Chapitre 5 : Des contrées inconnues.

Dorcan Ume, qui dirigea l'association d'Unukor de l'an 2E 306 à 309 est mort. Et alors que l'on croyait qu'il s'agissait d'une simple attaque cardiaque, le grand magistrat a révélé qu'il a été tué par une magie étrange : une magie de contact. Immédiatement accusée, Elyse a été enfermée dans une des cellules du sous-sol de la base de l'association par Jicella en attendant de recevoir son jugement. Quelques jours plus tard, la cérémonie funéraire de Dorcan a lieu : la plupart des membres de l'association sont présents ainsi que ses amis et parmi eux, beaucoup sont des hommes et des femmes proches du seigneur. Enfermé dans un cercueil, son corps est enterré dans le cimetière d'Adroder. Le nouveau maître, Tordin Igran, alors que la cérémonie vient de se terminer, se met à genoux et pose sa main sur la pierre tombale. Il y lit : "Dorcan Ume (254-309), 25e maître de l'association d'Unukor." Sur la pierre sont également posées des fleurs de toute sorte, en hommage au vieil homme. Après quelques secondes de méditation, Tordin se relève.

Tordin : Merci pour tout, Dorcan. Il faut le dire : vous n'avez pas été le meilleur des maîtres, mais pendant toute votre vie, vous avez fait ce que vous pouviez. Vous étiez un véritable homme. Reposez en paix.

Tordin sait que son maître ne lui répondra et pourtant il lui parle quand même. A ses côtés se tiennent ceux qui sont moins gradés que lui à présent : les lieutenants Jicella et Korus.

Jicella : C'est fini. Nous ne pouvons plus rien faire pour lui.

Tordin : Nous pouvons le venger.

Tordin attend que le cimetière se vide un peu, que les gens tristes habillés en noir le laissent tranquille. Brad, lui, a essayé de s'éloigner de son nouveau maître le plus possible. Non pas qu'il ne souhaitait pas rendre un hommage à son ancien maître, mais il est perturbé par autre chose à présent : la femme qu'il aime est accusée du meurtre de Dorcan et il est persuadé de son innocence. Le nouveau maître est convaincu du contraire. Ainsi, Brad décide de quitter le cimetière et il réfléchit à une solution.

Korus : Comment ça, le venger ?

Tordin : Tu sais très bien ce que je veux dire, Korus. A présent, des nouvelles responsabilités m'incombent : je suis le 26e maître de l'association d'Unukor et je dois prendre des décisions et surtout, rendre la justice. Donc je dois venger Dorcan.

Korus : En vous en prenant à une innocente ?

Jicella rit avant de répondre avec force à Korus.

Jicella : Elyse, innocente ? Tu ne fais donc pas confiance au magistrat ?

Korus : Le magistrat n'a pas dit que Elyse était la meurtrière.

Jicella : Parce qu'il ne la connaissait pas ! Mais si c'est pas elle, c'est qui ? Qui possède une magie étrangère qui permettrait de tuer les gens au moindre contact à part elle ?

Korus : Je ne sais pas...mais une femme douce et gentille comme elle, pourquoi tuerait-elle l'homme qui l'a accueilli dans l'association d'Unukor ?

Tordin : Pourquoi ? Tu sembles oublier le nom de famille qu'elle porte, Korus...les Qurth sont des meurtriers, ils ont ça dans le sang.

Korus : Et vous maître, vous oubliez son prénom. Elle ne s'appelle pas Ibytrem. Elle s'appelle Elyse.

Tordin : Tu es têtu, Korus. Elle a beau avoir tué mon prédécesseur, tu t'obstines à croire qu'elle est toute gentille. Je vous avais prévenu qu'elle était dangereuse, vous n'avez rien fait, alors j'essaie de rattraper le coup. Je m'emparerai de sa tête et comme elle a de la famille au vieux continent, je la leur apporterai. Et si ils sont dangereux qu'elle, ils ne vivront guère.

Korus : C'est ça, ta conception de la justice ?

Tordin : Depuis quand tu me tutoies ? Pour qui tu te prends, Korus ? Tu dois respect et obéissance à ton maître.

Korus : Et qui te dit que tu es maître ?

Tordin : Absolument tout. J'étais le meilleur d'entre nous trois, je suis le plus méritant, j'ai des compétences, du talent et du charisme.

Korus : Tu n'étais peut-être pas le nouveau maître ! Dorcan est mort juste avant de le dire !

Jicella : Tu entends, Tordin ? Il veut t'usurper ta place !

Tordin : Tu veux que je te retire ton titre, Korus ? Sois déjà content d'être lieutenant, car tu ne le mérites pas forcément. Si tu te mets en travers de ma route, je n'hésiterai pas à te bannir !

Korus ouvre la bouche pour répondre mais rien ne sort, il ne sait pas quoi dire. N'ayant pas eu le dernier mot, il quitte le cimetière, de peur que Tordin ne s'énerve et ne veuille plus de lui comme lieutenant. S'il est triste pour la mort de Dorcan, il s'oppose totalement à ce que Tordin demeure maître.
Enfermée depuis plusieurs jours, Elyse est seule dans une cellule sombre et humide. Quelques jours plus tôt, Brad lui avait dit que certains prisonniers qui avaient des peines légères étaient incarcérés là et que les derniers prisonniers avaient tous purgés leur peine. Elle se sent seule, terriblement seule et surtout, elle regrette. Lorsqu'elle rêve, c'est à chaque fois des visions du passé, lorsqu'elle était une noble fille de la cour, lorsqu'elle était respectée par sa famille et avait plein d'amis, avant que le nom de Qurth soit synonyme de malheur. Elle était sur le point de devenir une véritable citoyenne de Déra, elle était quasiment pardonnée, elle se faisait de nouveaux amis, une nouvelle vie s'offrait à elle : mais on a tout gâché. Aujourd'hui, Elyse est une prisonnière, une déchue, une meurtrière. Elle avait eu vent du sort du dernier homme qui tua un maître, à savoir Jerrick Jeatrem : on lui a coupé la tête. Accusée du même type de meurtre, le même sort l'attend sûrement, mais la différence est qu'elle est persuadée d'être innocente. La mort de Dorcan l'a aussi surprise que les autres et les sentiments qui régnaient chez elle lorsqu'on l'a arrêté était la peur et l'incompréhension. D'ordinaire, un garde la surveille de loin, mais ce jour-ci, il est à l'enterrement de Dorcan. D'ailleurs, Elyse voulait assister à cet enterrement, car elle est triste pour ce vieil homme qui l'avait accueilli auparavant. Plongée dans la solitude, elle ne fait qu'attendre sa mort. Et pourtant, elle aperçoit une silhouette : une des femmes de l'association avec laquelle elle s'est liée d'amitié, Rytha Voluntiis. Avec un crochet en main, elle s'approche de la cellule.

