et maintenant...
~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~ Index : Evil Project, 250 Ans Après ~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~
Page 1 :
Introduction
Chapitre 1 : La peur de l´oubli
Chapitre 2 (partie 1) : La violence gratuite
Chapitre 2 (partie 2) : Les accidentés
Chapitre 3 : Choc émotionnel
Chapitre 4 : Evénements tragiques
Chapitre 5 : Sombre coïncidence
Chapitre 6 : Séparation
Chapitre 7 : Le début du cauchemar
Chapitre 8 : 11 ans après...
Chapitre 9 : De nouvelles connaissances
Chapitre 10 : Deux jours, deux duels
Chapitre 11 : Vharley
Chapitre 12 : Première mission, deuxième duel
Chapitre 13 : Retour à la case départ
Chapitre 14 (partie 1) : Libération
Chapitre 14 (partie 2) : Naissance
Chapitre 15 : Retrouvailles mouvementées
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-1-0-1-0-0.htm
Page 2 :
Chapitre 16 : Une nuit étoilée
Chapitre 17 : Une victime de plus
Chapitre 18 : Deuxième évasion
Chapitre 19 : La perforeuse d´émeraude
Chapitre 20 : Inscriptions
Chapitre 21 : Un jeu clandestin
Chapitre 22 : Que le combat commence !
Chapitre 23 : Les deux boucliers invincibles
Chapitre 24 : La joie et la colère
Chapitre 25 : Nouvelle crise
Chapitre 26 : Perforeuse d´émeraude et tueuse d´opale
Chapitre 27 (Partie 1) : Capture
Chapitre 27 (Partie 2) : Poursuite
Chapitre 28 : Vengeance
Chapitre 29 : Rêves étranges
Chapitre 30 : Opposition
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-2-0-1-0-0.htm
Page 15 :
Chapitre 31 : Pacte avec le diable
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-15-0-1-0-0.htm
Page 18 :
Chapitre 32 : Les explications
Chapitre 33 : P.P.
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-18-0-1-0-0.htm
Page 21 :
Chapitre 34 : Entre rêve et réalité
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-21-0-1-0-0.htm
Page 22 :
Chapitre 35 : Danger futur, ennemi présent
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-22-0-1-0-0.htm
Page 24 :
Chapitre 36 : Changements
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-24-0-1-0-0.htm
Page 29 :
Chapitre 37 : Transmutation Resurectionelle
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-29-0-1-0-0.htm
Page 30 :
Chapitre 38 : Menace sans nom
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-30-0-1-0-0.htm
Page 31 :
Chapitre 39 (Partie 1) : Les apparences sont toujours trompeuses
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-31-0-1-0-0.htm
Page 36 :
Chapitre 39 (Partie 2) : Préjugés
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-36-0-1-0-0.htm
Page 37 :
Chapitre 40 : D´étonnement en surprises
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-37-0-1-0-0.htm
Page 41 :
Chapitre 41 : Rattrapage
Chapitre 42 : La cité céleste
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-41-0-1-0-0.htm
Page 42 :
Chapitre 43 : Irréversible
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-42-0-1-0-0.htm
Page 44 :
Chapitre 44 : Tout n´est pas parfait
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-44-0-1-0-0.htm
Page 45 :
Chapitre 45 : Dans l´antre du diable
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-45-0-1-0-0.htm
Page 46 :
Chapitre 46 (Partie 1) : Unité 35
Chapitre 46 (Partie 2) : 35, 47, 64, 78
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-46-0-1-0-0.htm
Page 48 :
Chapitre 47 : Solitude
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-48-0-1-0-0.htm
Page 50 :
Chapitre 48 (Partie 1) : Intouchable
Chapitre 48 (Partie 2) : Sept heures passées
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-50-0-1-0-0.htm
Page 53 :
Chapitre 49 : Tragédie
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-53-0-1-0-0.htm
Page 54 :
Chapitre 50 : La terrible louche vengeresse du démon sans ombre
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-54-0-1-0-0.htm
Page 55 :
Chapitre 51 : Famille brisée
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-55-0-1-0-0.htm
Page 56 :
Chapitre 52 : Visite imprévue
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-56-0-1-0-0.htm
Page 57 :
Chapitre 53 (Partie 1) : Echange de connaissances
Chapitre 53 (Partie 2) : La tragédie recommence
Chapitre 54 (Partie 1) : Colère et bonne volonté
Chapitre 54 (Partie 2) : Prisonniers
Chapitre 55 : Beauté glaciale et sang glacé
Chapitre 56 : Prisonnier des glaces
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-57-0-1-0-0.htm
Page 58 :
Chapitre 57 : Réunion de famille
Chapitre 58 : 15 miles plus loin
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-58-0-1-0-0.htm
Page 60 :
Chapitre 59 : Règles de vie
Chapitre 60 (Partie 1) : Vayoleth
Chapitre 60 (Partie 2) : Le vrai duel
Chapitre 61 : La gardienne première
Chapitre 62 : Une victoire, cinq défaites
Chapitre 63 : Les sciences perdues
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-60-0-1-0-0.htm
Page 61 :
Chapitre 64 : Mère et Père
Chapitre 65 : Chiens errants
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-61-0-1-0-0.htm
Page 63 :
Chapitre 66 : Secours
Chapitre 67 : Altaïr
Chapitre 68 : Invincibles
Chapitre 69 : L´ange à la lame de feu
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-63-0-1-0-0.htm
Page 64 :
Chapitre 70 : Emotions
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-64-0-1-0-0.htm
Page 65 :
Chapitre 71 (Partie 1) : Petites faiblesses
Chapitre 71 (Partie 2) : Dérèglement
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-65-0-1-0-0.htm
Page 66 :
Chapitre 72 : Une vieille connaissance
Chapitre 73 : Les quatre Séraphins du Cruxis
Chapitre 74 : Fatale erreur
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-66-0-1-0-0.htm
Extras :
Dessin De 64 :
http://artpad.art.com/gallery/?ig6neha6o2s
Dessin De Philis (couleur) :
http://artpad.art.com/gallery/?ihewog1gu6e8
Dessin de Philis (noir/blanc) :
http://img164.imageshack.us/full.php?image=philis0013fs.jpg
Dessin De Génis Adulte :
http://img495.imageshack.us/full.php?image=genisep3mu.jpg
CHAPITRE 75 :
¤ AVANCEMENT : 0%
Kirby64 a posté le 23 octobre 2006 à 17:58:51 :
" "mais quand va-t-il s´arrêter de poster ?"
la réponse : jamais ! "
http://www.dailyhaha.com/_pics/lol.jpg
PS c´était mon post gore du jour, désolé que ça tombe sur toi
Chapitre moins intense en révélations... Mais toujours aussi bon, je dois te l´avouer ^^
Les raisons de Kratos sont bonnes, on sent bien que les motivations de 64 n´ont jamais été celles de Lloyd et ses compagnons.
Après, le combat Kratos/Arminas... Vraiment terrible pour la suite de la fic à mon avis...
(Une dernière petite chose : Arminas a voulu enlever qui finalement? M´en rappelle plus )
Misha à la base, Arminas voulait juste enlever les descendants de ses anciens compagnons, c´est à dire Mithos et les trois autres Séraphins. Mais il était persuadé qu´avec l´épée éternelle en sa possession Mithos serait à ce jour le dirigeant du monde, chose qui était vraie fut un temps. Il a alors demandé à ses gardiens d´enlever les descendants de ceux qui dirigeaient le monde, seulement il n´avait pas envisagé que Mithos avait été battu et qu´il n´était donc plus au pouvoir depuis plus de deux siècles. Les gardiens n´ont fait que suivre les instructions et ont alors tenté de capturer les descendants de ceux qui avaient le plus d´influence : Genis, Raine et les descendants directs de leur compagnons.
Certains d´entre vous se sont demandés pourquoi Arminas avait voulu les capturer. Eh bien la réponse est simple : il n´a pas voulu le faire, tout ceci n´est qu´une erreur. Si le groupe de Lloyd n´avait pas vaincu Mithos 250 ans auparavant, le plan d´Arminas se serait déroulé sans encombre et tout se serait passé comme il l´avait prévu à la base. Mais bon, étant donné qu´il était banni dans un autre monde, il ne pouvait pas deviner ce qu´il s´téait passé durant son absence
bon allez, si j´ai emmerdé nico pour qu´il me termine la correction ce soir, c´est pas pour vous poster le chapitre demain, donc j´envoi la sauce ^^
Chapitre 75 : Sous la pluie battante
Deux jours déjà que Xenora avait perdu connaissance. Son état était des plus étranges, rien ne montrait qu’il s’était a priori produit quelque chose de grave. Pas de marques quelconques, pas de fièvre, pas le moindre symptôme susceptible de donner le moindre indice sur son état, elle était juste inconsciente, sans raison apparente.
