Chapitre 4
-Et bien, on peut dire que tu restes le maître pour l'instant, fit Dakin en adressant un sourire à son adversaire, qui lui tendait la main.
-Tu n'as pas été trop mauvais non plus, je dois bien avoir un ou deux bleus et j'aurais droit à des courbatures dans les prochains jours.
-Ha ! Va donc dire ça à mes pauvres côtes. Je crois que certaines sont fêlées, voire cassées... Le petit devrait bientôt revenir m'apporter un truc.
-Tu t'es sacrément enrichi ces dernières années, dis moi, fit le rougegarde en observant l'armurerie. J'ignorais que les maîtres étaient si généreux.
-Ce n'est pas d'eux que je tiens cet endroit.
-Alors... qui ? Tu avais des contacts à Refuge ? À moins que cet palais ne soit la demeure de l'ancien roi de Morneheaume... Non, ne me dit pas que...
-C'est bien ce à quoi tu penses. Cet endroit est Sa dernière demeure mortelle.
-Je... Je ne pensais pas vraiment qu'il avait un jour vécu parmi les hommes... Mais si tu as trouvé cet endroit, c'est que tu disais vrai. Toutes tes recherches, durant toutes ces années, n'ont pas été vaines. Il faut croire que Tiber Septim a un tour de retard !
-Il y a cependant un problème. Le temple n'est pas ici...
-Vraiment ?! Dans ce cas... Ca devient mauvais, fit Aris, dont le regard s'assombrit. Le jour de la prière approche. Si nous n'accomplissons pas le rituel tous les dix-sept ans, Il va...
-Je sais parfaitement ce qui se passera dans ce cas là, répondit le dunmer, agacé. mais j'ai un moyen de retrouver l'endroit où il se situe. Je te dirai tout ca dans un moment. Mais qu'est ce qu'il fiche, l'autre ? Mes côtes ne vont pas guérir toutes seules !
En montant les escaliers, Neloth ne pouvait s'empêcher de trembler. Il avait assisté au combat hors du commun qui s'était déroulé dans l'armurerie, caché à l'étage, derrière une colonne, observant ahurit les lames des deux hommes s'entrechoquer à une vitesse irréelle pendant de longues minutes, sans que l'un des deux ne brise son assaut ni ne montre de signe de faiblesse. «Ainsi, ils se connaissent, chuchota il pour lui-même. Mais qui est ce rougegarde ? Et surtout, comment a t-il pu vaincre Dakin aussi... magistralement ?!»
Mais trêve de bavardages. En arrivant au troisième, il saisit une potion posée sur une table, d'un geste vif. Le bois commençait à pourrir, et la peinture à s'écailler. «Il faudrait la changer» songea t-il, avant de se rappeler qu'il s'agissait du dernier souvenir qu'il tenait de ses parents. Il lui fallait se hâter pour éviter que les blessures de Dakin s'aggravent, mais il s'arrêta tout de même pour reprendre son souffle et son calme.
Il se trouvait au dernier étage du palais, dans un donjon aux murs craquelés percé de fenêtres lui conférant une vue imprenable sur la ville. Au loin, on pouvait même, en plissant les yeux, apercevoir les dunes du désert Alik'r. Grâce à un sortilège puissant, le bâtiment entier était invisible à la populace, il fallait pour y accéder faire un trajet bien particulier, que seul les deux dunmers connaissaient. Ils avaient mit du temps à trouver cet endroit. Pendant des mois, son cousin était resté enfermé dans sa chambre, dans l'auberge, se nourrissant à peine et perdant du poids à vue d'oeil, tentant de décrypter un message caché dans un livre religieux. Puis, un matin, alors que Neloth était dans l'incapacité même de savoir si Dakin était en vie, n'ayant entendu aucun bruit depuis une semaine, il entendit un rugissement de joie. Moins d'une seconde plus tard, il avait vu un dunmer famélique, qu'il ne reconnut pas tout de suite, rentrer en trombe dans sa chambre et lui annoncer : «On part pour Sentinelle. Maintenant, inutile de discuter. Je l'ai enfin trouvé».
Quittant les chambres qu'ils louaient depuis plusieurs mois grâce à l'argent que Neloth gagnait en détroussant les familles nobles de la cité impériale, au péril de sa vie, ils se mirent en route. Le chemin était semé d'embuches, mais Dakin avait repoussé toutes les créatures sans ciller, et sans faillir, malgré le fait qu'il n'était plus que l'ombre de lui même à l'époque. Même s'il avait, depuis leur arrivée, un mois auparavant, récupéré du poil de la bête, il était encore loin d'être en possession de ses pleins moyens. Non, aucun doute, ce rougegarde étrange n'aurait pas fait le poids s'il était arrivé un an plus tôt. Du moins, il l'espérait.
En se rappelant de sa mission, il fit le chemin du retour à toute vitesse, si bien qu'il trébucha et poursuit la descente plus rapidement qu'il ne l'aurait souhaité, pour atterrir au pied des marches, cul par dessus tête, sous le regard moqueur d'Aris :
-Ton cousin, c'est un sacré numéro, décidément ! Comment peut-il se montrer si intrépide au combat et pourtant incapable de faire face à un escalier !
-Tu sais, je me demande vraiment de qui il tient ca, fit Dakin en grimaçant. Ses parents étaient remarquablement adroits...
-À qui le dis-tu ?! Je me souviens, sa mère a toujours été la plus agile, elle finissait le parcours d'entraînement en tête à chaque fois ! Je l'ai toujours accusé de tricherie, mais la vérité, c'est que je ne pouvais pas me contenter d'être deuxième. Elle était... au dessus de nous.
Ébahi, Neloth se remit sur pied et s'épousseta. Il tendit la potion, qui ne s'était heureusement pas brisée, à Dakin, qui lui répondit par un sourire :
-Bien, je pense que nous te devons des explications...
-En effet, fit simplement le jeune dunmer, en jetant un regard inquisiteur au rougegarde.
-Et bien, je vais commencer par me présenter, répondit ce dernier. Je m'appelle Aris, et je suis un ancien camarade de ton cousin. Comme tu peut t'en douter, nous nous sommes rencontré à l'école milit...
-Aaaaaah !fit soudainement Dakin avec un soupir de satisfaction. À défaut d'avoir bon goût, cette potion est des plus efficaces. Je me sent jeune de nouveau ! Je pourrais presque prendre une seconde revanche ! Non, oublie ce que je viens de dire !!!
-Et bien, la trentaine ne te réussit pas décidément... , répliqua Aris sans se départir de son sourire.
-Bon, fit Neloth en fixant intensément son cousin. Je pense qu'il est temps d'éclaircir quelques choses. Qui est-il ? Pourquoi ne pas m'avoir prévenu à propos de cette école ? Et qu'est-ce que mes parents ont à voir avec tout ca ? Je pensais qu'il s'agissait de marchands itinérants ! Et comment se fait-il que tu sois arrivé pour t'occuper de moi moins de trois jours après leur disparition !? Qu'est ce que tu me caches d'autre ?!
Aris pouvait aisément ressentir la colère dans la voix du jeune dunmer. Et comment lui en vouloir ? Élevé par son cousin, il n'avait probablement jamais entendu parler ni de l'école militaire, ni de l'Ordre. Il se demandait pour quelle raison Dakin avait gardé le secret. Peut-être était-ce en rapport avec les assassins qu'ils avaient affronté en arrivant en ville...
-Pardonne-moi, Neloth, fit le dunmer. Je te cache beaucoup de choses depuis plusieurs années déjà. Je tiens juste à ce que tu saches que je m'apprêtais à t'en parler de toute façon. Et bien... par où commencer ? fit-il avec un sourire gêné. Tes parents ont été formé à l'art de la guerre, dans l'école militaire de Yokuda.
-Yokuda ?! Mais ce n'est qu'une légende ! Des raz-de-marée gigantesques ont submergé le continent, il est invivable désormais !
-Oh, crois moi, c'est tout sauf une invention, ricana Aris. Même si c'est loin d'être un endroit accueillant, il est tout à fait possible d'y vivre. Le niveau de l'eau commence même à baisser, il n'a jamais été si bas depuis la première ère !
-Ils comptaient parmi les membres plus talentueux de l'école, poursuivit Dakin. Reconnus par les maîtres de l'Ordre comme des «agents irremplaçables», ils étaient capables de vaincre à eux seuls un régiment akavirois entier avant de succomber. Ils sont également ceux qui nous ont sauvé, Aris, moi et quelques autres.
-Sauvé ? Qu'est ce que tu veut dire par là ?
-Et bien, pour faire simple, le conflit de Bordeciel n'est pas la seule guerre civile que le siècle a connu. Il y a 15 ans, les tensions entre le Thalmor et l'Empire ont prit des proportions insoupçonnées.
Les habitants de Lenclume ayant repoussé le domaine Aldmeri, et sans l'aide des autres provinces, l'image de l'Empire était plus ternie que jamais. C'est le moment que choisit le Thalmor pour faire sombrer Hauteroche dans le chaos. On ne sait toujours pas comment, mais les elfes ont semé les graines de la révolte à partir des villes et villages du Nord, dont la population, plus pauvre, et encore légèrement hostile à l'Empire, était exclue des hautes fonctions.
-Il suffisait de rééquilibrer le système au début de la révolte pour éviter les problèmes, fit Neloth, sceptique.
