Je compte vous envoyer tous à la mort et me laisser couler au fond de l'océan.
Dans ce cas je déserte
Va pour retourner à l'association
Amroth et Angelica (à son retour) accepteront Julia, mais resteront suspicieux envers son fils.
Chapitre 9 : Les infiltrés.
Garulf pense avoir arrêter Thane. Son voyage de Keinnor jusqu'à Dagoni a réussi à le mener jusqu'à lui. En pistant ses agresseurs, il est parvenu à retrouver ses traces. Il a placé l'épée devant la gorge de Thane et rien ne peut l'arrêter désormais. Il a parcouru des kilomètres pour ce moment, en pleine fin de journée. Elyse, à côté de lui, est surprise et souhaite aider son nouvel allié, mais même si elle ne l'a jamais rencontré, elle devine que Garulf possède une certaine importance dans la hiérarchie, compte tenu du sigle brodé à son armure. Thane, quant à lui, a compris qu'il ne pouvait se défendre que d'une seule manière : par les mots.
Thane : Avant de m'arrêter, savez-vous qui je suis ?
Garulf : Tu es le meurtrier de Grant, un garde innocent de Keinnor. Au nom des pouvoirs qui me sont conférés, je t'arrête pour meurtre !
Thane : Mauvaise idée.
Elyse : Monsieur ! Ce n'est pas ce que vous croyez ! Laissez Thane tranquille !
Garulf continue de tenir son épée juste devant la gorge du meurtrier, mais il prête maintenant plus d'attention à Elyse.
Garulf : Tu étais seul la dernière fois. Tu avais une complice, en réalité ?
Elyse : Ecoute, qui que vous soyez ! Thane a de bonnes raisons de tuer !
Garulf : Rien ne justifie un meurtre. Le meurtre d'un garde innocent, encore moins.
Thane : Vous ne comprenez pas. Il n'était pas innocent, vous ne le connaissiez pas. Et vous ne me connaissez pas non plus.
Elyse : Thane, ne le tue pas ! Ce n'est pas n'importe qui !
Garulf : Je suis Garulf Melm, lieutenant de l'association d'Haeli. J'ai vu tes agresseurs passer la frontière d'Unukor. Tu as quitté Haeli après ton meurtre en allant vers l'ouest et puis tu t'es dirigé vers le nord. Quel est ton objectif ?
Thane : En effet, vous n'êtes pas n'importe qui. Pourquoi être si loin de la capitale d'Haeli ?
Garulf : Tu n'as pas répondu à ma question ! Quel est ton objectif ?
Garulf essaie de rapprocher son épée du cou de l'homme qu'il a poursuivi mais ce dernier le repousse en lui assénant un coup de poing de sa main gauche et le vieillard chute en arrière. Rapidement, il se relève et tend son épée pour se protéger de Thane qui lui fait face. Apeurée, Elyse se met derrière lui.
Elyse : Ne vous battez pas ! La violence ne résoudra pas tous vos problèmes ! Vous n'êtes pas ennemis !
Garulf : Thane a tué un citoyen d'Haeli ! Il est de mon devoir de venger cette mort !
Thane : Un citoyen d'Haeli ? Si c'est pour cette raison que vous voulez me tuer, vous allez être déçu.
Elyse : Je n'en reviens pas. Nous sommes déjà recherchés à Unukor, et maintenant même des hommes d'Haeli nous cherchent...
Garulf : Ah je vois, tu es bel et bien une complice ! Tu es une criminelle, toi aussi !
Elyse : Non ! Je ne suis pas une criminelle ! J'ai été accusé à tort du meurtre de Dorcan Ume et il m'a libérée !
Thane : Elyse ! Ne révèle pas ton identité à n'importe qui !
Elyse : Je suis sûr que nous pouvons lui faire confiance si nous le convainquons de notre innocence !
Garulf : Thane Naraka et Elyse Qurth. C'est étonnant de vous voir ensembles. Elyse, je ne sais pas si tu es responsable de ce meurtre controversé, mais Thane, je t'ai vu assassiner Grant !
Thane : Grant, si c'est ainsi qu'il s'appelait, n'est pas aussi innocent que Dorcan. Ecoutez, Garulf, je suis sûr que nous pouvons trouver un arrangement. Après tout, vous n'êtes pas dans la liste des personnes que je dois tuer. Tous ceux qui ne sont pas mes ennemis peuvent devenir mes amis.
Garulf : Alors comme ça, tu veux accomplir une série de meurtres plus sanglants les uns que les autres ? Qu'est-ce qui justifie ces meurtres ?
Thane : Je peux vous expliquer. Si vous me tuez, les royaumes de Déra seront perdus.
Garulf : Je t'écoute. Explique-moi tout.
Garulf ne relâche pas son épée mais il montre un air plus sympathique pour écouter ce que dit Thane. Ce dernier lui explique tout : la raison de sa venue, les intentions des gens qu'il doit tuer, les raisons de ces fuites rapides, ce pourquoi ce qu'il fait doit rester secret. Le vétéran a l'impression que l'histoire est inventée de toute pièce, mais Elyse confirme les faits, eux-mêmes confirmés par des preuves concrètes. Alors, à la fin de l'histoire, Garulf lâche son épée et met genoux à terre, comme si il s'en voulait lui-même de son ignorance.
Garulf : Je suis désolé, vraiment désolé...j'ai tellement du mal à y croire. Si vous avez raison...
Thane : Il en sera fini de vous. De nous, en fait. Votre travail est honorable et je n'en doute pas, Garulf, mais si vous voulez chasser les criminels, il faut chasser les vrais criminels, pas ceux que les responsables appellent criminels.
Garulf : Mon royaume est en danger. Il faut que je prévienne ma maîtresse, l'association, vite !
Garulf se relève et rengaine son épée pour partir, mais en posant sa main sur son épaule, Thane l'arrête.
Thane : Attendez, nous allons peut-être avoir besoin de vous.
Garulf : Vous vous en êtes sortis sans moi, jusqu'ici. C'est Haeli qui a besoin de moi, de toute urgence.
Thane : Ecoutez, tout Déra est concerné. Si nous ne les arrêtons pas, c'est le pays tout entier qui chavira.
Garulf : Je dois les prévenir ! Je ne veux pas qu'il leur arrive quoi que ce soit !
Thane : Vous avez en effet plusieurs choix. Vous pouvez prévenir les vôtres, en effet, mais est-ce qu'ils vous croiront sans preuve ? Nous allons à Dagoni pour ça, pour chercher les preuves. Les preuves du danger imminent qui s'abat sur Déra. Les preuves du pouvoir qui est en train d'être corrompu. Les preuves de l'innocence d'Elyse dans le meurtre qu'elle n'a pas commis. Et pour moi, la vérité s'écrira dans le sang.
Elyse : C'est vrai, lieutenant Garulf, vous pourrez nous être utiles ! Thane a certes réussi à éliminer un maître d'une confrérie étrange qui cachait bien son jeu, ainsi qu'un garde, mais éliminer un membre de la cour de Dagoni est beaucoup plus délicat. Aidez-nous à nous infiltrer, dans la capitale indépendante, ils vous respecteront et vous feront confiance !
Garulf : Vous misez ma loyauté à l'épreuve ? Je risque beaucoup...
Thane : Seule votre réputation est en jeu. Protégez-nous des malfrats, des chasseurs de primes et des gens qui veulent empêcher que ma mission réussisse, le temps que nous réunissions les preuves et éliminions le membre de la cour et je vous jure que nous serons victorieux des deux côtés.
Garulf : Vous proposez une collaboration ?
Thane : Tout à fait. Alliez-vous avec nous, c'est la meilleure des solutions. Nous avons les mêmes ennemis, sinon nous n'aurions pas été agressés par le même groupuscule.
Garulf se rapproche de Thane et lui serre la main.
Garulf : Marché conclu ?
Thane : Marché conclu. Aidez-nous et puis vous pourrez prévenir les vôtres.
Elyse : Dagoni est en vue ! Allons-y.
Ainsi, Garulf rejoint Thane et Elyse dans leur quête qui les mènera dans la capitale indépendante, lieu particulier, s'il en est.
Garv se promène de nouveau à l'extérieur. Pour tester ses nouveaux pouvoirs, sa partenaire Betea l'a mené dans un recoin particulier de la forêt de Zéliak, au sud. Pour le moment, le mage se contente de la suivre et obéit à ses ordres. Pour sa part, il a tout aussi hâte qu'elle de voir si il est vraiment deux fois plus puissant qu'avant.
Garv : Où allons-nous, précisément ?
Betea : Il y a beaucoup d'étangs, dans cette forêt. J'en cherche un assez profond.
Garv : Pourquoi ?
Betea : Pour tester tes pouvoirs, évidemment.
Comme il voit que sa partenaire tourne à droite, Garv fait de même, sa main droite touche un arbre humide à cause de la rosée. En se retournant, il s'aperçoit que la simple pression a fait vaciller légèrement l'arbre, qui s'élève pourtant haut et massif. En ignorant ce détail, il continue de suivre Betea qu'il observe en même temps. Il ne cesse de penser à l'union charnelle qu'ils ont partagé et espère profiter d'autres moments de ce genre. Il continue aussi de s'interroger sur la véritable identité de cette jeune femme : s'unir avec une noble implique beaucoup de choses. Dès lors, Garv se sent flatté d'être partenaire avec une fille qui a une naissance beaucoup plus prestigieuse que la sienne. Il conclut une chose : elle comme lui cherchent la puissance et le pouvoir et cette perspective lui plait. Garv revient à la réalité lorsque Betea s'arrête. Il regarde l'étang qui a une forme irrégulière, une eau opaque, de nombreux nénuphars. Assez profond, de nombreux poissons doivent nager dans les profondeurs. Son pied touche une mousse humide, se rapprochant du bord.
Garv : Que dois-je faire, pour commencer ?
Betea : Plonge dans l'eau et reviens quand tu en as marre.
Garv : N'est-ce pas dangereux ?
Betea : Tu peux respirer sous l'eau, où est le problème ?
Garv : J'en doute, quand même...
Betea : Nous nous sommes échangés nos pouvoirs, as-tu oublié ?
Garv : J'aurais pu le vérifier d'une façon moins dangereuse.
Betea : Tout dans ce monde est dangereux. De quoi as-tu peur ? Plonge, rentre dans le monde sous-marin et réagis à ton instinct. Il n'y a rien de plus agréable.
Garv : Alors, j'y vais.
Garv plonge directement dans l'eau. Sachant nager, il s'enfonce dans les profondeurs. Sa première constatation est que sa vue n'est pas troublée : il voit aussi bien sous l'eau que dans l'air. Regardant les poissons nager autour de lui, il ne voit pas le temps passer. Au début, il a peur de s'étouffer, mais son corps est parfaitement en harmonie avec l'eau et il respire aussi naturellement que dans l'air. Il a aussi le temps de réfléchir à sa situation : si il ne craint pas l'eau, que craint-il ? Il reste plusieurs minutes pendant que Betea attend sagement. Après s'être complètement imprégné dans son entourage et s'être lassé de cette expérience certes originale mais limité par la superficie de l'étang. Dès qu'il remonte à la surface, il aperçoit Betea souriante. En revenant au bord, ses vêtements dégoulinent d'eau.
Betea : Tu me fais confiance, maintenant ?
Garv : Ce n'est pas à toi que je ne faisais pas confiance, mais à moi.
Betea : Il faut se faire confiance avant tout. En tout cas, dès à présent, l'eau n'est plus ton ennemi. C'est parfait.
Garv : Ah, tu as raison ! Par contre, mes vêtements vont devoir sécher.
Betea : C'est déjà fait.
Garv : Quoi ?
Betea lui a à nouveau dit la vérité : à peine revenu au bord, les vêtements de Garv ont séché comme si il n'avait jamais plongé dans l'étang.
Garv : Comment ont-ils séché aussi vite ?
Betea : Tu as séché et tes vêtements avec car c'est aussi l'une de mes capacités. Je ne sais pas si tu as déjà lancé des sorts mouillés, mais des mains mouillés lancent des sorts moins puissants que des mains ordinaires.
Garv : Je n'en reviens pas.
Betea : Tu n'as pas tout vu ! A présent, fais apparaître un objet.
Garv : Lequel ?
Betea : Tu peux en faire apparaître beaucoup, même si il y a des limites.
Garv se concentre pendant quelques secondes et ses pensées surgit un couteau de cuisine. Cet objet est à la fois familier et étranger car il n'a pas rejoint la secte pour retrouver ce genre d'objet. De sa seule pensée aussi, le couteau lévite et c'est Betea qui le prend en mains.
Betea : Tu as fait simple, pour commencer.
Garv : Mais c'est déjà suffisamment remarquable pour moi...faire apparaître des objets, c'est comme un rêve !
Betea : Bien, il est temps pour moi de voir quels pouvoirs j'ai acquis...
La mage se rapproche d'un arbre non loin de l'étang et avec le couteau qu'elle a en mains, fait une petite coupure. Si, au départ, Garv se demande pourquoi elle fait ça, ses pensées se fixent ailleurs. Pour éviter l'arbre qui chute, coupée par cette simple coupure, il exécute quelques pas vers la gauche. L'arbre tombe sur l'étang et le bois flotte sur l'eau.
Garv : C'était quoi, ça ?
Betea : Tes pouvoirs.
Garv : Je n'ai jamais fait une chose pareille !
Betea : C'est donc l'occasion de faire le point sur les pouvoirs que tu ne connaissais pas que tu maîtrisais.
Garv : Alors, je suis vraiment...le plus puissant ?
Betea se rapproche de Garv et lui caresse le visage.
Betea : Tu rencontreras toujours plus puissant que toi. Mais pour moi, tu es presque parfait. Pour aujourd'hui, tu as encore besoin de savoir une chose.
Garv : Laquelle ?
Betea : Pense au feu qui consume les forêts et en même temps, pense à la foudre. Lance ensuite un sort.
