[Morrigan]
La jeune femme était émerveillée devant ces richesses, les yeux brillants, mais elle revint rapidement à la réalité, tant d'argent ne l'intéressait pas, surtout qu'elle n'avait plus personne avec qui le partager, elle ne faisait pas non plus pleinement confiance en ses nouveaux compagnons. Sur ses gardes, elle se demandait si certains n'allaient pas devenir fous à la vue de tout cet or.
Quant au Kossith, il n'était pas du tout intéressé, à la place il inspectait le jardin dans les moindres recoins, il semblait à la recherche de quelque chose... ou de quelqu'un.
"Je pensais te voir ici, toi qui répétais sans cesse être obnubilée par l'or... Où es-tu, Quilanna..." marmonnait-il tout seul, en baissant la tête.
Il fut soudain sorti de ses pensées lorsqu'il sentit son loup de compagnie lui lécher les mains.
[???]
Pendant que Desmond riait aux éclats, se tenant comme un Roi avec des chaines en or qui le recouvraient et qu'Arkhan restait de marbre face à cette montagne d'or, se contentant de rester les bras croisés et fermer les yeux pour profiter d'un peu de repos, Izumi continuait à inspecter les fleurs.
La renarde était particulièrement attirée par les fleurs et pouvait les regarder pendant des jours pour essayer de deviner son espèce.
"- Et celle la... Une Hovenia rosea. On pourrait les reconnaître entre mille avec ce rose resplendissant."
Elle passa les doigts entre les pétales pour sentir la magie la caresser et profiter de la douceur des plantes. Pour elle, c'était une activité relaxante, surtout après ce qu'ils avaient vécu dans ce donjon. Prenant le temps de profiter du moment présent, elle s'inspira de la chaleur des fleurs et fermait les yeux pour s'imaginer dans le jardin de sa maison, chez elle à Yamato.
Soudain, elle sentit un léger vent frais caresser son visage, assez inhabituel. Lorsqu'elle passa les doigts sur les fleurs, elle pouvait les sentir s'endurcir doucement et devenir légèrement froide. Elle ouvrit soudainement les yeux pour contempler ce phénomène étrange.
"- Qu'est-ce que... ?"
Les pétales se rétractaient et les fleurs face à elle finissaient par geler, le vent froid s'accentuant. Le givre imprégnait les fleurs et se propageait doucement à travers la verdure, recouvrant petit à petit le jardin. Les aventuriers mirent du temps à comprendre que quelque chose d'étrange se produisait, prit dans l'euphorie du trésor. Arkhan ouvrit doucement les yeux lorsqu'il sentit la brise passer entre ses cornes. La renarde se redressa doucement, stupéfaite par le phénomène anormal qui se passait sous ses yeux. Elle sentait qu'elle avait déjà vécu ça, quelque part, il n'y a pas si longtemps que ça. L'air inquiète, elle recula de quelques pas avant de frapper quelque chose... Quelque chose apparut soudainement derrière elle, dégageant cette aura de givre et émanant une force mystique. Elle rétracta ses iris lorsqu'elle comprit rapidement que la personne qui se tenait derrière elle était...
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https://www.youtube.com/watch?v=PyTSEr5KvPU
Un hurlement strident alerta l'ensemble des personnes se tenant dans la grotte. Celui-ci provenait de la kitsune qui avait poussé un cri de douleur intense. Un homme se tenait auprès d'elle et tenait dans sa main une dague à l'allure magique, enchantée par un pouvoir immense, dont la lame était couverte de sang. Izumi regardait sa poitrine avec effroi, n'ayant pas eu le temps de réagir à cette attaque surprise. Elle était terrifiée par cette plaie brillante qui provenait de son coeur. Desmond pouvait reconnaître cette personne. Il ne l'avait vu qu'une seule fois mais cette aura et apparence singulière, il l'a reconnaissait. Les tatouages qui recouvraient son corps étaient d'un bleu froid et son regard vide, mais terriblement intense par l'aura divine qu'il dégageait.
"- Navré de m'incruster dans votre petit fête." S'exclama l'étranger, suivit d'un ricanement.
Revoir cet inconnu débarquer de l'ombre en un instant fit bouillir le sang du Flamboyant, voyant qu'il semblait avoir poignardé son amie. Ses iris se transformèrent pour ressembler à ceux d'un reptile, entamant une mutation que partielle par la colère.
"- TOI !"
Alors qu'il s'empressa de dégainer son épée pour se ruer sur l'être mystérieux, il se fit aussitôt couper dans son élan.
"- N'approche pas !" S'écria Izumi, la voix éraillée.
Il posa ses yeux sur elle et pouvait sentir qu'elle souffrait intensément. Elle était courbée en deux, les mains posées sur sa plaie qui émanait une lueur mauve scintillante, aux couleurs de la dague de l'étranger. Sa respiration se renforçait et son coeur battait de plus en plus fort tandis qu'elle se mit à transpirer aussi intensément. Ses muscles se contractaient et elle pouvait sentir tout son corps se battre contre un maléfice qui avait déjà pénétré ses tissus et ses cellules.
"- Je... Qu'est-ce qui m'arrive... ?!"
Elle commençait à sentir des larmes couler sur ses joues. Elle avait profondément peur tandis que son assaillant marchait le long de la grotte, toisant le groupe d'aventurier du regard.
"- C'est un bien joli groupe, je reconnais du monde... Le loup. Le kossith vagabond. Le grand Kintaro. Les valets du défunt empereur... Dommage que vous ayez échoué à le protéger." Fit-il, sous le tond de la rigolade.
[Hjalmar]
L'ambiance avait changé du tout au tout. Rejetant les pièces d'or, Hjalmar se tourna, courroucé, vers ce nouvel arrivant à l'aura sinistre. Hector et Ildarion se mirent en garde, et Alric se plaça en arrière, sur la défensive.
Mordant à la provocation de l'être fourbe, Hjalmar lui répondit immédiatement :
"Et toi, dommage que tu soies assez fou pour venir nous narguer ! Tu cherches à mourir ? Viens, on va s'arranger.
- Attention Hjalmar, ce n'est pas un ennemi normal." l'avertit le Zélote, qui sentait l'aura mystique et insaisissable de l'étranger. Peut-être était-ce un démon supérieur, ou un mage exceptionnellement puissant, il avait du mal à le cerner.
[Blade]
Instantanément, Blade empoigna son épée avec force. Tourné vers le nouvel arrivant, il était prêt à se jeter sur lui à tout moment, l'air féroce.
- Ah ouais ? Moi, ta gueule me dit rien. Et si tu te présentais, pour voir à qui on a à faire ?
En même temps, Aster avait dégainé son épée, la main sur l'une de ses chaînes. La lumière lugubre émanant d'Izumi lui donnait un très mauvais pressentiment.
