[Miyu]
Deux jours plus tard, le souvenir de ce qui s'était déroulé à Havrempire semblait n'être qu'un songe éthéré pour le groupe, si difficile à croire. Miyu avait embrassé le chemin du héros, bravant l'inconnu, et maintenant, alors qu'elle se préparait à retourner dans son monde en proie à la guerre, elle portait le fardeau de ses actions et les épreuves qu'elle avait traversées ici.
Dans le hall des D'Armagnac, Miyu s'apprêtait à pénétrer dans la salle du conclave pour annoncer publiquement le testament du défunt Léon. Les murmures des nombreux nobles résonnaient comme lors de sa première visite.
Lorsque les portes s'ouvrirent, Octavia la suivit, vêtue d'une imposante armure dorée, semblant émerger tout droit d'un conte de chevaliers et de princesses, accompagnant la Samurai avançant d'un pas assuré vers le centre de la salle. Le silence tomba à leur arrivée, et les regards d'Arcann et de son cousin, Léonard, se croisèrent.
Arcann, dans une impulsion fougueuse, prit la parole. Sa fureur était palpable, sans doute endoctriné par Eldwyn, le jeune homme semblait prêt à croire que le monde touchait déjà à sa fin.
- ... Ah, la marionnettiste est de retour ! Dis-nous donc, Samurai, comment ton Seigneur prévoit-il de conquérir Thurinian ? Enverra-t-il ses "Samurai" ou régnera-t-il à travers les vestiges de notre glorieuse famille ?
Miyu croisa les bras, remarquant Jean derrière Arcann, consterné par les propos de son cousin. Mais les paroles d'Arcann avaient suffi pour embraser une partie de la foule.
- Elle est bonne celle là, venant d'un traître à son Empire.
Répondit Ikeda fermement.
- Le bout du monde n'est pas une menace, Arcann. Des gens meurent dans les rues ! Des corps pourrissent dans leurs propres maisons.
Ajouta Léonard.
- Mais regardez-la... ! La guerre civile fait rage, et elle veut nous affaiblir, envoyant les nôtres mourir pour un inconnu. Pire encore, elle prétend parler pour Léon ! Elle revient d'Havrempire les mains vides, apportant sa propre vérité déformée. Personne ne peut parler pour lui.
S'exclama Arcann, provoquant cette fois beaucoup plus d'agitation, les nobles se disputant entre eux.
- En êtes vous sûr, Arcann ?
https://youtu.be/crSqRZAfyZo?t=132
Intervint une voix féminine. Lorsqu'elle entra, tout le monde se tut, et elle avança lentement, la pointe de sa Flamberge traînant derrière elle de manière menaçante. Le gardien des portes annonça sa présence.
- Dame Julie d'Armagnac de l'Emprise du Lion !
Octavia sourit sous son casque en voyant la guerrière arriver, et le regard d'Arcann se décomposa. Tous reconnaissaient Julie d'Armagnac, la douce lionne marquée par les horreurs d'Havrempire, abandonnée par les siens. Autrefois une tête brûlée incapable de se tenir en place, ici, elle avançait avec une fureur glaciale, faisant taire la salle.
Vêtue de l'armure de Léon, elle la portait comme lui, avec la prestance d'un vrai Seigneur. Son regard noir se posa sur Léonard et Arcann, tous deux bouche bée.
- Expliquez moi, chers Chevaliers, la raison pour laquelle le nom de mon défunt mari est utilisé d'une façon aussi odieuse. Vous vous prétendez dignes d'être des lions, mais vous comportez tels des charognards autour d'une proie déjà morte. Quelle déception. Voilà ce que vous dirait le glorieux Seigneur Léon d'Armagnac.
Jean, plus loin, semblait drôlement amusé par les paroles de Julie d'Armagnac, le clou du spectacle serait que Léon ne tombe du ciel pour gifler Arcann et Léonard un bon coup, mais voir Julie vraisemblablement prête à leur botter le cul était un spectacle en lui-même.
- Madame...
Souffla Arcann, alors que de la sueur perlait sur son front.
- Je devrais vous envoyer à Havrempire pour vous donner une véritable idée. Pendant que je survivais en léchant la condensation sur le mur d'une grotte, vous étiez déjà occupé de vous empiffrer et d'envier le trône encore chaud de Léon. Voilà la vérité, si c'est entre vous deux, la maison d'Armagnac n'aura pas d'héritier jusqu'à nouvelle heure.
Flamberge gronda froidement, Léonard baissa les yeux, mais Arcann sembla reculer encore plus, alarmé. Sa main commença à s'illuminer, et le jeune homme, tendu, s'exclama ainsi :
- Alors qu'il en soit ainsi, Julie... Eldwyn n'a peut-être pas réussi... Mais si je ne peux avoir cette famille, alors elle ira au Chaos !
Cria Arcann avant de poignarder Léonard dans le ventre, surprenant toute la foule.
- Que le Chaos emporte le monde !
Ajouta Arcann, semblant se transformer physiquement. Miyu observait, alertée, se rappelant de ce que Circé lui avait expliqué. L'œuf du chaos qui avait été proposé à Circé, un artefact d'une grande puissance permettant à l'homme de transcender la nature humaine. Arcann commençait à grossir, des protubérances chaotiques émergeaient de son corps, il se transformait en une sorte de... Gigantesque et odieuse limace démoniaque, à la mâchoire béante, et arborant encore son visage.
Les nombreux bras de la créature empoignaient certains des nobles proches pour les dévorer vivants dans ce spectacle cauchemardesque. Miyu et Octavia se préparèrent à l'affrontement, mais Flamberge, elle, restait droite, la main posée sur le pommeau de sa Flamberge. Elle ne prononça pas un mot, et lorsque l'un des bras de la créature tenta de l'assaillir, il fut tranché par la longue épée de Julie. Celle-ci se frayait un chemin à travers les tentacules avec une aisance déconcertante, enfonçant sa lame dans la gorge de la monstruosité.
Arcann poussa un cri de douleur intense et démoniaque, et Julie enfonça son bras dans sa bouche pour agripper sa langue et la tirer avec force. Elle observait froidement l'abjecte horreur qui lui faisait face.
- Que croyais-tu, Arcann ? La vie n'est pas un conte. Tu n'es aucun Seigneur. En jouant avec le Lion, tu as finalement rencontré ses griffes. Crève donc, afin que Léon te botte le cul dans l'au-delà jusqu'à l'Abysse.
La créature poussa un cri surpris, avant que la large Flamberge ne lui fende le crâne, aspergeant la salle de sang corrompu. Les plus téméraires de la salle s'approchèrent. Jean lança un regard approbateur à Julie d'Armagnac, et même Léonard se releva, la main sur l'abdomen.
https://www.youtube.com/watch?v=6j6nfiZd1FQ&ab_channel=ScoreForge
- Là où vous ne voyez pas de seigneur, madame, j'en vois un.
Commença Jean, ce qui provoqua un regard surpris de Flamberge, son expression froide se perdit pour cet instant, révélant de l'incompréhension.
- Saluez donc le glorieux Seigneur Julie d'Armagnac, Lionne du Nord, et Seigneur de l'Emprise du Lion ! Même Havrempire n'est pas venue à bout de sa crinière ! Que Serosh la guide, et que ses rugissements accompagnent sa lame !
Lança Jean, pointant sa longue lame vers Julie d'Armagnac, provoquant de grands cris enthousiastes de la foule, car la Maison d'Armagnac, après cinq années, avait retrouvé un Seigneur. Elle échangea un sourire avec Miyu, qui se trouvait plus loin à l'arrière.
[???]