Tous soupçonnaient Kratos d’être le responsable. Après tout, l’elfe avait perdu connaissance au moment de son départ. Mais ils n’avaient aucune idée de ce qu’il avait pu faire et ne pouvaient donc pas y remédier. La solution aurait été de retrouver l’humain, mais encore fallait-il savoir où il s’était rendu. Et la seule personne qui aurait pu sonder l’esprit du séraphin était justement celle qui avait été victime de ce coma soudain. Ils ne pouvaient même pas l’emmener dans un centre de soins sans risquer d’être découverts et immédiatement arrêtés.
64 ouvrit la porte de la chambre de Xenora. Cette dernière était toujours allongée dans son lit, n’ayant pas bougé d’un pouce depuis qu’on l’y avait installée. Zeratos restait à son chevet, assis sur une vieille chaise en bois qui menaçait de s’écrouler au moindre mouvement, griffonnant quelque chose sur un bout de papier pour faire passer le temps.
« Vous n’étiez pas censés alterner avec Vharley pour vous permettre de dormir à tour de rôle ? demanda le demi-elfe.
- Si, répondit l’épéiste, mais il semblerait que j’ai de moins en moins besoin de dormir au fur et à mesure de ma décomposition… Et toi, t’es pas avec ta dulcinée ?
- Disons qu’elle a beaucoup de sommeil à rattraper depuis peu, expliqua le sans nom, tu fais quoi au juste ?
- Oh, juste un jeu basé sur les chiffres, déclara l’elfe en remplissant une case de la grille dessinée sur sa feuille, ça se base sur l’esprit d’observation et de déduction. »
64 n’eut pas le temps d’en savoir plus car Drilaz choisit cet instant pour entrer précipitamment dans la pièce. A la surprise du demi-elfe et de Zeratos, le monstre rampa à toute vitesse pour aller se cacher sous le lit de Xenora.
Le sans nom et l’épéiste se regardèrent un instant avec un air surpris, chacun espérant peut-être que l’autre avait l’explication à l’étrange comportement du reptile. Puis ils se décidèrent à regarder sous le lit. Drilaz semblait très agité. Il jetait des regards frénétiques autour de lui en poussant des grognements, visiblement peu rassuré.
« Qu’est-ce qu’il a ? s’étonna l’elfe.
- Je n’en sais rien, avoua 64, il n’est pas aussi agité d’habitude. Sauf quand… »
Le sans nom fut soudainement pris d’un terrible doute et observa attentivement son frère. Ce dernier portait encore la cape dont il se couvrait dès qu’il se rendait dans un lieu public.
« Drilaz, adressa le demi-elfe au monstre, tu as croisé un savant pendant que tu te baladais en ville ? »
Sans se faire prier, le lézard hocha la tête.
« Ce n’est pas normal, fit remarquer Zeratos, c’est une ville portuaire ici. Les seuls savants qui traînent dans les parages sont les médecins de l’hôpital. Et normalement ils ne se baladent jamais dans la rue avec leur blouse. Il n’aurait jamais pu savoir que c’était un chercheur…
- Comment est-ce que tu l’as reconnu ? demanda précipitamment 64, est-ce que tu as déjà senti sa présence par le passé ? Dépêche-toi de répondre Drilaz, c’est important ! »
Le reptile hésita un instant, réfléchissant probablement pour être sûr de ne pas s’être trompé. Puis il hocha à nouveau la tête.
Le demi-elfe ouvrit de grands yeux. Puis, sans prévenir, il se rua hors de la chambre…
« 64 attends, où est-ce que tu vas ? » demanda Zeratos.
Drilaz se lança immédiatement à la poursuite de son frère, cassant un pied de la chaise sur laquelle était assis l’elfe au passage. Cette dernière, déjà en mauvais état, ne put que céder sous le poids de l’épéiste qui se rattrapa de justesse.
« Pourquoi faut-il toujours que ça tombe sur moi ? » soupira-t-il.
Puis, estimant qu’il valait mieux les suivre, il courut pour les rattraper.
64, lui, était déjà sorti et se dirigeait tout droit vers la place du village, accompagné de Drilaz.
« Qu’est-ce qui te prend tout à coup ? retentit la voix de Zeratos dans son dos, t’es malade de sortir sans déguisement ? Et si on nous repère ? »
Le demi-elfe n’écoutait pas, scrutant la foule pour trouver celui qu’il cherchait. Au passage il sentit quelques gouttes sur son visage, signe qu’il commençait à pleuvoir. L’épéiste arriva à son niveau au moment où il venait d’apercevoir quelqu’un entrer dans la rue d’en face.
« C’est quoi ce délire ? reprit l’elfe, qu’est-ce qui se… Hé mais attends ! »
Le sans nom avait repris sa course, traversant la place principale en bousculant plusieurs passants. Lorsqu’il arriva dans la rue, déserte, il n’eut que le temps de remarquer une porte se fermer et se rua dans sa direction.
La porte en bois ne tint pas longtemps devant la puissance du coup de pied de 64. Elle s’effondra sur le sol, attirant ainsi l’attention de l’homme qui était entré dans l’habitation peu avant.
« Qu’est-ce que… ? » s’exclama l’homme.
Mais il ne termina pas sa phrase, horrifié de voir que 64 se tenait face à lui. Ce dernier serra les poings, faisant ainsi coulisser les lames de ses gantelets dans un bruit métallique qui glaça le sang de l’inconnu.
Inconnu ? Pas tant que cela. Malgré la barbe naissante et le vieux manteau remplaçant son habituelle blouse, le demi-elfe reconnut sans problème le chercheur qu’il connaissait le mieux en ce monde. Celui-ci continuait de fixer 64 avec un regard terrifié, ne sachant visiblement comment réagir. Cela faisait un moment que le demi-elfe n’avait plus vu les yeux du chercheur. Ces yeux si particuliers, un marron et un vert…
« Bonsoir Joshua… » lança le sans nom d’un ton glacial.
Le fait d’entendre son prénom sembla rendre l’usage de son corps au savant qui tenta alors de fuir. Mais il fut très vite intercepté par 64 qui le plaqua contre le mur. Puis, pour être certain qu’il se tiendrait calme durant l’entretien, il plaça ses griffes contre la gorge de l’humain, menaçant de le tuer à tout moment. Leurs visages étaient si proches que le demi-elfe parvenait à sentir la respiration haletante de Joshua sur son visage.
« Donne-moi une seule raison de t’épargner, commença le demi-elfe, une seule raison pour que ta misérable vie soit sauve et je te promets que l’idée de te laisser partir me traversera l’esprit une fraction de seconde avant que je n’enfonce ces lames jusqu’à ce qu’elles touchent le mur…
- Calme-toi s’il te plait, supplia Joshua, tu ne tuerais quand même pas celui qui s’est occupé de toi durant ton enfance…
- Tu sembles avoir la mémoire courte, fit remarquer 64, j’ai passé toute mon enfance dans un camp militaire, à cause de toi !
- C’est qui ce type ? intervint Zeratos qui était arrivé depuis peu.
- Juste une vieille connaissance qui m’a pourri la vie, répondit le demi-elfe, mais qui n’avait malheureusement pas prévu à ce moment-là que ça me donnerait une bonne raison de lui ôter la sienne…
- Je n’ai jamais pris cette décision, assura le savant qui essayait désespérément de calmer son agresseur, tu étais sous ma responsabilité, certes. Mais lorsque le directeur donne un ordre, on ne peut que s’y plier. Sinon c’est le renvoi, ce qui équivaut à la mort…
- Ça aurait peut-être mieux valu pour vous, signala 64, vous saviez que vous finiriez par mourir tôt ou tard. Le meilleur choix aurait été encore celui que vous dictait votre conscience…
- Même si je m’y étais opposé, ça n’aurait servit à rien, expliqua Joshua, tu aurais quand même fini au camp militaire. Et pour ce qui est de ma conscience, c’est justement elle qui me poussait à mettre en œuvre tous les moyens possibles pour t’aider en améliorant tes conditions de vie une fois de retour au MSI…
- Parce que se faire disséquer vivant c’est ce que vous appelez des bonnes conditions de vie ? s’emporta le demi-elfe dont les yeux viraient au rouge, vous voulez vraiment m’aider ? Donnez-moi donc mon identité, histoire que les autorités que vous avez envoyées à mes trousses puissent enfin mettre un nom sur les avis de recherche !
- Crois-moi si je te dis que je ne peux pas…
- Mauvaise réponse ! coupa 64 en appuyant un peu plus ses lames sur le cou de Joshua, encore deux comme ça et je ne donne pas cher de votre peau !
- Le directeur est le seul à posséder les informations personnelles des sujets, dit le savant avec précipitation, je ne suis au courant de rien. J’avais pour instruction de t’appeler 64 et de ne jamais te laisser dire ton prénom ou ton nom à quiconque, même à moi. Si le directeur avait appris que je connaissais ton identité, j’aurai été renvoyé sur-le-champ…
- Bien, alors je vais rendre une petite visite à ce cher directeur, annonça le demi-elfe, où se trouve l’emplacement actuel du MSI ?
- Je ne peux pas te le dire…
- Deuxième erreur ! ragea le sans nom dont les yeux étaient désormais complètement rouges.