Elyse : Rytha ? Qu'est-ce que tu fais là ?

En réponse, Rytha lui dédaigne un sourire.

Rytha : Quelle question ! Je viens te libérer, bien évidemment !

Elyse : Tu n'es pas censé être à l'enterrement ?

Rytha : L'enterrement de ce vieux croûton que j'aimais pas ? Désolé mais je n'aime pas les enterrements, surtout quand c'est un enterrement de vieux...bon, d'accord, Lantan m'a dit que j'étais malpolie, mais je ne veux pas qu'on me force !

Rytha se rapproche de la cellule, glisse son crochet dans la serrure, le tourne dans tous les sens mais ne parvient pas à ouvrir les barreaux.

Rytha : Allez, je peux y arriver !

Elyse : Ce n'est pas la peine de te donner autant de mal...

Rytha : Tu ne mérites pas d'être enfermée ! Je vais te libérer !

Rytha force de nouveau : cette fois-ci, le crochet se brise en deux.

Rytha : Oh, non ! C'est pas vrai ! Je croyais que j'étais bonne en crochetage ! Je me suis suffisamment entraînée ! C'est pas parce que ces barreaux sont solides que le crochet doit casser !

La jeune femme jette les deux bouts sur le sol puis exécute quelques pas.

Rytha : Je vais chercher un autre crochet ! Tu vas être libre, crois-moi !

Elyse : Ne me libère pas, je t'en prie. Si je m'échappe, je serai poursuivie partout et tu seras punie !

Rytha : Ah non, je ne veux pas retourner en prison ! Mais je ne veux pas rester sans rien faire non plus ! Que faire ?

Elyse : Je ne sais pas. Continue à vivre ta vie. La mienne va se terminer...

Rytha : Tu ne peux pas mourir comme ça ! Personne ne te laissera mourir !

Elyse : Tu crois ?

Rytha : Beaucoup te croient coupables, c'est vrai, mais beaucoup te croient innocente ! Brad est le premier à avoir pris ta défense et comme Tordin croit que tu le manipules, il a refusé qu'il vienne te rendre visite.

Elyse : J'étais sur le point d'être avec lui ! Nous étions faits l'un pour l'autre, il m'avait pardonné, il m'aimait, et je risque de ne plus jamais le revoir...

Rytha : Il te défendra. Je te défendrai. Tu auras un procès équitable. Tu es presque aussi belle que moi, tu ne mérites pas ce qui t'arrive !

Elyse : Mais qu'est-ce qui m'innocente ? J'ai l'impression que c'est un coup monté : tout porte à croire que je suis coupable.

Rytha : Ta parole. Ta foi. Tes amis. Si il n'y a que Tordin et ses bêtes partisans qui te croient coupables, tu ne risques rien.

Elyse : Je n'en suis pas sûre...

Rytha fait quelques pas en arrière et appuie son dos contre le mur entre deux cellules, en face de celle d'Elyse.

Rytha : Je crois que toi et moi, nous nous ressemblons...

Elyse : Ah bon ? Explique.

Rytha : Nous nous sommes toutes les deux liées d'amour avec celui qu'on croyait être notre ennemi, nous avons toutes les deux finies en prison et nous sommes toutes les deux sacrément belles.

Elyse : Tu as été accusée de meurtre, toi aussi ?

Rytha : Non ! J'ai été en prison parce que je volais des riches...

Elyse : Alors, nous ne nous ressemblons pas. D'autant plus que je ne considérais pas Brad comme mon ennemi et si il n'avait pas tué mon grand-père, il aurait détruit Déra.

Rytha : Ce doit être un lourd fardeau à porter. Si seulement je pouvais t'aider...

Elyse : Vous avez tous essayé de m'aider. J'ai essayé de vous aider. Et voilà comment je finis...

Rytha : C'est injuste. Nous devons te sauver.

Elyse : Essayez, je vous en supplie...

Rytha aurait voulu employer d'autres mots pour rassurer son amie, mais elle se contente de la saluer et de revenir à la salle principale de la base, se maudissant de ne pas avoir pu la libérer et espérant un avenir heureux pour Elyse.

Les tâches de l'association d'Haeli sont devenues plus difficiles et plus longues. Récemment, de bons éléments, dont les lieutenants Ithon et Erica sont partis pour une expédition qui risque de durer longtemps. Shanarie a décidé de reléguer des tâches et de répartir les missions en conséquence. Au beau milieu de la journée, les lieutenants Thedina et Garulf s'entraînent, seuls dans la cour. L'entraînement consiste en un duel d'épées entre les deux bretteurs.

Garulf : Ne baisse pas ta garde, Thedina !

En tenant son épée des deux mains, le vétéran assène un coup de la droite vers la gauche. Ce coup est paré par la bretteuse qui bondit en arrière pour se redresser et tend son épée vers Garulf.

Thedina : Je ne baisse jamais ma garde.

Garulf : Tu es sûre ?

Thedina et Garulf attaquent en même temps. Le cliquetis des armes les font vaciller mais ils ne s'arrêtent pas. Ils exécutent quelques pas de côté et assène des coups de tous les côtés.

Thedina : Tu vois ?

Garulf : Je peux aussi être imprévisible.

Garulf accélère la cadence. Malgré son âge, il conserve toujours la forme et tente de déstabiliser. Malgré tout, la jeune femme ne se laisse pas faire et profite de son agilité et sa légèreté pour parer les coups.

Garulf : Pas mal. Mais cela suffira-t-il pour protéger Shanarie ?

Thedina : Je l'ai toujours protégée.

Garulf : Si je n'étais pas intervenu contre l'assassin l'autre jour, elle serait morte. Et j'ai 30 ans de plus que toi.

Thedina : Je...je dormais, je ne pouvais pas m'imaginer que...

Garulf : Je ne voulais pas t'offenser. Mais à l'avenir, une femme comme elle risquera encore sa vie. Elle doit être protégée.

