La suite arrive. Au prochain post
Le silence se fit. Alexandre réfléchit. Il avait une idée en tête, et comptait bien la mettre à exécution.
- Père, dit-il soudain. Les cendres de Saint Gapor sont-elles en sécurité ?
- Elles sont toujours à Kridath, dans la cathédrale, répondit le roi.
- Voilà qui est ennuyeux. Il ne faudrait pas que ces précieuses reliques disparaissent avec la ville.
Pyers Thul´lod émit quelques bruits que son interprète traduisit comme un signe d approbation. Le Prince avait vu juste : le général était très attaché à Saint Gapor, et il allait le soutenir. Parfait.
- Il faudrait que des hommes aillent les chercher... reprit Alexandre.
- Je m étonne de cet intérêt soudain pour les reliques, répondit son père. Mais je ne risquerai pas un seul homme pour aller chercher ces cendres. Que Kogard se débrouille seul !
- Dans ce cas, j irai moi-même les chercher, répliqua le Prince.
- Mon fils, il n est pas question que vous quittiez la cité !
- Je suis désolé, mais je vais devoir m acquitter de cette tâche. Je ne pourrais supporter la perte de ces reliques.
Les généraux approuvèrent. Alexandre l avait prévu. C étaient des hommes ambitieux, pour qui l absence de l héritier du trône était toujours profitable. Et l occasion était trop belle.
- Votre Altesse, cela n est pas prudent... intervint Tarlaq.
Ah. Tarlaq. Lui était fidèle au Prince. Pour une fois, cette loyauté allait poser problème. Alexandre se doutait aussi que Dario s opposerait à son départ. Mais il ne pouvait pas les mettre au courant. Bon, il fallait changer de tactique.
- Rassurez-vous, baron. Je ne risque rien. Je serai de retour avant que Kridath ne soit tombée. Il faut bien que quelqu un se charge des cendres de Saint Gapor. Et puisque mon père ne veut risquer aucun soldat...
- Très bien ! hurla le roi. Allez jouer les héros ! Et si il vous arrive quelque chose, il ne faudra vous en prendre qu à vous-même ! Cela vous servira de leçon.
Le Prince quitta la pièce avec un sourire. Manipuler son père était si facile. Tout allait se dérouler selon ses plans.
Dario, Tarlaq et Namâric rejoignirent Alexandre dans les couloirs du palais, alors qu il regagnait sa chambre.
- A quoi joues-tu ? lui demanda le maître Chanteur.
- Mais à rien, répondit le Prince sur un ton innocent. Je veux protéger les cendres d un saint homme, est-ce mal ?
- Alexandre, tu n as jamais accordé la moindre importance aux reliques. Alors pourquoi as-tu pris cette décision ? N essaye pas de me mentir.
- Je vous assure que je ne cherche qu à préserver ces saintes reliques, répéta le Prince avec conviction.
Mais Dario connaissait trop bien son élève pour se laisser berner. Il savait qu Alexandre lui cachait la vérité. Et il savait aussi qu il était inutile de chercher à percer ses secrets : il aurait pu passer des heures à tenter de le faire parler, en vain.
- Très bien, lança-t-il. Dans ce cas, je t accompagne.
- Je doute que mon père laisse un membre du Conseil quitter la ville en temps de guerre, répliqua Alexandre. Mais rassurez-vous, maître, je m en sortirai.
- Mais... vous ne pouvez pas partir sans escorte ! intervint Tarlaq.
- Mon père a malheureusement décidé qu il ne risquerait pas un seul soldat, non ?
- Je ne peux ni venir avec vous, ni vous confier un de mes hommes, déclara Namâric. Les instructions de l Ordre sont très claires : tous les Paladins Noirs doivent rester à Dümrist pour défendre la ville.
- Un de vos hommes ? s étonna le Prince. Vous commandez les Paladins qui protègent la cité, maintenant ?
