Revoici ( encore ) mon ancienne fanfic 4000 ans plus tard, puis 1000 ans plus tard.
J´ai apporté quelques améliorations comme :
- Les quatre premiers chapitres revus et corrigés
- Quelques descriptions enrichies
Prologue :
L’histoire se passe 1000 ans après la résurrection de l’arbre. L’arbre a été appelé Yggdrasil en souvenir de Mithos et de Martel, mais son nom a été oublié, le monde unifié a été appelé Symphonia. On ignore ce que sont devenus les neuf héros et leurs descendants…
La technologie a assez évolué, et les discriminations ont disparu du monde grâce aux actions des héros. Les noms des lieux n’ont pas changé sauf les mines de la vallée de Toïze devenues la cité naine de Torn, les grandes villes, telles que Palmacosta et Meltokio ont beaucoup évolué mais la plupart des villages n’ont pas ou très peu évolué. L’aventure commence à Iselia. Le village n’a pas évolué, enfin, juste deux nouvelles maisons ont été construites ; les habitants y vivent paisiblement, sans se douter qu’une nouvelle menace plane sur leur village, et même sur leur monde…
Chapitre 1 : la réunion secrète
- Eh ! Alvec ! Réveille-toi !
- Qu’est-ce qui se passe, maman ?
- Ton ami Klart veut te voir.
- Ok. J’arrive.
Le dénommé Alvec s’habilla, et descendit les escaliers. C’était un jeune homme de seize ans, plutôt grand pour son age. Il avait des cheveux roux, assez longs, coiffés en bataille, qui lui tombaient sur le front et près de ses oreilles. Il portait un pantalon marron, une veste bleue et était drapé d’une cape beige. Il prit sa longue épée, cadeau de son oncle, le forgeron du village. Il était courageux et volontaire, mais il avait parfois tendance à se vanter ; il était en fait assez habile dans ce domaine et fanfaronnait indirectement, plus par ses actes que par ses paroles. Mais, au-delà de ses vantardises, il était néanmoins assez intelligent. Deux yeux d’un vert brillant illuminaient son visage.
Klart, son meilleur ami, était un demi-elfe, du même âge qu’Alvec. Il avait des cheveux bleu clair, coupés relativement court et était entièrement vêtu de bleu, d’une chemise et d’une cape d’un bleu plus foncé. La couleur de ses yeux était exactement la même que celle de ses cheveux. Il avait à la main son bâton, qui lui servait d’arme. Contrairement à son meilleur ami, Klart était plus modeste, peut-être aussi un peu plus timide. Il était très rusé et, la plupart du temps, il perçait rapidement les faiblesses de ses ennemis.
- Viens Alvec, on va dans la forêt, proposa-t-il.
- D’accord !
Les deux jeunes hommes avaient coutume de se promener dans la forêt d’Iselia ; ils y parlaient tranquillement de tout et de rien, ou se lançaient des défis sportifs. Klart avait le don d’énerver son ami lorsqu’ils faisaient le concours de celui qui montait le plus rapidement le plus haut possible sur un arbre. Ils prenaient aussi plaisir à combattre les monstres minables qui peuplaient la forêt.
Ils se promenaient dans la forêt quand deux hommes louches apparurent : ils ressemblaient étrangement à des désians. Les désians avaient disparu de Symphonia 970 ans auparavant ; mais ils avaient énormément marqué l’histoire du monde : de nombreux habitants de Symphonia avaient des ancêtres qui avaient subi la brutalité de cette organisation. Les épisodes de la vie en ferme humaine de ces hommes étaient encore racontés de père en fils. Les deux désians étaient en train de discuter, et Alvec et Klart, dissimulés derrière un rocher, écoutaient leur conversation.
- Demain, c’est le grand jour, dit l’un d’eux.
- Ouais, les nouveaux grands cardinaux vont être choisis et on va ravager le village d’Iselia, répondit l’autre. J’imagine bien la tête des Iselians quand on va arriver dans leur village miteux pour le massacrer.
- Tu as entendu ça ? murmura Klart à son meilleur ami
- Oui, ça m’a l’air dangereux tout ça, répondit Alvec, en parlant tout bas. Fuyons discrètement et allons prévenir le village !
- D’accord, chuchota Klart, ils n’ont pas l’air très vigilants pour le moment ; allons-y maintenant !
Les deux adolescents se faufilèrent discrètement hors de leur cachette, tandis que les désians étaient passionnés par leur discussion ; il s’éloignèrent en marchant sans faire le moindre petit bruit qui aurait pu trahir leur présence, mais il n’avaient pas remarqué qu’un troisième désian les avait remarqués et couraient maintenant vers eux. Il saisit Klart et plaça sa dague devant la gorge du demi-elfe.
- Rends-toi ou ton cher ami mourra ! s’exclama-t-il théâtralement à Alvec.
Les trois désians les ligotèrent solidement, et posèrent leurs armes près de la souche d’arbre à laquelle ils étaient attachés. Chaque désian gardait les prisonniers pendant dix minutes, puis un autre le remplaçait.
A Iselia, une jeune fille faisait les cent pas, dans tout le village et aux alentours de la forêt. C’était Klara, la sœur de Klart. A treize ans, elle s’exerçait régulièrement à pratiquer la magie élémentale ; elle était d’ailleurs assez habile dans ce domaine. Elle était entièrement vêtue de blanc. Ses cheveux, de la même couleur que ceux de son frère, descendaient le long de son visage ; son regard lumineux lui donnait un air espiègle, et les apparences étaient loin d’être trompeuses. Mais là, au lieu de la joie de vivre habituelle, la panique se sentait sur son visage. Après avoir fait pour la énième fois le tour du village, la jeune fille alla parler à sa mère.
- Ils ne sont toujours pas revenus…
- Mais arrête de te tracasser, Klara. Ils n’ont que cinquante minutes de retard, lui répondit sa mère.
- Mais as-tu déjà vu Klart arriver avec tant de retard ? s’inquiéta la demi-elfe. C’est décidé, je vais les chercher !
Sans laisser à sa mère le temps de répondre, Klara se précipita vers la forêt ; elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait un pressentiment ; de plus, Alvec et Klart étaient toujours un peu à la traîne en revenant de leurs promenades en forêt, mais jamais à ce point là. Elle parcourait maintenant la forêt d’Iselia, qui n’était pas très vaste et courait dans le chemin principal quand elle aperçut le désian de garde qui était assis près de ses prisonniers. Les deux autres étaient alors absents.
- Un désian ? Mais ils sont censés avoir disparu depuis très longtemps, songea-t-elle. Bon, pas le temps de me poser des questions, il faut agir au plus vite !
Elle se cacha derrière un arbre et tendit discrètement la main vers le désian qui gardait les prisonniers.
- Boules de feu, murmura-t-elle.
Trois sphères flamboyantes se dirigèrent vers le désian, celui-ci, lorsqu’il les vit arriver, lâcha son épée, pour prendre la fuite plus rapidement. Mais il ne put échapper aux projectiles : ceux-ci s’abattirent sur son postérieur, il courut en se tenant les fesses mais parvint finalement à se rétablir dix mètres plus loin, puis prit la fuite. A l’aide de l’épée du désian, Klara libéra son frère et son ami ; ceux-ci récupérèrent leurs armes. Mais, alors qu’ils partaient tranquillement, les trois désians réapparurent, brandissant leurs fouets. Celui qui avait été touché par les boules de feu avait prévenu ses amis, et ceux-ci lui avaient fourni une arme de rechange…
- Foudre ! s’écria Klara.
Un éclair s’abattit sur l’agresseur, ce qui suffit à l’assommer. Pendant ce temps, les deux autres fonçaient sur Alvec, ce dernier tournoya avec son épée et les fit décoller, Klart acheva le premier d’un coup de bâton rageur mais reçut ensuite un coup de fouet de l’autre, le désian courut vers lui pour l’achever. Mais il en fallait plus pour impressionner le demi-elfe. Lorsque l’assaillant arriva, Klart fit tournoyer son bâton. Après s’être pris une mitraille de coups, le pauvre désian s’effondra.
Klara réutilisa son sort de foudre sur le troisième qui se montra un peu plus habile que le premier ; grâce à une esquive improvisée ( il est inutile de décrire à quel point elle fut ridicule ) le désian reçut le choc électrique sur le bras au lieu de la tête. Alvec ne lui laissa pas le temps de se rétablir et l’acheva avec un coup latéral très violent.
- Je pense qu’ils ont eu leur compte, commenta Klara en voyant que tous les agresseurs gisaient à terre. Au fait, je suis venue parce qu’il est une heure, je me suis inquiétée parce que vous n’arriviez toujours pas, et mes craintes étaient justifiées.
Elle prononça ces derniers mots avec un brin de fierté dans la voix.
- Je vois que tu aimes toujours autant avoir raison sans pouvoir être contredite, se moqua son frère.
- Oui, mais écoute plutôt ça, conseilla Alvec.
Il lui rapporta ce qu’ils avaient entendu des différents conversation des désians, avant qu’ils se fassent capturer, et pendant qu’ils étaient prisonniers. Ils n’avaient pas compris un bon nombre de propos de leurs agresseurs, mais ils savaient en tout cas qu’il était question d’une attaque du village.
- Mais, il faut prévenir tout le monde, et vite ! s’exclama Klara, après avoir écouté attentivement et silencieusement Alvec et Klart.
- Ils ne nous croiront jamais, répliqua son frère.
- Ca ne coûte rien d’essayer, dit Alvec, d’un ton désespéré.
Ils prirent alors la route du village, encore sidérés par ces nouvelles étonnantes.
Aryn, cette fois le nom te convient ?
Chapitre 2 : les désians
Alvec, Klart et Klara arrivèrent désespérés au village. Ils se rendirent directement à la maison du maire. Ils savaient déjà que leur tentative était vouée à l’échec : ce maire ne voulait jamais accepter des idées ( même si elles étaient bonnes ) qui changent rien qu’un petit peu la vie du village. De plus, il n’avait aucune considération pour les jeunes ( peut-être parce qu’il avait à peu près soixante ans ) et les adolescents furent étonnés qu’il accepte de les faire entrer dans son bureau. La demeure du maire était assez luxueuse : les principaux meubles étaient faits d’ébène, avec des poignées en argent et la table de réunion était taillée avec une précision hors normes. Accrochés au mur, deux grands tableaux achevaient la décoration de la salle de réunion : le premier représentait le héros Lloyd, qui faisait face au seigneur Yggdrasil qui se préparait à l’attaquer, et à l’arrière plan, on voyait les autres héros qui arrivaient à la rescousse de Lloyd. Le second était une représentation parfaite d’une ferme humaine : sur la totalité du tableau, à travers toute la machinerie désiane, des désians montaient la garde ; la peinture était si bien faite que l’on aurait dit que certains désians étaient en train de marcher.
Le maire, assis sur une chaise en ébène à la finition parfaite, faisait face aux trois amis. Il avait vraiment une allure de paresseux : affalé sur sa chaise, des yeux à moitié ouverts, des cheveux broussailleux qu’il devait coiffer approximativement une fois tous les mois, des vêtements miteux ; il offrait un fort contraste avec la richesse de sa demeure.
Ils lui racontèrent toute ce qu’ils avaient entendu de la conversation qu’ils avaient surprise.
- Tout ceci est faux, répondit le maire. Mais voyons, réfléchissez un peu, les désians ont disparu depuis 970 ans, ils ont été coriaces, mais ils ont disparu.
- Mais ils étaient comme sur votre tableau, répliqua Klara désignant le tableau qui représentait la ferme humaine. Nous n’avons pas rêvé !
- Si nous avions été adultes, vous nous auriez cru, ajouta Alvec.
- Peut-être, mais qui vous dit que vous n’avez pas été trompés, rétorqua le maire.
- Vous, les adultes, vous êtes presque tous pareils, s’exclama Klart. Et en plus on dit qu’on vit dans un monde sans discriminations ! De toute façon, nous n’avons pas besoin de vous pour convaincre le village !
Sans laisser au maire le temps de répondre, ils sortirent de la demeure du maire, non sans claquer la porte, et parcoururent le village pour convaincre un maximum de personnes de quitter le village pour se rendre à Triet. Au début, personne ne les croyait, mais grâce à leurs parents qui les avaient immédiatement cru sur parole, ils avaient réussi à convaincre un quart du village.
A la fin de la journée, des villageois quittaient le village, environ vingt Iselians se rassemblaient sur la place du village et se préparaient à s’en aller.
- Alvec, Klart, Klara, il faut partir, dirent en même temps leurs mères.
- Mais, on ne va pas abandonner tous ces gens, répondit Alvec. Ils vont tous mourir si nous ne faisons rien !
- Si vous restez, vous serez massacrés, comme les autres, répliqua sèchement le père de Klart.
- Et si on se cache ? proposa Klara. De toute façon, pour nous emmener, il faudra nous prendre de force.
- Non, vous ne pouvez plus rien faire pour eux. Les désians seront sûrement nombreux : vous ne pourrez pas les contrer, acheva le père d’Alvec.
Les trois adolescents durent partir avec les villageois. Ils passèrent leur première nuit d’exilés, le soir même, dans un bosquet, près d’Iselia, à la belle étoile. Au beau milieu de la nuit, Alvec dormait paisiblement et profondément quand…
- Réveille-toi, Alvec, chuchota la voix de Klara.
- Quoi ? répondit un Alvec tout endormi.
- On va sauver le village, expliqua Klart.
- … Hein… Oh d’accord, allons-y tout de suite, conseilla le jeune homme.
Alvec se leva aussitôt, et avec ses deux amis, il quitta le campement. Ils eurent du mal à passer à cause des gardes du campement, mais, par chance, l’un d’eux s’était assoupi.
Arrivés près du village, ils virent une masse sombre se diriger vers Iselia.
- Mais, c’est demain qu’ils devaient attaquer le village, s’étonna Klara.
- Il est une heure du matin, répondit son frère.
Les désians étaient en marche vers le village, l’homme qui les menait était étrange : il portait une longue cape noire à capuchon. Il était assez grand ; il devait mesurer près de deux mètres. Klart, Alvec et Klara essayèrent de se rapprocher du village pour assister à la scène. Cachés derrière un arbre, ils virent les désians passer devant eux.
- Je pense que nous allons avoir des témoins, ricana le chef des désians. Trois enfants sont cachés derrière cet arbre, exécution. Après tout, un événement historique en mérite !