Thedina : Je la protège. Je donnerai ma vie pour elle, si il le faut !

Garulf : Mais j'espère que tu ne vis pas que pour elle. Tu as 24 ans, profite de la vie de ton côté.

Thedina : J'ai fait mon choix. Je lui dois tout, je l'aime et j'espère continuer à vivre avec elle. C'est comme ça que je réussirai ma vie.

Garulf : Tu as de bonnes intentions, mais de ton côté aussi, vivre en bravant les interdits risque d'être dangereux.

Thedina : Merci de n'avoir rien dit....

Garulf : J'aurais été un traître que de le révéler à tout le monde. Et pour le moment, j'ai d'autres priorités. C'est pour ça que je t'entraîne : seule toi peut protéger Shanarie. Et elle-même aussi, car il ne faut pas oublier qu'elle avait survécu là où tous les lieutenants et le maître avaient décédé, à l'époque.

Thedina : C'est quoi, ces priorités ?

Garulf : As-tu entendu parler de la mort de Grant ?

Thedina : J'en ai entendu parler, mais je ne le connaissais pas.

Garulf : Moi non plus, mais j'ai assisté à sa mort en direct.

Thedina : Ca devait être horrible...

Garulf : C'était un assassinat mystérieux. Un meurtre qui avait un but, que je compte bien découvrir.

Thedina : Tu vas donc mener ton enquête de ton côté ?

Garulf : J'ai demandé la permission à Shanarie et elle veut bien. C'est important pour moi.

Thedina : Et tu sais à quoi ça aboutira ?

Garulf : Absolument pas. Mais je dois savoir. Ces prochaines semaines, je serai donc moins présent.

Thedina : Est-ce le bon moment pour mener cette enquête ? Compte tenu de l'expédition...

Garulf : C'est le moment ou jamais. Peut-être qu'après, il sera trop tard.

Garulf relève son épée et continue d'affronter Thedina en duel. L'entraînement dure encore un certain moment, le temps que Garulf puisse confirmer que Thedina est une bretteuse hors pair. Car après, son enquête se poursuivra...
Garv a tué le malheureux Rosendil. Le guerrier, ex-membre de l'association d'Haeli, avait été pris en otage par la secte alors qu'il s'approchait trop de leur territoire, alors qu'il voulait se venger de ce qu'ils avaient fait à ses amis. Garv ne ressentait pas grand chose pour lui et l'a donc tué sans hésiter, car il devait accomplir son épreuve, pour devenir un véritable mage de la secte. Le corps de Rosendil, déjà mutilé, a ensuite réduit en un tas de cendres suite à un sortilège par Betea, ce qui, selon elle, était encore trop d'honneur pour un être misérable comme lui, mais qu'elle n'avait pas le choix, puisque c'était la seule solution pour se débarrasser du corps. Elle a ensuite gardé les cendres comme trophée, car Garv n'en voulait pas.
Ce jour-ci, il passe une toute autre épreuve. Près de la forêt où leur base est cachée, des citoyens semblent avoir érigé un village. L'occasion de Garv de prouver sa valeur ainsi que sa fidélité à la secte : accompagné de Betea qui s'occupe de sa formation ainsi que de Phyr et Dea, il a été envoyé pour détruire le village et ne laisser aucun survivant. Pour Garv, c'est simple et comme il est devenu un être sans sentiment, le poids des vies humaines, cela lui importe peu.

Garv : Vous ne vous échapperez pas.

Perché sur un toit, il brûle la chaumière sur laquelle il se trouve puis bondit sur le sol de la petite route qui sépare les maisons du village. Un jeune villageois affolé s'approche de lui : il tend sa main pour lancer un sort et en quelques secondes, le villageois meurt, le cerveau grillé par le sortilège.

Betea : Pas mal. Tu as bien appliqué les sorts que je t'ai appris, Garv.

Betea se place à ses côtés et lorsqu'un villageois armé s'approche d'elle, elle se téléporte derrière lui, fait apparaître un poignard et lui transperce le cou.

Garv : Celui-là, je ne l'ai pas appris.

Betea : C'est dommage. Mais ceux que tu as appris, c'est bien suffisant.

Garv et Betea continuent leur traque. Les malheureux villageois décèdent les uns après les autres. Les gardes ont beau essayé de les tuer, ils ne peuvent contenir tous les dégâts. Cette attaque surprise ne leur permet pas de se défendre correctement. De leur côté, Phyr et Dea accomplissent le travail, car bien qu'il s'agisse de la mission de Garv, tuer et détruire leur plaît plus que tout.

Phyr : Tu as vu que certains d'entre eux essayaient de s'enfuir ?

Dea : Nous ne les laisserons pas faire.

Phyr et Dea restent côte à côte. Ils rejoignent les villageois paniqués qui essaient de s'enfuir. Ils sont protégés par quelques gardes.

Un garde : Halte là !

Un garde se place devant les autres et dégaine son épée.

Le garde : Derrière moi ! Empêchez-les d'avancer ! Protégez les villageois !

Les gardes se placent en ligne derrière leur épée, arme au poing. Ils se maintiennent droits sur la terre qui se mouve sous leurs pieds.

Phyr : Méritent-ils que vous mourriez pour eux ?

Un garde : Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ?

Dea : Nous vous retournons la question. Votre pire erreur a été de vous installer ici.

Un garde : Attaquez-les !

Déjà, avant même que les gardes puissent les attaquer, Phyr augmente sa vitesse, saisit le chef des gardes par le crâne et l'arrache. Son corps mutilé tombe à terre et le mage le jette par dessus les autres combattants. Dea se rapproche des autres gardes et utilise un sort que les gardes ne peuvent contrer : elle plie ses deux bras, met ses doigts en contact les uns avec les autres et exécute des mouvements dans l'air. Sans rien comprendre, les gardes meurent sous l'effet de l'air tranchant. Pire encore, ils n'ont pas gagné beaucoup de temps pour faire fuir les leurs.

Dea : Ils ne pouvaient rien faire face à nous.

Phyr : Et c'est les seuls qui pouvaient nous résister.

A leur droite, une maison s'effondre sur elle-même. Des débris et des poussières surgissent Garv et Betea, qui massacraient la population de l'autre côté du village.

Dea : Vous voilà.

Betea : Il y avait des pleutres à éliminer de l'autre côté du village.

Garv : Et des maisons à détruire.

Betea : Garv, tu vois, là-bas ?