Ces deux éléments viennent dans la tête de Garv et c'est en tendant ses deux bras qu'un sort qu'il n'avait jamais vu auparavant se créé : du feu foudroyant. Cette magie s'étend jusqu'aux arbres les plus loin d'eux de leur vue et il lui suffit d'imaginer ses ennemis pour que son plaisir de tuer s'accroît.
Betea : Si j'étais ton ennemie, je tremblerais de peur devant toi. Le feu foudroyant, ainsi que ça s'appelle, combine deux éléments. Et crois-moi, la magie élémentaire combinée est bien plus puissante que la magie élémentaire simple. Nombre d'ennemis périront de ta main. C'est ce que je veux, tu es prêt.
Garv : Prêt pour quoi ?
Betea : Allons, Garv, si je t'ai expliqué mes origines et mes intentions, c'est que j'ai besoin de ton aide pour accomplir mes objectifs. Tu sais, si nous rejoignons la secte, c'est pour une raison précise.
Garv : Moi, c'est pour devenir le plus puissant.
Betea : Si tu me suis, tu pourras le devenir. Crois-tu que je vais m'arrêter au meurtre de mon père ? Pas du tout, pour la suite, j'attendais juste d'avoir partenaire qui m'aiderait dans tout ce que j'entreprends. Ca a pris un certain temps, mais ça y est, te voilà.
Garv : Que veux-tu que je fasse ?
Betea : Ce que nous allons faire, c'est éliminer toute ma famille. Mon oncle, ma tante, l'héritière. Pendant toute ma jeunesse, ils m'ont relégué au rang secondaire, ils vont le payer de leur vie. On sera forcé de reconnaître que seule moi peut hériter du titre de dame de Graef ! Je deviendrai la femme la plus puissante du royaume de Graef, la femme la plus puissante de Déra ! Avec moi, enfin, nous serons libres et la vraie magie régnera. N'est-ce pas...tentant ?
Garv : Qu'est-ce que j'y gagnerai ?
Betea : Etre la deuxième personne la plus puissante de Déra, je pense que c'est suffisant, non ? J'avais besoin d'un partenaire pour m'aider, pour copuler, pour aimer, pour gouverner avec moi. Et je t'ai trouvé.
Garv : Je...c'est aussi haut que je m'élèverai ?
Betea : Oh que oui...
De nouveau, Garv sent sa puissance monter en flèches lorsque Betea l'embrasse de tout son cœur.
Garv : Quand le ferons-nous ?
Betea : Toi aussi, tu as hâte, n'est-ce pas ? La première chose à faire, d'après notre maîtresse, c'est d'éliminer tous les gêneurs. Nos ennemis. J'espère que tu es prêt.
Garv : Je le suis.
Betea : Parfait.
L'entraînement de Garv étant terminé, Betea et lui s'apprêtent à quitter la forêt de Zéliak pour rejoindre les membres de la secte dans leur repère secret.
Pour Korus, le seul moyen pour empêcher l'association de sombrer, c'est de rallier des personnes à ses côtés. Au fond de lui, il voulait aussi devenir maître et il avait de nombreux partisans à sa cause, mais Tordin les a manipulés de bout en bout. Lorsque Brad est rentré avec Korus, il a pu faire la connaissance des deux nouveaux lieutenants : Ingmar et Felisa, respectivement archer et patrouilleuse réputés. Mais ce ne sont pas leurs talents au combat qui sont demandés, car pour le moment, ils sont en train de redorer la réputation de Tordin et de recruter de nouveaux membres pour former une nouvelle génération. Ils ont donc profité de leur retour pour faire le point. Leur objectif est simple : Tordin doit cesser de diriger et la vérité doit éclater. Ainsi, Brad et Korus ont organisé une réunion secrète dans le sous-sol de la base de l'association d'Unukor, une semaine environ après leur retour. Dans cette pièce pouvant accueillir beaucoup de personnes, les membres viennent assez rapidement. Au moment où la réunion commence, il y en a une trentaine, parmi lesquels il y a Athalnir, Elrond, Regnak, Garon, Diane, Wulfrich, Rebecca, Aureg, Lantan, Rytha, Ladia, Dothina, Simon, Milena qui ont tous leur mot à dire.
Korus : Tout le monde est là ?
Korus se place en hauteur pour être vu de tout le monde. Il est rassuré de voir que les gens venus l'écoutent et qu'il y a encore des personnes qui ont confiance en lui. Brad se place à ses côtés.
Korus : Merci d'être venu. Croyez-moi, c'est très important. Il est temps d'agir.
Wulfrich : Ces agissements nous mèneront-ils dans l'illégalité ?
Brad : Ca dépend, pourquoi ?
Wulfrich : Lorsque je suis arrivé et que Dorcan était maître, je voulais bien me faire voir, je n'avais pas la meilleure des réputations. Maintenant, j'essaie de bien me faire voir du nouveau maître.
Korus : C'est moi le nouveau maître. Dorcan n'a jamais voulu que ce lâche de Tordin le remplace et si il le voyait actuellement, il aurait honte. Il enchaîne erreur sur erreur et ça ne peut plus durer.
Rebecca : Je suis d'accord, nous allons donc faire un coup d'état ?
Korus : Le seul victorieux de ce coup d'état, ce serait lui. Non, nous devons procéder autrement. Nous avons une idée. Mais pour que cette idée se concrétise, je vais avoir besoin de vous tous.
Regnak : Je suis avec vous, lieutenant. Parce que si ça continue comme ça, je vais devenir l'un des pantins de Tordin.
Athalnir : Comment ça ?
Regnak : Je t'ai déjà expliqué. L'autre jour, Tordin m'a envoyé au sud pour éliminer un mercenaire dangereux. Il ne correspondait pas à la description, en réalité, j'ai réglé un vieux règlement de compte et ma réputation en a pris un sacré coup. Il s'est servi de moi pour éliminer un ennemi à lui.
Aureg : C'est horrible ce qu'il nous impose. Certains disaient que Dorcan était un mauvais maître, mais lui, c'est encore pire...vous devez maître, Korus.
Rytha : C'est vrai, il est tyrannique ! D'habitude, ça m'importe peu de savoir qui est maître, mais celui-là, il est tyrannique ! Il m'empêche de me balader le nombril à l'air parce que ce genre de tenus, c'est pour les maisons closes !
Lantan : Non mais c'est normal Rytha, nous avons nos libertés, mais nous devons avoir des limites.
Rytha : Je te rappelle que l'été est revenu ! Il ne faut pas que j'aille trop chaud !
Aureg : Rytha chérie, il a raison, une tenue complète te protège mieux.
Rytha : Si c'est toi qui le dis, alors je t'écoute !
Ladia : Bref, quoi qu'il en soit, j'ai toujours été de votre côté, lieutenant. Si nous sommes venus ici, secrètement, sans craindre l'ombre de notre maître, c'est que nous sommes de votre côté.
Korus : Ce que je propose, c'est simple. Nous devons faire éclater la vérité au grand jour. Pour cela, nous avons besoin d'Elyse.
Diane : Elle est loin, à présent.
Brad : J'espère que non. Korus et moi, lors d'une mission au nord du royaume, nous avons réussi à la pister. Elle a suivi son libérateur et ils semblent se diriger vers le nord-est.
Elrond : Ah oui, Thane Naraka...j'ai beau ne pas le connaître, je me dis qu'il nous a bien été utile. Quels sont ses intentions ?
Brad : Il m'a volé Elyse. Enfin, je...oubliez ce que je viens de dire, je suis perturbé. Continue, Korus.
Korus : Nous n'avons pas sa position précise, mais si elle veut se cacher, elle finira par être retrouvée. A ce moment précis, nous devrons être là.
Dothina : Qu'est-ce que nous ferons ?
Korus : Les avides d'argent voudront rapporter sa tête à Tordin. Il pense amadouer le peuple avec de l'or. Moi, j'ai un autre objectif : je la retrouverai pour la sauver.
Brad : Je serai avec toi. D'ici là, peut-être qu'elle aura appris la vérité. Tordin pourra enfin tomber et la justice redeviendra comme avant.
Korus : Nous ne pouvons pas y aller seuls. Nous risquons beaucoup, mais nous avons besoin de vous. Vous n'êtes pas obligés de venir, mais une aide ne serait pas de refus. Apportez-nous votre réponse rapidement. A présent, la réunion est levée, partez avant que l'on se rende compte de votre absence.
De cette manière, la réunion est levée. Certains auraient voulu rajouter quelque chose, mais ils ne pourront que parler en privé à Korus s'ils veulent absolument cela. Les gens quittent la salle et le sous-sol en général pour retourner à leur poste. Quand le lieutenant sort, en dernier, il tombe nez à nez avec Jicella. Surpris, il ne sait quoi répondre.
Korus : Jicella ! Qu'est-ce que tu fais là ?
Jicella : Qu'y a-t-il ? Je n'étais pas censée venir à cette réunion secrète ?
Korus : Tu m'as espionné ?
Jicella : Œil pour œil, dent pour dent. Depuis que tu es de retour, notre maître veut surveiller tes moindres faits et gestes. Désormais, il n'y a plus de doutes : tu essaies de monter les nôtres contre notre maître.
Korus : On dirait que tu es tout juste bonne à m'espionner. Mais enfin, Jicella, que t'est-il arrivé ? Tu étais une femme de confiance, auparavant ! Tu mérites mieux que d'être soumise à Tordin !
Jicella : Je me suis rangée du côté des vainqueurs ! On m'a promis beaucoup ! Admets-le, Tordin a plus d'influence que toi !
Korus : Tu sais que tu es manipulée, mais tu ne fais rien. C'est pitoyable...
Jicella : En tout cas, tu ne feras rien du tout ! Le maître va t'empêcher de mener quelque rébellion que ce soit !
Jicella se retourne pour aller au bureau de son maître, mais Korus dégaine son épée et l'arrête dans son élan.
Korus : Tu n'iras nulle part.
Jicella : Tu crois pouvoir m'arrêter ?
Jicella se retourne, dégaine ses deux dagues et croise sa lame avec l'autre lieutenant : le choc déplace les bras et ils reculent tous deux de quelques pas avant de se fixer dans les yeux.
Korus : Tu penses être plus forte que moi ?
Jicella : Tue-moi sans raison et tu ne vaudras pas mieux que ceux que tu critiques.
Korus : Je fais ce qui est juste pour nous tous.
Jicella : A cause de toi, cela pourrait se finir en guerre civile. Korus, la meilleure solution, et tu devrais le savoir, c'est de se soumettre à ceux qui ont le pouvoir. Tu étais peut-être, voir sûrement, le successeur choisi par Dorcan, mais Tordin a su imposer sa volonté par la force. Je ne peux rien faire contre lui. Si je ne m'étais pas alliée avec lui, je serais morte.
Korus : Tu as fait passer ta survie et ton profit personnel avant le reste ! C'est honteux !
Jicella : C'est pour toi que je dis ça, Korus ! Fais de même ou tu mourras.
Korus : Hors de question. Il ne me fait pas peur.
Jicella : Espérons que tu diras toujours ça au moment décisif.
Jicella recule de nouveau, puis elle rengaine ses dagues. Korus finit par rengainer son épée et la laisser partir, bien qu'elle risque de tout révéler à Tordin. Pour lui, ses plans demeurent tout de même inchangés, tant qu'il a des partisans qui le soutiennent.
Thedina a désiré de prendre une pause pour cette soirée. Pour elle, un beau ciel et une bonne température est propice à une soirée agréable à l'extérieur de l'association. C'est ainsi qu'avec sa maîtresse, elle est partie à une heure tardive de la journée à Keinnor, laissant la responsabilité de l'association aux responsables pour leur soirée. Shanarie et elle sont allées dans une taverne à l'est de la ville où elles sont à l'extérieur, sur une terrasse, en train de déguster un succulent repas dans une table à deux. Au milieu de leur repas, comme elles étaient prises par la soif, le lieutenant a décidé de commander deux bières. Passant entre des hommes trop brutes pour elles, elle commande deux bières et dès qu'elle reçoit deux chopes qui débordent de mousse, elle paie le prix escompté et va dans le sens contraire, les deux chopes à la main. En plein chemin vers la table d'où elle vient, elle est interpellée :
Un homme : Thedina Zadus, oh, cela faisait longtemps que je te recherchais !
Surprise, Thedina se retourne et une petite partie de la bière se renverse. Elle reconnaît l'homme qui l'a interpellée.
Thedina : Gahat Dikis ! Toi ?
Gahat Dikis, le beau jeune homme qui la courtise, elle le connait depuis trop d'années. Ils se connaissaient dans leur jeunesse et elle se souvient d'avoir repoussé toutes ses avances, allant jusqu'à le dégoûter. Aujourd'hui, il est de retour, plus déterminé que jamais à se marier avec elle, puisqu'il tient une rose à la main et lui sourit à pleine dents.
Gahat : Cela faisait des années, Thedina, mais je t'ai enfin retrouvé !
Thedina : Tu n'as pas tourné la page ?
Gahat : Pourquoi l'aurais-je fait ? Avec le temps tu es devenue une vraie jolie femme, raison de plus pour passer ma vie avec toi !
Thedina : Tu es toujours aussi romantique, dis-moi !
Gahat : Je te retourne le compliment !
Thedina : Ce n'était pas un compliment. Je porte une armure et une épée, vois-tu, je n'ai pas le temps pour être courtisé par des hommes dans ton genre.
Gahat : Tu sais, ma tendre Thedina, lorsque j'ai appris qu'une femme aussi jeune et ravissante que toi était devenue lieutenant de l'association d'Haeli, ça m'a motivé ! Bon, la maîtresse a refusé que j'intègre l'association, j'ai pas trop compris pourquoi, mais j'ai récemment été nommé chevalier !
Thedina : Toi, chevalier ?