Au moment où le capitaine finit sa phrase, les désians se précipitèrent, les trois premiers furent accueillis par les boules de feu de Klara, puis Klart et Alvec sortirent de leur cachette. Des arbalétriers leur tirèrent de nombreuses flèches, mais les deux garçons les évitèrent aisément : ces désians étaient loin d’être précis. Klart et Alvec s’occupèrent des agresseurs, Klart faisait tournoyer son bâton tandis qu’ Alvec les achevait par de violents coups d’épée. Klara envoyait sans arrêt ses boules de feu, où d’autres sorts relativement faciles à maîtriser et à préparer. Mais les désians étaient trop nombreux, et quand l’un tombait, il était aussitôt remplacé par un autre.
- Je commence à en avoir assez, pourquoi perdez-vous contre des gamins ? s’écria le chef.
Indignation !
Un grand dôme transparent et de couleur violette se forma au-dessus des trois adolescents, les désians à l’intérieur de ce dôme filèrent immédiatement.
- Pourquoi fuient-ils ? questionna Alvec.
- Le sort indignation est l’un des plus puissants, il est à retardement, répondit calmement Klara. Vu l’état du sommet du dôme, CA VA EXPLOSER DANS CINQ SECONDES ! !! s’écria-t-elle.
Dans une atmosphère de panique, les trois amis se dégagèrent comme ils le purent du dôme d’indignation.
- Ça explose f… ? demanda Alvec après s’être éloigné de la zone du sort.
Un explosion d’une puissance peu banale convainquit immédiatement Alvec de la puissance du sortilège.
- Il ne faut jamais baisser sa garde…, dit le chef des désians.
Il sortit un poignard et prit Alvec en otage. Les adolescents durent encore se faire ligoter.
Arrivé à Iselia, le chef désian s’adressa à ses subordonnés :
- Ratissez le village, brûlez tout, massacrez tout, tuez la totalité des habitants, et n’en oubliez pas, tuez les femmes, les enfants et même les chiens si vous en avez l’occasion.
- A vos ordres, Lord Fornius, répondit un désian, qui arborait un sourire de satisfaction.
- Eh bien, comme vous allez bientôt mourir, pendant que vous assisterez à la destruction de votre cher village, je vais vous donner des explications, dit Fornius à ses prisonniers. J’ai reformé l’ordre des Désians : dans les autres villes, surtout les plus grandes, il y avait des mécontents, qui se trouvaient supérieurs sans profiter de cette supériorité. Des anciens nobles qui ne supportaient pas de devoir aider les roturiers, pour ne citer qu’un exemple. Je les ai convaincus de s’unir à moi. Pendant 10 ans, j’ai formé une armée et maintenant, je vais conquérir le monde ! Plus personne ne pourra nous résister, je serai le maître du monde, un maître absolu, on ne pourra rien me refuser !
Fornius leur parlait sans leur faire face, de telle sorte que les adolescents ne pouvaient pas voir son visage.
- Vous êtes un monstre ! s’écria Alvec
Soudain, alors que les désians détruisaient Iselia, Fornius fut chargé par la totalité des exilés d’Iselia. Ils s’étaient aperçus de la disparition des trois adolescents et étaient déterminés à les sauver ; comme ils n’avaient pas d’armes proprement dites, ils brandissaient des fourches, et d’autres outils de moisson. Les parents de Klart parvinrent à délivrer leurs enfants, tandis que les autres villageois se dirigeaient vers Fornius, brandissant leurs armes improvisées.
Soudain, Fornius, drapé dans sa cape noire, tourna sa tête vers ses assaillants, il s’était jusqu’à maintenant uniquement montré de dos. Sa cape était habilement mise en place : on ne distinguait du chef désian que ses yeux : des yeux étranges, d’un rouge indéfinissable, étrangement mats d’abord, puis soudain brillants.
- Ah ! Vous allez tous mourir ! Tempête de météorites ! s’écria Fornius.
Le désian avait déversé la totalité de sa colère, de sa force et de sa haine dans le sort ; l’effet fut encore plus étonnant qu’il n’aurait dû l’être normalement. Le ciel s’assombrit puis d’énorme météores tombèrent, abattant, massacrant tous les villageois. Les trois amis restaient les seuls survivants avec leurs parents quand une météorite s’écrasa sur ces derniers.
- Fuyez ! Il est occupé ! s’écria le père d’Alvec, dans son dernier souffle.
En effet, les désians avaient ravagé la ville et faisaient leur rapport au chef, Fornius les écoutait attentivement ; puis, lorsqu’il tourna la tête pour observer les cadavres, les adolescents avaient disparu dans un bosquet.
- Parfait ! Pas de survivants ! dit-il.
Les trois amis s’enfoncèrent dans le bosquet, usant leurs dernières forces, puis s’écroulèrent, évanouis.
Chapitre 3 : le désert de Triet
Alvec reprit connaissance à l’aube et éveilla ses amis. Ceux-ci étaient alors dans un état particulièrement second.
- Klart, Klara, vite, il faut partir ! Fornius est sûrement déjà à nos trousses ! leur cria-t-il.
- Hmm… Dormais bien moi… Heu…, bougonna Klart.
Il émit ensuite un long bâillement extrêmement sonore.
- … Et s’il est à nos trousses éliminons le une bonne fois pour toutes ! s’exclama Klart, maintenant mieux réveillé.
- … Mais il est bien trop fort… Nous ne faisons pas le poids…, soupira Klara, qui avait eu le temps d’émerger.
Klart haussa encore le ton :
- MAIS IL A TUE NOS PARENTS, NOUS DEVONS NOUS VENGER ! IL A TUE PLEIN D’AUTRES PERSONNES ! IL DOIT PAYER POUR SES CRIMES ! IL DOIT MOURIR A SON TOUR !
Il était d’habitude beaucoup plus réfléchi et plus sage que maintenant mais le fait de penser à ses parents l’empêchait de se contrôler.
- Je suis d’accord avec toi, mais si nous l’affrontons maintenant, nous ne pourrons triompher, tu n’as pas vu sa puissance ? répondit Alvec.
Klart réussit finalement à se calmer et repensa à ce qu’avaient dit ses compagnons. Oui, Fornius était trop fort, étrangement fort même. Allaient-ils un jour le battre ? En tout cas, ils fallait d’abord qu’ils se préparent, qu’ils deviennent forts eux aussi ; et après, ils pourraient le battre, venger leurs parents.
- Oui, tu dois avoir raison, soupira le demi-elfe.
Les trois exilés décidèrent d’un commun accord de cueillir des fruits dans les bois : ils devaient se préparer à un voyage à travers le désert, où la nourriture ne grouillait pas, et encore moins l’eau. Par chance, le bosquet où ils avaient trouvé refuge était une véritable mine de provisions : particulièrement en fruits secs, les noisetiers et les châtaigniers y étaient très répandus. Un ruisseau traversait le bois de part en part ; le bosquet était légèrement en altitude et l’eau du cours d’eau devait provenir d’une source proche : c’est pourquoi elle était si pure. Alors qu’ils y remplissaient leurs gourdes, ils furent interpellés par trois désians, avec leur éternelle allure ridicule.
- Lord Fornius n’aurait pas dû négliger ce bois, déclara un désian.
- Oui, je pense que nous avons gagné notre journée, enchaîna un deuxième.
- Il faudrait d’abord nous choper, et comme vous vous battez aussi bien que vous réfléchissez…, répliqua Klart.
- Petit insolent ! cria le troisième désian.
- Oh, vous connaissez le mot insolent, votre QI a du monter de 0,000001 depuis la fois dernière…
- C’est quoi le QI ? demanda le premier désian.
- Mais, vieil idiot, tu n’as pas vu qu’ils se moquent de nous ! s’écria le plus intelligent des trois désians ( le plus intelligent ne veut pas dire qu’il était vraiment intelligent )
Ils fonçaient tous vers Klart lorsque Alvec, d’un geste las et nonchalant, assomma l’un d’eux d’un simple coup de poing ( certes, le coup de poing était bien placé ) .
- Wah… Quelle force ! s’exclama un désian.
- Je dirais plutôt que c’est votre ami qui n’était pas très résistant, se moqua Klart.
Les deux désians se ruèrent sur le demi-elfe mais celui-ci se défendit aisément de leurs coups d’épée avec son bâton. Alvec pointa alors son épée devant la gorge d’un agresseur, le second se stoppa net.
- Vous allez nous obéir gentiment maintenant, conseilla le jeune homme.
- A vos ordres.
Les deux désians tremblaient.
- Vous allez monter à cet arbre, faire le cochon pendu sur cette branche, et vous laisser ligoter…, annonça le jeune homme, continuant de pointer son épée sur l’agresseurs.
Les désians s’exécutèrent, et les trois amis rirent de bon cœur.
- Je ne vois pas pourquoi vous vous moquez d’eux, ironisa Klara, ils ne sont pas plus ridicules qu’habituellement !
Quittant la forêt, ils partirent ainsi pour le désert de Triet.
Fornius, furieux, parcourait les cadavres à la recherche des enfants, enveloppé comme toujours dans sa cape noire. Des gosses lui avaient filé entre les doigts, quel honte, quel déshonneur même ! Il décida finalement de s’adresser au désian qui l’attendait.
- Klam ! Je vous ordonne de retrouver ces enfants, ils sont sûrement dans le désert de Triet à l’heure qu’il est. Si vous échouez, vous subirez ma colère !
- Oui, Lord Fornius, répondit le dénommé Klam.
Le désian partit rapidement vers le désert de Triet.
- Hude, mon plus fidèle, partez pour Triet et trouvez un moyen de me rapporter les enfants, morts, si Klam échoue.
- A vos ordres.
- Ah… Il fait chaud ! se plaignit Alvec.
- C’est dû à l’influence de l’esprit originel du feu, heuu… Ofroot, il me semble, expliqua Klara, qui ne manquait jamais l’occasion d’étaler sa science.
- L’esprit se nomme Efreet, Klara, rétorqua Klart, arborant un petit sourire sournois.
- Oui, je sais, c’est la chaleur qui me pousse à dire n’importe quoi, improvisa sa sœur, juste pour trouver une excuse.
Occupés par leur conversation, ils n’avaient pas vu Klam se précipiter vers eux.
- Bonjour mes amis, je suis Klam, le meilleur homme de main de Lord Fornius ! se vanta-t-il. Préparez-vous à mourir !
Il se mit en position de combat, brandissant sa bipenne ; c’était une double hache assez fine et légère, le manche était relativement court : cela permettait à la hache de revenir comme un boomerang, si elle était lancée avec habileté. L’homme, avec sa haute stature, sa musculature impressionnante qu’il exhibait volontiers et ses cheveux bruns feu coupés extrêmement court, incarnait la force brute.
Mais Alvec et Klart n’étaient pas terrorisés, ils s’approchèrent du désian, brandissant leurs armes ; mais ce dernier les tint à distance, à l’aide de mouvements latéraux avec sa hache.
- Epines de glace, lança Klara.
Klam fut immobilisé pendant peu de temps par la glace puis il courut vers la magicienne. Klart en profita pour lui faire un croc-en-jambe et lui asséna un violent coup de bâton. Alvec se précipitait, brandissant son épée, quand il vit Klart se faire projeter sur 5 mètres par l’agresseur. Klam se précipitait déjà vers Alvec quand il reçut une flèche sur le torse. Le sang y coulait abondamment mais le désian continuait à se battre, sans être modéré par la blessure. Un jeune elfe venait d’apparaître ; il était vêtu de vêtements légers : une chemise et une cape fine, dont les teintes passaient du blanc au beige. Il portait également un bandeau beige dont la principale utilité était de dresser ses cheveux blancs qui étincelaient au soleil. Ses yeux bleus indigo brillaient aussi mais c’était surtout dû à l’état d’excitation dans lequel il était. Il tenait un arc et une vingtaine de flèches peuplaient le carquois qu’il portait.
- Vous avez besoin d’aide ? questionna-t-il.
- Elle serait bienvenue, répondit Klara. Epines de glace ! lança-t-elle à l’intention du désian.
Pendant ce temps, Alvec s’acharnait sur Klam, paraît, ripostait, attaquait et le pauvre désian commençait à s’inquiéter de sa situation : il était obligé de s’éloigner du jeune homme et de lancer sa bipenne pour le tenir tant bien que mal à distance. Le désian opta finalement pour une autre technique.
- Bête ! rugit-il.
Alvec fut projeté et vola jusqu’à sept mètres de son assaillant et Klart prit sa relève pendant que Klara bombardait l’agresseur de glace, de feu ou de foudre.
Pendant ce temps l’elfe avait préféré économiser ses flèches comme il voyait que les autres se débrouillaient bien.
- Tiens… Pourquoi est-ce que je ne ferais pas…, dit-il.
Il passa sa main devant une flèche, celle-ci s’entoura d’une aura noire.
- Ha Ha ! Goûte à ma flèche maudite ! ricana-t-il.
La flèche partit en ligne droite de l’arc de l’elfe jusqu’à une côte de Klam, alors qu’il s’écriait :
- …. ! …. …… . . . . ….. … ?
La flèche rendait temporairement le désian temporairement aphone, et sa technique de combat était en réalité une sorte d’invocation : en effet, lorsqu’il la déchaînait, une sorte d’animal translucide surgissait à l’assaut de l’adversaire. Ainsi, la technique demandait, de la même façon qu’un sort, un appel vocal. Klam était déconcerté : il était étonné d´avoir perdu la voix en un instant. Klart profita des événements pour donner un coup de bâton au désian de toutes ses forces. Il se retrouva étourdi et Alvec l’acheva en plantant sa lame dans son corps.
- Ah ! Voilà une bonne chose de faite ! s’exclama Alvec, satisfait… Je ne supporte pas Fornius et ses acolytes.
- Je vais vous conduire à Triet, j’y habite, annonça l’elfe qui ne devait pas avoir plus de 14 ans.
Une légère brise annonçait la soirée et soulevait les cheveux de l’elfe.
- Au fait, je ne me suis pas présenté, je m’appelle Koji, ajouta-t-il.
Espionnant les adolescents, Hude s’adressait à la patrouille qui l’accompagnait :
- C’est comme Lord Fornius l’avait prévu, ils ont vaincu Klam !
- Ces enfants sont d’une force ! s’étonna un désian.
- Ils vont à Triet, ils y mourront…, ricana Hude.
Chapitre 4 : Course-poursuite dans l’oasis.