Garv s'avance de quelques pas et aperçoit les petites familles, entend le hurlement des femmes et des enfants qui essaient de s'échapper, qui pleurent la perte de leurs amis et de leur village.

Garv : Je les vois.

Betea : Même s'ils ont l'air d'être des innocents et des victimes, tue-les.

Garv s'avance de deux pas, puis il s'arrête, hésitant.

Betea : Vas-y. Seul.

Garv : Je dois tous les tuer ? Même les enfants ?

Betea : Pour devenir un vrai mage, tu dois te montrer sans pitié et éliminer ceux qui ne méritent pas d'être de ce monde. Ils en ont font partie. Quoi que puisse en penser les autres, c'est ton épreuve. Tu ne peux pas t'arrêter maintenant.

Garv : Tu...tu as raison.

Garv n'hésite plus et il rattrape rapidement les pauvres villageois. En utilisant les sorts qu'il a appris, il massacre hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux les uns après les autres, sans leur accorder un instant de répit, sans leur accorder aucune pitié. Après peu de temps, des cadavres de gens morts dans d'atroces souffrance jonchent à ses côtés.

Betea : C'est parfait.

Alors que Garv souffre légèrement intérieurement d'avoir massacré des enfants innocents, Betea revient à ses côtés. Derrière elle se trouvent Phyr et Dea, qui se sont chargés de détruire les dernières habitations de l'ancien village qui n'est plus que débris, souffrance et destruction.

Garv : Devrais-je perpétuellement commettre ce genre de massacres ?

Betea : Je peux te dire que oui. Mais c'est pour la bonne cause.

Garv : Mon épreuve est terminée ?

Betea : Oui. Tu es bientôt prêt.

Garv : Quelle est la prochaine étape ?

Betea : Avant de partir, il faut brûler les corps. Effacer toute trace de notre présence, faire croire qu'il n'y a jamais rien eu ici. Phyr et Dea t'aideront, il y a beaucoup de misérables à consumer.

Garv : Et ensuite ?

Betea : Tu pourras rencontrer notre maîtresse.

Garv, pour terminer sa mission, utilise des sortilèges de flammes pour que les cadavres deviennent des tas de cendres, aidé par Phyr et Dea. Et après cette dernière étape, après qu'il ne reste plus rien de ce village, il retourne dans l'ombre.

Quelques jours après être restée dans le noir, Elyse est sortie de prison, pour être jugée. Son procès, mené par le grand magistrat qui est épaulé par quelques-uns des siens dont Tordin, représentant de la justice en tant que nouveau maître de l'association d'Unukor, a lieu dans l'un des bâtiments principaux du centre de la capitale d'Unukor, à savoir Adroder. Menottée, elle a été surveillée lors de son trajet de la base de l'association jusqu'au tribunal. Elle a été également suivie par les témoins de la scène tenus de participer à l'audience, et ils sont nombreux. Lorsqu'elle entre dans la grande salle rectangulaire, elle aperçoit l'ameublement en bois et elle est menée à l'endroit où elle devra se tenir jusqu'à la sentence, près de la place des juges où le grand magistrat prend place, un peu en hauteur pour bien se mettre en évidence. Tordin, Jicella et Korus se trouvent assis devant une table en face du magistrat, mais un peu plus bas.

Tordin : Assurez-vous qu'elle ne s'échappe pas.

Avant d'avoir pris place, Tordin, méfiant, a placé deux gardes armées d'épées devant Elyse, sans gêner sa vue, pour la surveiller. En regardant à sa droite, elle aperçoit à droite les bancs où se sont assis les personnes qui assistent à l'audience. Elle reconnaît Brad, à la troisième rangée, Rytha, qui elle aussi est devant et tient à la défendre, Aureg et Lantan à ses côtés, Diane et Garon, ensembles, et bien entendu tous les autres qui ne sont pas partis en expédition, puisque la mort étrange de Dorcan les a rendus bien curieux et qu'ils ont hâte de voir comment finira Elyse. L'accusée préfère davantage les témoins qui la protégeront plutôt que les simples spectateurs qui sont venus juste pour se divertir. La seule chose qui la rassure, c'est que cette salle a été construite sur le même modèle que les tribunaux qu'elle a pu voir sur le vieux continent d'où elle vient. La seule différence est qu'elle assistait toujours à ces audiences en tant que simple spectatrice et jamais elle ne s'imaginait être l'accusée.

Le magistrat : Tout le monde est là ? Nous pouvons commencer.

Le silence se fait dans la salle et le magistrat, qui élève la voix pour être écouté, prend la parole :

Le magistrat : Mademoiselle Elyse Qurth, vous êtes accusée, par l'intermédiaire de la magie de contact, d'avoir assassiné Dorcan Ume, maître de l'association d'Unukor qui allait désigner son successeur. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

Désirant sauver sa vie, Elyse se lève et prend la parole à son tour :

Elyse : Ce n'est pas moi ! J'ignorais totalement l'existence de la magie de contact, je vous le jure ! Je n'ai moi-même pas compris ce qui lui arrivait, j'étais aussi paniquée et bouleversée que vous...

Tordin se lève et l'interrompt.

Tordin : Objection, magistrat !

Le magistrat : Accordé.

Elyse : Mais je n'avais pas fini...

Le magistrat : La parole d'un représentant de la justice prévaut sur celle d'une étrangère accusée de meurtre.

Elyse : Mais c'est mon procès, pas le sien ! J'ai le droit de me défendre !

Le magistrat : Silence !

Tordin : Bien, je disais donc que j'avais une objection. Je pense que Elyse nous prend pour des idiots.

Elyse : Mais c'est ridicule !

Le magistrat : Ce n'est pas à votre tour de parler !

Tordin : Je disais donc : Elyse réussit encore à prétendre qu'il s'agissait là d'un accident, que le vieux Dorcan a péri d'une simple attaque cardiaque et ce, alors qu'il y avait au moins une centaine de témoins ! Le grand magistrat est la voix de la sagesse et il s'y connaît très bien en magie, et tu oses remettre sa parole en doute ?

Le magistrat : Poursuivez, je vous prie. Et ne m'influencez pas, je ne veux pas donner mon avis.