Gahat : Mais oui ! Tu vas voir, comme toi, je vais protéger le royaume et mes exploits vont devenir légendaires ! Nous sommes faits l'un pour l'autre ! Allez, épouse-moi, Thedina !
Thedina : Non, je n'aime pas les hommes...dans ton genre. Je te laisse, mes bières vont s'émousser.
Gahat lâche la fleur qu'il tient en mains et tombe à genoux. Lorsque Thedina se retourne pour reprendre son chemin jusqu'à la table, elle entend les amis de Gahat venir le rassurer et des hommes dans l'auberge se moquer de lui. Le lieutenant serait bien allé le consoler, lui dire qu'il existe d'autres femmes, mais Shanarie reste dans ses préoccupations. Elle finit par sortir, dépose les chopes sur la table et se rassied en face de la femme qu'elle aime.
Shanarie : Tu as été un peu dure.
Thedina : Tu as tout entendu ?
Shanarie : Tout le monde a entendu dans l'auberge. Tu aurais dû être plus discrète.
Thedina : Je suis désolée, mais cet homme dont je croyais m'être débarrassée resurgit dans ma vie et me demande en mariage dans une auberge, ce qui n'est pas des plus romantiques. Je n'ai jamais aimé les hommes, tu le sais plus que quiconque.
Shanarie : Tu ne dois pas le montrer.
Thedina : Je sais...ah, je rêve d'un monde où ce genre de dérives serait accepté. Où il n'y aurait pas de limites aux libertés de mœurs.
Shanarie : Ce n'est pas possible. Ca choquera toujours des personnes.
Thedina : Hélas. En tout cas, je suis mieux ici.
Se disant, le lieutenant boit deux gorgées de sa bière puis continue son repas.
Thedina : J'espère que les responsables s'occupent bien de l'association.
Shanarie : Nous pouvons leur faire confiance. Je les ai bien choisis.
Thedina : Gérer l'association devient plus difficile ces temps-ci. J'espère tellement que les membres de l'expédition reviennent bientôt.
Shanarie : Leur mission est longue et c'est pour notre bien à tous. Mais rassure-toi, ils vont bientôt revenir. J'en suis certaine.
Thedina : Et Garulf ? Il est un peu parti à l'improviste. Il prend cette enquête trop à coeur, selon moi.
Shanarie : Son enquête aussi, c'est pour notre bien à tous. C'est peut-être plus important qu'il ne voulait l'admettre.
Thedina : Si tu le dis. Comme notre guilde est vulnérable, j'en ai profité pour augmenter les recrutements. Il y a notamment une jeune archère qui nous a rejoint, j'ai oublié son nom, mais il m'était familier...
Shanarie : Ce serait de patrouilleurs dont nous aurions besoin. Beaucoup sont partis dans l'expédition et Udille est morte. Non seulement son enterrement était triste, mais en plus, Nageth n'a même pas pu y assister.
Thedina : Il n'est toujours pas réveillé. Ca m'inquiète.
Shanarie : Il se réveillera au bon moment. Je l'espère...
Toutes deux tournent leur visage et regarde le Soleil qui se couche et qui diffuse sa lumière dans le ciel.
Thedina : Je suis venue ici uniquement pour le repas. Pour profiter d'une bonne nuit, nous devons le faire dans un lieu plus privé.
Shanarie : Comme d'habitude.
Thedina : Et j'espère que les hommes vont arrêter de me courtiser. Ca ne me plaît pas.
Shanarie : Je crains que non. Tu es belle, jeune et célèbre, exactement comme Sylvia à l'époque. Je me souviens, il y a environ six ans, lorsqu'elle est devenue lieutenant pour ses talents reconnus par Galao, tous les hommes se battaient pour elles. Elle n'a répondu aux avances que d'un seul et elle s'était même fiancée avec lui, mais il est mort en mission après avoir rejoint l'association d'Haeli.
Thedina : Elle aussi, elle est morte. Si jeune...les belles femmes de 25 ans ne devraient pas mourir.
Shanarie : C'était le destin, les conséquences de la rivalité avec sa sœur adoptive. Lors de la bataille, je l'ai vue avant qu'elle meurt...mais j'étais l'otage de Leonas à ce moment-là. Je n'ai rien pu faire. Mais je te promets qu'il ne t'arrivera rien de la sorte.
Thedina : Je n'ai pas envie de penser à de telles choses. Tout ça, c'est fini maintenant. Plus rien ne nous menace.
Shanarie : Au contraire, tout nous menace. Je le sens. Nous allons devoir nous protéger mutuellement, ainsi que les nôtres, Thedina. Je suis certaine que nous n'allons plus être en paix pendant encore longtemps et que quelqu'un, qui que ce soit, va nous attaquer un jour ou l'autre.
Thedina : Alors, ne nous séparons pas.
Thedina et Shanarie terminent leur repas dans le calme même si le lieutenant reste méfiante vis à vis des hommes qui l'entourent. La maîtresse, quant à elle, est plutôt heureuse d'être bien accueillie par la plupart des personnes et de jouir d'une bonne réputation, car à l'époque où elle était la tueuse de Galao et la partenaire de Leonas, on la regardait d'un œil bien différent. Le repas terminé, elles reviennent auprès des leurs à l'association d'Haeli.
Pour beaucoup de jeunes mages, l'entraînement est presque terminé. Pour certains, c'est l'occasion de prouver qui ils sont. Généralement âgés entre 16 et 20 ans, les jeunes mages ont été entraînés ces dernières années par le lieutenant Oella Turban qui a repris les leçons à sa manière en prenant exemple sur les leçons que Cabain et Maria enseignaient autrefois. Si les jeunes ne s'en rendent pas compte, Amroth et Havor la surveillent car ils se méfient des sorts qu'elle enseigne. Quant à Julia, elle y voit l'opportunité de montrer à son fils les possibilités, bien qu'elle-même n'y connaisse rien. Pour les entraînements finaux, les jeunes mages se sont réunis et Oella a autorisé les autres à regarder : dans les coins de cette salle illuminée Bronn et Aaron ont décidé d'y assister par curiosité, Angelica, de retour y est avec son mari Amroth, plus décidé que jamais à surveiller Oella, surtout que Havor n'est pas là pour le moment et qu'il doit remplir ses fonctions à sa place. Girlac, quant à lui, semble supporter de moins en moins la vue de sa mère et de sa sœur. Avant que la leçon ne commence, Aaron et Bronn scrutent Julia et son fils du regard.
Bronn : Tu ne te méfies pas d'elle, Aaron ?
Aaron : Comment ça ?
Bronn : Cette Julia...je ne pense pas qu'elle soit ce qu'elle dit être. Comment une prostituée aurait pu avoir un fils d'un homme comme Jerrick Jeatrem ?
Aaron : Je n'en sais rien mais d'après la parole des lieutenants et du maître, elle ne ment pas.
Bronn : Peut-être qu'eux aussi, ils mentent.
Aaron : C'est moi qui suis censé me méfier des autres, pas toi. Je connais mieux les lieutenants que toi.
Bronn : Il n'empêche que ce n'est pas dans les règles d'accueillir une Unukorienne comme ça.
Aaron : Elle peut peut-être apprendre la magie au fur et à mesure. De toute façon, c'est Pilan qui établit les règles.
Bronn : Elle, apprendre la magie ? Ca m'étonnerait. Quant à son fils, il doit attendre treize ans avant de faire quoi que ce soit.
Aaron : Avec Pilan, ça ira beaucoup plus vite, crois-moi. il veut se servir de lui comme une arme, voir un moyen de pression. Ca m'inquiète.
Bronn : Moi aussi, mais pour l'instant, nous ne pouvons rien faire.
Amroth et Angelica aussi font attention à Julia et à son fils pendant un petit moment. Ils pensent la même chose vis à vis d'eux : accepter Julia ne leur pose aucun souci, en revanche, son fils, à son âge, est assez influençable et seule une bonne éducation pourra ne pas le faire sortir du droit chemin. Etant père et mère, ils sont bien placés pour s'interroger vis à vis de la question. En entendant les murmure des jeunes mages, Amroth se retourne et décide de faire plus attention à eux qu'aux nouveaux venus, à présent. Les mages se placent en cercle autour d'Oella, et c'est encore une fois Ysille, sa fille, qui est mise le plus en évidence.
Oella : Bonjour à tous. Parmi vous, il y en a certains qui sont ici depuis le début de cette année. D'autres le sont depuis un an ou deux. Quoi qu'il en soit, votre entraînement touche à sa fin. Vous avez mûris, vous avez été formés et vous serez bientôt prêts à aller sur le terrain et à protéger le royaume des nombreux dangers qui le menacent. La magie que vous avez apprise, en particulier celle du combat, vous permet de vaincre n'importe quel ennemi. Je peux vous dire que le pire ennemi d'un mage, c'est un mage lui-même. Alors, la meilleure solution reste de vous battre entre vous.
Directement, les jeunes mages prennent ces paroles au pied de la lettre et commencent à s'inquiéter. Amroth lui-même commence à s'emporter.
Amroth : Oella, tu ne veux pas qu'ils s'entre-tuent, tout de même ?
Oella : Bien sûr que non ! Ne t'inquiète pas, Amroth, je contrôle la situation. Ils vont s'affronter entre eux en utilisant leur magie, contrôler leurs coups, mais montrer de quoi ils sont capables. C'est le meilleur moyen de s'assurer qu'ils soient prêts pour le terrain.
Angelica : Je ne suis pas mage mais...n'y a-t-il pas un meilleure moyen de prouver qu'ils soient prêts ?
Oella : Je crains que non. Ne perdons pas de temps ! Backo, Irya, affrontez-vous et montrez de quoi vous êtes capables !
Les deux mages s'exécutent et ils font face à face, une dizaine de mètres les séparent tandis que les autres mages sont partis regarder le duel dans le coin de la salle. Au milieu, Oella les surveille et leur donne le signal pour qu'ils s'affrontent. Dès le signal donné, ils n'y vont pas de main morte et les meilleurs sorts surgissent de leur main. Certains sont parés, d'autres sont esquivés, Backo et Irya exécutent des mouvements gracieux pour rendre le duel plus attrayant et des couleurs sont dispersés dans toute la salle, conséquence de leur magie. C'est finalement Backo qui gagne le combat arrêtée par Oella, alors que Irya est un peu sonnée par un coup de poing chargé de magie que son homologue lui a infligé pour l'achever. L'enseignante les félicite pour ce formidable duel et considère qu'ils sont tous les deux prêts pour le terrain. Les autres duels s'enchaînent de cette même manière, les combats magiques demeurent beaux et impressionnants et les jeunes mages s'en sortent généralement sans trop de blessures, bien que ce soit déjà trop pour Amroth, jusqu'au moment où Ysille et un de ses amis se font face à face pour le duel.
Ysille : Pourquoi tu as voulu que nous nous affrontions, mère ?
Oella : Dans la vie, tu devras affronter des personnes de toute sorte. Peut-être que parfois, c'est tes amis eux-mêmes que tu affronteras. Tu dois te préparer.
Oella se met derrière sa fille et lui chuchote à l'oreille :
Oella : Ne retiens surtout pas tes coups. Je veux te voir donner le meilleur de toi-même, parce qu'à l'avenir, je vais avoir besoin de toi.
Ysille : Mais je ne veux pas le blesser !
Oella : C'est un autre problème. Au pire, je t'arrêterai au bon moment.
Ysille : Je ne peux pas l'affronter comme si c'était un ennemi, puisque ce n'en est pas un !
Oella : Imagine que c'en est un, dans ce cas.
Ysille répond à sa mère par un hochement de tête et celle-ci se place à son lieu habituel. Ysille et son ami se remettent face à face et se mettent en position de combat. Oella lève le bras et le baisse, comme signal de départ.
Oella : Combattez !
Directement, Ysille tend ses deux bras et ce sont des grandes flammes combinés qui se créent. Surpris, son ami charge un bouclier de magie qui retient les flammes. Leur position stagne pendant une bonne petite minute jusqu'à ce que le bouclier du jeune mage se désagrège par manque de magie. Dès lors, Ysille arrête d'envoyer ses flammes.
Le jeune mage : Ah ! Je n'ai presque plus de magie ! On peut faire une pause ? Le temps de recharger...
Oella : Est-ce que je t'ai dit d'arrêter, Ysille ? Il faut achever l'ennemi au moment où il est le plus faible. Combien de mages sont morts en ayant pitié de leurs ennemis ?
Ne voulant pas décevoir, Ysille balance les mêmes flammes et elle s'arrête après que son ami ait esquivé le coup en plongeant sur le côté.
Le jeune mage : Tu n'y vas pas de main morte ! C'est le contraire qui m'aurait étonné. Très bien, tu l'auras voulu !
Le jeune mage se révèle et se précipite vers son adversaire. Dès qu'elle le voit bouger de nouveau, Ysille plie ses bras et envoie plusieurs boules de feu sur son ennemi. Celui-ci est touché par une après en avoir esquivé deux. Le feu commence à brûler ses vêtements mais il parvient à l'arrêter.
Le jeune mage : Aïe ! Ca fait mal !
Ysille : Tu t'attendais à quoi ? Le feu est destructeur !
Le jeune mage : Ah oui ?Je vais te le montrer !
Le jeune mage saisit de sa main chargée d'une magie étrange d'une boule de feu et la renvoie vers Ysille. La jeune fille croise ses doigts, tends sa main et elle coupe la boule de feu en deux : les flammes se consument dans l'air derrière elle.
Ysille : Je ne crains pas le feu.
Le jeune mage : Arrête ! Le feu n'est pas ton élément !
Ysille : Il l'est !
Ysille charge son poing de magie et des flammes se forment autour. Son ami charge également de magie et ils se jettent l'un sur l'autre. Les poings se croisent et l'intensité du coup est telle que le sol se met à trembler. C'est l'ami d'Ysille qui se déplace le premier alors que son bras droit commence à prendre feu.
Le jeune mage : Aaaah ! Aaaah !
Amroth : Il suffit !
