En règle générale, les constructeurs de casques grand public haut de gamme prennent leur temps entre chaque sortie. Généralement entre 18 et 24 mois, voire plus pour des marques comme Beats. Cela s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, le renouvellement d’un tel produit par le consommateur ne se fait pas immédiatement. Quand on investit dans un casque, on souhaite généralement le garder quelques années.

Ensuite, la conception d’un casque, de son design à son architecture sonore, demande du temps. En tout cas, si l’on veut proposer de réelles évolutions par rapport au modèle précédent. Enfin, le marché des casques audio est depuis quelques années dans une dynamique de « luxe ». Comprenez par là, que les références se font de plus en plus rares et quand elles existent, elles situent généralement dans le haut de gamme. Il est donc difficile pour un consommateur de débourser plus de 300 euros tous les ans.

Une fois ceci posé, il devient plus simple de comprendre notre étonnement lorsque le constructeur anglais nous a proposé de tester son « nouveau » casque. Est-ce que les évolutions légitiment la sortie d’un nouveau produit ? Après deux semaines d’un test intensif, voici notre réponse.

Casque Px7 S2e : la fiche technique

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Design et confort, une recette améliorée ou à l’identique ?

À première vue, le casque Px7 S2e ressemble à s’y méprendre à son prédécesseur de 2022. C’est normal, ils sont tous les deux faits exactement du même bois. Au sens figuré bien sûr ! Ce modèle de 2023 mêle encore différents matériaux nobles afin de le rendre à la fois robuste et élégant. De la fibre de carbone pour son squelette, du tissu maillé doux au toucher sur le contour des oreillettes, ainsi que sur le dessus de l’arceau, et un agréable revêtement en similicuir pour les coussinets.

Comme nous le soulignions l’an dernier, c’est une belle pièce d’orfèvre. Chaque finition est millimétrée et la qualité de fabrication ne souffre d’aucun défaut. Esthétiquement, le Px7 S2e est dans la lignée des casques du constructeur anglais : un design minimaliste à la fois ovale et bombé. Cette patte n’est pas pour nous déplaire, car elle confère au produit de la marque un véritable cachet.

Comme bon nombre de ses concurrents, le dernier rejeton de Bowers & Wilkins n’est pas pliable. Une tendance de ces deux dernières années sur le segment haut de gamme. Personnellement, cela ne nous dérange pas. En effet, le casque sait se faire discret, 307 grammes seulement, tout en n’hésitant pas à faire quelques étirements bienvenus. Il peut se rabattre dans les deux sens avec ses oreilles à plat et ces dernières peuvent pivoter facilement à 180 degrés.

Enfin, pour le transporter, le constructeur fournit une housse rigide spacieuse qui arbore un compartiment pour ranger ses câbles. Plus longue qu’épaisse, cette dernière se glisse avec facilité dans un sac ou un tot-bag.

En matière de confort, l’impression sera également la même que l’an dernier. Les coussinets englobent avec douceur nos esgourdes, sans les faire trop chauffer à la longue, tandis que l’arceau, généreux dans son rembourrage, ne martyrisera pas le haut de votre crâne. Difficile ici d’en vouloir à Bowers & Wilkins de nous servir la même recette qu’en 2022, tant cette dernière était une réussite.

Connectivité et ergonomie, de très bon à la perfection ?

Lorsque l’on dépense plusieurs centaines d’euros dans un casque, on est en droit d’attendre une connectivité tous azimuts. Bowers & Wilkins l’a toujours bien compris. Le constructeur n’étant jamais surpris en flagrant délit d'ascétisme en la matière.

Tout d’abord au niveau des codecs, rien ne manque. Le Px7 S2e supporte le SBC et l’AAC, bien évidemment, mais surtout l’aptX, l’aptX HD, l’aptX Adaptative et aussi la lecture des fichiers Hi-Res 24 bits. Compatible avec le Bluetooth 5.2, le casque bénéficie également, et comme son prédécesseur, d’une connexion multipoint afin de le connecter à deux appareils.

Pour le faire résonner, vous aurez également l'embarras du choix, puisque le PX7 S2e se raccord en filaire en USB-C vers des sources jack ou USB-C grâce à deux câbles fournis. Quel dommage que le constructeur n'ait pas eu l’ambition de proposer également un raccordement en jack afin d’avoir une réelle connexion analogique. Ne boudons pas trop notre plaisir pour autant, le PX7 S2e se place dans le haut du panier de la polyvalence.

Pour interagir avec le casque au quotidien, point de surface tactile chez les constructeurs audiophiles. Ici, tout se dirige mécaniquement avec des boutons. Sous l’oreillette gauche, un unique bouton se charge de gérer les modes de réductions de bruits. Tandis que de l’autre côté se trouve le vaisseau de bord. Un commutateur pour le Bluetooth, un bouton pour la mise en marche et trois autres pour le volume et la navigation.

Tous ces boutons tombent parfaitement sous la main et ne souffrent d’aucun jeu. Une fois la chorégraphie bien apprise, le casque se dirige avec une facilité déconcertante. Bien que nous soyons encore une fois subjugués, nous n’avons aucune évolution à nous mettre réellement sous la dent pour le moment…

Audio : un nouveau DSP, enfin de la nouveauté ?

