Je viens de rattraper mon retard, c’est toujours aussi bon
Très hâte de voir la suite, et j’adore les génériques
Merci pour vos retours sur les génériques, ça fait plaisir !
J'dois avouer préférer aussi celui d'Hyrule, c'est notamment celui-ci qui m'a demandé le plus de temps/travail, à cause de sa longueur !
Quant au chapitre 66, il est bientôt fini et sortira au plus tôt demain midi !
Chapitre 66 :
A l’aube de cette nouvelle journée, Hyrule s’était plongée dans un calme oppressant. Les rues de la citadelle étaient désertes pour la plupart et le silence qui y régnait n’était brisé que par des habitants se précipitant sur la Grand-Place.
Observant les rares allées et venues des retardataires en contrebas depuis l’étage de l’auberge, Cloud, assis dans une simple chaise en bois, ouvrait les rideaux de temps en temps, pas spécialement stressé quant à la tournure que pourrait prendre ce jour si important. Et pourtant, il y avait de quoi ! Cloud était volontairement resté à l’auberge, alors même qu’il était tout à fait probable que Falcon eût envoyé quelques uns de ses hommes via le tunnel souterrain mais la malle qui recouvrait l’entrée avait été remplie à ras bord d’accessoires en tout genre, rendant impossible l’ouverture de la trappe.
A vrai dire, son attention était davantage portée sur Shigure qui dormait paisiblement dans son berceau, juste là. Cloud se trouvait dans la chambre d’Azura et veillait sur ce nourrisson qui paraissait toujours sage ; plus il le regardait, plus il y voyait les traits de sa mère. Outre ses quelques cheveux bleu turquoise sur le sommet de son crâne et ses yeux –lorsqu’il les ouvrait- d’un jaune de la même teinte que le soleil crépusculaire, Shigure ressemblait surtout à Azura pour l’impassibilité qu’il laissait transparaître, même à un aussi jeune âge.
Cloud se pencha davantage sur son berceau et se surprit à esquisser un sourire. Il s’imagina cette même scène, aux côtés de Lucina, veillant sur leur futur enfant à naître d’ici quelques mois. La situation était peut-être catastrophique et pouvait potentiellement s’aggraver aujourd’hui même, mais il était nécessaire de penser à un avenir radieux. Fonder une famille n’avait jamais fait partie de ses plans de vie, lui qui était anciennement mercenaire. Pourtant, Cloud allait bientôt devenir père et c’était là un sentiment indescriptible.
Soudain, un fracas assourdissant perça sa bulle de bonheur. Ce n’était autre que Claude qui venait de débarquer dans la pièce et qui, sans la moindre gêne, s’affala dans le lit d’Azura.
- Ces danseuses n’ont d’yeux que pour moi, c’en est épuisant, soupira-t-il en baillant en même temps.
Décontenancé, Cloud le regarda longtemps, se demandant si l’homme qui se tenait devant lui était bel et bien un noble pour avoir de telles manières et pour entrer de la sorte sans penser au bébé qui dormait là ; fort heureusement, cette interruption éclair n’avait pas réveillé Shigure.
Claude quant à lui, toujours étendu de tout son long dans le lit, fixa le plafond avec insistance.
- Est-ce la peur qui les rend aussi collantes avec moi ? S’interrogea-t-il en se tapotant le menton. Mais l’auberge ne court aucun danger. Ou bien est-ce ma beauté mémorable ou ma personnalité légendaire ? Que sais-je ? Elles proclament à tue-tête : « Claude, restez avec nous, protégez-nous ! », ce à quoi j’ai envie de leur répondre : « Mesdemoiselles, vous ne m’intéressez aucunement et cette auberge est un lieu sûr. »
Le noble ne cessa de déblatérer, entamant un long monologue. Il ne semblait absolument pas inquiet quant à ce qu’il se passerait d’ici quelques minutes au cœur de la citadelle. Enfin, son regard s’attarda sur l’infirme.
- Cloud, n’envisagez pas une seule seconde de me faire des avances vous aussi ! Un peu de bon sens enfin, je suis un homme marié ! Plaisanta-t-il tout en gardant son sérieux.
Cloud était désorienté, littéralement. Embarrassé et amusé à la fois, il regarda partout dans la chambre avant d’observer de nouveau Shigure, comme si ce bébé pouvait le sauver de l’excentricité de son allié.
Vraisemblablement très en forme en cette matinée de rébellion, Claude se précipita hors du lit sur lequel il venait tout juste de s’allonger pour s’adosser contre le mur où il put apercevoir Shigure qui dormait toujours, miraculeusement.
- Ce n’est pas dans nos projets pour le moment, avoir un enfant je veux dire, l’informa-t-il en parlant assez vite. Mais pourquoi pas dans un futur plus ou moins éloigné ? Pensez-vous que nous ferions de bons parents Kamui et moi ? Hein ?
Claude ne laissa même pas le temps à son interlocuteur de répondre qu’il se jeta sur un panier de fruits qui était posé là pour y prendre une pomme qu’il croqua à pleines dents. Cet interlude laissa le temps à Cloud de s’exprimer, enfin.
- Vous débordez d’énergie, remarqua-t-il sans trop de difficulté. Ne ressentez-vous ni stress ni angoisse ?
- Pas du tout, répondit-Claude entre deux crocs. Je suis persuadé que nous allons gagner. J’en suis même si convaincu que nous pourrions faire un pari, vous et moi, qu’en dîtes-vous ?
L’attitude de Claude aurait pu en déstabiliser plus d’un et même si Cloud en fut le premier surpris, il était rassuré de voir que ce n’était pas là de la naïveté de sa part, mais une positivité remarquable.
- A vrai dire, je pense comme vous, déclara-Cloud posément en jetant un coup d’œil à l’extérieur. Je partage votre optimisme.
- Inutile de parier dans ce cas ! S’exclama l’archer, un peu déçu. La confiance que vous portez à la reine est exemplaire ; votre amour n’en est que plus beau !
Claude était réputé pour être un plaisantin infatigable qui usait beaucoup trop d’ironie et de sarcasme mais en l’occurrence, il était sincère. Cloud, quant à lui, esquissa ce même sourire apaisé qui ne le quittait pas. Il se mit à penser à Lucina, cachée dans la foule à cet instant précis.
- Oui bien sûr, concéda-t-il, pensif. Mais ma certitude de gagner cette bataille va au-delà des sentiments que je lui porte.
- Que voulez-vous dire ?
C’était une question assez soudaine ; Claude l’avait posée de manière brutale et rapide. Son entrain naturel s’était vite estompé. Perspicace, il avait vite compris que cette conversation, banale en apparence, cachait bien des secrets. Cloud finit par le regarder de nouveau, ne remarquant pas forcément le changement d’attitude du noble.
- Disons … Qu’il s’agit de mon instinct, conclut-il d’un léger hochement de tête.
Cette réponse ne satisfit pas Claude, qui, en bon comédien, tâcha de ne pas montrer sa déception tout comme son inquiétude. Il n’ajouta rien davantage et préféra enterrer cette discussion énigmatique.
Les deux hommes, pourtant alliés, semblaient avoir beaucoup de choses à cacher ; des choses qu’ils n’étaient pas prêts de dévoiler. Mais à ce jeu là, Claude était bien plus fort, puisqu’il était le seul à ressentir ce début de tension. Cependant, le noble n’était clairement pas en position de force. Il tourna des talons et rouvrit la porte de la chambre.
- Je m’en vais veiller sur ces demoiselles … Le devoir m’appelle ! S’écria-t-il sur le ton de la plaisanterie parfaitement fausse.
Cloud demeura dans la pièce tandis que Claude s’empressa de refermer derrière lui. La main sur la poignée de la porte déjà fermée, les gouttes de sueur perlant sur son front et son cœur battant de plus en plus vite dans sa poitrine, le noble de Leicester semblait en proie à une panique qui ne le caractérisait pas. La seconde d’après, il traversa le couloir à grandes enjambées, descendit les escaliers à la hâte, parcourut le rez-de-chaussée de l’auberge en évitant soigneusement les danseuses qui étaient pour la plupart attablées au bar et termina sa route devant la loge privée d’Azura qui, heureusement, n’était pas fermée à clef. Claude y pénétra discrètement, à l’abri des regards puis il scruta la petite pièce.
- Le coffre … Le tapis …
Ses alliés de la Rébellion lui avaient parlé du tunnel souterrain qui reliait l’auberge au château. Alors, Claude déplaça le coffre d’accessoires extrêmement lourd de quelques mètres et souleva le luxueux tapis pour y découvrir une trappe qu’il ouvrit sans hésitation.
- Je dois me dépêcher, murmura-t-il en s’engouffrant dans le tunnel.
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Le pont-levis du château d’Hyrule s’ouvrit lentement dans un vrombissement mécanique assez déplaisant. Il n’avait pas été fermé depuis très longtemps, mais depuis le coup d’Etat orchestré par Falcon, l’autoproclamé roi de ces terres avait sécurisé l’accès à sa demeure.
Une fois le pont-levis abaissé, Falcon ouvrit la marche, faisant face au soleil levant. Tifa était à ses côtés, comme d’habitude. Derrière eux se trouvaient sa quarantaine d’hommes de main, alignés en rang, deux par deux et armés d’épées et de lances. Enfin, les prisonniers qui n’allaient pas tarder à être exécutés, étaient tout au bout de cette chaîne humaine, fermement retenus par les pions de Falcon ; à quoi bon ? Philadelphia et Layton ne pouvaient pas riposter ou tenter quoique ce fût, ils étaient bien trop fatigués, moralement pour la première et physiquement pour le second.
Falcon entreprit de descendre le long sentier menant jusqu’à la citadelle. Étonnamment calme, il fixa l’horizon tout en veillant de temps à temps à scruter autour de lui. Il devait être prudent, il le savait. D’ailleurs, il avait décidé de ne pas envoyer quelques uns de ses hommes dans le tunnel menant à l’auberge car il savait que la trappe de sortie serait probablement condamnée ; il avait toutefois placé deux personnes au sein du château, au cas où son ennemie, Lucina, aurait envoyé ses alliés depuis l’auberge.
L’ancien conseiller véreux tenta tant bien que mal de ne penser qu’aux possibles exécutions qui allaient se dérouler dans une poignée de minutes seulement. Ces derniers jours, Falcon avait été distrait par des pensées contradictoires et l’annonce de la mort des parents de sa prisonnière l’avait remué plus qu’il ne l’aurait cru. Serait-il capable d’assassiner Philadelphia si les choses tournaient mal ?
- Nerveux ? Lui demanda soudainement Tifa en replaçant ses longs cheveux noirs que le vent fit tournoyer.