D'une bourrasque d'air, Amroth éteint le feu qui a brûle une partie de la manche du bras droit du jeune mage et il se place entre les deux duellistes.
Amroth : Ce combat est terminé !
Le lieutenant écarte ses deux bras pour empêcher les deux combattants de se rencontrer de nouveau. Choquée par cet arrêter, Oella se met devant lui.
Oella : Je croyais t'avoir dit que je contrôlais la situation !
Amroth : Elle n'était pas contrôlée. Ils allaient s'entre-tuer si ça avait continué !
Oella : Tu insinues que ma fille est dangereuse !
Amroth : Tu lui as enseignée une magie plus dangereuse que les autres. Regarde ce qu'elle est capable de faire. Elle a à peine 16 ans !
Oella : A 16 ans, j'étais une jeune fille naïve incapable de me défendre. Je ne veux pas qu'il en soit de même pour elle. Elle vient de me prouver qu'elle est capable de se débrouiller seule.
Amroth : Elle vient de prouver qu'elle est capable de tuer !
Ysille : Je suis désolée...je ne voulais pas te faire de mal, je me suis emportée...
Le jeune mage : C'est ma faute aussi. Excuse-moi.
Oella : Regarde, Amroth, ils sourient ! C'est la preuve qu'ils sont tout à fait capables d'aller sur le terrain !
Amroth : Je t'interdis d'enseigner la magie de nouveau.
Oella : Tu ne peux rien m'empêcher ! J'ai été nommé à ce poste par Pilan lui-même et seul lui pourrait changer les choses !
Amroth : Cabain et Maria enseignaient la magie bien mieux que toi...
Oella : Cabain est mort et Maria est assignée à d'autres tâches ! Tu vas arrêter de vivre dans le passé ?
Amroth : Je...
Ysille : Par pitié, arrêtez de vous disputer !
Oella : Tu as raison, ma chérie.
Oella fait reculer Amroth et élève la voix.
Oella : Ecoutez tous ! L'entraînement est terminé pour aujourd'hui ! Je vais d'ores et déjà signaler à notre maître qui est prêt pour accomplir les premières missions. Pour les autres, l'entraînement reprendra dans les jours qui viennent !
Malgré quelques moments violents et imprévisibles, les mages ressortent de la salle fiers et contents, même Julia et son fils ont été impressionnés et fascinés. Amroth, quant à lui, soupire, car il sent impuissant. Oella quitte la salle avec sa fille et l'ami de sa fille, qui continue de bien s'entendre malgré ce qu'il vient de se passer. Seul la femme du lieutenant peut le consoler après cette dernière scène.
Havor se méfie de plus en plus de tout son entourage. Comme on l'écoute peu et que son influence se perd, il doute de son utilité. Cela dit, il n'a pas oublié l'enquête qu'il menait avant de rencontrer Julia, à savoir, trouver Garv. Comment peut-il le retrouver si il est le seul à s'en soucier ? A défaut de ne pas obtenir de l'aide dans l'association de Graef, il a décidé de venir à l'endroit où il était certain d'obtenir une réponse, positive ou négative : le château des seigneurs du royaume de l'est. Au milieu de Jeoreg, le bâtiment est impressionnant et sa grandeur dépasse les rêves de chacun. Placé à moitié dans la verdure, les jardins qui entourent les châteaux sont immenses mais c'est l'intérieur qui intéresse le lieutenant. Après avoir traversé les rues de la ville, il est entré à l'intérieur des fortifications avec l'autorisation des gardes surveillant l'entrée. Il traverse ensuite les pièces luxuriantes et impressionnantes regorgeant de populations, il croise d'ailleurs quelques membres de famille noble et au moins un fils et une fille des seigneurs. Il a aussi l'occasion d'observer les nombreuses salles par lesquelles il ne passe pas de l'extérieur : salles à manger, chambres, armureries, salles d'expériences. Cela faisait des années qu'il n'y était pas allé et il demeure, comme d'habitude, subjugué. Après toute cette marche à l'intérieur du château, on le laisse entrer dans la salle des trônes. Sur les deux trônes, il y a les seigneurs : Dotos Valien, veuf depuis l'an 307, qui s'est remarié l'année dernière avec une nouvelle femme nommée Dradelle, vingt ans plus jeune que lui et assise sur le trône de droite. Havor avance sur le tapis vert qui parcoure toutes la salle et passe entre les gigantesques piliers placés face à face parallèlement. Il aperçoit aussi, en bas des marches, l'héritière de la famille et future dame de Graef : Talia Valien, fille de Dotos et à peine moins âgée que la nouvelle femme de Dotos. En outre, son mari dont Havor a oublié le nom est aussi là et visiblement, ils apprennent à gouverner, Dotos commençant à se faire vieux. Havor s'arrête dès qu'il est suffisamment proche.
Havor : Mes seigneurs.
Dotos : Que voulez-vous, lieutenant Havor Vaman de l'association de Graef ?
Havor : Retrouver Garv.
Dradelle : Excusez-moi mais...qui est ce Garv ?
Havor : Un déserteur de l'association de Graef. Il l'a rejoint il y a environ trois ans et demi et l'a déserté il y a quelques mois. La désertion est interdite, d'autant plus que je crains qu'il soit tombé dans l'illégalité.
Dotos : Croyez-moi, j'aimerais vous aider, mais je crains ne pas en savoir plus que vous.
Havor : J'ai besoin de votre aide, mon seigneur. Quand je dis, tomber dans l'illégalité, je veux dire qu'à l'heure qu'il est, il est en train d'apprendre la magie oubliée.
A ce mot "oubliée", tous les membres de la cour restent bouche bée.
Dotos : La magie oubliée, vous dites ? Mais elle n'a pas disparu avec Ibytrem Qurth ?
Havor : La magie oubliée n'a jamais disparu. Vos ancêtres l'ont interdit, vous avez encore essayé de l'interdire récemment, mais pour certains, les lois sont faites pour être transgressées. Cette magie est utilisée à mauvais escients, cette magie est retranscrite dans des livres cachées et cette magie est maîtrisée par des personnes malveillantes.
Talia : Père, nous devons faire quelque chose !
Dotos : Ma fille, tu ne gouvernes pas encore, c'est moi qui prends les décisions. Je reste sceptique.
Havor : Mon seigneur, je me suis renseigné, je pense que dans notre propre royaume, il existe une secte où l'on apprend la magie oubliée à tous ceux qui le désirent !
Dotos : Havor, je vous connaissais déjà à l'époque où mes parents dirigeaient le royaume, vous avez toujours été de nature méfiante.
Havor : Je demande simplement de l'aide. Des renseignements de votre part, des gens qui m'aident à enquêter, n'importe quoi ! Je vous en supplie !
Dotos : Cette affaire vous tient à coeur ! Je vous suggère de vous reposer un peu.
Talia : Non, père, il a raison, le royaume est menacé !
Dotos : Ne crois pas tout ce que l'on te dit. Havor Vaman a beau être un grand mage, il est épuisé par la force du temps. Moi aussi, d'ailleurs...
Havor : Je ne veux pas me reposer. Je me suis assez reposé. Je...
Leur conversation est interrompue lorsque la grande porte s'ouvre et que quelqu'un vient, un corps dans ses bras.
Dotos : Gial Jenabus ! Que signifie ceci ?
Gial Jenabus, Havor reconnaît directement ce nom : il s'agit du mage de la cour lui-même, actif depuis deux années, choisi juste après la mort de son prédécesseur. Il se souvient de lui comme un grand ami de Trazis Palvon, mort récemment et cela fait quelques mois que le lieutenant ne l'a plus vu : il a encore vieilli. Il porte une tenue de mage verte usée et des cheveux longs et blancs dépassent de sa capuche. Ses yeux sont à peine visibles et il est de taille moyenne. Havor sait cependant qu'il ne faut pas douter de sa puissance. Il se rapproche des seigneurs avec ce corps dans les bras que le lieutenant ne peut identifier, puisqu'il s'agit d'un homme encapuchonné.
Dotos : Qu'est-ce que ceci ? Vous êtes venu jusqu'à moi avec un cadavre dans les bras, Gial ?
Gial : Désolé, il fallait que je vous montre !
Havor : Nous sommes en pleine entrevue, Gial. Par respect à mon égard, peux-tu attendre que nous ayons fini ? Il ne représente plus une menace.
Gial : Justement, il était venu pour vous tuer, seigneur Dotos !
Dotos : Vraiment ?
Gial : Il faut que je vous vois en privé. Tout porte à croire que cet homme était un assassin.
Dotos : D'accord. Havor, restez ici et attendez-moi, si vous avez encore quelque chose à ajouter.
Le seigneur et son mage quittent rapidement la salle pour s'entretenir dans un lieu plus privé. A peine après les avoir vus sortir, Havor s'impatiente.
Havor : Je crois que je n'ai plus rien à faire ici.
Dradelle : Ah bon ? Vous pouvez tout autant vous entretenir avec moi pendant l'absence de mon mari.
Talia : N'écoutez pas ma belle-sœur, Havor, elle n'est pas là depuis assez longtemps pour s'occuper de quelque chose d'aussi important.
Dradelle : Je ne suis pas votre belle-soeur, Talia, je suis votre belle-mère.
Talia : Vous auriez été ma belle-soeur que ça n'aurait rien changé. Regardez-vous, à peine quatre ans nous séparent !
Dradelle : Votre père a voulu m'épouser et j'étais consentante. Libre à lui d'épouser qui ça lui chante. Personnellement, ça ne me dérange pas d'être dame de Graef.
Talia : Vous le serez jusqu'à la mort du père. Lorsque j’accéderai au titre, vous n'aurez plus aucun pouvoir.
Dradelle : Vous voulez que votre père meurt le plus vite possible ?
Havor : Je le savais, c'est une très mauvaise idée d'attendre ici. Je vous laisse.
Dradelle : Vous ne pouvez pas rejoindre mon mari ! Avez-vous entendu ce qu'il vous a dit ?
Havor : Il y a ce qui est bon pour lui et ce qui est bon pour nous tous.
Havor quitte la salle en laissant la femme et la fille de son seigneur en pleine discussion. Parcourant les couloirs, il ne se dirige pas vers la sortie : il veut rejoindre son seigneur à tout prix. Celui-ci a suivi le mage Gial et ils sont allés dans le laboratoire de ce dernier. Cette pièce n'est pas la plus grande du château, mais elle est bien équipée : différents meubles où sont rangés une pléthore de livres sur la magie, son histoire et comment l'apprendre, une fenêtre petite mais qui donne une vue formidable des hauteurs du château et de ses jardins, une table d'alchimie contenant divers ingrédients, un bureau en bois ainsi qu'une table contenant divers outils pour des expérimentations. Gial pose le corps sur cette table et Dotos se met à ses côtés.
Gial : Mon seigneur, la situation est inquiétante.
Dotos : Comment cet assassin s'est-il infiltré dans le château ?
Gial : Il était agile et souple. Il a réussi à contourner les gardes. Il grimpait de l'extérieur et passait par des salles sombres. Je l'ai interpellé et tué en plein chemin et il ne pouvait se diriger qu'à un seul endroit : il voulait vous tuer.
Dotos : Je ne peux que vous remercier de m'avoir sauvé, Gial !
Gial : C'est mon devoir après tout. Voyez-vous, je m'apprêtais à examiner le corps. Je pourrais bien m'en servir pour des expériences, mais avant de retirer ses vêtements, j'essaie de l'identifier.
Gial retire la capuche de l'assassin : le visage qu'il découvre ne lui dit rien.
Dotos : Un sinistre inconnu. Un homme du bas peuple frustré, à tous les coups.
Gial : Ce n'était pas un assassin isolé. Regardez ce symbole, mon seigneur.
Le mage montre du doigt un sigle brodé sur la tenue de l'assassin décédé.
Gial : Il faisait partie d'une confrérie. Une confrérie d'assassins, probablement. Ils étaient bien décidés à vous tuer.
Dotos : Si ce n'est que ça...il est mort, maintenant, je n'ai plus rien à craindre.
Gial : Seigneur, tout peut vous menacer. Vous êtes en constant danger.
Dotos : Etre seigneur, c'est un métier à risques. Sur ce, je vous laisse faire ce que vous désirez du corps, Gial !
Le seigneur a à peine le temps de se retourner que Gial l'interpelle de nouveau.
Gial : Non. Restez ici.
Dotos : Pardon ?
Gial : Vous savez, j'aurais pu le laisser vous tuer, mais je préfère vous tuer moi-même.
Dotos : Gial, que t'arrive-t-il ?
Gial : Vous avez régné trop longtemps !
Ce disant, le mage saisit le cou de son seigneur et commence à l'étrangler.
Dotos : A l'aide ! A l'...
Le seigneur ne peut crier car Gial le retient. Il commence à le tuer silencieusement.
Gial : Je ne vous ai pas montré tous mes pouvoirs. Voici celui que vous allez découvrir juste avant votre mort.
Gial libère une de ses mains et il prépare un sort. Seulement, il est arrêté en plein dans son geste : la porte s'ouvre à la volée et Havor vient sauver son seigneur en éjectant le mage contre un de ses meubles à coups de pieds.
Havor : Seigneur ! Vous n'avez rien ?
Dotos agonise à terre, ne comprenant rien à la situation. Au lieu de venir à sa rescousse pour l'aider, Havor préfère faire face à Gial qui se relève, sonné.
Havor : Je suis revenu juste à temps. Un entretien en privé improvisé ? Gial, tu as intérêt à m'expliquer maintenant qui tu es !
Gial : Je n'ai aucun compte à te rendre, Havor. J'osais espérer que tu ne viendrais pas. Je ne voulais pas te tuer maintenant.
Havor : Ce ne sont que des mots !
Gial : Ah ! Tu n'étais pas encore né que j'étais déjà un puissant mage au service de la cour !
Havor : Justement, avec le temps, tu t'es affaibli ! Un assassin, hein ? C'est primaire.