- J’ai quitté le MSI, affirma Joshua qui laissait la panique l’envahir, j’ai quitté l’organisation peu de temps après ton évasion et je suis venu me cacher ici…
- Pourquoi ne vous ont-ils pas déjà tué ? demanda 64.
- Ils n’aiment pas attirer l’attention, expliqua l’humain, s’ils voulaient me tuer ils devraient masquer ça en suicide ou en accident. Mais ils n’ont plus le temps de s’occuper de ce genre de détails désormais. Et comme ils savent que personne ne me croirait si je leur racontais tout, ils ne s’inquiètent pas. Je profite de ce sursis pour réunir les preuves nécessaires avant de dénoncer le complot publiquement. Avec ton aide on pourrait…
- Vous avez votre façon de procéder, j’ai la mienne, coupa sèchement le demi-elfe, pourquoi n’ont-ils plus de temps à vous accorder ?
- Ton évasion n’a pas été des plus discrètes, fit remarquer Joshua, de plus ta dernière attaque a endommagé la plupart des infrastructures qui contrôlaient les systèmes de surveillance et tué beaucoup de gardes. Le chaos, la défaillance des systèmes et la réduction des effectifs ont permis à de nombreuses autres unités de s’enfuir. Ils ont pu récupérer la plupart d’entre elles par la suite. Mais les unités de type humanoïde ne cessent de leur échapper. Parmi elles figurent un vampire résistant à la lumière du jour, un pirate informatique aux compétences hors norme, et de nombreux autres cas dangereux. S’ils étaient partis séparément, le MSI n’aurait eu aucun mal à les capturer étant donné qu’ils sont bien moins aboutis que toi. Mais le problème est qu’ils se déplacent désormais en petits groupes très bien constitués. Du coup le MSI ne parvient pas à les récupérer aussi vite que prévu…
Ton évasion a été utile à de nombreuses personnes 64, le MSI est en difficulté et craint plus que jamais d’être révélé au grand jour. Ces unités font de plus en plus parler d’elles dans les parages, si jamais quelqu’un d’autre venait à les capturer et à les étudier, il se pourrait que certains remontent jusqu’à l’organisation. Le directeur était fou de rage en apprenant cette évasion massive lors de son retour du camp militaire…
- Que faisait-il là-bas le jour de mon évasion ? questionna 64.
- Il devait régler quelques détails avec le général Reivac pour établir une version plausible qui expliquerait son départ.
- Une version expliquant son départ ? s’étonna le demi-elfe, comment ça ?
- Pour une raison que j’ignore, il voulait se charger personnellement de ta surveillance, répondit le savant, il s’est donc fait passer pour un militaire pendant près de onze ans, laissant à son remplaçant provisoire, l’unité 35, le soin de prendre les décisions à sa place concernant le centre et de l’en tenir informé.
- Le nom du directeur ? » demanda le sans nom.
Joshua ne répondit pas et détourna lentement le regard. Les pupilles de 64 se réduisirent à l’état de fines fentes verticales.
« Encore une mauvaise réponse, murmura-t-il, ça fait trois… »
Il appuya un peu plus les lames sur la gorge du savant qui se mit à saigner. Prit de panique, le chercheur se décida à donner une réponse.
« Richard, articula-t-il, il s’appelle Richard… »
64 relâcha immédiatement la pression et se sépara de Joshua qui tomba à genoux en toussant. Pendant qu’il tentait de reprendre son souffle, le demi-elfe s’accroupit et lui parla le plus calmement du monde.
« Je ne te tuerai pas, lui assura-t-il, du moins pas pour l’instant. En revanche, je laisserai aux membres de ma famille que j’aurai retrouvés le plaisir de décider de ton triste sort… Tu n’as plus qu’à prier pour leur clémence. »
Sur ces mots, il se releva, tourna le dos à Joshua qui reprenait encore son souffle et s’éloigna en direction de la sortie. Il passa calmement devant la lampe à huile qui éclairait la pièce et passa le pas de la porte, suivit de près par Zeratos.
L’elfe suivit le sans nom sans dire mot, ne sachant quoi dire de toute façon. Il se contentait de regarder la pluie nettoyer le sang qui se trouvait sur les lames de 64. Puis, une question lui traversa brusquement l’esprit.
« Où est Drilaz ? » demanda-t-il.
Le demi-elfe s’arrêta sans pour autant se retourner. C’est alors qu’un cri d’horreur résonna dans les rues désertes et humides de Néocosta. L’épéiste aurait pu rester des heures durant sous la pluie, jamais cela n’aurait pu lui glacer le sang comme venait de le faire ce cri. Un cri désespéré, comme si la personne qui l’avait poussé n’avait eu pour seul espoir que de pousser un dernier hurlement avant de mourir.
« Il prend une décision d’ordre familial » répondit alors 64.
Puis, toujours sans jeter le moindre regard en arrière, il se remit à marcher.
Zeratos tourna alors son regard sur le mur qui faisait face à la maison de Joshua, par peur de regarder la scène directement. Il vit l’ombre de Drilaz, projetée sur le mur par la lampe de Joshua, commençant à déchiqueter quelque chose qui se débattait inutilement. Les chaînes, les crocs, les griffes, tout semblait bon pour faire souffrir la victime.
Soudain, du sang gicla jusque sur le mur que fixait l’elfe avec horreur. La lumière vacilla et il y eut un bruit de verre brisé : quelqu’un avait renversé la lampe. C’est alors que le frère de 64 sortit de la demeure, ses mâchoires dégoulinantes de sang. Il prit soin de se lécher les pattes avant de se diriger à son tour vers l’auberge, remuant la queue comme si de rien n’était.
L’épéiste regarda sombrement l’incendie se répandre dans la maison avant de se mettre en route, sachant qu’il était trop tard pour intervenir désormais…
Tiens? Zeratos joue au Sudoku maintenant
Hum... Retour au MSI... Joshua donne un nom... 64 le croit, assez facilement on dirait. M´enfin, il fait ce qu´il veut ^^
Ce chapitre n´a pas de révélation dirait-on. A part que le directeur voulait s´occuper personnellement de 64.
Donc, ça amène une volonté assez forte de la suite, comme d´habitude, bien joué ^^
Une autre de mes théories était donc exacte une fois de plus... le Directeur du MSI c´est Rick.
Maintenant ya plus qu´à attendre que tu dises qu´il avait une liaison avec la femme qu´était la Gardienne Mère avant, de laquelle est née 64 et ce sera le grand final, j´aurais eu juste sur toute la ligne =D
Je ne te pardonnerai evidemment jamais d´avoir fait mourrir Joshua... (en plus comme tu savais que j´appreciais ce perso t´as fait en sorte que sa mort soit bien cruelle...) et ce doit être tout pour le moment, je garde mes nouvelles théories pour moi =D
En tous cas ça fait du bien de t´avoir de nouveau parmi nous (comment ça moi non plus chuis plus là ? >.< ) continue de nous gâter
ouais, je sais maintenant où trouver fervac! bon, un jour, je lirai le chapitre un, vu que je vais surement avoir du temps pendant ces vacances.
Misha Tout de suite les sudoku, ça aurai très bien pu être un Jigsaw tu sais
Fervac oui, il est vrai que pour Rick t´avais deviné depuis un très long moment. Après ta théorie sur la liaison avec la femme qu´étais la gardienne mère, pour l´instant je considère pas que t´as raison parce que :
1) c´est pas le cas
2) même si c´était le cas, ton explication est encore trop bancale, peut-être (j´ai bien précisé peut-être) qu´elle pourrait éventuellement être valide si elle n´avait aucune faille. Mais toi comme moi savons que ce c´est loin d´être le cas
bref pour l´instant à ce niveau là, t´es au même niveau que les autres : le point de départ
garde donc tes nouvelle sthéories pour toi, mais dans ce cas je ne serai en aucun cas obligé de te croire lorsque tu diras un "je le savais" suite à une découverte ^^
en tout cas merci pour l´accueil que tu me fais pour mon retour (monsieur
j´étais-même-pas-là-pour-constater-l´absence-par-m
oi-même )
Kirby Oui, mais je sais pas pourquoi, le sudoku me faisait bien marrer
Donc finalement, l´avalanche de nouveaux chapitres s´arrête là? Tu me déçois, franchement...
j´ai d´autres détails à régler vis à vis de ma fic avant de poster de nouveaux chapitres donc ça s´arrête là pour l´instant ^^
Chapitre 76 (Partie 1) : Duel à trois.
Tout était calme sur l’île sacrée de l’arbre. Le soleil brillait, une légère brise soufflait dans le feuillage du majestueux Yggdrasil au pied duquel se trouvait Mana. Cette dernière était assise sur l’autel dédié aux prières, à l’ombre de l’arbre dont elle était la gardienne, regardant la tombe de Mithos située à l’autre bout de l’île. Elle songeait à de nombreuses choses, comme les nombreuses personnes qui imploraient son aide par le biais des prières, aux catastrophes qui allaient se produire, ainsi qu’à l’erreur qu’elle avait faite par le passé.