Falcon, muet comme une tombe, ne répondit pas et se contenta de marcher jusqu’à l’entrée de la citadelle. Tifa qui le connaissait bien, analysa son silence avec justesse : il était bel et bien nerveux.
- Cela ne te ressemble pas, conclut-elle sans la moindre once de jugement ni critique.
- Avançons.
Captain Falcon, Tifa et ses hommes pénétrèrent enfin au sein de la citadelle et ils ne tardèrent pas à arriver à la Grand Place où une marée humaine s’était réunie : presque l’entièreté de la population d’Hyrule se trouvait ici. Il y régna un silence de cathédrale, personne n’osa parler et bien évidemment, face à la terreur qu’inspirait Falcon et ses hommes, tout le monde les laissa passer.
Ils contournèrent la statue de Gardevoir qui trônait au milieu de la place puis arrivèrent enfin à l’échafaud qui avait été construit pour l’occasion. C’était quelque chose de très simple et rudimentaire : il s’agissait d’une petite estrade en bois de chêne par laquelle on accédait via un escalier. De nouveau, Falcon ouvrit la marche et monta en premier. Tifa quant à elle, ordonna à quatre hommes de le rejoindre sur l’échafaud avec les prisonniers.
Désormais à genoux, Hershel Layton contempla la foule. Il y reconnut bon nombre de citoyens qu’il avait aidés au cours de sa vie mais il ne vit aucun de ses collègues, tous assassinés par Falcon ; tous sauf un. Son apprenti, Joker, avait réchappé à ce massacre, il était certainement là, quelque part, caché, attendant le moment opportun pour attaquer. Layton avait foi en Joker comme il avait foi en la reine et grâce à cela, il n’avait pas perdu espoir lors de son incarcération, contrairement à Philadelphia.
L’entraîneuse, tête baissée et yeux rivés vers le sol, était dépitée. Après avoir appris le décès soudain de ses parents, elle s’était plongée dans un profond mutisme. Le plus dur pour Phila était qu’elle avait parfaitement conscience de la véracité de cette annonce. Ses parents étaient morts et ils ne reviendraient pas. Elle avait donc abandonné tout espoir de survivre et même de vivre. Aveuglée par sa tristesse, Phila en avait oublié ses amis qui étaient là pour la délivrer.
Falcon, bras croisés, balaya du regard les innombrables Hyliens en contrebas, espérant y croiser des visages familiers, ceux de ses ennemis. Il n’était pas dupe : il savait que Lucina tenterait une offensive, n’importe laquelle. La reine d’Hyrule ne laisserait pas cette exécution se dérouler normalement. De toute manière, Falcon y arriverait-il ? Il secoua la tête comme pour effacer ce doute qui le rongeait depuis plusieurs jours maintenant. Après avoir inspecté une dernière fois la foule, il adressa un regard à un de ses hommes qui lui envoya une hallebarde. Falcon la rattrapa à la volée et la tapa contre le bois de l’échafaud, comme pour réclamer un silence qui était déjà bien installé. Puis, il soliloqua face à cette assemblée.
- Hyliens, votre attention, débuta-t-il d’une voix qui se voulait fédératrice. Je me présente à vous aujourd’hui. Je suis Captain Falcon, ancien membre du Conseil restreint d’Hyrule désormais dissous, représentant du Peuple ; votre représentant. Je suis à l’origine du coup d’Etat. Mes hommes et moi avons assassiné les officiers des affaires internes du royaume et avons pris en otage leur chef, Hershel Layton ici présent, avant de nous rendre au château afin de détrôner l’usurpatrice, Lucina Lowell. Pas un jour ne se passe sans que son père, Chrom, le roi d’Ylisse, gagne du pouvoir et des terres. Il a placé sa jeune sœur, Lissa, à la tête du Royaume Champignon vacant, puis sa fille sur le trône d’Hyrule, le royaume le plus affluent de ces contrées. De quel droit a-t-il fait ça ? Sous prétexte que la reine Zelda n’ait aucune descendance ni parent éloigné et que l’usurpatrice a sauvé le royaume des Ténèbres, cela fait d’elle une reine ? Non. Le pouvoir revient au peuple et donc, à moi.
Falcon, le visage rouge à force de parler fort, brandit sa hallebarde vers la foule d’Hyliens avant de la ramener auprès de lui, et notamment auprès des prisonniers.
- Finie la domination Ylissienne. J’implore donc à la reine Lucina, où qu’elle soit, de se rendre ici et maintenant, de me léguer l’entièreté de ses droits royaux par un décret auquel cas je mettrai un terme à la vie de cet homme, poursuivit-il en désignant l’inspecteur au haut-de-forme. Hershel Layton, figure majeure de l’autorité judiciaire, l’allié de l’usurpatrice. Hyliens, n’êtes-vous pas outragés de savoir que la dirigeante de votre citadelle s’en remet à une tiers personne lorsqu’il s’agit de décisions vous impactant ?
Il y eut peu de vagues dans l’assemblée. Effrayés, les hommes et femmes réunis présents étaient bien trop confus pour réfléchir par eux-mêmes. Cependant, des chuchotements et des murmures se firent entendre ici et là. C’était un début encourageant pour Falcon : pour asseoir son pouvoir, il fallait instaurer des doutes et des remises en questions dans l’esprit de ses sujets. Mais la tâche était ardue : Lucina, en dépit des reproches que pouvaient lui faire Falcon, demeurait extrêmement appréciée par le peuple.
De toute façon, s’attirer les faveurs des Hyliens n’était pas la priorité de Falcon, pas pour le moment. Il cherchait Lucina du regard qui ne se montrait toujours pas. De ce fait, il n’avait plus d’autre choix. Falcon empoigna le bras de Phila et la fit s’avancer d’un mètre ou deux sur l’échafaud avant de pointer son hallebarde sur elle.
- Si la reine refuse de me confronter, je trancherai la tête de son ancienne et vassale et fidèle amie Philadelphia. J’ai déjà ôté la vie de nombreuses personnes et je n’hésiterai pas à recommencer, conclut-il fébrilement comme pour se convaincre lui-même.
- Falcon !
Une voix s’était élevée de la marée humaine. Les Hyliens se retournèrent un à un et se poussèrent tous en même temps pour dévoiler une silhouette encapuchonnée se tenant devant la statue de Gardevoir. L’apparition de la reine Lucina provoqua un grand soulagement dans la foule. Elle était là pour sauver son peuple ; elle ne les laisserait pas tomber.
A une vingtaine de mètres l’un de l’autre, peut-être même plus, Falcon et Lucina s’échangeaient un duel de regard. La bretteuse s’efforça de ne pas s’attarder sur l’état physique de ses deux amis, et tout particulièrement Philadelphia qu’elle savait affaiblie.
Justement, sur l’échafaud, Layton, à l’instar des Hyliens réunis ici, regagna son optimisme qui ne l’avait jamais vraiment quitté. En retrait derrière Phila, il tenta de l’interpeller.
- Regardez ! Chuchota-t-il sans discrétion. La reine ne vous a pas abandonnée. Gardez espoir.
L’entraîneuse l’entendit mais ne l’écouta pas. Sa douleur émotionnelle était si intense que rien ni personne ne pouvait l’aider en ce moment même. Perdre ses parents représentait une peine aussi bien inimaginable qu’incommensurable. Alors, Phila continua de fixer le sol, tête baissée, ne prêtant que très peu d’attention à ce qui se déroulait tout autour d’elle.
Rien ne s’était produit depuis l’intervention surprise de Lucina. Falcon empoigna son hallebarde de plus en plus fort, redoutant la contre-attaque de sa principale ennemie. De son côté, Tifa avait sommé ses hommes de ne pas bouger et de ne rien faire pour l’instant. En bref, la tension était à son paroxysme.
Lucina jeta des coups d’œil à droite et à gauche. Ses alliés étaient cachés : Kamui était adossé contre le mur d’une ruelle adjacente, Joker se trouvait sur les toits des maisons et Azura était juste derrière la statue. Tous attendaient le signal de la reine, mais quel signal ? Qu’allait-faire Lucina ? Elle ne leur avait donné aucune consigne, hormis suivre ses directives le moment venu.
En réalité, Lucina n’avait pas la moindre idée de comment appréhender Falcon. Néanmoins, sa priorité était de faire le moins de victimes possibles mais elle était prête à tuer si sa vie ou celle de ses proches était en danger.
En cette matinée ensoleillée, Hyrule connaissait un des jours les plus marquants de son histoire et Lucina était sur le point d’en écrire les premières lignes. Qu’allait-elle donc faire face à Captain Falcon ?
A) Proposer un duel
B) Entamer un discours
C) Tendre un piège
D) Renoncer au trône
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Voilà !
Nous voilà enfin au jour des exécutions à Hyrule ! Et je crois bien qu'ils s'agisse du tout dernier choix de la fic, qui revient donc à DMK (par MP de préférence!)
J'espère que vous avez apprécié ce chapitre ! Chapitre 68 ... L'action va enfin débuter !
Côté personnel, je vais entamer un travail à 35h dès la rentrée, j'aurais donc encore moins de temps à me consacrer à la fic malheureusement ...
Mais je ne désespère pas, je trouverai mon rythme et continuerai toujours de publier les chapitres ! Mon premier objectif est de sortir le chapitre 67 avant le 1er septembre !
Merci d'avoir lu !
La situation était peut-être catastrophique et pouvait potentiellement s’aggraver aujourd’hui même, mais il était nécessaire de penser à un avenir radieux. Fonder une famille n’avait jamais fait partie de ses plans de vie, lui qui était anciennement mercenaire. Pourtant, Cloud allait bientôt devenir père et c’était là un sentiment indescriptible.
Jsp pourquoi j’ai l’impression que Cloud va mourir...
Les réflexions sur les projets familiaux c'est jamais bon signe.
Qu’allait-elle donc faire face à Captain Falcon ?
A) Proposer un duel
B) Entamer un discours
C) Tendre un piège
D) Renoncer au trône
Je pense que la B) est le meilleur choix. On voit bien que Falcon est en proie au doute, un discours de Lucina pourrait sans doute lui faire entendre raison.
Chapitre 67 :
- Eh bien, je ne m’attendais pas à un accueil aussi froid.
Jeanne, sourcil levé, une main passant dans ses longs cheveux argentés, l’autre tenant son gros livre, attendit avec impatience une réaction des deux Oracles qu’elle rencontrait enfin. Mais elle ne reçut pour réponse qu’un long silence accompagné de regards méfiants.
A une bonne distance de cette mystérieuse femme, Harmonie s’était naturellement placée devant Rex, comme pour le protéger d’une éventuelle attaque. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qui se déroulait ici et maintenant mais elle avait un très mauvais pressentiment. Pressentiment partagé par Rex qui, toujours allongé et emplâtré, se mit sur ses gardes.