- Ce n est pas nouveau, répondit Namâric. Mais je n en n avais jamais parlé. Je commandais déjà cette unité avant notre rencontre. Mais là n est pas la question.
- Bon, si vous ne pouvez pas m aider, il n y a qu un seul moyen de contourner les ordres de mon père.
Alexandre se tourna vers Tarlaq.
- Vous devez me faire escorter par des membres de votre garde personnelle.
- Aucun problème, assura le baron. Je vais essayer de trouver une trentaine d hommes.
- Non. Je sais ce que vous pensez, mais je ne veux pas d une grande escorte. Je préfère voyager discrètement.
- Mais...
- J insiste. Je n ai besoin que de quelques-uns de vos meilleurs éléments.
- Tektus fera-t-il l affaire ?
- Non, il sera mieux employé ici. Un lézard géant en armure ne serait pas très discret, sur les routes.
- Hustouk ou Vladek, alors ? proposa Tarlaq.
- Comment va Vladek, d ailleurs ? questionna soudain Dario.
- Très bien, je vous remercie, dit une voix dans leur dos.
Tous se retournèrent. Tarlaq reconnut sans surprise son vieil ami. La quarantaine, l air désinvolte, le regard vif, la barbe courte, les cheveux coiffés en queue de cheval, une petite cicatrice sur la pommette droite, le capitaine Vladek avait tout d un vieux baroudeur. C était le compagnon d armes du baron Tarlaq depuis de nombreuses années. Durant l hiver, il avait perdu la main gauche en défendant Alexandre. Il arborait désormais, à la place de son membre coupé, trois longues griffes de métal conçues sur le modèle des redoutables armes des Wolks.
- L opération s est très bien passée, poursuivit le capitaine. J ai hâte de pouvoir essayer ce jouet !
- Voilà donc un souci de moins, répondit Tarlaq. Tu vas pouvoir accompagner notre Prince à Kridath. Je suppose que Hustouk est prêt à reprendre du service, lui aussi ?
- A priori, oui. Il s ennuie dans cette ville. Les Orks n aiment pas les cours royales. Aux dernières nouvelles, il livrait un duel contre un jeune noble qui l a provoqué.
- Qu a-t-il dit exactement ? s inquiéta le baron.
- Il l a traité de monstre.
- Il est mort. J espère qu il n était pas trop important.
- Non, ce n était qu un petit prétentieux. Rien de grave à côté de votre problème. Les cendres de Saint Gapor, hein ?
- Vous nous espionnez, capitaine ? demanda Dario, l air amusé.
- Je me suis dit qu il fallait m entraîner à l infiltration, répliqua Vladek. Et quel meilleur exercice que de filer l homme le plus méfiant du royaume ?
Tarlaq fit semblant de n avoir rien entendu. Le maître Chanteur reprit la parole :
- Alexandre, tu devrais quand même te montrer plus prudent avec le roi. Tu ne devrais pas le provoquer ainsi. Il est à la fois ton père et ton souverain. Tu lui dois plus de respect que n importe qui !
Le Prince ne s émut pas particulièrement.
- Je lui suis supérieur dans tous les domaines. Il n y a aucune raison pour que je supporte son autorité.
- Ne serait-ce pas un peu prétentieux, mon garçon ?
- Il faut bien que je montre à tous ma détermination, ajouta Alexandre. Bientôt je prendrai sa place. Et à ce moment-là, personne ne devra plus contester mon pouvoir.
- Quoi ? s étonna Tarlaq. Vous dites que vous allez bientôt devenir roi ?
- Les médecins sont formels, expliqua le Prince. La maladie qui a emporté ma mère ronge aussi mon père. Et il n y a rien à faire. Dans quelques années, ce sera fini.
- Comment savez-vous cela ? questionna Dario. Même moi, je l ignorais.
- Ce genre de secret est bien gardé, répondit Alexandre. Mais tout homme a son prix. Même un médecin royal. Je ne m étendrai pas sur la façon dont je m y suis pris, ce serait trop long.
- Cela ne semble pas trop vous affecter, remarqua Vladek.