- Bon sang, moi qui croyais qu'on était enfin sorti d'affaire...
Contrairement aux autres, Anri n'avait pas directement empoigné son arme. Elle était trop préoccupée par l'état de la renarde, qu'elle regardait avec inquiétude.
- Izumi... commença-t-elle, essayant de s'approcher d'elle, une main aidante vers l'avant.
[Kintaro]
Alors qu'il se posait des questions sur Kagura, l'apparition de cet inconnu le sortit de ses pensées, il se contentait de prendre sa hache en main pour analyser la situation au lieu de bêtement foncer sur lui. Kagura se plaçait à ses côtés, sa fidèle lance en main alors que du sang s'écoulait de cette dernière. Kintaro ne pouvait s'empêcher de lui demander:
- Que viens-tu faire ici ?
[Red Moon]
Toutes les interrogations des guerriers qui se trouvaient face à l'étranger lui arrachait un léger rire roque.
"- Hahaha... Vous savez surement qu'un grand tournant approche. Les maîtres du jeu ont déjà commencé à avancer leurs pions sur le plateau. Les règles sont très simples, pour être tout à fait transparent avec vous. Dans un monde où la chaos va s'installer et où la lumière s'éteindra éternellement, vous devrez prouver votre force ou céder aux ténèbres, comme votre ami. Dit-il, faisant référence à Hélios.
Ses yeux lumineux suivirent ensuite Blade et Kintaro, dont leurs questions ne résultaient qu'à une réponse.
"- Et dans ce vaste jeu, quant à moi... Je suis le chef d'orchestre."
Lorsqu'Anri s'approcha de la kitsune pour lui tendre la main, celle-ci demeurait toujours en souffrance mais avait un teint dans son souffle qui ressemblait à un grognement. Soudain, la renarde repoussa d'un geste violent la chevalière, plusieurs mètres en arrière. Ses mains étaient recouvertes de son sang alors qu'elle se tenait le visage, son expression habituellement joyeuse métamorphosée avec celle d'un tueur sanglant.
Ses dents s'allongeaient, comme celles d'un véritable carnassier et elle continua de grogner, même hurler jusqu'à briser sa voix. Elle sentait ses membres muter et elle se courba encore pour se mettre à quatre pattes. La transformation progressait à une vitesse inquiétante et Izumi perdait connaissance de ce qui lui arrivait. Sa taille augmenta de manière drastique et ses vêtements se déchirèrent aussitôt qu'elle doubla, puis tripla de volume. Des poils blancs recouvraient maintenant l'intégralité de son corps et celui-ci muta pour lui donner une carrure bestiale. D'immenses griffes avaient remplacé ses ongles. Ses oreilles s'étaient allongées et ses queues avaient aussi grandit, devenant immense. Tout son corps s'était transformé pour donner forme à ce qu'elle était à moitié, une renarde, majestueuse aux poils blancs. Sa taille était devenu impressionnante, suffisante pour dévorer chaque aventurier d'une bouchée.
https://youtu.be/8TwDyHpg_js
Desmond était terrifié par cette vision d'horreur et se retrouva nez à nez face à sa compagne qui le regardait avec des yeux de renard affamé.
"- Bordel..."
Soudain, le kossith vint l'attraper avec sa main pour l'envoyer brusquement en arrière.
"- Ne reste pas la, pauvre fou !"
Redressant la tête pour faire face à la renarde, il n'eut le temps que de se protéger avec ses bras lorsqu'elle hurla avant de lui envoyer un vaillant coup de patte surpuissant qui était suffisamment violent pour même envoyer bouler Arkhan qui s'écrasa contre le sol. Toute cette scène arracha un rire fier à l'étranger qui en avait profité pour s'effacer.
[Blade]
Les poils de Blade s'hérissèrent. Son sang ne fit qu'un tour. Cette sensation, c'était la première fois qu'il la ressentait. Une peur naturelle provenant de ses instincts bestiaux. Quelque chose qu'il ne devrait pas connaître, en tant que superprédateur.
- Je vois... c'est donc ça que tu as ressenti. Tu ne m'en voudras pas, si je me défends aussi, hein ?
Grognant à son tour, il bondit vers la bête qu'était devenue Izumi, abattant son immense épée sur le museau du renard à neuf queue.
Aster, quant à lui, était médusé. Il avait vu le kossith corrompu à l'oeuvre, et le voir se faire balayer d'un simple coup de patte eut pour effet de grandement l'intimider. Pour Anri, c'était un sentiment de regret qui la parcourait. Allait-elle, une fois encore, perdre un camarade qui lui était cher ? N'y-avait-il rien qu'elle pourrait faire, pour le sauver ?
Son regard se tourna vers l'arme qu'elle avait aperçu. Elle l'observa longuement, marquée par une hésitation certaine. Une peur d'échouer une nouvelle fois, qui la paralysa.
[Kintaro]
Kagura fit un pas en arrière, du sang coulant toujours de sa main, commentant la nouvelle apparence d'Izumi:
- Dire que je pensais qu'on pourrait souffler un peu, voilà qu'un inconnu débarque et qu'une des nôtres se transforme en renarde.
Elle fit un autre pas en arrière, mais est-ce c'était par peur ? Kintaro la regardait un bref instant, lui disant:
- Reste en retrait, vu l'état de ta main tu risques de te faire plus mal qu'autre chose.
Il tenait fermement sa hache, se battre contre ce renard ne lui plaisait pas, mais il ne fallait pas non plus qu'ils se laissent faire, ils devaient bien se défendre. De l'électricité se mit à entourer son arme, il restait en retrait pour le moment, analysant la situation.
[Morrigan]
La nécromancienne tiqua de mécontentement à la vue de la transformation d'Izumi, non pas par empathie mais parce qu'elle se retrouvait désormais dans une situation de grand danger. Elle se saisit du crâne humain, accroché à sa hanche droite, et le leva en direction du ciel puis se mise à réciter plusieurs incantations en langage elfique. Les cavités oculaires du crâne se mirent à luire d'une intense lumière bleue, tout comme pour les yeux de Morrigan, puis soudain, une dizaine de squelettes armés de cimeterres sortirent du sol.
Elle se munit de son épée et chargea immédiatement la créature blanche, accompagnée de ses subordonnés.
Quant au druide, il observait au loin l'action sans dire un mot, Shax était à ses côtés, assis, il ne bougeait pas non plus. A l'intérieur, le kosstih luttait entre l'envie d'aller aider ses compagnons de fortune ou de tirer sa révérence.
"Quilanna, attends moi encore un peu..." murmura t-il.
Alors que Morrigan s'apprêtait à porter un coup d'épée au gigantesque renard, elle vit soudainement un ours au pelage blanc charger à son tour la kitsune transformée dans un élan de férocité.