-Tu t'imagines bien que le Thalmor est plus futé que ça, rétorqua le dunmer. Ils engagèrent de nombreux espion, mercenaires, agents et autres, afin de perturber les hautes sphères de la société. Meurtre, falsification des votes, intimidations, pot-de-vins, les villes dominantes, Morneheaume, Abondance, ainsi que la cour de Daguefilante se sont trouvées corrompues en un rien de temps.
Engageant leurs puissants mages de guerre pour mater la rébellion, le gouvernement, mené par un haut roi sénile et manipulé, a fait sombrer le pays dans la folie en quelques semaines. Même la ville de Refuge, connue pour être sans histoires, fut en proie aux sièges et aux massacres.
-Qu'est ce que ça a à voir avec vous ?
-Et bien, c'est la que débute notre histoire, lui fit Aris, un sourire énigmatique sur les lèvres.
Chapitre 5
«Ces enfoirés envoient les engins de siège !!! Envoyez les pyromants, bougez vous !!!»
Dakin fut percuté par un jeune orque à la peau étrangement pale, qui ne semblait se préoccuper que de l'adversaire qu'il poursuivait. Il ne broncha pas, accordant plus d'importance à sa vie qu'à une éventuelle dispute. Par dessus les murailles de la ville, il pût apercevoir une tour de bois remplie de mages bombardant la cité de sorts.
Son camarade, un jeune bosmer nommé Fijen, fut frappé de plein fouet par une boule de feu tombée du ciel. La déflagration éparpilla le corps du pauvre elfe sur les révolutionnaires alentours dans un bruit immonde, forçant le groupe à se disperser pour éviter d'être une cible trop facile. Le siège débutait mal.
Apercevant un paladin vêtu d'une armure lourde se diriger vers lui, il sorti une flèche de son carquois et l'encocha rapidement. Mais au moment où il s'apprêtait à décocher, il fut violemment repoussé vers l'arrière. S'écroulant quelques mètres plus loin, il releva la tête pour voir le même homme, les mains fumantes, préparant un autre sort.
«Enfoirés de magelames, ils ont toujours des techniques fourbes»,se dit-il en sentant la chaleur de l'orbe incandescent qui était pointé sur lui. Étrangement, il ne fut frappé par aucune attaque, et la chaleur diminua même progressivement. Sentant le corps de son assaillant tomber lourdement à côté de lui, il se releva en grimaçant pour voir un rougegarde, du même age que lui, se tenant fièrement devant le cadavre, dans lequel était plantée une épée.
-C'est mon quatrième, lui fît ce dernier en souriant. Tu en as eu combien de ton côté ?
-Deux, menti Dakin. Celui-ci aurait été mon troisième sans ta venue.»
Le rougegarde éclata de rire :
-Dis donc, on peut dire que tu est sacrément confiant ! A mon avis tu aurais bien besoin d'aide.
-Bon, dans ce cas qu'est-ce qu'on attend ?!
-Tu as bien raison ! Je m'appelle Aris, répondit le rougegarde en lançant une dague sur un mage qui fut touché à la gorge.
-Le gouvernement a vraiment pété les plombs pour envoyer l'élite des mages pour mater notre révolte. Moi c'est Dakin, et je...
-Oh attention ! , fit Aris en plantant une autre dague entre les jambes du dunmer, dans la tête du magelame qui avait rampé jusqu'à eux.
-BOUGEZ VOUS PAR MALACATH, Y'EN A D'AUTRES EN VUE !!! , beugla un orque massif en courant à son poste.
-Eh, vous deux, les interpella le jeune orque aperçu par Dakin un peu plus tôt. Ca vous dirais de concocter une petite surprise pour ces salauds ?
-Et comment, répondit Aris du tac-au-tac. Qu'est ce que tu as pour nous ?
-Regarde par toi-même, répondit l'orque en lui montrant le contenu d'un petit sac qu'il portait en bandoulière.
Au regard du rougegarde, Dakin sentit qu'il allait s'amuser. Et il se trompait lourdement.
«Attrape ma main !», fit Aris en lui tendant son bras. Le dunmer accepta l'aide et se hissa difficilement au sommet de la muraille. En relevant la tête, il eut une idée. Le pont n'était plus très loin, mais il n'allait pas rater une occasion comme celle qui se présentait sous leurs yeux :
Une tour de siège, dépassant la muraille d'une bonne dizaine de mètres, était occupée en son sommet par des mages qui faisait leur possible pour détruire la ville avant même d'y pénétrer. La tour, collée aux remparts, semblait solide. Cela ne l'empêcha pas de chuter pour écraser les hommes qui se pressaient sous les remparts lorsque ses barreaux furent sciés. Des acclamations retentirent derrière eux, et Aris adressa un sourire complice au dunmer.
En reprenant leur course, les deux révolutionnaires remarquèrent l'absence d'hommes sur les murs. Avec les centaines de soldats qui affluaient chaque minute, il était difficile de se préoccuper d'autre chose que des ennemis qui se tenaient devant vous. Ils arrivèrent finalement au dessus du pont en question. Il servait de passage aux assaillant pour entrer dans le quartier sans passer par le front, afin de prendre les résistants entre deux feux. Dakin frissonna. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que la ville soit prise, songea t- il. À moins que...
-Prêt?, lança le rougegarde.
-Prêt, répondit Dakin.
Et ils sautèrent. Ils atterrirent brutalement dans la rivière, en dessous du pont. En remontant à la surface, il rejoignit la rive ou l'attendait déjà Aris. Les soldats témoins de leur chute ne s'attardèrent pas, la plupart des habitants ne sachant pas nager. Et qu'auraient bien pu faire ces deux jeunes rebelles ? Il n'allaient pas tarder à le découvrir...
Aris ouvrit la sacoche que l'orque lui avait confié et s'approcha du pont. Le rougegarde plaça un orbe noir étrange au pied de chacun des quatre pilliers, puis attendit. Mais rien ne se passa pendant plusieurs minutes, et les soldats continuaient d'avancer, au désarroi de Dakin qui perdit tout espoir. Ses amis à l'intérieur serait massacrés comme Fijen. Fiona et Re' Tommo, les gérants de la taverne, toujours aimables et pleins de gentillesse avec lui, seraient torturés pour une raison ou une autre. Reznil, le maître d'armes qui lui avait donné l'épée qu'il avait entre les mains, connaîtrait une fin glorieuse mais tragique, l'arme à la main. Sans parler de Ziwee-Toï, le forgeron, qui lui avait confectionné un arc splendide lorsqu'il avait perdu ses parents. Non, il ne pouvait pas rester sans rien faire.
-On se replie, hurla un soldat en courant, une flèche plantée dans l'épaule.
-Ordre du général ? fit un autre
-Ordre de ton putain de bon sens. Ils ont incendié le quartier, on ne peut pas passer !!!
D'autres hommes accoururent, le bras ou la jambe brûlée. D'autres portaient des blessés à la chair carbonisée gémissant de douleur. Les assaillant étaient une bonne centaine sur le pont, en comptant les blessés.
Alors, progressivement, les orbes se mirent à rougir, jusqu'à devenir violets. Des fissures de la même couleur parcoururent brusquement les piliers, puis le pont tout entier, tel des veines gigantesques. Les soldats s'y trouvant regardèrent leur pieds, sans comprendre. Soudain,la structure fut prise d'un violent tremblement et s'effondra, emportant avec elle la vie d'une certaine hommes. Abasourdi, Dakin s'interrogea sur la nature de ces orbes. «Probablement d'anciens artefacts pillés avant le siège», songea t- il.
-Ce sont eux les responsables, cria un général, devant le pont, en les pointant du doigt. Attrapez les et faîtes leur payer !!!
-Et merde, on est fichus !
-Baisse toi !
-Comment ça ?
-BAISSE TOI !!!
Aris n'eut pas besoin d'en dire davantage. Les restes du pont se mirent à remuer, lentement d'abord, puis de plus en plus vite, jusqu'à s'élever au dessus du sol. Ils commencèrent à se rapprocher, certains soldats encore piégés entre les immenses blocs de pierre, poussant des cris de douleur ou de peur. Dès ses premiers mouvements, le tas de gravats avait dégagé des flux magiques d'une intensité formidable, Dakin le sentait. Un mage se trouvant épuisé à proximité aurait immédiatement recouvré ses pouvoirs. Heureusement, il n'y avait que des soldats dans le périmètre, à sa connaissance.
-Vous deux, dépêchez vous, sauf si vous tenez à subir le même sort, les interpella l'orque, une tête à la main. Il se trouvait sur le mur d'enceinte et tenait une échelle.
-Il a raison, barrons nous !!!
Dakin ne se fit pas prier, et se rua vers l'échelle en compagnie du rougegarde. À peine arrivé en haut, il sentit quelque chose de gigantesque passer à un mètre de son dos, générant une bourrasque qui fit choir les trois rebelles. Il rampa le plus vite possible, jusqu'à l'extrémité du mur.
-Oh, merde alors... chuchota le rougegarde dans son dos.
-Ca te plait ? , lui répondit l'orque, un sourire cruel sur les lèvres.
Ce que vit le dunmer en se retournant, il ne pourrais jamais l'oublier. Un atronach de pierre, tout bonnement monstrueux, haut comme les murs de la ville, massacrait sans distinction les rebelles et l'armée. Des centaines, des milliers de cadavres joncheraient bientôt le sol de la ville.
-Il faut arrêter ce truc, orque ! , cria Dakin.