- Il ne peut pas guérir. Pourquoi me lamenterais-je ? Tout ce que je peux faire, c est préparer mon futur règne.
Le Prince et ses compagnons marchèrent silencieusement, lançant parfois quelques regards à droite et à gauche pour se donner une contenance. Parvenu devant sa chambre, Alexandre se retourna vers ses amis.
- Nous partirons demain matin, à la première heure. Soyez prêts.
Et il disparut derrière la porte.
- Qu en pensez-vous ? demanda Tarlaq à ses compagnons, alors qu ils rejoignaient leurs quartiers.
Vladek fut le premier à répondre :
- Vous avez dit il y a quelques mois que le seul défaut du Prince était sa timidité. Et bien maintenant, il est parfait !
- J avais dit que c était UN défaut qu un roi ne pouvait se permettre d avoir, corrigea le baron. Mais je voulais savoir ce que vous pensiez de son projet.
- Alexandre a parfois des idées étranges, répondit Dario. Je ne sais pas quelles sont ses intentions, mais je me doute qu il a soigneusement calculé ce qu il s apprête à faire. Nous n avons pas de raisons de nous inquiéter.
- Donc, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? ironisa Hustouk.
- Pas forcément. Mais je ne me fais pas de souci pour vous. Cela dit, j aurais préféré escorter moi-même ce garçon.
- Il me semble qu il devient un peu froid, en ce moment, intervint Namâric.
- C est vrai, admit Dario. Il s est endurci depuis cette histoire à Hözel.
- Vous ne voulez toujours pas nous dire ce qui s est passé là-bas ? interrogea Tarlaq
- Je vous répète que je ne sais pas ce qui s est passé ! J ai été gravement blessé, et j ai tout juste eu assez de force pour prononcer un Chant guérisseur ! Quand je me suis réveillé, le village était en ruines, et notre adversaire disparu.
- Et personne n a su ce qui était arrivé à cette vieille femme et à cette fillette, remarqua Vladek, ni pourquoi tous les Chevaliers sont morts d un seul coup.
- Cela fait définitivement partie des secrets que le Prince gardera, conclut Namâric.
Hustouk soupira.
- Tout ça pour des bracelets qui n avaient finalement aucun pouvoir...
Long à commencer, quand même. Non?
Bon, eh bien, pas déçu. Au moins les personnages sont profonds et ont une vraie personnalité : ils sont réalistes. Bon, ben aucun problème, pas de fautes majeures, manque d´apostrophe mais on s´en fout (pourquoi je le signale d´ailleurs?^^). Bon, en bref : la suite le plus vite possible! (sans la bâcler, mais je m´fais pas d´soucis )
La suite après comm d´un autre lecteur.
Cool, plus qu´à attendre alors, au moins je sais que c´est écrit
Bah de toutes façon je garde de l´avance, comme ça le rythme ne risque pas de ralentir en cas de panne d´inspiration.
Je mettrait la prochaine fois tout ce qui reste de ce début assez statique, l´histoire à proprement parler commencera dans le chapitre suivant. Et tant que j´y suis Azerty tu pourrais pas me ramener des lecteurs? (quoi j´abuse?)
J´peux essayer
Au fait si tu t´ennuies en attendant la suite et que tu apprécies ma façon de décrire les combats, j´ai deux-trois textes sur le topic "l´arène des duellistes" mettant en scène Namâric. Si ça t´intéresse...
Tiens, j´avais jamais vu ce topic. J´y cours!
Azerty t´as fini de lire l´arène?
O my god !! ! J´avais totalement forgot ce topic !! Que de texte, que de texte !! Je vais m´y noyer...
Si j´ai du temps un jour je lirai tout ca ^^
Kaim Non, mais j´aimerais bien avoir la suite quand même ;)
J´aimerais éviter de n´avoir qu´un seul lecteur, ce qui risque d´arriver si je poste trop. Mais je ne peux pas faire traîner indéfiniment non plus...