Près de la cité de Triet, caché derrière un amoncellement rocheux et entouré de ses 50 hommes de main, Hude préparait la capture des enfants lorsque deux autres désians arrivèrent, exténués.
- Commandant Hude… j’apporte les… CM4 à expérimenter, haleta-t-il.
- Merci bien, cela devrait faciliter notre travail, répondit son supérieur.
A ce moment, un voyageur passa devant eux, il sursauta lorsqu’il vit l’armée au complet surgir de leur cachette puis courir vers lui, Hude en tête. Ce dernier lui fixa une puce électronique CM4 sur le front. Le voyageur s’immobilisa et eut un regard vide.
- Agenouilles-toi devant ton maître ! ordonna Hude au voyageur, d’une voix autoritaire.
L’homme s’exécuta.
- Puis fais quatre fois le tour du rocher à quatre pattes, ajouta-t-il, d’un ton amusé.
Le voyageur obéit bêtement aux ordres du commandant désian. Un sourire satisfait ornait le visage de Hude. Habillé exclusivement de gris, l’homme portait quelques plaques de métal sur ses vêtements qui lui servaient d’armure ; ses connaissances magiques étaient très vastes ; c’est pourquoi il n’utilisait apparemment aucune arme. Ses yeux gris renforçaient l’expression de dureté de son visage ; ses cheveux étaient également gris, mais cette couleur n’était pas dûe à l’âge.
- Ces contrôleurs mentaux sont parfaits…, songea-t-il.
Il ordonna à ses hommes d’en implanter sur tous les habitants de la ville. La cité de Triet s’était développée dans son architecture : les bâtisses de pierre avaient été reconstruites pour être désormais plus solides. Mais le nombre d’habitants était toujours aussi peu élevé, c’est pourquoi la magitechnologie n´occupait pas la place prépondérante qu´elle prenait dans d´autres cités. C’était maintenant une ville touristique ; mais, à ce moment de l’année, elle était délaissée : le climat était trop torride dans le désert pour offrir des conditions de voyage acceptables. Elle était entourée d’un mur d’enceinte, à part le grand lac de l’oasis, qui allait servir aux désians pour leur infiltration.
- Nous y voilà mes amis : Triet, la cité de l’oasis, annonça Koji.
- C’est pas trop tôt…, soupira Alvec : le voyage dans le désert l’avait beaucoup fatigué.
Koji fit visiter la ville à ses amis, qui firent quelques achats. Alvec acheta une pierre à aiguiser, Klart trouva un manuel qui décrivait plusieurs techniques de combat dont les techniques de protection. Klara acheta un énorme volume décrivant la plupart des sorts existants et leurs effets.
- Quelle excellente idée, pensa ironiquement Klart lorsqu’il vit sa sœur marchander le prix du livre, acheter un bouquin de trois tonnes !
Les quatre amis s’exercèrent sur les techniques de protection Gardien et Champ de force jusqu’à ce que la nuit tombe. A la fin de leur entraînement intensif, ils les maîtrisaient tous parfaitement. Epuisé, Alvec demanda :
- On dort où, au fait ?
- Chez Koji, voyons, répondit Klara.
- Heu, ça ne sera pas possible… à cause de mon père, expliqua l’elfe. Il ne fait jamais confiance aux étrangers, et le mot hospitalité n’existe pas dans son dictionnaire. Mais l’auberge est sympa, et les prix ne sont pas trop chers.
- OK, à demain, dirent simultanément les trois Iselians.
Ils prirent la route de l’auberge, et l’aubergiste leur fit un bon accueil, et leur proposa une chambre relativement confortable pour un prix plutôt intéressant.
Alors qu’ils dormaient tranquillement, Koji faisait les cent pas, seul dans sa maison, cela faisait un an que ses parents étaient partis en voyage pour seulement deux mois. Chaque jour, il parcourait le désert à leur recherche. Que leur était-il arrivé ? Rien de bon, sûrement. Soudain, alors qu’il songeait encore et encore à ses parents, il vit un désian entrer dans la maison par la fenêtre. C’était un homme du bataillon de Hude, chargé de placer des contrôleurs mentaux sur toute la population. Le commandant avait bien choisi ses subordonnés pour cette mission : ils étaient tous spécialisés en infiltration. Koji s’enfuit à toutes jambes, emportant son arc, vers l’auberge.
Klart se réveilla en sursaut : il avait rêvé de Fornius, déchaînant son pouvoir et tuant ses parents ainsi que la totalité des villageois qui s’étaient allés les secourir. Sa chambre donnant sur la rue, il aperçut Koji, poursuivi par une bonne dizaine de désians. Il s’empressa d’éveiller ses compagnons et tous se portèrent à la rescousse du jeune elfe.
- Ne le laissez pas filer, dit Hude, s’adressant à sa patrouille, il était avec ceux que nous recherchons.
Koji était à bout de forces et essayait de semer ses poursuivants, mais il savait qu’il n’y arriverait pas. Bien qu’il soit agile et rapide, la fatigue et l’épuisement gagnaient sur lui. Koji trébucha sur un pavé mal fixé, un des désians allait l´attrapper quand il se prit un violent coup de bâton sur la figure.
- Vous nous cherchiez, il semblerait que vous nous avez trouvés ! s’écria Klart pour provoquer les désians.
- Ah, nous allons enfin nous venger de l’humiliation que vous nous avez fait subir ! répondit l’un des désians qui s’étaient retrouvés pendus dans la forêt.
- Explosion rocheuse ! cria Klara.
Le petit choc des roches suffit à l’assommer.
- Tu as vu ça Alvec, s’exclama Klart, leur QI a encore augmenté : ils connaissent le mot humiliation ! Par contre, pour ce qui est de la baston… c’est toujours aussi mauvais…
Hude s’avança.
- Bande d’incapables ! tonna-t-il. Laissez moi m’en occuper ! Ah, qu’est-ce que c’est ?
Il venait de recevoir une flèche maudite de Koji.
- ……. ! invoqua-t-il.
Il était à son tour temporairement muet ; la situation semblait le mettre dans une colère noire : il gesticulait près de ses subordonnés.
Les jeunes gens profitèrent de la situation pour s’éclipser, mais ils virent bientôt les désians, menés par Hude, les rattraper. Ils coururent aussitôt vers la première bifurcation, le plus vite possible et, par chance, ils arrivèrent complètement exténués à l’oasis. Quatre engins magitechnologiques flottaient au petit quai du lac. Ils avaient une forme aérodynamique et étaient assez allongés, de sorte que quatre personnes pouvaient s’y installer. L’avant, au poste de conducteur, comprenait un objet en forme de demi-cercle qu’on tournait pour diriger l’engin et une véritable panoplie de boutons et de leviers de couleurs différentes servant aux autres commandes. Chaque véhicule était amarré au port par une corde solide et épaisse.
- Des Aquajets ? Qu’est-ce qu’ils font là ? demanda Koji.
- C´est sans doute avec ça que les désians se sont infiltrés en ville, répondit Klara. Dépêchons-nous d’embarquer !
Elle sauta en premier dans l’engin, et en prit les commandes.
- Tu sais conduire ça ? interrogea son frère.
- Heu… non… mais ça n’a pas l’air compliqué, répondit-elle en désignant la vingtaine de leviers et de boutons qui ornaient l’appareil.
Elle tira un levier au hasard et l’Aquajet partit droit vers le mur qui bordait le quai juste derrière eux.
- Oups… désolée.
- Mais quelle cruche ! marmonnèrent les trois garçons.
- Attends, marmonna la demi-elfe, si comme ça c’est marche arrière, donc si je pousse…
L’Aquajet partit cette fois dans le bon sens et ils s’enfuirent dans le lac. Soudain, ils entendirent un cri d’alerte et quatre autres jets les prirent en chasse, les trois premiers montés de deux désians arbalétriers, le dernier conduit par Hude et deux de ses meilleurs hommes de main. Dans un premiers temps, deux jets se rapprochèrent de celui des adolescents et les arbalétriers tirèrent une volée de carreaux.
- Gardien ! crièrent en même temps les trois garçons.
Les flèches butèrent sur les protections vertes translucides et Klara en fut ainsi protégée.
- Boules de feu ! enchaîna-t-elle, pointant sa main vers l’arrière.
Les projectiles heurtèrent de plein fouet le conducteur de l’un des deux jets qui ne parvint à écarter son véhicule au moment où il fonçait sur un rocher ; ainsi l’engin explosa bruyamment en s’y écrasant et l’un des cadavres désians fut projeté devant l’Aquajet des adolescents. Pendant ce temps là, la deuxième barge les prenait d’assaut : elle était à trois mètres à gauche de la leur. Klara dirigea le jet de façon hasardeuse contre celui des assaillants, et ce fut efficace : leur engin fut repoussé et ils durent se placer derrière celui des quatre amis, pour éviter un rocher, tandis que Klara accélérait. Le jet resta juste derrière eux et les arbalétriers tirèrent une volée encore arrêtée par les sorts de protection.
Toujours talonnés par le même jet désian, il passèrent près de l’île du lac. Elle comportait un petit quai pour que les touristes puissent accoster, soutenu uniquement par deux cordes, très fines, mais qui résistaient facilement à un étirement considérable. Ces cordes étaient la pointe de la technologie, très utilisées dans les ports, mais on pouvait les trancher facilement : par conséquent la plupart des ports les plus riches plaçaient des protections autour.
- Klara ! Accélère et longe l’îlot ! ordonna Koji, qui venait d’avoir une idée.
Juste après être passé à côté du quai, la demi-elfe parvint, non sans difficultés, à faire ce que Koji attendait d’elle. L’elfe arma son arc, essaya de trouver un bon angle de visée ( ce qui fut difficile à cause de la conduite très hasardeuse de Klara ) et, lorsque le jet désian allait passer à côté du quai, il décocha sa flèche. Le projectile détruisit tour à tour les deux cordes, et le quai dériva juste devant le deuxième Aquajet désian qui explosa à son tour.
Klara se tourna vers ses amis.
- Hé Hé… Je maîtrise quand même ! fanfaronna-t-elle.
- Heu… Klara…, commença Koji.
- Bon d’accord tu t’es pas mal débrouillé aussi…
- KLARA ! !!!!
- C’est bon ! C’était un tir de maître mais ne t’emballe pas pour ça !
- REGARDE DEVANT TOI ! cria Klart.
Ils fonçaient droit sur un rocher, mais Klara parvint à écarter le jet juste au bon moment.
- Hé Hé… Quand je vous dit que je maîtrise ! se vanta la demi-elfe qui avait du mal à cacher son teint rouge.
Au même moment, le jet de Hude s’approchait légèrement des fuyards, ce dernier s’écria :
- Lame de vent !
Alvec décolla à cause du sortilège de son ennemi, par réflexe, Klart lui lança la corde d’amarre qu’il attacha à l’Aquajet. Lorsque l’engin redémarra, Alvec fut contraint d’avancer sur l’eau, ses pieds étant ses seuls appuis.
- Ah ah ah ! Cette fois, nous allons les avoir ! s’exclama le commandant désian. Vous, ordonna-t-il aux désians de l’autre jet, attrapez le morveux aux cheveux roux.
L’Aquajet s’approcha d’Alvec, qui avait du mal à garder son équilibre à cause de son épée ; en effet, il penchait toujours du côté de la corde où il tenait son épée.
- Hé Hé…, ricana un désian, vous êtes cuits maintenant.
Mais le jeune homme ne semblait pas s’en occuper, il déplaça son épée pour reprendre son équilibre et en même temps, il perça le réservoir à mana de l’Aquajet désian. Les Aquajets ne fonctionnaient pas de la même manière que les BE, qui captaient le mana puis le rejetaient en arrière pour se propulser alors qu’eux avaient un réservoir à mana qui en captait lors de la charge de l’appareil et qui permettait ainsi de bonnes pointes de vitesse. Le jet s’arrêta net tandis qu’Alvec continuait d’avancer.
- On devrait peut-être s’arrêter pour ramener Alvec, proposa Koji, voyant que le jet d’Hude était relativement loin d’eux.
- Moi je le trouve très bien là où il est, ironisa Klara. Mais si vous insistez…
Le jet se stoppa et Klart et Koji tirèrent ensemble sur la corde pour ramener leur ami au plus vite, tandis que l’Aquajet de Hude accélérait.
Il n’était plus qu’à vingt mètres des jeunes quand Alvec fut remonté à bord, Klara parvint finalement à éviter de justesse que l’engin ennemi ne les rattrape.
Ils arrivèrent finalement près du bout du lac de l’oasis peu de temps après.
- Hmm… Il faudrait les éliminer ces désians, il doit bien y avoir une arme sur ce machin, marmonna Klara. Oh, c’est sûrement ce gros bouton rouge où il y a écrit « danger » à côté !
- Autodestruction dans quarante secondes, annonça une voix féminine électronique émanant de l’appareil, merci de faire confiance à nos services de kamikazes.
- Klara, espèce d’idiote ! s’exclama son frère. Attends… Quel est la commande pour faire avancer le jet ? demanda-t-il alors que Hude s’approchait de plus en plus d’eux.
- Heu… Tu pousses ce levier, pourquoi ?
Klart bondit aux commandes et envoya sa sœur par-dessus bord.
- Hé ! Je ne sais pas nager, idiot ! s’écria Klara en tombant dans l’eau.
- Tu as largement pied ici ! Allez y, sautez aussi ! ordonna son frère d’une voix autoritaire aux deux autres.
Ceux-ci s’exécutèrent alors que l’Aquajet désian n’était plus qu’à vingt mètres d’eux.
- Autodestruction dans dix secondes.
Le demi-elfe poussa le levier à fond et sauta à son tour du jet qui fonça sur celui de Hude ; lorsque le choc vint, les deux engins explosèrent en même temps, projetant ce qu’il restait des désians dans tous les sens.
Les quatre amis sortirent alors du lac, exténués.
- Et c’est reparti pour la traversée du désert, soupira Klart.
- Où allons-nous, maintenant ? questionna Klara.
- A Izoold, répondit Koji. C’est la destination qui me semble la plus logique.
Les amis se remirent en route de bon cœur à travers la chaleur torride du désert qui eut au moins l’utilité de sécher leur vêtements trempés.
Chapitre 5 : Nouvelles rencontres
Après une longue et pénible traversée du désert, les quatre amis arrivèrent enfin à Izoold. C’était toujours un petit village qui n’avait que peu évolué. Ils décidèrent de s’isoler pour décider de ce qu’ils allaient faire. Vu que le village était plutôt calme, ils n’eurent aucun mal à trouver un endroit approprié.