[Izumi]
Voyant Blade bondir sur elle, pour se préparer à l'intercepter, elle se mit debout sur ses deux pattes arrière pour l'attraper entre ses griffes et le regarder dans les yeux. La renarde poussa un hurlement bestial, comme si elle reconnaissait le loup pour prendre sa revanche. Sauf que cette fois, c'était elle la prédatrice.
"- Izumi, écoute moi !"
Tournant les yeux vers l'homme qui criait, la kitsune mutée n'était pas capable de reconnaître Desmond et se contenta de lui répondre en lui envoyant Blade dessus, le percutant. Suite à ça, la renarde se tourna pour accueillir la nécromancienne et son armée. Malgré sa taille imposante, Izumi avait conservé sa mobilité et était vive. Tournoyant rapidement sur elle même elle balaya les squelettes et la sorcière d'un coup de ses multiples queues fulgurant. Le regard tourné vers l'ours, elle s'élança à son tour sur lui pour tenter de le dévorer.
Lorsqu'elle tenta son bond sur le kossith transformé, elle sentit que quelque chose lui avait attrapé une queue et la maintenait au sol. Arkhan n'avait pas dit son dernier mot et essayait malgré tout de bloquer la renarde dans ses mouvements. D'une explosion de rage, elle lui envoya un coup de patte arrière qui le propulsa contre un mur, puis gonfla son buste avant d'hurler à plein poumons, créant une vague de givre dévastatrice autour d'elle qui repoussa tous ses assaillants.
Voyant que le guerrier de Yamato, Kintaro, préparait une attaque, elle s'avança dangereusement vers lui pour essayer de le lacérer avec ses griffes.
[Blade]
- Eh, pas mal, pour une renarde, lâcha le loup, l'air calme, avant de cracher une gerbe de sang.
Prenant exemple sur Arkhan, le vagabond jeta sa chaîne vers l'une des queues de la Kitsune, en attrapant une fermement. Rejoint par Hector et Hjalmar, ils tirèrent dessus pour déstabiliser le prédateur géant.
Alors que les griffes d'Izumi s'apprêtèrent à déchiqueter Kintaro, la chevalière s'interposa, bloquant avec son épée qu'elle planta dans la patte du renard. Elle avait ré-enfilé son heaume juste avant de partir à l'assaut. La puissance de l'animal la fit glisser sur plusieurs mètres. Elle devait lutter pour tenir.
- Cette fois-ci... je ne fuirai pas !
[Kintaro]
Le guerrier ne bougea pas, profitant du fait que la chevalière c'était interposé pour bloquer le coup pour charger davantage d'électricité dans son arme. D'un coup sec, il abattit son arme sur le sol, celui-ci se mit à trembler sous la renarde avant de se fracturer, une multitude d'éclair sortirent des fractures, cherchant à la paralyser ne serait-ce qu'un peu.
[Bul-Kathos]
Projeté violemment en arrière par le souffle glacé, le shaman repris sa véritable forme puis tourna l'oeil pour observer ses compagnons, remarquant le plan simple en apparence mais qui semblait fonctionner. Il décida de leur prêter main forte. Il joint ses mains et se concentra, soudain, des lianes sortirent du sol et vinrent enlacé l'une des neuves queues du démon renard.
Morrigan, quant à elle, continua son assaut. Se relevant rapidement après le fulgurant coup de queue qu'elle reçut de plein fouet, elle projeta subitement plusieurs lances d'os en direction de la kitsune mutée dans le but de lui perforer la peau.
[Izumi]
Sentant l'épée lui perforer la patte, la Kitsune s'énerva et poussa un hurlement de douleur. Levant une patte au dessus de sa tête, elle l'envoya férocement frapper la tête d'Anri, dont le casque se brisa sous la pression des griffes. La chevalière fut propulser contre le sol, plus loin dans l'arène à ciel ouvert.
Une nouvelle fois, elle sentit une de ses queues se faire attraper et tenta de se débattre mais la foudre de Kintaro vint la paralyser dans ses mouvements. Lâchant un grognement féroce, la renarde géante serra les dents et jeta un coup d'oeil pour s'apercevoir que sa condition entravée était du à Hector et Blade qui tenaient une chaine. Profitant de sa force monstrueuse, elle tourna à nouveau sur elle même, ce qui fit décoller du sol ses deux assaillants, et les propulsa contre le tas de trésors, envoyant des pièces dans tous les coins de la grotte. Des armes tombèrent près de la position d'Anri, certaines même manquant de la trancher de peu.
Elle sentit des lianes l'entraver encore une fois et tenta de se débattre, mais des lances vinrent se loger dans sa chair. Elle cria de douleur en même temps que le sang abimait sa fourrure et arracha les lianes du sol. Sous ses hurlements, Desmond regardait le combat d'un air dépité, n'ayant pas la motivation d'y prendre part. Une tape forte à sa tête vint le déconcentrer, de la part du kossith démon.
"- Qu'est-ce que tu fiches, Desmond ?"
"- Le type qu'on a combattu... C'était pareil. Il est devenu fou et on a du le tuer pour arrêter cette frénésie."
"- Tu ferais mieux de te réveiller, sinon c'est nous qui allons nous faire tuer"
Arkhan lâcha un grognement en voyant son chef être ainsi passif. En réalité, Desmond s'en voulait énormément mais il avait du mal à trouver la force d'affronter un de ses camarades. Malgré ça, le semi démon pouvait sentir une once de peine dans la voix d'Arkhan. Ce combat ne lui plaisait pas non plus, mais il avait cette particularité de faire la part des choses plus que quiconque car il n'éprouvait rien. Dégainant son épée, il se rua en direction de la renarde, mais celle-ci remarqua rapidement qu'il s'approcha et fit un large et puissant salto arrière, envoyant ses queues le frapper et le repousser. Après cela, elle atterrit sur les mur et planta ses griffes pour courir à la renverse sur celui-ci avant de plonger sur Desmond, dans le but de le croquer.
[Miyu]
https://www.youtube.com/watch?v=aWSnAyLir8g&ab_channel=Enigma_Dev%E2%B8%98
Pénétrant dans la caverne, le groupe réalisa que celle-ci avait été visitée plus récemment que les autres. Bien que moins spacieuse, elle était située en hauteur, ce qui rendait le groupe encore plus alerte, étant donné la brèche béante dans le ciel. Cet endroit ne pouvait pas sembler plus apocalyptique.
Mais là, sous un lit de paille en bon état, un journal était à moitié caché. Quelques pièces d'armure portant l'emblème du Lion jonchaient également le sol.
- Je suis sûr qu'elle ne nous en voudra pas si on jette un petit oeil dans son journal intime.
Lança Soma, ouvrant le journal d'Armagnac.