Sur un champ de bataille où régnait la désolation, le sang giclait, les bras s'envolaient, les têtes tombaient. Des mercenaires s'affrontaient sous la pluie battante qui se mélangeait au sang des guerriers morts au combat.
Au centre de la bataille, un homme à la peau sombre, contrastant avec ses cheveux blancs, luttait contre le camp adverse. Il faisait agiter sa hache avec férocité, tuant sans compter ceux qui se dressaient sur son chemin. Le carnage autour de lui s'intensifiait, alors qu'il était recouvert de sang. A un moment précis, son arme s'arrêta subitement, contrée par une lance. Son utilisateur le repoussa avec force, le faisant glisser sur le sol humide.
Le lancier était certainement blond, mais il ne pouvait en être certain. L'affrontement l'avait encore plus sali que lui. Des boyaux pendaient sur sa tête. Ils dégageaient un son visqueux en entrant en contact avec le sol.
Sans dire un mot, ils se ruèrent l'un vers l'autre pour débuter leur duel. Berné par son gabarit moins imposant, il fut surpris par la force de frappe de son adversaire, qui excédait même la sienne, pourtant inégalée jusqu'à présent.
A la suite d'une lutte sanglante et violente, le mercenaire se tenait à terre, dos au sol. Le visage ensanglanté et la hache brisée, il attendait que la mort l'emporte, résolu à l'idée de périr face à un adversaire plus fort que lui. Mais au lieu d'un coup d'estoc, une main accueillante se présenta à lui.
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Lorsque Ferdiad ouvrit les yeux, il sentit un frisson le parcourir. Son armure humide le refroidissait. Allongé jusqu'à présent, il se redressa pour apercevoir le visage d'Arkantos, un léger sourire aux lèvres.
- Ah, enfin réveillé.
- ... où sommes-nous ?
- Sous les ruines... ou dedans, peut-être ? Je sais pas exactement. Après que le monstre nous ait dégagé, on a été envoyé dans des cavités différentes.
Ferdiad serra le poing, espérant que tout se passe pour le mieux pour ses autres compagnons. Le pirate remarqua sa réaction, mais resta silencieux, gardant ses remarques pour lui.
- On ferait mieux de bouger d'ici. Qui sait quel genre de truc rôde dans le coin.
- Très bien.
Le duo commença sa marche, explorant les ruines souterraines, avançant avec prudence. L'air ambiante était tellement infesté de magie que, même pour quelqu'un ne disposant d'aucune affinité arcanique, comme Ferdiad, la pression pouvait se ressentir. Plus ils s'enfonçaient dans l'antre, plus celle-ci paraissait imposante. Les chemins se multipliaient à chaque intersection.
A un moment, Arkantos, qui venait d'apercevoir les restes d'un squelette humanoïde, décida de briser le silence qui s'était installé, laissant sa curiosité prendre le dessus.
- Au fait, je me demandais. Pourquoi tu travailles pour Siegfried ?
- Cela te paraît plus anormal que pour les autres membres ?
- Peut-être, en effet. Tu n'étais pas à la tête d'une troupe de mercenaire il y a quelques années, par hasard ?
A l'entente de cette affirmation, le Brigadier s'arrêta. Son regard était tourné vers le pirate, qui semblait l'avoir percé à jour.
- Je trouve ça juste étonnant, qu'un leader accepte d'être gouverné par un autre, surtout dans ce domaine-là.
Il marqua un temps de pause. Malgré son air insouciant, il prenait cette conversation très au sérieux.
- Tu lui dois la vie parce qu'il t'a sauvé ? Ou parce qu'il t'a battu au combat ?
- Ni l'un, ni l'autre. Siegfried m'a prouvé sa supériorité en tant que personne. En cela, il mérite de posséder ma vie. Pour lui, je serais prêt à accepter un châtiment pire que la mort.
Lorsqu'il eut fini sa phrase énigmatique, Ferdiad reprit la marche sans attendre son interlocuteur. Ce dernier, devinant qu'il ne pourrait probablement rien tirer de plus de lui, le suivit sans rien ajouter. Cette réponse avait attisé sa curiosité.
Un peu plus tard, ils arrivèrent en face d'un portail de pierre noire. Sa texture ne disait rien à Arkantos, qui ne connaissait aucun minerai possédant une apparence similaire. En la touchant, il avait l'impression de sentir de faible vibration venant de son intérieur. Un sceau était inscrit sur la porte, avec un mot au-dessus.
- "Ramyen" ? pensa à haute voix le pirate, lisant l'écriture.
En inspectant la roche, Ferdiad nota qu'il y avait un creux dans la structure en son centre. Comme s'il manquait quelque chose pour la compléter.
- Voilà ce qui nous manque.
Après avoir tout deux pris le temps de mémoriser la forme du trou, ils poursuivirent leur route pour arriver en face de ce qui ressemblait à un labyrinthe.
- Super, on va doublement se perdre, commenta le pirate, soupirant d'avance à l'idée de traverser ce dédale.
[Kansho]
Après avoir été séparé du reste du groupe, Kansho avait été dans une cavité avec la seule autre personne capable d'utiliser la magie. Ils avaient décidé de chercher des combustibles pour se réchauffer auprès d'un feu. Pour ce faire, ils exploraient la partie des ruines où ils avaient atterri. Comme depuis son arrivée, le Brigadier observait l'architecture de cet endroit avec un intérêt très prononcé.
- Comment ont-ils réussi à construire tout ça, sous l'eau ?
- Qui sait ? Les Tours Exaltées ont beau être baptisées "Merveilles du monde Antique", elles n'en restent pas moins l'un des plus grand mystère de l'histoire d'Eos.
Continuant d'avancer, ils arrivèrent dans ce qui ressemblait à un atelier botanique. Ou plutôt, ce qu'il en restait. Le temps et le manque de civilisation l'avaient fortement endommagé. Toutefois, certaines plantes restaient étonnamment vivantes. Malgré la pression magique ambiante qui régnait, ils pouvaient sentir quelque chose d'étrange émaner de ces fleurs, accentuant encore davantage leur statut surnaturelle et anormale.
- Tu crois que ça fera l'affaire ?
Sakana étudia un instant la question, puis haussa les épaules, soupirant.
- Étant donné leur nature, ça me paraît dangereux, mais on ne trouvera sans doute rien de mieux.
D'un acquiescement commun, le duo décida de retourner sur ses pas pour arriver en face d'un portail de pierre noire sur lequel ils étaient tombés. Le mot "Odlanor" y était inscrit. Ils placèrent les fleurs fraîchement récupérées, puis, d'un claquement de doigt, Kansho fit apparaître une flammèche grandissante dessus.
Par chance, les plantes restaient de parfaite combustibles, tout à fait ordinaire à cet égard. Les flammes augmentaient drastiquement la température ambiante, conférant une sensation agréable aux deux aventuriers.
Fatigués par cette marche et le précédent combat, ils s'installèrent en face du feu pour se reposer. Kansho observait Sakana, qui se tenait juste en face du brasier pour se réchauffer les mains.
- Hé, du coup, commença-t-il, avant d'être coupé.
- Pourquoi n'ai-je pas rejoint l'Arcanat ?
Grillé, le brigadier maudit sa curiosité, qui avait une fois de plus pris le dessus sur lui.
- Hum... j'aimerais bien le savoir, en effet, lâcha-t-il, se grattant l'arrière de la tête d'un air embarrassé.
Sakana poussa un léger rire amusé. Elle semblait satisfaite de la réaction qu'elle avait provoqué chez son interlocuteur.
- Pourquoi est-ce que cela t'intéresse ?