- Je n’ai pas confiance en cette dame … Murmura-t-il un peu trop fort.
- Je peux t’entendre, même d’ici, le taquina-Jeanne qui paraissait décontractée.
Alors que le jeune épéiste se figea de peur, Harmonie, quant à elle, fixa le livre que cette inconnue tenait dans sa main ; elle ne l’avait jamais vu auparavant. Perspicace, elle se douta bien que c’était grâce à cet ouvrage que son identité d’Oracle lui était connue.
- Qu’est-ce ? L’interrogea-t-elle, de plus en plus suspicieuse.
- Ceci ? C’est le Livre de la Prophétie mais à en juger par ta question, tu ne sais pas de quoi il s’agit.
Il y avait quelque chose de différent dans l’attitude de Jeanne, elle-même en avait conscience. La reine des Sublimées avait commis l’erreur d’assassiner de sang-froid Marine, l’une des quatre Oracles, pensant que cela allait l’amener à rencontrer Tabuu qui apporterait avec lui le Printemps, annihilant toute forme de vie. Mais ce que ce livre avait omis de préciser, c’était que la Lumière allait de réceptacle en réceptacle, perpétuant un cycle sans fin, du moins, en théorie, car Harmonie avait connaissance de son statut d’ultime Oracle.
“Le Livre de la Prophétie” ; ce nom était bien trop énigmatique et soulevait bien des questions. Harmonie aurait voulu en savoir plus. Elle ne comprenait d’ailleurs toujours pas comment cette Jeanne s’était procuré cet artéfact et surtout qui elle était. Mais elle partagea l’instinct de Rex : la femme qui se tenait devant eux avait une aura ténébreuse. La princesse de l’Arche hésita. Devait-elle obtenir plus d’informations ou bien devait-elle la confronter immédiatement ? Harmonie opta pour la première option tout en ne négligeant pas la deuxième.
- Qu’est-ce ? Répéta l’Oracle, toujours sur la défensive mais d’une voix différente.
C’était difficile à expliquer mais Shulk semblait s’être exprimé. Il était dans l’esprit d’Harmonie sans y être, sans se manifester pleinement. Mais il était là, quelque part, dans un espace hors du temps. Et ce que la princesse de l’Arche ressentit à ce moment précis était une méfiance accentuée : Shulk, où qu’il fût, n’avait aucune idée de ce qu’était “le Livre de la Prophétie”.
Jeanne hésita à son tour. Cette conversation s’éternisait. Durant son périple solitaire, la reine des Sublimées avait longtemps imaginé ce moment précis où elle rencontrerait un nouvel Oracle ; coup de chance pour elle, il y en avait deux ! Cette fois-ci, elle avait le sentiment qu’elle devait se montrer le plus honnête possible si elle voulait accomplir sa quête.
- Je l’ai volé il y a des années à un riche baron. Le Livre de la Prophétie est une histoire qui s’écrit en même temps que l’épopée des Oracles et des Gardiens. Regardez, vous voici, indiqua-t-elle à ses interlocuteurs en leur montrant leurs noms sur une double page. En anéantissant les Oracles, Tabuu, un être céleste et mystique, ferait son apparition et invoquerait le Printemps. Pour être plus explicite, Tabuu deviendrait le dieu d’un nouveau monde qu’il rebâtirait à son image et il aurait à ses côtés ses deux servants … Pour l’éternité.
- L’éternité ? S’étonna-Harmonie, presque dégoûtée. Vous poursuivez une chimère.
- Je n’ai que faire de vivre éternellement, répondit spontanément Jeanne un peu agacée. Ce monde, tel que nous le connaissons, est corrompu. Toutes ces guerres, toute cette … injustice. Je veux être la fondatrice de cette nouvelle ère.
Jeanne s’était convaincue d’être l’une des deux servantes de Tabuu, celle qui étincelait de lumière sous une carapace de ténèbres. L’éternité ne l’intéressait définitivement pas ; en revanche, rebâtir un nouveau monde qui gommerait toutes les erreurs du précédent était là une quête à laquelle elle se joignait volontiers.
Ce discours utopique et assez terrifiant ne parvint pas à convaincre les deux Oracles. Aucun des deux ne semblait adhérer à ce plan saugrenu. Harmonie qui n’avait pas bougé de sa position défensive, continua la conversation avec la même méfiance.
- Et comment comptez-vous vous y prendre ? En mettant fin à nos vies ? Je vous le déconseille, vous n’êtes pas de taille à m’affronter, déclara-t-elle sans aucune arrogance.
- Non, non, détrompe toi, je n’ai pas l’intention de tuer qui que ce soit aujourd’hui, la rassura-Jeanne en riant légèrement. Le passé m’a prouvé qu’assassiner un Oracle n’était pas la solution.
- Tu n’es pas une bonne personne.
C’était Rex. Il n’y avait plus aucun sourire sur son visage. Il n’était ni effrayé, ni en colère. Le jeune adolescent tenta de se relever malgré son plâtre. Grâce à une force insoupçonnée, il réussit à se mettre sur ses deux jambes, sans l’aide d’Harmonie qui, par réflexe, avait commencé à se diriger vers lui. Après quoi, il posa sur Jeanne un regard inhabituel qui ne le caractérisait pas forcément. Rex semblait avoir mûri.
- Pars à présent.
Au même moment, Jeanne referma violemment le Livre de la Prophétie qui claqua dans un écho assourdissant. Elle le rangea dans sa sacoche. La reine des Sublimées n’aimait pas recevoir d’ordres, le ton qu’employait l’Oracle lui déplaisait fortement. Elle exprima alors un petit rire malsain.
- Allons, nous pouvons discuter calmement !
La seconde d’après, elle prit son pistolet à une vitesse fulgurante et aurait pu tirer dans sa direction si Harmonie n’avait pas été plus réactive que son adversaire. En effectuant un mouvement avec son bras en le tendant devant elle avant de le lever en l’air, l’élémentaliste de l’Air avait dévié le tir de Jeanne qui disparut dans le ciel. La multitude d’oiseaux perchés dans les séquoias s’envolèrent dans un même battement d’aile.
Jeanne n’avait plus le contrôle sur son corps ; Harmonie, grâce au pouvoir de l’Esprit, avait désormais l’ascendant. L’Oracle la fit justement léviter du sol et la ramena vers elle très rapidement, sans que Jeanne ne pût faire quoique ce soit : malgré la frénésie des événements, la Sublimée reconnut la grande supériorité de son opposante. Une fois face à face, Harmonie plaça son pouce sur le front de Jeanne, en plein milieu. C’était une pression assez forte mais peu douloureuse. L’instant d’après, Jeanne ferma les yeux et atterrit les deux pieds au sol où elle se tint toute droite. Elle avait rarement été aussi faible face à un adversaire ; en l’occurrence, elle était déjà hors d’état de nuire.
Instinctivement, Harmonie accourut vers Rex qui se rallongea tranquillement le long de l’arbre, un peu surpris par ce qui venait de se passer.
- Tout va bien ? Rien de cassé ?
- Hormis ma jambe, non … Plaisanta-Rex déjà un peu plus détendu. Attends … Tu lui as fait quoi au juste ? Elle … Dort ?
- Non. Disons que je suis parvenue à manipuler son esprit. En ce moment même, elle assiste à une réalité qui n’est pas la nôtre. Elle doit sûrement s’imaginer qu’elle nous affronte …
- Trop classe !
Harmonie esquissa un sourire sincère. L’enthousiasme de Rex faisait plaisir à voir. Mais quelque chose semblait la tracassait. L’interruption inattendue de Jeanne représentait un nouvel obstacle. La princesse de l’Arche réfléchit à toute vitesse. Alternativement, elle fixa le ciel crépusculaire qui commençait à s’assombrir, le corps parfaitement droit de Jeanne et la jambe emplâtrée de Rex. Une voix lointaine, difficilement distincte, émergea dans son esprit ; des mots qui n’étaient pas les siens lui apparurent mystérieusement : “Va la retrouver.” Shulk s’était de nouveau exprimé.
Harmonie dut prendre une décision difficile. Elle apporta à son otage mais ami, son épée qu’elle plaça entre ses mains.
- J’ignore combien de temps elle restera ainsi, se précipita-t-elle de dire en se relevant. Tu sauras défendre ?
- O-Oui ! Mais … Où vas-tu ?
- Je m’en vais chercher Robin sur l’Arche. Il est temps d’accélérer les choses.
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L’île esseulée de l’Arche, perdue au beau milieu d’un océan sans fin, était illuminée par les rayons de la pleine lune qui se reflétaient dans l’eau. Ici, la nuit était calme et paisible. Il n’y avait pas plus idyllique comme cadre de vie. Cependant, même si les habitants appréciaient le bruit des rares vagues, tous ne désiraient qu’une seule chose : regagner les cieux.
Après s’être baladée dans le palais royal, Robin poursuivit son chemin dans les jardins qu’elle n’avait pas encore eu la chance de visiter. L’Oracle s’était réveillée la veille et elle avait profité de ces dernières vingt-quatre heures pour se reposer. Son dos brûlé, désormais cicatrisé, la faisait toujours souffrir, mais elle était parvenue à ignorer la douleur. De toute façon, Robin avait connu pire. Son statut de borgne l’avait aidée à relativiser.
Robin traversa les jardins, naturellement divisés en sections par des courants d’eau. En ce lieu, la verdure et la pierre ne faisaient qu’un. L’Oracle se dirigea ensuite vers un kiosque non loin de là. A en juger par la disposition du bois et des ronces, cet abri de grande taille devait avoir été construit par des élémentalistes de la Terre. Robin gravit les escaliers et y découvrit une silhouette familière, penchée sur la rambarde. Sa grande carrure, sa toge atypique et ses longs cheveux blancs étaient reconnaissables entre mille : le roi de l’Arche, Garoa, profitait lui aussi du temps clément pour s’accorder une balade. Robin se plaça à ses côtés, les coudes posés sur la rambarde.
- Bonsoir, le salua-poliment Robin en contemplant l’océan à perte de vue. Je ne vous dérange pas ?
- Aucunement, répondit-il mollement, de grosses poches sous les yeux.
- Vous avez l’air exténué …
- Oui, en effet … Reconnut le roi vraisemblablement très embarrassé. J’ai veillé au chevet de ma femme toute la nuit et toute la journée durant ; votre ami Lucario me remplace actuellement. Je sais qu’elle retrouvera la santé très rapidement, mais je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour elle …
Sans l’admettre de vive voix, Robin admit qu’il s’agissait là d’une belle preuve d’amour. Elle pensa alors à Roy qui, en réalité, avait fait exactement la même chose. A son tour gênée, elle le chassa de ses pensées pour se reconcentrer sur le moment présent. Elle observa d’un seul œil la quiétude de l’eau en silence, aux côtés de Garoa.