- Alors, résumons un peu notre situation, commença Klart.
- Ça c’est facile, nous sommes des pauvres gamins rescapés d’un village détruit et poursuivis par une bande de débiles qui en veut à notre peau, répondit Alvec, d’un ton légèrement ironique.
Les trois Iselians avaient raconté leur histoire à Koji pendant leur traversée du désert, mais l’elfe n’avait pas raconté la sienne, et n’avait pas expliqué ses motivations à propos de leur voyage. Il se comportait bizarrement. Devait-il tout leur raconter ? Il se décida finalement et leur raconta toute son histoire : ses parents l’avaient bizarrement empêché de partir à leur voyage, alors que, d’habitude, il allait toujours avec eux. Mais il n’avait pu insister et s’était plié à leur décision. Et cela faisait maintenant dix mois qu’il arpentait le désert à leur recherche.
- Mais, c’est horrible ! Pourquoi ne pas nous en avoir parlé plus tôt ? demanda Klara.
- J… je ne savais pas si je devais vous faire confiance, balbutia Koji.
- Mouais, ça sent l’excuse à 2 flouz ! répondit Klart.
- En fait, j’avais peur de passer mon temps à m’inquiéter et à pleurer après vous l’avoir raconté. Mais ça m’a finalement fait du bien.
- Koji… N’oublie pas qu’il y a encore de l’espoir pour tes parents. Moi aussi j’ai souvent envie de pleurer, mais la perspective de venger mes parents et de ne pas rendre leur sacrifice inutile m’en empêche, dit solennellement Alvec.
- Et nous sommes amis, nous n’avons rien à nous cacher, acheva Klara.
- Vous avez raison…, répondit Koji.
Ensuite, ils décidèrent de leur destination, le choix leur paraissant le plus approprié étant celui de partir pour Palmacosta : la deuxième ville de Symphonia leur donnerait une bonne couverture face aux désians, de plus, de nombreuses informations se trouvaient dans ses bâtiments académiques.
Ils se mettaient en route vers le port lorsqu’ils virent les habitants du village courir dans tous les sens, poursuivis par d’étranges personnes. Ils semblaient être des sortes de pirates, car ils venaient de débarquer d’un bateau. Ils étaient torses nus, portaient un short de marin et brandissaient des haches. Ils étaient une bonne dizaine et déboulaient à toute vitesse vers le village, poursuivant les habitants.
- Les Izooldois vont se faire massacrer, on doit faire quelque chose ! s’écria Alvec.
- Je sais ! répondit Klart, Klara, prépare le fameux sort que tu sais presque maîtriser.
- M… mais, je ne suis pas sûre de réussir, bégaya-t-elle, le sort éruption est difficile.
- C’est notre seule chance, insista son frère.
- D’accord, je vais essayer.
Alvec et Klart s’interposèrent entre les pirates et un petit garçon qu’ils poursuivaient, les pirates se moquèrent d’eux.
- Que peuvent faire deux gringalets faces à une armée de pirates ! s’exclama l’un d’eux.
- Ils ne sont pas seuls, s’écria Koji.
Il tira une flèche avec une telle puissance que le pirate fut transpercé au niveau du cœur. Les autres pirates, dans un hurlement de rage, s’élancèrent vers eux. Alvec, de son épée récemment aiguisée, décapita le premier qui s’élançait vers lui, et, à l’aide de son tournoiement, il abattit en même temps deux corsaires. Klart prit appui sur son bâton, et, d’un violent coup de pied, il acheva un pirate, ensuite, il para plusieurs coups d’un autre, et l’assomma en ripostant.
- Eruption ! s’écria Klara.
Klart avait tourné la tête vers sa sœur, et, tandis que le sort ne se manifestait pas, il ne vit pas le corsaire qui déboulait sur lui. Il l’évita de justesse, au dernier moment, mais fut touché à l’épaule, d’autres pirates se précipitaient vers lui, afin de l’achever. Entendant son cri de douleur, Klara cria :
- Eruption !
Le sort se manifesta aussitôt, les trois assaillants près de Klart furent carbonisés par les dômes de flamme consécutifs. Pendant tout ce temps, Koji restait immobile, concentré ; passant la main près de sa flèche, quand soudain, poussant à la fois un cri de joie et de surprise, il constata que l’extrémité de sa flèche s’était électrifiée. Il la projeta au sol, près des quatre derniers pirates debout, quatre ondes électriques se dirigèrent vers ces corsaires et les assommèrent immédiatement.
- Eh bien, on dirait qu’on s’en est enfin débarrassé, soupira Alvec.
- N’y compte pas, jeune effronté !
L’homme qui avait parlé devait être le meneur des pirates, mais contrairement à ceux-ci, il portait une épée.
- On va voir ça, mais, comme tu es seul face à nous, je vais te faire une faveur ! répondit Alvec, nous nous battrons en duel !
- Très bien, mais tu viens de commettre une grave erreur !
L’homme engagea le combat, il portait une chemise déchirée et un bandana de pirate, et dépassait Alvec de deux têtes. Mais cela ne suffisait pas à intimider le jeune homme. Alvec para facilement les premiers coups de son adversaire et riposta en enchaînant plusieurs coups de taille et d’estoc, le pirate les esquiva aisément. Alvec comprit que ses connaissances techniques ne suffiraient pas face à son adversaire. Il utilisait déjà toute sa science pour déjouer les bottes de son ennemi, dont la difficulté augmentait avec le temps.
Il eut alors une brillante idée : en esquivant un coup de son ennemi, il fit mine d’être touché au bras. Le corsaire se répara à l’achever doucement, de manière très sadique…
- ALVEC, NON ! !! crièrent ses trois amis.
Mais le jeune homme exécuta une roulade latérale et entailla les mollets de son adversaire. Celui-ci s’écroula, mais en riant.
- Ha Ha Ha ! Les renforts sont arrivés, cinq pirates ! !
- Mais, je ne les vois pas, répondit Klart.
- Ils ont débarqué un peu plus loin, et se sont cachés pendant que vous regardiez le combat.
En effet, Koji, Klart et Klara avaient tellement suivi le combat qu’ils en avaient oublié de rester vigilants. Maintenant, une bande de pirates les encerclaient : ils n’avaient aucune chance de fuite et avaient usé la plupart de leur énergie.
Soudain, près des corsaires qui encerclaient les adolescents, une petite explosion forma une brèche dans leur encerclement.
- Plutôt efficace ma nouvelle mini-bombe ! s’exclama une jeune fille.
Elle devait avoir environ quinze ans et avait un air espiègle. Elle était armée d’une fronde, et une petite bourse qui lui servait à ranger ses munition était accrochée à sa ceinture. Elle portait des vêtements de voyageur amples, dont la couleur ocre offrait un contraste saisissant avec ses cheveux vert foncés et était drapée d’une longue cape marron. Ses yeux bruns étincelaient et dégageaient de la vivacité et de la joie de vivre.
Les autres enfants parvinrent à sortir du cercle de pirates, mais leur chef, dans un mouvement désespéré, toucha Klart au niveau de sa cuisse. Les corsaires se dirigeaient déjà vers lui. Ses amis allaient se porter à son secours, mais ce fut la jeune fille qui réagit en premier : elle sortit de sa bourse une munition de fronde et l’envoya vers le demi-elfe.
- Et hop ! Une boule soignante !
La munition ricocha sur la hache d’un pirate qui voulait achever Klart ( et qui allait être transpercé juste après par la lame d’Alvec ) et tomba finalement près du chef pirate. La jeune fille relança aussitôt une boule soignante vers le demi-elfe.
- Aahh ! merci, je me sens bien mieux maintenant, dit-il.
Alvec s’adressa à ses amis :
- Occupez-vous des pirates et laissez moi m’occuper de cet idiot.
- Ok, mais fais bien attention, il est quand même plus redoutable que ces autres abrutis, répondit Klart, en assommant à l’aveuglette le pirate qui l’attaquait.
- Au fait, je m’appelle Yena, annonça la jeune fille qui s’était porté à leur secours.
Elle n’eut droit à aucune réponse : Alvec était déjà aux prises avec son adversaire. Tout comme précédemment, il était dépassé techniquement, mais combattait avec courage.
Les autres étaient loin de peiner face aux pirates. Yena lançait ses mini-bombes au beau milieu des pirates, Koji et Klara envoyaient des flèches et des boules de feu sur les autres et Klart achevait les rares rescapés.
Alvec et son ennemi combattaient maintenant au port, et le pirate poussait le jeune homme vers l’eau. Mais Alvec trancha un sac de sable qui était posé sur le port, puis passa immédiatement au-dessus son adversaire, par un salto. Le pirate, étourdi, se fit transpercer par la lame d’Alvec, et s’effondra, dans un cri de douleur.
- Ahh ! Enfin débarrassé de cet abruti ! s’exclama l’épéiste.
- Je n’ai pas eu le temps de me présenter tout à l’heure, je suis Yena, je viens de Palmacosta. J’allais ici avec mes parents quand les pirates nous ont attaqués, mes parents ont été tués, mais moi, j’ai été capturée.
- Ca alors ! s’étonna Klart, il pleut des orphelins en ce moment.
D’un air plus sérieux, il ajouta :
- Mes parents et ceux d’Alvec ont été massacrés, et, Koji n’a jamais revu les siens. Nous voyageons pour venger nos parents, tu devrais venir avec nous : je suis sur que la mort de nos parents et celle des tiens ont un rapport.
- D’accord, répondit-elle simplement.
- Maintenant que les mers sont dangereuses, nous allons devoir aller vers Hima…, annonça Alvec.
Ils se remirent en route le lendemain : la population les avait remerciés en les autorisant à passer une nuit dans le village et en leur fournissant des vivres.
Chapitre 6 : Le chevalier dragon.
Accompagnés de leur nouvelle amie Yena ; Alvec, Klart, Klara et Koji se rendaient à Hima. La route était plutôt longue, et, juste après avoir passé la jonction entre les deux continents, vers la fin de l’après-midi, ils décidèrent de faire une halte et de passer une nuit à la belle étoile.
Pendant que Alvec et Klart parcouraient leur livre sur les techniques de combat, Klara s’exerçait désespérément sur le sort estocade aérienne. Koji était parti traquer des lapins pour leur dîner. Les trois restés au camp furent surpris lorsqu’ils virent Yena vider sa bourse de ses munitions et sortir tout un tas d’objets étranges de son sac.
- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Klara.
- Je prépare mes munitions, mes mini-bombes, mes boules soignantes, ça ne se fait pas tout seul ! répondit Yena.
- Tu n’utilises pas de magie ? questionna Klart.
- Ben non ! Je n’y connais rien mais j’utilise de la magitechnologie. C’est pas compliqué : je capture du mana en suspension dans l’air grâce à cet objet qui le sépare suivant les éléments.
Elle désigna une sphère creuse dont un tube fin sortait.
- Après, j’ouvre ma munition, enchaîna-t-elle, sortant un petit couteau, un petit peu de mana type Efreet et voilà une mini-bombe !
- Eh ! Ca a l’air facile ! s’exclama Alvec.
- Oui, ça a l’air, mais crois-moi, gérer les quantités c’est vraiment pas évident ! répondit la magitechnologue. Comme avec la bombe à flots que j’essaie de créer depuis trois mois.
Comme pour lui donner raison, son essai de bombe à flots se révéla désastreux : une simple goutte d’eau tomba de sa boule et lorsqu’elle se pencha pour examiner le problème, une quantité d’eau abondante lui aspergea le visage.
Klart, sa sœur et Alvec se tordaient encore de rire quand Koji arriva, épuisé mais triomphant, portant deux lapins.
- Ah, voilà enfin notre repas, on aura attendu longtemps ! dit Alvec, s’efforçant de ne pas regarder Yena pour ne pas éclater de rire.
- Oui, maintenant, il faut allumer le feu, répondit Koji.
- Ah, oui, le feu, enchaîna Klart. Il y a une plage pas loin, on pourrait tenter avec du silex.
- Klart, tu es pathétique… soupira Klara. Boules de feu !
- Ah oui, la magie, je n’y avais même pas pensé !
Après un long repas, les amis n’eurent aucun mal à trouver le sommeil.
Le lendemain, ils se remettaient en route, lorsqu’un dragon volant : un wyvern apparut. Il était en fait monté par un homme, aux cheveux rouges flamboyants.
- Il est encore temps de vous rendre, jeunes effrontés ; mais, si vous choisissez le combat, je n’aurai aucune pitié ! annonça-t-il.
- Encore un sbire de Fornius, soupira Alvec. Bon, débarrassons-nous de lui !
- Je ne sers pas Lord Fornius, mais Lady Murda. Alors vous avez choisi de vous battre, vous y resterez !
Le wyvern prit alors de l’altitude et les adolescents se mirent en posture de combat.
- Lame de vent ! s’écria Klara.
A une vitesse époustouflante, le wyvern monta de deux mètre et l’attaque se fit dans le vide. Koji décocha alors une flèche qui se heurta sur le corps du dragon, sans l’affliger : la peau des dragons était en effet très épaisse. Pendant ce temps là, Alvec et Klart observaient la scène, impuissants : le wyvern avait prit trop d’altitude pour que des armes de corps à corps l’atteignent. Yena tenta à son tour sa chance avec une mini-bombe que le dragon évita aisément.
- Il est plus fort que prévu ! s’exclama Klart.
Soudain, le wyvern chargea Yena, Alvec s’interposa, prêt à planter son épée dans la gorge du dragon, mais celui-ci s’éleva et cracha du feu.
- Gardien ! cria le jeune homme.
Les flammes se heurtèrent à la barrière verte qui s’était formé autour d’Alvec.
- Idiot, dit le monteur de dragons. Boules de feu !
Les projectiles se dirigeaient à toute vitesse vers Alvec, il n’aurait pas le temps de se protéger, ni le temps de fuir, mais une protection verte se forma autour de lui sans qu’il ne sache pourquoi.
- Ma boule protectrice est parfaitement au point ! s’exclama Yena.
Elle avait à peine fini sa phrase que le dragon tenta de brûler Klara qui se protégea sans peine du jet de flammes.
Koji tenta d’envoyer une flèche vers la gorge du wyvern, où la peau était moins épaisse. Le dragon reçut la flèche et baissa temporairement sa garde. Klart en profita pour monter dessus, l’homme qui montait le dragon dégaina un sabre.