Gial : Non, je n'ai pas menti. Cet assassin, qui fait visiblement partie d'une confrérie, existait bien et je l'ai tué. Je voulais tuer Dotos moi-même et j'ai presque réussi. Regarde-le, il agonise, à présent.
Havor : Les gardes vont bientôt arriver. Tu ne pourras pas t'en réchapper !
Gial : Je suis le plus puissant. Et je vous tuerai tous. Il ne fallait pas s'immiscer dans mes affaires.
Havor : Qui es-tu réellement ? Pourquoi as-tu caché ton jeu pendant de si nombreuses années ?
Gial : Il fallait que j'entre dans la vie du seigneur pour mieux le tue après. Ce n'est pas lui qui doit diriger, ni quelconque membre de sa famille !
Havor : Tu es un membre de la secte ?
Gial : Bien deviné. Emporte ce secret dans la tombe !
Gial tend sa main et aperçoit un garde qui entre dans la salle pour voir ce qu'il se passe. Instantanément, il est tué car le sort que lui a envoyé le mage lui a grillé le cerveau.
Gial : Tu vois ? Je peux tuer instantanément le seigneur que tu cherches tant à protéger !
Gial tend sa main pour lancer le même sort au seigneur agonisant, mais il n'en est rien : Havor l'a protégé avec un sort psychique.
Havor : Je ne te laisserai pas le tuer !
Gial : Tu veux le protéger jusqu'à la mort ? Tu l'auras voulu ?
Havor et Gial commencent à s'affronter. Leurs poings chargés de magie se croisent et font trembler la salle. Havor fait reculer son adversaire et lance des sorts de toute sorte qui font tomber les meubles ainsi que la table où repose l'assassin.
Gial : Tu veux détruire mon oeuvre ?
Havor : Je détruis seulement l'oeuvre de l'homme que tu prétendais être !
Sur ces mots, Havor balance des éclairs sur son adversaire mais la foudre est bloqué par un bouclier magique. Suite à cela, Gial se rend invisible.
Gial : Tu ne t'attendais pas à ça ? Tu ne pourras jamais me vaincre ! Je suis beaucoup plus puissant que toi !
Comme son ennemi est invisible, le lieutenant ferme les yeux et se sert des autres sens pour le repérer. Juste au moment celui-ci voulait lui faire une attaque, Havor le saisit de la main et le projette à terre sur le dos et il réapparaît.
Havor : Qui vous dirige ? Où se trouve votre secte ? Où est Garv ?
Gial : Même si tu m'as vaincu, tu crois que je vais te le dire ?
Gial ne se sert pas uniquement de la magie avec ses mains : ses yeux deviennent blancs et il se met à cracher du feu avec sa bouche. Avant que sa face ne brûle, Havor arrête Gial de nouveau.
Havor : Tant pis. Je découvrirai moi-même la vérité !
Havor se met à genoux, lève son poing et le charge de sa plus puissante magie. Lorsque son poing rentre en contact avec la tête de Gial, cette dernière explose et tous les bouts de son crâne sont éparpillés dans la pièce. Havor commence à fouiller son corps tandis que d'autres gardes entrent dans la pièce. D'une poche, il prend une carte et l'ouvre : il s'agit de la carte du royaume de Graef. Il y a trois croix noires placés sur cette carte, mais au hasard, puisqu'elles ne correspondent ni à des villes, ni à des lieux connus.
Havor : Intéressant. Je vais garder ça.
Le lieutenant range la carte dans la poche de sa tenue et se relève. Un garde est allé voir l'état de Dotos tandis que les autres sont face à lui, la main sur le manche de leur arme.
Dotos : Gardes ! Non, ne l'attaquez pas, il m'a sauvé...Gial était un traître et il vient de le tuer...
Un garde : Rengainez vos armes ! Aidez votre seigneur, il doit être soigné !
Les gardes s'exécutent et Havor les rejoint, inquiet de l'état de son seigneur.
Dotos : Vous aviez raison, Havor, totalement raison, mais je ne voulais pas vous croire...
Havor : Je dois vous aider à vous rétablir !
Dotos : Non ! Ma famille et les médecins m'aideront à me rétablir...fouillez la pièce ! Gial cachait sûrement d'autres choses...vous devez découvrir la vérité, le temps nous est compté !
Havor ne veut pas le laisser, mais c'est ce qu'il fait : les gardes emmènent Dotos dans un lieu où il pourra être soigné. Le lieutenant soupire, puis ouvre de nouveau la carte : cela ne l'aide toujours pas. Il entreprend alors des fouilles dans les laboratoires où gisent désormais plusieurs cadavres, mais il ne trouve rien d'autre qui l'intéresse : le mage de la cour infiltré cachait bien son jeu. Il revient donc à l'association de Graef bredouille, mais néanmoins satisfait, puisque son sauvetage du seigneur ne passera inaperçu et que peut-être enfin, il redeviendra réputé.
Drulan Enil, héritier de la famille Enil et bientôt seigneur du royaume d'Haeli s'est installé pour le moment dans un petit village au sud du royaume, non loin de la chaîne des montagnes des Sitrick. Agé de 33 ans, il s'est enfin marié et a décidé de célébrer son voyage de noces dans le sud d'Haeli, puisque son épouse et lui aiment les grands airs et les hauteurs. Comme sa femme était enceinte, elle a été ramenée d'urgence à la capitale pour mettre au monde le bébé qui se trouve dans son ventre. Quant à lui, il avait quelques affaires à régler au sud et a donc décidé de rester au sud un petit moment. A l'intérieur d'une chaumière, il est en train d'écrire une lettre à une duchesse d'une bourgade du sud-ouest, protégé par ses gardes. Ruzielle, la capitaine de sa garde, l'interpelle.
Ruzielle : Monsieur, il y a un messager qui frappe à la porte.
Drulan : Ouvrez-le, ce doit être important.
La capitaine de sa garde personnelle s'exécute et un jeune messager imberbe aux cheveux courts entre dans la chaumière, porteur d'un message.
Le message : Je vous cherchais, monsieur. On m'a fait part d'une annonce à la capitale à vous transmettre.
Enthousiaste, Drulan pose la question :
Drulan : Quelle est cette nouvelle ?
Le messager : Votre épouse vient d'accoucher d'un fils. Ils sont tous les deux en parfaite santé. Votre famille vous attend à la capitale pour que vous puissiez lui donner un nom.
Drulan : C'est vraiment génial ! Ruzielle, prépare mes affaires, nous rentrons de ce pas à la capitale !
Ruzielle : Mais monsieur...vous avez encore des affaires à régler ici.
Drulan : Je m'en moque ! La famille, c'est le plus important ! Et elle a besoin de moi !
Soudain, ils entendent un bruit.
Drulan : Qu'est-ce que c'est ?
Un garde : Monsieur ! Il y a des gens qui attaquent le village !
Drulan : Allez voir, vite ! Ruzielle, restez à mes côtés !
Mais le village a déjà été envahi et ses habitants tués. Tira, son cerceau qui lui sert d'armes dans les mains, brise la fenêtre et éjecte un garde d'un coup de pied avant de planter son cerceau dans le crâne de l'autre garde qui l'a attaqué. Le messager ne comprend rien à ce qui lui arrive : la porte d'entrée s'ouvre à la volée et une lame lui transperce de part en part : il meurt sous le coup. Il a été assassiné par Nost qui tient son bâton parsemé de deux lames à chaque bout dans ses mains et qui a été chargé avec sa sœur jumelle Tira de venir ici, sur ordre de Snekor.
Drulan : Protégez-moi ! Tuez-les, vite !
Ruzielle : Restez derrière moi, monseigneur !
Derrière lui, les gardes sont submergés par Tira qui bondit sur chacun d'eux et les élimine. La capitaine des gardes se rapproche de Nost, lève son épée déjà dégainé et l'abat sur son bâton qui se coupe en deux sous l'impact.
Ruzielle : Une arme originale. Je ne sais pas d'où tu viens, mais je vais te tuer !
Ruzielle exécute deux pas en arrière avant de mettre son épée sur le côté pour décapiter l'assassin. Ce dernier riposte avant : il tourne sur lui-même et de par sa rapidité et sa souplesse, taillade le torse de la capitaine. Il bondit ensuite derrière elle, avec sa lame gauche, transperce son dos, et de sa lame droite, l'égorge. Son visage croise une dernière fois celle de l'homme qu'elle devait protéger avant qu'elle ne meurt.
Drulan : Non ! Par pitié, ne me tuez pas ! Mon père pourra vous donner un fameux paquet d'or, si c'est ce que vous voulez !
Nost : Ce n'est pas l'or qui nous intéresse.
Tira approche de derrière et abat son cerceau sur l'arrière de sa jambe gauche. Souffrant, Drulan est pris de panique.
Nost : Ce que nous voulons, c'est le pouvoir.
Tira : Devons-nous le tuer maintenant ?
Nost : Non, notre maître nous a demandé de l'interroger. Ramenons-le à la base.
C'est la dernière parole que Drulan entend avant d'être plongé dans un profond sommeil, assommé par Nost. Les jumeaux le ramènent jusqu'à leur repère secret, tapi dans les montagnes. Il est enfermé quelques jours, torturé et mutilé avant que Snekor vienne l'interroger, accompagné par Haldir et Thele.
Thele : Alors, maître, vous pensez que l'héritier des seigneurs se trouve ici même ?
Snekor : Nost et Tira ne m'ont jamais menti et ils n'ont jamais échoué dans aucune de leurs missions. Je leur fais confiance. Ce ne sont que des hommes comme les autres, ils sont vulnérables.
Snekor, Thele et Haldir rentrent dans la pièce déjà occupée par Nost et Tira qui l'ont torturé les derniers jours : allongé dans une planche en bois, Drulan a été privé de ses dix doigts et de la plupart de ses orteils et il a probablement été castré. Ses bras et ses jambes sont enchaînés et son visage exprime la terreur. Il ne peut plus bouger et même si il sait ce qu'il va devenir, il supplie qu'on l'épargne.
Haldir : C'est lui, maître. Drulan Enil, premier fils des seigneurs d'Haeli. Il n'y a aucun doute là-dessus.
Nost : Son écuyer ne nous a pas menti. Sa position était exacte, nous avons tué tous les villageois et ses gardes, aucun témoin n'a survécu au massacre que nous avons perpétré.
Tira : Tu doutais de notre victoire, Haldir ?
Haldir : Ce n'est pas ça.
Snekor : Il parle encore bien, c'est parfait. Il semblerait que nous n'échouons plus. De leur côté, Jercin et Hiden ont pris pas mal de territoires.
Drulan : Ah, c'est mon écuyer qui m'a trahi ! Enfin, il s'est laissé capturer...
Tira : Ne vous inquiétez pas. Si vous lui en voulez, nous l'avons tué depuis longtemps.
Drulan : Qui êtes-vous ? Que voulez-vous de moi ?
Snekor : Ne crois pas que tu es si précieux que ça. Nous sommes les assassins. Nous avons été formés dans un seul but : tuer les personnes qui ont fait sombrer Haeli dans le chaos et fonder un nouvel ordre meilleur.
Drulan : Vous êtes jaloux de mon père ? Il se débrouille bien mieux que son prédécesseur !
Snekor : C'est moi qui ai éliminé la dernière famille. Tu n'étais pas né pour régner, Drulan et si j'avais été plus loin à l'époque, tu n'aurais jamais été l'héritier.
Drulan : Bande de monstres ! Vous ne pouvez pas...par pitié, mon fils vient de naître et je viens de me marier !
Snekor : Tes proches mourront bien assez tôt. Heureusement, tu ne seras pas là pour voir ça.
Haldir : A présent, dis-nous tout ce que tu sais !
Drulan : Ce que je sais sur quoi ?
Thele : Nous avons assez traîné, nous devons infiltrer la capitale et tuer tous les gouvernants.
Drulan : Je ne vous révélerai rien qui pourrait nuire aux miens !
Snekor : Tu as deux solutions : soit tu révèles tout et ta mort est douce, soit tu ne révèles rien et tu meurs dans d'horribles souffrances.
Tira : Nous l'avons déjà fait souffrir beaucoup, à la longue, il ne sentira plus rien !
Drulan : Je ne trahirai ni ma famille, ni les miens !
Snekor : Dis-nous comment on infiltre le château. Comment on infiltre la capitale, aussi.
Drulan : On ne vous laissera jamais entrer ! On vous arrêtera avant que vous puissiez faire quoi que ce soit !
Snekor : C'est ce que tu crois. Il y a donc bien des passages secrets ?
Drulan : Ces passages n'ont pas été bâtis pour vous !
Thele : Ils existent bel et bien. C'est ce que vous valiez savoir, maître ?
Snekor : Il y a un minimum de choses à savoir pour s'emparer d'une capitale et je pense toutes les connaître. Si je voulais que vous l'ameniez, c'était aussi pour une autre raison. Il doit mourir pour l'exemple. Sa famille sera au courant de sa mort juste avant la leur. Je leur montrerai qu'ils n'échappent pas à leur destin.
Drulan : Non, je vous en prie ! Laissez-moi ! Ne faites rien ! Arrêtez de tuer !
Snekor : Adieu, héritier de la famille Enil !
Drulan a beau geindre, rien ne peut le sauver. Snekor se place à côté de lui, dégaine une de ses dagues, la lève puis la plonge dans son cou. Lorsqu'il la retire, le sang coule à profusion et il meurt assez rapidement.
Snekor : Conservons le corps de cet homme un petit moment ici.
Haldir : Nous sommes prêts à envahir la capitale ?
Snekor : Encore quelques préparatifs et Keinnor sera à nous.
La salle de torture est rapidement déserté et le corps demeure la dernière entité à y rester. Quand il sort, Snekor éprouve une sorte de satisfaction. Celle d'un objectif prêt à être totalement accompli.
