Faut dire que les Britons en avaient rien à cirer du velo de route. L'episode Tom Simpson les avait profondement marqués et pour eux le velo c'etait hors de question. Mais, etant un pays de sport contrairement au notre, pour les Jo à domicile en 2012 ils ont decidé de devenir performants dans TOUS LES SPORTS, ils s'en sont donnés les moyens financiers, humains et technologiques et ca a payé. Point final. Froome ne doit pas attiser la haine à cause de l'incompetence des instances.
Ah ouais pas mal du tout ce topic.
Au début, je pensais que c'était Peter avec le premier débat sur Bouhanni.
Non, il a pas ete assez tendre avec Nacer
Très bons billets, merci pour ton travail
Un lien de tes posts precedents ? Ca m'interesse.
Spécial Tour de France
Mon analyse
C’était un Tour de très haut niveau. Pratiquement tous les meilleurs coureurs du monde répondaient au rendez-vous. La plus grosse tête d’affiche absente s’appelle Simon Yates. Mais il y avait sa copie-conforme. Aucune étape n’a été galvaudée. D’ailleurs quand on fait l’inventaires des vainqueurs d’étape voire des podiums d’étape, on s’aperçoit qu’il n’y a pratiquement que des cadors.
Le point faible du Tour n’aura pas été les protagonistes mais le contenant. Un parcours trop facile. La montagne n’était pas assez difficile. Si certains spécialistes s’empressent de dire que le présent et l’avenir appartiennent aux rouleurs, je préfère attendre de voir. Car le parcours était taillé pour les rouleurs. Ce Tour ne restera donc pas dans les mémoires. La réduction des effectifs n’a eu aucune incidence. Le problème est bien ailleurs. La nouvelle technologie.
Le Vainqueur
A l’image du Tour. Sans faveur. G.Thomas fera parti de ces vainqueurs incongrus, à l’image d’un Sastre pour ne pas dire un Pereiro. C’est surtout la victoire d’une structure, infaillible sur les G.T.
Le bilan des Français
Satisfaisant. 3ème nation sur la compétition derrière les Britanniques et les Néerlandais. 3 étapes, le Pois, 6 coureurs dans le top 30. Je mets de côté le Blanc car Bernal est le vainqueur officieux de ce maillot. Les Français auront été à leur niveau. Les 3 têtes d’affiches ont tenu leurs rôles. Alaphilippe a démontré qu’il était vraiment un très grand coureur de classique. On n’attend rien de lui au général. Il a systématiquement coincé sur les P.T majeurs jusque là.
Bardet fait 6. La concurrence s’élève. Ce n’est pas un mauvais 6ème. C’est la valeur sure pour le Général dont il est encore le cadet du top 10. Latour progresse (de 29 à 13). Il peut faire des choses sur un Giro et une Vuelta (top 5). Gaudu est très en retard sur l’impressionnant Bernal. Il semble manquer de caisse. Mais globalement on parle de coureurs qui ont largement moins de 30 ans. Donc si aucun d’entre eux n’apparaissent comme de potentiels vainqueurs de G.T ; la France n’est pas dépourvue pour obtenir de bons résultats sur les Généraux.
Enfin, Démare et Laporte ont assuré dans le domaine du sprint. Sans faire d’éclat, Démare aura été régulier tout au long de la compétition. 4 podiums d’étape dont 1 victoire. C’est la valeur sure du sprint français. Celui dont on sait qu’il alignera de bonnes prestations sur le Tour. Avec Sagan, le Vert est injouable. Quant à Laporte, 4 top 5 dont 1 podium. Personne ne l’attendait à ce niveau.
Bilan par équipe
Sky (10) : La structure poursuit sa domination. Sujet maîtrisé de A à Z. Plus que la victoire (surprenante) de Thomas et le podium de Froome, dans des conditions très difficiles je retiens la 15ème place, sans forcer le Général, d’un coureur de 21 ans. Bernal est déjà le coureur le plus prometteur parmi les jeunes. Mais attention aux talents très précoces. Ullrich, A.Schleck, Pinot et Quintana vendaient du rêve à 22-23 ans. Ils avaient déjà atteint leurs plafonds. Pour 2019, je vois bien la structure mettre G.Thomas en 1 pour le Giro, Froome en 1 pour le Tour et Bernal en 1 pour la Vuelta. Du côté des équipiers, Kwiatkowski, Castroviejo et même Poel dans une forme loin d’être optimale… c’était du très très haut niveau. Par ailleurs, j’annonce qu’un débat Sky est en préparation pour le mois d’Août.
