Dernier né sur un marché encore balbutiant, le Galaxy Z Fold 3 de Samsung marque une nouvelle étape pour les smartphones “pliants” : bourré de qualités, il est désormais proche d’un idéal et trouve un bel équilibre entre un vrai smartphone et une tablette haut de gamme.
Sommaire
- Présentation et caractéristiques du Galaxy Z Fold 3
- Design et construction : on s’approche d’un idéal
- Écrans : luminosité et couleurs vives au rendez-vous
- Performances : une puce Snapdragon 888 qui assure
- Photo : Très satisfaisant, mais on aurait aimé plus
- Autonomie : Difficile de dépasser la journée
Depuis l'avènement du premier iPhone en 2007, il faut bien avouer que le smartphone a finalement peu évolué, en tout cas en matière de design et de prise en main. De plus en plus grand, de plus en plus luxueux, l’objet est resté une “brique” que l’on prend à une main, avec un seul et unique écran. Mais depuis une paire d’années, Samsung et quelques autres acteurs de l’industrie tentent de nouvelles choses, grâce à la technologie des écrans pliants. Le premier Galaxy Z Fold, sorti en septembre 2019, a ouvert une voie certes imparfaite, mais qui laissait entrevoir de véritables nouveaux usages sur les smartphones. Deux ans plus tard, le concept semble arriver à maturité, puisque le Galaxy Z Fold 3 s’approche clairement de la perfection.
Présentation et caractéristiques du Galaxy Z Fold 3
Taille d'écran | 6,2 / 7,6 pouces |
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Type d'écran | AMOLED |
Définition d'écran | 802 x 2268 / 1768 x 2208 |
Taux de rafraichissement | 120 Hz |
Puce | Snapdragon 888 |
Mémoire vive | 12 Go |
Stockage | 256/512 Go |
Batterie | 4400 mAh |
Connectivité | 5G / WiFi 6e / Bluethooth 5. |
Capteurs photo arrière | 12 Mpx / 12 Mpx / 12 Mpx |
Capteurs photo avant | 10 / 4 Mpx |
Étanchéité | Oui |
Dimensions "fermé" | 158 x 67 x 15 mm |
Dimensions "ouvert" | 158 x 128 x 6 mm |
Poids | 271 grammes |
Le Galaxy Z Fold 3 garde la même idée que ses deux prédécesseurs : un smartphone “classique” avec un écran de “petite” taille (6,2 pouces tout de même) au format très allongé (ratio de 25:9), qui s’ouvre comme un livre et laisse apparaître un grand écran de 7,6 pouces au format beaucoup plus “carré” (ratio de 22:18). Nous avons donc un smartphone d’un côté et une petite tablette de l’autre, proche de la taille d’un iPad mini.
En plus de ces deux écrans AMOLED, le Galaxy Z Fold 3 se dote de toutes les dernières technologies que l’on est en droit d’attendre sur un smartphone haut de gamme, à commencer par la présence d’un très puissant SoC Snapdragon 888. À cela s’ajoutent 12 Go de mémoire vive, 256 ou 512 Go de stockage, une batterie de 4400 mAh et un total de 5 capteurs photo : 3 à l’arrière de 12 mégapixels, 1 sur la face avant du “petit” écran, de 10 mégapixels, et enfin un dernier capteur caché sous le grand écran, de 4 mégapixels.
Grosse nouveauté par rapport aux deux précédents Fold : le Galaxy Z Fold 3 bénéficie cette fois-ci d’une certification IPX8, ce qui le rend résistant à l’eau et à une immersion jusqu’à 30 minutes à 1 mètre de profondeur. Il n’est en revanche pas résistant à la poussière.