" 9 Octobre 1496
Ces enfoirés ont massacré tous les hommes. Je crois qu'ils voulaient garder les femmes en vie, mais Siora et Alva les ont attaqués, et certaines autres femmes étaient déjà prêtes à décocher leurs flèches. Ils les ont tués, ainsi que certains enfants.
Si seulement j'avais pu les prévenir.
10 Octobre 1496
Merrill, Shalia et 5 enfants sont toujours en vie, enfermés dans une cage.
Il y a au moins cent de ces enfoirés en rouge. Beaucoup portent les armures des gardes d'Havrempire. Ils sont armés jusqu'aux dents, avec des lances, des marteaux de guerre, des arbalètes. Environ 60% d'hommes. Ils semblent tous suivre un grand brun. Je ne peux pas m'approcher suffisamment pour bien le voir, mais il ressemble à Hamfrid Karsten, le Capitaine de la Garde d'Havrempire. Ces salauds sont bien organisés, avec des patrouilles et des sentinelles. Ils ne plaisantent pas.
Je vais essayer de m'infiltrer cette nuit pour libérer les femmes et les enfants. Mais ensuite, où aller ?
Je dois les sortir de là. Il le faut.
11 Octobre 1496
Reconnaissance pendant la nuit. Ils sont bien organisés, des gardes couvrent toutes les approches, mais la rivière n'est pas surveillée.
Certains d'entre eux ont l'air malades. Une forte toux. Phtisie pulmonaire ?
Les femmes et les enfants sont toujours enfermés dans la cage. Je m'infiltrerai par la rivière demain, pendant la nuit.
12 Octobre 1496
Ils les ont mangé.
19 Octobre 1496
Embuscade sur la berge de la rivière, 6 hommes tués. J'ai entendu leur toux à un kilomètre de distance. J'ai creusé des trous de loup autour des corps. J'ai récupéré 6 arbalètes, 120 traits et trois épées courtes.
20 Octobre 1496
Embuscade au même endroit, 2 hommes sont morts en inspectant les corps. J'en ai tué deux autres avec une arbalète. J'ai touché le dernier dans le mollet et je l'ai laissé ramper pour passer un message. Le bâtard toussait comme si je lui avais tiré dans les poumons.
L'un des morts avait les veines noires et était couvert de pustules.
23 Octobre 1496
Embuscade à 500 mètres à l'est de l'entrée sud du Canyon. 8 hommes tués. Autre embuscade sur le pont. 6 hommes tués. J'ai été touchée par un trait dans la cuisse, manquant l'artère. Chanceuse.
J'ai tué 24 hommes en cinq jours, presque un tiers de leur nombre. Pas mal.
28 Février 1497
Les tousseurs sont partis, enfin. Les 34 derniers encore en vie. Partis vers le Sud Ouest.
Victoire.
Cinq mois à tuer. Tout ce que je ressens est le vide.
Ils l'ont mérité.
5 Avril 1497
Je croyais halluciner, mais les cris étaient réels. Pendant un instant je m'attendais à ce qu'ils m'aient piégés, qu'ils avaient prétendu partir pour en fait me traquer. J'ai longé le mur pour tomber sur lui. Un d'entre eux, le pied complètement planté dans un trou de loup.
J'ai levé ma flamberge, mais la façon dont il chialait m'a stoppé.
Ses cris en me voyant. J'avais été leur croque mitaine pendant des mois.
Il s'appelle Donnic. Prétend avoir fui le groupe. Il dit qu'ils étaient maléfiques. Certains d'entre eux étaient malades, apparemment. Quelque chose qu'ils avaient attrapé dans la Brume. Il ne l'était pas.
Que les Dieux me gardent, me voilà infirmière.
6 Avril 1497
Sa version ressemble à ce que j'ai appris avec mes "interrogations" des mois derniers, mais d'après lui eh bien - disons juste que ce n'est pas joyeux toutes les nuits d'être le plus jeune de son groupe, surtout avec son visage d'éphèbe-, alors lorsqu'ils sont partis, il a fui.
Il n'a pas l'air de vraiment savoir se battre. Il veut apprendre."
Les pages suivantes étaient remplis de représentations griffonnées de pestiférés, et de créatures en tout genre. L'écriture reprenait un peu plus loin.
- Jolie ellipse.
Commenta Soma, à la date suivante.
"3 Janvier 1498
Jamais été aussi effrayée de ma vie.
La fin du monde ne m'a pas fait peur. Quand j'ai su que toi et Eurydice étaient morts, plus rien ne pouvait me faire peur. J'ai juste continué, sans raison.
Je n'ai pas eu peur en me battant contre les survivants. C'est comme si je les mettais au défi de me finir. Quand je les ai massacré, je crois que c'est la première fois que je me suis sentie heureuse depuis la fin du monde.
Mais je suis enceinte. Et terrifiée.
Ridicule. Mère ? Dans un tel monde ?
Donnic est heureux. Pense que c'est un message des dieux. Comme si ça ne pouvait pas mal tourner.
Léon, je ne lui ai pas parlé de toi et d'Eurydice. Faillit le révéler à plusieurs reprises, mais ce qu'on a eu, ça me semblait injuste de le partager.
Ou alors, je suis juste une sotte qui ne souhaite pas qu'il sache comment elle a échoué auprès de l'homme avant lui.
J'espère que tu me pardonneras, Léon.
24 Avril 1498
Donnic est malade. Il tousse du sang. Dit que c'est la Peste, comme ses camarades d'avant. Sa peau est devenue blanche comme la neige. Veines noires. Nécrose. J'ai pris du temps avant de l'accepter. Il n'a pas de regrets.
25 Avril 1498
Je l'ai tué, comme il me l'avait demandé. Comme il me l'avait implorée. "Je n'ai jamais été aussi heureux". Je l'ai décapité. Instantané.
Je l'ai enterré au Sud, au bord de la rivière.
27 Aout 1498
Né par les jambes. Impossible de le retourner. Asphyxié. Ca aurait été un fils. Abel.
Enterré au Sud, à côté de Donnic.
Cette fois, j'étais à leur côté, au moins. Mieux.
Je pense que j'en suis capable maintenant, me trancher les veines pour me vider de mon sang dans cette putain de caverne."
Le journal s'arrêtait ici.
- A en juger par l'état de l'endroit, elle n'a pas réussi à mettre fin à ses jours.
Commenta Circé, regardant tout autour d'elle. Ils ne parvinrent pas à retrouver plus de traces cependant, ce qui n'étais pas plus rassurant. Leur espoir de retrouver un testament pour la famille d'Armagnac s'amenuisait, et le moment était venu de sortir d'ici.
Dehors, la brèche avait grossi, et des nuées magiques s'effondraient au sol dans des tremblements lourds. Certaines de ces choses atterrissaient près de là, et lorsque l'une de ces étranges comètes tomba dans le ravin, ils purent apercevoir que des Démons se formaient physiquement.
