Bien qu’il ne soit pas orienté gaming, le nouveau PX7 S2 de Bowers & Wilkins a tout pour plaire. D’autant qu’en filigrane, il nous interroge sur une question importante. Et si la polyvalence était la valeur cardinale du casque parfait ?
Après une première version lancée fin 2019, le spécialiste de l’audio anglais a dévoilé cet été une nouvelle itération de son casque premium, le PX7 S2. Bien qu’il soit commercialisé à un prix un tantinet musclé, 430 euros, ce casque possède sur le papier de nombreux atouts pour devenir un parfait compagnon du quotidien. Design luxueux, réduction de bruit active, codec aptX Adaptive, autonomie annoncée de plus de 30 heures, Bluetooth multipoint…Il y a de quoi faire. Si bien qu’après plusieurs semaines de test, une question mérite d’être posée. Ne vaut-il pas mieux investir dans un casque polyvalent, plutôt que dépenser moins pour un produit monoactivité ?
Spécifications | |
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Compatibilité | PS5, PS4, Xbox, Windows, Mac, Switch, smartphones et tablettes |
Type microphone | Micro Omnidirectionnel |
Atténuation bruit micro | Oui |
Codecs audio | Codecs bluetooth, aptX™ Adaptive, aptX™ HD, aptX™, AAC, SBC |
Poids | 307 grammes sans câble |
Connexions disponibles | Filaire mini-jack, USB-C, Bluetooth 5.2 |
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Design, finition et confort, pas grand chose à lui reprocher
Avec son design à la fois bombé et ovale, le PX7 S2 est une véritable petite pièce d’orfèvrerie. Déjà, les matériaux utilisés sont d’une qualité irréprochable. Structure en fibre de carbone, coque en aluminium, arceau recouvert de tissu maillé, oreillettes à mémoire de forme avec un revêtement similicuir. C’est Byzance ! Ensuite, car son assemblage ne souffre vraiment d’aucun défaut, l’ensemble est cohérent, respire la solidité et aucun défaut, si infime soit-il, n’est à identifier.
À l’instar de nombreux modèles haut de gamme, le PX7 S2 n’est pas pliable. Par contre, il peut se rabattre facilement dans les deux sens avec les coques à plat. Malgré nos tests musclés de torsions, le casque semble inébranlable aussi bien sur son arceau que sur ses rotules. Les oreillettes pivotent facilement à 180 degrés et surtout elles ne vous étranglent pas lorsque le casque est porté au niveau de la nuque. Ce qui est fortement appréciable lors des moments de pause. Pour le transporter, il s’accompagne bien évidemment d’une housse rigide qui intègre un compartiment spécifique pour les câbles.
En ce qui concerne le confort, les coussinets, moelleux et facilement interchangeables, viennent englober généreusement nos esgourdes aussi bien en hauteur qu’en profondeur. Plutôt généreux, le repose-tête n’exerce aucune pression au sommet du crâne, même lors de longues sessions d’utilisation. Nous l’avons également essayé plusieurs heures avec une paire de lunettes, l’inconfort n’a pas pour autant pointé le bout de son nez. Il faut dire qu’il est plutôt léger, 307 grammes sur la balance, et qu’en plus de cela la répartition globale de sa masse est extrêmement bien maîtrisée. Par contre, puisque c’est un casque fermé, le PX7 S2 manque logiquement d’un peu d’aération et pourra tenir un peu chaud, notamment par temps de canicule.
Connectivité et ergonomie, à un détail près de la perfection
En matière de connectivité, Bowers & Wilkins a toujours su tenir tête aux cadors du secteur des casques lifestyle, on pense notamment à Bose et Sony. Avec son PX7 S2, la firme anglaise nous comble encore dans ce domaine. Tout d’abord, le casque peut être connecté en Bluetooth 5.2 jusqu’à deux appareils en simultanés grâce au multipoint tout en supportant de nombreux codecs. Il prend ainsi en charge l’AptX , l’AptX HD, l’AptX Adaptative, ainsi que les plus classiques SBC et AAC.
Ensuite, il est également possible de raccorder le casque en filaire à différents appareils vers des sources jack ou USB-C, les deux câbles étant fournis par le constructeur. Cependant, si vous souhaitez l’utiliser en filaire, le PX7 S2 doit avoir de la batterie, il ne s’utilise malheureusement pas en mode passif. Pour les commandes, Bowers & Wilkins reproduit à l’identique l’interface de son ancien modèle. Sur l’oreillette droite, on trouve un commutateur pour l’appareillage Bluetooth et la mise en on/off, ainsi que trois boutons, deux pour le volume et un dernier pour la lecture et la navigation. De l’autre côté, un unique bouton se charge de basculer entre les différents modes de réductions de bruit. L’ensemble de ces commandes tombent facilement sous la main et les boutons ne souffrent d’aucun jeu. Simple et efficace.
Tout semblait parfait jusqu’à ce que nous nous connections à l’application dédiée Bowers & Wilkins Music. Ici, le fabricant anglais fait dans la frugalité. Les fonctionnalités sont réduites à peau chagrin : assignation d’un bouton « action rapide », veille automatique, marche ou arrêt des capteurs de présence. Le constructeur ne daigne même pas nous offrir un véritable égaliseur, il faudra se contenter d’un ajustement sommaire des basses et des aigus. À ce petit jeu là, Bowers & Wilkins est encore à des années-lumière de Bose ou Sony.
Son, une immersion à couper le souffle
Dans le monde de l’audio, Bowers aime sortir de l’ordinaire. Pour son dernier casque, le fabricant anglais ne déroge pas à la règle et continue d’utiliser deux transducteurs dynamiques de 40 mm avec une membrane en biocellulose. Kesako ? Ce matériau se distingue par une signature sonore spécifique, des basses rondes et bien présentes et des pics dans les aigus.