Design et construction : on s’approche d’un idéal
Le Galaxy Z Fold 3 est le genre de produit qui ne laisse pas indifférent et dont le concept même favorise le “wahou effect” dès l’ouverture de la boîte. Son écran de 6,2 pouces en façade semble à première vue d'excellente qualité, mais il faut toutefois s’habituer au format allongé et être prêt à bien tendre son pouce vers le haut pour s’en servir d’une seule main. Le smartphone parait très solide, mais forcément un peu lourd - avec son poids de 271 grammes, soit 100 grammes de plus qu’un Galaxy S21 - il aura du mal à tenir dans un poche de pantalon. Malgré cette lourdeur, la préhension en mode “fermé” reste bonne : le bouton d’allumage tombe bien sous le pouce quand on le prend de la main droite, de même que le bouton de réglage du volume. À l'arrière, la finition mate du châssis en verre est particulièrement réussie et repousse efficacement les traces de doigts. En matière de protection, nous avons droit à du Gorilla Glass Victus à l’avant et à l’arrière. Le grand écran pliant ne bénéficie en revanche pas de cette protection. Il faudra donc faire attention.
Contrairement aux Galaxy S, qui intègrent un capteur d’empreinte sous le seul et unique écran, le Z Fold 3 place cette fonction au niveau du bouton d’allumage situé sur la tranche gauche. Le déverrouillage est très efficace et quasi-immédiat.
Si la prise en main avec l’écran externe reste bonne, il faut avouer que l’étroitesse de l’écran n’est pas idéale pour taper efficacement du texte. Le clavier virtuel est en effet de petite taille et les erreurs de frappe peuvent être légion, du moins au début. On finit cependant par s’y habituer. Pour scroller des applications ou sur une page web, il n’y a en revanche pas de souci, même si, encore une fois, le format allongé et étroit a du mal à mettre en valeur les contenus, que ce soit du texte ou de la vidéo.
Pour tout ce qui a trait à la consultation de contenu, le Fold 3 trouve tout son intérêt déplié. L’ouverture se fait sans encombre, mais il faut s’y prendre à deux mains pour déplier la charnière, qui offre une résistance juste comme il faut, ni trop rigide, ni trop souple.
Une fois déplié, l’écran de 7,8 pouces occupe une large partie du châssis et met largement en valeur l’image. La consultation de contenu prend ici tout son sens et il faut avouer que c’est un vrai plaisir de lire un article, regarder une vidéo et même jouer à un jeu.
Samsung a également pensé à des usages hybrides tout aussi intéressants. Lorsque vous pliez à moitié le smartphone lors du visionnage d’une vidéo sur YouTube, par exemple, celle -ci va se caler automatiquement dans la partie supérieure, la partie inférieure laissant apparaître des informations sur le contenu.
Autre nouveauté par rapport aux précédents modèles : la compatibilité avec le stylet S Pen (vendu en supplément) de Samsung, bien connu des amateurs de Galaxy Note. Celui-ci fonctionne sans souci sur les deux écrans, mais on regrette qu’il n’y ait aucun système de rangement sur le smartphone, pas même la possibilité de l’attacher de manière magnétique.
90% du temps, on se sert cependant du Fold 3 en mode “tablette”, en l’ouvrant très souvent, même pour répondre à un message. Le clavier virtuel dans cette configuration est en effet beaucoup plus confortable : les lettres sont séparées en deux parties et il est très facile de taper du texte avec les deux pouces. Quant à la pliure au milieu, elle se fait très vite oublier, surtout sur fond blanc. Il faut dire que la très bonne luminosité de l’écran y est pour beaucoup.
Écrans : luminosité et couleurs vives au rendez-vous
Pour rappel, le Galaxy Z Fold 3 est doté de deux écrans : un en façade, de 6,2 pouces et un autre de 7,6 pouces. La définition du premier monte à 2268 x 832 pixels et le second à 1768 x 2208 pixels. Les deux écrans sont de type AMOLED et profitent d’un taux de rafraîchissement de 120 Hz. On note aussi la présence d’une compatibilité HDR 10+. Sans surprise avec Samsung et surtout sur les smartphones de la gamme “Galaxy”, l’expérience visuelle est de grande qualité. Par défaut, l’écran est réglé sur un profil “vif”, avec des couleurs “pétantes” et un rendu très lumineux, mais au détriment de la fidélité. Le mode “naturel” semble un peu plus terne, mais affiche une colorimétrie plus fidèle. On profite aussi par défaut d’un taux de rafraîchissement adaptatif, qui va monter à 120 Hz dans l’interface ou sur le web, mais va baisser lors de la consultation d’images ou de vidéo. Vous pouvez par ailleurs désactiver ce mode adaptatif au profit d’un taux de rafraîchissement bloqué à 60 Hz, afin d’économiser un peu de la batterie.