Pendant ce temps, Alvec se précipitait pour porter le coup de grâce au wyvern. Celui-ci ouvrit sa gueule pour cracher du feu… Alvec utilisa son gardien pour se protéger du jet de flammes.
Pendant ce temps-là, Klart peinait à venir à bout de son adversaire. Celui-ci attaquait sans laisser le temps à son ennemi de prendre l’initiative.
Le dragon s’était alors remis et avait fait décoller Alvec d’un simple coup de tête, il tenta de mordre la jeune homme. Alvec réussit à esquiver mais le dragon le mordit quand même à l’épaule, l’obligeant à lâcher son arme. Tandis que Klart et Koji essayaient de venir à bout de l’homme et que Klara restait concentrée sur la préparation d’un sort, seule Yena remarqua l’état critique d’Alvec.
Le dragon « jouait » avec sa proie : il faisait mine de le manquer lorsqu’il plongeait la tête pour le mordre.
- Alvec ! s’écria Yena.
Le garçon tourna la tête pour la voir et vit une boule soignante arriver sur lui, il reprit confiance en lui. Lorsque sa blessure se referma, il empoigna aussitôt son épée et la planta dans la gorge du wyvern quand celui-ci allait le mordre.
Le dragon balança sa tête, piétina le sol et battit de la queue avant de s’effondrer sur le sol.
Klart et son ennemi étaient bien sur descendus du dragon pour avoir une meilleure liberté de mouvement, le monteur de dragons, devant supporter à la fois les flèches de Koji et les attaques au corps à corps de Klart, peinait de plus en plus. De plus, sa monture étant morte, il aurait alors toute la bande sur le dos.
- Pitié que ça marche, murmura Klara. Estocade aérienne !
L’homme, trop concentré à échapper aux coups de Klart, n’eut pas le temps de réagir. Il fut élevé par les lames de vent de Klara et Klart lui asséna un violent coup de bâton. Alvec se précipita vers lui et mit sa lame devant la gorge de son adversaire.
- Donne-nous des informations sur ton ou tes maîtres et je t’épargnerai la vie.
- Très bien, vous m’avez vaincu, je vous dirai ce que je sais sur notre organisation.
- Ok, nous vous écoutons, répondit Alvec.
- Les désians sont dirigés par cinq grands cardinaux, chacun couvre une partie précise du monde. Chaque grand cardinal possède un Q-G sur son territoire.
- Et quels sont vos buts ? demanda Klara.
- Je ne sais pas exactement : notre premier but est de diriger le monde en renversant les institutions et les personnes principales qui dirigent le monde. Le roi de Meltokyo et le gouverneur de Palmacosta par exemple. Mais je pense que certains de nos dirigeants ont d’autres idées derrière la tête…
- Pourriez-vous nous donner des informations sur Fornius, questionna Klart.
- Euh… Je sais peu de choses sur lui vu que je sers Lady Murda mais c’est le plus puissant, le plus redouté, le plus cruel des cinq grands cardinaux. C’est aussi celui qui est à l’origine de la formation de l’organisation.
Soudain, une grande troupe de désians arriva, ils devaient être une cinquantaine, ils encerclèrent les adolescents qui ne les avaient pas remarqué assez tôt, puisqu’ils étaient captivés par leur conversation.
- Ce sont eux ! Les gens recherchés par Lady Murda ; ils sont même venus à bout du commandant Drat ! annonça un désian.
- Oh non ! Ils sont trop nombreux, on ne peut même pas s’enfuir, soupira Yena.
- C’est lui ! s’exclama Koji, désignant Drat. Il avait tout prévu, il a fait durer la conversation pour qu’on ait aucune chance de fuite.
- Ah Ah Ah ! Parfaitement ! répondit Drat. Ca ne vous a pas paru bizarre que je dévoile tous les secrets de notre organisation ?
- Vous êtes comme Fornius, un monstre ! cria Alvec.
Il se jeta sur le chevalier dragon, l’épée à la main, mais il fut intercepté par un désian musclé, qui le ligota. Tous les amis d’Alvec furent également solidement ligotés par les désians.
- Très bien, dit l’un d’eux. Maintenant, amenons-les au Q-G !
Mais Alvec était encore sous l’effet de la colère, il gesticulait comme il le pouvait et criait le plus fort possible.
- Assommez cet insolent ! ordonna Dart, qui était alors parfaitement remis du combat.
Le jeune homme reçut un coup de bâton et perdit connaissance…
Chapitre 7 : Prisonniers
Alvec se réveilla au beau milieu d’une cage, entouré de ses amis. Il se trouvait au fin fond d’un complexe magitechnologique. Au lieu où il était, sûrement la prison, se trouvaient trois téléporteurs, l’un était recouvert d’une bulle de verre. Le bâtiment devait être entièrement constitué de métal. Leur cellule était d’une solidité à toute épreuve et bloquait également les magies de toutes natures. Evidemment, leurs armes avaient été confisquées et elles gisaient devant la prison, ce qui rendait la scène très sadique.
De temps à autre, une patrouille de désians passait devant leur cage, arborant des sourires particulièrement niais, ce qui avait le don d’énerver Alvec…
Pendant ce temps, à l’extérieur, une jeune elfe aux cheveux violets fuyait des désians qui la traquaient. Vêtue assez légèrement ( le climat dans cette région était doux ) , de vêtements très clairs aux teintes bleues, la peau hâlée par le soleil, ce qui était peu courant pour une elfe. Elle était très belle. Deux yeux indigos éclairaient son visage angélique. Le luth qu’elle portait ralentissait son allure et ses agresseurs étaient alors à vingt mètres d’elle. Ils étaient deux, l’un armé d’une épée, l’autre d’un fouet. L’elfe, qui s’appelait Jona, essoufflée, courait parmi quelques arbres auxquels pendaient des ruches. Elle pinça les cordes de son instrument, provoquant un grincement. Des abeilles sortirent aussitôt de leurs ruches et s’abattirent sur les désians. Ils furent chacun piqués par une vingtaine d’abeilles en même temps et s’effondrèrent immédiatement. Jona, depuis son plus jeune âge, avait l’habilité de maîtriser les animaux à l’aide de sa musique.
Soudain, une section de la base s’ouvrit et cinq ptéroplans, version cinq places, s’élancèrent à l’assaut de l’elfe. Celle-ci réenvoya les abeilles sur les désians mais elles ne parvinrent qu’à bloquer un ptéroplan. Jona, dans un mouvement désespéré, parvint à assommer un désian à l’aide de son luth mais elle fut aussitôt saisie puis ligotée.
Cela faisait maintenant deux heures qu’Alvec attendait dans sa cellule, deux heures pendant lesquelles il ne s’était rien passé quand une effrayante personne apparut dans le téléporteur recouvert de la bulle. Drapée d’une longue cape noire, elle affichait un sourire radieux. Ses cheveux noirs étaient assez courts et n’importe qui se serait dérobé face à son regard noir terrifiant. Contrairement aux autres désians, son crâne semblait abriter de l’intelligence : elle était sans doute la cardinale.
Elle se dirigea vers la cellule des prisonniers, arborant toujours son sourire narquois, quatre désians apparurent alors, tenant Jona, dépouillée de son instrument, tenu par l’un des désians ; suivis de six droïdes : du type sentinelle. Ces robots avaient été améliorés : ils étaient maintenant équipés de bras mobiles et d’un troisième canon, qui tirait des mitrailles de lasers. La cardinale s’approcha au bord de la cage, les cinq amis découvrirent qu’elle portait à sa joue droite une longue cicatrice.
- Eh bien, je suis venue vous dire adieu, avant votre mort, annonça-t-elle, d’une voix amusée. En effet, une patrouille va vous transférer au Q-G de Lord Fornius.
Koji n’avait prêté aucune attention aux propos de la cardinale et dévisageait Jona, celle-ci faisait de même.
- Jona ? Que fais-tu là ? questionna-t-il.
La jeune fille ne pouvait répondre : elle était aussi ligotée au niveau de sa bouche. Klart répondit alors à la provocation de Murda, d’une voix malicieuse :
- Alors vous allez laisser Fornius nous tuer, ça m’étonne de vous !
- Vous pensez que je suis gentille ! dit-elle en riant.
- Non, mais je ne vois pas un digne cardinal désian laisser le soin à un autre de tuer des pauvres innocents !
Murda devint rouge de colère ; elle fronça les sourcils, ce qui rendit son regard encore plus terrifiant.
- Pauvres innocents ! s’exclama-t-elle. Vous êtes en possession d’informations que vous ne devriez pas savoir !
- N’essayez pas de détourner la conversation, rétorqua Alvec.
La cardinale sortit une petite boule qu’elle matérialisa en une énorme lance, elle se prépara à embrocher Alvec lorsqu’un désian qui venait de sortir d’un téléporteur annonça :
- Lady Murda ! La patrouille est arrivée !
- Parfait, tonna-t-elle, vous cinq ! Allez les accueillir ! Dites-leur que je viendrai en personne livrer les prisonniers…, brûlés au huitième degré !
- Très bien, répondirent les désians, bizarrement contents de filer.
Dès que les désians furent partis, Murda fit craquer ses doigts, se dirigea vers la cage et brisa la porte d’un simple coup de pied.
- Bien ! Qui vais-je embrocher en premier ?
Elle promena la pointe de sa lance autour des jeunes gens, puis soudain elle essaya d’embrocher Alvec. Celui-ci s’y était préparé et réalisa un salto avant mais il s’effondra par terre en manquant sa réception, il saisit son arme. Les sentinelles se dirigèrent aussitôt vers le jeune homme.
- Pas besoin de ces fichus robots ! cria Murda.
Elle sortit un objet rectangulaire, et appuya sur le bouton qui l’ornait. Les droïdes s’arrêtèrent immédiatement. La cardinale essaya ensuite d’embrocher Klart qui l’esquiva de la même manière qu’Alvec, sans rater sa réception. Celui-ci profitait de l’instant d’inattention de la cardinale pour briser les liens qui entravaient Jona. Klara, après avoir vu son frère éviter l’attaque de Murda, lui envoya trois boules de feu ; cachée derrière son frère, elle avait préparé le sortilège avant que la cardinale essaye de l’embrocher. Les projectiles se heurtèrent à Murda sans l’affliger.
- C’est tout ce que vous savez faire ! s’exclama-t-elle.
Elle promena sa lance devant les trois qui restaient.
- Qui sera le premier mort ?
Pendant ce temps, Alvec avait réussi à sectionner tous les liens qui immobilisaient Jona. Quant à Klart, il était paniqué, il avait eu le temps de récupérer son arme et assénait des coups de bâtons à Murda, il y mobilisait toutes ses forces, mais la cardinale ne sentait rien et continuait de promener sa lance. Que pourraient faire ses amis ? Leurs réflexes étaient bien moins bons que ceux d’Alvec et de lui-même car ils n’étaient pas habitués au corps à corps. Alvec, après avoir délivré Jona, prenait conscience de la situation. Sa chute ne lui avait pas fait trop mal et, par chance, il s’en était vite remis. Il se précipita à son tour pour attaquer la cardinale lorsqu’un son étrange sortit du luth de Jona. Les sentinelles se dirigèrent vers Murda, celle-ci ressortit l’objet qu’elle avait utilisé pour les stopper mais Alvec, qui arrivait à toute vitesse pointa son épée vers cet objet ; la cardinale ne put l’empêcher de le détruire. Les sentinelles l’encerclèrent et tirèrent des rafales sur elle.
- Venez, il faut fuir ! s’écria Jona.
- On ne peut pas lui régler son compte ? demanda Yena.
- Impossible, elle a quelque chose qui nous empêchera de la vaincre, répondit Klart.
- Allez ! Au téléporteur ! cria l’elfe. Vite !
- Très bien ! Je vais lui laisser un petit souvenir, déclara Yena.
Elle jeta tous ses essais de bombes à flots.
- Elle ne pourra pas nous poursuivre tout de suite !
Alors que Yena disparaissait en dernière, elle vit la cardinale, qui s’était aisément débarrassée des sentinelles, émettre un sifflement.
Ils réapparurent dans une salle bondée de téléporteurs, il devait y en avoir une bonne centaine. Derrière eux, un guerrier apparut, il portait un costume de ninja et avait à sa ceinture deux poignards ; son front était orné d’un petit objet métallique.
- Vous… Je… dois… vous… tuer.
Il parlait d’une voix étrange, comme s’il ne savait pas ce qu’il disait… Soudain, il eut une expression de visage crispée et reprit une voix à peu près normale.
- Fuyez ! Tant qu’il en est encore temps ! cria-t-il.
Le ton de sa voix laissait apparaître qu’il faisait un effort incroyable.
- Vite ! Le téléporteur tout en bas à droi…
Sa voix reprit soudain le ton précédent.
- Qu’est ce que… je dis, bégaya-t-il. Je… dois vous tuer !
Klart profita de la situation pour assommer le ninja.
- Désolé, mais nous ne voulons pas devenir les prisonniers de Murda, encore une fois, lui murmura-t-il.
- Venez, cria Alvec, déjà arrivé au bon téléporteur. Et essayez de ne pas marcher sur un autre téléporteur en chemin !
Ils empruntèrent le téléporteur et arrivèrent près de l’entrée de la base ; des désians, sûrement la patrouille de Fornius et les sbires de Murda discutaient, et pas très calmement.
- Nous les voulions vivants ! s’écria l’un de ceux de Fornius.
- Mais, ils ont mis notre cardinale en colère, répondit un sbire de Murda. Elle ne pouvait plus se contrôler.
- Ah ! C’est comme ça que tu as eu l’idée de l’énerver…, chuchota Alvec à Klart.
- Oui, répondit le demi-elfe.
- Votre cardinale a l’air d’être à la traîne ! ricana un désian de Fornius.
- Mais… Comment osez-vous ! répliqua un acolyte de Murda, indigné. Allons la voir, alors !
- Très bien ! répondit le désian. Mais vous devriez fermer l’entrée…
- Allons-y, sortons, murmura Jona, c’est le moment.
- Mais ils vont nous voir, répondit Koji.
- Ce Q-G est entouré de forêts, expliqua Jona, vous ne l’aviez pas vu ? Je les connais à merveille, on pourra facilement semer les désians.
- Ils nous ont bandés les yeux pendant le voyage, annonça Yena, mais je suis sûre que nous sommes montés dans une BE.
- D’accord, chuchota Alvec. Mais allons-y maintenant, tant qu’ils ont le dos tourné.