-À quoi bon ? fit Aris. Tout le monde va mourir de toute façon... Avec un peu de chance des habitants réussiront à fuir, et les forces royales mettront plusieurs heures à détruire cette chose. La situation ne pourrais pas être meilleure.
-Ton ami a tout compris, elfe. Fuyez la ville maintenant, et quittez le pays si possible. Ne remettez jamais les pieds dans cet état corrompu. Sauf si vous tenez à être exécutés pour trahison... Comme tous les habitants qui refuseront de se soumettre à l'hypnose qui les fera oublier ces événements.
Sur ce, l'orque se laissa tomber du mur, se réceptionna sur un rocher quelques mètres plus bas, et poursuivit sa descente rapidement.
Un bruit d'explosion retentit derrière les deux combattants. En se retournant, ils aperçurent un spectacle des plus étranges : l'atronach, poursuivant son oeuvre de destruction, était ciblé par tout les mages, rebelles ou pas. Des dizaines de faisceaux de glace et de boules de feu frappaient l'élémentaire, sans avoir d'autre effet que de le mettre en rogne, si tant est qu'il pouvait l'être.
Soudain, Dakin sentit la morsure de l'acier au niveau de son épaule. Se jetant sur le côté, il vit du coin de l'oeil Aris dégainer, trop tard, supposa t- il en entendant son cri de douleur, ainsi qu'un craquement sinistre.
-Vous allez payer pour vos crimes, leur jeta l'individu, un général, au vu des gallons qui ornaient son plastron. Il tenait Aris par le bras, tordu dans un angle étrange. Observe impuissant ton ami mourr...
La fin de sa phrase se finit en un gargouillis immonde, il observa sans comprendre la lame dépassant de sa poitrine, avant de s'effondrer. Derrière lui se trouvaient deux dunmers, un homme et une femme, vêtus tous deux d'une étrange tunique noire comme la nuit, couverte de motifs rouges et blancs.
-Désolé, mes amis, fit la femme, vous allez dormir un peu, puis nous essayerons de faire quelque chose de vous.
-Que...
-C'est ça ou la mort, choisissez vite !
Comme pour étayer ses propos, une gerbe de flammes passa a quelques centimètres du visage d'Aris, lui carbonisant immédiatement la face.
-Oui !!! Oui, par pitié !!! gémit le rougegarde en se recroquevillant par terre.
Les ténèbres se refermèrent brusquement sur les deux compagnons, les entraînant vers les abîmes d'un sommeil profond et sans rêves.
Désolé pour les répétitions, je corrigerai ca a l'avenir. Et y'a un nom qui aurait JAMAIS du se retrouver dans la fic, mon tel a corrigé automatiquement et a mit un autre nom ( a la place de Ziwee-Toi, c'était Tiwee-Ze à la base, mais au final ce n'est pas un personnage important)
Ziwee-Toi n'est pas l'argonien de La Flèche Blanche ?
La bataille est vraiment pas mal
Si j'ai enregistré tous les noms des personnages de fic TES dans mon dictionnaire sur tel de Anor à Valen en passant par Spada et Roderick Merci pour la bataille il y'en aura de meilleures be vous inquiétez pas
Suite ce soir ou demain
-Pour commencer, je voudrais vous souhaiter la bienvenue. Certains d'entre vous sont sûrement de redoutables combattants, et les autres ont à mon humble avis très envie d'apprendre. Car en effet, se joindre à nous ne signifie pas juste se battre jusqu'à la mort pour entrer en Sovngarde avant son voisin. Notre entraînement passe autant par la technique, et la maîtrise de soi que par l'apprentissage. Ce à quoi vous seriez en droit de répondre : Apprentissage de quoi ?
Mais mon associé ici présent vous répondra mieux que moi, je lui laisse donc la parole...
Sur ces mots, Rigel, le chef des Compagnons, descendit les marches de la Forgeciel pour rejoindre ses futurs disciples, dans la cour d'entraînement. Titus prit sa place au sommet du rocher, surplombant ainsi le quartier dans son ensemble. À le voir, comme ca, vêtu de mailles et de plates, on aurait pu le confondre avec une représentation de Talos, le grand Divin. Le vieillard prit la parole, d'une voix empreinte de sagesse et de puissance :
-La maîtrise, tout d'abord, veut que chacun soit en mesure de contrôler ses émotions et ses désirs. Ceux d'entre vous qui sont arrivés hier ont probablement du assister à la fête. Nous célébrions en effet une grande découverte, mais nous y reviendrons plus tard.
Puis vient la technique. Nos maîtres d'armes, Vilkas, Njada, Athis et moi même, veillerons à ce que vous puissiez faire régner l'ordre en Bordeciel. Les temps sont durs, et les bandits s'enhardissent... Les monstres prolifèrent, les vampires sortent de leur tanière parfois même en plein jour... Mais ils ne parviendront pas à l'emporter. Ils n'y parviendront pas, car ils se heurteront à plus fort qu'eux. Ils n'y parviendront jamais, car leur épées se briseront sur nos coeurs. Car nous sommes le bras armé de Bordeciel, la terre des anciens, fit il en haussant le ton. Car nous sommes la flamme qui brûle dans l'obscurité ! CAR NOUS SOMMES LA VOLONTÉ D'YSGRAMOR !!!
Renji n'en croyais pas ses yeux. Sa voix s'était faite plus forte, prenant des intonations graves et mélodieuses, tel une déferlante emportant les doutes des sceptiques. Des ovations saluèrent son discours, sous les yeux admirateurs des nouveaux. Derrière lui, un bosmer à la chevelure noire siffla :
-Le vieux utilise la voix de l'Empereur... Impressionnant...
-Et enfin, viendra l'apprentissage, reprit Titus, dont la voix se faisait de nouveau calme et posée. Autrefois, je fût héraut des Compagnons, bien que cela puisse paraître étrange. Mais, mes erreurs m'ont amené à entrevoir de nouvelles possibilités. L'apprentissage, au même titre que la technique, était autrefois un moyen de rester en vie sans faire couler le sang. Mais ces derniers temps, les occasions d'être clément se font plus rares... C'est pourquoi il vous faudra connaître vos ennemis...
-Qui pourrait être assez fou pour s'en prendre à nous ? lança un second bosmer à la carrure impressionnante.
-Et bien, tout un tas de gens, si l'on prends la peine d'y réfléchir. Bandits attirés par une éventuelle renommée, traîtres aux ambitions obscures, monstres assoiffés de sang, pillards rêvant de butins colossaux... Mains d'argent...
Un murmure parcouru l'assemblée. Les mains d'argent ? Ces bandits sans honneur oseraient se mesurer aux fils d'Ysgramor ?
-Impossible, ils ne sont qu'une poignée ! chuchota le nordique qui avait réveillé Renji le matin même.
-Tais-toi, tu veut vraiment attirer l'attention sur toi dès le premier jour ? lui intima une dunmer séduisante, qu'il avait aperçu la veille en allant au dortoir.
Les murmures allant crescendo, Titus mit fin à la réunion, et donna trois heures aux nouveaux pour se préparer à l'entraînement. Ce dernier avait lieu en dehors de la ville, aussi Renji se dirigea t-il vers la porte principale.
-Eh, le khajiit, fit une voix familière dans son dos tandis qu'il descendait les marches de Jorvaskr.
En se retournant, il se retrouva nez-à-nez avec le nordique qui l'avait sorti de son lit avant la réunion. Plutôt grand pour un humain, il dépassait Renji d'une demi tête, et avait les cheveux blonds, noués en tresses sur le côté gauche. Il portait une grand housse attachée dans son dos, dont le contenu demeurait un mystère aux yeux du khajiit, ne connaissant pas d'objet ou d'arme aussi imposante.
-Oh, salut, et merci pour ce matin, sans toi je serais sûrement encore en train de dormir, fit Renji avec un sourire gêné.
-Aucun souci, c'est bien normal, en tant que frères d'armes, répondit il en insistant sur les dernier mots. Je suis Rurick, et voilà Nemira, la pire rabat-joie de tout Tamriel, fit il en riant.
En effet, il était accompagné de l'elfe noire également aperçue par le khajiit pendant le rassemblement. Elle possédait des traits fins et harmonieux, et des yeux verts, chose exceptionnelle pour une dunmer. Vêtue d'une simple tunique, sous laquelle on pouvait distinguer une armure de cuir léger, elle avait des mouvements très fluides, qui avaient le don de perturber les inconnus. Bien évidemment, Renji ne faisait pas exception à la règle, et ne parvenait pas à fixer son regard sur elle, ce qui était assez dérangeant.
-Ca vous dirait un peu d'hydromel avant l'entraînement ? demanda Rurick en s'équipant d'un fourreau.
-Avec plaisir, fit Nemira. A condition que tu payes, bien sûr !
-Et c'est reparti... Tu te joins à nous ? Puisqu'il s'agit de me ruiner, autant y aller franchement.
-Et bien, ce sera avec plaisir. Cela doit bien faire un an ou deux que je n'ai pas bu un verre, plaisanta le khajiit.
-Parfait. Alors buvons !