Autrement dit, je poste la suite dans quelques minutes.
Voilà. Attention, c´est long.
La chambre du Prince Alexandre ne semblait pas particulièrement riche. C était un choix du Prince lui-même, qui ne dédaignait pas le confort, mais méprisait le luxe. La pièce était spacieuse, et contenait peu de meubles : un bureau, un lit à baldaquin, et quelques armoires. Les fenêtres et le balcon donnaient sur l Ouest de la ville. A chaque mur pendaient de lourdes tapisseries ternies par les ans. Le Prince n avait cependant jamais demandé qu on les remplace.
Aussitôt entré, Alexandre prépara ses affaires pour le voyage. Il ne comptait s absenter que quelques jours, aussi se contenta-t-il du strict minimum : il entassa dans un sac quelques habits de rechange, ainsi que trois grimoires et une montagne de notes qui allaient lui être utiles. Il décrocha ensuite deux fourreaux accrochés à un mur, renfermant deux glaives adaptés à sa main. Ces armes risquaient fort de lui servir à nouveau.
Le Prince se plaça au centre de sa chambre, sur un tapis orné de motifs anciens, dégaina ses lames et exécuta quelques mouvements d attaque. Il se surprit lui-même par la vitesse à laquelle il réalisait les enchaînements. Il continua ses exercices avec quelques acrobaties. Parfait. L entraînement qu il menait depuis son retour à la capitale avait porté ses fruits. Il était maintenant de taille à se mesurer à un Elfe, adversaire autrement plus redoutable qu un homme ou un Wolk. Il n avait toujours pas digéré l aisance avec laquelle Kandrill, l Elfe qui commandait les Chevaliers Blancs qu il avait combattus au début de l hiver, l avait vaincu. C était insultant. Pour rétablir sa supériorité, il lui fallait maintenant tuer un Elfe en duel. Et il y était préparé.
Alexandre se rendit sur le balcon et contempla le coucher de soleil qui illuminait la campagne. Le paysage était magnifique. Et dire qu il serait bientôt couvert par le campement d une armée Elfique... Enfin, ce siège ne risquait pas de durer longtemps. A cette idée, le Prince repensa à son plan. Son père avait refusé de risquer ses troupes dans une bataille ouverte, mais ce n était pas bien grave. Dümrist pouvait résister assez longtemps. Quant à Alexandre, il allait pouvoir se rendre à Kridath. Une fois qu il aurait fait ce qu il avait à faire là-bas, il pourrait rejoindre les futurs vainqueurs de la guerre. Tout allait pour le mieux.
Le Prince se demanda s il avait raison de taire ses projets à ses compagnons. Cette réflexion lui prit moins d une seconde. Il était clair qu ils ne devaient rien savoir. Toute fuite pouvait compromettre ses plans. Ses amis apprendraient bien assez tôt ce qu il préparait.
Alexandre observa les Bracelets fixés à ses poignets. Ces objets aussi pourraient lui être utiles. Ils lui avaient déjà permis de détruire un village et plusieurs dizaines de personnes. Il laissa son esprit plonger dans les profondeurs des Bracelets d Arzhan, et un sentiment de puissance l envahit. Il n aurait plus aucun mal à les utiliser, désormais.
Le Soleil disparut à l horizon. Bien. Il était temps de dormir.
Bien loin de là, mais au même instant, le mage Thenetos se réveilla. Il lui fallut dix bonnes minutes pour rassembler ses pensées, sous les yeux inquiets du fidèle Ovarif. Enfin, le magicien se leva. Il n avait regagné que peu de forces, mais il lui fallait absolument de nouvelles informations.
- Ovarif ! appela-t-il. Mande le miroir magique !
Le serviteur s éclipsa et revint presque aussitôt, suivi de deux nains qui portaient un large miroir au cadre doré et incrusté de joyaux.
- Laissez-moi seul, à présent, ordonna Thenetos tandis que les deux domestiques déposaient l objet face à lui.