Le roi, s’il avait été plus bavard et moins fatigué, aurait probablement raconté à son interlocutrice, sa rencontre avec Vi’Qi. Cinq à six années s’étaient écoulées depuis le décès d’Adelais pour que Garoa s’autorisât à retrouver le bonheur, en la compagnie de la femme-corbeau qui n’était qu’une citoyenne lambda auparavant. Heureusement, l’arrivée de Vi’Qi dans ce noyau familial s’est fait sans accroc ; les enfants, adolescents à cette époque, étaient assez matures pour ne pas en vouloir à leur père pour ce second mariage. Et depuis, sans aucun doute, Garoa était heureux et c’était grâce à Vi’Qi.
De son côté, Robin songea alors à ce que lui avait raconté Lucario, de tout ce que ses amis avaient fait durant sa convalescence. Mac et Pyra, soutenus par Daisy et Tara, s’entraînaient du matin au soir à peaufiner leurs pouvoirs élémentaires, principalement épaulés de Krystal et Höz. Roy avait principalement passé tout son temps à veiller sur elle, souvent relayé par Fox et Link. Enfin, Falco, solitaire dans l’âme, vaquait à ses occupations. Robin les avait tous revus hier et aujourd’hui même. Tout le monde allait bien et en tant que cheffe de ce grand groupe, cela la rassurait. Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher de penser à Shulk qu’elle croyait tragiquement perdu dans la bataille même si ce n’était pas tout à fait cela.
- Il régnera toujours entre nous un profond malaise pour ce que ma fille a fait à votre ami, déclara soudainement Garoa la tête baissée. Et ce que je vais vous dire ne fera qu’accentuer ce sentiment pesant mais … Ma fille n’est pas une meurtrière, accident ou non. Me pensez-vous idiot ou aveugle si je suis convaincu qu’elle ne l’a pas tué ?
Robin ne souhaita pas lui répondre, non pas qu’elle était en désaccord avec lui, ni même d’accord, mais elle n’avait pas d’avis. Les quêtes entremêlées d’Utopia et de l’Arche lui avaient déjà prouvé que rien n’était laissé au hasard. Alors, peut-être Shulk n’était-il pas mort ? Peut-être avait-il prévu de mourir ? Robin touchait la vérité du doigt.
Après un long silence au cours duquel Garoa contempla l’océan sans la moindre émotion dans son regard, celui-ci se tourna vers Robin.
- Parfois, j’ai le sentiment que mes sujets me méprisent, pas viscéralement, certes, mais je vois bien que personne n’est pleinement satisfait de cette vie. Posséder un trône et diriger un peuple … Cela s’apprend.
L’Oracle prit en considération les paroles du roi Garoa qui firent écho à sa propre expérience. Elle s’était plu à gouverner le petit village de la Montagne tout comme elle appréciait être la cheffe de ce groupe, mais son statut soudain de co-reine d’Hyrule, pour le peu de temps qu’elle avait passé là-bas, ne lui avait jamais vraiment sied. D’ailleurs, grâce à Falco, Robin et ses amis avaient eu des nouvelles de Lucina ; le décès de Zelcher représentait une nouvelle blessure supplémentaire, aussi bien pour elle que pour Link. De plus, Robin était inquiète pour Lucina qui menait une lutte sans merci au sein d’Hyrule.
- S’il arrivait quelque chose à mon amie, ce serait à moi de m’occuper de mon royaume, lança-t-elle, pensive. « Mon royaume » … Quelle étrange appellation. Je n’ai pas l’impression qu’il m’appartienne tout comme j’ai l’impression d’être une étrangère aux yeux des Hyliens. Je ne pense pas mériter le trône que l’on m’a offert.
- Permettez-moi d’en douter, rétorqua-Garoa soudainement très sérieux. Je crois comprendre que le fait de devoir diriger un très grand royaume vous effraie, ai-je raison ?
- J’imagine, oui …
- Robin, je vous connais depuis peu, mais l’admiration que vous inspirez à vos proches et à tous ceux que vous rencontrez est réelle. Vous semblez forte et courageuse, deux qualités qui sont essentielles pour gouverner mais vous possédez surtout l’essentiel : un sens irréprochable de l’altruisme. Et c’est ce qui fait de vous une bonne dirigeante.
Robin mit un certain temps à réaliser qu’elle était profondément touchée par les mots du Garoa. Elle ne s’était jamais considérée comme altruiste et d’ailleurs, en y repensant, elle n’avait pas prêté main forte à Ness lorsqu’il était venu lui demander de l’aide et ce n’était là qu’un exemple parmi tant d’autres. Pourtant, au contact de ses amis et en poursuivant cette longue quête, Robin avait découvert un versant de sa personnalité plus humain. Elle était devenue une meilleure personne. Ses doutes se dissipèrent comme de la poussière balayée par le vent. Robin avait désormais la certitude qu’elle était une extraordinaire leadeuse tout à fait capable de diriger aussi bien un petit village de guerriers qu’un gigantesque royaume.
- En un sens, vous venez de faire preuve d’altruisme vous aussi, remarqua-Robin, amusée. Vous êtes un bon dirigeant.
- Père.
Alors même que le roi Garoa esquissa un sourire, presque ému par les sincères compliments de Robin, une nouvelle personne fit irruption dans le kiosque. C’était Höz qui, dans un premier temps, se tenait à une bonne distance. Robin ne l’avait pas beaucoup aperçu depuis son arrivée sur l’Arche puisque le prince était occupé à entraîner Mac et Pyra aux pouvoirs élémentaires et que, concrètement pour Robin, aujourd’hui avait été sa toute première journée ici. Il lui donna une très bonne impression : Höz semblait être la copie conforme de son père à son âge.
Le prince devenu statue quelques instants, serra les poings, prit une grande respiration et s’avança d’un pas déterminé.
- Pardonnez-moi de vous interrompre, j’ai à vous parler, déclara-t-il comme s’il avait répété cela depuis plusieurs minutes déjà. C’est au sujet d’Harmonie.
- Je t’écoute.
Robin, désormais spectatrice, assista à une scène aussi bien pesante qu’embarrassante. Il régnait entre le père et le fils un certain malaise, profondément ancré dans leur relation. L’Oracle se douta bien que leur héritage et leur famille brisée puis recomposée étaient certainement deux facteurs à ce mal-être mais il y avait autre chose.
Enfant, Höz était un enfant très turbulent ; difficile à croire aujourd’hui. Il était si insupportable qu’il s’était forgé une mauvaise réputation auprès de ses sujets qui préféraient sa douce petite sœur à lui. Mais suite au décès d’Adelais, sa mère, les rôles s’étaient inversés. Harmonie avait peu à peu pris ses distances avec autrui tandis que le petit garçon qu’était Höz s’était assagi ou plutôt renfermé sur lui-même pour se forger une image de prince parfait. Ce n’était pas vraiment un masque : Höz était véritablement devenu un jeune homme exemplaire. Mais sa belle évolution, notamment marquée par une perte douloureuse dont il ne s’en était jamais vraiment remis, cachait également une culpabilité qui le rongeait un peu plus chaque jour. Höz n’était jamais parvenu à maîtriser l’Esprit contrairement aux membres de sa famille. C’était une honte pour le jeune prince qui avait le sentiment de décevoir son paternel.
Garoa, quant à lui, avait très tôt ressenti ce malaise entre eux sans avoir la force ni le courage de le dire avec des mots. L’amour qu’il portait pour ses enfants était incommensurable mais il avait du mal à le montrer. Il y était plus facilement parvenu avec Harmonie, notamment car le pouvoir de l’Esprit représentait un point commun entre eux. Quant Shun était né, issu de son second mariage avec Vi’Qi, le roi n’avait éprouvé aucune difficulté à exprimer tout son amour pour ce nourrisson. Mais pour Höz, les choses étaient tout de suite plus compliquées. Inconsciemment, Garoa, assez âgé bien qu’en bon état de santé, plaçait beaucoup de responsabilité en son fils aîné qui lui succéderait. Mais le prochain roi de l’Arche était-il apte à gouverner s’il ne maîtrisait pas l’essence même de son pouvoir élémentaire ?
Face à face, sous ce kiosque, Garoa et Höz ne savaient pas quoi se dire. Ils auraient certainement bon nombre de problèmes à régler par la suite mais la priorité était Harmonie. Höz souhaitait venir en aide à sa petite sœur. Enfin, il prit son courage à deux mains et s’exprima après ce qui lui avait semblé une éternité.
- Ne cherchons pas à ramener Harmonie sur l’Arche, aidons-la à accomplir son objectif, notre objectif ! S’exclama-t-il maladroitement.
- Fils …
- Voilà maintenant un an qu’elle a quitté l’île pour entamer un périple solitaire, parfois dangereux mais jamais Harmonie n’a baissé les bras, poursuivit-Höz avec beaucoup d’assurance. Récupérer le cristal … Tutoyer les nuages à nouveau … C’est ce que Mère aurait voulu.
L’évocation d’Adelais provoqua un chamboulement émotionnel presque physique, comme si le simple fait de prononcer son nom était tabou. Mais Garoa, frappé par le courage dont venait de faire preuve Höz et de la confiance qu’il inspirait, se surprit à avancer de quelques pas pour finalement prendre son fils dans ses bras. Après une étreinte surréelle qui arracha quelques larmes aux deux hommes de la famille, Garoa s’éclaircit la gorge.
- J’ai refusé d’écouter mon peuple, j’ai refusé d’écouter Adelais et enfin, j’ai refusé d’écouter ma fille, lista-t-il profondément meurtri. L’Arche flotte au beau milieu de l’eau depuis six millénaires. Sa place se trouve non pas en mer mais dans les cieux.
Un éclatant sourire apparut sur le visage d’Höz qui pour la première fois depuis longtemps, si ce n’était pas la première fois tout court, apercevait le début d’un lien entre Garoa et lui. Mais il se trompait : ce lien père-fils avait toujours été là, il avait juste mis du temps à se dévoiler.
Höz et Garoa adressèrent un regard plein de sympathie envers Robin, comme si sa simple présence leur avait permis de régler ce malaise persistant. Puis, ils quittèrent les lieux, côte à côte, commençant déjà à discuter de choses encore plus sérieuses comme la question de la succession au trône.
Robin, désormais seule, médita un instant sur cette réconciliation et notamment sur les derniers mots de Garoa. Le roi avait clairement sous-entendu vouloir de l’aide de la part de l’Oracle et son groupe, mais il n’avait pas osé, de peur de paraître malpoli. Robin considéra cette question en observant l’horizon. Elle n’oublia pas qu’Harmonie avait tué Shulk, du moins le pensait-elle. Prêter main forte à une prétendue meurtrière la dérangeait beaucoup. De plus, Robin était stupéfaite par la notion de famille qui défiait toutes convictions morales ; Garoa, aveuglé par sa tristesse, était désespéré de revoir sa fille, qu’importe ce qu’elle avait pu faire durant cette année d’absence.