Les six adolescents s’élancèrent vers la sortie, sans être vus par les désians ; mais, lorsqu’ils passèrent la porte d’entrée de justesse, l’alarme retentit.
- Et ça, tu ne l’avais pas prévu ! râla Koji. Encore, quelques désians, ça va ; mais toute une armée, je ne le sens pas !
- Sers-toi de tes jambes au lieu de ta langue, répliqua Jona.
Les amis arrivèrent rapidement dans la forêt, traqués par de nombreux désians…
Chapitre 8 : Fuites
Les six amis, Jona en tête, s’engouffrèrent dans la forêt ; cinq désians les suivirent, les autres rentrèrent à la base.
- Ca… va, haleta Alvec. Ils nous… prennent… à la légère !
- Et si on se chargeait tout de suite de ceux-là ? demanda Klart, montrant les désians du doigt.
- Excellente idée, approuvèrent ses amis d’une seule voix.
Tous s’arrêtèrent net, les désians qui se trouvaient à dix mètres d’eux furent surpris et se stoppèrent également. Ils dégainèrent leurs fouets tandis que les amis leur faisaient face. Soudain, alors que tous restaient immobiles, Yena envoya discrètement une mini-bombe qui explosa près des désians et en envola trois. Tandis que leurs congénères se relavaient les deux agresseurs restés debout se précipitèrent vers leurs adversaires. Klart assomma le premier qui allait tête baissée vers lui tandis qu’Alvec blessa l’autre à l’épaule, celui-ci dut lâcher son arme et prit lâchement la fuite avec ses trois compagnons.
- Quand la mini-bombe passe, les désians s’effacent ! s’exclama Yena.
- Oui, on dirait qu’ils ont été fixés, commenta Koji. Mais vous auriez dû m’en laisser !
Les adolescents continuèrent leur course à un rythme plus modéré, en fait, avec l’absence de poursuivants, ils se mirent bientôt à marcher…
Dans la salle des téléporteurs, le jeune ninja assommé reprit connaissance, il se dirigea vers la salle d’entrée du Q-G. Celle-ci était en ébullition, Murda siégeait sur une espèce de scène, en hauteur ; près de 500 désians étaient au garde à vous devant elle, accompagnés d’une escouade de droïdes : les sentinelles améliorées, mais aussi d’autres robots, la plupart encore en stade de développement. Murda était en train de donner ses instructions, d’une voix forte :
- Ces gosses ne doivent pas s’enfuir ! Gort, vous mènerez votre régiment autour de la forêt pour ne leur laisser aucune chance d’évasion, Drat, vous mènerez une équipe de recherche au fin fond de la forêt ! Trente d’entre vous doivent prendre les commandes de Jet Elémentaux, s’écriait-elle.
Les JE, une version améliorée du ptéroplan, plus rapides, plus aérodynamiques, une excellente occasion de s’enfuir…, si ceux-ci n’avaient pas été constamment sous surveillance. Le ninja, qui s’appelait Dan, préféra se glisser dans la foule des désians qui sortaient de la base pour une poursuite à pied. Il s’engouffra sans peine dans la vaste forêt où il s’isola. Une petite vibration l’alarma au niveau de sa taille ; le ninja retourna aussitôt sa ceinture découvrant un petit écran où l’image de Fornius se forma.
Alors que tous les désians de Murda partaient à leur recherche, Alvec et ses amis marchaient tranquillement en forêt et discutaient.
- On dirait qu’ils ont vraiment eu la frousse, ces désians ! s’exclama Alvec.
- Oui, mais restons sur nos gardes, cette Murda est machiavélique, conseilla Klart. Mieux vaut s’en méfier.
- Tu as raison, répondit Alvec. Au fait, Jona et toi avez l’air de vous connaître, demanda le jeune homme à Koji.
- Oui, c’est parce que nous sommes cousin et cousine, expliqua l’elfe.
- Ah bon ? s’étonna Klara, mais tu habites loin d’ici pourtant ! Au fait, où sommes-nous.
- Près d’Heimdall, répondit Jona. Et Koji habitait ici avant de partir à Triet avec ses parents, il y a six ans.
- Désolée de vous interrompre, intervint Yena, mais cinq robots sont à nos trousses !
En effet, cinq sortes de chiens robotisés couraient vers les amis ; à première vue, ils étaient des merveilles de technologie : leurs déplacement très fluides et très rapides étaient peu communs pour des droïdes.
- Bon allez, soupira Klart, débarrassons nous d’eux ! De toute façon, Jona va nous sortir son air qui contrôle les robots !
- Ca n’est pas aussi simple, répliqua l’elfe, cet air contrôle des sentinelles, des droïdes qui n’ont que peu d’intelligence propre, mais ceux-ci ne se laisseront pas abuser, mes pouvoirs sont assez limités…
Alvec était déjà aux prises avec deux des chiens-robots dont la voracité rappelait plutôt le loup que le chien, ils arrivaient parfaitement à agir de concert pour gêner le jeune homme qui peinait beaucoup à parer leurs assauts. Les autres se précipitèrent vers les autres pendant que Klart venait secourir son ami.
- Oh, quelques ruches, marmonna Jona, je ne peux pas contrôler les robots, mais…
Elle pinça les cordes de son luth et les abeilles s’envolèrent vers les trois droïdes qui accouraient, sortant des ruches. Les abeilles ne représentaient pas une menace pour les robots, mais elles entravaient leur lisibilité, en formant un nuage compact devant eux.
- Testons leur résistance au feu, songea Klara. Eruption, s’écria-t-elle.
Le sort fut très efficace ; en effet, le métal qui les composait devait permettre une bonne liberté de mouvement et donc était fin et peu résistant. Au contact de la chaleur extrême des dômes de flamme, les quatre chiens fondirent.
De leur côté, Alvec et Klart n’arrivaient pas à se débarrasser de leurs robots, les armes blanches étaient peu efficaces face aux droïdes. Soudain, Klart fourra son bâton dans la gueule du chien, des étincelles en sortirent et parvinrent à griller les circuits du robot : des capteurs ultrasensibles étaient reliés au circuit électrique qui contrôlait le robot.
Alvec s’acharnait sur son adversaire pour rien quand Yena se posta derrière et envoya une mini-bombe dans la gueule du loup.
- Ahh, soupira Alvec, coriaces ces chiens…
- Mieux vaut ne pas traîner où nous allons avoir d’autres adversaires, dit Jona, vite, suivez-moi !
Les amis se remirent à courir à vive allure.
Dan était assis contre un arbre, de façon à être caché et parlait avec son maître, Fornius.
- J’ai réussi, annonça-t-il. J’ai trouvé les fichiers d’information sur la base de Murda que vous m’avez demandé, je vous les envoie.
Il appuya sur quelques boutons qui ornaient la face intérieure de sa ceinture et lança un transfert de données vers l’ordinateur de Fornius.
- Sinon, comment se passe ta nouvelle mission ? demanda le cardinal.
- A merveille, j’ai joué un numéro convaincant devant ces gosses et j’ai peut-être gagné leur confiance. Là, je m’enfuie tranquillement du Q-G de Murda.
- Ah oui, à propos de ta nouvelle mission ; tu peux les tuer tout de suite, car si Murda a remué toute la forêt pour les retrouver, ils seront épuisés !
- Très bien, maître, je me met de ce pas à leur poursuite !
Dan déconnecta sa ceinture-ordinateur, rajusta son habit ; encore une prouesse technologique, cet habit : il changeait de couleur suivant l’environnement afin de garantir un excellent camouflage à son porteur. Alors qu’il quittait sa cachette improvisée, il se heurta à un homme fort, aux cheveux flamboyants.
- J’ai écouté toute votre conversation avec Fornius, vous nous avez trompés ! s’écria Drat.
Les six amis étaient maintenant en train de courir le plus vite possible vers l’orée de la forêt, sans savoir ce qui les attendait. Koji et Jona ouvraient la route, tels des félins, ils couraient avec légèreté, malgré le poids de leurs arme et instrument de musique, suivis de près par Klart, qui peinait légèrement à les suivre. Ensuite venaient Yena et Klara, côte à côte, peu habituées à des courses si intenses ; enfin, Alvec fermait la marche, où plutôt la course, à cause de sa lourde épée qui le ralentissait. Cette course avait l’air idiot, car personne ne les poursuivait. Alors que tous étaient essoufflés, trois JE plongèrent sur eux.
- Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Alvec, qui était peu habitué aux machines.
- Des Jets Elémentaux, ou JE, expliqua Yena. Plus rapides que les ptéroplans ; au niveau de la vitesse : c’est le meilleur transport aérien. Il fonctionne comme une Barge Elémentale, en rejetant le mana derrière lui, ce qui sert de propulseur, regarde : on voit bien un réacteur à mana à l’arrière de l’appareil : c’est à la fois sa force et sa faiblesse.
Pour illustrer ses commentaires, elle projeta une mini-bombe dans le réacteur d’un des JE. Le résultat fut assez étonnant : le réacteur explosa, ce qui provoqua la chute du conducteur, complètement sonné par l’explosion, qui alla s’écraser contre un arbre. Le jet, avant de tomber, changea légèrement de trajectoire, puis tomba sur un autre jet. Le conducteur fut pris en sandwich et fut au cœur de l’explosion lorsqu’il s’écrasa à terre. Les amis eurent la nausée en voyant passer un de ses bras devant eux. Le troisième JE décampa aussitôt.
Drat et son adversaire dégainèrent leurs armes et se mirent en position de combat.
- Tiens, tu combat sans dragon aujourd’hui, demanda Dan.
- Je n’en ai pas besoin pour te tuer ! s’époumona Drat.
Les deux ennemis se firent face, Drat attaqua le premier enchaînant deux coups de taille et un coup d’estoc que Dan évita facilement. Celui-ci sauta par dessus l’épaule de son adversaire en y plantant ses poignards. Drat ne ressentait que peu de douleur tellement sa colère était intense. Il s’acharna à donner le plus de coups possible sur son adversaire, sans être précis et efficace. Dan passa derrière et lui asséna un coup de pied si violent sur la tête qu’il s’évanouit.
- Pitoyable ! s’exclama Dan. Bon, je dois accomplir ma mission…
Il lui enfonça un poignard entre les deux yeux, le reprit, puis partit poursuivre les adolescents. Après dix minutes de course folle, il trouva ses victimes, en train de faire une halte. Ceux-ci furent heureux de découvrir « le pauvre homme qui les avait aidés à s’enfuir » dans son état normal.
- Encore désolé de t’avoir assommé, lui dit Klart.
- Tu… ne devrais pas, haleta Dan. J’ai joué la comédie ; je suis un agent au service de Fornius, et celui-ci m’a chargé de vous tuer !
Il dégaina ses deux poignards.
- Tu pense avoir une chance de nous vaincre ? demanda Alvec.
Ils se mirent en posture de combat, Alvec et Klart se dirigèrent vers le ninja. Klara prépara un sort, et Jona chercha des animaux à contrôler. Dan avait plus de mal que lors de son précédent combat ; il parvenait néanmoins, non sans peine, à éviter les attaques des deux adeptes du corps à corps et utilisait une technique protection à chaque fois que Koji envoyait une flèche sur lui. Soudain, Klara lança sur lui le sort estocade aérienne alors qu’il venait de se protéger d’un projectile. Il ne put l’éviter et fut assailli par les lames de vent ; alors qu’il était en l’air, il jeta un objet rond que Yena reconnut aussitôt.
- Une bombe B685, la plus perfectionnée au monde, que seuls les services secrets de Palmacosta possèdent, FUYEZ ! !
Dans une atmosphère de panique, chacun s’éloigna de la bombe tombée près de Koji, qui produisit une énorme explosion. Dan profita de la situation, et sortit un objet circulaire : un disque de téléportation et il s’éclipsa.
Jona courut vers l’endroit où leur agresseur avait disparu et découvrit un téléporteur, derrière un arbre.
- Le voici ! Le téléporteur secret pour Heimdall !
Chapitre 9 : La cité des elfes.
Tour à tour, les six empruntèrent le téléporteur et réapparurent en plein cœur de la forêt d’Ymir, à Heimdall. Au niveau de l’architecture, la ville n’avait pas beaucoup changé : les habitants qui s’y installaient avaient toujours voulu vivre en harmonie avec la nature. La cité s’était néanmoins bien développée : la population devait avoir doublé voire triplé, l’auberges et les boutiques avaient été agrandies et des demi-elfes et des humains habitaient désormais ici.
Les villas s’organisaient autour du petit cours d’eau qui traversait la cité, la maison de l’Ancien avait été aussi refaite. Un petit port avait été construit dans la rivière ; il accueillait les barques qui traversaient la forêt pour se rendre au village. La cité était bien plus ouverte qu’autrefois : c’était un haut lieu touristique, du moins avant la construction du Q-G désian dans une forêt voisine… A ce moment de l’année, les habitants sortaient beaucoup dans le village et se livraient à toutes sortes d’activités : parcourir la forêt, s’affronter dans des duels à l’épée ou des duels magiques ou tout simplement flâner allongé à l’ombre d’un arbre.
Les six amis commencèrent par faire quelques emplettes : Klart acheta un nouveau bâton flambant neuf et renforcé aux extrémités avec du métal, Koji se choisit un nouvel arc plus long et plus puissant et racheta quelques flèches, Yena s’acheta des matières premières et construisit elle-même ses munitions. Alvec dut se séparer de son épée dont la lame était trop émoussée, mais il ne fut pas déçu lorsqu’il vit sa nouvelle arme. Elle était parfaite : la prise en main était immédiate, la lame était très aiguisée ; et, de plus, l’épée était d’une légèreté étonnante. Quant à Klara et Jona, elles traînaient devant la bibliothèque du magasin.
- Quoi ? ! s’exclama Klart à l’adresse de sa sœur. Tu vas encore acheter un bouquin ? Les trois mille pages du précédent ne t’ont pas suffi ?
- Non, je les ai déjà lues six fois, répliqua Klara.
- Alors ne compte plus sur moi pour porter tes livres, râla le demi-elfe. Mon dos a déjà assez souffert comme ça !
- D’accord, répondit sa sœur d’une voix déçue.
Elle se mit à fouiller la bibliothèque à la recherche d’un livre intéressant.
- Hmm, « Le rouge et le noir », ça n’a pas l’air très passionnant…, marmonna-t-elle. Oh oh, s’exclama-t-elle, « Les différentes formes de magie », ça c’est super !