Education First (1) : Difficile de faire pire. Uran était à la ramasse avant son abandon. On ne retiendra que la 27ème place au général de Rolland, 2 top 10 d’étape par Phinney (9,10) et une 5ème place au c.l.m par équipe. Un bilan digne d’une équipe continentale.
AG2R (5) : Un Tour vraiment médiocre. Bardet n’a pas démérité au Général mais après 2 podiums, sa 6ème place apparait comme une régression. En revanche, Latour est monté d’un cran. Il peut aspirer à un statut de 1 sur les autres G.T.
Sunweb (6) : Dumoulin constitue un brillant 2ème. Ce coureur gagnera très probablement le Tour un jour. Il peut même instaurer sa dynastie. Matthews est complètement passé à côté en revanche. Bon Tour pour Kragh Andersen et Geschke. La structure doit encore se renforcer en montagne. Ten Dam est fini.
Fortuneo (3) : Barguil a complètement couru à l’envers. Et pourtant il se classe 17ème. La stratégie est complètement à revoir. Ce coureur a du talent. Mais il l’a très mal exploité. Ses équipiers ne sont pas mauvais mais sur ce Tour, ils n’ont pas existé car le niveau est trop élevé pour eux.
Merida (4) : Forcément si Nibali n’avait pas abandonné, l’officielle équipe du Bahrein mais officieuse équipe italienne aurait eu un tout autre bilan. Les Izagirre ne sont pas ridicules mais ce ne sont pas des coureurs de G.T. Colbrelli a été à la hauteur en début de Tour avec 2 podiums d’étape. A 40 ans Pellizotti a de beaux restes en tant qu’équipier.
Mitchelton-Scott (3) : A.Yates a complètement bidé. Nieve a tenté sa chance mais a trouvé plus fort que lui sur un baroude. Les coureurs océaniens n’ont pas le niveau pour faire des résultats. Ils n’auront brillé que sur le c.l.m/éq.
Team E.A.U (7) : Avec D.Martin qui fait 8, 2 étapes (D.Martin, Kristoff), on peut dire que ce fut un bon Tour avec deux leaders à la hauteur des attentes. Les équipiers ont été très discrets. Atapuma n’a pas pesé en montagne dans les échappées.
Quick Step (9) : Oui il manque un grand coureur de G.T que Jungels ne sera jamais. Le rouleur luxembourgeois fait 11. Mais avec Gaviria, la légendaire structure belge a excellent sprinteur n°1. Le Colombien semble être en mesure de gagner (au moins) 10 étapes sur le Tour. Décevant sur les arrivées en bosse (2 top 5 tout de même), Alaphilippe a animé les étapes de montagne, posant même des bâtons à des grimpeurs plus talentueux sur le papier. Alaphilippe a du Jalabert en lui. Les équipiers ont été à la hauteur ; surtout Gilbert et Lampaert.
Bora (7) : Sagan a archi-facilement gagné son 6ème Vert (3 étapes à la clef). Majka a en revanche calé en montagne. Chez les jeunes, Muhlberger a montré quelque chose.
Astana (8) : Fuglsang et Kangert ont fait le maximum sur le Général. De toute façon, on annonce un retour de Landa qui devrait faire du bien. Nielsen, Valgren et Fraile ont géré les (très rares) étapes de baroudeurs avec autorité.
Dimension Data (1) : Catastrophique et indigne d’une équipe mondiale. Pis que ça, ce Tour est à l’image de leur saison. Vivement Van Avermaet s’il vient. Cavendish est fini. Boasson Hagen est meilleur que lui mais n’est pas assez fort pour faire mieux que top 5 d’étape. Les autres ont bidé. Pauwels et Slagter n’ont rien montré.
Katusha (3) : Zakarin a sauvé les meubles en fin de Tour (9ème c’est conforme à son niveau). Par contre Kittel a complètement bidé. T.Martin et Kiserlovski n'ont pas existé.