Si elle n’avait pas accepté de réaliser le souhait de Yuan il y a des années de cela, la situation actuelle aurait certainement été différente. Le danger n’aurait pas été le même certes, mais il aurait été moins grand. Après tout, ce n’était pas réellement de sa faute, elle n’avait fait que réaliser un vœu, même si elle n’aurait jamais dû étant donné qu’elle n’était pas liée par un pacte. Si l’âme de Martel qui sommeillait en elle ne l’avait pas influencée avec ses sentiments envers Yuan, peut-être aurait-elle pris la bonne décision ce jour-là…
L’esprit songea alors à Origin, lui aussi avait commis des erreurs sous la contrainte par le passé, également à contrecœur. Pourquoi les êtres vivants de ce monde considéraient-ils les esprits comme des êtres dépourvus de volonté propre dont le seul but était de servir toute personne réalisant un pacte avec eux ?
Mana ferma les yeux, écouta les bruissements du feuillage, et sourit. Bien qu’elle connaissait les réponses à toutes les questions qui lui traversaient l’esprit, elle aimait se les poser. Peut-être était-ce dû au fait qu’elle fût constituée de plusieurs esprits qui étaient à la base des êtres vivants…
Un grondement sourd résonna dans les environs. Mana leva alors les yeux vers les deux ptéroplans de combat qui volaient en direction de Tesseha’lla, juste au-dessus.
« Ainsi l’avenir continue de se rapprocher, songea-t-elle, le temps passe si vite… Essaye de faire les bons choix, toi qui ne portes pas de nom. Il n’est peut-être pas trop tard. »
Depuis son ptéroplan, 64 jeta un œil à l’île qu’il survolait, puis regarda à ses côtés pour voir si Zack le suivait toujours. Ce dernier était également sur un appareil de combat.
Le sans nom se posait beaucoup de questions. Il avait besoin de mettre les choses au clair coûte que coûte, mais pour cela il devait être seul. C’était la raison pour laquelle il avait refusé que les autres l’accompagnent. Il valait mieux que Vharley et Zeratos restent auprès de leur sœur adoptive. Quant à Philis, 64 ne voulait pas lui faire courir le moindre risque. Dans un milieu rempli de militaires, il valait mieux ne pas se faire remarquer en se déplaçant en groupe, au risque de se faire capturer, ou pire…
64 songea à son dernier combat contre Reivac. Ce dernier avait réussi à tuer un membre du groupe lors d’une de ses attaques. Par chance, Zack était parvenu à arranger les choses. Mais dans son état, il ne pourrait plus recommencer ce tour de force, il valait donc mieux que personne ne se fasse avoir de nouveau. Le sans nom frissonna lorsque l’image de Philis se faisant frapper par une telle attaque lui traversa l’esprit. Heureusement, il avait pu la convaincre de ne pas le suivre.
Le seul qui avait réussi à persuader 64 de l’accompagner, c’était Zack. Ce dernier avait prétexté qu’il avait également des choses à régler avec Reivac. Mais ses réelles motivations étaient bien différentes…
Le sans nom pensa alors à Rick. Ce dernier était-il réellement le directeur du MSI ? Jouait-il un rôle depuis le début ? Il devait en avoir le cœur net. Il savait que le directeur ne se trouverait pas au camp d’entraînement de toute façon, mais peut-être trouverait-il des informations diverses. Après tout, le général Reivac devait bien garder contact avec eux pour les prévenir de la capture de 64…
La vision du camp militaire tira le demi-elfe de ses pensées. Ce dernier commença à entamer la descente vers le sol. Zack en fit autant. Ils atterrirent quelques kilomètres plus loin afin de ne pas attirer l’attention, et également pour ne pas se faire tirer dessus par les canons anti-aériens qui équipaient le camp.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin sur les lieux, les deux demi-elfes remarquèrent immédiatement que quelque chose clochait.
« Pourquoi personne ne garde l’entrée ? questionna 64.
- Je pense que le plus inquiétant reste encore le fait que le camp soit complètement vide, fit remarquer Zack, je n’arrive à détecter qu’un être vivant.
- Où est-il ? demanda le sans nom.
- Je n’en sais rien, répondit honnêtement l’alchimiste, il brouille très bien les pistes, mon œil n’arrive pas à le localiser avec précision… La seule chose qu’il nous reste à faire, c’est d’avancer jusqu’à être assez près pour le trouver grâce à son mana. »
Ils prirent donc la décision de fouiller le camp à la recherche de la personne, ou la chose, qui se trouvait dans les environs. Voir ces lieux dépourvus de la moindre animation était très étrange. Habituellement, il n’y avait pas le moindre endroit duquel on ne pouvait apercevoir de militaires en train de s’entraîner ou de faire des allées et venues pour diverses raisons.
Beaucoup d’objets traînaient sur le sol, notamment du matériel militaire. Visiblement, les soldats avaient dû partir d’urgence…
Zack hésita quelques instants, laissant 64 s’éloigner de quelques mètres. Puis il posa sa main sur le sol…
Un mur se dressa soudainement devant le sans nom qui se contenta d’arrêter son avancée.
« Je me doutais bien que tu finirais par faire quelque chose de stupide, déclara-t-il, il n’y a personne d’autre que nous au camp, n’est-ce pas ?
- Il fallait bien que je trouve quelque chose pour te pousser à entrer, répondit l’alchimiste, j’avais envie de te régler ton compte dans un endroit qui nous rappellerait des souvenirs… »
64 se retourna pour faire face à son rival et observa aux alentours : ils étaient dans la cour principale, là où s’était déroulé leur premier duel.
« Où sont les soldats ? questionna-t-il.
- Je n’en sais rien, avoua l’alchimiste en haussant les épaules, je n’ai pu prévenir personne. Mais lorsque j’ai constaté qu’il n’y avait aucun signe de vie, je me suis dit que c’était l’occasion idéale de régler nos comptes.
- Tu m’en veux toujours d’avoir ruiné ta carrière, supposa 64, tu veux me livrer à l’armée pour récupérer ta place, c’est ça ?
- Non, si tel était mon but je ne prévoirais pas de te tuer en ce moment même, rétorqua Zack, j’ai d’autres raisons qui me poussent à agir ainsi.
- Dans ce cas, pourquoi m’avoir aidé durant une période ? demanda le demi-elfe.
- Disons que je me place dans la catégorie des génies, commença l’ex-militaire, je ne fais rien qui ne m’apporte rien en retour. En restant à tes côtés je pouvais continuer à récolter quelques informations sur toi. Je cherchais également à vérifier quelque chose sur ton compte, mais je n’en ai pas eu l’occasion. Mais ça n’a aucune importance, ça ne pouvait-être que toi ce jour-là, et puis je ne pouvais laisser passer une si belle occasion de me venger…
- De quoi est-ce que tu…, commença 64.
- Eh bien, eh bien, intervint une voix familière, on dirait que l’ambiance n’est pas aux festivités. Pourtant vous devriez être contents, voilà que vous vous retrouvez là où tout a commencé. »
Les deux rivaux regardèrent alors sur le côté pour voir qui venait de parler. Ils reconnurent tout deux l’individu qui venait de s’immiscer dans la conversation. Il s’agissait d’un homme d’apparence assez jeune et plutôt maigre. Il avait de courts cheveux blonds en bataille et des yeux aussi bleus que l’étrange cristal du Cruxis qui ornait son cou. Il arborait toujours son habituel sourire en coin, s’amusant visiblement de toute situation. Cependant, il avait troqué son costume de militaire contre une blouse de chercheur, laissée ouverte pour une plus grande liberté de mouvement, dont il avait retroussé les manches jusqu’aux coudes.
En voyant son vieil ami Rick, 64 sortit ses griffes. Par sécurité, Zack sortit son arme qui prit alors la forme d’un cimeterre.
« Voilà un accueil bien peu chaleureux envers un ami que tu n’as pas vu depuis un moment » lança calmement ce dernier en écartant légèrement sa blouse.
Ce mouvement révéla ce que portait le blondinet à la ceinture. Il s’agissait d’une sorte de dague à deux lames dont le manche était légèrement recourbé. L’objet était certainement étudié pour que les lames restent dans le prolongement du bras sans avoir besoin de plier le poignet comme pour une arme normale. Rick n’avait pas encore dégainé l’arme, mais 64 ne baissait pas sa garde pour autant. Lorsqu’il était encore au camp, l’ange avait pour réputation d’utiliser à merveille les armes qu’il inventait, armes qui avaient pour réputation de toujours réserver quelques surprises de taille. Mais maintenant, 64 se doutait bien qu’il n’était pas vraiment celui qui concevait tout cet armement.
« Disons que j’ai des raisons de me méfier Rick, expliqua le demi-elfe, ou plutôt devrais-je dire monsieur le directeur ? »
Le scientifique ne sembla même pas surpris d’être démasqué.
« Quant à moi, ajouta Zack, j’ai tendance à ne pas faire confiance aux personnes capables d’échapper à la surveillance.