L’Oracle allait devoir se pencher davantage sur la question car elle devait poursuivre la quête d’Utopia qui était intimement liée à celle de l’Arche. Robin réalisa que depuis son départ d’Hyrule, l’objectif de son groupe était flou. Ils étaient partis traquer la cinquième servante des Ténèbres, au service de Game & Watch, lui-même au service du professeur Saule. Cela faisait-il de Saule leur ennemi à abattre ? Était-il seulement au courant de ce qu’il s’était passé sur leur île voisine, six mille ans auparavant ? Y’avait-il un rapport entre le professeur Saule et l’Arche ? A l’apogée de leur aventure, qui allait se présenter devant eux en tant qu’ultime antagoniste ? Robin, lucide bien que perdue, n’imagina pas Saule remplir ce rôle.
- Et si depuis le début, le véritable objectif des Oracles et des Gardiens était d’accompagner Harmonie et de l’aider à réparer l’injustice que son peuple a subi il y a six millénaires …
- Robin.
Perdue dans ses pensées, Robin n’avait pas entendu les bruits de pas se rapprocher et se répercuter en échos sous le kiosque. Elle se retourna dans la précipitation et fixa de son seul œil valide la silhouette anthropomorphe qui se dressait devant elle.
- Il faut qu’on parle, lui dit-Fox, la voix tremblante.
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Voilà !
Mon premier objectif est de sortir le chapitre 67 avant le 1er septembre !
Bon, sans surprise, c'est raté
Avec ce nouveau rythme de travail, j'ai beaucoup de mal à trouver le temps d'écrire mais j'ai la chance de pouvoir avoir des moments de creux dans mon travail où je peux me consacrer à la fiction !
J'espère que ce chapitre vous a plu ! Comme avec l'arc d'Hyrule, l'action est sur le point de débuter
D'ailleurs, DMK n'a pas encore choisi pour Lucina, vous pouvez continuer à émettre vos hypothèses mais c'est DMK qui sera décisionnaire (c'est pratique d'incarner un personnage principal )
J'essaierai de réduire l'écart entre les chapitres même si le prochain sera potentiellement assez long
Bref, merci d'avoir lu !
Shulk ne serait donc pas mort ? Mmmm...
Je me demande ce que Fox va dévoiler à Robin aussi.
Hâte de lire la suite !
Je vais commencer par donner mon avis sur le choix de Lucina/DMK :
A) Ce n'est pas une bonne idée de provoquer Falcon en duel, voir trop. Lucina est enceinte. Et en plus de devoir veiller sur son enfant, elle n'est tout simplement pas agile face à un opposant aussi féroce que Falcon. Elle va pratiquement perdre ce duel. Dans le meilleur des cas, Falcon lui épargnerait la vie, mais je doute sincèrement qu'il le fera. Au mieux, Lucina perdra son enfant. Au pire, elle perdra la vie. Et quand bien même Joker, Azura, Kamui ou même Corrin attaqueront par surprise, Tifa et les hommes de Falcon pourront les intercepter.
C) C'est aussi risqué de tendre un piège quel qu'il soit. Falcon n'est pas dupe. Si ses hommes de main ou lui se doutent de quelque chose dès la première seconde, ils s'en prendront violemment à Lucina. Cela compte pour aussi pour l'attaque surprise des résistants ou de Corrin.
D) C'est tout simplement débile de donner les clés du royaume à un anarchiste meurtrier réactionnaire tel que Falcon. C'est stupide. Il n'agira qu'en fonction de ses intérêts, et pas ceux du peuple dont il se réclame être.
Il faut organiser une alliance autour des Oracles, qui sont censés se réunir au Royaume d'Hyrule. Une alliance de peuples, de Royaumes et d'armées prêts à affronter tout ennemi omnipotent qui se dresse sur leur chemin, que ce soit les Ténèbres ou Tabuu. De plus, ce nouveau chapitre (le 67) nous montre à quel point il est important d'organiser cette alliance dès le retour des autres héros. Les Oracles et les héros ne pourront pas faire face à ces ennemis seuls.
Il faudrait faire le choix B) Entamer un discours. Quitte à entamer le dialogue avec Falcon et essayer de le raisonner, ou quitte à parler au peuple d'Hyrule et à leur rappeler que la menace des Ténèbres plane toujours sur ce monde, que Lucina n'est pas la seule dirigeante du royaume d'Hyrule et que ce royaume a à sa tête une deuxième reine qui est parti rassembler les Oracles et leurs gardiens et que les événements ont pris une tournure dramatique de leur côté d'où l'urgence de réunir les Oracles, autant que Lucina prenne cette sage décision tout en restant sur ses gardes.
Matth Shulk subsiste dans l'esprit d'Harmonie pour le moment !
Stardust Une analyse très intéressante ma foi !
DMK a d'ailleurs pris sa décision par MP, réponse donc au prochain chaptire !
Stardust Une analyse très intéressante ma foi !
Je veux dire : au moment où j'ai voulu tendre un piège à Ike sur la montagne, je savais qu'il n'y aurait que Ike, Bayonetta et Cloud et que personne ne m'arrêterait pour mettre mon plan à exécution. Mais la situation est différente maintenant, et je ne pense pas, selon moi, qu'il y aurait meilleure décision pour Lucina que de faire un discours devant le peuple, quitte à se faire ridiculiser, parce que le ridicule ne tue pas, et pour autant, c'est mieux de privilégier ça.
Mais bon, je respecte le choix de DMK de toute façon, même s'il a fait le pire des choix. (c'est relatif, après )
DMK a d'ailleurs pris sa décision par MP, réponse donc au prochain chaptire !
De toute façon, personne ne survivra moralement à ce choix
D'ailleurs, une autre chose : le livre de Jeanne, qu'elle aurait volé d'un baron autrefois. Serait-ce celui dont Jeanne avait ordonné Daisy de tuer le petit-fils (je ne sais plus trop son lien, mais je sais qu'ils ont un lien familial) lorsque les Sublimées avaient pillé le manoir avant que Daisy refuse et se sépare du groupe pour de bon après avoir vu Jeanne exécuter ce garçon? Et est-ce que ce livre qu'elle a dérobé dans ce manoir s'agit du Livre de la Prophétie?
Chapitre 68 :
La citadelle d’Hyrule s’était comme cristallisée dans le temps. Dans quelques instants, une dizaine de minutes tout au plus, il y aurait certainement un mouvement de foule. Quoique pouvait dire ou faire Lucina à ce moment précis, cela aurait forcément un impact sur la suite des événements.
Au beau milieu de cette armée humaine, la reine d’Hyrule au ventre arrondi sur qui tous les regards se tournaient, évita d’emblée d’entrer en conflit avec Captain Falcon, perché sur l’échafaud non loin d’elle. Le provoquer en duel compromettrait non seulement sa crédibilité en tant que dirigeante mais aussi l’avenir de son enfant à naître. Lucina allait probablement se battre pour sa survie aujourd’hui même, mais à choisir, elle n’engagerait pas le combat.
Céder le trône à son opposant n’était pas une option. Certes, cela garantirait à coup sûr la vie sauve des otages et c’était d’ailleurs là sa priorité, mais Lucina n’avait aucun intérêt à transmettre ses titres royaux à un tyran tel que Captain Falcon. Et puis, que penserait son peuple si elle les abandonnait ?
Tendre un piège ? C’était une possibilité. Elle avait confiance en ses alliés. Mais Lucina n’avait pas été en mesure de proposer une stratégie concrète car elle était persuadée que son adversaire parviendrait à déjouer ses plans. Au-delà de cela, tendre un piège n’avait pas vraiment réussi à Cloud à la Montagne, ça lui avait pratiquement coûté la vie. Il était donc dangereux de jouer à ce jeu là.
Alors, que faire ? Lucina, après avoir mûrement réfléchi quitte à suspendre ce moment dans le temps, opta pour ce qui lui semblait être la meilleure option. Falcon voulait la décrédibiliser ; Lucina allait prouver qu’elle était une excellente reine en entamant un discours ouvert.
- Hyliens, je vous demande de ne pas écouter cet homme, prononça-t-elle calmement sans forcément élever la voix. Captain Falcon, mon ancien conseiller ayant trahi ma confiance, m’a dérobé le trône par la violence et par le sang. Nombreux sont ceux à avoir péri de sa main et je me bats chaque jour pour honorer leur mémoire. Assassiner les officiers des affaires internes et prendre en otage leur responsable ainsi que ma vassale, relève de la tyrannie. Ces actes barbares ne sont pas dignes d’un dirigeant et la peur ne saurait être un pré-requis pour gouverner un royaume.
D’emblée, des voix s’élevèrent depuis la foule. Ils étaient beaucoup à soutenir leur reine dans son discours. Celle-ci s’efforça de ne pas porter son regard sur Phila, qu’elle pouvait néanmoins voir en périphérie, mais fixa Falcon droit dans les yeux. Lucina le trouvait assagi ; elle devait le provoquer et mettre ses nerfs à rude épreuve.
Captain Falcon n’était pas dupe. Il n’était d’ailleurs pas franchement étonné de la tournure que prenaient ces événements. Tout comme Lucina, il tenterait de rallier ses sujets à sa cause.
- Votre rei—
- Je ne suis pas née à Hyrule, l’interrompit-elle soudainement. Mon premier souvenir de ce magnifique royaume remonte à mon enfance, lorsque ma mère nous contait les histoires d’Hyrule à ma petite sœur et moi pour nous endormir ; mais je l’ai réellement découvert il y a un peu moins d’un an. J’ai participé au tournoi d’Hyrule en tant que fière représentante d’Ylisse et c’était là le début d’une extraordinaire aventure.
Lucina profita d’une brève pause pour s’avancer d’un pas ou deux afin d’être au plus près de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui la regardaient avec insistance. La jeune reine, avec son discours et son attitude décontractée, débordait d’assurance. Falcon ne lui faisait pas peur et elle le lui faisait bien comprendre.
- Je ne suis pas née à Hyrule, répéta Lucina avec beaucoup de conviction. Et pourtant, me voilà reine de ce royaume, avec Robin à mes côtés. Nous n’avons pas demandé à avoir ce titre. Ni notre statut « d’héroïnes de la lumière », ni celui d’Oracles ne justifieraient notre ascension au trône. En sauvant Hyrule, mes amis et moi vous avons également privé de reine et n’ayant aucune descendance ni même parent éloigné, personne n’aurait pu prendre la place de Zelda. Ma légitimité n’est qu’un concours de circonstances. Rien n’est plus comme avant, je le conçois. Mais pour ma part et en dépit des tragiques événements de ces dernières semaines, j’ai apprécié chaque seconde de mon règne et j’ai bien l’intention de poursuivre ainsi.