FD Jeux (4) : Démare a tenu son rôle de leader. Par contre derrière c’est le néant. Molard et Vichot ne pèse pas sur les courses mondiales tandis que Gaudu annoncé plus fort que Pinot au même âge, est trop tendre. Il m’apparait plutôt comme le successeur de… Elissonde. Ca fait moins rêver.
Lotto NL (10) : 2 coureurs dans le top 5 et Groenewegen qui s’impose comme le meilleur sprinteur du (début) Tour. Brillant bilan pour une équipe qui alignait 4 jeunes. J’ai aimé la prestation de Gesink en montagne.
Lotto Belge (2) : Greipel a fait un bon début de Tour mais ne semble plus avoir les moyens de terminer la compétition. Benoot a rapidement mis pied à terre. Il ne restait plus beaucoup d’arguments en 2ème moitié de Tour. De Gendt et Vanendert ont fait ce qu’ils ont pu mais sur une compétition de très haut niveau, ils n’ont pas pesé.
Direct Energie (3) : Bien entendu, je suis plus clément envers les équipes continentales. Malgré mon effort de pondération, Direct Energie a déçu sur un Tour qui ne se prêtait pas aux baroudeurs. Calméjane a fait ce qu’il a pu. Mais pour un leader ça fait faiblard. Gaudin est parti dans des coups… mais sans aucune chance d’accrocher un résultat. Finalement c’est Taaramae sur un one-shote qui parvient à rehausser le bilan (un podium d’étape). Boudat n’a pas fait oublier Coquard sur les sprints.
Trek (5) : Mollema, défaillant pour le Général a accroché un podium d’étape. Degenkolb a fait plaisir en se classant régulièrement dans le top 10 et en accrochant une victoire + une 2ème place sur les Champs. J’ai aimé la combativité d’un Skujins ou d’un Bernard.
Cofidis (6) : Laporte a fait oublier Bouhanni et les autres coureurs ont été solides sur les baroudes (Jé.Herrada et Edet se classent top 10 d’étape). Navarro commence néanmoins à se faire trop vieux.
Wanty (7) : G.Martin progresse lentement mais surement. Pasqualon et Dupont se sont classés sur plusieurs étapes se terminant sur des sprints. Cette équipe continentale était plus armée que l’an dernier.
PS : les notes ne tiennent pas comptes du résultat brut mais sont corrélées avec le potentiel et les ambitions affichées par les différentes équipes avant le Tour.
Tres bon une fois de plus meme si je suis pas d'accord sur tout notamment Pauwels tres bon avant sa chute. Par contre un conseil pour que tes lecteurs restent lis les reactions et reagis à celles ci sinon les gens vont se sentir delaissés et pas lire. Ce serait dommage car le travail bien que tres basique est de qualité
OK. Je vais entrer dans les débats. C'est vrai que pour certaines coureurs comme Matthews ou Pauwels je suis resté sur le résultat brut dans l'analyse.
J'ai zappé 2 équipes.
Movistar (4) : 4 pour les intentions. Car finalement, Movistar se sera fait bouffer tout cru par Sky. Le joli trio fait 7, 10 et 14. Un cran en deça des performances précédentes et des espérances pré-Tour. Valverde a joué le jeu en essayant de dynamiter la course de loin. Landa et Quintana ont fait ce qu'ils ont pu. Le grimpeur colombien gagne 1 étape mais ce n'est pas suffisant pour faire oublier son échec cuisant au Général. Soler a encore déçu. Néanmoins sa 9ème place au clm permet d'entrevoir des espoirs pour les années à venir.
BMC (4) : Un Tour sauvé par la 1ère semaine de folie de Van Avermaet. Caruso a finalement fait le travail que Van Garderen ne peut pas faire. Porte unlucky une nouvelle fois. On se souviendra à peine de la présence de Gerrans sur le Tour. Une fin de cycle assurément. Cette équipe est rentrée dans le rang des équipes moyennes de W.T
Quintana ce bide quand meme. Pire que tout pour moi, Porte malchanceux, comme Nibali. Valverde se fait vieux, ca sent la fin en 2020 maximum. GVA a ete enorme, Top30
Bon billet encore une fois
Adam reste le plus gros bide à mon sens, lui qui semblait légèrement supérieur à son frère jusqu'à cette saison, avec le Giro de ce dernier ce n'est plus sur du tout .