- Je suis juste curieux de savoir pourquoi une grande magicienne préféra le statut de fugitive à celui de membre de la plus haute classe de mage de l'Empire.
- Mmh, c'est vrai que dit comme ça, ça peut se comprendre.
Malgré l'ampleur de son choix passé, le ton qu'elle employait était presque indifférent, comme si cela n'avait aucune importance à ses yeux.
Après s'être frotté une dernière fois les mains, elle se tourna vers Kansho pour lui répondre, montrant son visage qui affichait une expression nonchalante.
- C'était barbant. Je voulais m'amuser, apprendre sur le terrain, pas passer ma vie à étudier dans une bibliothèque.
[Bakuya]
- Pourquoi tu veux pas juste admettre qu'on est perdu ?
- J'essaye juste d'être positive !
Cela faisait plusieurs heures que l'épéiste et la lancière marchaient dans la cavité où ils avaient atterri. Pendant leur exploration, ils étaient eux aussi tombés sur un portail de pierre étrange. Ils étaient directement après parti à la recherche de l'échantillon manquant dans la structure, mais n'avaient toujours rien trouvé. En l'occurrence, Bakuya commençait à perdre patience.
- En plus, "Amserau'q", c'est censé vouloir dire quoi ? On dirait un prénom affreux pour une race d'elfe éteinte.
Réfléchissant à quelque chose pour calmer les nerfs de son compagnon, une idée lui vint à l'esprit. L'air joyeux, elle s'écria :
- Et si c'était le nom d'une épée légendaire ?! Il doit bien y avoir au moins une arme ou deux du genre, dans cet endroit.
Bakuya s'arrêta subitement, prenant par surprise la lancière. Il avait deux doigts sur le menton et les yeux écarquillés, pensant à quelque chose.
- Oh... oui, tu as raison. Ça doit sûrement être ça. Peut-être le nom d'une épée elfique, dans ce cas ?
- Ça... ça me semble possible, oui ! réagit-elle, faussement enjouée, ne s'attendant pas à autant et aussi facilement susciter son intérêt.
Soudain, des bruits de pas se mirent à retentir, captant l'attention des deux brigadiers. Désormais sur leur garde, une lumière apparut dans la pénombre, s'intensifiant à chaque seconde. Un petit être se baladait, ressemblant à un reptile d'apparence chétive. La lumière qu'il émettait provenait d'une lanterne qu'il transportait. Bien qu'il paraisse inoffensif à vue d'oeil, une aura sinistre émanait de lui.
Cachés derrière un pilier, il ne les avait pas encore remarqué. Profitant de l'effet de surprise, Bakuya attendit qu'il soit suffisamment proche, puis sortit de l'ombre pour le décapiter d'un coup sec. Toutefois, une barrière magique apparut au niveau de la nuque du petit être, le protégeant de la lame de l'épéiste.
Le brigadier se trouvant à présent dans son champ de vision, il se mit à agiter lentement sa lanterne de gauche à droite. De sa lampe fusa un rayon d'énergie destructeur, qui désintégra purement et simplement son épée, n'en laissant que la poignée, sous le regard médusé de Freya.
- Qu'est-ce que...
- On se tire de là ! s'exclama le bretteur, qui lui attrapa le bras et se mit à courir dans la direction opposée au monstre.
[Red Moon]
Les paroles de Saint Vehk suscitèrent un intérêt particulier pour la renarde qui était suspendu à ses lèvres. Ce conte lui rappelait les nombreux poèmes qu'elle lisait à propos de faits héroïques menés par ces légendes qui avait conquit la table ronde. Desmond avait une tout autre idée, secouant la tête. Toutes ces histoires, il ne s'y identifiait pas.
"- Désolé, grand saint...Mais ces histoires de héros, c'est pas pour nous..."
Le colosse kossith n'intervint pas, se contenter d'acquiescer les paroles du semi démon. L'objectif de Desmond était de conservé son groupe et de gagner suffisamment de butin pour pouvoir s'extirper de cet enfer qui allait s'abattre sur le monde. Sa réponse définitive fit réagir Izumi qui trouva la force de se relever, à sa grande surprise. Puisqu'elle n'était pas pleinement consciente, elle n'avait pas eu son mot à dire.
"- La guerre se prépare déjà, on ne peut plus reculer."
"- Mais quand est-il de ton voeu ? Tu ne voulais pas retourner chez toi, apporter la richesse à ton clan ?" Demanda Desmond, surprit.
"- Si le chaos s'abat sur le monde, aucun écu ne pourra nous sauver. Même si je le voulais, je ne pourrai pas fuir. Personne ne le pourrait..."
Son regard se durcit alors, plongeant ses yeux dans ceux du semi démon, lui même interpellé par la détermination derrière ses yeux. Cela pour eu effet de lui couper la voix, laissait la renarde poursuivre.
"-Tu l'a vu comme moi ! Cet étranger, il a pour but de plonger le monde dans le chaos, et ce n'est pas le seul. Depuis la mort de l'Empereur, ça ne fait qu'empirer, les entités maléfiques profitent enfin d'un signe de faiblesse pour mener leurs plans à exécution. Si on veut arrêter tout ça, on doit se battre, nous aussi. Et puis... Tous ces gens ici se sont battus pour me sauver... Le moindre que je puisse faire est de leur apporter mon aide, à mon tour. Ce n'est pas grave si vous ne me suivez pas... Mais moi, j'irai."
Desmond détourna le regard, semblant réfléchir. Bien que cela lui déplaisait, il se doutait que c'est la voie que choisirai la Kitsune. Elle tourna ensuite la tête vers le kossith, se doutant que lui aussi n'était pas d'avis à les rejoindre.
"- Et toi, Arkhan, est-ce cette situation te convient ? Tu laisserai le monde se faire annihiler, gouverné par les ténèbres ? Il n'est pas seulement question de l'humanité... Mais de toutes les espèces vivantes."
La Main du Diable se mit aussi à réfléchir, répondant aussi avec un regard dur et le visage fermé. Lui qui avait juré de faire comprendre aux homme leur négligence qui les entrainerait vers cette fin inévitable, commençait à comprendre qu'un enjeu plus important se profilait. Il serra le poing, toisant des yeux la Kitsune qui ne laissait pas intimider par son camarade deux fois plus grand qu'elle.
"- Ne te méprend pas. Je déteste autant les dieux que les hommes. Ils sont une engeance qui se servent de la croyance des cultes pour assoir leur domination sur les peuples. Si quelqu'un doit punir l'humanité de ses erreurs, de son hypocrisie, de ses pêchés... Ce sera moi, et moi seul."
La renarde esquissa un léger sourire, car au delà du discours négatif de son interlocuteur, ses convictions étaient clair et il avait accepté de se dresser face aux dieux. La Main du Diable avait aussi fait son choix, et même si ses valeurs n'entraient pas forcément en adéquation avec celles d'Avalon, il allait se joindre à la bataille. Voyant l'enthousiasme de la renarde et de la combativité d'Arkan, Desmond soupira, secouant la tête. Il savait que lui aussi ne pourrait pas fuir et qu'il avait encore beaucoup de mystères à élucider.
"- Bon... Je crois qu'on va avoir un bout de chemin encore à faire ensemble."
Sa réponse fit grandement sourire Izumi qui manqua de sauter de joie, heureuse de savoir que ses compagnons accepteraient de se joindre à elle. Tous les trois, encore, allaient joindre leur force pour combattre les forces obscures et découvrir qui était cet être malicieux qui les harcelait. Ils n'étaient pas des héros, mais des assassins, des mercenaires... Mais dans ce combat, ils avaient tous un ennemi commun, et cela signifiait qu'ils avaient tous ce lien qui les unissaient, les reliant à Avalon.