Le mage plongea son regard dans la glace, puis prononça l incantation rituelle :
- Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle !
Un visage noir apparut au coeur de la surface de verre.
- Quoi encore ? grogna-t-il.
Thenetos soupira. Cette chose était d une qualité déplorable. Non seulement il était impossible de changer le ridicule mot de passe, mais en plus l esprit qui hantait ce miroir était insolent. On ne le reprendrait plus à acheter du matériel d occasion à cet escroc de Bl ensh Nèj. Enfin, les miroirs capables de montrer le passé étaient quasiment introuvables, et il n allait pas faire la fine bouche.
- Je veux savoir ce qui s est passé aujourd hui, vers midi, à quarante-sept kilomètres au Nord-Nord-Est de la ville de Dümrist, déclara le mage d un ton las.
- Désolé, ces événements ne sont pas encore archivés. Repassez plus tard.
- Ne te moque pas de moi ! Montre-moi cette scène !
- Ca va vous faire un choc, prévint le miroir.
- Obéis !
Le visage disparut, laissant place à un paysage ensoleillé. L image grossit et Thenetos put distinguer un petit village au milieu de la campagne. Le miroir montra le lieu sous tous les contours, et le mage comprit que les maisons étaient abandonnées. La vision se dirigea alors vers une route et s éloigna du village jusqu à rejoindre un convoi qui se hâtait vers le Sud, longeant une forêt. Apparemment, les habitants avaient quitté précipitamment leurs demeures. Le miroir fit un commentaire :
- Ce sont des réfugiés qui fuient devant les armées du roi Itraïr.
- J avais saisi, merci.
Soudain, plusieurs flèches sifflèrent, transperçant les hommes qui se tenaient à l avant du groupe. Du bois surgirent cinq Elfes à cheval - probablement des éclaireurs - qui se jetèrent sur la caravane sans cesser de tirer. La panique s empara du convoi. Les gens couraient, tentant désespérément de fuir. Le chef des éclaireurs atteignit les chariots et tira son épée. Sa lame s abattit sur une femme qui tentait de protéger un bébé. D autres flèches frappèrent les fuyards. Un deuxième Elfe mit pied à terre au milieu du convoi et attaqua trois hommes qui avaient saisi des fourches pour se défendre. Quelques secondes après, ils étaient tous morts.
Le chef se dirigea vers un groupe de quatre personnes qui tentait de s abriter derrière un chariot. Ils devaient tous avoir entre douze et seize ans. L Elfe leva son arme...
Une lumière blanche illumina la surface du miroir et éblouit Thenetos. Quand l image redevint nette, les cinq Elfes étaient morts. Les quatre jeunes gens se regardaient, interloqués.
La vision se dissipa.
- Je n ai plus d énergie, expliqua le miroir.
- Aucune importance, répondit le mage. Cela me suffit. Il faut retrouver ces quatre personnes. Bon, ils n ont pas le temps d atteindre Dümrist, ils ont donc dû se diriger vers Kridath... Ovarif ! J ai un nouveau message à transmettre à Andorion !
Quelques minutes plu tard, une chauve-souris s éloignait du palais de Thenetos. Le mage la regarda partir. Parfait. La situation s éclaircissait. Les pions étaient en place. Il n y avait plus qu à attendre. Et le magicien s endormit profondément.
Le Soleil se leva sur Dümrist à l opposé de l endroit où il s était couché, preuve que le monde n avait pas encore basculé dans l absurdité. Dans la cour du Palais, Vladek et Hustouk se préparaient à partir. Le Prince arriva, attachant solidement dans son dos les fourreaux de ses glaives. Vladek plaça un sac de vivres dans les fontes de son cheval. Hustouk, prêt depuis longtemps, observait la ciel. C était un Ork robuste, un peu plus grand qu un homme, à la peau verte et aux yeux rouges, qui servait depuis longtemps le baron Tarlaq. Bien que souvent méprisé par les soldats de l armée royale, il était la preuve vivante qu un Ork peut s adapter à la vie des hommes. Il portait pour ce voyage une armure grossière en cuir et en métal et un large bouclier de bois accroché dans le dos. Sa ceinture supportait une étrange épée aux deux tranchants très différents ainsi que tout un assortiment d instruments dangereux et aiguisés : couteau, petite hache, serpe. Une arbalète et un carquois pendaient à sa selle.