À l’usage, que l’on soit sur l’écran en façade ou en mode tablette, les deux écrans sont d’une clarté et d’une précision irréprochable. Nous avons également fait quelques mesures avec notre sonde sur les deux écrans, avec le profil “Vif” (celui par défaut), qui confirme les bonnes impressions à l’oeil nu : avec une luminosité maximale qui frôle les 600 cd/m2 (590 cd/m2 pour le petit, 585 cd/m2 pour le grand), le contraste “infini” de l’OLED, mais un Delta E un poil élevé (3,5 sur le petit, 4,5 sur le grand), on se retrouve face à deux écrans lumineux, vifs, parfaitement contrastés, mais aux couleurs un peu exagérées, bien que la température relevée à 6900K pour les deux écrans reste assez proche de la norme à 6500K. Bref, c’est très beau, ça flatte la rétine, mais ce n’est pas totalement équilibré.
Performances : une puce Snapdragon 888 qui assure
Pour son nouveau smartphone pliable, Samsung a décidé de ne pas faire de concession et intègre ce qui se fait de plus récent , ou presque, en matière de composant. La puce Snapdragon 888 de Qualcomm, par exemple, est sortie au début de l’année et n’est dépassée que par le Snapdragon 888 Plus annoncé fin juin. On y trouve également 12 Go de RAM, 256 ou 512 Go de stockage (sans possibilité d’extension via une carte microSD), une compatibilité 5G, WiFi 6e et Bluetooth 5.2. Une fiche technique qui fait honneur à son positionnement haut de gamme.
À l’usage - et sans surprise -, le Galaxy Z Fold 3 se montre d’une fluidité à toute épreuve. Passer d’une application à une autre est quasi instantané et l’impression de fluidité est maximisée par le taux de rafraîchissement de 120 Hz, et ce quel que soit l’écran que l’on utilise. Bon point également : la réplication du contenu d’un écran sur l’autre lorsque l’on ferme ou ouvre l’appareil. Celle-ci est instantanée et permet de passer d’un format long et étroit à quelque chose de beaucoup plus ample, et ce sans aucune saccade. Elle n’est cependant pas automatique et doit être paramétrée en fonction de l’application.
Autre fonction intéressante intrinsèquement liée au grand écran : la facilité d’affichage de plusieurs fenêtres et applications. Un glissement du doigt depuis le bord droit permet de choisir une autre application et de la positionner où on le souhaite sur l’écran. Vous pouvez mettre une vidéo YouTube en bas, une page web en haut à gauche et votre flux Twitter à droite, par exemple. En pratique, on aura surtout tendance à afficher deux applications côte à côte, l’écran n’étant pas assez grand pour plus. Mais, là encore, la fonction marche merveilleusement bien et la réactivité est immédiate.
Côté jeu vidéo, le Z Fold 3 n’aura aucun souci pour faire tourner les jeux en 3D les plus gourmands, grâce à la puce graphique Adreno 660. Il n’y a guère que Genshin Impact qui aura du mal à être totalement fluide au niveau de détails maximum, mais c’est une constante sur tous les smartphones avec ce jeu. Et surtout, le format grand écran est particulièrement agréable et s'adapte bien aux jeux fonctionnant avec des contrôles virtuels. L’inverse est également vrai pour des match-3, qui seront surtout jouables avec l’écran externe, ou alors à deux mains avec le smartphone ouvert.