Une autre atterrit d'autant plus près, se crashant littéralement sur l'entrée de la caverne, forçant le groupe à s'écarter.
Un grand être à cornes, en armure noire comme la nuit, commençait à se former ici-même, ses yeux vides fixaient Soma, couvert de sueur.
- Tremblez, mortels, l'Adv...
Une lame vint lui transpercer la gorge par derrière, et il fut poussé au sol d'un violent coup de pied avant qu'un trait ne soit tiré dans l'arrière de son crâne.
- Crève.
La blonde se tenait là, Flamberge à la main. Habillée de vêtements masculins bouffants, son armure était simple mais efficace, en guise de casque, elle utilisait un Morion. Son regard était froid, comme celui d'Octavia.
Madame d'Armagnac.
[Hjalmar]
"Par la barbe de Mandros..."
Observant le monstrueux renard se mouvoir avec une agilité stupéfiante, il se demandait comment ils allaient pouvoir en venir à bout, et si cela impliquait de tuer la pauvre Izumi, mais il n'eut pas le temps d'approfondir sa réflexion. Voyant Desmond en grand danger, le nordique plongea, bouclier en avant, pour attraper le voleur et le subtiliser aux crocs de la Kitsune.
Plaçant son large bouclier devant la gueule de la renarde, celle-ci le fit voler en éclat, tandis que Desmond et Hjalmar roulaient sur quelques mètres. Pour leur laisser le temps de se rétablir, le Zélote s'était placé devant la bête, et s'était muni de son épée d'argent, celle pour les monstres. Enduite d'huile, il la fit s'enflammer, attirant l'attention d'Izumi.
"Allez, viens par là..."
Il tenta de lui porter un premier coup d'estoc droit sur sa gueule.
[Anri]
https://www.youtube.com/watch?v=vp8tjpLAEfA
Suite à la frappe de sa camarade, Anri cracha une gerbe de sang. Son corps s'était violemment cogné avec un mur de l'arène. Le sang coulait depuis son front à cause du choc. Si elle n'avait pas enfilé son casque juste avant de retourner au combat, elle serait morte sur le coup. Sa vue était troublée, floue. Le monde semblait rouge de son oeil gauche, à cause du sang coulant depuis sa plaie.
Tu te souviens ? Quand on était gamin, on avait des étoiles dans les yeux, quand on voyait les chevaliers traverser la ville.
Elle reconnaissait cette voix. C'était celle d'Oscar. Son meilleur ami et compagnon. Des bribes de souvenir lui revenaient.
- Comment je pourrais l'oublier...
Allez, arrête de rêvasser ! On est chevalier, maintenant ! C'est à nous de montrer l'exemple.
- Je sais, mais... comment pourrais-je faire quoique ce soit, dans cette situation...
Subitement, ses yeux se posèrent sur une relique. Celle qui l'avait intriguée en entrant dans la salle du trésor. Aux yeux d'Anri, elle semblait radieuse. Absolument somptueuse. Une véritable merveille. Une arme pouvant s'apparenter à un bijou.
Étrangement, c'était comme si elle l'appelait. Comme si elle souhaitait être utilisée par Anri. Comme si la lame voulait s'acquitter de son fourreaux, qui n'avait cessé de la recouvrir depuis des temps immémoriaux.
Emplie d'une détermination nouvelle, à la fois par l'aura de cette épée mystérieuse, et par les paroles que son vieil ami lui avait répété à maintes reprises, la guerrière se redressa. Elle ramassa l'épée, qu'elle sortit de son fourreau immédiatement. La lame qu'il enveloppait était tout aussi majestueuse. Prête au combat, elle s'avança, empoignant la relique comme si elle était faite pour elle.
Bats-toi ! Bats-toi ! Bats-toi !
N'abandonne jamais, car nous appartenons...
- A L'ORDRE DE LA CHEVALERIE !
Soudain, des bourrasques de vent émergèrent de la chevalière, qui repartit à l'assaut vers la renarde à neuf queues qu'elle tenta de frapper avec son épée, revêtue et renforcée par un vent violent. Ses yeux émeraude affichaient une volonté nouvelle, parfaitement indéfectible.
[Miyu]
https://www.youtube.com/watch?v=Ix1tbX8HT04&ab_channel=YukiKajiura-Topic
Octavia la reconnut instantanément, tout comme Soma. Leurs dernières retrouvailles remontaient au Festival du Lion, cinq ans auparavant, aux côtés de Léon D'Armagnac. La noble la plus fougueuse de l'Empire, surnommée "la Lionne", scrutait le groupe d'un regard inquisiteur, s'arrêtant finalement sur Octavia.
- Victoriae... Tu étais ici aussi ? Je suis désolée. Pour la Peste.
Déclara Julie d'Armagnac, d'un ton désespéré.
- Elle est haltée. C'est une longue histoire, difficile elle aussi. Il y a plus urgent.
Répondit Octavia, levant les yeux vers la brèche violente dans le ciel. Miyu hocha la tête et prit la parole.
- Je suis Ikeda Miyu, générale au service du légitime Shogun de Yamato, Oda Hidetada. Si je suis venue jusqu'ici, c'est pour m'assurer de l'alliance entre la Maison d'Armagnac et mon Seigneur. Les cousins de ton défunt mari m'ont envoyé ici dans le but de retrouver ses dernières volontés.
Un silence pesant s'installa. Le regard de la veuve semblait prêt à se décomposer, ses yeux tremblant mais son visage demeurant imperturbable.
- Tu veux dire que...
- Le monde n'a pas pris fin. L'Empire a simplement abandonné cet endroit.
Répondit simplement Miyu, son ton calme contrastant avec la tourmente émotionnelle de Julie. Miyu pouvait difficilement imaginer la colère qui devait l'envahir si son propre seigneur l'abandonnait de la sorte. Pour Julie, cette nouvelle situation était peut-être encore pire que l'idée qu'elle avait entretenue pendant cinq ans, celle que le reste du monde était tout aussi ravagé qu'Havrempire. Son visage, d'apparence aussi froid et impénétrable que celui d'un Kossith, cachait en réalité un véritable tourbillon de confusion et de frustration.
- Pourquoi ?
- Je n'ai pas de réponse, et si j'en avais, cela changerait-il quoi que ce soit ?
Répondit Miyu, le Chevalier d'Armagnac secoua lentement la tête.
- Cinq ans dans cet enfer... Alors que des gens, pourtant si proche, se lèvent tous les matins sans avoir conscience de ceux qui survivent ici. Je t'aiderai Ikeda. L'Empereur va m'entendre, car le Lion d'Armagnac ne se laisse pas piétiner aussi aisément.
- L'Empereur ne sera peut-être plus de ce monde si on ne règle pas le problème de... Ce truc.