- Je n’y ai pas échappé, répondit simplement Rick, je suis arrivé au camp quelques secondes à peine avant de vous avoir interrompus. Je suis arrivé par l’un des nombreux téléporteurs stockés dans l’entrepôt. Endroit que tu n’as pas sondé parce que tu les pensais tous débranchés, comme ils le sont habituellement.
- Tu savais que nous allions venir, affirma 64, c’est pour ça qu’il n’y a personne dans le coin. Tu as ordonné au général de faire évacuer le camp.
- C’est exact, acquiesça le directeur, il faut dire que j’ai été bien renseigné… »
A cet instant, une petite araignée mécanique apparut sur l’épaule du blondinet. Cette dernière se cachait probablement dans le dos du directeur depuis le début. La chose pointa son objectif sur 64 et Zack avant de descendre le long du bras de l’ange pour rejoindre le sol et s’en aller.
« Tu croyais certainement que j’aurais laissé un traitre comme Joshua en vie si je n’avais pas eu une bonne raison de le faire ? lança-t-il, je l’avais mis sous surveillance parce que je savais que vous finiriez par entrer en contact et qu’il cracherait le morceau sur moi. C’était sans doute le meilleur moyen pour moi de te retrouver : te faire venir à moi. »
Il se décida alors à dégainer son arme et la pointa en direction de 64.
« Tu t’es bien baladé gamin, ajouta-t-il d’un ton brusquement sévère, maintenant il est temps de rentrer au bercail. »
Le sourire sur le visage de Rick avait complètement disparu. Désormais son visage n’exprimait plus que de la détermination, une détermination qui semblait sans limite. 64 était persuadé d’avoir vu une telle expression sur le visage de quelqu’un d’autre… mais qui ?
« Après tout, peu importe » songea-t-il en se jetant sur le directeur du MSI.
Un léger rictus se dessina de nouveau sur le visage de Rick.
Une flamme sortit de l’extrémité de l’arme qu’il tenait. Du sang gicla de la jambe de 64 qui arrêta sa course et tomba à genoux, juste après avoir entendu une détonation. Que s’était-il passé ? Il regarda alors sa blessure. Celle-ci ne cicatrisait même pas.
« Impressionnant, n’est-ce pas ? commença Rick, c’est dur d’imaginer qu’une simple petite bille de plomb puisse provoquer autant de dégâts, jusqu’à ce qu’on ait l’idée de la propulser à une vitesse supérieure à celle du son à l’aide d’une petite explosion. »
64 regarda alors l’arme que tenait son adversaire. Il remarqua alors que de la fumée s’échappait d’entre les deux lames. Visiblement, un canon y était dissimulé…
« Il s’agit d’une nouvelle catégorie d’arme, expliqua le directeur, habituellement les armes à distance sont des arcs, des arbalètes, des canons à mana, ou des armes propulsant des explosifs. Dans les deux premiers cas, un simple système mécanique propulse une flèche dans la direction voulue, mais cela manque de précision dépassé une certaine distance. Les canons à mana, eux, envoient soit des projectiles trop lents, soit des ondes peu puissantes. Pour ce qui est de la dernière catégorie, je n’évoquerai que la faible portée qui fait que seules les machines peuvent les utiliser efficacement. Aucune de ces armes n’aurait été efficace contre toi. Avec une flèche, tu aurais pu la retirer pour ensuite te soigner, et avec le reste la régénération aurait été tout simplement immédiate. Sans compter la difficulté que j’aurais eu de me défendre au corps à corps.
Mes savants se sont alors inspirés des canons sur les navires pour créer les armes à feu. Ces dernières sont bien moins encombrantes et permettent de tirer rapidement, même en étant à faible distance. Bien entendu, ils ont amélioré le concept : ici l’explosion nécessaire est générée par du mana récupéré dans l’air, puis concentré derrière la balle avant d’être libéré violemment, contrairement aux canons marins qui utilisent de la poudre. Puis ils ont créé une version hybride entre les armes à feu et les armes blanches. Le résultat, tu l’as sous tes yeux : la Gunblade. »
Après ce discours, 64 en arriva à une conclusion. S’il ne cicatrisait pas, c’était parce que la balle de plomb était encore dans sa jambe. Il fallait donc l’extraire. Le demi-elfe approcha sa main de la plaie…
« N’y pense même pas, ordonna Rick en pointant son arme sur le visage du sans nom, le temps que tu trouves la balle j’aurai largement le temps de te descendre une bonne vingtaine de fois. Si tu tiens à la vie je te conseille de gentiment déposer tes armes au sol et de me suivre jusqu’au MSI sans faire… »
Il fut forcé d’interrompre sa phrase car il dut éviter de justesse un pic rocheux qui sortait directement du sol.
« Je ne peux pas vous laisser faire ça » intervint Zack qui venait de poser sa main sur le sol.
Jusque-là, malgré sa méfiance envers Rick, l’alchimiste avait gardé ses distances et l’avait laissé faire. Mais désormais, il semblait bien décidé à jouer un rôle dans cette situation.
« Si vous capturez 64 et le ramenez au MSI, commença le demi-elfe, comment pourrai-je le tuer de mes propres mains ? »
64 se releva, laissant tomber au sol la balle qu’il avait pu retirer grâce à l’intervention de l’alchimiste, puis recula de quelques pas.
Les trois hommes présents avaient fait partie du corps militaire. Désormais, ils étaient disposés en triangle, se battant chacun avec un style de combat différent pour servir des intérêts différents…
« Alors comme ça, commença 64, c’est chacun pour soi.
- Il semblerait, en effet, ajouta Zack.
- Alors dans ce cas, conclut Rick, qu’attendons-nous ? »
Chapitre 76 (Partie 2) : Ennemi ou allié ?
Les trois ennemis ne bougeaient pas d’un pouce, toujours disposés de telle sorte que chacun soit à égale distance des deux autres. Chaque combattant jaugeait ses adversaires du regard, essayant de savoir qui attaquer en premier, et qui l’attaquerait.
Lorsqu’il sentit que la tension avait atteint son paroxysme, Rick pointa son arme sur Zack. Mais au moment d’appuyer sur la détente, il sentit son arme lui échapper des mains suite à un impact. 64 avait désarmé l’ange avec une sphère de vent et lui fonçait déjà dessus. L’alchimiste, lui, se lança à la poursuite du demi-elfe. Si ce dernier s’attaquait à Rick au corps à corps, il devrait forcement arrêter sa course une fois arrivé à son niveau…
Le directeur du MSI récupéra sa gunblade juste à temps et bloqua la main droite de 64 avec. Le demi-elfe voulut alors le frapper avec sa main gauche, mais il fut forcé de l’utiliser pour parer Zack qui avait tenté de le prendre à revers. Voyant que le demi-elfe venait de tourner son regard vers l’alchimiste, Rick fit alors pivoter son arme de pour que le canon pointe sur 64. Ce dernier se pencha légèrement en arrière pour éviter de se trouver sur la trajectoire de la balle. Zack, qui se trouvait juste derrière, se rendit alors compte que le canon était désormais dirigé sur son visage. Juste avant le tir, il se baissa, évitant de justesse le projectile, et profita de sa position pour poser sa main gauche sur le sol.
Le cercle dessiné sur son gant commença à luire. Mais à cet instant, l’alchimiste se rendit compte qu’en voulant éviter la balle, il avait permis à 64 de se libérer la main gauche. Plus rien ne l’empêchait de l’attaquer maintenant.
Ce fut sans compter sur Rick qui donna un coup de pied à l’arrière de la jambe du demi-elfe, lui faisant ainsi perdre l’équilibre. Au cours de sa chute, 64 eut le temps de voir Rick pointer son arme sur lui et Zack sourire en continuant sa transmutation… Il savait maintenant quoi faire. Il se rattrapa au dernier moment avec ses bras puis se propulsa en arrière, tout en restant dans la ligne de mire du directeur. Cette esquive lui permit d’éviter le pic rocheux que Zack venait de faire apparaître juste à l’endroit où il se trouvait moins d’une seconde auparavant, pic rocheux qui le protégeait désormais de l’arme de Rick.
Mais ce dernier avait déjà appuyé sur la gâchette de son arme. Le coup partit et la balle ricocha sur le rocher avant de se diriger vers Zack qui l’évita en catastrophe. L’alchimiste s’estima heureux de posséder un œil comme le sien, sinon jamais il n’aurait pu prévoir la trajectoire de la balle et l’esquiver.
« C’était juste » songea-t-il en voyant une mèche de ses cheveux tomber au sol…
Il vit alors au loin que Rick et 64 s’étaient mutuellement bloqués, chacun maintenant une pression conséquente pour empêcher l’autre de dégager ses armes. C’était une chance inespérée : ils étaient à la fois proches l’un de l’autre tout en étant assez éloignés de lui.