Photo : Très satisfaisant, mais on aurait aimé plus
Le Galaxy Z Fold 3 propose trois capteurs de 12 mégapixels à l’arrière (capteur principal, ultra grand-angle et téléobjectif), un capteur frontal sur l’écran externe, de 10 mégapixels, et un dernier capteur de 4 mégapixels sous le grand écran. Ce dernier reste trop limité pour faire des photos/selfies de qualité, mais fera l’affaire pour des appels vidéo. Il a cependant le mérite d’être quasi invisible.
Pour le reste, nous sommes face à un très bon appareil photo, qui peine toutefois à se hisser au niveau des meilleurs smartphones dans cette catégorie. La qualité des clichés sera un peu moins bonne que sur un Galaxy S21, par exemple, mais on reste tout de même dans le haut du panier. Par défaut, un optimiseur de scène est activé, qui va appliquer automatiquement un traitement logiciel en fonction de la scène. Des photos de jour en plein soleil, avec de belles couleurs seront par exemple encore plus mises en avant et rendent particulièrement bien sur les écrans très lumineux du Fold 3. Le mode portrait fait également très bien son travail en appliquant un arrière-plan flou (l’effet “Bokeh”) assez subtil et réaliste.
Le mode nuit est quant à lui plutôt efficace, parfois même trop et peut avoir tendance à sur-éclairer une scène, à tel point que l’on a parfois l’impression d’être en plein jour.
Enfin, la captation vidéo est impeccable, avec une bonne stabilisation et la possibilité de filmer jusqu’en 4K à 60 images par seconde.
Autonomie : Difficile de dépasser la journée
Mettons tout de suite les pieds dans le plat : l’autonomie n’est pas le point fort du Galaxy Z Fold 3, mais ce n’est pas vraiment surprenant étant donné son format et sa proposition. Rappelons qu’il intègre une batterie de 4400 mAh, mais doit être capable d’alimenter deux écrans (certes pas en même temps), dont un proche de celui d’une petite tablette. Si vous l’utilisez ouvert durant la majorité de la journée, il sera difficile de tenir une journée complète et une soirée, car vous risquez de vous retrouver à court de batterie vers 18 ou 19h. Dans le cas d’un usage plus hybride, avec davantage d’utilisation de l’écran externe, vous allez pouvoir tenir jusqu’au coucher, mais il faudra clairement recharger l’appareil avant de dormir. En parlant de recharge, précisons que seul un câble USB-C est fourni dans la boîte du Galaxy Z Fold 3, mais que le smartphone supporte les chargeurs jusqu’à 25 watts. Cela reste assez faible et il faudra compter une grosse heure pour une recharge complète.
Conclusion
Points forts
- L’aspect “hybride” smartphone/tablette, très séduisant
- Deux écrans de très belle qualité
- De la puissance à revendre
- Excellent niveau de finition
- Désormais étanche
- L’aspect “hybride” smartphone/tablette, très séduisant
Points faibles
- Encore lourd et assez encombrant
- L’autonomie un peu juste
- Il manque une vraie recharge rapide
- Appareil photo de bonne qualité, mais pas au niveau des meilleurs
- Pas de rangement pour le stylet
Note de la rédaction
Le Galaxy Z Fold 3, à l’heure actuelle, le meilleur smartphone à écran pliant du marché. Samsung est certes quasi seul sur ce créneau, mais il faut avouer que la marque coréenne maîtrise désormais très bien sa recette et cette troisième version semble enfin arriver à maturité. Tout à fait utilisable en temps que smartphone “classique”, avec toutefois un encombrement et un poids assez important, le Z Fold 3 trouve tout son intérêt déplié, puisque nous avons alors affaire à une vraie petite tablette luxueuse et extrêmement agréable à utiliser. Il reste encore cependant quelques points d’améliorations pour atteindre la note ultime : une meilleure autonomie, la possibilité d’y ranger un stylet ou encore une partie photo à même de concurrencer les ténors du marché. Mais la proposition du Galaxy Z Fold 3 reste très séduisante et l’on se réjouit de voir enfin, notre rapport au smartphone se renouveler.