle de 13 Mpx ouvrant f/2,2, avec un champ de vision de 120°.
• Et un capteur à selfie de 32 Mpx ouvrant à f/2,4.

Contrairement au Razr 50 Ultra, qui a troqué un téléobjectif contre l’ultra grand-angle, notre larron du jour n’en possède pas. Ce n’est pas une infamie pour ce prix. D’autant que le capteur principal est d’excellente facture. La journée, les clichés sont détaillés et la balance des blancs convenable. En zoom x2 et zoom x5, le Razr 50 parvient à offrir des photos pleinement exploitables et sans mauvaise gestion des micro-contrastes.

Cependant, il n’est pas exempt de tout reproche. Quand la lumière faiblit, la plage dynamique aussi. La périphérie des photos peut alors perdre légèrement de sa cohérence chromatique. C’est notamment visible sur les branches des arbres.

De son côté, l’ultra grand-angle se comporte comme… un ultra grand-angle milieu de gamme. Si le premier plan offre une restitution appréciable des couleurs et des détails, les contours manquent de précision. De même, nous avons remarqué que sur des scènes avec différents niveaux de luminosité, par exemple en fin de journée, le traitement logiciel avait parfois tendance à surexposer aléatoirement certains endroits. Ce n’est pas rédhibitoire, mais il faut, dans certains cas, bien s’appliquer sur la mise au point.

Composante essentielle d’un smartphone pliable, le capteur selfie nous a un peu frustrés. Certes la carnation de la peau est bonne et le niveau de détails satisfaisant, or en contre-jour la colorimétrie devient souvent fade. De même, un léger voile peut faire son apparition. Dommage.

Autonomie, une bonne journée pas plus

C’est encore le talon d’Achille des smartphones pliables. En plus de posséder deux écrans, ce qui est énergivore, ils se doivent de ne pas trop avoir d’embonpoint en position pliée. Résultat, les tailles de batteries sont souvent pour le moment plus petites que sur leurs confrères, les smartphones classiques.

Avec batterie de 4200 mAh, le Razr 50 arrive tout de même à l'essentiel. Soit une bonne journée d’autonomie. Avec un usage très intensif, le smartphone aurait certainement besoin de prendre quelques forces en début de soirée. Contrairement au Razr 50 Ultra, qui se voit livré avec son chargeur, le Razr 50 en est privé. En utilisant, un chargeur Motorola, doté de la technologie propriétaire TurboPower, comptez environ une bonne heure pour faire le plein.

Conclusion

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