Il posa alors sa main gauche sur le sol, espérant faire d’une pierre deux coups. Mais le directeur se rendit compte de ce qu’il préparait et fit à nouveau pivoter son arme sans se séparer de 64. Zack dut alors retirer sa main du sol pour éviter de se faire toucher par un nouveau projectile. Il n’avait pas le choix, il devait d’abord neutraliser l’arme de l’ange avant de pouvoir prendre ses distances… Il s’engagea alors dans le combat au corps à corps avec les deux autres. Il y eut quelques secondes pendant lesquelles chacun tentait de prendre l’avantage à sa façon. 64 profitait du fait d’avoir deux armes, Zack utilisait tantôt son cimeterre, tantôt l’alchimie, et Rick parait un adversaire avec les lames de sa gunblade tout en tirant sur l’autre pour ne pas être pris à revers.
Au bout d’un moment, les trois adversaires se bloquèrent mutuellement. Le gantelet droit de 64 venait de parer les attaques simultanées de Rick et Zack. Le demi-elfe fit alors pivoter légèrement son poignet afin de coincer les armes de ses adversaires entre les lames de la sienne, bloquant ainsi tout le monde dans cette position. Il s’apprêta alors à frapper Rick à l’estomac avec les griffes de sa main gauche, mais ce dernier lui attrapa le poignet pour le bloquer. 64 commença à forcer afin de se rapprocher du savant malgré tout, mais il se rendit alors compte que quelque chose clochait : le directeur ne s’était pas seulement contenté de lui attraper le poignet, il lui avait également mis un petit bracelet.
« Il s’agit d’un petit jouet de la conception de mes chercheurs, expliqua-t-il, le mana a besoin de circuler en permanence, que ce soit d’ans l’air, l’eau ou le corps des êtres vivants. Ce petit bracelet empêche la circulation du mana dans toute ta main. Ce dernier ne pouvant plus circuler dans le reste de ton corps, il va alors devoir trouver un moyen de continuer à rester en mouvement. Et pour cela, il va simplement s’évacuer par les pores de ta peau. »
C’était vrai, déjà on pouvait voir du mana s’évaporer à travers le gantelet avant de disparaître dans les airs.
« Je te rassure, continua Rick, tu auras encore l’usage de ta main. Seulement le taux de ton mana aura fortement diminué dans ta main gauche, juste assez pour que ton gantelet ne le reconnaisse plus… »
A ce moment-là, les griffes métalliques se rétractèrent et le gantelet devint trop grand pour 64. Le directeur du MSI put alors le retirer sans le moindre effort. Désormais, le demi-elfe n’avait plus qu’une arme.
« Tu sais ce qui est intéressant avec ces gantelets ? questionna Rick, c’est qu’ils réagissent avec les personnes dont le mana possède la capacité de s’auto-amplifier. J’espère au moins que tu sais ce que c’est parce que je n’ai pas envie d’expliquer cela dans le détail. Il y a en tout cent sept combattants possédant cette particularité, neuf cent trois qui ne sont pas des guerriers et huit qui vont naitre d’ici une semaine. Ce qui veut dire que sur cette planète, il existera bientôt pas moins de mille dix-huit personnes capables d’utiliser ces petits jouets, et dont la plupart ne le savent même pas car elles n’ont jamais entendu parler de ces armes ou de cette particularité du mana… »
Suite à ces explications, le blondinet enfila le gantelet qu’il venait de dérober à 64. A la grande surprise des deux demi-elfes, l’objet prit la taille de la main gauche du savant et les griffes sortirent.
« Je t’ai dit que je n’avais jamais vu personne faire fonctionner ces armes lorsque je te les avais données, déclara-t-il calmement, et c’était vrai pour la simple et bonne raison que je n’ai jamais laissé personne essayer. Je me suis contenté de les mettre dans l’armurerie juste avant ton arrivée. Je ne pouvais pas laisser n’importe qui utiliser les armes de Mithos Yggdrasil en personne… »
64 fut abasourdi en apprenant la nouvelle. Mithos avait possédé ces armes auparavant ? Il s’étonnait, mais au fond cela paraissait logique. Kratos avait déclaré que le premier propriétaire de ces armes avait également un mana qui pouvait s’auto-amplifier. S’il connaissait aussi bien cette propriété, c’était probablement parce que l’ancien propriétaire avait été un de ses compagnons, voire son élève. De plus, il avait également déclaré qu’Arminas avait conçu des armes pour Mithos par le passé. Et connaissant le type d’arme que fabriquait le séraphin, il ne pouvait s’agir que de celles-ci. Maintenant qu’il y pensait, 64 aurait pu faire le lien tout seul…
Rick tenta alors de porter un coup de griffes dans les côtes de Zack. Mais ce dernier transforma son cimeterre en lance, allongeant ainsi le manche dont il se servit pour parer le coup. Puis, il saisit la lance de sa main gauche afin de libérer celle de droite. Il l’approcha alors du bras de 64. Ce dernier voyait très bien ce que l’alchimiste tentait de faire : il voulait lui aspirer son énergie à l’aide du cercle situé sur la paume de sa main.
Afin de le retenir, le demi-elfe lui agrippa le poignet avec sa main gauche, qui ne possédait désormais plus de gantelet pour la protéger. Il ne réalisa son erreur que lorsqu’il vit Zack contorsionner sa main pour lui agripper le poignet à son tour.
Un rictus se dessina alors sur le visage de l’alchimiste qui commença à aspirer la vie de son rival. 64 sentait ses forces le quitter peu à peu. Etrangement, ses muscles se contractaient, l’empêchant de se débattre contre l’emprise de son adversaire et de sa terrible technique. Ses jambes commençaient à trembler sous l’effet de la fatigue et du poids qu’elles avaient à supporter. Rick, lui, regardait la scène avec un sourire narquois. Il savait que l’alchimiste était trop occupé à profiter de sa victoire sur 64 pour remarquer ce qu’il se passait juste à côté de lui. Au fur et à mesure que le demi-elfe perdait des forces, le savant parvenait à faire pivoter de plus en plus son arme pour la pointer vers le visage de Zack. Lorsque 64 serait assez faible pour ne plus combattre, Rick se contenterait d’appuyer sur la détente avant que son précieux projet ne meure…
Il ne restait plus que deux petits centimètres avant que l’alignement entre son arme et la tête de son adversaire ne soit correct. Pris par l’émotion, le blondinet se mit alors à pousser un rire sardonique.
64, qui se sentait de plus en plus faible, réalisa qu’il n’avait jamais entendu le rire de Rick. C’était un rire qui sonnait faux. Il était froid, glacial, cruel. Jamais il n’aurait pensé que son tout premier ami, qu’il croyait connaître depuis sa plus tendre enfance, pouvait faire preuve d’autant de cruauté, même dans son rire…
Zack était tellement envahi par l’émotion qu’il mit un certain temps à entendre le directeur. Mais lorsqu’enfin il prit conscience de ce son, il se figea d’horreur. Ce rire, il le connaissait, il l’avait déjà entendu…
L’image d’une silhouette floue dotée de griffes et riant aux éclats lui vint à l’esprit. La personne qui l’avait éborgné il y a des années de cela…
Zack se rappela de ce qu’il s’était passé ce jour-là. C’était le soir, mais pas encore la nuit. Il faisait assez sombre. Il se baladait dans les rues de Flanoir, comme souvent à l’époque suite à la mort de son père. Tout paraissait calme ce soir-là. Quand il entendit des cris provenant d’une rue qui était habituellement déserte. Instinctivement, il s’était dirigé pour voir ce qu’il se passait. Mais au moment d’arriver au tournant, il heurta quelqu’un qui sortait de la ruelle au même instant.
Sous la force du choc, l’enfant qu’il était à l’époque tomba dans la neige. Lorsqu’il rouvrit les yeux, ses lunettes n’étaient plus devant ses yeux. Elles étaient probablement tombées en même temps que lui…
« Professeur Vinsey, intervint une voix, de quoi s’agit-il ?
- Rien de bien important monsieur, répondit une autre voix d’un ton sec, juste un gamin qui ne sait pas regarder devant lui quand il marche.
- Décidément la jeunesse se perd de plus en plus » annonça la première voix avec lassitude.
Zack ne voyait rien d’autre que des silhouettes floues. Rien de la scène ne lui apparaissait nettement, pas un visage, aucun détail ne permettant d’identifier clairement quelqu’un. Il y avait juste cette grande personne aux cheveux clairs et qui semblait tout diriger… Il y avait un autre détail qui s’était montré troublant : Zack entendait des cris étouffés, comme si quelqu’un essayait de hurler mais que l’on empêchait d’émettre le moindre son.
« Nous qui espérions ne pas tomber sur des témoins, soupira le chef, il fallait qu’en plus cela tombe sur un enfant…
- Monsieur, si cela vous dérange autant, commença Vinsey, je peux m’en charger. Après tout vous êtes…
- Vous n’avez peut-être pas d’enfants professeur, coupa le dirigeant, mais ce n’est pas pour autant que vous ferez le travail mieux que moi. Emmenez la femme, je vais m’amuser un peu avec notre garçon trop curieux…
-… Bien monsieur » répondit le professeur après un moment d’hésitation.