[Kagura]
La jeune femme resta silencieuse, se demandant ce qu'elle allait faire. Elle se doutait bien que Kintaro allait accepter l'offre en question, qu'il allait faire tout son possible pour aider. Sauf que elle, est-ce qu'elle avait vraiment envie d'en faire de même. En y réfléchissant, elle ne voyait visiblement pas de problème, elle pensait même que ça rendrait sa vie moins monotone.
- J'en suis aussi, répondit la jeune femme, tout juste après Kintaro qui avait dit la même chose.
[Soma]
https://www.youtube.com/watch?v=S45wEsQCmXo&ab_channel=InonZur
Tout avait repris son petit rythme, enfin, si on peut appeler le bordel impérial un semblant d'ordre. Ikeda avait aidé à empêcher la fin du monde. Bien sûr, personne ne le savait vraiment, mais on dit que depuis, à Havrempire, une cicatrice s'étend dans le ciel. Quant à ce qui se trouve en dessous, il ne valait mieux pas l'aborder.
Flamberge, ou devrait-on dire le Seigneur d'Armagnac, promit à la Samurai de respecter son accord avec le Shogun, à l'autre bout du monde, et qu'elle enverrait elle-même ses Chevaliers au moment venu. Havrempire l'avait changée, et son retour à l'Empire fut fracassant, scandaleux. Elle n'était pas surnommée "la Lionne" pour rien, car c'est avec force et froideur qu'elle manœuvrait à travers les politiques impériales, elle n'attendait qu'une chose, que l'Empereur vienne lui-même lui faire face pour répondre de l'inaction face au désastre d'Havrempire. Léon d'Armagnac était peut-être mort, mais il avait survécu en elle. Implacable, elle prévoyait déjà d'arranger un mariage pour assurer sa légitimité.
Miyu, elle, avait obtenu ce qu'elle voulait, prévoyant de rester un peu plus longtemps dans l'Empire avant de repartir vers Yamato. "La guerre l'appelait", disait-elle. Elle n'attendait qu'une chose, ce retour à la "vie normale", qui pour elle n'est pas exactement mieux que ce qu'elle a vécu ici. Elle promettait déjà de revenir assez tôt, et proposa même à certains de l'accompagner au bout du monde, là où le soleil se lève.
Cependant, une dernière chose persistait, une tumeur vivante du nom d'Eldwyn. Quelques jours après l'incident, il fut révélé qu'il n'était pas mort. Il avait survécu à l'Abysse, et agissait à nouveau, cette fois dans l'ombre, préparant de nouveaux plans.
- Saint Vehk.
Dit la grande demie-elfe à la peau bleue, dans cette pièce sombre, visant Soma d'un ton inquisiteur.
- Je me disais bien que ça vous intéresserait.
- Cher Soma, vous pensez vraiment que vous allez me faire croire qu'un mythe est venu sauver la Championne physiquement dans l'Abysse face à l'incarnation de l'Adversaire ?
Demanda avec dédain la femme.
- Allons, Chercheuse. Dois-je vous parler de la refondation d'Avalon, aussi ? Ou aviez vous de la merde dans les yeux pendant tout ce temps ?
Rétorqua Soma, presque moqueur mais indigné, ce qui provoqua un soupir de son interlocutrice.
- Non... Peut-être que je ne devrais pas être surprise de son implication. Mais vous me cachez encore des choses, je dois entendre la suite. Mais ne me dites pas qu'il a téléporté la Samurai droit vers son pays, ou autre conneries du genre.
- Haha, rien d'aussi classe, je vous assure. Elle n'est pas repartie directement, voyez-vous...
[Viktor]
Les temps étaient dur à Tir Edessa, les citoyens étaient en panique tandis que l'Empereur préparaient les armées et concentrait les ressources pour la guerre à venir. Les derniers évènements, notamment liés aux exécutions publiques par le nouvel Empereur, inquiétaient grandement le chef de la police qui perdait peu à peu le contrôle sur les affaires juridiques. Il passait maintenant la majorité de son temps à remplir des piles de papiers administratifs liés à des plaintes de vol, d'agression... Tout son travail d'enquêteur avait été occupé dorénavant par la garde impériale. Toutefois, alors qu'il rédigeait des lettres, quelqu'un vint le déranger en frappant à la porte, puis entra dans son bureau. C'était un messager avec des vêtements qui portaient la couleur de l'Empire, mais avec un signe distinctif des brigadiers du Nord.
"- Monsieur le divisionnaire, je suis porteur d'un message pour vous."
"- Pour moi ? Comment se fait-il que les affaires des brigades extérieurs me soient adressés ? "
"- C'est une lettre directe du Général Rendahl. Elle souhaitait s'adresser à vous directement."
"- Rendahl... ?"
A l'entente de ce nom, Viktor haussa un sourcil, se remémorant de ce que ce nom lui rappelait. Il se frottait le menton, pensif, puis fit signe au messager de lui apporter la lettre. Il ouvrit l'enveloppe pour récupérer le papier qui lui était destiné et commença à en lire le contenu. Il se leva ensuite de son fauteuil et poursuivit sa lecture face à la fenêtre, levant les yeux au loin vers l'horizon, au delà des murailles qui entouraient la capitale.
"- Le grand Nord, donc...
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Le lendemain, les préparatifs avaient déjà été faite pour permettre au chef de la police de quitter la capitale. Il avait toujours les yeux posés sur la lettre pendant qu'il était assis dans une calèche, en route pour les terres du Nord.
"- Donc... Pourquoi on fait appel à nous au juste ?"
Viktor leva les yeux pour regarder Héléna qui était assise face à lui.
"- La division du Général Rendahl qui prend siège au fort Lincoln a identifié des disparitions dans un village dont on aurait lié les évènements à des phénomènes surnaturels."
"- Et donc, elle a choisi de faire appel à nous... Pourquoi ?"
" Car Viktor est un enquêteur réputé dans tout l'Empire. J'imagine qu'ils n'ont pas réussis à déceler l'origine de ces disparitions, n'est-ce pas ?"
Viktor et Héléna se tournèrent vers la troisième personne qui était assise auprès d'eux. Johan avait aussi été convié pour rejoindre le groupe dans cette expédition.
"- Je tiens à vous remercier encore pour vous être libérée, professeur." Fit le chef de la police.
"- Pour être franc, je pense que me tenir loin de cette ville quelques temps me fera du bien..."
"- Tout de même, je trouve ça inquiétant... Un village tout entier, disparut ? J'ai l'impression que les phénomènes paranormaux s'enchainent depuis quelques semaines. C'est pas très clair, tout ça..." Fit Héléna, croisant les bras et pensive.
"- Nous en apprendrons plus, une fois sur place."
https://youtu.be/_vmVU13ZDYU
Des heures passaient, éloignant le groupe de la police de la capitale et les enfonçant dans les terres éloignées de l'Empire. Les cités devenaient plus rares et les forêts s'étalaient sur des distances plus longues, loin de toute civilisation. La route vers le grand Nord était longue et promettait même quelques jours pour y parvenir. Le professeur Neumann était pensif, songeant à leur destination.
"- Le fort Lincoln, j'ai lu un récit à son sujet. C'est une immense muraille qui prend place dans les montagnes d'Oslow, fermant la vallée qui mènes aux terres désolées ainsi que la route vers le nord du pays des Sarjuk. Elle se repend sur des kilomètres et fermerait la voie à des invasions de grande ampleur... Le fort sert aussi de laboratoire, de prison... C'est la plus grande structure d'origine humaine liées à la protection des frontières. Elle a permit de repousser plusieurs attaques qui tentaient d’infiltrer le pays par les montagnes."
