Huawei est un constructeur dont on peut ne pas être fan tout en saluant sa résilience : malgré son interdiction d’utiliser Android sur ses appareils, la marque continue de tout faire pour sortir des smartphones et des tablettes de qualité. L’un de ses derniers produits en date est la tablette Huawei MatePad 11.5" S, dont l’une des particularités est de disposer d’un écran mat, pour une sensation proche du papier. Il est aussi possible de l’associer à différents accessoires, qui donnent accès à une multitude d’usages.

Est-ce suffisant pour oublier l’absence d’Android et des applications de Google ? En tant qu’habituée de cet OS, c’est l’une des questions auxquelles j’ai cherché à répondre durant mon test.

Huawei MatePad 11.5" S Edition PaperMatte : la fiche technique

Prise en main : une tablette qui a du charme

La Huawei MatePad 11.5 S est une tablette qui, sans surprise, embarque un écran de 11,5 pouces. Cela donne déjà quelques indices concernant sa taille : elle mesure 177,3 mm de large pour 261 mm de long, et enfin, 6,2 mm d’épaisseur. Elle pèse 510 grammes, ce qui est plutôt léger pour une tablette de cette taille.

Le design général de cette tablette n’a rien de très original, mais il s’avère tout de même doux et élégant. Ses bords arrondis et son dos en aluminium brossé offrent une belle sensation au toucher et une prise en main franchement agréable.

Lorsqu’on prend la tablette en main au format paysage, on trouve le bouton de son sur la tranche supérieure, le bouton d’allumage à gauche, le port USB à droite et en dessous le port permettant de brancher un clavier magnétique. Deux haut-parleurs sont aussi présents à droite et à gauche.

Enfin, le bloc photo, qui se compose d’un seul et unique capteur à l’arrière, est plutôt discret malgré un relief assez important. On se retrouve donc face à une tablette à l’esthétique travaillée, même si elle ne sort pas de l’ordinaire pour autant.

Un écran LCD aux avantages qui sautent aux yeux

La Huawei MatePad 11,5 S préfère proposer un écran LCD dont le taux de rafraîchissement monte jusqu’à 144 Hz et qui est doté d’un traitement mat et antireflet plutôt que de céder à l’appel de l’OLED. Sur une tablette à moins de 500 euros, c’est un choix plutôt cohérent.

L’écran PaperMatte s’avère particulièrement convaincant aussi bien au toucher qu’à l’œil. L’objectif de simuler le papier est atteint, même si, quelques semaines après avoir testé la XPPen Magic Drawing Pad, l’effet était un peu moins Waouh qu’il aurait pu l’être.

L’autre intérêt de l’écran, c’est d’être adaptatif de 30 à 144 Hz. Cela assure une excellente fluidité lors de son utilisation, mais aussi une meilleure maîtrise de son autonomie. Certes, Huawei aurait pu encore faire mieux et descendre jusqu’à 1 Hz, mais pour le prix, la proposition est convaincante.

Le stylet M-Pencil 3, l’accessoire indispensable

La tablette est, de base, vendue sans stylet, même si Huawei s’est chargé de l’offrir assez largement à la sortie de l’appareil. Il est tout à fait possible d’utiliser la Huawei MatePad 11.5 S sans stylet, mais une fois qu’on l’a essayé, il est très difficile de s’en passer.

Le M-Pencil 3 est un stylet conçu par Huawei et qui met à l’honneur NearLink, la technologie de transfert de données sans fil développé par la marque. Elle est présentée comme étant nettement plus rapide que le Bluetooth. Le premier point intéressant, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’effectuer une quelconque connexion entre le stylet et à la tablette : il suffit de fixer magnétiquement l’accessoire sur le côté de l’écran pour que la reconnaissance se fasse immédiatement.

Le stylet en lui-même est très agréable à utiliser, mais aussi très précis. Cependant, son potentiel devient plus évident encore au sein des applications développées par Huawei : Notes pour la prise de notes, et GoPaint pour le dessin. La première application offre de multiples possibilités et grâce à la précision du stylet, il est très facile de prendre des notes manuscrites comme sur papier. La reconnaissance de caractères, en revanche, a encore pas mal de failles.

GoPaint est une application vraiment bien conçue pour le dessin. Elle donne accès à une centaine de brushes et n’affiche aucune publicité, ce qui est un atout déjà énorme comparé à de nombreuses apps disponibles au sein d’Android. J’ai été bluffée à la fois par la précision du stylet pour dessiner et par la facilité avec laquelle il est possible de réaliser des croquis exploitables.