Zack vit alors deux silhouettes s’éloigner dans la ruelle et disparaître dans l’ombre. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait un mauvais pressentiment tout à coup. Peu à peu, il laissa la panique remplacer l’incompréhension. Il fronça alors les sourcils pour essayer de distinguer ce qu’il se passait. Un bruit métallique se fit entendre et l’enfant remarqua que quelque chose était apparu aux mains de l’homme aux cheveux clairs, comme des sortes de griffes…
« Ce sont de jolis yeux que tu as là, commença calmement l’homme, j’aime bien la couleur agressive qu’ils possèdent. Mais dommage pour toi, ils ont vu beaucoup trop de choses ce soir… »
L’enfant tenta de répondre, d’expliquer qu’il n’avait rien vu, que ses yeux étaient trop abîmés pour voir sans ses lunettes, mais il n’en eut pas le temps. Un flash lumineux l’éblouit et il se sentit propulsé en arrière. Il retomba quelques mètres plus loin. Son œil droit lui faisait mal, bien plus qu’il ne pouvait le supporter. Il voulait pleurer, mais lorsque les larmes montaient la douleur se faisait plus intense encore.
Zack entendait des bruits de pas dans la neige. Les bruits se rapprochaient, l’homme venait l’achever. L’enfant n’avait plus la force de bouger, il avait peur, il avait froid, il n’avait nulle part où aller, il avait mal… Tout était fini.
C’est alors que Zack entendit le bruit qui lui sauva probablement la vie, bruit pourtant peu agréable à entendre : celui du verre qui se brise sous le pied de quelqu’un.
« Qu’est-ce que… ? s’étonna l’homme, des lunettes ? »
Un silence pesant s’installa. C’est alors que Zack l’entendit… Ce rire…
Un rire froid, glacial, un rire qui semblait être né de toute la cruauté de ce monde, un rire inhumain, effrayant. C’était comme si le diable en personne était venu pour rire à la place de l’homme.
« Tu n’as rien vu, n’est-ce pas ? » ricana la voix.
Zack hocha la tête pour toute réponse, ne prenant même pas la peine de regarder dans la direction de son agresseur. Il avait perdu toute volonté. Mais une question restait en suspens. L’homme allait-il tuer un enfant sachant que ce dernier n’avait rien vu de la scène ?
« Les autorités sont en avance, annonça la voix, ils sont en progrès… Tu as de la chance on dirait. »
Il y eut un autre flash lumineux, puis ce fut le silence. L’homme était parti, laissant place à des gardes impériaux qui arrivaient en courant, découvrant alors l’enfant qui se trouvait à terre…
Lorsqu’il avait rencontré 64 pour la première fois, Zack était parti du principe qu’il était son agresseur à cause des armes qu’il utilisait. Mais maintenant qu’il voyait Rick les utiliser, il se rendait compte que ce dernier correspondait également à la description… Bien plus que 64 même. Et maintenant qu’il entendait ce rire, il n’y avait plus de doute possible.
Mouhahaha, des Gunblades
Bon, très bon chapitre, et tout le toutim, super... Mais dis-moi, c´est pas trop difficile de faire des combats à trois, sans "camps" définis? ^^
Misha difficile, je n´emploirai pas ce mot. Je dirai plutôt "fun". C´est assez amusant de voir le nombre de possibilité qui s´offrent à toi pour créer un retournement de situation grâce aux adversaires qui se gênent entre eux
j´ai bien aimé écrire ce passage, surtout que ce combat n´était pas prévu au départ ^^. A la base, 64 devait affronter Zack, puis Rick. Mais j´ai pensé aux partisants de l´alchimiste dans mes lecteurs qui n´auraient pas aimé voir Zack perdre une fois de plus face à 64 au même endroit.
C´est alors que l´idée du combat à trois a germé dans mon esprit ^^
Tiens au fait, le chapitre 76 n´est pas réellement terminé
Chapitre 76 (Partie 3) : Trois parties, quatre combattants.
64 se sentait faiblir. Sa vue devenait trouble. Il ne tiendrait pas très longtemps. Il repensa à Philis, à Drilaz et aux autres. S’il les avait laissé venir, les choses auraient pu être différentes… Mais maintenant il était seul, seul face à un alchimiste voulant le tuer et un scientifique voulant le capturer pour ses expériences. L’un comme l’autre, cela revenait à ne plus revoir ses amis.
Il regarda le visage de Rick se dessiner dans son champ de vision. Ce dernier continuait de lancer son rire sardonique. C’était comme si sa vue était revenue à la normale simplement pour voir ce spectacle avant que tout ne finisse.
Brusquement, le sans nom se rendit compte d’un détail : il n’était plus fatigué. C’était comme si on lui avait rendu toute son énergie. Ses yeux se tournèrent alors vers Zack. Ce dernier le regardait fixement avec un air de sadisme. Mais quelque chose clochait, cette expression sonnait faux comparé à celle de tout à l’heure. De plus, il jetait régulièrement des regards furtifs en direction de Rick.
C’est alors que le demi-elfe comprit : Zack lui rendait l’énergie qu’il venait de lui voler. Il avait encore changé de camp, mais pourquoi ?
« Peu importe, songea-t-il finalement, l’essentiel c’est que j’ai désormais l’occasion de prendre l’avantage sur Rick... »
Il remarqua alors que ce dernier essayait de pointer son arme, toujours prisonnière des griffes du demi-elfe, en direction du visage de l’alchimiste. Il fallait trouver quelque chose pour agir vite…
64 observa très rapidement les possibilités qui s’offraient à lui. La main gauche de Rick, dotée d’un gantelet, était bloquée par le manche de la lance de Zack, elle-même coincée entre les griffes de 64, accompagnée de la gunblade de Rick. Si 64 retirait ses griffes, l’alchimiste pourrait à nouveau bouger, mais le directeur aussi. La seul possibilité était que Zack fasse pivoter sa lance dès que 64 l’aurait libéré afin d’entraîner la gunblade dans le mouvement. Cela aurait pour double effet de dévier le tir tout en créant une ouverture dans la défense de Rick… Mais il n’avait pas le temps de faire comprendre ses intentions à l’alchimiste, il fallait donc trouver un moyen de provoquer le mouvement soi-même.
64 forma une sphère de vent autour de sa main droite. D’un bref mouvement du poignet, il libéra les armes des deux autres combattants et expulsa immédiatement son sort dessus. L’effet fut immédiat, la pointe de l’arme de Zack recula, démarrant ainsi la rotation de l’arme entière et entraînant celle de Rick dans son mouvement. Les deux armes du blondinet étant reliées avec celle de l’alchimiste, ce dernier se retrouva les bras croisés l’espace d’une seconde suite au pivot de la lance. Voyant l’occasion qui se présentait à eux, les deux demi-elfes se jetèrent sur le savant et lui attrapèrent les bras pour le maintenir dans cette position et ainsi l’empêcher de se défendre.
Zack posa alors délicatement sa main sur le poignet gauche de Rick. Ce dernier sembla se raidir au contact de l’ex-colonel. Maintenant que le directeur du MSI était incapable de bouger sous l’effet de la technique de Zack, 64 put utiliser le gantelet qu’il lui restait afin de briser le bracelet que Rick lui avait mis et s’en débarrasser. Le demi-elfe sentit quelques fourmillements dans sa main, signe que le mana recommençait à y circuler en quantité suffisante.
Peu de temps après, Rick avait perdu assez d’énergie pour que le gantelet gauche ne le reconnaisse plus. Les griffes de ce dernier se rétractèrent et il changea de taille comme plus tôt avec le sans nom. Le demi-elfe parvint alors récupérer son arme sans le moindre problème.
« Tu permets ? demanda Zack en continuant de dérober la vie du directeur, ça fait longtemps que j’en rêve…
- Je t’en prie » répondit simplement 64 en regardant la scène.
Certes, il aurait préféré tuer Rick de ses propres mains, mais visiblement l’alchimiste avait également une vengeance à accomplir…
Le blondinet était paralysé. Il avait beau forcer pour se libérer, le peu de mouvements qu’il parvenait à faire dans cet état étaient retenus par la force de Zack. Il était même incapable de parler pour prononcer une incantation.
« Quel dommage, lui murmura l’alchimiste, j’aurais tellement aimé pouvoir faire ce que vous m’avez fait par le passé. Mais la situation me retient de vous crever un œil pour ensuite éclater de rire… »
Rick ouvrit de grands yeux en entendant ces mots.
« Eh oui, confirma Zack, le petit gamin sans importance que vous aviez torturé alors qu’il n’avait rien vu ce soir-là, c’était moi. »
Le directeur serra les dents. Il ne pensait pas avoir un jour affaire à ce genre de situations. Il s’était amusé avec beaucoup de personnes au cours de son existence, mais jamais il n’aurait pensé que l’une des rares qu’il avait épargnées aurait fini par le retrouver pour se venger…
Une lumière intense émana de son cristal du Cruxis et propulsa les deux demi-elfes au loin… Les deux anciens rivaux se rattrapèrent de justesse et regardèrent Rick. Ce dernier avait déployé ses ailes et les avait utilisées pour repousser ses adversaires. Les ailes du directeur étaient magnifiques. La lumière qui les constituait prenait toutes les couleurs d’un arc-en-ciel. Elles étaient plus grandes que la moyenne et bougeaient paisiblement, laissant de nombreux scintillements derrière elles.