Elle prit l’énorme volume et se dirigea vers le comptoir, titubant sous son poids.
- Tu est sûre de ne pas vouloir « les principaux sorts élémentaux » ? questionna Klart, désignant un livre de deux cent pages.
Sa sœur ne lui prêta pas attention et acheta son volume qui était aussi gros que le précédent. Jona, quant à elle, ne trouva rien qui put la satisfaire. Ils décidèrent de dépenser l’argent qu’il leur restait en nourriture.
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda Alvec.
- Ah oui, c’est vrai que vous ne savez rien, dit Jona.
- Comment ça, rien ? s’inquiéta Klara.
- Suivez-moi à la maison de l’Ancien ; il saura mieux vous expliquer que moi, répondit l’elfe.
Arrivés chez l’Ancien, ils allaient enfin découvrir tout ce qu’ils voulaient savoir : la véritable identité de Fornius et Murda, leurs projets peut-être, la source de leur invincibilité…
L’Ancien vint en personne les accueillir ; c’était un vieil elfe un peu enveloppé, mais il dégageait de la vigueur et de l’assurance. Tout d’abord, il marchait parfaitement normalement, c’était peut-être un « jeune » Ancien. Ensuite, son regard était vif, ses yeux brillants ; mais pourtant, il avait l’air assez âgé : il présentait de nombreuses rides ; ses cheveux étaient blancs, pas de la même façon que ceux de Koji qui étaient brillants, un blanc plus mat, de personne âgée.
- Bienvenue à Heimdall, jeunes voyageurs ! s’exclama-t-il.
Sa voix était claire, et non voilée comme celle des autres personnes âgées, claire et forte.
- Que puis-je pour vous ? demanda aimablement le vieil homme.
Jona prit alors la parole :
- Mes amis voudraient avoir des d’informations sur la nouvelle organisation des désians ; et sur leurs dirigeants.
- Très bien, suivez-moi dans ma demeure, nous pourrons y discuter tranquillement.
Alvec et ses amis entrèrent dans la maison de l’Ancien ; elle était assez spacieuse. A l’entrée se trouvait une longue table ovale où se réunissait parfois les dix membres du conseil de la ville. La salle était éclairée assez fortement : des fenêtres judicieusement placées permettaient un rayonnement considérable. Le reste de la demeure se rapprochait d’une villa normale : une chambre, un salon avec une petite table et une cheminée. Le vieil homme les fit s’asseoir à la grande table de l’entrée.
- Les désians, commença-t-il, sont pour la plupart des humains, des demi-elfes et des elfes mécontents de leur situation. Certains sont dirigés par des contrôleurs mentaux inventés par Fornius. Ils obéissent à cinq grands cardinaux : Murda, Etyon et Fornius sont les seuls que nous connaissons ; nous ignorons le nom des deux autres.
- Mais qui sont réellement ces grands cardinaux ? questionna Alvec.
- Une nouvelle espèce vivante, à qui nous n’avons pas encore donné de nom, une espèce presque invincible…
- Et quelle est sa particularité ? demanda Klart.
- Ils se nourrissent et se renforcent grâce à des sentiments humains qu’ils représentent : Murda grandit avec la colère des hommes, Etyon se nourrit de leur perfidie et Fornius de leur haine. Et imaginez en ce monde la présence de ces sentiments, vous comprendrez d’où vient leur puissance.
- Mais comment les vaincre ? s’inquiéta Alvec.
- Nous ne le savons pas, mais les nains de Torn ont fait des recherches, ils le savent sûrement.
- Et que veulent réellement ces désians ? interrogea Klara.
- Ils veulent régner sur le monde, y inspirer la terreur et si personne n’agit, ils y parviendront.
- Nous agirons ! s’écria Alvec. Nous allons leur faire payer tout le mal qu’ils ont fait à nos familles, nous vaincrons Murda, nous vaincrons Fornius et nous vaincrons les autres !
- Hélas, répondit l’Ancien. Il y a un petit problème : Etyon a demandé à l’un de ses généraux de rassembler une armée pour prendre le contrôle de Sybak et d’Ozette ; vous ne pourrez l’en empêcher si vous cherchez un moyen de vaincre les cardinaux au même moment. En fait, la meilleure solution serait de vous séparer…
- Nous séparer ? répéta Alvec.
- Si vous restez ensemble, vous ne pourrez pas les contrer tout en cherchant un moyen de les vaincre, c’est le seul moyen d’être efficace. Vous devez le faire, de toute façon, si vous ne le faites pas, personne ne le fera…
- Si c’est le seul moyen, nous nous séparerons, mais où chaque groupe devra aller ? demanda Klart.
- Vous devrez vous séparer en deux groupes : le premier ira au nord sur le continent de Sybak pour contrer l’offensive d’Etyon ; le second devra aller à la cité naine en évitant les patrouilles de Murda et par la suite rassembler les éléments nécessaires pour vaincre les cinq grands cardinaux désians.
- En fait, la tâche sera aussi difficile dans l’un que dans l’autre groupe, commenta Koji.
- Voilà, je vous ai tout dit, acheva le vieil elfe, je vous invite à passer la nuit au village ; vous y déciderez la composition des groupes qui devront partir au plus tôt. Je vais demander à l’aubergiste de vous réserver des chambres.
- Attendez ! s’exclama Alvec. D’où tenez-vous toutes es informations ?
- J’ai mon propre réseau d’informateurs ; maintenant, au revoir et bonne chance.
- J’ai une dernière question ! s’écria Alvec tandis que l’Ancien refermait la porte de sa maison. Comment l’arbre géant a-t-il pu survivre avec autant de haine dans ce monde ?
- Lorsque la déesse Martel, protectrice de l’arbre, parla au héros Lloyd, elle lui dit : « Si on apporte de l’amour à l’arbre, il se développera ». Et de l’amour lui a été apporté : les gens aiment l’arbre, mais se haïssent entre eux.
Alvec n’ayant plus de questions à poser, ils se dirigèrent vers l’auberge pour y prendre des décisions sur leur voyage.
- C’est triste, de se séparer maintenant, se lamenta Koji.
- Oui, à moi aussi, soupira Alvec. Mais il le faut… Au fait Jona, tu vas partir avec nous.
- Bien sûr que oui, de toute façon, je m’ennuie dans ce village ; et je me sens proche de vous, car je n’ai jamais connu mes parents.
Les six amis avaient eu le temps de raconter leurs histoires pendant la journée. Après une longue ( et même très longue ) discussion, ils formèrent les groupes ainsi : Alvec, Koji et Yena partiraient au nord tandis que Klart, Klara et Jona iraient vers la cité naine. Ils avaient pris le soin de constituer deux équipes équilibrées, en mettant un guerrier au corps à corps dans chacune. Klara avait insisté pour accompagner son frère, ses livres étant particulièrement lourds. Pendant ce temps là, l’Ancien avait ordonné à l’aubergiste de leur préparer des chambres confortables.
Après une nuit de repos bien méritée, ils partirent au petit matin.
Chapitre 10 : L’attaque du port.
Alvec, Koji et Yena étaient partis dès l’aube, et se dirigeaient vers un petit village portuaire : Stalle, ils pourraient y trouver une embarcation. Ils marchaient alors paisiblement dans les plaines, parlant de leurs prochaines aventures.
- Etyon, le troisième cardinal, je me demande comment il est…, commença Alvec.
- Sûrement moins caractériel que Murda, répondit Koji, mais rusé comme un renard.
- C’est sûr qu’il va nous donner du fil à retordre, ajouta Yena.
- Mais nous lui en donnerons aussi, acheva Alvec.
Pendant que les trois amis discutaient tranquillement, le village de Stalle était attaqué… par les désians. C’était un simple petit village portuaire, de la même manière qu’Izoold, il ne comportait que dix maisons. La population avait déjà été mise au courant du retour des désians par des émissaires d’Heimdall ; et était étonnée de les voir s’intéresser à un si petit village.
En haut d’une colline qui surplombait le village, trente désians préparaient le « siège ».
- Très bien, disait leur chef, nous décimons la population, y compris les femmes et les enfants bien sûr.
Des sourires de satisfaction se formèrent sur les visages de ses subordonnés.
- Et on finit en apothéose en brûlant le village !
- A vos ordres général Skand, répondirent les désians d’un même voix.
Les villageois étaient terrifiés en voyant la petite armée au portes du bourg, sauf trois hommes. Le premier les attendait de pied ferme, son épée à la main, prêt à se battre. Le second tenait un jeune homme de douze ans qui se débattait et qui était en fait le troisième.
- Laisse-moi tonton ! criait-il. Je veux me battre !
- Il en est hors de question, c’est trop dangereux Elian. Ils sont trop nombreux, et de toute façon, Jim et moi avons un plan…
- Mais… oncle Pitt…
- Non, c’est mon dernier mot. Pars te cacher tout de suite !
Elian décida finalement de suivre les conseils de son oncle et dénicha un endroit bien placé d’où il pourrait suivre les évènements. Jim et Pitt se placèrent de façon à faire face aux désians.
- Oh ! Deux téméraires, s’exclama Skand. Dommage pour eux qu’ils ne me connaissent pas beaucoup, ricana-t-il.
Sa petite armée éclata du même rire que lui et tous se dirigèrent vers le village.
- Alors, que me voulez-vous, demanda le général désian lorsqu’il arriva à proximité de Jim et de Pitt. Ceux-ci s’enfuirent aussitôt, de façon à ce que les désians ne les voient plus ; ils grimpèrent sur le toit d’une maison où se trouvait deux tonneaux d’huile bouillante. Skand désigna cinq de ses hommes de main :
- Allez à leur recherche, bande de demeurés ! ordonna-t-il.
Les désians s’exécutèrent, ils longèrent une maison avec prudence, sans se douter que leurs ennemis les attendaient sur le toit de la villa en question. Ils virent au dernier moment l’huile bouillante leur tomber dessus ( inutile de décrire leur état après en avoir reçu ) .
- Cinq de moins mon cher ami ! cria Jim à l’adresse de Skand, prenant soin de ne pas dévoiler sa position.
Celui-ci commença à se mettre en colère, et ordonna aux vingt quatre désians restants de s’occuper des insolents. Lui-même sortit une arbalète et se plaça derrière ses subordonnés.
Lorsqu’ils virent leurs camarades, ils poussèrent des exclamations de colère.
- De l’huile bouillante…, marmonna le général.
Les deux hommes embusqués sur le toit profitèrent de l’occasion pour déverser le reste de leur stock d’huile bouillante, éliminant sept de leurs adversaires ; mais ils étaient maintenant repérés…
- Ah Ah Ah ! Ils se sont trahis ! s’écria Skand. Occupez-vous…
Il avait à peine fini sa phrase que les deux guerriers tombèrent sur deux désians, leurs épées se plantant sur les crânes de leurs victimes. Ils coururent ensuite dans le village pour semer leurs adversaires.
Alvec et ses amis étaient enfin arrivés au village, et ils le virent déserté, sauf par les désians…
- Oh non ! s’exclama Koji. On dirait que les désians veulent nous empêcher de rejoindre la côte !
- Ils ne sont qu’une douzaine, commenta Alvec. En se cachant bien et en les prenant par surprise, on devrait pouvoir s’en débarrasser facilement.
- Oui avançons-nous discrètement, proposa Yena.
- D’accord, acquiescèrent les deux autres.
Soudain, ils aperçurent les désians se précipiter vers les fuyards.
Elian s’était caché dans une habitation déserte : les villageois s’étaient tous réfugiés au port ; de cette villa, il pouvait assister à la scène. Lorsque les désians chargèrent Jim et son oncle, il se précipita hors de la maison.
- Ils ne pourront pas y faire face seuls, il faut que j’intervienne au plus vite, pensa-t-il.
Il sortit juste derrière les trois adolescents et se lança à la poursuite des désians à dix mètres derrière eux, sans qu’ils s’en aperçoivent…
Les désians étaient finalement parvenus à bloquer les deux hommes qui leur avaient causé beaucoup d’ennuis ; ils formaient un cercle de dix mètres de diamètre environ autour, mais Jim et Pitt n’avaient pas encore dit leur dernier mot… Ceux-ci tenaient encore leurs épées, prêts à réagir en cas d’attaque, même si leur situation était déjà désespérée.
Soudain, les désians chargèrent les deux hommes, brandissant épées, fouets et lances ; Jim et Pitt, parfaitement coordonnés, décapitèrent les deux lanciers, prenant le soin de ne pas baisser leur garde, encaissèrent les coups des trois épéistes qui les attaquaient, puis ripostèrent ; les épéistes se protégèrent tant bien que mal.
A ce moment, Alvec, Koji et Yena arrivèrent enfin ; Koji électrifia l’extrémité d’une flèche, avant de l’envoyer au sol. Quatre jets de foudre allèrent assommer quatre fouettards : il ne restait plus que six hommes à l’attaque de Jim et de Pitt. Ceux-ci, sous l’œil satisfait de Skand, peinaient à éviter et à se protéger à la fois des coups d’épée et de fouet. Celui-ci s’adressa à ses hommes :
- Abrégez un peu, tuez-les vite fait, je m’occupe des gamins !
À l’aide de son arbalète, il tira un carreau au sol, près des adolescents.
- Qu’est ce que c’est ? demanda Koji.
Lorsqu’il termina sa phrase, trois petites tornades s’élevèrent, emportant Alvec, Koji et Yena. Elles restaient en vol stationnaire et les immobilisaient à trois mètres d’altitude.
Pendant ce temps là, les six désians continuaient de s’attaquer aux deux hommes, non sans ralentir légèrement leurs coups pour savourer leur victoire, mais avec un peu plus d’ardeur qu’avant, ceux-ci peinaient de plus en plus à parer les assauts désians.
Elian qui s’était caché au coin d’une maison, décida de réagir : il sortit une pierre de sa poche, ainsi qu’un petit couteau ; il y grava un symbole étrange et surgit de sa cachette, courant vers le général.
- Rune Feu ! cria-t-il.
Soudain, le temps parut se figer, tout le monde observa la scène : les désians, les adolescents, Jim et Pitt… L’action qui n’avait duré que deux secondes parut durer une minute. Un mince jet de flammes se dirigea vers Skand sans qu’il ne puisse réagir, les flammes lui brûlèrent les côtes, et l’affaiblirent beaucoup.
- Petit lâche ! s’écria-t-il. Je te le ferai payer ! Moi, le général Skand !