Tordin : Selon moi, ce procès est inutile. Nous devrions l'inculper directement, lui couper la tête vite fait, qu'on en finisse. Elle a tout pour être coupable, et pourtant, certains imbéciles parviennent encore à la défendre. Ils ne comprennent pas. En tant que nouveau maître, je dois prendre des responsabilités et Elyse est un danger pour nous tous ! Elle a tué mon prédécesseur simplement en le touchant, quel genre d'autres pouvoirs mortelles referme-t-elle en elle ? Nous devons empêcher cette meurtrière de nuire !

Elyse : Attendez ! Il y a confusion ! Je n'ai jamais dit que c'était un accident, j'ai dit que c'était quelqu'un d'autre qui l'avait tué !

Tordin : Vous voyez ? Elle essaie de faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre pour faire croire qu'elle est innocente ? Mais si ce n'est pas toi qui l'as tué, qui est-ce ?

Elyse : Je...je ne sais pas...

Tordin : Elle est coupable, je vous le dis ! Ca ne peut être qu'elle ! Outre ses origines, il faut avouer que Dorcan qui meure juste après l'avoir touchée, c'est très suspect ! Finissons-en maintenant, il n'y a rien à ajouter !

Le magistrat : Les témoins doivent donner leur vision de la scène et partager leur avis, Tordin. Rasseyez-vous, vous avez assez parlé.

Tordin : Vous refusez d'admettre la vérité ?

Korus : Tordin, tu t'acharnes trop ! Laisse le procès se dérouler, tu n'en es pas le maître !

Tordin : Je suis le maître de l'association d'Unukor et tu me dois respect !

Korus : Le respect, ça se mérite.

Tordin s'assied et se tait, même s'il aurait voulu avoir le dernier mot. C'est ensuite que viennent les témoins, qui chacun leur tour, accusent ou défendent Elyse. Et la première qui vient la défend : il s'agit de la guerrière Ladia de l'association d'Unukor.

Ladia : Je suis Ladia Gass, guerrière de l'association d'Unukor. Comme vous tous, j'ai assisté à la scène. Je pense que la mort de Dorcan est une véritable tragédie et comme certains d'entre vous, je n'ai pas trouvé le courage de faire quoi que ce soit. Mais n'est-ce pas aussi triste qu'une innocente soit accusée de ce meurtre ? Est-ce là rendre honneur à la mémoire de notre défunt maître ?

Tordin : Elyse, une innocente ? En établissant ce procès, je suis précisément en train de rendre honneur à sa mémoire !

Le magistrat : Silence, Tordin ! Vous avez suffisamment parlé, laissez les témoins donner leur avis !

Ladia : Vous ne trouvez pas ça étrange ? Tout porte à croire qu'elle est coupable, comme si c'était un coup monté. Mais moi, je me pose une question : si elle avait voulu tuer Dorcan, pourquoi c'est lui qui est venu la toucher pour lui dire adieu ? Pourquoi ce n'est pas l'inverse qui s'est produit ? Elyse ne pouvait pas prédire le fait que Dorcan s'approche d'elle, si elle possède cette magie de contact, car je l'ai vue sur le terrain, lors d'une mission : elle se sert de la magie de la lumière, tout aussi étrange et fascinante, mais pas de la magie de contact. Je vous laisse méditer là-dessus.

S'estimant victorieuse de ce témoignage, Ladia retourne à sa place et le prochain témoin est appelé. Et pendant qu'Aureg marche jusqu'à la barre, Elyse reprend espoir, car si beaucoup la défendent, elle peut espérer s'en sortir. C'est donc Aureg qui prend la parole :

Aureg : Moi aussi, je la pense innocente. Je veux dire, innocente de nature. Prenez-le comme vous le voulez, mais je pense qu'Elyse est un être pure, qui ne cache pas de mauvais côtés. Je sais cerner les gens dès le premier regard et il se trouve que cette jeune femme est la gentillesse incarnée. Elle ne nous veut aucun mal et elle n'a commis aucun crime. Où aurait été l'intérêt de se faire pardonner si c'était pour commettre un crime après ? Lorsque j'ai assisté à la scène, j'ai vu Elyse aussi horrifiée et paniquée que nous l'étions. Et aujourd'hui, c'est nous qui l'horrifions.

Dès qu'Aureg retourne à sa place, c'est Garon qui se présente. Elyse est rassurée de voir que ce sont ses amis et que par conséquent, ils viennent la défendre.

Garon : J'ai parfois tendance à me méfier des autres. Mais elle ? Elyse n'est rien de plus qu'une bouc émissaire. Elle est venue, elle s'est intégrée parmi nous, elle a mangé, elle a logé, elle a travaillé avec nous, elle s'est battue à nos côtés. Qu'est-ce qu'on peut lui reprocher ? Je ne connais pas bien la magie et je reste sceptique quant à l'existence de cette magie de contact. Si le magistrat a raison, il y a quelque chose qui ne vas pas.

Après Garon, c'est Diane qui passe. Elle aussi défend avec ferveur l'accusée.

Diane : Elyse est innocente. Pourquoi nous ne nous mettrions pas d'accord sur ce point ? Notre nouveau maître a beau l'accuser à tort et à travers, il n'y a pas de preuves tangibles de sa culpabilité. Il suffit de voir sa réaction, comme ceux qui l'ont dit avant moi, ce n'est pas une réaction de meurtrière. Vous allez me dire qu'il n'y a pas de preuves de son innocence, mais par défaut, ne l'est-elle pas ? C'est comme ça que fonctionne la justice, du moins, c'est ce que je pense.

Et c'est précisément à ce moment, alors qu'Elyse reprend espoir, que le procès semble avoir été arrangé contre elle. Car après Diane, plus aucun de ses amis ne sont autorisés à témoigner pour elle. C'est donc ses opposants, la plupart des partisans de Tordin qui l'accusent, puisqu'ils soutiennent leur maître. Un est particulièrement violent contre elle.

Le membre : Elle est coupable, cela se voit, non ? Elle a suivi le plan parfait de l'assassin : faire croire qu'on est innocent. Elle est arrivée ici, toute gentille, en faisant croire qu'elle n'était que la victime de la réputation de son grand-père, elle a fait semblant de s'intégrer, a fait quelques missions pour faire croire qu'elle devenait des nôtres et comme par hasard, Dorcan est mort juste après l'avoir touchée ! C'est la meurtrière, ça ne peut être qu'elle ! Elle nous a manipulés jusqu'au bout et sans les talents de notre magistrat et de notre nouveau maître, elle aurait continué à nous nuire sans qu'on s'en rende compte, car la moitié de ce qu'était l'honorable association d'Unukor était à sa botte.