"- Comment tu sais tout ça ?" Demanda la jeune femme aux cheveux argentées.
"- J'ai effectué de nombreux voyages dans les académies de tout le pays, dont le nord. Difficile de ne pas en entendre parler, c'est une des plus grandes fiertés de l'armée. Bien que les soldats ne se bousculent pas pour y être affectés."
"- Forcément... Ils doivent péter les plombs à force de rester enfermés dans les massifs." Remarqua Héléna, ce qui interpella Johan.
"- C'est une immense forteresse et ils sont ravitaillés avant les périodes de grand froid. Toute la structure est aux commandes du Général Rendahl depuis des années, d'une main de fer. Les frontières polaires n'ont jamais été aussi tranquille que depuis son affectation à ce poste."
"- Une femme à la tête de cette forteresse ? Elle doit avoir un sacré tempérament."
Viktor se racla la gorge soudainement, ce qui surprit Héléna. Il avait le poing posé sous le menton à observer le paysage mais était pleinement à l'écoute de la conversation.
"- Tu la connais ?" Demanda-t-elle.
"- C'est... Une longue histoire."
[Viktor]
https://youtu.be/EK3q3Jb3TCQ
Le voyage dura plusieurs jours pour le trio de la justice avant qu'ils n'atteignent enfin leur destination. La nuit venait de tomber et pourtant ils pouvaient l'apercevoir de loin, depuis la route.
"- Regardez !" S'écria Héléna, pointant du doigt la structure.
Ils arrivaient depuis la vallée et pouvaient apercevoir cette immense muraille se lever entre les montagnes. Plus ils approchèrent, plus l'infrastructure paraissait grande. La grandeur du bâtiment était absurde, s’élevant à plus d'une centaine de mètre au dessus du sol et s'étendait sur des kilomètres. Des dizaines d'années, même plus d'un siècle ont été consommé pour construire cette enceinte titanesque. Les lumières brillaient depuis les murs afin de leur signaler qu'ils arrivaient enfin à la frontière avec le pays de glace.
"- Nous arrivons, enfin." Parla Viktor, passant la tête, les cheveux aux vents.
"- Sacrée bâtiment ! Je commence à comprendre pourquoi les invasions n'ont pu aboutir !" Envoya Héléna, subjuguée.
Arrivant au pied du mur géant, des gardes étaient postés à l'entrée et firent signe à la calèche de s'arrêter. Les hommes qui escortaient Viktor et son équipe expliquèrent la situation afin qu'ils obtiennent le pass droit.
"- Très bien, vous pouvez monter. Bienvenu, monsieur le divisionnaire !"
Le chef de la police posa un pied sur le sol gelé afin de faire la rencontre des gardes, suivit de près par Héléna et Johan.
"- Le Général vous attend. Vous avez le permission d'entrer. OUVREZ LES PORTES !"
Alors qu'il cria, les gigantesques portes de métal s'ouvrirent, tirés par de lourdes chaînes aussi grande pour supporter le poids du blindage épais.
"- Ils ont tout fait dans la démesure, ici..." Fit Héléna, d'un ton amusé.
"- C'est une forteresse impénétrable. Tu t'entendais à des portes en paille ?" Rétorqua Johan.
"- Ça aurait pu être amusant."
Le groupe entra alors dans l'enceinte métallique, tandis que les portes se refermaient derrière eux, dans un grondement semblable à celui du tonnerre. Des gardes les escortaient jusqu'à ce qui ressemblait à une grande plateforme rattachée à des chaînes à la verticale. C'était un monte-charge énorme où le plafond était à peine perceptible au dessus de leurs têtes. C'était l'entrée qu'ils utilisaient pour les approvisionnements. Le vrombissement de la plateforme était terrible, résonnant à travers la structure de métal. Ils mirent du temps avant de finalement arriver au dernier étage, remarquant que les treuils qui avaient servit à les faire monter faisaient plusieurs mètres de diamètre. Lorsqu'ils arrivèrent, ils pouvaient apercevoir les soldats former deux lignes afin de les accueillir et les laisser passer. Les soldats portaient des armures de fer presque intégrales et des fourrures recouvraient leurs épaulières, marqués par le symbole qui les affectaient à la brigade du Nord ainsi qu'à l'Empire.
"- Ils savent accueillir, ici..." Pensa la jeune femme à voix haute.
"- C'est vrai que ça change de Tir Edessa. Je me demande même s'ils sont au courant de ce qu'il s'y trame." Répondit le scientifique.
"- J'espère que non."
Ils avancèrent le long de la grande salle où était stocké les vivres, les armes, les armures... Toutes les provisions étaient rassemblés près des monte charges pour faciliter la logistique et les inventaires. Des rails étaient disposés des deux côtés de l'enceinte pour transporter les provisions le long de la forteresse qui se prolongeait même dans les montagnes. Les gardes escortèrent les policiers jusqu'à une porte qui les menait à un couloir. Ils arrivaient enfin dans un espace plus clôt, à l'écart des vrombissement et des directives des capitaines qui criaient pour se faire entendre et donner des ordres. Ils avaient l'impression de parcourir une ville entière tant la muraille était immense et donnait la sensation d'être encore plus grande vue de l'intérieur. Ils arrivèrent face à une porte, qui marquait la fin de leur ascension dans cette structure.
"- Bien, nous allons faire savoir au Général que vous êtes arrivés. Vous pouvez patienter ici." S'exclama l'escorte, se tournant vers Viktor.
"- Très bien, nous l'attendrons."
Le petit groupe entra ensuite dans une pièce où était disposé une grande table et des cartes, marquant divers emplacements stratégiques et retraçaient la région glacée. Héléna s'approcha pour analyser les cartes de plus près et pouvait identifier la position des avant-postes de l'armée, les points d'attaques, de replis...
"- Ça a du leur prendre des années pour retracer tout ça... Tout y est. Les tunnels à travers les montagnes, les défenses..."
"- Leur chef est du genre méticuleux." Fit Viktor, marchant à travers la salle pour inspecter les lieux.
Le chef de la police ne paraissait pas étonné. L'organisation de toute cette structure était carré et les soldats étaient aussi disciplinés que la garde impériale. Rien n'avait été laissé au hasard, car il avait conscience de la personne qui était maître de ces lieux. Johan inspectait aussi curieusement des carnets qu'il trouva, faisant étude sur les espèces qui vivaient dans ces terres, les informations météorologiques. Soudain, tous les trois entendirent des bruits de pas résonner entre l'enceinte des murs, arrivant jusqu'à la porte.
Lorsqu'elle s'ouvrit, Viktor tourna les yeux vers la personne qui entra dans la pièce. Cette dernière avait l'apparence d'une femme assez grande, portant un uniforme militaire blanc ainsi qu'une rapière à sa taille. Ce qui la fit remarquer par dessus tout était cette grande chevelure bleu, harmonieuse et appropriée avec le climat froid de la région ainsi que ses yeux de cobalt. Un élan de nostalgie marqua Viktor qui reconnaissait cette personne aux caractéristiques si uniques et collaient à la description du Général Rendahl, en plus de son sourire malicieux qu'elle afficha à la vue du groupe.
"- Vous voila enfin. Je vous souhaite la bienvenue dans la forteresse Lincoln."
[Viktor]
La superviseure de la forteresse toisa des yeux l'ensemble du groupe, les analysant un par un. Son regard était intense et dégageait cette aura impitoyable qui harmonisait avec celui du chef de la police. Ce dernier échangea le jeu de regard avec leur hôtesse, de son expression neutre habituelle.