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Bas fonds de Sentinelle, Lenclume
Les quartiers populaires de Sentinelle devenaient dangereux une fois la nuit tombée. Le commandant Reznil, un orque trentenaire, ne craignait cependant pas la racaille ou les trafiquants de skooma. Sa carrure à elle seule suffisait d'habitude à décourager les malfrats les plus avisés, et une fois qu'il dégainait son épée, plus personne n'osait ne serait ce que l'approcher. Mais cette nuit était, calme, en sortant de la taverne de la Dune Cramoisie, il n'avait pas, comme à l'accoutumée, entendu de juron, de cri, ni même de signe de combat, ce qui était exceptionnel. Il connaissait ce genre de nuits. Celles où les loups sortaient de leur tanière. Celles où les morts se faisaient nombreux, sous les coups de la bande armée la plus dangereuse de la région. Une partie des égouts de la ville communiquait en effet avec une base fédérale, située quelques kilomètres au sud-ouest de la ville. Les bandits se faufilaient comme des rats et abattaient d'honnêtes citoyens sans défense tout les deux mois environ. Même s'il était fréquent qu'un de leur membres soit capturé, aucune forme de torture, aussi bien physique que mentale, ne suffisait à les faire parler de leur organisation clandestine. Ils demeuraient insaisissables... Pour l'instant. Levant la tête, Reznil siffla :
-Nicholas, Valen, sortez d'ici, je vous vois.
Deux ombres silencieuses tombèrent du toit pour atterrir souplement sur les pavés.
-Chef, quels sont les ordres ? chuchota Valen, que Reznil reconnut à sa voix, faute de distinguer un visage sous sa cagoule.
-Suivez moi, répondit le général. Nous chassons, ce soir.
Et ils s'avancèrent dans la ruelle pour bifurquer à droite, puis à gauche et encore à gauche après une centaine de mètres. Au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la ville, sans un bruit, l'atmosphère se faisait plus pressante, les ruelles plus serrées, les boutiques plus rares. Les rires, les cris provenant du quartier marchand et de la grande place diminuaient progressivement. Puis il n'y eut plus que le silence. Ils continuèrent ainsi pendant quelques minutes, jusqu'à ce que Reznil s'arrête brusquement devant une porte, presque invisible, dissimulée derrière une plaque de bois.
-Pas rassurant, comme endroit, chef. J'aimerais autant...
-Chut, vous deux ! Vous n'avez rien entendu ?! murmura l'orque.
En effet, on pouvait distinguer un léger grattement de l'autre côté de la porte si l'on tendait l'oreille. Ils entrèrent prudemment, trouvant une pièce aussi vide que délabrée, aux murs parsemés de trous et de traces de moisissures. Le grattement venait d'en haut.
-Je n'aime pas ça... fit le général en avançant doucement. Ne faites pas le moindre geste brusque, et ne parlez pas avant qu'on soit ressorti. Allez, on monte.
Les marches de l'escalier étant pourries, elles ne grincaient pas, mais de multiples toiles d'araignées envahissent le passage, rendant la progression pénible. Reznil aperçu finalement le bout de l'escalier, et s'accroupit en arrivant au sommet, pour contempler un grenier vide, excepté une chaise.
-Juste une chaise à bascule, rien de grave en fait, fit-il alors qu'un claquement sec les informa que quelqu'un bloquait la sortie.
-C'était quoi, ce bruit ? fit Nicholas, alerté.
-Changement de plan. On fouille aussi le sous-sol.
-Mais c'est sûrement un piège, fit Valen, sceptique.
-Un peu de jugeote, bon sang ! Laissez les agir, et la prochaine victime sera peut-être votre femme ! Si j'avais fuit à chaque piège qu'on me tendait, je serait mort depuis belle lurette ! Allez, en bas et sans discut...que...qu'est ce que...
Valen et Nicholas avaient disparu. Subitement, sans la moindre explication rationnelle. Aucune magie ne pouvait faire disparaître les gens, bien que les rendre invisible était faisable. Cependant il ne remarquait aucune présence autre que la sienne dans la maison. Ce n'étaient pas les mêmes tueurs que d'habitude. Le même quartier, le même repaire, les mêmes odeurs... Mais des adversaires différents. Et autrement plus doués. Il resta calme et parfaitement immobile pendant plusieurs minutes, scrutant le silence à l'affût du moindre son. Puis, lentement d'abord, puis de plus en plus rapidement, le grattement revint. Sauf qu'il ne provenait pas de l'étage, mais de l'entrée. Grâce à sa condition et son entraînement hors norme, il réagit au quart de tour. Sautant la vingtaine de marches que comptait l'escalier, il effectua une roulade et se rétablit souplement. Pour s'immobiliser, terrifié. Deux paires de bras et des jambes de deux mètres, terminés par des griffes plus tranchantes qu'un rasoir. Un corps recouvert d'épines d'un gris-rougeatre. Et un oeuil unique, noir, avec une pupille rouge, qui le fixait. Une goule. Que diable foutait le nécrophage le plus monstrueux de tout Tamriel dans une bicoque moisie, en périphérie d'une zone aride ?! Jetant, tremblant, un regard au sol de la pièce, il pût distinguer un bras arraché sauvagement, qu'il identifia grâce à une cicatrice comme appartenant à Valen.
«Et merde, murmura l'orque. Alors c'est ainsi que tout se finit ?! Dans une ville sans histoires, loin des complots du passé !? Non... Que Malacath me guide !!!»
Jetant son épée de toutes ses forces, avec une précision ahurissante, sur la face hideuse du monstre, il se rua vers l'étage. Il fallait trouver la fenêtre la plus proche. Et vite. L'apercevant, il sauta mais fut tiré en arrière par une force irrationnelle, qui lui broya le thorax.
-NON !!! PITIÉ !!!
Cette nuit-là, les hurlements d'un orque hantèrent la ville.
Ho putain, je veux la suite !
PS: n'oublie pas de marqué le numéro du chap avant de le commencer.
Ouais j'oublie de le mettre du coup ca fait sale. Je remet le chap en bien du coup
Chapitre 6
Blancherive, Forgeciel
-Pour commencer, je voudrais vous souhaiter la bienvenue. Certains d'entre vous sont sûrement de redoutables combattants, et les autres ont à mon humble avis très envie d'apprendre. Car en effet, se joindre à nous ne signifie pas juste se battre jusqu'à la mort pour entrer en Sovngarde avant son voisin. Notre entraînement passe autant par la technique, et la maîtrise de soi que par l'apprentissage. Ce à quoi vous seriez en droit de répondre : Apprentissage de quoi ?
Mais mon associé ici présent vous répondra mieux que moi, je lui laisse donc la parole...
Sur ces mots, Rigel, le chef des Compagnons, descendit les marches de la Forgeciel pour rejoindre ses futurs disciples, dans la cour d'entraînement. Titus prit sa place au sommet du rocher, surplombant ainsi le quartier dans son ensemble. À le voir, comme ca, vêtu de mailles et de plates, on aurait pu le confondre avec une représentation de Talos, le grand Divin. Le vieillard prit la parole, d'une voix empreinte de sagesse et de puissance :
-La maîtrise, tout d'abord, veut que chacun soit en mesure de contrôler ses émotions et ses désirs. Ceux d'entre vous qui sont arrivés hier ont probablement du assister à la fête. Nous célébrions en effet une grande découverte, mais nous y reviendrons plus tard.
Puis vient la technique. Nos maîtres d'armes, Vilkas, Njada, Athis et moi même, veillerons à ce que vous puissiez faire régner l'ordre en Bordeciel. Les temps sont durs, et les bandits s'enhardissent... Les monstres prolifèrent, les vampires sortent de leur tanière parfois même en plein jour... Mais ils ne parviendront pas à l'emporter. Ils n'y parviendront pas, car ils se heurteront à plus fort qu'eux. Ils n'y parviendront jamais, car leur épées se briseront sur nos coeurs. Car nous sommes le bras armé de Bordeciel, la terre des anciens, fit il en haussant le ton. Car nous sommes la flamme qui brûle dans l'obscurité ! CAR NOUS SOMMES LA VOLONTÉ D'YSGRAMOR !!!
Renji n'en croyais pas ses yeux. Sa voix s'était faite plus forte, prenant des intonations graves et mélodieuses, tel une déferlante emportant les doutes des sceptiques. Des ovations saluèrent son discours, sous les yeux admirateurs des nouveaux. Derrière lui, un bosmer à la chevelure noire siffla :
-Le vieux utilise la voix de l'Empereur... Impressionnant...
-Et enfin, viendra l'apprentissage, reprit Titus, dont la voix se faisait de nouveau calme et posée. Autrefois, je fût héraut des Compagnons, bien que cela puisse paraître étrange. Mais, mes erreurs m'ont amené à entrevoir de nouvelles possibilités. L'apprentissage, au même titre que la technique, était autrefois un moyen de rester en vie sans faire couler le sang. Mais ces derniers temps, les occasions d'être clément se font plus rares... C'est pourquoi il vous faudra connaître vos ennemis...
-Qui pourrait être assez fou pour s'en prendre à nous ? lança un second bosmer à la carrure impressionnante.
-Et bien, tout un tas de gens, si l'on prends la peine d'y réfléchir. Bandits attirés par une éventuelle renommée, traîtres aux ambitions obscures, monstres assoiffés de sang, pillards rêvant de butins colossaux... Mains d'argent...
Un murmure parcouru l'assemblée. Les mains d'argent ? Ces bandits sans honneur oseraient se mesurer aux fils d'Ysgramor ?
-Impossible, ils ne sont qu'une poignée ! chuchota le nordique qui avait réveillé Renji le matin même.