Et après que ses opposants soient tous passés, après qu'Elyse ait continué de perdre espoir en écoutant les paroles des hommes et des femmes qui l'accusaient, la traitaient de meurtrière, de menteuse, de manipulatrice alors qu'elle ne les connaissait même pas, c'est au tour des lieutenants de prendre la parole et le premier à le faire est Korus.

Korus : Je pense que vous me connaissez tous. Korus Pretam, lieutenant de l'association d'Unukor choisi par Dorcan et j'étais son potentiel successeur. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que Tordin soit son véritable successeur et je ne sais pas si on le saura un jour. Mais là n'est pas le sujet. J'ai l'intention de prendre mes responsabilités car je pense que je vais gagner en importance. Et selon moi, Elyse n'est pas la meurtrière. Et en sachant que je suis le seul lieutenant à penser ça, je vais exposer tous mes arguments. En outre, je suis plus ou moins d'accord avec tous ce que les défenseurs d'Elyse ont dit auparavant. Mais je tiens à rajouter quelque chose : c'est ce fameux "toucher" qui rend Elyse coupable. Mais vous semblez oublier que avant de toucher Elyse, Dorcan a touché Brad, Jicella, Tordin et...moi.

Jicella : Tu es en train de dire que tu es le coupable ? C'est amusant !

Avant que la salle ne puisse éclater de rire, Korus reprend la parole.

Korus : Il est facile d'accuser Elyse de ce meurtre, parce que comme on l'a dit, c'est une bouc émissaire. Mais en reprenant l'argument de Ladia, elle ne l'a pas touché volontairement. Or, qui parmi les quatre autres l'a touché volontairement ? Réfléchissez...il n'y a pas beaucoup de solu...

Le magistrat : Jicella, c'est à votre tour. Asseyez-vous, Korus, vous avez assez parlé.

Ainsi, Korus et Jicella échangent leurs places. Et étrangement, on laisse parler l'autre lieutenant comme elle le souhaite. Car elle, elle n'est pas comme Korus.

Jicella : Elyse doit répondre de ses crimes. Alors, je vous l'avoue, je n'aimais pas Dorcan, mais je n'aime pas le meurtre gratuit. Notre devoir est de tuer ceux qui font le mal. En l’occurrence, elle, elle mérite de mourir ! Au début, je pensais que Tordin exagérait, puis je me suis souvenu de ses origines. Nous ne pouvions rien faire contre cette criminelle de naissance, car selon les bien-pensants, elle n'était pas comme son grand-père. Pour ceux qui ne connaissent pas bien l'histoire, sachez que Ibytrem, avant de détruire le monde, avait simplement tuer deux des siens. Elyse n'a-t-elle pas fait la même chose ? Elle a tué notre maître, et ensuite ? Réfléchissez-y ! Avant de critiquer notre justice, pensez à l'avenir ! L'avenir d'Unukor ! L'avenir de Déra ! Elle pourrait faire la même chose que son grand-père, voire pire encore, elle pourrait réussir. Je veux qu'on ne lui accorde aucune pitié, c'est compris ?

Fière d'avoir été écoutée pendant ce laps de temps, Jicella se rassied aux côtés de Korus et de Tordin. Ensuite, le magistrat prend de nouveau la parole :

Le magistrat : Je pense que tous les témoins susceptibles sont passés. Mes collègues et moi allons décider de la sentence de l'accusée.

Brad décide de se lever, mais avant qu'il puisse accomplir son geste, Rytha, qui s'est déjà levée, le bloque de son bras.

Rytha : Je sais ce que tu ressens, mais laisse-moi faire.

Brad : Je dois la défendre !

Rytha : Je sais que c'est ton devoir, mais tu ne peux pas. Ils te l'ont interdit, parce que selon eux, tu es manipulé.

Brad : C'est d'un ridicule...

Rytha : Je sais bien, mais laisse-moi parler en ton nom.

Brad laisse passer Rytha et l'espionne fait un signe affectif à Aureg sur la même rangée avant de faire des signes au magistrat.

Rytha : Attendez ! J'aimerais témoigner !

Le magistrat : Pourquoi vous ne voulez le faire que maintenant ?

Rytha : Parce qu'il faut réserver le meilleur pour la fin !

Jicella : Ce n'est pas toi qui dois passer en dernière, alors.

Rytha : Mais comprenez ! Elyse est innocente, regardez son doux visage, regardez ses yeux qui étincellent. Elyse est une lumière, une fille douce, charmante, pas une meurtrière. Elle ne mérite pas d'aller en prison, elle ne mérite pas de rester entre quatre murs isolée du monde en attendant la fin de sa vie. Personne ne le mérite. Elle ne peut pas non plus mourir. Mourir, c'est quelque chose, je le crois. Je vous suggère d'écouter ceux qui l'ont défendu et non ceux qui l'ont accusé ! Car messieurs, vous êtes sur le point de faire une terrible erreur ! Arrêtez de travailler avec objectivité, faites preuve de sensibilité ! Soyez humains !

Tordin : Magistrat, pensez-vous que le témoignage d'une ancienne voleuse hypocrite qui a passé plusieurs mois de sa vie en prison parce qu'elle volait les riches par jalousie vaut la peine d'être écouté. Pensez-vous que cela influencera votre avis ?

Le magistrat : Absolument pas. Rasseyez-vous.

Rytha grogne, se maudit, puis elle part se rasseoir dans sa rangée, baisse les yeux devant Brad et se sent misérable de n'avoir rien su faire. Après quelques minutes de tensions, le magistrat reprend la parole :

Le magistrat : Elyse Qurth, en vertu de mes pouvoirs qui me sont conférés, mes collègues et moi avons trouvé un compromis. Nous n'avons pas de preuves tangibles de votre culpabilité, mais tout porte à croire que vous l'êtes. En l'absence de charges qui prouveraient le contraire, vous subirez la sentence suivante : la prison à vie !

A ce moment-là, Elyse fond en larmes et ce n'est pas la seule de la salle. La moitié du tribunal a beau protester, le magistrat ne semble pas revenir sur sa décision. Et alors que Tordin sourit à moitié, considérant cette punition comme une victoire partielle, Tordin murmure à Jicella :

Tordin : Passer le reste de sa vie en prison, ce n'est pas plus mal, finalement. Jicella, je te charge de la conduire escortée à la prison d'Adroder la semaine prochaine. En attendant son transfert, elle restera tapie dans les souterrains de notre base.