Le stylet sert aussi à naviguer dans les menus, mais rien qu’avec ces deux applications, son achat prend tout son sens. Le seul défaut à signaler, c’est que son système d’accrochage magnétique sur le côté de l’écran est très faible et peu fiable : il y a un risque énorme de perdre le stylet. Pourtant, il est nécessaire de l’accrocher régulièrement, car c’est le seul moyen de le recharger.

Et le clavier, dans tout ça ?

Pour mon test, Huawei m'a fourni un clavier magnétique adapté à cette tablette. Rien à dire sur sa facilité de connexion et d'utilisation. Cependant, je n'ai pu utiliser qu'une version QWERTY, ce qui était plutôt déroutant. Mais si vous achetez une tablette sur le site français de Huawei, vous aurez le droit à un modèle AZERTY.

Des performances de milieu de gamme satisfaisantes

Équipée d’un SoC HiSilicon Kirin 9000WL, la Huawei MatePad 11.5 S affiche des performances de milieu de gamme. Difficile, cependant, d’effectuer les mêmes benchmarks que pour les autres appareils que je teste, car l’absence d’Android rend certaines applications habituelles inutilisables, hormis 3DMark. Cependant, ce bench, qui se focalise essentiellement sur les performances du GPU, place la tablette de Huawei devant la XPPen Magic Drawing Pad et la Honor Pad 9 que j’ai pu tester récemment.

À l’usage, la Huawei MatePad 11.5 S s’en sort plutôt bien, y compris pour le gaming. J’ai notamment enchaîné plusieurs parties de PUBG sans souci, et passé du temps sur le jeu Devil May Cry. Dans les deux cas, les graphismes sont jolis et l’expérience est fluide.

Rien à dire non plus en ce qui concerne le visionnage de vidéos, le surf sur Internet et l’utilisation d’applications sociales. Non seulement la tablette se défend en multitâches, mais en plus elle chauffe peu et gère plutôt bien son autonomie.

Harmony OS fait le job, mais Android manque quand même

Comme tous les appareils de Huawei depuis 2021, la Huawei MatePad 11.5 S ne dispose ni d’Android ni des services de Google. C’est HarmonyOS 4.2 qui est proposé sur la tablette, ce qui signifie qu’on retrouve encore les bases d’Android dedans, ce qui ne sera plus le cas avec HarmonyOS NEXT.

HarmonyOS 4.2 a le look d’Android et il en a parfois la saveur… Mais la potentielle confusion s’arrête au moment de vouloir télécharger des applications ou d’utiliser les services de Google. C’est le marché d’applications AppGallery qui est imposé et même si celui-ci s’avère de plus en plus fourni, il n’est pas possible d’y trouver autant d’applications que sur le Google Play Store.

J’ai tout de même pu télécharger, et utiliser, certaines APK utiles à mon test, mais en réalité, une bonne partie n’a pas voulu fonctionner (notamment pour les benchmarks). Il n’en reste pas moins que certaines applications signées Huawei sont de très bonne qualité et peuvent répondre à de multiples usages. En outre, il est toujours possible d'installer la solution tierce Aurora Store pour disposer d'applications destinées à Android.

Côté photo, ce n’est pas trop ça

Je ne vais pas tourner autour du pot : la photo est l’un des points faibles de la nouvelle tablette de Huawei. Avec un capteur de 13 mégapixels à l’arrière et un autre de 8 mégapixels à l’avant, la Huawei MatePad 11.5 S fait le strict minimum de ce côté-là… Comme beaucoup de tablettes de milieu de gamme, en réalité.

Pour faire des clichés sans grandes ambitions photographiques et pour de la visio, l’appareil est OK. Pour le reste… Oubliez ! La Huawei MatePad 11.5 S peut clairement être achetée pour ses qualités, mais la photo n’en fait pas partie.

Une autonomie excellente

Si la partie photo n’est pas bonne sur la Huawei MatePad 11.5 S, son autonomie est, quant à elle, particulièrement satisfaisante. Je l’ai utilisé durant un week-end de travail plutôt intense sans avoir besoin de la recharger et, dans un usage plus classique, elle a tenu presque une semaine. Sa batterie d’une capacité de 8800 mAh offre donc un résultat très efficace dans les différents usages. Par ailleurs, Huawei fournit un câble et un chargeur secteur avec sa tablette, ce qui est un point positif.

Conclusion