-Tais-toi, tu veut vraiment attirer l'attention sur toi dès le premier jour ? lui intima une dunmer séduisante, qu'il avait aperçu la veille en allant au dortoir.
Les murmures allant crescendo, Titus mit fin à la réunion, et donna trois heures aux nouveaux pour se préparer à l'entraînement. Ce dernier avait lieu en dehors de la ville, aussi Renji se dirigea t-il vers la porte principale.
-Eh, le khajiit, fit une voix familière dans son dos tandis qu'il descendait les marches de Jorvaskr.
En se retournant, il se retrouva nez-à-nez avec le nordique qui l'avait sorti de son lit avant la réunion. Plutôt grand pour un humain, il dépassait Renji d'une demi tête, et avait les cheveux blonds, noués en tresses sur le côté gauche. Il portait une grand housse attachée dans son dos, dont le contenu demeurait un mystère aux yeux du khajiit, ne connaissant pas d'objet ou d'arme aussi imposante.
-Oh, salut, et merci pour ce matin, sans toi je serais sûrement encore en train de dormir, fit Renji avec un sourire gêné.
-Aucun souci, c'est bien normal, en tant que frères d'armes, répondit il en insistant sur les dernier mots. Je suis Rurick, et voilà Nemira, la pire rabat-joie de tout Tamriel, fit il en riant.
En effet, il était accompagné de l'elfe noire également aperçue par le khajiit pendant le rassemblement. Elle possédait des traits fins et harmonieux, et des yeux verts, chose exceptionnelle pour une dunmer. Vêtue d'une simple tunique, sous laquelle on pouvait distinguer une armure de cuir léger, elle avait des mouvements très fluides, qui avaient le don de perturber les inconnus. Bien évidemment, Renji ne faisait pas exception à la règle, et ne parvenait pas à fixer son regard sur elle, ce qui était assez dérangeant.
-Ca vous dirait un peu d'hydromel avant l'entraînement ? demanda Rurick en s'équipant d'un fourreau.
-Avec plaisir, fit Nemira. A condition que tu payes, bien sûr !
-Et c'est reparti... Tu te joins à nous ? Puisqu'il s'agit de me ruiner, autant y aller franchement.
-Et bien, ce sera avec plaisir. Cela doit bien faire un an ou deux que je n'ai pas bu un verre, plaisanta le khajiit.
-Parfait. Alors buvons !
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Bas fonds de Sentinelle, Lenclume
Les quartiers populaires de Sentinelle devenaient dangereux une fois la nuit tombée. Le commandant Reznil, un orque trentenaire, ne craignait cependant pas la racaille ou les trafiquants de skooma. Sa carrure à elle seule suffisait d'habitude à décourager les malfrats les plus avisés, et une fois qu'il dégainait son épée, plus personne n'osait ne serait ce que l'approcher. Mais cette nuit était, calme, en sortant de la taverne de la Dune Cramoisie, il n'avait pas, comme à l'accoutumée, entendu de juron, de cri, ni même de signe de combat, ce qui était exceptionnel. Il connaissait ce genre de nuits. Celles où les loups sortaient de leur tanière. Celles où les morts se faisaient nombreux, sous les coups de la bande armée la plus dangereuse de la région. Une partie des égouts de la ville communiquait en effet avec une base fédérale, située quelques kilomètres au sud-ouest de la ville. Les bandits se faufilaient comme des rats et abattaient d'honnêtes citoyens sans défense tout les deux mois environ. Même s'il était fréquent qu'un de leur membres soit capturé, aucune forme de torture, aussi bien physique que mentale, ne suffisait à les faire parler de leur organisation clandestine. Ils demeuraient insaisissables... Pour l'instant. Levant la tête, Reznil siffla :
-Nicholas, Valen, sortez d'ici, je vous vois.
Deux ombres silencieuses tombèrent du toit pour atterrir souplement sur les pavés.
-Chef, quels sont les ordres ? chuchota Valen, que Reznil reconnut à sa voix, faute de distinguer un visage sous sa cagoule.
-Suivez moi, répondit le général. Nous chassons, ce soir.
Et ils s'avancèrent dans la ruelle pour bifurquer à droite, puis à gauche et encore à gauche après une centaine de mètres. Au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la ville, sans un bruit, l'atmosphère se faisait plus pressante, les ruelles plus serrées, les boutiques plus rares. Les rires, les cris provenant du quartier marchand et de la grande place diminuaient progressivement. Puis il n'y eut plus que le silence. Ils continuèrent ainsi pendant quelques minutes, jusqu'à ce que Reznil s'arrête brusquement devant une porte, presque invisible, dissimulée derrière une plaque de bois.
-Pas rassurant, comme endroit, chef. J'aimerais autant...
-Chut, vous deux ! Vous n'avez rien entendu ?! murmura l'orque.
En effet, on pouvait distinguer un léger grattement de l'autre côté de la porte si l'on tendait l'oreille. Ils entrèrent prudemment, trouvant une pièce aussi vide que délabrée, aux murs parsemés de trous et de traces de moisissures. Le grattement venait d'en haut.
-Je n'aime pas ça... fit le général en avançant doucement. Ne faites pas le moindre geste brusque, et ne parlez pas avant qu'on soit ressorti. Allez, on monte.
Les marches de l'escalier étant pourries, elles ne grincaient pas, mais de multiples toiles d'araignées envahissent le passage, rendant la progression pénible. Reznil aperçu finalement le bout de l'escalier, et s'accroupit en arrivant au sommet, pour contempler un grenier vide, excepté une chaise.
-Juste une chaise à bascule, rien de grave en fait, fit-il alors qu'un claquement sec les informa que quelqu'un bloquait la sortie.
-C'était quoi, ce bruit ? fit Nicholas, alerté.
-Changement de plan. On fouille aussi le sous-sol.
-Mais c'est sûrement un piège, fit Valen, sceptique.
-Un peu de jugeote, bon sang ! Laissez les agir, et la prochaine victime sera peut-être votre femme ! Si j'avais fuit à chaque piège qu'on me tendait, je serait mort depuis belle lurette ! Allez, en bas et sans discut...que...qu'est ce que...
Valen et Nicholas avaient disparu. Subitement, sans la moindre explication rationnelle. Aucune magie ne pouvait faire disparaître les gens, bien que les rendre invisible était faisable. Cependant il ne remarquait aucune présence autre que la sienne dans la maison. Ce n'étaient pas les mêmes tueurs que d'habitude. Le même quartier, le même repaire, les mêmes odeurs... Mais des adversaires différents. Et autrement plus doués. Il resta calme et parfaitement immobile pendant plusieurs minutes, scrutant le silence à l'affût du moindre son. Puis, lentement d'abord, puis de plus en plus rapidement, le grattement revint. Sauf qu'il ne provenait pas de l'étage, mais de l'entrée. Grâce à sa condition et son entraînement hors norme, il réagit au quart de tour. Sautant la vingtaine de marches que comptait l'escalier, il effectua une roulade et se rétablit souplement. Pour s'immobiliser, terrifié. Deux paires de bras et des jambes de deux mètres, terminés par des griffes plus tranchantes qu'un rasoir. Un corps recouvert d'épines d'un gris-rougeatre. Et un oeuil unique, noir, avec une pupille rouge, qui le fixait. Une goule. Que diable foutait le nécrophage le plus monstrueux et le plus meurtrier de tout Tamriel dans une bicoque moisie, en périphérie d'une zone aride ?! Jetant, tremblant, un regard au sol de la pièce, il pût distinguer un bras arraché sauvagement, qu'il identifia grâce à une cicatrice comme appartenant à Valen.
«Et merde, murmura l'orque. Alors c'est ainsi que tout se finit ?! Dans une ville sans histoires, loin des complots du passé !? Non... Que Malacath me guide !!!»
Jetant son épée de toutes ses forces, avec une précision ahurissante, sur la face hideuse du monstre, il se rua vers l'étage. Il fallait trouver la fenêtre la plus proche. Et vite. L'apercevant, il se jeta en avant mais fut tiré en arrière par une force irrationnelle, qui lui broya le thorax.
Cette nuit-là, les hurlements d'un orque hantèrent la ville.
Suite demain si mes 4 contrôles me laiissent le temps Nan j'ai encore 2/3 chap de marge elle sera forcément la (j'en mettrais ptetre 2 pour feter les vac)
Chapitre 7
Renji fit rapidement connaissance avec ses deux nouveaux frères d'armes. Cependant, l'alcool avait la fâcheuse habitude de délier les langues assez facilement, aussi fit-il attention à rester sobre, afin de ne rien révéler de trop compromettant à son sujet. Il était bien entendu hors de question de leur révéler son nom, son lieu de naissance, ou ses origines, aussi se contenta t-il de l'histoire habituelle : Ri'Drassa, dix-huit ans, issu de parents pauvres qui l'avaient abandonné à sa naissance. Parcourant Tamriel, il avait eu vent des exploits des Compagnons et était accouru pour les rejoindre. Bien que peu recherché, le mensonge semblait parfaitement convenir aux deux amis.