Thane, Elyse et Garulf ont eu l'occasion de visiter Dagoni. Ils ont dormi en pleine nature ensembles car ils préféraient atteindre la ville en pleine journée. Le vétéran est resté un peu méfiant lors de la soirée et a fait un tour de guet, mais finalement, rien ne leur est arrivé. Ils sont parvenus à l'entrée lors du lever du Soleil et les gardes les ont laissés passer, reconnaissant le lieutenant Garulf mais pas Thane et Elyse, et heureusement. A la recherche d'un érudit, ils ont eu l'occasion de parcourir une bonne partie de la ville lors de cette journée. Peu des habitants de la capitale indépendante ont reconnu Thane et Elyse, ainsi, leur visite a été longue et agréable. Ils ont parcouru différents quartiers, sont passé entre différents bâtiments, ont eu l'occasion de voir divers fortifications et de connaître certains recoins de la ville. Ils sont désormais au sud de la ville et ont payé pour un repas ainsi qu'une nuit dans une chambre à trois. La nuit tombée, alors que Garulf cherche encore des renseignements avant d'aller dormir, Elyse a ouvert la fenêtre de leur chambre pour que l'air frais de l'extérieur pénètre dans la pièce et pour qu'elle puisse voir elle-même l'extérieur.
Elyse : Cette ville est tellement belle. Presque aussi belle que Brivillont, la capitale de mon royaume !
Thane : Ton royaume, c'est celui de Vauvord au nord-est du mien ?
Elyse : Oui...deux des quatre royaumes du pays de Carône. En tout cas, comme je le disais, même la nuit, cette ville est illuminée et animée...
Thane : Comme toutes les grandes villes. Lorsque les gens du peuple se réunissent, ils peuvent faire du bruit n'importe quand.
Elyse : Oui, mais ici, c'est plus flagrant qu'à Adroder, par exemple ! Je suis impressionnée !
Thane : Il faut dire que tu es vite impressionnée...
Une porte derrière eux s'ouvre : Garulf rentre dans la chambre et il pose ses affaires sur son lit.
Garulf : Ferme la fenêtre, Elyse
Elyse : Tu es sûr ? Bon, d'accord.
Elyse s'exécute. Heureusement, il reste de l'air frais dans cette chambre de taille moyenne.
Thane : As-tu obtenu des informations ?
Garulf : Il y a un érudit qui répondra peut-être à vos questions à la grande bibliothèque de Dagoni, il s'appelle Brandos Liolac.
Thane : Où est la grande bibliothèque ?
Garulf : D'après ce que je sais, elle se trouve dans la Grande Rue un peu au sud du Quartier des Seigneurs.
Thane : C'est parfait.
Garulf : Nous pourrons y aller demain.
Elyse : Et après, tous nos problèmes seront réglés ?
Garulf : Je ne sais pas. J'ai beau croire à votre innocence, les gens du peuple qui vous connaissent vous pensent responsables de plusieurs crimes.
Elyse : Je désire tellement que tout redevienne comme avant...
Garulf : Il est bien beau d'espérer, mais il faut aussi agir pour que les choses soient comme on le veut. Dormons. Nous serons fixés demain.
Thane, Elyse et Garulf s'endorment rapidement. Dès l'aube, le Soleil éclaire leur chambre et ils se réveillent rapidement. Sortant de leur lit de plumes, ils préparent leurs affaires et quittent l'auberge de classe moyenne sans plus attendre. La marche jusqu'au Quartier cherché prend quelques heures et leur permet d'explorer d'autres recoins de la capitale toujours fascinants pour Elyse, bien que les habitants ne le soient pas autant. Quand ils arrivent à la rue recherchée, on accepte leur entrée directement et à l'intérieur, ils regardent d'abord les grandes étagères où sont rangés des centaines, voire des milliers de livres. La bibliothèque, pour l'heure, est bien peuplée : des jeunes comme des vieux cherchent les livres, d'autres en lisent dans un silence total sur une table. Eux, ils cherchent une personne.
Thane : Ne nous extasions pas trop longtemps. Nous devons trouver Brandos.
Ils parcourent les rangées en passant chaque entre deux rangées de livres s'élevant haut, regardent les alentours à chaque bout de rangée. Dans le silence, un vieil homme les interpelle et Thane le reconnaît immédiatement.
Thane : Mais oui, je savais bien que ce nom me disait quelque chose !
Le vieil homme : Thane Naraka. Elyse Qurth. Garulf Melm. Je vous attendais. Venez ici, je vous prie.
Ils s'exécutent et rejoignent l'homme que Thane connaissait. Brandos Liolac, ainsi qu'il s'appelle, est un vieil homme sage. Agé de plus de 70 ans, il a des cheveux gris ébouriffés, une bonne physionomie pour un homme de son âge, il porte une vieille tunique noire. Même si il est assis, on peut voir qu'il est de taille moyenne. De nombreux livres sont posés sur la table où il se trouve, la plupart poussiéreux.
Elyse : Vous connaissez nos noms ?
Garulf : Enchanté, monsieur. Je ne vous ai jamais rencontré de ma vie, mais vous me reconnaissez...
Brandos : Je suis bien renseigné. Mieux vaut qu'un homme qui possède le savoir soit de votre côté ?
Thane : Brandos Liolac ! Je...je vous croyais mort ! Que faites-vous ici ?
Brandos : J'avais décidé de finir ma vie ici. C'est mieux comme ça.
Elyse : Qui est-ce ?
Thane : C'est un membre de l'une des quatre familles fondatrices ! La famille Liolac fait partie du clan Naraka depuis les temps anciens...
Elyse : Oh, c'est un honneur de vous rencontrer !
Thane : Je pensais que vous étiez mort une demi-douzaine d'années auparavant.
Brandos : C'est mon frère aîné qui est mort de vieillesse à ce moment-là et c'est lui qui dirigeait notre famille. Mon neveu, son fils héritier, a décidé directement de m'écarter du pouvoir, prétextant que j'étais trop vieux et que mon heure allait arriver aussi. Mes conseils lui auraient été précieux. J'ai décidé de me rendre utile ailleurs.
Thane : Vous êtes alors venu ici ?
Brandos : Tout à fait. Depuis mon âge, Déra me fascinait, je voulais savoir comment était devenu l'ancienne colonie de mon pays. Je suis arrivé il y a cinq ans par le royaume de Graef, puis j'ai décidé de m'installer à Dagoni. Depuis, je suis devenu un érudit respecté et ici, je n'ai aucune pression, car les gens ne me connaissent pas.
Elyse : Mais vous nous connaissez.
Brandos : Depuis peu. J'ai pu me renseigner sur toi, Elyse, je ne t'avais jamais rencontré auparavant, mais tu étais une dame de la cour, une adolescente au moment où je suis parti. J'ai été témoin de cette scène, il y a quatre ans, lorsque ton grand-père a arraché la tête de son propre lieutenant devant tout le monde avant d'avoir tué une quinzaine de gardes et s'être enfui.
Elyse : Je ne suis pas comme lui, je le jure !
Brandos : Je le sais. Vous n'êtes pas criminels, sinon, pourquoi un haut membre de la justice vous accompagnerait ? Peu de personnes vous connaissent ici, mais moi, je vous connais. Vous avez un but bien particulier.
Thane : J'ai mon objectif à moi, mais Elyse est venue vous voir pour une seule raison : elle souhaite prouver son innocence dans le meurtre de Dorcan Ume.
Brandos : J'ai entendu parler de cette tragédie. Comment a-t-il été tué ?
Elyse : Quand j'ai assisté à la scène, j'étais horrifiée. Il allait prendre sa retraite, il faisait ses adieux et quand il allait annoncer l'identité du nouveau maître, son coeur a lâché. On a essayé de le sauver, mais il est mort. Le magistrat, dont les connaissances dans le domaine de la magie n'étaient plus à prouver, a révélé qu'il a été tué par une magie étrangère, la magie de contact. J'étais la seule étrangère du lot, donc j'ai été arrêté et si Thane n'était pas intervenu, j'aurais passé le reste de ma vie en prison.
Brandos : Tu pensais vraiment être la seule étrangère du lieu ? Les autres cachaient bien leur jeu, dans ce cas. La magie de contact, dans le vieux continent, est plutôt bien connue. Et ce fameux magistrat...crois-moi, je connais cette magie bien mieux que lui !
Thane : Vous avez les moyens de prouver son innocence ?
Brandos : Il y a bien la réponse dans un de ces livres. Voyons voir...
Brandos prend dans ses mains chacun de ses livres poussiéreux, les regarde, puis les pose sur le côté la plupart de temps. Il finit par tomber sur le livre qui l'intéresse et après avoir soufflé sur la première de couverture, il lit le titre.
Brandos : "Les différentes magies du vieux continent". Oui, c'est celui-là ! Lors de mon voyage vers Déra, j'avais importé ce livre jusqu'ici !
Elyse : La réponse y est ?
Brandos : Oui, il faut juste que je retrouve la bonne page.
Brandos tourne, tourne les pages et la tension monte. La jeune femme accusée du meurtre trépigne d'impatience quant à la véritable nature du meurtrier. Après avoir tourné une centaine de pages, l'érudit tombe sur la page qu'il cherchait.
Brandos : Voilà : "La magie de contact". Laissez-moi un instant pour lire.
Brandos lit rapidement les quelques pages qui présentent la magie de contact. Après cette lecture, il sourit et annonce la bonne nouvelle à Elyse.
Brandos : Ma petite, tu es innocente !
Elyse : C'est ce qu'il est écrit ?
Brandos : Pas exactement, non. Je déduis juste ça de la description de la magie oubliée. C'est une magie très ancienne qui provient du vieux continent. Elle permet notamment d'infliger des sévices à tous les corps de ceux qui ne maîtrisent pas la magie. Et l'ancien érudit qui a écrit ce livre ne se trompe jamais : c'est une magie innée. On peut l'apprendre, mais à une seule condition : la posséder en soi. On l'obtient à la naissance, pas autrement. Quant à toi...
Elyse : C'est la magie de la lumière qui est innée en moi. Je ne peux donc pas maîtriser la magie de contact.
Brandos : Tout juste.
Elyse : Mais alors, je suis innocente !
Thane : As-tu douté de ton innocence un jour ?
Elyse : Non, mais...j'étais la victime toute désignée. Tout me présentait comme la coupable. J'attendais tellement ce jour.
Garulf : Je suis heureux pour toi, Elyse. Si ce sont des usurpateurs qui contrôlent une association de justice, nous devons les arrêter !
Brandos se lève et garde le livre en mains.
Brandos : Ce n'est pas fini. Nous devons encore présenter les preuves. Il faut les apporter et il faut que quelqu'un d'extérieur et de respecté vous accompagne. Votre quête est importante et vous voulez autant protéger Déra que moi. Je vous accompagne.
Elyse : Vraiment ? Merci beaucoup !
Thane : Une minute. Avant de partir, j'ai encore quelque chose à faire ici.
Brandos : Tu as une mission précise, je présume.
Thane : Une mission donnée par mon père. J'ai des cibles à éliminer. A Dagoni, à la Cour, il y a quelqu'un que je dois tuer, c'est...
Brandos : Rascor Lumimbis.
Thane : Comment vous le savez ?
Brandos : Mon statut d'érudit m'a permis de rencontrer quelques membres de la cour de Dagoni. De tous ceux que j'ai connus, celui-là est le plus louche. Ca ne peut être que lui. Après tout, c'est un agent triple.
Thane : Ah oui ?
Brandos : Je connais peu ses intentions, ni pour qui il travaille réellement, mais il est dangereux et il faut le tuer au plus vite. Tu dois agir vite, Thane. Nous allons quitter Dagoni assez rapidement, car plus nous demeurons ici, plus nous risquons d'être découvert. Fais ta mission, nous t’attendrons à l'entrée sud-ouest de la ville jusqu'à demain au crépuscule.
Garulf : Il doit agir seul ?
Brandos : Il a toujours assassiné seul. C'est toi qui le fais le mieux.
Thane : Alors, nous nous retrouverons demain. Je ne vous décevrai pas.
Brandos : Ce n'est pas une question de nous décevoir, Thane. C'est pour Déra que tu fais ça.
Elyse : Reviens-nous vite !
Thane se sépare du groupe de quatre ainsi formé. Quittant la bibliothèque, il reste fixé à son objectif. Il sait où se trouve la demeure des seigneurs de Dagoni et il sait où se trouve Rascor Lumimbis. Et plus que jamais, le sang coulera de nouveau, dans peu de temps.
Comme à l'accoutumée, Tordin effectue ses tâches de maître dans son bureau. En train d'avaler une boisson chaude assis, Felisa garde la porte pour lui et il attend d'avoir de la visite car il sait que ce jour-ci, des gens vont venir pour lui. En pleine séance de réflexion, il aperçoit un homme de son âge entrer, un membre de l'association d'Unukor qui est de son côté. Il a une lettre à la main.
Tordin : Qui est l'expéditeur de la lettre ?
Le membre : Vous le savez aussi bien que moi.
Tordin : Je vois ! Passe-la moi.
Le membre donne la lettre à Tordin qui la lit directement. Lors de sa lecture, son visage passe par différentes émotions et quelques minutes plus tard, elle est terminée : le maître rend le papier à son serviteur.
Le membre : Qu'a-t-il dit ?
Tordin : Il est parti. Tant mieux, j'ai envie de dire.
Le membre : Vos jours sont donc comptés.
Tordin : Moins de temps je dirigerai cette association qui ne veut pas de moi, mieux ce sera !
Le membre : C'est vous qui le dites.
Tordin : Va donc placer la lettre dans un lieu sûr. Si il y a quelqu'un qui attend, fais-le entrer.
Le membre : D'accord, maître.
Dès que le membre sort, Jicella rentre.
Tordin : Tu as quelque chose d'important à me dire, je suppose. Je vois, Felisa, rentre aussi !
Le lieutenant obéit à son maître et ferme la porte derrière elle tandis que Jicella commence à parler.