Enfin de la nouveauté ! La principale, et unique, évolution du Px7 S2e se situe au niveau du traitement sonore. En effet, ce casque cuvé 2023 intègre un tout nouveau DSP (Digital Signal Processing) qui, selon les dires de la marque, « réajuste la plateforme acoustique pour offrir un niveau de détail, dynamique et d'espace inégalé ».

Est-ce que ce seul changement peut réellement bonifier l’expérience d’écoute ? Pour répondre à cette question, il est utile de se replonger dans notre test de l’an dernier. Comme son prédécesseur, le Px7 S2e s’appuie sur un transducteur de 40 mm, avec membrane en bio-cellulose. L’utilisation de cette matière conférait au Px7 S2 une signature sonore généreuse en basses, mais qui était parfois quelque peu inconstante dans la gestion des aigus.

Avec ce nouveau DSP, force est de constater que du changement a bien lieu. Toujours aussi rondes, les basses sont à nouveau gérées magistralement. Des extrêmes graves jusqu’aux bas-médiums, les transitoires sont toujours aussi subtils. Nous remarquons même une légère amélioration sur l’attaque de ce registre qui gagne encore en profondeur. Résultat, le casque est encore plus impressionnant dans sa capacité à nous immerger dans la scène sonore.

Sur les médiums, il était difficile de faire mieux tant la copie de Bowers était déjà parfaite en 2022. Et bien qu’à cela ne tienne. Les ingénieurs de la marque ont réussi à améliorer la neutralité de la coloration des voix. La dynamique sur des chansons à plusieurs voix s’en trouve améliorée pour notre plus grand plaisir. Cela a pour incidence d’améliorer légèrement la réactivité des haut-médiums, ce qui confère au Px7 S2e une plus grande polyvalence, notamment pour du gaming. Sur des jeux à ambiance, et non des FPS, c’est encore plus un magnifique compagnon de route.

Enfin, et c'est peut-être le plus important, ce changement de DSP gomme le léger défaut du casque de l’an dernier. Sur les hautes fréquences, nous ressentions parfois un trop plein d’énergie. Des pics qui sur la durée pouvaient alourdir l’écoute. En d’autres termes, sur certains instruments, entre brillance et sibilance, il n’y avait qu’un pas. Sur le Px7 S2e, cette artificialité sur certaines notes est plus absente. Comme quoi, il suffit parfois de modifier un « seul » élément de la chaîne pour encore plus améliorer l’expérience sonore d’un casque.

Réduction de bruit active, une bonnification inattendue

Sur le papier, les équipes de Bowers & Wilkins spécifient que le seul changement opéré sur le Px7 S2e se situe au niveau du traitement sonore via le DSP. Sauf que ce dernier composant entre dans la chaîne de réduction de bruit. Indirectement, cela a un effet positif sur cet aspect.

Bien que souverain pour stopper les bruits en continu graves ou les sons aigus, le Px7 S2 manquait l’an dernier de coffre pour annihiler les médiums. Avec le Px7 S2e, et donc son nouveau DSP, l’expérience est plus appréciable à ce niveau. Plus précis et plus vaillant, il arrive à mieux nous isoler des conversations environnantes dans un open-space bruyant. Bien qu’encore légérement en retrait sur ce plan par rapport au maître du secteur, le Sony WH-1000XM5, nous saluons cette amélioration.

Par contre, et c’est bien dommage, aucune évolutions n’est perceptible au niveau des microphones. Si vous êtes dans une zone silencieuse, aucun problème pour vous faire entendre. Et heureusement ! Par contre, dès que les décibels augmentent légèrement, la conversation devient peu agréable à cause d’un rendu des voix trop métallique. De plus, certaines voyelles comme le « e » semblent parfois aspirées en fin de phrases. Pour un appel dans la rue, nous étions toujours plus à l’aise avec nos écouteurs Technics EAH-AZ80.

Autonomie, un casque toujours aussi souverain

Avec une utilisation intensive (RBA active, codec aptX Adaptive et Bluetooth), nous avons titillé l’an dernier les 32 heures d’autonomie. Ce qui plaçait déjà le casque haut de gamme de Bowers & Wilkins parmi les meilleurs élèves en la matière.

Le Px7 S2e a même le culot de faire un peu mieux, puisqu’avec cette configuration d’écoute, nous avons tenu près de deux heures de plus cette année, soit 34 heures d’autonomie. C’est tout bonnement impressionnant, avec ces options énergivores. Franchement nous l’avons utilisé toute une semaine sans craindre à aucun moment la panne sèche.

À ce petit jeu, le Px7 S2e fait clairement partie du top 3 des casques haut de gamme. Est-ce que le nouveau DSP y est pour quelque chose ? Certainement, en plus du nouveau hardware, les ingénieurs de la marque ont, semble-t-il, également travaillé sur de nouveaux algorithmes de traitement. La chaîne du son étant complexe, cela doit forcément jouer sur une étape.

Enfin, pour la charge, le Px7 S2e est aussi véloce que son prédécesseur. Ce qui est une qualité puisqu’il ne lui faut qu’une bonne heure et demie pour passer de 0 à 100% de batterie.

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Conclusion