Les voix reprirent de plus belle dans un élan d’espoir et de résilience. Lucina était véritablement aimée par son peuple. Son discours poignant n’y était pour rien, elle avait déjà fait ses preuves depuis longtemps. Mais le fait de s’exprimer ainsi à un moment aussi critique était surtout l’occasion pour la jeune reine de redonner un peu de courage en ses sujets et leur dire que la bataille n’était pas terminée. Lucina se battrait jusqu’au bout.
- Laisserez-vous Captain Falcon, avide de pouvoir, vous imposer son régime tyrannique ? Allez-vous l’empêcher de monter sur un trône qu’il a réclamé dans la violence et par le sang ? Oserez-vous vous y opposer et dire non ? Le choix est vôtre.
Alors même que les acclamations des Hyliens redoublèrent d’intensité, Falcon, lui, s’était plongé dans un profond silence. Il n’avait pas quitté Lucina des yeux et plus elle prenait la parole, plus il la détestait encore plus, pour tout ce qu’elle représentait. Mais sa haine ne l’aveuglait pas pour autant. Falcon se savait en très mauvaise posture. Il lui était désormais impossible de gagner la confiance du peuple et rien de ce qu’il pouvait dire désormais ne lui permettrait de soumettre les Hyliens à sa cause. Pointer du doigt l’omniprésence de la Sainte-Lignée d’Ylisse dans le paysage politique d’aujourd’hui qu’il jugeait dangereuse ? Souligner l'illégitimité de l’actuelle reine quant à sa méconnaissance d’Hyrule et de son histoire ? Ne pas dénier son avidité évidente de pouvoir mais préciser son souhait de l’équilibrer ? C’était trop tard pour Falcon.
Lucina quant à elle, vint conclure ce duel inégal qu’elle avait mené du début à la fin. Cette fois, elle s’adressa directement à lui en élevant la voix pour pallier le bruit bientôt assourdissant de la foule mais à peine reprit-elle la parole que l’assemblée se calma.
- Qu’importe si tu remportes la bataille ou non, tu ne gagneras jamais le respect des Hyliens, déclara-t-elle presque compatissante. A mes yeux, tu as déjà perdu Falcon.
Une vague d’applaudissements s'ensuivit. Telle une chorale, les habitants de la citadelle acclamèrent leur reine. Le nom de Lucina fut repris par l’ensemble des Hyliens. La victoire était écrasante.
Sur l’échafaud, Layton, agenouillé mais tête relevée vers la foule, esquissa un petit sourire satisfait. Il était particulièrement touché par ce moment d’anthologie. Il tenta de se pencher vers Philadelphia, qui était devant lui ; elle serait la première à être exécutée.
- Gardez espoir ! Lui dit-il à nouveau. Gardez espoir !
Alerté, Falcon se tourna précipitamment vers ses deux otages. Il leur lança un regard des plus complexes. En réalité, l’ex-conseiller était totalement perdu. Pour la première fois de toute sa vie, Falcon manquait de confiance en lui. Dire qu’il était déboussolé à cet instant précis serait un euphémisme. Que devait-il faire ? Renoncer ? Exécuter les prisonniers ? Affronter Lucina ? Il ne pouvait s’empêcher de penser à cette maudite lettre, annonçant le décès des parents de Philadelphia. Jusqu’où irait-il pour obtenir le pouvoir ?
- Falcon !
Tifa venait de l’interpeller. Aux côtés de la milice et face aux Hyliens, elle ne s’était pas découragée et elle était la seule à pouvoir raisonner Falcon. Elle le fixa droit dans les yeux tout en ajustant ses gants de combat. La serveuse était prête à se battre et même à tuer. Était-ce le cas pour Falcon ? Après une longue hésitation, l’investigateur de ce coup d’Etat se décida de brandir sa hallebarde, sans forcément songer à son acte. Il allait l’abattre sur un des otages !
- Maintenant ! S’écria-Lucina tout en restant immobile.
Une petite explosion détonna dans toute la citadelle, de quoi stopper ce brouhaha bien qu’encourageant. En une fraction de seconde, Falcon fit tomber sa hallebarde au sol. La paume de sa main saignait ; elle était légèrement éraflée. Quelqu’un semblait lui avoir tiré dessus. Perspicace, Falcon qui était toujours aussi silencieux, leva la tête au ciel et aperçut une silhouette sombre, perchée sur le toit d’une maison.
Joker, dague en main, pistolet tout juste fumant dans l’autre, plia son genou sur lequel il s’appuya et salua de la main ses adversaires en contrebas. Falcon, qui ne l’avait jamais rencontré, se douta bien rapidement qu’il était un allié de Lucina et plus précisément de Layton, à la façon dont ils se regardaient.
Peu de temps s’écoula avant qu’une nouvelle marée humaine n’apparaisse sur la Grand Place. Provenant des petites ruelles, les soldats de Lucina s’étaient cachés attendant le signal. Ils étaient nombreux et tous armés, avec Kamui à leur tête. Le noble s’empressa d’ordonner aux Hyliens de rentrer immédiatement chez eux et tout le monde lui obéit. La tension s’intensifiait ; armée contre milice, l’affrontement était imminent.
Finalement, ce fut Tifa qui engagea le combat. Elle brandit le poing en l’air et déclara la guerre.
- Avec moi ! S’écria-t-elle.
L’heure de la bataille avait sonné. Hommes et femmes s’élancèrent dans la mêlée, tous prêts à en découdre. Les soldats de Lucina avaient reçu pour ordre de ne tuer leurs opposants qu’en cas de force majeure. Sans surprise, les pions de Falcon pouvaient quant à eux faire comme bon leur semblait.
C’est en ce début d’affrontement qu’Azura, derrière la statue, sa naginata accrochée dans son dos, prête à la dégainer au moment opportun, sortit de sa cachette. Elle agita rapidement ses mains dans un mouvement gracieux pour former des disques d’eau au bout de des doigts qu’elle fit tournoyer afin de les envoyer sur ses ennemis. La danseuse n’était pas une combattante aguerrie et elle n’était pas assez forte pour ôter la vie d’autrui, mais elle saurait déstabiliser les hommes de Falcon tout en apportant un soutien à ses alliés.
- Lucina, attention ! L’interpella-t-elle subitement.
Azura fusionna ses deux disques d’eau pour créer une bulle d’eau qu’elle projeta sur la tête d’une femme qui était sur le point d’abattre la reine dans le dos ; l’assaillante, ne pouvant plus respirer, fut rapidement repoussée dans la mêlée. Lucina remercia sa sauveuse d’un hochement de tête.
- Je dois me battre, il le faut, déclara-t-elle en dégainant son épée tout en gardant une main sur son ventre.
- Bien, je vous couvre mais faîtes très attention.
Azura vint immédiatement se placer derrière Lucina et effectua un enchaînement de mouvements, semblables à une chorégraphie de danse. Elles avancèrent prudemment dans la foule en repoussant leurs ennemis ; Lucina avec ses coups d’estoc et Azura grâce à ses pouvoirs élémentaires. Elles se dirigeaient vers l’estrade où des combats avaient lieu. A cette distance et avec la cohue, il était difficile de distinguer Phila et Layton.
Leur lente marche à travers la foule fut momentanément stoppée par six à sept personnes qui leur firent barrage. Ils ne laisseraient pas la reine et son acolyte aller plus loin.
- Je m’en occupe, dit-calmement Azura qui s’avança d’un pas.
La danseuse adopta une posture un peu moins gracieuse qu’à son habitude, mais définitivement plus dangereuse. Elle se concentra très fort avant de faire claquer son pied sur les dalles de pierre. Elle fit apparaître une vague d’eau qu’elle projeta vers la milice dans un cône. Leurs opposants virevoltèrent avant de s’écrouler.
Non loin de là, Tifa reçut quelques gouttes. Alertée et après avoir mis un terre un soldat de la reine, elle se précipita vers les deux femmes. La serveuse sauta en l’air, poing serré, prête à l’abattre sur elles.
- Tu commences sérieusement à m’agacer ! S’adressa-t-elle à sa collègue.
Tifa était trop rapide pour Azura et Lucina qui ne purent pas contre-attaquer à temps. Alors qu’elles faisaient bloc, elles furent contraintes de se séparer ; auquel cas elles se seraient prises le poing de Tifa. Cette dernière, à peine atterrie au sol, tendit sa jambe et percuta Lucina qu’elle envoya au loin. Cette bataille, aux airs apocalyptiques, était confuse et désordonnée. La foule était si dense que Lucina fut prise dedans sans pouvoir s’en extraire. Azura l’avait perdue de vue et elle faisait face à une Tifa très remontée.
- Tu t’es trompée de camp, lui lança la serveuse en attendant une réaction.
Azura n’avait ni envie de discuter avec elle ni la patience de lui accorder de l’importance. Elle tenta de lui envoyer un disque d’eau. Même si elle fut assez rapide à exécuter son mouvement, Tifa, plus réactive et plus forte que la danseuse, l’esquiva rapidement.
- Que penserait Silas s’il te voyait aujourd’hui ?
Mentionner le conjoint décédé d’Azura était un bon moyen pour lui faire perdre son calme, bien que cela fût hautement immoral. Mais il en fallait plus pour la danseuse ; rien ni personne n’était en mesure de la déstabiliser. Cependant, elle ôta de son dos, la naginata que lui avait offerte Silas pour leurs fiançailles. Elle la tournoya au-dessus de sa tête et de légers filaments d’eau apparurent alors. Azura ne tarda pas à attaquer Tifa qui évita encore ses coups.
La serveuse s’accroupit brutalement pour essayer de déséquilibrer Azura avec son pied, mais cette dernière abattit sa naginata au sol, ce qui stoppa net la tentative de Tifa. Juste après, la serveuse se releva, toujours le point serré et manqua de peu d’asséner un uppercut. Azura recula à la dernière seconde, fit un tour sur elle-même et, dans un mouvement relativement lent, pointa sa naginata droit devant elle. La portée paraissait ridicule, mais grâce à son pouvoir élémentaire, elle invoqua un puissant jet d’eau qui toucha Tifa à l’épaule.
Déterminée à l’emporter, Azura poursuivit ses tours en manipulant gracieusement sa naginata qu’elle faisait passer derrière son cou, ses bras et sa taille. Tifa qui s’était prise le premier coup, peina à riposter. Mais malgré tout, elle demeurait la plus forte car le combat faisait partie de son identité. La serveuse trouva une faille. Elle s’abaissa et agrippa le poignet d’Azura. D’un geste très violent, elle la ramena vers elle puis lui décrocha un puissant coup de poing au visage.