Jicella : Korus mijote des plans pas net.
Tordin : Ce n'est pas nouveau.
Felisa : Je peux aller lui parler, maître, si c'est ce que vous voulez.
Tordin : Non, toi, tu obéis à mes ordres et puis c'est tout !
Felisa : Je vous ai déçu, maître ? Pour l'instant, j'ai suivi scrupuleusement vos ordres. Depuis ma nomination, une dizaine de personnes nous ont rejoint et ils ont l'air tous déterminés.
Tordin : C'est bien, mais pas suffisant. Je parie que Korus est en train de créer une rébellion.
Jicella : Pas exactement. Il a organisé une réunion secrète. Leur but est simple : dès qu'ils connaîtront la position d'Elyse, ils partiront la retrouver pour apprendre la vérité.
Le maître se lève.
Tordin : Ils ne doivent surtout pas connaître la vérité !
Felisa : Pourquoi ? Vous n'êtes pas un défenseur de la vérité, maître ?
Tordin : Là n'est pas la question. De toute façon, Korus pense avoir un tour d'avance, mais il se montre. J'ai quelques alliés et des meilleurs moyens que lui. Ils apprendront, grâce à moi, sa position bien plus tôt et lorsqu'ils partiront pour la sauver, elle sera déjà morte. Et si ils sont rapides, j'ai d'autres cartes en main. Felisa, tu veux te rendre utile ?
Felisa : Dans la mesure du possible.
Tordin : Je te somme de surveiller l'entrée de la base. Chaque fois que quelqu'un voudra sortir, tu lui demanderas quelle est sa mission. Si c'est un des pantins de Korus, tu l'empêcheras de passer. Est-ce que c'est clair ?
Felisa : Très clair, maître !
Jicella : Quoi, c'est tout ? Qu'attendez-vous pour destituer Korus de tous ses droits et de tous ses titres ?
Tordin : Allons, Jicella, tu n'as strictement rien compris au pouvoir.
Jicella : Que voulez-vous dire ?
Tordin : Si on veut être puissant, craint et respecté, il faut des rivaux qui ont presque autant de pouvoirs que soi. Sinon, ce n'est pas amusant. Korus tombera un jour ou l'autre, et à ce moment-là, ses alliés perdront espoir.
Jicella : Si vous le dites...
Tordin : A présent, retirez-vous. J'ai besoin d'être seul.
En sortant, Jicella et Felisa ne remarquent même pas que Korus était caché derrière un mur et qu'il écoutait toute la conversation après avoir suivi Jicella.
Korus : Tu n'as aucune avance sur moi, Tordin, je te le garantis.
Lui-même finit par se retirer.
L'expédition d'Haeli menée par les lieutenants Erica et Ithon contre les chevaliers déchus touche bientôt à sa fin. La zone ouest et nord étant libérés, ce mystérieux groupuscule n'occupe désormais plus qu'un seul lieu : la zone est, près de la mer. Si des personnes comme Daruca, Itard et Claunor préféraient attaquer directement cette zone, d'autres comme Toru, Loka et Prene trouvaient plus judicieux de repasser par la base de l'association d'Haeli pour faire une pause, appeler des renforts, s'équiper de nouveau et revoir leurs amis. Ce sont finalement les lieutenants Ithon et Erica qui ont décidé pour eux : leurs chemins devaient se croiser dans cette base pour qu'ils fassent l'assaut final ensembles et aussi, ils devaient faire leur rapport à leur maîtresse. Leur voyage de retour a pris quelques jours et ils étaient encore à moitié moralement dépités à cause de la perte de certains des leurs. Lors de leur arrivée et de leur croisée non loin de l'entrée de l'association, ils ont été accueillis en triomphe.
Des voix : Les lieutenants sont de retour ! Appelez la maîtresse !
On a d'abord laissé Ithon et Erica rentrer mais ils ont été rapidement suivis par les leurs enfin réunis bien que moins nombreux que précédemment.
Ithon : Cet endroit n'a pas changé.
Sylvain : Pendant combien de temps nous avons été absents ?
Avant que Shanarie et Thedina n'arrivent, les deux lieutenants ont été forcés de révéler l'identité de tous les membres qui se sont sacrifiés pour que la mission soit un succès. Lorsque la maîtresse et son lieutenant arrivent, Ithon et Erica se placent devant et Thedina prend l'archère dans ses bras.
Thedina : Erica ! Tu es de retour !
Erica : Oui...oui...nous sommes de retour.
Thedina se contrôle et revient aux côtés de sa maîtresse. Shanarie est moins joyeuse : elle remarque que le groupe parti est plus réduit que le groupe revenu.
Shanarie : Je suis contente que vous n'ayez rien. Ce n'est pas le cas de tout le monde, n'est-ce pas ?
Ithon : La mission a été rude, maîtresse.
Erica : Ithon, finalement, était-ce une bonne idée de se séparer ?
Ithon : Nous avons réussi nos mission des deux côtés.
Erica : C'est vrai, mais...
Thedina : Vous vous êtes séparés ?
Ithon : Lorsque nous sommes partis au sud, nous avons libéré le village du joug de ces chevaliers. Leur chef possédait une carte avec l'emplacement des différents lieux qu'ils avaient assiégés : une au nord, une à l'ouest et une à l'est.
Erica : Pour être plus efficace et pour éviter de perdre du temps, nous nous sommes séparés. Je suis allée à l'ouest tandis qu'Ithon est allé au nord.
Ithon : Aidé par des gardes, nous avons libéré le village au prix de nombreux sacrifices. Le chef des gardes a péri à mes côtés, son sacrifice était on ne peut plus honorable.
Erica : Pour ma part, je suis allée dans un château qu'ils avaient assiégé où ils tenaient des populations en otage. C'était horrible...au prix de notre réussite, une de mes amies est morte et Dralos a péri aussi.
Procellan : Dralos est mort ?
Shanarie : Un de nos meilleurs espions. C'est si triste...
Erica : Nous avons décidé de passer par la base. Vous aviez besoin d'un rapport et pour récupérer la zone est en évitant le plus possible de subir des pertes, il fallait nous réunir. Si nous pouvions avoir des renforts, ce serait bien...
Jeina : Cette fois-ci, je suis prête à vous accompagner. Je pense que vous aurez besoin d'autres archers.
Claunor : Bonne idée, Jeina !
Hadid : Je peux vous accompagner aussi. Je dois soutenir mon ami Prene dans son rôle de guerrier.
Daruca : Des patrouilleurs supplémentaires pourraient nous accompagner, aussi.
Thedina : Ca va être plus difficile. Je suis désolée, mais Udille est morte. Elle a péri lors d'une mission avec Nageth.
Daruca : Ah...qu'elle repose en paix.
Loka : C'est horrible ! Et comment il va, Nageth ?
Thedina : Il était incontrôlable à son retour. A présent, il dort et on ne sait pas quand il va se réveiller.
Erica : Y'a-t-il une bonne nouvelle à annoncer ?
Shanarie : Pour toi, Erica, il y a une bonne nouvelle.
Quand Erica tourne sa tête vers la gauche, elle aperçoit quelqu'un qu'elle connaît depuis longtemps : Tina Namel, sa plus grande nièce, fille de sa grande sœur Revia. La dernière fois qu'elle l'avait vue, elle n'était qu'une adolescente. A présent, la jeune fille a 18 ans, elle est majeure et ça se voit. Sa tunique rouge et noire a quelque chose de très joli esthétiquement et sa silhouette est fine. Svelte, elle porte une ceinture de cuir, un arc de la même matière que ceux de ses tantes, un carquois avec des flèches de différentes matières, en fer et en acier principalement. Assez petite en taille, elle a les yeux bleus, des cheveux longs et lisses qui descendent jusqu'à ses épaules et ils sont de couleur blond vénitien.
Tina : Tante Erica !
Dès que la jeune fille aperçoit le lieutenant, elle court vers elle et se jette dans ses bras.
Shanarie : Elle nous a rejoint il y a quelques jours.
Erica : Tina ! Mais que fais-tu ici ?
Tina : J'ai décidé de bâtir mon avenir ici ! C'est un bel endroit et il est fait pour moi !
Erica : Tu es l'héritière de la famille et tu es la première membre de la nouvelle génération. C'est étrange que tu aies décidé de venir.
Tina : J'ai des frères et sœurs pour porter des enfants ! Non, moi, dès qu'on m'a parlé de l'association d'Haeli, j'ai décidé de la rejoindre, car je n'ai eu de cesse d'entendre parler de tes exploits ! Je veux protéger le royaume, moi aussi !
Erica : C'est très noble de ta part. Mais est-ce que ta mère est d'accord ?
Tina : C'est elle qui m'a dit de choisir mon avenir. J'avais le droit d'être libre autant que les autres membres de la famille, n'est-ce pas ?
Erica : Pour sûr !
Tina : Je sais que tu es souvent prise par les missions, mais ta famille doit te manquer de temps en temps, tante Erica, non ?
Erica : Tu as raison. Avoir une autre représentante de la famille dans la guilde, moins âgée et moins gradée, ce n'est pas un mal !
Tina : J'ai l'âge pour prendre mes responsabilités en mains et je suis prête à faire des missions !
Erica : Je n'en doute pas. J'aurais bien voulu t'aider, mais une mission importante m'attend.
Tina : Laquelle ?
Erica : Je me suis donnée comme mission, accompagnée de Ithon que tu dois connaître, d'éliminer les chevaliers déchus.
Tina : Les chevaliers déchus ? Mais pourquoi tu les affrontes ? Je croyais que...
Erica : Chuuuut. Nous en parlerons à mon retour, d'accord ?
L'archère retire sa main de la bouche de Tina et se relève.
Tina : Tu vas repartir ?
Erica : Demain ou après-demain, à tous les coups. Ecoute, les chevaliers déchus sont déjà au centre de mes missions, inutile qu'ils soient au centre de nos discussions.
Tina : De quoi veux-tu qu'on parle ?
Erica : Comment va ta mère ?
Tina : Maman est parti rejoindre grand-mère. Elle ne se sent pas très bien ses derniers temps, elle sent qu'elle s'affaiblit mais elle aimerait encore se rendre utile aux yeux des autres.
Erica : Elle a fait honneur à notre famille pendant toute sa vie alors qu'elle n'en faisait pas partie à notre naissance ! Elle a bien le droit de se reposer un peu !
Shanarie : Bien, je pense que nous devrions discuter entre elles.
Erica : Non, non, vous pouvez rester ! Je vais emmener ma nièce dans la cour, ce sera mieux !
Shanarie : Comme tu voudras. Contente de vous revoir, en tout cas.
Thedina : De même !
Ithon : Vous autres, je tenais à vous dire merci. Nous ne nous en sommes pas tous tirés indemnes de cette histoire et elle n'est pas terminée. Nous devons cependant aller de l'avant ! Les chevaliers déchus représentent déjà moins une menace qu'auparavant ! Leur nombre se réduit et leur idéologie tend à disparaître et c'est grâce à vous, grâce à nos efforts cumulés ! Bientôt, nous lancerons l'assaut final et il ne restera plus rien d'eux ! Nous aurons sauvé le royaume d'une des choses qui la menacent ! Alors, préparez-vous et reposez-vous ! Nous repartirons bientôt.
Les membres de l'expédition se séparent, retrouvent leurs amis restés et se reposent comme ils ne l'ont jamais fait ces dernières semaines. D'autres pensent déjà à s'équiper en vue de l'assaut final. Dans tous les cas, Shanarie est contente de voir que la bonne humeur et la joie s'est de nouveau répandue dans son association et elle reste un petit moment avant de rentrer dans son bureau avec Thedina. Erica, quant à elle, mène sa nièce Tina dans la cour.
Erica : Tu es prête, Tina ?
Tina : Prête pour quoi ?
Erica : Pour me montrer tes capacités.
Erica sort son arc et Tina suit le geste.
Erica : Je suppose que tu as rejoint l'association en tant qu'archère. Le minimum pour ça, c'est de maîtriser l'archerie.
Tina : Je pense la maîtriser.
Erica : Nous allons le voir tout de suite. Loka, pose une cible à une cinquantaine de mètres devant nous !
Loka : Tout de suite, lieutenant !
Erica : Tina, tu ne dois pas savoir où la cible se trouve. Ferme les yeux.
Tina : Tu es sûre, tante Erica ?
Erica : Je suis sûre.
Arc en mains, la tante et sa nièce ferment les yeux. La patrouilleuse qui les a rejoints dans la cour prend une cible pour l'entraînement et la pose à l'endroit demandé, un peu décalé par rapport aux deux femmes.
Erica : A présent, tirons.
Erica et Tina encochent et décochent leurs flèches en même temps. Elles se différencient par leur couleur, de tel sorte à ce que l'on sache quelle flèche appartenait à qui. Les flèches fusent l'air et toutes les deux atterrissent sur la cible. Lorsqu'elles ouvrent les yeux, elles observent le lieu atteint par leur flèche.
Tina : Oh non ! Elle n'a pas touché le milieu de la cible !
En effet, la flèche de Tina est décalé vers la droite de la cible par rapport à celle d'Erica, qui est pile au milieu.
Erica : Eh bien, ce n'est pas parfait, mais c'est déjà pas mal !
Erica range son arc puis ébouriffe les cheveux de sa nièce.
Erica : Tu as bien évolué depuis le temps, je suis contente de te revoir !
Tina : A quoi rimait cette épreuve !
Erica : C'est simple. Beaucoup pensent que le plus important pour un archer, c'est la vue. Je pense que c'est faux. Un bon archer doit se servir de tous ses sens : l'odorat, sentir l'air à tes alentours, le toucher, entre ton doigt, la corde et la flèche et l'ouïe, pour savoir où il faut tirer, c'est à dire en direction du bruit. Un mauvais archer aurait raté la cible, ce n'est pas ton cas.
Tina : J'ai tiré à l'instinct.
Erica : Ton instinct te sauvera la vie de nombreuses fois.