Sinon il manque TIBOPINO dans les plus grands absent Je troll mais j'aurai été curieux de voir ce qu'il aurait donné après son giro
Je mets de côté le Blanc car Bernal est le vainqueur officieux de ce maillot
hein ?
Ba malgré ses 4 ans de moins, Bernal est nettement supérieur à Latour. En forçant à peine, il repart avec le Blanc à Paris. C'est difficile de dire que la France tient en Latour, le meilleur jeune.
Il l'a quand même bien gagné son maillot. Après ceux qui suivent un peu son pas dupe, évidemment que Bernal a été plus impressionnant. Bernal leader d'un team random ça fait top 10 sans broncher. La il se classe encore relativement bien en abattant un travail d'équipier.
Cela dit Latour aussi à un peu roulé pour Bardet, notamment j'ai zappé dans quel col, Dillier et lui se crament pour rien.
J'aimerai que tu t'expliques quand tu dis que le Tour était taille pour les rouleurs. Il y'a quand même eu deux arrivées très difficiles à l'ADH et St Larry Soulan (Je crois) et dans les deux ascensions les grimpeurs non rouleurs n'ont jamais fait de différences, si ce n'est Quintana avec la gentillesse du peloton
Latour l'a merité son maillot. Apres oui bien sur s'il s'agit de dire que Bernal est plus prometteur c"est une evidence.
Les cols parcourus étaient souvent très roulants (% inférieur à 7%), très peu d'arrivées en sommet (3) dont 2 sur des étapes raccourcies. Sur les 6 étapes de montagne y'en a 2 qui ne sont pas assez dures et où il ne se passe rien (les deux que Alaphilippe gagnent), une autre où passé le Tourmalet c'est pas assez dur et au final malgré l'animation il n'y a pas d'écarts, deux étapes raccourcies donc… Reste plus que l'Alpe d'Huez… encore que l'ADH n'est pas le col le plus dur et que le col de la Croix de Fer est un col pour rouleur.
Apres historiquement la Planche des Belles Filles par exemple fait toujouts des gros ecarts, pourtant c'est court. Comme quoi.
Concernant le maillot blanc, ce qui m'a surpris c'est de voir le classement général de ce dernier.
C'est plutôt rare que le meilleur jeune du tour soit si loin au classement (et aussi en temps d'ailleurs).
L'expérience et la maturité ont dominé la fougue et la jeunesse cette année...
Très bon billet.
Toutefois un peu étonné par la comparaison entre G.Thomas vainqueur du Tour et Sastre.
Carlos Sastre a quand même 7 ou 8 podium sur les GT, une quinzaine de top 10. Un des meilleurs grimpeurs a l'époque. Le Tour qu'il remporte n'était pas galvaudé avec une belle bataille entre lui, son coéquipier F.Schleck et Evans
Actualité (Classique de San Sebastian et début du Tour de Pologne)
Classique de San Sebastian : nouveau triomphe d’Alaphilippe. Comme il l’a démontré sur le Tour, Mollema est bon joueur. Le grimpeur hollandais collabore avec des adversaires bien plus rapides que lui en sprint pour s’assurer du meilleur résultat possible. Sa vision est assez proche de la mienne. Ouste les théoriciens du tout ou rien. En cyclisme, il n’y a pas que la victoire. Une 2ème place à San Sebastian c’est un très bon résultat. Finir 3ème c’est pas mal non plus et c’est ce résultat qu’A.Roux (FDJ, Fra) a accroché devant Van Avermaet. Julien Simon accroche une 5ème place qui conforte Cofidis. La structure Cofidis est de loin, la meilleure équipe continentale cette saison.
A noter, la 6ème place d’Uran. Il y a fort à penser que le grimpeur colombien voudra se refaire la cerise en cette fin de saison. Sur la Vuelta ? Ce serait le choix le plus judicieux. Il s’est déjà fait un palmares sur les Québécoises. Ion Izagirre confirme son statut de bon coureur tandis que le cyclisme hollandais réalise un beau tiercé avec Gesink, Kruijswijk et Tolhoek. Lorsqu’on fait l’inventaire du top 10 de San Sebastian, on prend la mesure de la performance de Roux et Simon. De même que Molard, classé 11ème alors qu’il a collaboré pour les intérêts de son leader Roux.