Renchérit Miyu, pointant du doigt la brèche titanesque dans le ciel. Puis elle baissa son unique œil vers D'Armagnac.
- Des factions se font la guerre pour décider du véritable Empereur. Le dernier a été assassiné récemment. Pendant ce temps, le Champion profite du chaos pour causer ça. On m'a dit qu'un passage sous la ville pouvait nous mener droit vers le centre de tout ça. Sais-tu ce que c'est, Julie ?
La blonde hocha lentement la tête, commençant à prendre la route.
- Je ne suis plus Julie, appelez moi Flamberge. C'est le nom que certains des survivants m'ont donné. Ceux que j'ai sauvé, comme ceux que j'ai tué. Suivez moi. En espérant que le monde ne s'effondre pas plus, en quelques heures. Il y a une sorte d'égout, à l'architecture étrange, près de la mer. Il donne sous le Palais d'été. Là où la brèche se trouve. Mais je dois vous prévenir, l'endroit est infranchissable. Une fumée hors de ce monde bloque le passage du tunnel.
[...]
Ainsi, Mademoiselle Flamberge mena le groupe à travers une marche folle pour rejoindre l'entrée des souterrains de la ville. Pendant ces deux heures de marche, elle partagea avec Octavia son expérience avec la Brume, apprenant de nouvelles choses atroces de la part de la pestiférée. Mais l'espoir de retrouver un chez soi la motivait grandement, peut-être allait elle pouvoir se faire entendre auprès de l'Empire, changer les choses.
Lorsqu'ils arrivèrent sur la plage sombre, l'entrée de l'égout se révélait plus loin, une architecture rappelant les Cités Perdues, plus ancienne que l'Empire.
- Si y'a encore de cette brume de merde, je te jure que je me tire d'ici à la nage.
Maugréa Soma. Mais il fut surpris de voir une silhouette familière à l'entrée du tunnel, le même homme errant rencontré plus tôt. Son visage masqué était levé, ses yeux maudits pointés vers la brèche.
Lorsqu'il baissa la tête, il prit la parole, lentement, remarquant que le groupe avaient trouvé Madame d'Armagnac.
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- Ah... Vous encore. Avez vous vu l'ampleur ? L'ampleur de ce que l'Empire nous a fait. Abandonnés. Les habitants... Malades, vides, corrompus. Vous les avez vu. Ils ne sont plus humains. Les pestiférés. Je ne pardonnerai jamais l'Empire... Mais il a entendu mes prières, il a ouvert le ciel. Il nous vengera.
- L'Adversaire ?
Demanda Miyu.
- Chaos. Je le sens, maintenant. Dans mon coeur. Il est si proche. La Tour oubliée, sous le monde. Elle était là. Maintenant que le ciel pleure, je vois. Détruis tout... Chaos. Détruis le désespoir, la tristesse, la frustration. Et l'Empire tout entier. Que le Chaos ...emporte le monde... !
L'homme tomba à genoux, en sanglots, sans prononcer un mot de plus. Circé transpirait abondamment, car l'endroit était lourd de magie, et ce qu'elle apercevait plus loin lui rappelait la fameuse Idée du Chaos qu'elle avait combattue. Le livre sacré des Kossith semblait murmurer des choses au plus profond de son esprit.
- Allons-y.
Soupira Miyu, pénétrant dans le tunnel sombre. Circé illuminait la voie avec sa magie. Les tunnels paraissaient larges. Bien que l'entrait rappelait l'architecture de la Lune Noire, le tunnel paraissait d'autant plus vieux, au point où Circé n'arrivait pas à distinguer les significations des gravures sur ceux-ci, comme si elles étaient inscrites dans une langue divine.
Une autre silhouette s'affichait devant eux, cependant, une personne bien plus familière, un blondinet, les bras croisé, au visage moins souriant que d'habitude. Sérieux. Eldwyn.
- Vous voilà... Avec Mademoiselle Flamberge.
- Aurea... Erdrick ? Eldwyn ?
Fit Flamberge.
- Je vois que votre mémoire est bonne, madame d'Armagnac. J'admire votre capacité à survivre. Tout comme j'admire celle de Madame Ikeda. Après tout ce temps, enfin ici.
Miyu fronça les sourcils.
- Tu as beaucoup à répondre, Eldwyn.
- Oh, vraiment ? Pour quoi ? Pour votre curiosité ? Votre orgueil ? Personne ne vous a forcé à venir jusqu'ici. Personne ne vous a forcé à combattre Psaro. Je vous ai beaucoup observé. Vous tous, vos accomplissements ne sont pas hasardeux, vous ne pouviez pas résister à cet app...
La hallebarde d'Octavia vint se loger dans le torse d'Eldwyn... Pour ne passer qu'à travers. Il n'était pas là. Une illusion. Il eut un petit rire à la réaction de la guerrière de Valengaard.
- Je suis plus haut. Aux côtés de l'Adversaire. Aux pieds de la brèche. Mais je souhaitais vous mener ici. Vous devez être curieux, et maintenant que tout se déroule comme prévu, nous avons le temps. Nos interactions n'ont été que bien trop unilatérales à mon goût, même pour moi.
Expliqua Eldwyn, calmement.
- La Brume, c'est toi qui l'a causée ?
Demanda directement Soma, curieux.
- Causée ? Je l'ai trouvée... Dans les entrailles du monde. La maladie purificatrice. Dans des temps immémoriaux, elle a rasé des civilisations. Havrempire n'était qu'un essai. Un test pour prouver que la faire resurgir était possible. Une raillerie au nez de l'Arcanat. Et au nez de la Lune Noire. Je ne les laisserai pas saisir quoi que ce soit de plus, les manipulateurs de l'Empire. Mais personne ne peut les arrêter, à part moi, avec les dieux comme armes.
Miyu plissa l'oeil à la réponse d'Eldwyn.
- Tu comptes attaquer l'Empire, alors ?
- Attaquer ? Non. Pas les attaquer. Faire table rase. Repartir à zéro. Faire du monde ce qu'il était censé être : intouché par l'Homme. J'enverrai la Brume, puis l'Adversaire, et les Idées de Chaos. J'apporterai la ruine, jusqu'à ce que je me tienne seul au sommet du monde. Je purgerai Tir Edessa avec la Brume, déchaînerai l'Adversaire sur les Tours Exaltées, avec une armée de Démons et d'Esprits derrière moi, tous de l'Abysse. Je les tuerai tous, jusqu'à ce qu'il ne reste que moi, seul. Dans un monde calme. Dans un monde qui n'est en rien comme ce que souhaitent les autres Dieux étrangers manipulant et manigançant pour son contrôle. Chaos emportera le monde.
Expliqua froidement Eldwyn, pour une fois, on sentait de la véritable colère dans le fond de sa voix, de la frustration.