Tina : Tante Erica...je ne veux pas que tu repartes.
Erica : Je dois terminer cette mission, pour notre bien à tous ! Crois-moi, c'est important...lorsque je reviendrai, nous pourrons parler plus longuement et plus sérieusement. En attendant, continue de forger ton avenir !
Tina écoute les conseils de sa tante. Alors que celle-ci rentre dans la base, la jeune archère en profite pour recommencer cette même épreuve, plusieurs fois, de nombreuses fois, jusqu'à ce que la flèche atteigne pleinement sa cible.
Pilan continue de mener des expériences secrètes dans les recoins les plus sombres de la base de l'association de Graef qu'il ne cesse de modifier. En pleine nuit, la salle qu'il occupe est éclairée d'une lumière bleuet sur une stèle en pierre au milieu de la pièce repose un cadavre d'un homme roux aux cheveux mi-longs, les yeux fermés et seulement habillé d'un pagne. Pilan place sa main au-dessus de lui lorsque Maria entre dans la pièce.
Pilan : Tu aurais pu me prévenir que tu entrais, mon amour.
Maria s'approche de son mari et l'embrasse.
Maria : Je voulais t'informer de quelques nouvelles que je viens d'apprendre et je ne voulais pas attendre demain.
Pilan : Quelles genres de nouvelles ?
Maria : Appréciez-vous votre lieutenant Havor ?
Pilan : Il se révèle utile, la plupart du temps, sinon je ne l'aurais pas élevé jusqu'à ce poste.
Maria : Il n'a pas cessé d'enquêter sur la désertion de Garv. Son enquête l'a mené jusqu'au château des seigneurs. Il est tombé nez à nez avec Gial Jenabus.
Pilan : L'infiltré de la secte a révélé son identité ?
Maria : Il a tenté de tuer notre bon seigneur, mais Havor s'est interposé. Je ne sais pas comment il a fait, mais il a réussi à le tuer.
Pilan : J'ai dû surestimer ce vieil homme qui avait trop foi en ses pouvoirs. Un peu comme Ibytrem. Qu'est-il advenu de Dotos Valien ?
Maria : Il est souffrant, on ne sait pas si il va s'en sortir.
Pilan : Peut-être qu'avec un coup de mains, il sera six pieds sous terre ! Qu'est-il advenu d'Havor ?
Maria : Il est revenu à l'association et est considéré comme un héros. Il a sauvé le seigneur et sa réputation en a pris un sacré coup.
Pilan : Alors, tout est bien qui finit bien !
Maria : Vraiment ?
Pilan : Notre lieutenant a renforcé la réputation de l'association de Graef et le seigneur va peut-être laissé sa place à quelqu'un de moins responsable ! Où est le mal là-dedans ?
Maria : Nous avons perdu un bon élément...
Pilan : Si Gial s'est laissé tuer aussi facilement, c'est qu'il n'était pas si bon que ça, au final. Il nous faut de nouveaux éléments, des jeunes éléments et c'est pour cette principale raison que Oella se trouve ici.
Maria : Je comprends.
Pilan : Tant que tu es là, j'ai aussi deux choses à t'annoncer.
Maria : J'écoute.
Pilan : Premièrement, je viens de remarquer que notre fils et le fils de Julia sont nés plus ou moins en même temps.
Maria : Belle coïncidence.
Pilan : Ils peuvent grandir ensembles, ils vont le faire ! Deux garçons qui vont devenir des hommes, en découvrant les secrets du monde et en apprenant toutes les formes de magie, n'est-ce pas là un avenir idéal ?
Maria : Nous devrions les faire ses rencontrer.
Pilan : Parfaitement. La deuxième annonce que j'ai à te faire, c'est que tu es une chanceuse, une privilégiée.
Maria : Pourquoi ?
Pilan : Regarde ce corps.
Comme son mari lui demande, Maria regarde le corps posé sur la stèle.
Maria : Qui était-ce ?
Pilan : Aucune importance, il est mort. Je pensais qu'il serait plus utile mort que vivant, je me suis trompé.
Maria : Que voulais-tu faire de lui ?
Pilan : Eventuellement une arme. Enfin bon, c'était un homme trop simple. Tu te souviens que sans moi, tu serais morte ?
Maria : Oui, je me souviens lorsque tu m'as ressuscitée. Je te dois la vie et je m'en souviendrai jusqu'à la fin de ma vie.
Pilan : Jusqu'ici, je pensais que ma magie me permettrait de contrôler la vie et la mort des gens. Je m'étais trompé. Le sortilège de résurrection est unique et seule toi a pu en bénéficier.
Maria : Quel dommage...
Pilan : Cependant, les gens morts peuvent être d'une utilité.
Maria : Laquelle ?
Pilan pose sa main sur le torse musclé du cadavre. Une sorte de lumière se dégage du corps de l'homme et elle traverse tout le bras droit du maître avant de pénétrer dans tout son corps.
Maria : Que vient-il de se passer ?
Pilan : Il n'en possédait pas beaucoup, mais je l'ai quand même fait.
Maria : Fait quoi ?
Pilan : J'ai absorbé sa puissance magique. Cela signifie que quand mes ennemis mourront de ma main, je pourrai m'emparer de leurs pouvoirs. Ainsi, plus personne ne pourra m'arrêter. Pas même cet élu de la magie. C'est moi, le plus puissant mage de Déra.
Fin du chapitre 9
Récapitulatif du RPG
Liste des participants : Alexisquin_back, _Arthurvador, Kerotroll, antoinedel10, radical900, Jejedu25000 (OnchOnchPro), Noctoir, Scaraugh (Xiliae), manablanc, [Sweet]4 et MatWakerPast
Carte de Déra :
Association d'Unukor
Maître de l'association : Tordin Igran
Lieutenants : Jicella Drarin, Korus Pretam, Ingmar Erwin et Felisa Razir
Guerriers : Brad Priwin, Aureg, Diane Ildamil, Ladia Gass +autres
Patrouilleurs : Athalnir Tarick+autres
Archers : Elrond Camcacil, Lantan, Garon Arkway, Milena, Simon+Autres
Espions : Dothina Sauthis, Rytha Voluntiis, Wulfrich Laudemon +Autres
Berserkers : Regnak "Rek"+Autres
Responsables : Rebecca+Autres
Mages : Plus de mages
Nouveaux : ?
Membres défunts d'Unukor : Bercidan Gesor, Le père d'Helmut et de Brad, la mère de Jerrick, Percedon Ermedes, Thordod, Cireg Jeatrem, Jerrick Jeatrem, Dragar Mitus, Victor, Golador Bledinis, Elena, Helmut Priwin, Podrick, Dorcan Ume, Loghain Nagran, Yûki Tenpoin
Association d'Haeli
Maître : Shanarie Pnow
Lieutenants : Thedina Zadus, Garulf Melm, Ithon Beorce et Erica Namel
Guerriers : Lucien, Hadid, Prene+Autres
Patrouilleurs : Loka, Daruca+Autres
Espions : Procellan Anir+Autres
Archers : Claunor, Jeina, Tina Namel+Autres
Berserkers : Itard Roos, Sylvain Oradrir, Toru Kamizu +Autres
Responsables : Ragnarok Asthor, Varnir+Autres
Mages : Aucun
Nouveaux : Aucun
Membres défunts d'Haeli : Osmond Svesson, Thorgeir Svesson, le père d'Itard,Kirgho, Tristan, Lotor, Hugh, Jack, Pascal Corid, Erkeo Transko, Rebin Runtard, Titus, Zaran, Soerid, Sylvia, Galao Transko, Ugur, Bared, Dralos
Association de Graef
Maître : Pilan Cale
Lieutenants : Maria Glewyth, Amroth Melwasùl, Oella Turban, Havor Vaman
Mages : Ysille Turban, Carcia, Sollen, Mellissa, Gorvelin, Clarisse Mathot+Autres
Responsables : Dronur Recas+Autres
Patrouilleurs : ?
Espions : Aaron Lodert+Autres
Guerriers, Archers, Berserkers : Angelica Melwasùl (archère), Bronn Mormont (berserker), Girlac Turban (Guerrier), +Autres
Nouveaux : ?
Membres défunts de Graef : Odos, Cabain Woet, Hermod Gunnof, Ibytrem Qurth, Trazis Palvon
Personnages hors association (principaux comme secondaire) :
Thane Naraka
Snekor le sinistre
Aero Nastaroth
Garv
Haldir
Nost
Tira
Hiden
Les autres assassins
Betea-Béatrice Valien
Phyr
Dea
Julia
Brandos Liolac
La maîtresse de la confrérie des assassins de Graef
Le maître de la confrérie des assassins d'Unukor
La maîtresse de la confrérie des assassins de Dagoni
+D'autres prévus
Prologue : Publié le 18/08/2013
Volume 1 : Terminé.
Chapitre 1 : Les associations de défense des royaumes. Paru le 21/08/2013.
Chapitre 2 : Premières missions. Paru le 23/08/2013.
Chapitre 3 : Traques et captures. Paru le 29/08/2013
Chapitre 4 : Des hommes puissants et mystérieux. Paru le 1/09/2013.
Chapitre 5 : Rencontre violente et missions dangereuses.Paru le 3/09/2013.
Chapitre 6 : La voleuse, les imprévus et les affaires étranges. Paru le 5/09/2013.
Chapitre 7 : Des actes impardonnables. Paru le 08/09/2013.
Chapitre 8 : La magie oubliée.Paru le 11/09/2013.
Chapitre 9 : La confrérie des assassins. Paru le 15/09/2013.
Chapitre 10 : La capitale indépendante. Paru le 21/09/2013.
Chapitre 11 : La quête du savoir. Paru le 26/09/2013.
Chapitre 12 : Ennemis et amis. Paru le 29/09/2013.
Chapitre 13 : Des blessures non refermables. Paru le 07/10/2013.
Chapitre 14 : Le pouvoir absolu. Paru le 16/10/2013.
Chapitre 15 : Tensions et catastrophes. Paru le 23/10/2013
Chapitre 16 : Rien ne sera plus comme avant. Paru le 29/10/2013
Chapitre 17 : Père et maître. Paru le 02/11/2013.
Chapitre 18 : Déclaration de guerre. Paru le 09/11/2013.
Chapitre 19 : La nouvelle année. Paru le 16/11/2013.
Chapitre 20 : Le passage de la frontière. Paru le 22/11/2013.
Chapitre 21 : Bataille sur plusieurs fronts. Paru le 27/11/2013.
Chapitre 22 : Impuissances et trahisons. Paru le 02/12/2013.
Chapitre 23 : Les deux sœurs rivales. Paru le 09/12/2013.
Chapitre 24 : Le devoir d'un frère. Paru le 16/12/2013.
Chapitre 25 : La fin de Déra. Paru le 21/12/2013.
Tout le volume 1 se trouve sur ce topic : https://www.jeuxvideo.com/forums/1-30346-1369004-35-0-1-0-fic-rpg-hs-les-royaumes-de-dera.htm
Volume 2 : En cours d'écriture (25 chapitres prévus)
Chapitre 1 : Un monde changé. Paru le 08/01/2014.
Chapitre 2 : La justice à tout prix. Paru le 17/01/2014
Chapitre 3 : Des unions pour la paix. Paru le 24/01/2014
Chapitre 4 : La retraite d'un maître. Paru le 31/01/2014
Chapitre 5 : Des contrées inconnues. Paru le 07/02/2014
Chapitre 6 : Des secrets non gardés. Paru le 15/02/2014
Chapitre 7 : Criminels en fuite et véritables criminels. Paru le 22/02/2014.
Chapitre 8 : Le renouveau des associations. Paru le 01/03/2014.
Chapitre 9 : Les infiltrés. Paru le 08/03/2014
Chapitre 10 : (Pas encore de titre). A paraître mi-mars 2014.
Les choix de fin de chapitre
Membres de l'expédition d'Haeli : Comme prévu démocratiquement ( ), vos persos font une pause à la base. A vous de décider comment vous équiper et qui peut vous accompagner éventuellement lors de l'assaut final.
Membres de l'association d'Unukor : D'ici peu, vous apprendrez la position d'Elyse. Dès lors, suivrez-vous Korus pour aller la sauver, même si c'est contre la volonté de Tordin ?
Membres de l'association de Graef : Vous êtes libres pour le prochain chapitre, bien entendu vous pouvez réagir quant à l'entraînement spécial des jeunes mages et aussi à la mort du mage de la cour, en réalité infiltré de la secte.
Noctoir : Vas-tu suivre Betea dans le coup d'état qu'elle prévoit ?
Les assassins d'Haeli : On poursuit évidemment en MP.
PS : J'ai retiré Sedor et Dilinne Beomer de la liste des persos car je sais pas trop quoi en faire ce volume 2
FILL MY UNLIMITED POWEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER!!!
:prendslescachets:
Bref :
Garv suit Betea,parce que POWEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER!!!
Ladia suit Korus pour sauver Elyse,parce qu'elle détient le POWEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER!!!
Et pour Itard,il s'équipe comme d'habitude,et il pense à personne parce que Aero est parti et que Ragnarok,malgré son nom d'apocalypse qui a trop le swag d'un ponay,n'a PAS le POWER.
Ce pavé
Pour Bronn, je veux qu'il commence à comprendre qu'un danger règne à Graef et qu'il enquête un peu avec Havor.
Daruca va refaire ses provisions en flèches et fléchettes
(ah si on doit envoyer un éclaireur avant l'assaut final, si possible démontrer l’utilité de Jald, Daruca traduira les informations qu'il rapportera par ses gestes, cris, mimiques, car elle est la seule à le comprendre )
Je réponds un peu à tout ça
Noctoir Tu as un peu pété les plombs non ?
Sweet D'accord mais n'oublie pas le caractère un tant soit peu solitaire d'Havor
Scaraugh Un singe en éclaireur ? J'y réfléchirai
Ça va mieux j'ai pris mes cachets