Daniel Martin fait 12, Skujins confirme avec une belle 13ème place. Il faut remonter à Vainsteins (champion du monde 2000, vainqueur d’étape sur le Giro, 3 podiums de Monuments) pour voir un Letton aussi performant sur des courses mondiales. Anton fait 14, améliorant le piètre bilan de son équipe cette année, Impey (15ème) conforte son statut de meilleur coureur africain de la saison.
Cette course a occasionné quelques découvertes : Kuznetsov (16 ème, Rus/Kat) et Knox (19ème, Gbr/QS).
Cette course a aussi confirmé une tendance : le cyclisme hollandais et le cyclisme français complètent le podium des meilleures nations avec les Belges. Quant à Quick Step, c’est une nouvelle victoire de grande envergure après les succès dans les Ardennaises et les Flandriennes.
Tour de Pologne (E1,E2) : le début du Tour de Pologne débute par 3 étapes de plaine. Ackermann, révélation du Tour de Romandie cette saison, a battu 2 fois Hodeg, révélation du Tour de Catalogne. Progressivement, la nouvelle génération du sprint se forme. Ces 2 coureurs donnent de la profondeur à cette nouvelle génération qui comprend déjà des sprinteurs dominants (Groenewegen, Gaviria, Ewan).
Trentin et Nizzolo ont accroché un podium d’étape. Quant à Bouhanni, pas sur que ses contre-performances dérangent tant que ça une direction qui compte probablement les jours avant la fin du contrat du coureur… en 2019.
Transferts
M.Valgren quitte Astana pour Dimension Data : à défaut de Van Avermaet qui demeure avec CCC, la structure sud-africaine a attrapé un gros poisson : Valgren. Celui-ci devrait être le leader sur les classiques et compenser l’inefficacité de Cavendish. Pour Astana ce n’est pas tellement un coup dur. Le retour de Landa se murmure.
L’exil des coureurs BMC : C’est du côté de la BMC que les meilleures affaires sont à réaliser. Teuns va à Merida et Bettiol à Cannondale. Dennis pourrait rejoindre Teuns et Van Garderen pourrait rejoindre Bettiol. Kung est signé par la FD Jeux. Mais en préservant Van Avermaet, la structure polonaise a défendu l’essentiel. Les coureurs partis sont facilement interchangeables. Ces départs permettront à CCC de réorienter l’aire de recrutement. On parle de l’arrivée de Majka.
A.Greipel vers une fin de carrière à Fortuneo : forcément c’est un bon renfort pour une équipe continentale. S’il n’a plus le niveau pour gagner sur les courses mondiales, Greipel joue encore placé et peut enchaîner les victoires sur les continentales françaises. Une bonne affaire pour tous les partis.
Où sera Wout Van Aert en 2019 ? Wout Van Aert est le meilleur coureur continental de la saison. D’ailleurs il vient tout juste de gagner sur le Tour du Danemark. Par conséquent, son destin est de courir pour une équipe élite. Son arrivée à Lotto NL pour 2020 est déjà prévue. Mais Aqua Blue Sport a racheté sa structure. Dans ces conditions, le Belge veut rejoindre Lotto NL dès 2019.
J.Debusshere en soutien de Kittel : l’Allemand a fait une mauvaise saison. Debusshere en tant que sprinteur n°2 ou poisson pilote permet de renforcer l’équipe russe qui connait aussi une année très difficile.
Alaphilippe : le nouveau Jalabert ?
Je ne vais pas vous présenter Laurent Jalabert, l’éternel n°1 mondial des années E.P.O qui ne portait jamais le casque et qui aujourd’hui fait des leçons de morales sur le dopage et le port du casque.
Oui je n’aime pas l’homme. Mais j’admets volontiers qu’il s’agit bien du meilleur coureur français des 30 dernières années. Alors est-ce qu’Alaphilippe, au profil similaire (bon grimpeur, excellent sur les côtes, bonne pointe de vitesse) peut l’égaler voire le dépasser ? Analysons en terme de palmares sur les courses les plus prestigieuses. La classe des 2 coureurs est telle, que les places d’honneurs, hormis généraux de G.T ne sont pas prises en compte.