"- Elizabeth."
"- C'est "Général" pour toi, Viktor." Fit-elle, d'un ton aussi froid et sec.
Le représentant de l'Ordre lâcha un bref soupire.
"- Tu remet ça sur la table, même après toutes ces années ?"
"- A toi de me le dire. C'est toi qui a voulu ça, tu te souviens ?"
Héléna et Johan s'échangèrent un regard interrogateur, comprenant difficilement de quoi les deux hauts placés parlaient. Cela ressemblait d'avantage à un règlement de compte qu'à une entrevue. Viktor ne laissait pas de place à l’embarrât et fuit son regard pour marcher dans un coin de la pièce.
"- Venons en au fait... Pourquoi nous as-tu fais venir ? Je pensais que les brigadiers du Nord étaient suffisamment autonome pour ne pas dépendre de la capitale."
"- Lorsque j'ai eu vent des rapports sur des disparitions anormales, j'ai envoyé mes éclaireurs faire un état des lieux. Malheureusement, ils ne sont jamais revenus."
Son sourire s'effaça pour afficher une mine plus sérieuse, s'approchant de la table où étaient allongés nombreuses cartes de la région.
"- Tout d'abord, j'aurai pensé à une invasion surprise, mais ils n'auraient pas pu passer les murs. Une attaque de bandit ? Mes éclaireurs sont des soldats surentraînés, ils n'auraient pas pu perdre face à de vulgaires mercenaires. De plus, qu'auraient-ils à gagner à piller un village perdue dans les montagnes, exactement ?"
"- Vos rapports ont-ils remarqués des troubles météorologiques, dernièrement ?"
La Général tourna les yeux vers le jeune homme qui avait posé la question, penchant la tête comme un rictus car elle comprenait difficilement le sens de la question.
"- Des tempêtes de neige, de très basse températures comme on en attend dans la région. Vous êtes... ?"
"- Johan Neumann, professeur en alchimie et j'enquête aussi pour l'Empire. Je pose cette question, car certains phénomènes peuvent avoir des conséquences sur la météo, comme une forte concentration de magie."
"- Intéressant... Les forces de l'Ordre engagent des scientifiques, à présent ? Je savais qu'ils recrutaient des criminels, parfois, mais la je suis surprise. Tu ne cesse jamais de me surprendre, Viktor." Fit-elle, toujours d'un ton malicieux.
Héléna afficha une légère grimace, fronçant les sourcils. Elle se sentait clairement concerné par la pique qui lui avait été envoyé injustement.
"- Plait-il ?" Déglutit la seconde en chef.
"- Héléna, c'est ça ? Oui, je me souviens de vous. Lorsque j'ai envoyé mes hommes remettre de l'ordre dans les mines au nord de la région d'Arcadia et que vous leur aviez tendu un piège dans les montagnes. Ça vous dit quelque chose ?"
Cette remarque ne plaisait pas du tout à la justicière au bras de fer, qui malgré la rédemption qui lui avait été accordé, n'aimait pas retracer cette partie de sa vie.
"- C'est vrai, j'en suis responsable. Mais est-ce nécessaire de le recenser ?"
La Général s'approcha d'elle, pour la regarder de ses yeux intimidants.
"- Estimez vous chanceuse que Viktor ait réussi à convaincre le tribunat de vous garder en vie. Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurait tous fait exécuter, jusqu'au dernier."
"- Elizabeth !"
La femme aux cheveux bleus se tourna brièvement vers Viktor qui venait de l'interpeller, faisant preuve de son mécontentement sur la situation. Elle posa ses doigts sur sa casquette pour l'abaisser légèrement au niveau des ses yeux, prononçant l'ombre par dessus ses arcades sourcilières. Héléna croisa les bras, ne préférant pas répondre à ses remarques déplacés, bien qu'elles étaient pleines de vérités.
"- Oups, je me suis laisser emportée... Bien, je vais rassembler mes hommes pour que nous puissions partir en expédition. Un blizzard va se lever dehors, alors je vous ferais signe quand nous partirons. Je vous en prie, prenez vos aises." S'exclama la Général, ouvrant la porte et sortant de la pièce.
Le comportement de la femme Général avait laissé un blanc dans la salle. Cela déplut énormément à Héléna qui ne l’appréciait déjà pas, bien que cela ne surprenait toujours pas Viktor.
"- Qu'est-ce que tu as fais, pour que cette femme t'en veuille autant ?" Demanda-t-elle, curieuse.
Le chef de la police soupira encore, croisant les bras. Il ne pouvait pas non plus se permettre à mentir à son équipe.
"- Nous étions soldats dans la même division lorsque nous étions plus jeunes. Tous deux avions le souhait de faire régner l'ordre au sein de l'Empire et je suis parvenu à intégrer la police avant de devenir divisionnaire. Pour Elizabeth, les choses ne se sont pas déroulées comme tel et elle n'a pas pu intégrer les forces policières de la capitale."
Héléna se mit à réfléchir quelques instants, essayant de comprendre. Johan prit la parole, souhaitant creuser sa curiosité.
"- Pour quelle raison exactement ?"
Viktor eut un léger rictus au coin de sa bouche, se replongeant dans ses souvenirs.
"- Trop cruelle..."
[Saint Vehk]
Le divin sourit en voyant qu'il avait accompli son œuvre. La flamme d'Avalon était ravivée. Il ouvrit alors la paume de sa main, et apparurent plusieurs lueurs brillantes, lévitant au-dessus de sa paume.
- Avalon est une cause de l'esprit et de la chair. Pour l'esprit, vos feux intérieurs vous ouvrent les portes de cette citadelle héroïque, et pour vos corps... Ces objets feront l'affaire, et vous lierons ensemble comme les mailles indestructibles d'un filet.
Les boules de lumière se révélèrent être des anneaux, chacun allant léviter vers son futur propriétaire. Devant leur air interrogatif, Vehk ajouta :
- Ceci sera votre Forteresse, de corps et d'esprit. Les crises du passé et celles à venir sont le creuset de votre propre puissance. L'amour n'existe que par votre volonté, la volonté n'existe que par votre amour, souvenez-vous en. Adieu, nobles et vagabonds.
Dans un flash aveuglant, Vehk prit congé d'eux et disparut. Hector regarda alors l'anneau dans sa main, pensif.
"Une forteresse du corps et de l'esprit ? J'imagine que nous devrons trouver leur utilité par nous-mêmes..."
[Alric]
Plusieurs jours après avoir conquis le donjon d'Astora, les nouveaux camarades de cette Avalon reformée avaient fêté leur succès en ripaillant et en festoyant dans les tavernes des environs. Mais deux événements successifs vinrent briser cette quiétude.
Tout d'abord, alors une nuit, Alric avait fait un rêve terrifiant. Il voyait les montagnes de Dacia, qui l'avaient vu grandir, traversées par une balafre rougeoyante. Puis il voyait le temple de la déesse Ethena, son foyer, en proie aux flammes et à la destruction. Les prêtres étaient massacrés, leurs corps dévorés par les vers et les corbeaux.
Alerté par ce rêve, Alric était persuadé qu'il s'agissait d'une vision prémonitoire. S'il n'avait jamais fait de rêves de ce genre, il savait que sa déesse communiquait ainsi : les songes étaient son domaine.
Un autre événement vint affirmer la conviction d'Alric : alors qu'ils étaient installés dans un campement de fortune, un voyageur étranger se présenta à eux : lorsqu'il abaissa sa capuche, Hector et Hjalmar le reconnurent, et eurent un mouvement de recul, se mettant en garde. C'était le cardinal Wessler, le prêtre le plus haut placé de l'ordre de Valengaard.