Fragile, la danseuse s’écroula mais garda sa naginata en main qu’elle parvint à maintenir bien droite pour dissuader Tifa de l’exécuter à terre. Azura ne saignait pas mais elle était sacrément étourdie. La danse ne faisait pas tout et elle aurait bien du mal à remporter ce face à face.
Plus loin, sur l’échafaud, les combats faisaient rage. Soldats et miliciens s’affrontaient avec hargne mais Falcon, particulièrement fort, changeait la donne. Les soldats tombaient rapidement mais d’autres les remplaçaient aussitôt. Le conseiller véreux s’était engagé dans la bataille malgré lui. C’était à prévoir et au final, il n’était pas vraiment étonné par la tournure des événements. Il aurait dû se douter que Lucina ferait un discours et rassemblerait la garde royale d’Hyrule. Ainsi, Falcon qui se savait en mauvaise posture, tenta le tout pour le tout.
Soudain, un homme élancé gravit les marches de l’estrade et trancha quelques ennemis sur son passage grâce à sa lame. Kamui fit face à Falcon. Le noble, visage fermé, secoua son épée maculée de sang et essuya le reste à l’aide d’un mouchoir en soie.
- Prépare-toi, Falcon, annonça-t-il solennellement.
- Je t’écraserai.
Ce duel s’annonçait inégal. Kamui, bien qu’en possession d’une arme contrairement à son adversaire, ne faisait pas le poids face à la montagne de muscles qu’était Falcon. Mais la seule chose que le noble espérait gagner était du temps.
Joker qui était descendu du toit tel un chat de gouttière, profita de l’inattention de Falcon pour monter à son tour sur l’estrade. Il slaloma entre les combats et les quelques cadavres qui jonchaient déjà sur l’échafaud et arriva près des deux otages qui s’étaient éloignés le plus possible mais un homme de Falcon les surveillait.
- Plus un geste ! Somma-t-il à Joker en le menaçant de sa lance.
Le jeune détective poursuivit sa course et glissa au sol. Il passa entre les jambes du milicien et lui taillada son talon d’Achille gauche. Grièvement blessé, l’homme posa un genou au sol. Joker se releva, l’agrippa par les épaules et le poussa de l’estrade. Après de longues péripéties, il retrouva enfin son mentor, toujours aux côtés d’une Philadelphia abattue.
- Me voilà ! S’exclama-t-il sur un ton presque enfantin.
- Joker, comme je suis content de te voir, répondit-Layton, quant à lui sur un ton paternel.
L’inspecteur n’eut pas besoin de dire à son apprenti ce qu’il fallait faire ; Joker le savait déjà. Sa dague toujours en main, il tailla frénétiquement les liens serrés de Philadelphia afin de la délivrer en première. L’entraîneuse était malheureusement toujours dépitée et la gravité de la situation ne semblait pas l’atteindre.
Pour autant, Joker finit par couper les liens qui maintenaient ses poignets ; il ne lui restait plus que les pieds à présent. Mais l’instant d’après, il se sentit partir en arrière et sa dague lui glissa des mains. C’était une femme aux ordres de Falcon qui l’avait agrippé et menaça de lui planter une épée dans le cœur. Joker, désormais étendu sur l’échafaud en bois, entama un duel de force avec son assaillante ; duel qu’il était en train de perdre. La lame se rapprochait dangereusement de son thorax et le jeune détective manquait cruellement de force physique.
- Phila, l’interpella-calmement Layton. Je vous en prie.
A cet instant précis, l’entraîneuse s’éveilla de sa torpeur. Elle battit frénétiquement des paupières. La douleur qu’elle ressentait suite à la perte de ses parents et qui l’avait accaparée s’estompa assez pour la faire revenir dans le monde réel. Phila ne parvint toutefois pas à bouger son corps mais elle était enfin consciente du danger.
Au loin, Kamui ne put s’empêcher d’observer son allié au précipice de la mort ce qui attira l’attention de Falcon, qui se retourna et constata avec effroi que ses prisonniers étaient en train d’être libérés. Kamui quant à lui, était trop éloigné pour intervenir et tout se jouerait en quelques secondes seulement. Alors, instinctivement, il plaça deux de ses doigts sur le bout de sa langue et siffla très fort. La femme, confuse, se stoppa net et regarda aux alentours, de quoi laisser le temps à Joker pour lui tirer une balle de son pistolet dans la jambe.
- Falcon approche ! L’avertit soudainement-Layton.
En effet, Captain Falcon accourut précipitamment vers Joker qui s’était déjà relevé. Il prit à la volée la hallebarde qu’il avait précédemment lâchée et manqua de peu de décapiter le jeune détective s’il n’avait pas été contraint d’utiliser la femme qui l’avait tout juste attaqué comme bouclier. Derrière, Kamui se précipita à sa rescousse. S’entama alors un combat à deux contre un. Falcon était étonnamment doué au maniement de la hache. Il parvint à jongler entre attaque et défense, donnant du fil à retordre aux deux alliés de Lucina.
Joker espéra réitérer son attaque précédente en tirant dans la jambe de son adversaire avec son pistolet mais il fut rapidement désarmé : Falcon lui taillada la paume de sa main, comme un retour de bâton. L’instant d’après, le conseiller véreux eut la bonne idée de placer sa hallebarde à l’horizontale, contre lui. Il fit un tour à 45° de façon très rapide. L’arme était tellement grande que Joker et Kamui se la prirent de plein fouet à l’abdomen. Le premier trébucha sur les prisonniers et atterrit sur Layton. Le second quant à lui, se prit le manche et se vit propulser de l’estrade.
Kamui était désormais hors-jeu. Falcon en profita pour s’en prendre physiquement à Joker ; il prit le col de son manteau et le projeta à terre avant de lui asséner un coup de poing d’une violence rare au visage ; il n’était pas K-O mais sérieusement amoché. Falcon avait donc le champ libre pour le tuer. Il leva sa hallebarde en l’air, prêt à l’abattre.
Malgré ses poings et pieds liés, Layton essaya d’intervenir, en vain. Cependant, il sentit une présence s’activer à ses côtés. Philadelphia, ne supportant plus cet excès de violence, s’était relevée discrètement. Elle n’avait plus le temps de se morfondre ; l’heure était venue d’aider ses amis et ses alliés. Contre toute-attente, l’entraîneuse bondit littéralement sur Falcon en s’accrochant à lui. Il lâcha aussi bien Joker que sa hallebarde. Falcon et Phila s’entrechoquèrent et tombèrent lourdement de la plate-forme qui n’était pourtant pas bien haute, mais assez pour se faire mal. Un horrible son de craquement d’os se vit étouffer par le brouhaha de la bataille. L’un d’eux s’était cassé quelque chose. Et s’ils ne se relevaient pas rapidement, ils se feraient bientôt piétiner par la foule.
En dépit du coup de poing reçu et de son visage ensanglanté, Joker se releva rapidement. Il observa un bref son mentor, toujours attaché et retenu prisonnier. Puis du coin de l’œil, il aperçut deux à trois miliciens débarquer sur l’estrade, probablement pour garder les prisonniers sous surveillance. Joker le savait : il n’aurait pas le temps de secourir Layton mais il y avait peut-être encore une chance pour l’entraîneuse. Alors il s’empressa de bondir de l’échafaud et atterrit en contrebas. Phila et Falcon se relevaient dans la douleur ; Kamui quant à lui, qui était censé être un peu plus loin, avait disparu. Joker attrapa alors le bras de l’entraîneuse mais elle grimaça de douleur : son épaule s’était semblait-il disloquée et la douleur se répartissait dans tout son bras droit. Joker se décala alors de l’autre côté et l’aida à marcher ; il n’avait pas le temps de couper les liens à ses pieds et quand bien même, il n’avait plus sa dague.
- Partons d’ici, je vais vous mettre à l’abri !
- M-Merci … Souffla-Phila.
- C’est moi qui vous remercie, vous m’avez sauvé la vie, répondit-Joker en hochant la tête.
Cependant, ils étaient dans une impasse, littéralement. Il leur était impossible de se faufiler car les miliciens leur barraient la route et les soldats de la garde royale s’étaient rassemblés pour les escorter ; l’un d’eux abattit son épée pour couper les liens aux pieds de Phila. Il fallait certainement se battre pour avancer. Malgré la douleur aigue et la fatigue accumulée, Phila s’écarta de Joker et serra son poing valide ; elle aussi, elle se battrait. Admiratif par cet élan de courage, le jeune détective, désarmé et inapte au combat rapproché, se plaça dos à l’entraîneuse. La situation était critique mais ils n’abandonneraient pas, ni l’un, ni l’autre.
Ce fut au tour de Falcon de se relever. Légèrement sonné par cette attaque qu’il n’avait pas vu venir, il regarda aux alentours : la victoire était à portée de main, il avait l’avantage. Cependant, les principaux acteurs de cette bataille s’étaient volatilisés dans cette marée humaine. Seul Hershel Layton demeurait sur l’échafaud, surveillé par des miliciens. Soudain, au loin, à travers les hommes et femmes qui se battaient avec acharnement et les corps qui pullulaient sur le sol, Falcon croisa le regard de Lucina. Leur duel était imminent, il le savait. Et Falcon était déterminé à gagner ; assassiner une femme enceinte ne lui posait pas de problème, du moins le pensait-il. C’est ainsi qu’il se mit à courir en direction de la reine, bousculant alliés comme ennemis.
Lucina qui avait réussi à survivre jusque-là sans pour autant réussir à retrouver Azura, ni qui que ce fût d’ailleurs, ramena son épée auprès d’elle et se para à n’importe quelle attaque. Puisque Falcon fonçait droit sur elle, Lucina n’hésiterait pas à le tuer si elle parvenait à le battre. A sa surprise, son adversaire effectua une série de pirouettes au sol avant de se propulser dans les airs. Lucina était si surprise qu’elle échoua à esquiver Falcon qui lui tomba dessus.
- Non ! S’écria-t-elle à elle-même.
Lucina manqua de tomber à plat ventre mais elle parvint in extremis à se retourner pour atterrir sur le dos. Elle s’empressa d’agiter son épée devant elle pour se relever. Mais Falcon était puissant. Il enchaîna les coups de poings et coups de pieds grâce à des mouvements de jambes parfaitement coordonnés que Lucina peinait à esquiver. Du dos de sa lame, la bretteuse le repoussait tant bien que mal, mais elle avait perdu en agilité, notamment à cause de ses courbatures liées à sa grossesse. Toutefois, elle ne renoncerait pas.