Dès les premières écoutes, on se rend compte que le traitement opéré par Bowers tempère tout même ce schéma, notamment sur ces extrémités. Certes, le son est énergique, particulièrement sur les extrêmes graves et les bas-médiums, sans pour autant devenir fatigant. En effet, le casque gère subtilement la montée de basses pour que ces dernières ne débordent jamais dans les haut-médiums. Résultat, l’impression d’immersion est sensationnelle dès que des voix s’invitent à l’écoute. En comparaison avec d’autres casques HiFi, comme le Sony WH1000XM5, ce PX7 S2 est dans ce domaine bien supérieur.
Dans les plus hautes fréquences, le casque gagne en brillance. Elle s’exprime d’ailleurs parfois par pics, ce qui peut apporter à l’écoute de morceaux complexes un trop plein d’énergie. Rien de bien méchant en soi, mais certaines notes de cymbales ou de guitares électriques peuvent parfois sonner de manière artificielle. Quoiqu’il en soit la gestion globale des fréquences aiguës tout de même restent maîtrisée et permet au rendu de gagner en détails et en équilibre.
Un casque assez polyvalent pour certaines expériences de gaming
Alors, est-ce que le PX7 S2 est un bon investissement pour du jeux-vidéo ? Sans vouloir faire une réponse de Normand, oui et non. Non en Bluetooth pour du gaming intense sur PC, consoles ou smartphones. À cause de son temps de latence, le casque ne permet pas de jouer convenablement à des FPS ou à n’importe quels autres jeux où le moindre réflexes au millième de seconde est une question de survie. En effet, avec le codec aptX HD, nous avons mesuré une latence de 180 ms et avec le codec SBC de 170 ms.
Par contre, pour des jeux ne nécessitant pas de réflexes surhumains, en filaire ou en Bluetooth, le PX7 S2 est un excellent compagnon grâce notamment à son rendu sonore immersif. Quel plaisir de redécouvrir les plaines de Velen dans The Witcher 3, la ville de Seattle dans The Last of Us 2 ou encore le sous design du jeu d’horreur Visage. Musiques, bruits d’animaux, grincement de portes, dialogues… D’autant que la réduction de bruit active s’avère globalement satisfaisante. En intérieur, elle permettra réellement de se créer une petite bulle de quiétude, pour jouer, mais aussi pour écouter de la musique ou regarder un film.
En effet, le PX7 S2 est assez redoutable pour annihiler des bruits en continu, comme un ventilateur, ou des sons aigus comme une sonnette. Par contre, il sera moins à l’aise sur les médiums, et donc sur les conversations environnantes. Par exemple, dans un open-space bruyant, il ne nous a pas complètement coupés du monde.
Terminons par un petit mot sur les microphones. Situés à arrière des oreillettes, ils ne sont pas exceptionnels. Dans un calme olympien, aucun problème, la captation est naturelle et sans coupure. Par contre, dès que les bruits environnants s’amplifient des artefacts apparaissent ce qui a comme conséquence de rendre notre voix métallique et de couper certaines fins de phrases. Pour une utilisation lors d’une réunion au calme, il fera l’affaire. Pour du gaming nécessitant de la coopération, il risque de vous frustrer.
Autonomie, il met tout le monde d’accord
N’y allons pas par quatre chemins, en la matière, le PX7 S2 est actuellement ce qui se fait de mieux, casques gaming et HiFi confondus. Plutôt humble, Bowers & Wilkins nous annonçait sur le papier 30 heures d’autonomie. Pour notre plus grand plaisir, nous avons largement dépassé cette fourchette. En utilisation musicale (Bluetooth , codec, aptX Adaptive et RBA active), nous avons réussi à l’utiliser plus de 32 heures. En désactivant la réduction de bruit, nous avons presque atteint les 42 heures. C’est tout bonnement excellent. D’autant que le casque peut continuer à être utilisé pendant sa charge. Et pour enfoncer le clou, le PX7 S2 n’a besoin que d’une grosse heure et demie pour passer de 0 à 100%. Royal au bar.
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Conclusion
Points forts
- Le design et la qualité de fabrication
- Le confort agréable même lors de longues sessions
- Un son époustouflant
- Une connectique polyvalente
- Une autnomie dantesque
Points faibles
- Une appli dédiée trop pauvre en fonctionnalités
- Une réduction de bruit pas toujours souveraine
- Un micro décevant
Note de la rédaction
Bowers & Wilkins ne nous sert clairement pas du réchauffé avec cette seconde itération de son casque PX7. Sur le plan du design, de la qualité de fabrication et du confort, il est irréprochable. Son expérience sonore grandiose, sa connectivité et son autonomie dantesque lui permettent également de se hisser sans problème dans l’élite des casques HiFi.Il lui reste cependant quelques points à améliorer, notamment en matière de réduction de bruit, de micros et d’application dédiée. La perfection n’étant pas encore de ce monde.
Aussi bien à l’aise en usage sédentaire que nomade, sa plus grande force réside dans son extrême polyvalence. Il est capable de transcender une playlist musicale, de vous faire apprécier un film ou une série dans une bulle de silence et même de jouer aux jeux vidéo. Sa non-spécialisation en la matière le prédestine avant tout à une activité solitaire au sein de jeux d’aventure, d’atmosphère et d’ambiance. Si vous entrez dans cette case, que votre budget le permet, et que vous ne souhaitez pas avoir un casque spécifique pour le gaming, le PX7 S2 est un investissement judicieux sur la durée.