Le palmares de L.Jalabert (1968) à l’issue de la saison 1994 : 9 étapes sur la Vuelta (1 classement par points), 1 étape sur le Tour (1 classement par points)
Le palmares de J.Alaphilippe (1992) au 5 Aout 2018 : Vainqueur de la Flèche Wallonne et de San Sebastian, 2 étapes sur le Tour (1 classement de la montagne)
Il ne fait aucun doute qu’Alaphilippe est en avance sur Jalabert, au même âge. Oui mais Jalabert a surtout explosé en 1995 et s’est construit un palmares aussi éclectique qu’impressionnant pendant 7 ans. C’est ce qui rend la tâche difficile à Alaphilippe.
Voici l’inventaire des plus grandes victoires de Jalabert durant sa carrière :
Tour de France : 4ème en 1995, 4 étapes, 2 classements par points, 2 classements de la montagne.
Analyse : La 4ème place du Général en 1995 constitue l’arbre qui cache la forêt. Jalabert aura vendu l’illusion d’un podium du Général tout au long de sa carrière sans jamais l’approcher (au mieux 19ème, seulement 2 top 30 en carrière). Alaphilippe n’a jamais rien promis sur ce terrain mais ne semble pas moins doué que Jalabert dans ce domaine. Il ne manque plus que 2 étapes et 3 classements annexes à Alaphilippe pour égaler Jalabert. On peut facilement imaginer Alaphilippe gagner 4 étapes et 1 classement annexe sur le Tour d’ici la fin de sa carrière… dans une dizaine d’année si tout va bien.
Conclusion : Sur le Tour, Alaphilippe peut égaler Jalabert. Il est déjà très avance d’ailleurs.
Giro et Vuelta : Vainqueur de la Vuelta en 1995, 5ème en 1998, 7ème en 1997 (18 étapes, 4 classements par points, 1 classement de la montagne) ; 4ème du Giro en 1999 (2 étapes, 1 classement de la montagne)
Analyse : contrairement au Tour, Jalabert a atteint et souvent flirté avec la victoire sur le Général. Sur la Vuelta, il faisait parti des figures incontournables. Sans son intoxication alimentaire en 1996, la 2ème place du Général derrière son équipier Zulle lui tendait les bras. Alaphilippe n’a que peu couru ces courses (1 Vuelta pour 1 étape) et devrait se faire rare sur ces compétitions.
Conclusion : Jalabert a gagné 1 Vuelta, un paquet d’étapes et de classements annexes. Il est difficile d’imaginer Alaphilippe sacrifier sa forme sur le Tour et des victoires sur des classiques de fin de saison tout au long de sa carrière. Néanmoins, on peut imaginer le Français se tester sur la Vuelta en vu du Général. Cependant, Alaphilippe n’également probablement pas Jalabert sur ces deux courses.
Les P.T majeurs : 3 Paris-Nice, 1 Tour de Catalogne, 1 Tour du Pays-Basque, 1 Tour de Romandie
Analyse : entre 95 et 99 Jalabert a gagné 6 P.T. En fait il jouait constamment la gagne et avait 2 top 10 à son actif à 26 ans quand Alaphilippe n’en a aucun. PS : je ne comptabilise pas le Tour de Californie comme un des 9 P.T majeurs.
Conclusion : jusque là Alaphilippe n’a gagné que des étapes. Aucun top 10 au Général à son actif. Pourtant il a paru en mesure d’y figurer à plusieurs reprises avant de craquer. Il semble néanmoins en mesure de remporter 2 P.T majeurs dans sa carrière. 6 ? Cela fait beaucoup pour le Alaphilippe que l’on connait aujourd’hui. Il faudrait qu’Alaphilippe progresse encore sur les cols longs et sur la régularité.
Les 10 plus grandes classiques : 6 victoires (Flèche Wallonne X2, San Sebastian X2, Milan-San Remo, Tour de Lombardie)
Analyse : Alaphilippe est très avance sur Jalabert au même âge. Il devrait facilement égaler Jalabert sur la Flèche Wallonne et San Sebastian. Jalabert a gagné 2 monuments. Alaphilippe peut en faire tout autant. Il a déjà 3 podiums de monuments à son actif.