Ils venaient quand à eux tout droit de Vvardenfell, où ils avaient grandi. Héritière d'une branche mineure du clan Telvanni, la dunmer avait passé son enfance cernée de gardes et de mercenaires, dont les parents du nordique. Ils s'étaient lié d'amitié et, un beau jour, ils décidèrent de prendre la fuite, échappant à une vie d'obligations pour l'une, de servitude pour l'autre. C'était un plan risqué mais qui en valait la peine, selon eux. Errant à l'Ouest de la région pendant quelques mois, ils avaient du apprendre à se battre et à utiliser le terrain à leur avantage pour survivre aux prédateurs et à la nature inhospitalière. Puis, un beau jour, la nouvelle de leur fugue avait fuité, et des dizaines de hors-la-loi s'étaient mit en tête dès lors de retrouver leurs traces, afin de toucher une rançon exorbitante des parents de Nemira, persuadés que leur fille avait été enlevée par un jeune nordique pouilleux avec lequel elle passait du temps dernièrement. Fuyant comme ils pouvaient, ils gravirent sans aide la chaîne de montagnes séparant Morrowind de Bordeciel, devenant toujours plus déterminés et plus habiles au combat. Renji avait du mal à croire qu'il n'y ait que de l'amitié entre eux, mais il manquait sévèrement d'arguments pour prouver le contraire.
-Et donc, vous avez entendu parler des Compagnons, et vous avez décidé de les rejoindre ?
-Et bien, ce sont sûrement z'eux qui ont dû z'entendre parler de nous !!! Nouzommes les plus p-puissants combattants de tout *hic* Tamriel, fanfaronna le nordique, debout sur sa chaise.
Nemira haussa les épaules et leva les yeux au ciel, exaspérée par son camarade. Elle avait pourtant bu autant que lui, mais ne semblait pas montrer de signe d'ivresse, si ce n'était ses joues rouges. Elle se leva soudainement, fit le tour de la table, se plaça derrière le nordique et tira brutalement sa chaise en arrière, le laissant chuter lourdement et s'étaler sur le sol dans un cri pathétique.
-Entraînement dans dix minutes, et tu est incapable de garder l'équilibre... Prends donc exemple sur Ri'Drassa, lui a gardé toutes ses facultés, je suis d'ailleurs prête à parier que tu ne tiendrait pas deux secondes face à lui !
-Et si on y allait ? conclut Renji. Il aurait tout le temps de désaouler pendant le trajet.
-Bonne idée, repris la dunmer en saisissant la bourse de son compagnon, qui s'était endormi lamentablement sur le sol.
Ils payèrent, sortirent de la taverne et se dirigèrent vers les remparts. Ils croisèrent en chemin deux Compagnons rentrant de mission, ainsi que trois gardes traînant au sol un vieillard hurlant à la mort, qui avait apparemment agressé une pauvre dame, assise sur le côté de la route, reprenant son souffle. Nemira lui adressa un regard compatissant, et le groupe poursuivit sa route. Ils arrivèrent devant les portes de la ville et questionnèrent un soldat :
-Pardonnez moi, sauriez vous par hasard où se trouve le point de rassemblement des Compagnons pour l'entraînement ?
-Bien sûr, mademoiselle, fit l'intéressé en rougissant. Dirigez vous vers la tour de guet Ouest, puis tournez à droite, jusqu'à un petit fort. Servant autrefois de repaire aux bandits, puis nettoyé par l'Enfant de Dragon, il est resté vide pendant des années, mais les Compagnons semblent l'avoir réhabilité. Bon voyage ! Et si vous souhaitez de plus amples explications, vous pouvez toujours passer me voir ici même, chaque jour !
Apparemment, le gardien de la porte était charmé par la jeune dunmer, et selon Renji, il n'était sûrement pas le seul. Ils sortirent de la ville à proprement parler et débouchèrent sur le quartier dit «militaire». Des dizaines de soldats courraient dans tous les sens, et pourtant on ne pouvait s'empêcher de trouver de l'ordre dans ce chaos apparent. Plusieurs passerelles, partant directement des remparts, surplombaient les trois amis. Elles se rejoignaient une douzaine de mètres plus loin en une muraille extérieure, de taille moyenne, qui faisait le tour du complexe militaire. Tous les trente mètres, on pouvait noter la présence d'une tour de guet, occupée d'un à trois gardes.
Ces derniers temps, les attaques de bandits semblaient se concentrer sur Bordeciel, affaiblit. Cependant l'Empire, délaissant ses négociations avec le Thalmor, avait enrôlé un nombre exceptionnel de soldats et les avait envoyé afin de pacifier la province. Renji soupçonnait la lignée des Mede de surveiller les Jarls plus qu'autre chose, mais il ne pouvait nier les mesures importantes prises afin de repousser les brigands. Il descendit la pente en compagnie de Nemira, tandis que Rurick, apparemment en pleine forme, continuait tout droit et sautait par dessus le mur pour prendre de l'avance.
-Celui-là ne changera jamais... Toujours à chercher les problèmes, et jamais à réfléchir. Même s'il jure de me protéger, ce que je suis par ailleurs capable de faire seule, c'est la plupart du temps lui qui nous attire des problèmes...
Comme pour confirmer les dires de la dunmer, un cri retentit, et des dizaines d'hommes se precipitèrent afin d'en identifier l'origine.
-Mais ca va pas de sauter par dessus les murs ?! Tu aurais pu te blesser gravement, et tu a bien failli me faire tomber. Allez, déguerpis en vitesse !
-Veuillez me pardonner, cela n'arrivera plus !
,J'espère bien... Non, ce n'est rien, retournez à vos postes, soldats. Oui, oui, je vais bien.
Le nordique s'approcha de ses deux compagnons, un sourire gêné sur les lèvres :
-C'est pas possible, j'ai vraiment la poisse ces derniers temps...
-Bon, mettons nous en route, fit Renji.
Le petit groupe prit donc sans plus tarder le chemin de la tour de guet Ouest. Ils y parvinrent au bout de quelques minutes seulement. La tour, située, comme son nom l'indiquait, à l'Ouest de la ville, servait principalement de point de passage entre les chatelleries de Blancherive et d'Epervine. Haute d'une dizaine de mètres, et comportant deux étages, elle était entourée d'un petit mur d'enceinte qui semblait avoir été réparé récemment. Le haut du donjon cachait le soleil en cet après-midi estival, ce qui n'était pas sans déplaire aux gardes affalés devant les marches en attendant la relève. L'un d'eux, posté au sommet de la tour, cria a ses comparses :
-Du mouvement du côté du camp, sûrement un smilodon !
-Rhaaa, c'est pas vrai, on va encore devoir rester ici cette nuit si ca continue ! Si il les attire ici, je démissionne !
-Je doute que ta femme sout charmé par la nouvelle, lui rétorqua un officier qui patrouillait sur les murs. Eh, vous trois, dégagez de là ! Des bêtes sauvages rôdent dans le coin, et les géants adorent les poursuivre sur de longues distances, si vous voyez ce que je veux dire.
Jugeant qu'il était préférable de rester en vie, les trois amis se hatèrent jusqu'au fort ou ils avaient rendez-vous, apercevant en s'approchant cinq hommes les attendant. Parmis eux se trouvait Vilkas, le maître d'arme chargé des nouvelles recrues. Quatre d'entre elles se tenaient, figées, devant lui, presque au garde à vous. Il y avait un orque, une khajiit, un nordique et un altmer, ce qui surpris Renji, peu habitué à tant de variété au sein d'un si petit groupe.
-Ah, vous voilà enfin, fit Vilkas. Vous avez très exactement quatre minutes de retard, ce qui équivaut à quarante coups de fouet dans certaines armées. Heureusement pour vous, notre guilde respecte les droits des Man et des Mers. Allez, venez donc vous placer avec vos nouveaux compagnons.
Les trois amis s'exécutèrent sans discuter. L'entraînement pouvait commencer.
c'est bien, mais la fin est un peu flou
Je voulais donner une impression de flou justement, la scene se passe assez vite. Des éclaircissements seront apportés dans le prochain chapitre. Si malgré tout il y a des passages mal compris, dites le moi pour que je me relise afin de modifier certains passages un peu compliqués à l'avenir.
Je soupçonne l'Altmer d'avoir sauvé Renji
Suite tonight
Je le voyais arrogant et hautain mais pas méchant, après tout il aurait pu faire ça pour montrer sa supériorité
Chapitre 8
Lorsque Béric passa le seuil de la maison, il fut pris de nausée et ressorti sans tarder.
-Vous... vous n'aviez pas menti, fit-il après s'être séparé de son déjeuner contre le mur de la ruelle.
-Je vous avais prévenu. Ce n'est pas beau à voir, en effet. Nous devons renforcer la garde au plus vite, sinon nous aurons bientôt une montagne de cadavres sur les bras, fit le général, un rougegarde portant une barbe épaisse et broussailleuse.
-C'est vraiment l'oeuvre d'une goule ? Dans une région si sèche ?
-Et bien, j'aimerais autant vous montrer les blessures pour que vous puissiez en juger. C'est vous le spécialiste, pas moi. Vous vous sentez prêt à y retourner ?
-Oui, oui, a-allons y.
De toute façon, il n'avait plus rien à régurgiter. En pénétrant dans le taudis, il fut néanmoins prit d'un haut-le-coeur à cause de la puanteur. Le sol était tapissé de sang et d'entrailles, il était possible de distinguer au fond de la pièce trois bustes, dépourvus de membres, mais auxquels restait accroché des têtes. Ou du moins ce qu'il en restait.
-On a identifié les trois corps. Celui du milieu est celui du général Gro-Reznil, réputé dans le coin pour ses informateurs d'une rare fiabilité. Si les rumeurs disaient vrai, il ne se serait jamais aventuré dans le coin en toute connaissance de cause.