- Pas si on arrête l'Adversaire.
- C'est déjà trop tard. Lorsque Psaro aura pénétré physiquement dans l'Abysse, il deviendra l'Adversaire, réitérant son mythe. Vous ne comprenez pas ce à quoi vous vous mesurez... Continuez dans ce tunnel. Par delà la fumée chaotique, et vous verrez peut-être enfin le monde comme je le vois.
Expliqua Eldwyn, avant de disparaître.
[Miyu]
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Plus loin dans le tunnel, un écran de fumée impénétrable bloquait la voie, il était magique, ancien. Divin. Mais Miyu sembla se rappeler des paroles de l'éphèbe. Elle devait utiliser les flammes de la colère pour ouvrir la voie.
C'est ce que Fudo Myo-O avait aussi perçu.
- Sais-tu ce qui se trouve derrière ce passage ?
Demanda la Samurai, froidement.
- La destruction.
Répondit simplement la divinité. Miyu plaça ainsi sa main sur la fumée blanche, celle-ci paraissait presque ronger sa peau à son contact, dévorante. Elle prit une longue respiration, ignorant la douleur, et invoqua la puissance de Fudo Myo-O du bout de ses doigts. Les flammes se propagèrent le long de son bras, avant d'exploser droit sur la fumée, se dissipant, et révélant un secret enfoui depuis le commencement.
Une immense plateforme magique.
Lorsqu'ils posèrent les pieds dessus, celle-ci descendit d'elle-même dans un vrombissement bas.
Les parois de l'ascenseur paraissaient incroyablement anciennes, et l'échelle titanesque de l'endroit paraissait inhumain, mais sur le fond rappelait certains bâtiments non pas inconnus, les Tours Exaltées. La huitième tour, la tour oubliée, sous la terre.
La plateforme quitta les parois pour descendre maintenant seule dans ce qui semblait être un incroyable vide, où brillaient des étoiles au loin.
- Nous ne sommes plus en Eos.
Constata Circé.
- Où sommes nous ? Dans l'Abysse ?
Demanda Flamberge, quelque peu impatiente.
- Non.
Répondit calmement l'Elfe Noire. Cet endroit... Une prison hors du monde. Un territoire fondamental. Imaginaire.
La plateforme s'immobilisa finalement, révélant un promontoire blanc d'albâtre surgissant du vide. Des nuages se formèrent au loin, éclairant cet espace insondable. Puis, un œil gigantesque s'ouvrit, émergeant du néant. L'œil gris central fixa le groupe, et de ses profondeurs surgirent des ailes titanesques, découvrant des dizaines d'autres yeux qui semblaient tout voir.
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Le battement des innombrables ailes créa un vrombissement divin, faisant vibrer l'espace autour d'eux. Cet être était purement incompréhensible, Soma se sentait perdu dans une tourmente cosmique, son esprit titillé par l'immensité et l'étrangeté de cette créature céleste.
- Cela n'augure rien de bon.
Constata Octavia, son regard froid posé sur l'être absolument colossal.
- Vous n'êtes pas Eldwyn.
La voix de l'entité résonnait à travers l'infini, une voix sombre, calme, puissante.
- Qu'est-ce que c'est... Un Démon ?
Demanda Soma, confus et inquiet.
- Créatures rudimentaires de sang et de chair. Vous touchez notre esprit, tâtonnant du fin fond de votre ignorance, incapables de comprendre.
Déclara la chose, son titanesque oeil central pointé sur le groupe.
- Je... Je ne crois pas que ce soit juste une Idée du Chaos.
Souffla Circé, avec de la détresse dans la voix.
- Il y a un plan de l'existence si éloigné de vos perceptions que vous ne pouvez le concevoir. Nous dépassons votre compréhension. Nous sommes primordiaux.
Miyu plissa l'oeil, faisant ce constat :
- Psaro et Eldwyn n'utilisent pas des idées du Chaos pour leurs plans... C'est Chaos lui-même.
- Chaos. Un label crée par les Dieux pour incarner leur destruction. Voilà la seule chose vraie : Nous sommes. C'est ainsi.
- C'est impossible. Ce monde est beaucoup trop vieux pour que ce soit possible.
Répondit Soma, hésitant, incapable d'accepter.
- La Vie organique n'est rien qu'une mutation. Un accident. Vos vies se mesurent en années et décennies. Vous vous étiolez et mourrez. Nous sommes éternels. Le pinacle de l'Existence. Face à nous, vous n'êtes rien. Votre extinction est inévitable. Nous sommes la fin de tout.
Répondit froidement Chaos. Miyu croisa les bras, fixant la chose avec fierté.
- Il y a un monde entier devant vous, des guerriers prêts à se battre jusqu'à la mort, et des Ordres capables de vous faire face.
Répliqua t-elle.
- Confiance née de l'ignorance. Le Cycle ne peut être brisé.
- Quel cycle ?
Demanda Octavia, gravement.
- Il s'est répété plus souvent que vous ne pouvez l'imaginer. Les civilisations organiques se lèvent, évoluent, avancent. Et au pinacle de leur gloire, elles sont éteintes. Vous n'êtes pas les premiers. D'autres Dieux étrangers ont contrôlé ce monde, et d'autres se battent pour son contrôle. Le Chaos est utilisé pour ce changement.
- Quel intérêt à aider de tels changements ?
Demanda Miyu, sceptique.
- Nous imposons de l'Ordre sur le Chaos de l'évolution organique. Vous existez car nous le permettons, et vous disparaîtrez car nous le demandons.
Miyu semblait commencer à s'énerver face aux paroles de l'entité cauchemardesque.
- Mais quel but ? Vous voulez des esclaves ? Contrôler le monde ?
- Nous transcendons votre compréhension. Nos idées sont chacune une nation, indépendantes, libérés des faiblesses. Vous ne pouvez pas imaginer la nature de notre existence.
Circé s'avança de pas manquant de confiance.
- Excusez-moi ? Vous avez été invoqué dans l'existence, non ? Par qui ?
L'oeil de Chaos se posa sur la jeune Elfe Noire.
- Nous n'avons pas de commencement. Nous n'avons pas de fin. Nous sommes infini. Des millions d'années après que vos civilisations aient été éradiquées et oubliées, nous perdurerons.
Miyu s'avança elle aussi, et répondit d'un ton sec.
- Vous n'êtes même pas vivant. Vous allez pourrir dans cette prison jusqu'à la fin des temps, ça me va.
- Vos paroles sont aussi vides que votre futur. Nous sommes l'augure de votre destruction. Cet échange est terminé.
Les ailes se refermèrent et les yeux disparurent, jusqu'à ce que l'endroit devienne à nouveau un grand vide. L'ascenseur réapparut sous leurs pieds sans même qu'ils ne puissent s'en rendre compte, et ils commençaient à s'élever à une grande vitesse.