Jicella : Ce sera un immense plaisir, maître.

Passant devant eux après s'être levé, Korus leur adresse une dernière fois la parole pour la journée :

Korus : Cette histoire ne s'arrêtera pas là. Je prouverai son innocence. J'y arriverai.

Par la suite, Elyse est emmenée à la base, étroitement surveillée par les gardes et la salle se vide petit à petit. Nombreux sont ceux dont la décision leur laisse une trace. Et cette journée, de plus, se termine sur une note négative et n'envisage pas un bon avenir pour l'association d'Unukor sous le joug de Tordin Igran.
Pour une fois, Pilan est seul. La nuit est tombée dans la base de l'association de Graef. Les journées se succèdent et entre deux camps, il essaie de tout gérer. Car si il a pu remarquer, ces dernières années, que c'était sa guilde qui se portait pour le mieux, il remarque aussi que les conflits intérieurs se multiplient. Déjà, Amroth a gagné du pouvoir depuis qu'il est devenu lieutenant et il est soutenu par sa femme Angelica, l'espion Aaron ainsi que la plupart des anciens apprentis de Cabain et Maria, surtout Carcia et Gorvelin. Mais maintenant, Havor semble lui aussi diverger. Il se met en tête qu'il doit maintenir l'ordre à tout prix et certains le trouvent désagréable, puisqu'il critique souvent ceux qu'il est censé juger. Il s'acharne également sur son enquête sur la disparition de Garv et pour Pilan, c'est assez délicat puisque cela enlève toute la discrétion de sa désertion. Au moins, sa femme Maria lui est fidèle, elle le suit partout, s'occupe de son enfant et se charge la plupart des nuits à en faire un autre. Mais pas celle-ci. Car aujourd'hui, la mage dort et pas encore Pilan. Dans une salle secrète, il profite de sa nuit pour communiquer. En utilisant la télépathie, ce qui lui permet de parler avec des gens lointains le plus discrètement possible, il contacte la maîtresse de la secte.

Pilan : Je suis heureux de pouvoir de nouveau entendre ta voix, bien que je l'entends assez régulièrement. J'aimerais savoir comment se passent les choses à la secte.

La maîtresse : C'est une nouvelle secte qui s'est formée. J'espère que tu as oublié celle d'Elbonur.

Pilan : Celle d'Elbonur, c'est celle qui a échoué avec Ibytrem. Une nouvelle est née, tu dis ?

La maîtresse : J'étais la seule qui pouvait reprendre en main les lieux et je l'ai fait. J'ai recruté et formé des mages plein de talents. Et aujourd'hui, ils me servent et notre plan est en train de s'accomplir. Et grâce à toi, Pilan, nous ne croisons jamais le chemin de ton association.

Pilan : J'essaie, mais avec Amroth comme lieutenant, c'est difficile. Il a affronté la secte auparavant et il sait qu'elle n'est pas totalement détruire. Mes lieutenants ne peuvent pas tous m'être entièrement dévoué comme l'est mon épouse. Oh, je ne critique pas Oella, qui forme bien les nouveaux mages ainsi que sa fille qui possède de formidables pouvoirs, je parle d'Havor. Je pense que le pouvoir commence à lui monter à la tête, il se met de plus en plus contre les siens et contre moi. Maintenant, il veut poursuivre Garv.

La maîtresse : Garv est en sécurité ici et il le restera pendant un moment. Bientôt, il me rencontrera. Betea me confie chaque jour que c'est un élève impressionnant. Il ne faillit à aucune de ses épreuves.

Pilan : Je n'en doute pas, je l'ai bien choisi.

La maîtresse : Si tu as d'autres mages puissants dans ce genre, envoie-les moi. Je m'occuperai eux aussi de leur formation, pour qu'ils utilisent la vraie magie et transforment notre monde.

Pilan : Il y en a beaucoup, seulement certains ne veulent pas l'admettre. D'autres sont à la limite. Et les derniers sont trop jeunes et trop inexpérimentés.

La maîtresse : Ils m'intéressent beaucoup. Nous sommes nombreux mais tapis dans l'ombre. Je pense que bientôt, nous devrons nous montrer à la lumière. Nous devons agrandir nos rangs.

Pilan : Patience. Souviens ce qui est arrivé à ceux qui étaient trop pressés.

La maîtresse : Mais de mon côté, j'ai attendu longtemps. Je peux encore attendre, mais pas trop longtemps...

Pilan : Le nouveau monde apparaîtra bientôt. Cela nous demandera du nôtre des deux côtés.

La maîtresse : Tout se passe bien de mon côté. Arrange-toi pour que petit à petit, l'association de Graef soit de notre côté. Les deux camps seront arrangés : il n'y aura ni violence, ni mort et les mages pour compléter leur savoir de la magie.

Pilan : Ils doivent d'abord apprendre la magie élémentaire. C'est malheureusement la plus longue étape.

La maîtresse : J'espère qu'après, ils viendront à moi.

Pilan : Ils viendront ou ils mourront.

Cette phrase clôture leur discussion, puisque après, Pilan arrête d'utiliser le sort de télépathie. Fatigué, il retourne dans sa chambre et se met sous ses couvertures, aux côtés de son épouse dévêtue dormant profondément.
Depuis quelques jours, l'expédition d'Haeli s'est mis en marche. Dirigés par deux lieutenants, à savoir le guerrier Ithon et l'archère Erica, il semblerait qu'ils ne peuvent faillir. De plus, l'expédition est composée de beaucoup de meilleurs éléments de l'association d'Haeli, parmi eux : les berserkers Itard, Sylvain et Toru, les patrouilleuses Daruca et Loka, le guerrier Prene, l'archer Claunor et bien d'autres. Ce voyage leur demande beaucoup de marches et ils ont l'occasion d'explorer les différentes contrées du sud de la capitale. Leur groupe reste principalement scindé, quelques fois des espions doivent partir devant en éclaireur, pour trouver où sont les chevaliers déchus. D'après les renseignements qu'ils ont reçus, ils se trouvent au sud de la capitale. Les membres de l'expédition empruntent les grandes routes principales. Entre deux alignements d'arbres, ils atteignent un panneau qui indique la direction de plusieurs villages.