-Et les deux autres ?
-Deux de ses subordonnés, Nicholas et Valen. Le premier était un nouveau, mais nous venait tout droit de Hauteroche. Ca va être dur de le remplacer.
Le bréton n'écoutait déjà plus le rougegarde, trop occupé à déterminer l'origine des blessures, fasciné par le spectacle macabre, malgré ses tremblements. Les membres avait été séparés violemment des corps, probablement arrachés en quelques secondes. Le crâne du bréton avait été broyé, et ses yeux manquaient. Les goules avaient souvent pour habitude de mutiler le plus faible du groupe, afin de décourager les survivants. Manifestement, la tentative d'intimidation avait échoué, car les deux autres corps étaient déchiquetés encore plus sauvagement, le crâne de l'elfe avait été perforé par le front et son contenu répandu sur le sol. Quand à la dépouille de l'orque... La cage thoracique avait littéralement explosé, probablement de l'intérieur, au vu des trous qui criblaient sa gorge et son pubis.
«Mais qu'est ce que je fous là, moi !?» fit l'enquêteur, incapable de détourner les yeux de l'horreur à laquelle il faisait face.
-Alors ? le questionna le rougegarde.
-Hum... Et-et bien, je...
-C'est bien une goule... Et une dangereuse, qui plus est. Certains spécimens possèdent quatre, voire six bras, et vu l'état de l'épée plantée derrière cette chaise, au fond, sa carapace est plus dure que la pierre.
Tous les regards se tournèrent vers l'homme qui avait pénétré dans la pièce. C'était un impérial de grande taille, à la chevelure blanche lui retombant en cascade sur les épaules malgré son âge peu avancé. Il portait une sorte de grand pagne blanc, enroulé de ses pieds à son nez, laissant seulement apercevoir le haut de son visage. Son accoutrement singulier lui donnait l'allure d'un ange. Béric le reconnaîtrait entre mille. Le plus grand chasseur de monstre que Nirn ait connu. Petrus Cicere.
-Qui êtes vous ? fit le général sans ciller. C'est une zone a risque, interdite au public.
-Et bien, j'ai été chargé de mener l'enquête sur les meurtes ayant eu lieu hier soir. Ce papier devrait vous convenir.
Petrus tendit un document au rougegarde, qui écarquilla les yeux, avant de regarder successivement le message et l'individu pendant plusieurs secondes.
-Que... je... c'est... un document signé de la main du régent en personne ?! Avec l'accord de l'Empereur ? Je... Veuillez me pardonner, monseigneur, je ne vous avais pas reconnu. Je me retire sur le champ, veuillez me pardonner. Toi, le bréton, tu sort aussi, fit il en adressant un signe de la tête à Béric.
-Si ca ne vous dérange pas, j'aimerais autant qu'il reste pour m'assister un moment.
-Bien, monsieur. Ce fut un plaisir de faire vous rencontrer.
Le général se retira prestement, et les deux hommes furent bientôt seuls sur la scène de crime. Petrus Cicere... La légende qui l'avait mené sur le chemin escarpé qu'il gravissait tant bien que mal. L'homme l'effrayait, à vrai dire. On entendait le récit de ses exploit dans tout le continent, et être en présence d'une légende vivante était une expérience troublante.
-Bien. Selon toi, qu'est ce qui à poussé cette goule dans le coin ?
Ne sachant que répondre, Béric hésita quelques secondes, puis avoua :
-Et bien, pour tout vous dire, je l'ignore. En tant que chasseur de rang supérieur, c'est une honte de l'avouer, mais je ne mérite pas d'être ici, à ma place, devant vous. Chaque fois qu'une mission m'a été confiée, j'ai trouvé un moyen de la remplir sans me battre. Chacun de mes collègues morts au combat possède dix fois plus de valeur que moi, même mes conaissances sont limitées. Je... je suis un lâche, messire, j-je ne mérite même pas la vie, je...
Loin de savoir comment allait réagir son idole, il se mit à trembler. Si il avait été pétrifié en découvrant le carnage, quelques minutes plus tôt, ce n'était rien comparé à son état actuel. Il n'osait même plus respirer, conscient que celui auquel il s'adressait aurait pu l'écraser par la seule force de son regard. Pourtant, ce dernier éclata de rire. Il le fixa dans les yeux, et lui dit :
-Regarde moi. Que vois-tu ?
-J-je vois... Je vois l'homme le plus brave et le plus ingénieux que le monde ait connu. Je vois la plus grande légende que l'univers portera jamais en son sein. Je vois Petrus Cicere, ajouta t-il, récitant à la perfection la description qu'en avait fait un journal impérial après une entrevue, quelques années plus tôt.
L'impérial se contenta de soupirer. Puis, il lui répéta sa question.
-Non. Je t'ai demandé ce que tu voyais. Que vois-tu en me regardant, au delà de mon identité ?
-Un... Un h-homme, m-monseigneur.
-Voilà. Tu te tiens devant un homme, comme toi. Un homme, faible et imparfait. Un homme, capable des pires choses s'il y est forcé. Un homme, ayant comme toi connu des moments de doute et d'incertitude. Je suis un homme. Tu est un homme. Nous sommes égaux. Maintenant, dis moi :
Qu'est ce qui a, selon toi, poussé cette vile créature à venir se réfugier dans cette région, dans cette ville, dans cette maison ?
Petrus fixa intensément Béric, et ce dernier sentit une forte chaleur au niveau de ses sens. C'était... déroutant. Son cerveau était en pleine effervescence. Pour la première fois de sa vie, des milliers d'idées jaillirent de chaque part de son esprit. Des informations contradictoires ou complémentaires s'entassèrent et aboutirent à une conclusion transcendante. Il n'avait jamais entendu parler de la plupart des notions qu'il s'apprêtait à aborder, cependant il parla sans hésiter.
-Les goules ont une période de reproduction anormalement élevée, compte tenu de leur longévité, elles sont capables de procréer entre seize et cent ans environ. Celle-ci est plus jeune, environ douze ou treize ans, vu la taille des morceaux de griffe dépassant du crâne de l'elfe. En revanche, sa croissance est extrêmement rapide, on peut apercevoir des griffures différentes sur chaque membre de chacun des trois victimes. Cela signifie qu'elle possède déjà au moins deux paires de bras, et qu'elle sait parfaitement s'en servir. De plus, elle préfère les lieux humides, elle aurait donc, si possible, tout fait pour aller au sous-sol. Or elle ne l'a pas fait, la porte étant intacte, probablement parce que le passage est trop étroit, ce qui laisse supposer qu'elle a déjà atteint sa taille adulte. Pour terminer, elle ne supporte pas la chaleur, ce qui nous amène à deux conclusions possibles :
Soit elle a grandi ici, ce qui est très peu probable, vu qu'aucun meurtre du type n'a été recensé récemment, soit elle est arrivée par le désert, en voyageant de nuit. Elle n'est pas dotée d'un odorat exceptionnel, elle a donc dû se déplacer sans nourriture pendant plusieurs semaines. Or, elle a besoin de boire régulièrement, et le désert Alik'r est dépourvu d'oasis naturels. Ce qui nous amène à la conclusion finale :
Cette goule à été nourrie et abreuvée régulièrement pendant le trajet. Elle est donc contrôlée par quelqu'un. Quelqu'un à la recherche d'un ennemi. Quelqu'un à la recherche d'une proie.
-Et bien voilà, je crois que tout est dit. J'ai... quelque chose à te proposer. Accompagne moi à sa poursuite, et je t'enseignerais tout ce que tu as besoin de savoir pour devenir un grand homme. Je me chargerai personnellement de ton entraînement. Après tout, le fait d'éviter le combat reflète un certain degré d'intelligence, pas vrai ? Tu sembles désireux d'apprendre après tout. Qu'en dis-tu ? M'accompagnera-tu ?
Bouleversé par sa propre chance, et par l'offre de l'impérial, il répondit après quelques secondes d'hésitation.
-Bien sur, monsieur ! Ce sera avec grand plaisir !
-Bien ! Et, encore une chose, pas de hiérarchie entre nous. Ce sera Petrus à partir de maintenant.
Ils sortirent de la maison, et pendant que Béric répétait aux gardes ce qu'il avait dit plus tôt, le légendaire traqueur sourit. La chasse commençait, et elle promettait d'être palpitante.
Je vais mettre le 8 dans 1 minute. Pour ce qui est des musiques, je pense que j'en mettrais à certains moments plus ou moins importants, sans que ca devienne une habitude. La suite demain si j'ai le temps, sinon jeudi
Chapitre 8
Lorsque Béric passa le seuil de la maison, il fut pris de nausée et ressorti sans tarder.
-Vous... vous n'aviez pas menti, fit-il après s'être séparé de son déjeuner contre le mur de la ruelle.
-Je vous avais prévenu. Ce n'est pas beau à voir, en effet. Nous devons renforcer la garde au plus vite, sinon nous aurons bientôt une montagne de cadavres sur les bras, fit le général, un rougegarde portant une barbe épaisse et broussailleuse.
-C'est vraiment l'oeuvre d'une goule ? Dans une région si sèche ?
-Et bien, j'aimerais autant vous montrer les blessures pour que vous puissiez en juger. C'est vous le spécialiste, pas moi. Vous vous sentez prêt à y retourner ?
-Oui, oui, a-allons y.