« Il n’avait presque plus d’énergie, affirma Zack, il n’aurait pas dû être capable d’activer son cristal pour prendre sa forme angélique.
- Son mana peut s’auto-amplifier, rappela 64, ça lui a permis d’obtenir rapidement la puissance suffisante pour sa transformation. Et maintenant, il devient de plus en plus puissant…
- C’est terriblement humiliant d’en être réduit à utiliser cette forme face à des déchets comme vous, déclara Rick en leur jetant un regard noir, mais maintenant que vous m’avez poussé à le faire, je vais me mettre à combattre sérieusement. »
Les ailes du blondinet se mirent à rayonner plus intensément. Le surplus de lumière sembla se concentrer au bout du canon de la gunblade. C’était incroyable, 64 arrivait à y percevoir le mana à l’œil nu.
« Maintenant, reprit Rick en pointant son arme vers Zack, finie la rigolade ! »
Le coup partit sous la forme d’un fin rayon doté d’une vitesse fulgurante. L’alchimiste, qui avait prévu la trajectoire du tir, l’évita assez facilement. Mais la puissance du tir était telle qu’il fut tout de même projeté quelques mètres plus loin. 64, qui s’était trouvé juste à côté, ne s’attendait pas à une telle attaque. Il n’eut pas le temps d’esquiver correctement et fut propulsé également.
En se relevant, le sans nom sentit une affreuse douleur au bras : le rayon l’avait raté d’une cinquantaine de centimètres, et pourtant il l’avait littéralement déchiqueté. Le demi-elfe regarda alors le sol. Le tir avait laissé un profond sillon creusé à même les dalles. Au bout de cette impressionnante marque, 64 remarqua un bâtiment dont un mur entier avait été réduit en poussière…
Il se tourna de nouveau vers Rick, ce dernier chargeant déjà un autre tir. Il envoya une onde brûlante et courut à la suite de son attaque. Forcé d’éviter l’attaque, le directeur ne put pointer son arme correctement à temps. 64 avait profité de ce bref répit pour se rapprocher du blondinet et l’affronter au corps à corps, ce qui était beaucoup moins risqué que de le laisser mener le jeu à distance.
Il y eut quelques échanges de coups durant lesquels Rick tentait de repousser son adversaire afin de pouvoir tirer. Pendant ce temps, Zack traçait un cercle sur le sol, son gant ayant été déchiré par le rayon précédent. Au bout d’un moment, le directeur émit une onde de choc qui repoussa 64 quelques mètres en arrière. Le demi-elfe vit alors le savant braquer son arme dans sa direction…
« Tu survivras » affirma-t-il avant d’appuyer sur la détente.
A cet instant, un mur se dressa juste devant le canon de la gunblade…
64 vit un nuage de poussière se soulever dans un vacarme épouvantable derrière le mur qui se couvrit de fissures. Puis ce fut le silence. En jetant un regard derrière lui, le demi-elfe remarqua Zack quelques mètres en arrière, la main posée sur le sol. Il avait agi juste à temps.
Les deux demi-elfes regardèrent le mur s’écrouler, s’attendant à voir Rick dans un sale état. Mais ce dernier était indemne. Il était parvenu à créer un champ de force autour de lui au dernier moment. 64 n’en revenait pas, comment un simple champ de force pouvait protéger d’un coup pareil ?
Rick était essoufflé, ses ailes avaient disparu. Visiblement il avait utilisé une importante quantité de mana pour se protéger. Se souvenant de son combat avec Kratos, 64 savait ce que cela signifiait : il n’avait même plus assez de mana en lui pour que ce dernier puisse s’amplifier. Les jambes du directeur tremblèrent légèrement. S’il voulait garder un espoir de survie, il devait agir vite avant que ses réserves ne soient complètement vides…
Sur cette pensée, le directeur se mit à courir, décochant quelques balles dans son dos pour éviter d’être suivi. Les demi-elfes se baissèrent pour éviter les tirs, puis se lancèrent à sa poursuite.
« Où se dirige-t-il ? demanda 64 en courant.
- A priori, vers le stock d’armement, répondit Zack.
- Continue la poursuite, lança le sans nom, je vais voir si je peux le devancer en passant par les toits. »
Sur ces mots, il sauta sur des piles de caisses apposées contre un mur et arriva au sommet d’un bâtiment. Puis il se mit à courir, sautant de toit en toit pour emprunter le plus court chemin vers l’armurerie.
Rick laissa deux explosifs à retardement derrière lui pour ralentir ses poursuivants. Désormais il ne tirait que lorsque Zack était sur le point de le rattraper ou d’exécuter une transmutation pour le freiner. Il n’avait plus beaucoup de munitions, il ne devait donc tirer qu’en cas d’extrême nécessité. Finalement, il arriva devant l’armurerie. Il avait atteint la porte lorsque 64 lui tomba dessus et l’immobilisa au sol. La gunblade glissa sur quelques mètres avant d’arrêter sa course un peu plus loin.
« Il semblerait que ce soit fini, annonça 64.
- Si tu parles de vos espoirs de me battre, alors je suis d’accord, rétorqua le directeur, c’est le moment ou jamais 35 ! »
Le sans nom fut si surpris d’entendre ce numéro qu’il ne vit même pas le puissant bras mécanique le projeter au loin. Rick profita de cette diversion pour entrer dans l’armurerie. Une ombre imposante se dessina autour de 64 qui regarda alors avec de grands yeux à qui cette dernière appartenait.
« Content de te revoir 64, déclara une voix synthétique, je constate que 78 n’est pas là. Quel dommage… »
C’est à ce moment-là que Zack arriva sur les lieux. L’alchimiste fut alors stupéfait de ce qu’il voyait. La propriétaire de l’ombre était en réalité une machine. Un appareil que ni 64 ni Zack n’avaient vu, mais qu’ils connaissaient bien malgré tout. La chose était pourvue de quatre bras. Deux d’entre eux se terminaient par d’imposantes orbes magiques, les deux autres se finissant par de longues et fines lames recourbées autour des membres mécaniques. Le tout était relié à une sorte de cockpit dans lequel pouvait tenir une personne, mais ce dernier était vide. Tout autour gravitaient de petits appareils issus de la magitechnologie.
Il n’y avait aucun doute, la machine figurait dans trop de livres d’histoires pour qu’une erreur soit possible. Il s’agissait de la machine que Mithos Yggdrasil avait utilisé en dernier recours il y avait deux siècles et demi de cela. Ce même appareil qu’il utilisait à nouveau aujourd’hui…
« Tu as l’air surpris de me voir, reprit la voix synthétique de Mithos, je t’avais pourtant bien dit qu’il existait de nombreuses sauvegardes de ma conscience éparpillées dans ce monde. »
64 sentit quelque chose l’écraser avec une force incroyable. Le demi-elfe n’arrivait même plus à respirer, la pression était vraiment impressionnante...
Pendant qu’il tentait de se libérer, il se rendit alors compte que finalement l’appareil auquel il faisait face n’était pas exactement le même que la version d’origine. En effet, contrairement à celui qu’avait utilisé Mithos par le passé, ce dernier ne lévitait pas. Il était en réalité pourvu de quatre espèces de membres mécaniques lui servant de pattes, dont l’une était actuellement occupée à écraser 64 grâce à une incroyable puissance.
Revenant à lui, Zack commença à dessiner un cercle sur le sol. Mais à cet instant une imposante main de métal frappa le sol juste devant lui. Le membre était pourvu de quatre lames mobiles à la place des doigts. Lorsque la main se retira, Zack suivit son mouvement des yeux et son regard tomba alors sur son propriétaire. Il s’agissait d’une deuxième machine, tout aussi imposante que celle utilisée par Mithos.
L’appareil possédait quatre membres, deux jambes et deux bras, reliés à ce qui se voulait être un cockpit, mais dans lequel il était impossible de voir. Ce dernier était en effet composé d’un épais blindage protégeant le pilote. Zack avait déjà eu le temps d’observer la main droite de la machine, il attarda donc son regard sur celle de gauche. Cette dernière était en fait un canon dont la taille imposait le respect. L’alchimiste n’osait même pas imaginer les dégâts que pouvait provoquer cette chose…
« Maintenant que c’est du deux contre deux, intervint la voix de Rick à travers un haut-parleur, les choses devraient se montrer plus intéressantes. Je me demande combien de temps vous allez me divertir avant que je ne décide de mettre fin au combat… »
Je me disais aussi, le chapitre ne pouvait pas être fini ainsi
Je vois que tu prends un malin plaisir à décrire les raclures, mais aussi à décrire les attaques les plus puissantes... Ca présage encore bien des bêtises pour la suite de la fic
Aller, suite à très bientôt ^_^
Oh putain, Rick a buté Zack !! ! C´est horriiiiiiiiiiiiiiibbbbbblllleeee !! !!!!!!!
(Et désolé pour le com, je t´en enverrais un autre dès que je le pourrais ).
Pas grave