Skand lança une bombe sur Jim, Pitt et ses propres hommes, puis sortit un disque de téléportation.
- Je reviendrai avec des renforts et ce village sera rayé de toutes les cartes de ce monde ! annonça-t-il avant de disparaître.
Les personnes à proximité de la bombe, essoufflés, n’eurent pas le temps de s’enfuir, et furent tués par une explosion extrêmement intense. Avant de mourir, Pitt avait murmuré :
- Bonne chance, Elian…
Son épée fut projetée par l’explosion et retomba juste devant Elian. Celui-ci éclata en sanglots. Les tornades qui retenaient Alvec, Koji et Yena prisonniers se dissipèrent et ceux-ci retombèrent sur le sol avec la légèreté d’un éléphant. Ils coururent vers Elian pour le consoler.
- Qui es-tu ? demanda Alvec.
- Je m’appelle Elian, j’habite dans ce village, répondit le garçon, et les désians ont… tué la seule famille qui me restait.
- Je te comprends, moi aussi ma famille est morte devant moi, expliqua Alvec. Mais tu devras lui rendre hommage un peu plus tard : d’après ce Skand, des renforts vont arriver assez rapidement, il faut évacuer le village au plus vite !
Elian sécha ses larmes, luttant pour ne pas pleurer encore.
- Je pense que j’ai une idée : nous pouvons fuir par la mer, nous avons assez de navires pour transporter tous les habitants du village.
- Je suis d’accord, répondit Koji. De toute façon, nous devons traverser la mer pour nous rendre à Ozette et à Sybak.
- Très bien, nous nous dirigerons vers un village côtier des environs, annonça Elian.
Ils allèrent rapidement au port pour prévenir la population du village ; les villageois avaient entendu du carnage et étaient paniqués, alors ils acceptèrent aussitôt de s’enfuir à bord des bateaux. Ils purent rapidement partir et disparurent du village avant que les renforts désians n’y entrent.
Les trois adolescents, sauf Yena qui avait du mal à supporter le voyage en mer, profitèrent de la situation pour faire connaissance. Yena resta néanmoins à côté pour entendre ce qu’Elian avait à dire, mais ne put intervenir dans la conversation, tellement ses nausées étaient insupportables.
- Je vis ici depuis ma naissance, disait Elian, mon père était un homme, et ma mère une elfe. Je ne les ai jamais connus, ils m’ont confié à mon oncle à ma naissance. Il m’a élevé comme si j’étais son propre fils.
- Tu n’en sais pas plus sur tes parents ? questionna Koji.
- Non, mon oncle ne m’a jamais dit où et pourquoi ils étaient partis…
- Et où as-tu appris à te battre ? demanda Alvec.
- Mon oncle avait essayé de m’initier au maniement de l’épée, mais je n’étais vraiment pas doué. Un jour, je m’étais amusé à reproduire une rune que j’avais vue dans un livre et elle a commencé à briller d’une lumière rouge ; c’est ainsi que j’ai découvert cette magie…
Elian était en train de parler lorsqu’un grondement retentit, venant du fond de la mer…
Chapitre 11 : Un marchand sympathique.
Cela faisait maintenant deux jours que Klart, Jona et Klara étaient en route pour la cité naine de Torn, deux jours qu’ils parcouraient la plaine tranquillement, sans qu’aucun désian ne les interrompe ; et ils commençaient à trouver le voyage monotone… Ils étaient maintenant arrivés à la petite montagne qu’ils devaient traverser ; elle ressemblait en fait plus à une colline qu’à une montagne : une colline verdoyante, ornée de conifères en tous genres : sapins, pins, épicéas… Le climat était très doux, et le vent quasiment absent ; de temps à autre, quelques oisillons voletaient près des arbres, accompagnés de leurs parents.
Les trois amis suivaient un sentier, marchaient sans rien dire : ils avaient déjà épuisés toutes leurs idées de conversations en deux jours et commençaient sérieusement à souffrir de la monotonie du voyage.
- J’en ai marre… soupira Klart. Pourquoi les désians ne nous attaquent-ils pas ? Ils sont malades ?
Sa sœur, qui marchait en lisant « Les différentes formes de magies » lui répondit :
- A mon avis, ils n’ont toujours pas découvert que nous voyageons, c’est la seule solution, non ?
- Ou bien ils font exprès de nous faire attendre pour que, en manque d’action, nous tombons sur le plus prévisible de leurs pièges…, répliqua Jona.
- Bah, de toute façon, nous nous sommes toujours tirés de leurs pièges jusqu’à maintenant, rétorqua Klart. Je ne vois pas en quoi ça nous gênerait de tomber encore dans un de leurs guet-apens ; au moins ça nous permettrait de nous défouler un peu !
- Tu es vraiment le roi des idiots ! s’exclama sa sœur. Ils ne vont jamais nous laisser une chance de s’évader après que nous nous soyons échappés autant de fois.
- Et bien le roi des idiots va te coller une fessée mémorable ! s’écria Klart.
Il s’élança aussitôt à la poursuite de sa sœur ; celle-ci avait lâché son énorme livre et détalait déjà le plus vite possible. Mais son frère était trop rapide ; il la rattrapa rapidement, la saisit pour la stopper et lui fit passer l’envie de le traiter de « roi des idiots ».
- Aïe ! ! gémit-elle.
Son frère, lui, jubilait.
- Tu l’as bien méritée !
Klara était encore par terre et se tordait de douleur, non sans faire « très légèrement » semblant tandis que Klart la toisait. C’est à ce moment que Jona accourut. Klara simula une douleur intense à ce moment.
- Klart, tu aurais pu y aller moins fort, s’indigna Jona. Regarde la, elle n’a pas l’air d’être en bon état, tu devrais avoir honte. Sois plus indulgent avec ta sœur : elle n’a que treize ans, elle est encore un peu fragile.
Celui-ci ne préféra pas répliquer et murmura discrètement à sa sœur :
- Tu es fière de toi, je suppose…
Celle-ci se contenta de ricaner.
Après ce petit incident, ils réempruntèrent le chemin de montagne qui devait les mener près de la cité naine ; ce chemin n’était pas le plus court ; ils allaient sûrement passer deux jours à le traverser mais ils l’avaient choisi pour éviter d’éventuelles attaques des désians, qui, d’après l’Ancien étaient assez présents dans les plaines qui menaient à la cité naine. Klart regrettait maintenant beaucoup d’avoir emprunté ce chemin…
Ils passèrent un quart d’heure à marcher, silencieux, pensifs et blasés du manque d’action ; au fur et à mesure de leur voyage, ils y avaient pris goût. Mais soudain, ils entendirent de l’agitation un peu plus loin dans le chemin. Le chemin suivait la forme de la montagne, et donc les trois amis ne pouvaient pas encore voir la scène. Ravivés par l’idée d’un peu d’action, même Klara et Jona qui ne craignaient plus de tomber dans un piège, ils se précipitèrent vers le lieu où l’agitation régnait.
Deux désians s’acharnaient sur un marchand. Celui-ci avait tout du commerçant miteux : il était drapé d’une cape abîmée par le voyage, le peu de cheveux qui ornaient son crâne étaient décoiffés, il était sur une charrette tirée par deux bœufs, à l’arrière de cette charrette, un drap couvrait un mystérieux objet. Sa petite moustache, qu’il devait affiner chaque jour, lui donnait un air ridicule. Le marchand était descendu de sa charrette et gesticulait devant les désians.
- Mais puisque je vous dis que je n’ai pas vu trois enfants livrés à eux-même dans les environs, laissez-moi tranquille ! Je n’ai rien à vous donner, vous voyez bien que je vis dans la misère, je n’ai rien à vous donner je vous dis !
- Hmm ! Et pourquoi pas cet objet caché par un drap à l’arrière de votre charrette ? proposa un des deux désians.
Le marchand plongea sur le drap et s’y écrasa, la tête la première.
- Non, je ne le vous le laisserai pas !
- Je pense que nous allons devoir le prendre par la force, annonça le deuxième désian.
- Ce marchant est courageux même s’il est ridicule ! s’exclama Klart. Nous devrions peut-être lui venir en aide, non ? suggéra-t-il.
- D’accord, allons-y, répondirent les deux filles d’une même voix.
Tous s’élancèrent à l’assaut des désians ; Klart leur fit face au corps à corps, Klara prépara un sort et Jona chercha des animaux à diriger…
Les deux désians, contrairement à la plupart de leurs homologues, se battaient assez habilement ; ils étaient armés d’épées et enchaînaient judicieusement leurs coups pour mettre Klart en danger. Celui-ci, surpris de se trouver face à des adversaires de taille, peinait à parer leurs coups ; il se tenait relativement éloigné d’eux, pour ne pas prendre trop de risques. Le choc des épées et des extrémités de son bâton renforcées par du fer produisait un bruit qui l’énervait et qui gênait sa concentration. Ses adversaires l’avaient remarqué et faisaient exprès de donner de violents coups d’épée pour générer ce son.
- Mais qu’est-ce que vous faites ? ! cria-t-il à l’adresse de ses compagnons. Je ne vais plus tenir longtemps !
Jona n’avait toujours pas aperçu d’animal qu’elle pourrait contrôler et cherchait encore et toujours. Klara s’écria :
- Estocade aérienne.
Des lames de vent successives emportèrent les deux désians et Klart profita de l’occasion pour les assommer. Les deux assaillants s’effondrèrent et le marchand, qui s’était protégé derrière sa charrette, poussa un soupir de soulagement… Jona n’avait toujours pas remarqué que les désians étaient hors d’état de nuire, et cherchait toujours des animaux…
- Hou Hou ! On les a éliminés, Jona, tu peux arrêter tes recherches ! s’exclama Klara.
- Oh ! Excusez-moi ! répondit l’elfe.
Les deux jeunes filles se dirigèrent vers Klart qui s’entretenait avec le marchand.
- Bonjour, je m’appelle Klepto Manne, je suis en passe de devenir le plus grand marchand de tout Symphonia !
- Oui, mais au tout début de la passe, murmura Klara à Jona.
Les deux filles pouffèrent de rire.
- Enchanté, répondit Klart, je me nomme Klart, voici ma sœur Klara et mon amie Jona.
Il désigna les deux adolescentes qui se retinrent d’éclater de rire lorsque le marchand tira sur sa minuscule moustache pour la lisser.
- Où vous rendez-vous monsieur Manne ? demanda Klart.
- A vrai dire, j’ai une livraison à faire pour les nains de Torn, expliqua-t-il. Au fait, vous pouvez m’appeler Klepto.
- Très bien monsieur Klepto, je propose que nous voyageons ensemble, nous pourrons ainsi vous protéger d’éventuels agresseurs et en plus nous devons aussi nous rendre à Torn.
- Cela me convient à merveille ! s’exclama Klepto en réajustant sa moustache.
Klart eut du mal à se retenir de rire.
- Mais appelez-moi Klepto, et non monsieur Klepto s’il vous plaît. Pour le voyage, je crains de vous ralentir, mes bœufs ne sont pas très dynamiques…
Comme pour illustrer les paroles de leur maître, les animaux poussèrent un cri qui ressemblait étrangement à un bâillement… Jona se mit alors à se frapper elle-même.
- Et moi qui cherchait alors que je me suis si longtemps exercée à contrôler les bœufs ! ! Mais quelle idiote, quelle idiote ! !
- Oh vous savez, vous n’auriez pas pu en tirer grand chose…, répondit le marchand. Bon, c’est pas tout ça, mais il faudrait peut-être se mettre en route, non ?
- Oui, allons-y, dirent les trois amis d’une même voix.
- Très bien, je vous prie d’embarquer, mes amis !
Les trois adolescents prirent place sur la charrette tandis que le marchand se dirigeait vers ses deux bœufs.
- Oh non ! Ce que je craignais est arrivé ! Choupinou s’est endormi.
Cette fois, c’en était trop pour Klara, qui explosa de rire.
- Grâce à cet homme, je pense que notre voyage va être moins monotone maintenant, chuchota Jona à Klart tandis que Klepto martelait son animal de coups de pied pour le réveiller.
- Je n’en doute pas ! répondit le demi-elfe.
J´ai oublié de dire que le titre sera justifié plus tard dans l´histoire
Maintenant je vais poster différentes illustrations de ma fic
- mes moins pitoyables artpads
Klart : http://artpad.art.com/?igivfi9dxw8
Klara : http://artpad.art.com/?igj8g7fklpo
Elian : http://artpad.art.com/?iga9hs10xji4
- un magnifique artpad de Kroliath ( meci encore )
Alvec : http://artpad.art.com/?igcjcou61rg
aller pour cette fanfic qui le vaut bien!!
bon je sais que je vais être chiant avec mes guillemets mais... yen a pas
je sais je fait la réflexion sur d´autres fic également, mais c´est une convention et on DOIT la respecter
kirby64 Pour les guillemets je vais en mettre dans les prochains chapitres si ça vous gène vraiment.
En fait, je n´ai pas mis de guillemets car j´avais lu des livres où la présentation des dialogues était identique à la mienne, et, comme je suis paresseux , j´ai présenté mes dialogues ainsi
le vous s´adressait à l´ensemble de mes lecteurs...
Sinon kirby, t´en penses quoi de ma fic ?
C´est vrai qu´il n´a pas donné son avis, mais peut-être qu´il n´a pas fini de lire, elle est longue quand même.
c´est vrai, de toute façon du moment qu´on la lise je peux patienter
wonder-chef à vrai dire j´ai pas le temps de la lire en ce moment ( problème familial plus bac de français à la fin de l´année, etc.)
mais je peu te dire à première vue que le style est déjà supérieur a beaucoup de fanfic
j´ai regardé les chapitres ( car avant de lire, je regarde) la présentation des paragraphes suppose une lecture agréable alternant dialogues et descriptions ( bon point car beaucoup de fic n´en on pas assez) tu fait du style roman ( encore bon point même si tu met pas de guillemets mais tu n´est pas le seul je te rassure: il doit y en avoir à peine deux qui en mettent et ça empeche pas les autres d´être bien)
ensuite le fait que les chap soient postés à la suite permet de déduir que ce n´est pas la 1ère fois que tu la poste. Je SUPPOSE donc que tu t´es relu à plusieurs reprises et qu´il y a très peu de fautes
et voilà pour ceux qui ne s´en doutaient pas, il est possible de voir les points forts et les points faibles d´une fic sans la lire ( ce qui montre que, quand c´est mauvais, ça se voit tout de suite)