Falcon, bien que physiquement supérieur à son opposante, finissait par se fatiguer. Lucina parvint enfin à anticiper le prochain coup. Elle se décala d’un pas sur le côté et d’un geste net et précis, elle lui trancha le flan droit. Le sang jaillit par petites gouttes. C’était une entaille bénigne, surtout pour un homme de la carrure de Falcon, mais en le blessant ainsi, Lucina et lui partaient enfin sur le même pied d’égalité. Propre aux valeurs que lui avaient inculquées son père, la bretteuse attendit que son adversaire se relevât tout en le menaçant de la pointe de son épée.
- Il est encore temps pour toi d’abandonner, déclara-t-elle presque dans un murmure.
- Quelle arrogance, grogna-Falcon qui toucha sa plaie ouverte en se relevant sans difficulté.
- Je fais preuve de clémence, le corrigea-Lucina sur un ton sévère.
- Pourquoi devrais-je renoncer à la victoire ? Qu’en-est-il de vous ?
- Je me battrai jusqu’au bout, Falcon. Je rétablirai l’ordre que vous avez déconstruit et mettrai fin à ce chaos.
- Vous vous méprenez, usurpatrice, rétorqua-t-il en se replaçant correctement. J’essaye de mettre en place un nouvel ordre, différent du vôtre certes mais qui ne serait pas régi par les codes de la royauté. Si c’est le chaos et l’anarchie que vous désirez combattre, vous vous êtes trompée d’adversaire.
Lucina, confuse par les propos de Falcon qu’elle ne saisissait pas, perdit sa concentration un bref instant mais cela suffit à l’ennemi pour reprendre l’avantage. Captain Falcon leva en l’air la barre de muscles qui lui servait de jambe pour toucher le poignet de Lucina, brisant ainsi sa posture défensive ; il n’était plus tenu en joue et pouvait contre-attaquer étant donné que la reine était totalement déséquilibrée. Comme suspendue dans le temps et à cause de cette position bancale, Lucina était assurée de se prendre le prochain coup.
Falcon chargea alors son poing pendant deux bonnes secondes avant de le diriger vers le ventre de Lucina car c’était la zone la plus facile d’accès. Mais au dernier moment, son instinct lui somma de dévier son poing un peu plus haut et il frappa Lucina au thorax. La reine recula de plusieurs pas et fut contrainte de lâcher son épée. Elle compressa ses deux mains sur son thorax ; elle respirait difficilement. Profondément affaiblie par ce coup pourtant simple mais violent, Lucina tomba à genoux. En dépit de la douleur, elle aperçut Falcon approcher lentement dans sa direction. Elle prit le pommeau de son épée mais Falcon vint lui écraser la main, l’obligeant à lâcher dans un cri à glacer le sang. Après quoi, il lui mit un coup de pied au visage et la reine s’effondra sur les dalles de la Grand Place. Ce n’était pas assez pour le conseiller véreux qui, d’une seule main, la prit par le cou et la souleva du sol pour venir l’étrangler sans qu’elle ne puisse poser pied.
- Vous avez perdu, lui dit-Falcon en la fixant droit dans les yeux.
Éprouvant déjà des difficultés à respirer, cette situation n’en était que pire encore. Pour autant, Lucina se débattit en multipliant les coups de poings au visage, à l’avant-bras et même dans le bas du corps, mais Falcon était d’une robustesse rare.
La reine sentit ses forces vitales s’amoindrir à une vitesse alarmante. Elle cessa de riposter en un éclair. Son visage, devenu rouge, se parsema de veines et de grosses larmes perlèrent au coin de ses yeux. Au plus bas de la bataille et certainement au seuil de la mort, Lucina ne pensa ni à son passé, ni à son avenir désormais menacé. Elle n’eut pas la moindre pensée pour ses proches, pas même pour Cloud et leur enfant à naître. Elle se contenta de parcourir du regard ces hommes et ces femmes qui se battaient tout autour d’elle. Les cadavres proliféraient et ils appartenaient majoritairement à son armée. En bref, Captain Falcon avait mené d’une main de maître cette bataille sanglante et le discours de Lucina n’avait eu pour impact que de faire réagir les Hyliens. Alors, était-ce la fin ? Durant ses potentielles dernières secondes d’existence, Lucina n’en était pas convaincue. Tant qu’il y avait de l’espoir, rien n’était perdu.
Soudain, un son monotone et particulièrement grave résonna à travers toute la citadelle et probablement à travers toute la plaine d’Hyrule aussi. C’était un cor de guerre ; un olifant très exactement. Le bruit était tel que tout le monde s’arrêta net ; même Falcon lâcha Lucina qui s’écroula au sol, reprenant difficilement sa respiration. L’olifant persista pendant un certain temps, offrant une pause bienvenue dans ce brouhaha qui avait duré depuis bien trop longtemps. Lorsqu’enfin, il se tût, seul le silence régna. Soldats et miliciens ; tous s’étaient momentanément arrêtés de combattre.
Et alors qu’ils s’apprêtaient à reprendre l’affrontement, un autre bruit étrange vint perturber la bataille. C’étaient des pas ; des sabots plus précisément. D’abord éloignés, ces bruits se rapprochèrent rapidement. Dans la panique générale, tout le monde regardait à droite et à gauche pour savoir ce qu’il se passait concrètement. Enfin, des centaines et des centaines de cavaliers sur leurs chevaux débarquèrent à chaque intersection de ruelle. Ils arrivèrent par salves, il y en avait plein ; peut-être plus que la garde royale et la milice réunies.
Lucina finit par se relever et observa la scène surréaliste à laquelle elle assistait. De nombreux cavaliers s’étaient positionnés en périphérie de la Grand Place, prêts à entrer dans la mêlée selon les ordres de leur commandant. Mais qui étaient-ils ? Pour certains incultes, le blason dessiné sur les étendards de ces cavaliers était inconnu. Néanmoins, Lucina connaissait bien cette forme incurvée avec une goutte dans son creux. Elle avait exactement le même symbole dans son iris gauche, c’était sa marque de naissance ; héréditaire à tous les descendants de la Sainte-Lignée. Lucina exprima un tout petit rire nerveux.
Ylisse était venu porter secours à Hyrule.
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Voilà !
Bon, je m'excuse de ces 3 semaines d'attente ...
J'ai eu un mois de travail assez intense et paradoxalement, les seuls moments où j'arrive à écrire c'est durant mes moments de creux au taf' ; chez moi, j'ai beaucoup de mal
J'ai envie de vous dire que je veillerai à mieux gérer mon temps, mais depuis qqs jours, je songe à écrire la version All Stars de Fire Emblem Lanta ...
On verra
Merci d'avoir lu la bataille d'Hyrule, qui n'est pas encore terminée ceci dit ! J'espère que ça vous a plu !
D'ailleurs, une autre chose : le livre de Jeanne, qu'elle aurait volé d'un baron autrefois. Serait-ce celui dont Jeanne avait ordonné Daisy de tuer le petit-fils (je ne sais plus trop son lien, mais je sais qu'ils ont un lien familial) lorsque les Sublimées avaient pillé le manoir avant que Daisy refuse et se sépare du groupe pour de bon après avoir vu Jeanne exécuter ce garçon? Et est-ce que ce livre qu'elle a dérobé dans ce manoir s'agit du Livre de la Prophétie?
Tout à fait Stardust, c'est ce même livre !
Jeanne n'expliquera pas comment elle a découvert l'existence de ce Livre ; on peut supposer qu'à force de voler les riches, elle a eu vent de ce mystérieux livre !
Jeanne n'expliquera pas comment elle a découvert l'existence de ce Livre ; on peut supposer qu'à force de voler les riches, elle a eu vent de ce mystérieux livre !
Oui, mais c'est clair. Elle a feuilleté le livre et s'est renseigné sur cette légende au cours de son périple avec les Sublimées après la séparation de Daisy.
Ylisse était venu porter secours à Hyrule.
OH MON DIEU LA HYPE :poggers:
Mais oui. Cloud a bien écrit à Chrom pour lui raconter nos galères et lui demander de venir nous aider.
Captain Falcon leva en l’air la barre de muscles qui lui servait de jambe pour toucher le poignet de Lucina, brisant ainsi sa posture défensive ; il n’était plus tenu en joue et pouvait contre-attaquer étant donné que la reine était totalement déséquilibrée. Comme suspendue dans le temps et à cause de cette position bancale, Lucina était assurée de se prendre le prochain coup.
Ce passage me fait bcp penser au trailer de Daraen dans Smash !
Ylisse était venu porter secours à Hyrule.
:oo La cavalerie arrive !
Mais Layton est toujours prisonnier grr...
Ce passage me fait bcp penser au trailer de Daraen dans Smash !
Oui, j'ai eu aussi le même passage du trailer en tête quand j'ai lu ce passage.
:oo La cavalerie arrive !
Mais Layton est toujours prisonnier grr...
Mais tkt, ils vont venir le libérer. Ça va pas tarder.
Mais oui. Cloud a bien écrit à Chrom pour lui raconter nos galères et lui demander de venir nous aider.
Non, j'ai dû dire une bêtise : Lucina lui a déjà raconté nos galères, dans une autre lettre. Mais j'ai relu le passage où Cloud a décidé d'écrire à Chrom pour m'en rendre compte (c'était le chapitre où il racontait son passé à Lucina).
Ces deux lettres étaient envoyées en même temps. Et peu importe l'ordre dans lequel Chrom a lu les lettres, Cloud lui a demandé de ne pas tenir compte du souhait de Lucina de ne pas intervenir (pour des raisons évidentes ) et de venir nous aider.
Captain Falcon leva en l’air la barre de muscles qui lui servait de jambe pour toucher le poignet de Lucina, brisant ainsi sa posture défensive ; il n’était plus tenu en joue et pouvait contre-attaquer étant donné que la reine était totalement déséquilibrée. Comme suspendue dans le temps et à cause de cette position bancale, Lucina était assurée de se prendre le prochain coup.
Ce passage me fait bcp penser au trailer de Daraen dans Smash !
Oui, j'ai eu aussi le même passage du trailer en tête quand j'ai lu ce passage.
Ah oui c'est totalement copié du trailer
Mais Layton est toujours prisonnier grr...
Mais tkt, ils vont venir le libérer. Ça va pas tarder.
Comme Layton l'a dit lui-même, il faut garder espoir !
Surtout quand la cavalerie est là, en effet !
Ces deux lettres étaient envoyées en même temps. Et peu importe l'ordre dans lequel Chrom a lu les lettres, Cloud lui a demandé de ne pas tenir compte du souhait de Lucina de ne pas intervenir (pour des raisons évidentes ) et de venir nous aider.
C'est une possibilité
Le chapitre 69 sera publié d'ici une trentaine de minutes !