Conclusion : Alaphilippe devrait égaler Jalabert sur ce terrain. Il peut même le devancer et ainsi compenser son déficit sur les courses à étapes.
Les championnats (France, Europe, Monde) : champion de France (1998), champion du Monde du chrono (1997)
Analyse : le chrono remporté par Jalabert semble inaccessible pour Alaphilippe. Cependant, en réussissant là où Jalabert a toujours échoué (en ligne), le puncheur de Quick Step aurait vite fait de combler ce déficit. Etant donné la formule, Alaphilippe fait face à un sacré handicap sur les championnats de France.
Conclusion : il est difficile d’imaginer qu’Alaphilippe n’arrivera pas à accrocher l’Or sur les championnats.
Conclusion générale : Alaphilippe n’égalera pas Jalabert. Ce dernier était nettement supérieur en haute-montagne ; qualité qui lui a permis de bien figurer au général sur les G.T (1 victoire et 3 top 5) et plus encore sur les P.T majeurs (6 victoires). Cependant il devrait égaler son ainé dans le domaine des classiques et des championnets voire le dépasser. Une victoire sur un P.T majeur est imaginable. Alaphilippe est assurément le coureur français qui se rapproche le plus, de ce qui reste le meilleur coureur français des 30 dernières années.
Focus sur le cyclisme hollandais, un cyclisme qui se porte (très) bien
T.Dumoulin, N.Terpstra, B.Mollema, S.Kruijswijk, M.Teunissen, S.Oomen, D.Groenewegen, R.Gesink. Voici l’équipe A des Pays-Bas au vu des résultats 2018.
D.Van Baarle, W.Poels, T.Roosen, D.Van Poppel, A.Tolhoek, T.Slagter, J.Van Emden, W.Kelderman. Voici l’équipe B des Pays-Bas au vu des résultats 2018.
Oui vous n’hallucinez pas, W.Kelderman, 4ème de la dernière Vuelta n’est que le 16ème hollandais sur le bilan 2018. Position qu’il pourrait améliorer bien entendu s’il venait à récidiver sur la Vuelta.
Les Pays-Bas constituent la 2ème puissance cycliste de la saison (1 Belgique, 3 France). Sur le Tour les Hollandais ont cartonné sur tous les terrains. Groenewegen dans le domaine du sprint. Hormis Blijlevens (4 étapes), aucun sprinteur hollandais n’avait réellement brillé sur le Tour depuis les années 90. Dumoulin et Kruijswijk au Général. Ce qui fut longtemps le point faible des Hollandais. Hormis Boogerd, l’éternel cocu de l’Amstel, aucun coureur n’a bien figuré au Général depuis les années 90 jusqu’à… Robert Gesink. Ce dernier a démontré des qualités de vainqueur de G.T très tôt dans sa carrière. Il fut vite imité par Kruijswijk, Mollema et Ten Dam qui se révèlent au début de la décennie. Avant que ne se révèlent à leur tour, les grimpeurs/rouleurs de la Sunweb au milieu de la décennie, les Hollandais semblaient déjà avoir déniché une génération dorée. On peut le dire aujourd’hui : jamais les Hollandais n’ont été autant armés pour jouer la gagne sur les G.T.
Fut un temps où les anciens disaient que les Hollandais ne pouvaient dominer en haute-montagne, faute de haute-montagne aux Pays-Bas. Aujourd’hui, on sait que le relief d’un pays n’a plus beaucoup d’impact sur la spécificité des coureurs qui voyagent beaucoup et s’entrainent rarement dans leurs pays d’origine.
Est-ce que cela va durer ? Oui. Aux Pays-Bas, pays du vélo, les jeunes Bataves continuent de pratiquer le cyclisme. Cela se voit chez les femmes, chez les juniors et de plus en plus sur le circuit masculin pro. Avec Tom Dumoulin, ils tiennent surement le successeur de Zoetemelk.
Le rouleur aux origines françaises pourrait même instaurer une dynastie. Un cyclisme tout terrain. Van Emden cartonne sur les chronos, Terpstra et Van Baarle sur les pavés… S’il fut un temps remis en cause par la mondialisation, le statut de nation majeure est désormais indiscutable.