- Il va pleuvoir à verse dans quelques jours, déclara-t-il.
- J admire ton don pour ce genre de prévision, répliqua Vladek. Quel est ton secret ? Les rhumatismes ?
Pour toute réponse, il obtint un grognement agacé.
- Ah... Et, au fait, je ne t ai pas demandé... Ton duel ? Ca c est passé comment ?
- Il vivra, fit l Ork.
Tarlaq, qui était venu faire ses adieux à ses compagnons, interrompit la conversation.
- Soyez rapides. Les Elfes atteindront Kridath dans quelques jours.
- Il ne nous faudra qu un jour ou deux pour atteindre la ville, répondit Alexandre. Et quelques heures pour récupérer les cendres de Saint Gapor. Nous serons largement dans les temps.
- J ai un autre message à vous transmettre, ajouta Tarlaq. Le général Thul lod est très attaché à la réussite de cette mission. Il envoie un de ses gardes pour vous accompagner.
Sur ces mots, un homme d environ vingt-cinq ans, au visage anguleux et aux longs cheveux blonds, vêtu d un manteau rouge sombre, s avança vers eux sur un cheval blanc.
- Je me nomme Seubal Artus, dit-il. Je suis un mage rattaché à la garde du général Thul lod, qui est très désireux de vous voir réussir. Je vous accompagnerai.
- Oui, je viens de le dire, signala le baron.
- Où avez-vous été formé ? demanda le Prince
- Ici même, à l académie de Dümrist.
Alexandre était contrarié. Il aurait dû se douter qu il y avait des inconvénients à être soutenu par un homme comme Pyers Thul lod. Bon, il était trop tard pour reculer, maintenant. Ce n était peut-être pas une mauvaise chose, en fait. Peut-être ce magicien se révélerait-il un atout.
- Très bien ! s exclama le Prince. Venez, mais ne nous retardez pas ! Allons-y !
Les gardes ouvrirent les portes du Palais et les quatre cavaliers s élancèrent. Ils traversèrent la ville en quelques minutes, puis prirent la route du Nord-Est. La route de Kridath.
Nullement gêné par le Soleil, Dario, sur le toit du Palais, regardait son élève s éloigner. Maintenant qu il était trop tard pour empêcher le Prince de partir, le maître Chanteur avait un mauvais pressentiment. Il allait regagner ses appartements, lorsqu il remarqua une silhouette noire dressée au sommet d une des tours de la forteresse. Dario reconnut rapidement Tanaril de Ganor, le commandant des mages de combat. Lui aussi observait Alexandre et son escorte. « Apparemment, je ne suis pas le seul inquiet, ici » se dit le maître Chanteur.
Et il repartit vers l intérieur du Palais.
N´en jettez plus !! Désolé, mais je ne vais peut-etre plus pouvoir lire vos fics, en tout cas très lentement . Mais tu passe en priorité avec quelques uns, KaiM
Ben désolé Ash, mais moi je veux la suite!
Sinon, histoire de faire plus construcitf que "génial", je dirai juste que j´ai un mauvais préssentiment pour le mago Thenetos...j´sens qu´il fait partie des ennemis, peut-être même plus qu´itraïr et ses Elfes, qui ne m´ont l´air que de pions. (comme le mage le dit lui-mêmee d´ailleurs)
désolé Az´ mais c´était pas la suite, même si elle est écrite.
Personne d´autre ne veut lire? C´est injuste...
Ben poste là, alors. De toute façon ils regarderont pas ici les lecteurs...et si ils ont déjà lu, ils reviendront quelle que soit la taille du chapitre