- Qu'est-ce qui nous vaut votre visite, cardinal ? Vos hommes nous attendent en embuscade ?
- Ce n'est pas une entourloupe, seigneur de Lothian. Je suis venu seul.
- Et comment vous nous avez trouvé ? Tyrnal a guidé vos pas ?
- Votre cynisme vous aveugle. Vos exploits ont eu une résonnance que vous n'imaginez même pas. On dit... que vous avez reformé Avalon. Si telle était la vérité, beaucoup chercheraient à vous faire disparaître. Mon ordre en premier.
D'une sincérité assez désarmante, le prêtre avait capté l'attention d'Hector pour qu'il le laisse encore parler. Il fit toutefois un discret signe au Zélote, afin que ce dernier inspecte les alentours, et vérifie qu'il n'y ait aucun ennemi caché.
- Je risque énormément à venir vous voir. Surtout en ces temps de guerre. Mais je suis convaincu que mes raisons sont bonnes.
- Poursuivez.
- Quelque chose ne tourne pas rond avec mes chevaliers... Depuis le début de cette guerre, Pellinor est obnubilé par l'idée de faire de sa femme l'impératrice. Et les autres le suivent aveuglément. Bien sûr, je pense avec conviction que Valengaard serait la meilleure chose qui pourrait arriver à l'empire, en ces temps difficiles... Mais pas ce Valengaard-là. Je ne sens plus les bienfaits de mon seigneur, Tyrnal le Juste, le Protecteur, dans les actes de mes confrères. Pire, je sens une influence grandissante... Une petite voix, qui se fait entendre de temps à autre... Cela n'a rien de normal. Alors pour tirer cela au clair, il existe une solution, un artefact. L'oeil de Dyrvel.
- Créé par le grand mage Dyrvel, bien avant la naissance de l'empire. Il révèle l'Invisible, dissipe les illusions et les malédictions, pour montrer les choses telles qu'elles sont. commença alors Alric.
- Très juste. Et cet artefact se trouve...
- Au temple de Dacia. compléta le prêtre d'Ethena. Mes visions nous l'indiquaient !
- Je ne sais pas ce que vous ont révélé vos visions, mais une chose est sûre : l'entité qui manipule mes confrères dans l'ombre veut demeurer ainsi, car à l'heure où je vous parle, un détachement entier fait route vers Dacia. Ils ont pour mission de mettre la main sur l'Oeil. Tout cela n'a rien d'un hasard.
- Vous voulez qu'on aille affronter vos confrères ?
- Je veux que vous mettiez la main sur l'Oeil avant eux, et que vous exposiez la menace sous-jacente à tout cela. Nous ne sommes que des pantins aveugles... La clarté doit guider nos décisions.
Ces dernières paroles faisaient un sinistre écho à l'étranger qu'ils avaient vu, au donjon d'Astora, celui qui avait transformé Izumi en une bête magique destructrice. Un frisson parcourut l'échine d'Hector, se demandant si tout cela pouvait vraiment être lié. Il répondit alors au cardinal :
- Bien. Nous ferons comme vous l'avez demandé. Mais nous ne vous céderons pas l'oeil.
- Je ne vous le demande pas. Mais si vous pouvez sauver Valengaard, alors Valengaard s'en souviendra avec reconnaissance.
- Mouais. Compte pas trop là dessus ! répondit alors Hjalmar.
- Que Tyrnal guide vos pas.
Le prêtre prit alors congé, disparaissant dans les fourrés comme il était apparu. Ils avaient désormais une mission : chevaucher jusqu'aux montagnes de Dacia, à la lisière du Coeur de l'empire, avant que le détachement de Valengaard n'y parvienne.
[Red Moon]
"- Valeengard, hein ? Ça fait une paye qu'on a pas eu affaire à eux."
Desmond apparut auprès des trois personnes, regardant le prêtre disparaître dans les fourrées. Depuis les derniers évènements au donjon d'Astora, beaucoup de choses avaient changé. L'un des groupe les plus recherché du pays avait rejoint Avalon, marquant son emprunte au sein de ce mythe qui avait traversé les âges. Le semi démon ne pouvait s'empêcher de toiser son anneau des yeux, portant la marque de ceux qui étaient liés à la table ronde. Izumi était parvenu à presque complètement récupéré depuis sa transformation, bien qu'un léger traumatisme l'avait potentiellement affecté. Heureusement, elle avait prévu des vêtements de rechange dans ses affaires laissées au chariot de la bande, au cas ou...
Celle-ci rejoint alors le groupe, après avoir entendu parler de l'artefact.
"- L'Oeil de Dyrvel ? C'est donc vrai ce qu'on dit... C'est une relique qui peut réellement révéler la véritable forme de chacun. Ça pourrait nous être utile pour tromper le pouvoir de l'étranger. Je suis prête à parier que les deux artefacts, l'oeil et sa dague tirent leur pouvoir de la même source de magie."
"- Étonnant qu'il ne l'ai pas dérobé, dans ce cas. Ce type a l'air de pouvoir se faufiler partout."
"- Peut être qu'il ne cherche pas à nous tromper avec son pouvoir ? Nous n'avons pas encore pu comprendre réellement ses motivations, mis à part qu'il se jouait de nous."
"- Mon petit doigt me dit qu'on le découvrira bien assez tôt."
Ils entendirent soudainement des pas lourd arriver de derrière eux. Se retournant, ils aperçurent le kossith qui les rejoint.
"- Ou va-t-on, exactement ?"
"- Réaliser notre première bonne action., mon ami" Répondit Desmond, levant les yeux vers la lune.
[Hector]
Le groupe chevauchait sur le chemin des montagnes de Dacia. L'itinéraire le plus rapide pour y accéder était de suivre la route impériale qui menait jusqu'au coeur de l'empire, puis de poursuivre au nord à travers des routes montagneuses, où ils devraient laisser leurs chevaux, ainsi que le chariot. L'avantage était qu'ils devanceraient sûrement un groupe armé plus nombreux.
Le relief était de plus en plus escarpé. Ils longèrent une corniche, qui déboucha sur une falaise avec un panorama imprenable sur la région et ses alentours, à des kilomètres à la ronde. Au loin, ils voyaient une plaine, et pouvaient distinguer... deux armées face à face. L'une était une vague majoritairement blanche, noire et rouge, aux couleurs de l'ordre de Valengaard, l'autre aux couleurs pourpres et or de l'empire. Des loyalistes à Caedwynn.
- Est-ce que ce serait le détachement dont on nous a parlé ? demanda Hjalmar.
- Aucune chance, c'est une trop grande armée... Je compte plusieurs milliers d'hommes, peut-être 5000. Et les loyalistes ont l'air plus nombreux...
Le combat s'engageait, et les infanteries s'affrontaient dans une mêlée au chaos indescriptible, entre clameurs, hurlements et bruits d'acier s'entrechoquant. Des flashs lumineux parcouraient ça et là la masse d'hommes, révélant des mages qui réduisaient leurs ennemis en cendres.
"Quatre contre un que Valengaard les défonce. annonça Hjalmar d'un ton joueur."
Et effectivement, Valengaard semblait prendre le dessus, surtout lorsque leur cavalerie chargea le flang gauche de l'armée loyaliste, semant le chaos à travers les rangs.
[Blade]
Premièrement, il fut inquiété en apercevant la bataille opposant les deux armées. La guerre civile ravageait complètement l'Empire. Si les visions d'Alric s'avéraient être justes, il ne leur restait que peu de temps pour aller au temple de Dacia.