De toute façon, il n'avait plus rien à régurgiter. Il n'avait jamais été courageux, et la plupart de ses collègues le méprisaient. Il évitait de se salir les mains autant que possible lors de ses missions, quitte à engager des mercenaires, ce qui lui valait souvent les moqueries de ses supérieurs. Cela faisait d'ailleurs bien un mois qu'on ne lui avait pas confié de tâche aussi importante.
En pénétrant dans le taudis, il fut néanmoins prit d'un haut-le-coeur à cause de la puanteur. Le sol était tapissé de sang et d'entrailles, il était possible de distinguer au fond de la pièce trois bustes, dépourvus de membres, mais auxquels restait accroché des têtes. Ou du moins ce qu'il en restait.
-On a identifié les trois corps. Celui du milieu est celui du général Gro-Reznil, réputé dans le coin pour ses informateurs d'une rare fiabilité. Si les rumeurs disaient vrai, il ne se serait jamais aventuré dans le coin en toute connaissance de cause.
-Et les deux autres ?
-Deux de ses subordonnés, Nicholas et Valen. Le premier était un nouveau, mais nous venait tout droit de Hauteroche. Ca va être dur de le remplacer.
Le bréton n'écoutait déjà plus le rougegarde, trop occupé à déterminer l'origine des blessures, fasciné par le spectacle macabre, malgré ses tremblements. Les membres avait été séparés violemment des corps, probablement arrachés en quelques secondes. Le crâne du bréton avait été broyé, et ses yeux manquaient. Les goules avaient souvent pour habitude de mutiler le plus faible du groupe, afin de décourager les survivants. Manifestement, la tentative d'intimidation avait échoué, car les deux autres corps étaient déchiquetés encore plus sauvagement, le crâne de l'elfe avait été perforé par le front et son contenu répandu sur le sol. Quand à la dépouille de l'orque... La cage thoracique avait littéralement explosé, probablement de l'intérieur, au vu des trous qui criblaient sa gorge et son pubis.
«Mais qu'est ce que je fous là, moi !?» fit l'enquêteur, incapable de détourner les yeux de l'horreur à laquelle il faisait face.
-Alors ? le questionna le rougegarde.
-Hum... Et-et bien, je...
-C'est bien une goule... Et une dangereuse, qui plus est. Certains spécimens possèdent quatre, voire six bras, et vu l'état de l'épée plantée derrière cette chaise, au fond, sa carapace est plus dure que la pierre.
Tous les regards se tournèrent vers l'homme qui avait pénétré dans la pièce. C'était un impérial de grande taille, à la chevelure blanche lui retombant en cascade sur les épaules malgré son âge peu avancé. Il portait une sorte de grand pagne blanc, enroulé de ses pieds à son nez, laissant seulement apercevoir le haut de son visage. Son accoutrement singulier lui donnait l'allure d'un ange. Béric le reconnaîtrait entre mille. Le plus grand chasseur de monstre que Nirn ait connu. Petrus Cicere.
-Qui êtes vous ? fit le général sans ciller. C'est une zone a risque, interdite au public.
-Et bien, j'ai été chargé de mener l'enquête sur les meurtes ayant eu lieu hier soir. Ce papier devrait vous convenir.
Petrus tendit un document au rougegarde, qui écarquilla les yeux, avant de regarder successivement le message et l'individu pendant plusieurs secondes.
-Que... je... c'est... un document signé de la main du régent en personne ?! Avec l'accord de l'Empereur ? Je... Veuillez me pardonner, monseigneur, je ne vous avais pas reconnu. Je me retire sur le champ, veuillez me pardonner. Toi, le bréton, tu sort aussi, fit il en adressant un signe de la tête à Béric.
-Si ca ne vous dérange pas, j'aimerais autant qu'il reste pour m'assister un moment.
-Bien, monsieur. Ce fut un plaisir de vous rencontrer.
Le général se retira prestement, et les deux hommes furent bientôt seuls sur la scène de crime. Petrus Cicere... La légende qui l'avait mené sur le chemin escarpé qu'il gravissait tant bien que mal. L'homme l'effrayait, à vrai dire. On entendait le récit de ses exploit dans tout le continent, et être en présence d'une légende vivante était une expérience troublante.
-Bien. Selon toi, qu'est ce qui à poussé cette goule dans le coin ?
Ne sachant que répondre, Béric hésita quelques secondes, puis avoua :
-Et bien, pour tout vous dire, je l'ignore. En tant que chasseur de rang supérieur, c'est une honte de l'avouer, mais je ne mérite pas d'être ici, à ma place, devant vous. Chaque fois qu'une mission m'a été confiée, j'ai trouvé un moyen de la remplir sans me battre. Chacun de mes collègues morts au combat possède dix fois plus de valeur que moi, même mes conaissances sont limitées. Je... je suis un lâche, messire, j-je ne mérite même pas la vie, je...
Loin de savoir comment allait réagir son idole, il se mit à trembler. Si il avait été pétrifié en découvrant le carnage, quelques minutes plus tôt, ce n'était rien comparé à son état actuel. Il n'osait même plus respirer, conscient que celui auquel il s'adressait aurait pu l'écraser par la seule force de son regard. Pourtant, ce dernier éclata de rire. Il le fixa dans les yeux, et lui dit :
-Regarde moi. Que vois-tu ?
-J-je vois... Je vois l'homme le plus brave et le plus ingénieux que le monde ait connu. Je vois la plus grande légende que l'univers portera jamais en son sein. Je vois Petrus Cicere, ajouta t-il, récitant à la perfection la description qu'en avait fait un journal impérial après une entrevue, quelques années plus tôt.
L'impérial se contenta de soupirer. Puis, il lui répéta sa question.
-Non. Je t'ai demandé ce que tu voyais. Que vois-tu en me regardant, au delà de mon identité ?
-Un... Un h-homme, m-monseigneur.
-Voilà. Tu te tiens devant un homme, comme toi. Un homme, faible et imparfait. Un homme, capable des pires choses s'il y est forcé. Un homme, ayant comme toi connu des moments de doute et d'incertitude. Je suis un homme. Tu est un homme. Nous sommes égaux. Maintenant, dis moi :
Qu'est ce qui a, selon toi, poussé cette vile créature à venir se réfugier dans cette région, dans cette ville, dans cette maison ?
Petrus fixa intensément Béric, et ce dernier sentit une forte chaleur au niveau de ses tempes. Des informations dénuées de sens, puis de plus en plus précises se formèrent dans un coin de sa tête à une vitesse folle. C'était... déroutant. Son cerveau était en pleine effervescence. Pour la première fois de sa vie, des milliers d'idées jaillirent de chaque part de son esprit. Des informations contradictoires ou complémentaires s'entassèrent et aboutirent à une conclusion transcendante. Il n'avait jamais entendu parler de la plupart des notions qu'il s'apprêtait à aborder, cependant il parla sans hésiter.
-Les goules ont une période de reproduction anormalement élevée, compte tenu de leur longévité, elles sont capables de procréer entre seize et cent ans environ. Celle-ci est plus jeune, environ douze ou treize ans, vu la taille des morceaux de griffe dépassant du crâne de l'elfe. En revanche, sa croissance est extrêmement rapide, on peut apercevoir des griffures différentes sur chaque membre de chacun des trois victimes. Cela signifie qu'elle possède déjà au moins deux paires de bras, et qu'elle sait parfaitement s'en servir. De plus, elle préfère les lieux humides, elle aurait donc, si possible, tout fait pour aller au sous-sol. Or elle ne l'a pas fait, la porte étant intacte, probablement parce que le passage est trop étroit, ce qui laisse supposer qu'elle a déjà atteint sa taille adulte. Pour terminer, elle ne supporte pas la chaleur, ce qui nous amène à deux conclusions possibles :
Soit elle a grandi ici, ce qui est très peu probable, vu qu'aucun meurtre du type n'a été recensé récemment, soit elle est arrivée par le désert, en voyageant de nuit. Elle n'est pas dotée d'un odorat exceptionnel, elle a donc dû se déplacer sans nourriture pendant plusieurs semaines. Or, elle a besoin de boire régulièrement, et le désert Alik'r est dépourvu d'oasis naturels. Ce qui nous amène à la conclusion finale :
Cette goule à été nourrie et abreuvée régulièrement pendant le trajet. Elle est donc contrôlée par quelqu'un. Quelqu'un à la recherche d'un ennemi. Quelqu'un à la recherche d'une proie.
-Et bien voilà, je crois que tout est dit. J'ai... quelque chose à te proposer. Accompagne moi à sa poursuite, et je t'enseignerais tout ce que tu as besoin de savoir pour devenir un grand homme. Je me chargerai personnellement de ton entraînement. Après tout, le fait d'éviter le combat reflète un certain degré d'intelligence, pas vrai ? Tu sembles désireux d'apprendre après tout. Qu'en dis-tu ? M'accompagnera-tu ?
Bouleversé par sa propre chance, et par l'offre de l'impérial, il répondit après quelques secondes d'hésitation.
-Bien sur, monsieur ! Ce sera avec grand plaisir !
-Bien ! Et, encore une chose, pas de hiérarchie entre nous. Ce sera Petrus à partir de maintenant.
Ils sortirent de la maison, et pendant que Béric répétait aux gardes ce qu'il avait dit plus tôt, le légendaire traqueur sourit. La chasse commençait, et elle promettait d'être palpitante.
tu peux mettre un extrait de la chasse en question stp?