- Chic type.
Cracha Soma avec sarcasme, bien que l'impression d'être devenu fou durant ces instants demeurait. Cette confrontation avec Chaos et les révélations cosmiques avaient ébranlé leur esprit et semblaient remettre en question la réalité même de leur existence.
[???]
L'un des plus grands plaisirs que tirait Urdren de cette guerre, c'était qu'il pouvait enfin se balader dans Tir Edessa sans être constamment emmerdé par les pions de l'ordre de Valengaard. Certes, l'hostilité primaire des impériaux envers son peuple n'avait pas disparu, loin s'en fallait, mais il n'avait pas besoin de se retourner à chaque seconde pour vérifier si on n'allait pas lui planter une dague dans le dos.
Car Udren était un Noldeor, un vrai, à la peau grise et émaciée, aux yeux rouges et sombres comme le sang. Il portait en plus une armure en chitine, caractéristique des guerriers d'Erinor. Et il n'avait pas sa langue dans sa poche, et le don pour s'attirer les ennuis. En moyenne, un séjour à Tir Edessa était synonyme d'une demi-douzaine de tentatives de meurtre, et d'incalculables insultes et agressions.
Mais cette fois était bien différente. La guerre faisait son effet. La ville était sur le pied de guerre, les gardes foulant incessamment les rues, traquant les agitateurs et les ennemis de l'intérieur avec un zèle étonnant.
Dans le quartier du port, Draven longeait le quai principal, observant les navires et les bicoques en tout genres. Un spectacle auquel il était peu habitué, lui qui ne prenait jamais la mer. Il arriva à une intersection. Si il continuait, il arriverait dans les quartiers alloués aux guerriers Kossiths, cloitrés depuis des années maintenant avec leur Stech.
"J'ai pas que ça à foutre, ces gars -là sont dangereux et d'un ennui..."
Il tourna à droite pour remonter dans la ville, et il tomba enfin sur son chef, Guillaume "Grand-Pas". Le leader d'une bande de mercenaires très réputée, la Main Blanche. Urdren les avait rejoint il y avait maintenant quelques années. C'était une bande d'ordures de la pire espèce, mais aussi de joyeux lurons et de tueurs mortels. Leurs beuveries étaient légendaires et connues pour leur propension à dégénérer totalement. Il y a quelques mois par exemple, ils avaient déviergé les filles d'un noble cimérien qui les avait pourtant payé pour les escorter à un mariage.
"Bah, c'était bien drôle..."
Quoi qu'il en soit, Guillaume semblait l'attendre avec un certain air enjoué, comme à son habitude.
"Alors ? Ce contrat bien juteux, comment ça se présente ? T'as vu l'archimage ? Enfin, le chancelier ?
- Cette vieille vipère ? Il est encore plus fourbe que ce qu'on raconte. Il a commencé à refuser de payer la moitié de la somme d'avance...
- Et t'as commencé à le menacer ?
- Non, je ne suis pas suicidaire. Par contre je lui ai dit que je refusais d'effectuer sa mission dans ce cas. On a parlé... et bref, voilà le résultat."
Il pressa une bourse attachée à sa ceinture, faisant résonner le tintement des pièces.
"Oh, ce bruit... Si doux...
- Et c'est que la moitié. En plus, le contrat est un jeu d'enfant.
- Ah ?
- On doit aller tuer un espèce de prophète, un illuminé. Il vit à l'extérieur de la ville.
- Et ils ont pas trouvé de gardes pour aller s'en occuper ?
- Apparemment, ce prophète est de plus en plus populaire, même parmi les gardes de la ville. Il a une armée de tarés fanatiques derrière lui, et disons que ses prêches... sont assez violents à l'encontre du pouvoir impérial.
- Super... On va aller éradiquer une secte, en gros.
- C'est l'idée !
- Et c'est quoi, son nom ?
- Myriel.
- Connait pas."
Ils marchèrent alors afin de quitter la ville, et de rejoindre leur campement, situé dans la périphérie. Sur le chemin, ils virent toutefois un mouvement de foule se créer, convergeant dans la même direction. Curieux, ils suivirent le mouvement, enfilant chacun une capuche afin de ne pas attirer d'attention.
Ils étaient devant une grande estrade, sur laquelle avait lieu une cérémonie religieuse, présidée par le Diacre... et par l'empereur en personne, Caedwyn le dégénéré. Mais c'était un rituel étrange. L'empereur était torse nu, arborant une épée richement ornée et décorée, et semblait être en tenue de combat...
En face de lui, sous le regard de la foule, des prisonniers en guenilles, hommes et femmes, d'âge mûr. Ils étaient sept en tout. Le Diacre harangua la foule, la poussant à acclamer l'empereur.
"Votre Seigneur est votre Protecteur, le bras armé d'Aenelion et de Tyrnal, le Dispenseur de Justice ! Voyez comme il abat vos ennemis ! Sanctifiez son nom !! ACCLAMEZ-LE !
-CAEDWYN ! CAEDWYN !"
Confiant, Caedwyn s'avança, faisant des moulinets avec son épée. Les prisonniers le regardaient, pétrifiés. C'étaient des nobles connus pour leur soutien à Valengaard.
"Ô PENDRAG, DIVIN ANCETRE, ACCEPTE CETTE OFFRANDE ET ACCORDE A TON CHAMPION LA VICTOIRE SUR SES ENNEMIS !"
Cette mise en scène grotesque renvoyait l'image d'un spectacle tribal, primitif. Les sacrifices humains n'avaient jamais été autorisés en Thurinian. Urdren haussa les yeux, se disant que Tir Edessa était devenue une grotesque farce, un cirque à ciel ouvert.
Des gardes poussèrent avec leurs piques les prisonniers à s'avancer. Ces derniers, toujours apeurés, trouvèrent finalement une forme de courage suicidaire, et décidèrent de charger Caedwyn en dépit de leurs menottes. Le Prince décapita d'un coup sec le premier, faisant preuve d'une certaine maîtrise martiale, avant d'éviter la charge à l'épaule du second.
Ce fut ensuite une vulgaire boucherie. Il tua rapidement les plus combattifs, et prit son temps pour abattre les derniers, dont les sanglots et les hurlements étaient tus par les acclamations de la foule. L'esplanade de marbre fut maculée de sang, et Caedwyn lui-même avait le torse et le visage recouvert d'hémoglobines, ajoutant à son sourire tordu un air de sociopathe complet. Il découpa la cage thoracique de l'une de ses victimes, et plongea sa main pour arracher le coeur, le brandissant ensuite comme un trophée face à une foule en délire.
"Et bah... Bientôt, ils en seront à les bouffer et à ramper dans la boue. De vrais sauvages.
- Viens, on décampe. Cette ville est de plus en plus folle."