Néanmoins, il balaya ses inquiétudes à la remarque de Hjalmar, qui l'amusa.
- Ils se défendent bien, en effet. Pellinor les a bien formé.
[Miyu]
L'héroïne d'Havrempire fut contactée peu après son retour par une mystérieuse femme du nom d'Anri, qui l'invita à rejoindre un endroit particulier, où une scène singulière se déroulait. Guidée à travers l'Empire, Ikeda se retrouva à contempler une vue imprenable sur une bataille spectaculaire. Au loin, parmi les combattants, elle reconnut des visages qu'elle avait aperçus lors de sa mission pour protéger l'Empereur, lors du festival du Lion.
Avec elle, Octavia, Soma et Circé se trouvaient là. La guerrière de Valengaard était captivée par la fureur du combat. Son visage, partiellement dévoré par la peste écarlate, ne cachait pas une curiosité fiévreuse à la vue de cette étrange bataille. Peut-être que son véritable lieu était au cœur du conflit.
Miyu s'approcha du groupe avec Octavia, tandis que Soma paraissait occupé à raconter une histoire salace à Circé à l'arrière.
- Le monde n'est peut-être pas si vaste.
Commenta Miyu, reconnaissant certains visages. Son regard unique avait changé depuis leur dernière rencontre. Malgré sa résilience légendaire, son esprit avait été mis à rude épreuve par l'expédition dans les Cités Perdues et son voyage à Havrempire. Mais contempler un champ de bataille classique semblait lui faire du bien, ne serait-ce qu'un instant.
[Hjalmar]
Cette tête était familière... Hjalmar sourit en la voyant, puis s'exclama bruyamment :
- La trancheuse de têtes de Yamato en personne ! Bienvenue parmi nous, dame Ikeda.
Hector l'observait du coin de l'oeil. Elle semblait avoir pris plusieurs années de par son simple regard, depuis la fois où ils s'étaient vu, dans les catacombes de Tir Edessa. Il ne reconnaissait en revanche pas ses compagnons de route, bien qu'il fut interloqué par l'armure de la grande chevalière avec eux, présentant les insignes de Valengaard.
En parallèle, l'affrontement quelques kilomètres plus loin tournait définitivement en faveur des soldats de Valengaard, ayant encerclé le gros de l'armée loyaliste. Certains semblaient battre en retraite, pour ne pas dire déserter le combat.
- Vos confrères sont bien redoutables... glissa le Zélote en direction de la chevalière, d'un ton froid.
[Red Moon]
Pendant que Desmond était simplement assis au bord de la falaise, il profitait du combat entre les deux armées avec un sourire aux lèvres. Un tel spectacle était plutôt rare à observer, bien qu'il risquait de se répéter dans les jours et semaines à venir.
"- Ouais, c'est ça... Tirez vous." Fit-il, voyant certains soldats tenter de fuir.
Il poussa un rire en voyant que certains des fuyards se faisaient tuer quoi qu'il arrivait, interrompant leurs fuites. Izumi, quant à elle, n'aimait pas particulièrement les conflits et affichait de la peine dans ses yeux. Soudain, l'arrivée du groupe de la samouraï Ikeda, attira toute son attention. Ses yeux se posèrent sur son armure.
"- Mais... C'est la couleur du clan Ikeda... ! Que fait une samouraï ici ?" Pensa-t-elle.
Arkhan demeurait les bras croisés et se contenta de jeter un regard en coin aux nouveaux arrivants. Non pas que la vue de la guerre le déplaisait, mais malheureusement il avait aussi perdu les émotions qui lui permettaient de s'en réjouir et de l'apprécier.
[Blade]
A la vue des nouveaux arrivants, qu'Anri avait été récupérée, Blade s'avança vers la chevalière, la félicitant. Cela lui arracha un léger sourire.
Son regard se tourna ensuite vers la troupe de Miyu, et en particulier sur Soma et Octavia qu'ils ne reconnaissaient pas. En observant la samurai, il sentit que quelque chose avait changé en elle, sans qu'il puisse l'expliquer, ni le décrire. C'était sans doute son instinct qui parlait.
- Vous ne serez pas de trop, à la table des guerriers d'Avalon. Bienvenue à vous.
[Miyu]
Miyu s'inclina gracieusement devant Hjalmar, puis se redressa avec un sourire aux lèvres. Le grand Skaelun imposait par sa stature, et elle avait apprécié se battre à ses côtés.
- Je ne sais pas si j'arriverai à porter autant de têtes avec moi, cette fois. Mais par l'amour du combat...
Répondit-elle, d'un ton teinté d'amusement. Son œil unique fut également captivé par une présence singulière à cet endroit. "Une Kitsune, ici ?" pensa-t-elle en observant Izumi. Les idées se bousculèrent dans son esprit... Serait-ce la fille du Daimyo du clan Zao ? Elle semblait avoir fui Yamato. Miyu fut légèrement stupéfaite, mais elle conserva un regard aussi curieux que fasciné envers la renarde.
Lorsque Blade s'approcha, elle s'inclina à nouveau devant l'homme-loup, lui rappelant certains yokai qu'elle avait affrontés dans son pays natal.
- C'est un honneur.
Déclara t-elle.
Quant à Octavia, elle échangeait avec Ildarion.
- Ils n'ont plus rien à perdre. Bien que je préférerais les voir exploser des démons plutôt que ceux qu'ils auraient considérés comme des frères il y a encore quelques mois.
[Hjalmar]
Hjalmar apprécia le salut plein de déférence et de respect prodigué par Ikeda. Cette façon de saluer était apparemment plus répandue chez elle, en Yamato. Il rit bruyamment, s'exclamant :
- Anri est bien tombée en vous trouvant ! Ces misérables peuvent trembler !
En contrebas, des clameurs s'élevaient, venant des guerriers sous le signe de Valengaard célébrant leur victoire.
- On devrait reprendre notre chemin. clama Hector, prenant la tête du groupe. Ils partirent alors, délaissant rapidement leurs chevaux, pour emprunter des chemins escarpés, des escaliers directement taillés dans la roche montagneuses. La température diminuait progressivement, des cimes neigeuses étaient visibles à l'horizon. Hjalmar, habitué au froid, avançait sans souci, rattrapant Hector et marchant en tête avec lui.
Alors qu'ils approchaient de leur destination, une odeur de mauvaise augure parvint au nez de Blade et d'Izumi en premier lieu : celui d'un incendie. Des braises, de la cendre, des flammes. Ils prévinrent le groupe, et accélérèrent alors leur marche, craignant le pire.
Lorsque le monastère de Dacia fut en vue, perché sur une corniche, leurs pires craintes se confirmèrent :
Devant le monastère, des palissades de bois avaient été érigées, protégeant un campement d'assiégeants. Des fantassins arborant les insignes de Valengaard pouvaient être vus, des dizaines. Ils étaient principalement regroupés autour de quelques balistes et catapultes.
- Comment ont-ils pu acheminer tout ce matériel en si peu de temps ? souffla Hjalmar.
- La magie. lui répondit Ildarion. Mais il existe très peu de mages maîtrisant le Saut par portail, et encore moins capables de déplacer de telles quantités d'hommes et de matériels.
Ecoutant les commentaires de ses compagnons, Alric paraissait désemparé. Hector le remarqua, mais il n'avait pas le temps de le réconforter : il fallait agir au plus vite. Le campement ennemi était à deux-cent mètres, et ils ne les avaient toujours pas repérés, concentrés sur leur assaut du temple.
-Allons-y. fit Hector, dégainant son épée avec rage et détermination, alors imité par Hjalmar et le Zélote.