Ithon : Si je vois ce qui est écrit sur les panneaux à droite, je vois que Talac se trouve à 15 kilomètres et que Rudeval se trouve à 19 kilomètres. Espion Dralos, es-tu sûr que ces chevaliers se trouvent dans les environs.

Dralos : Si je me suis séparé du groupe, ce n'est pas pour rien, je sais me renseigner. Nous ne nous trompons pas de chemin.

Erica : Par contre, rien ne garantit que tous les chevaliers se trouvent là.

Sylvain : Bien sûr que non, à tous les coups, ils sont séparés en plusieurs groupes et se cachent dans plusieurs endroits.

Erica : Patrouilleurs, espions ! Plus nous approchons de notre objectif, plus le danger grandit et par conséquent, plus nous avons besoin de vous.

Daruca : Pas de problèmes. Jald saura flairer les traces du passage de nos ennemis.

Ithon : Restez prudents. Nous ne voulons pas qu'il vous arrive quoi que ce soit.

Le groupe se dirige vers ces deux villages, toujours en suivant la route. Pendant les derniers jours de leur voyage, ils ont traversé de rudes collines et forêts et ont exploré les différentes altitudes. Et ce jour-ci, comme chaque nuit, ils se sont écartés de la route, par mesure de sécurité. Cependant, ils ne négligent pas un bon repas chaud constitué de leurs provisions ainsi que des animaux qu'ils ont chassé le jour même autour d'un bon feu. Parfois, ensembles, ils contemplent la voûte céleste et s'endorment sous le ciel illuminé. Le lendemain à l'aube, lorsqu'ils se réveillent, ils savent que le jour même est décisif pour leur mission. Ils restent ensembles, décident de rester à l'écart de la route et surveillent tous les côtés : devant, derrière, gauche et droite. Parfois, patrouilleurs et espions s'éloignent pour faire du repérage. Après quelques heures de marche, alors que la matinée se termine, Dralos aperçoit un village perché en amont de la colline dans laquelle ils se trouvent. Comme ils ont contourné le village de Talac, puisque aucune présence d'hostilité ne se manifestaient, ils en déduisent qu'il s'agit de Rudeval.

Toru : Ca ne peut être que Rudeval. Et ces chevaliers y sont sûrement. Armés et dangereux.

Erica : Ils ne nous ont pas oubliés. Si leur objectif est d'assiéger villes, villages, régions et lieux, ils réussissent. Nous devons les arrêter.

Loka : Mais combien sont-ils ?

Ithon : Nous devons le découvrir. Et même si ce sont nos ennemis, nous ne devons pas considérer l’affrontement direct comme étant la meilleure stratégie.

Claunor : Qu'est-ce que vous proposez, lieutenant ?

Ithon : Des négociations.

Erica : La dernière fois, elles ont échoué. Penses-tu que ça marchera maintenant ?

Ithon : Ca vaut le coup d'essayer. Patrouilleurs, espions, faites du repérage et rejoignez-nous à l'entrée du village. Claunor, Prene, Itard, Sylvain, Toru, suivez-nous.

Itard : C'est compris !

Erica : Et gardez toujours une main sur votre arme. Ils sont imprévisibles.

Le groupe se scinde en plusieurs parties de nouveau et le principal descend la colline où sont plantés les arbres d'où ils ont observé le village. Ce même lieu est composé surtout de petites maisons modestes disposées au hasard et moyennement organisés. C'est un bourg tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Ithon et Erica mène ce petit groupe dans ce qui semble être l'entrée et s'aperçoivent qu'à leur gauche, patrouilleurs et espions explorent le village à leur façon. Marchant lentement sur la rue principale pavée entre les maisons, ils se rendent compte que si habitants il y a, ils sont sous le joug d'une grande puissance. Or, lorsqu'ils arrivent à ce qui semble être le centre du village, ils s'arrêtent devant un attroupement de chevaliers, vêtus d'armure en argent, en acier et en fer pour la plupart ,portant quasi tous un heaume qui montre simplement leurs yeux. Leurs armes sont diverses : épées, lances, haches,...En les voyant, Itard s'apprête à sortir ses griffes et Sylvain lui-même a la main sur son espadon.

Un chevalier : Qui les a laissés entrer ?

Un chevalier se démarque : il porte une armure noir de la tête au pied, son visage est entièrement couvert par un casque et seule sa visière lui permet de voir. Une gigantesque épée est rangée sur son dos et nul ne saurait déterminer de quel matériau est composé son armure.

Ithon : Nous sommes venus mettre fin à votre joug et sauver ce village !

Les membres de l'expédition se rassemblent autour d'Ithon. Erica est prête à se battre mais avant qu'elle sorte son arc, elle regarde autour d'elle : des archers sont postés sur les toits bien que moins protégés que les chevaliers qui lui font face. Le chevalier en armure noire, qui semble être le chef, s'avance.

Le chef : Vous, nous arrêter ? Savez-vous qui nous sommes ?

Erica : Nous avons déjà rencontré certains des vôtres auparavant. Avec mon partenaire, nous avons tué une vingtaine des vôtres, alors je vous suggère d'éviter toute effusion de sang.

Le chef : Vous avez affronté un groupe isolé. Les types de Dagoni...mais nous ne sommes pas comme eux. Nous sommes plus puissants.

Ithon : Que venez-vous faire ici ?

Le chef : Nous avons assiégé ces villages pour mettre leur population à notre merci !

Claunor : Mais pourquoi ?

Le chef : Vous ne comprenez pas notre combat.

Ithon : Vous dites tous ça. Vous pensez que l'on vous a forcé à naître dans cette situation, dans ce monde que nos ancêtres ont bâti. Pourquoi vous leur donnez tort ? Ils avaient leur opinion ainsi que de la volonté ! Le combat qu'ils menaient était juste, celui que nous menons est juste ! Pourquoi pensez-vous que le vôtre vaut mieux ?

Le chef : Nous avons nos raisons. Nous avons une idéologie. Vous servez peut-être la justice, mais nous en servons une autre.

Erica : Alors pourquoi devrions-nous régler nos différends ? Nos objectifs se rejoignent, non ?

Le chef : Absolument pas. Vous ne pouvez pas arrêter ce qui est en train d'arriver. Nous formons une grande communauté et nous avons assiégé plusieurs places importantes des quatre coins d'Haeli.

Toru : Alors, vous arrêtez ne suffira pas...

Le chef : Vous pensez nous arrêter ? Nous sommes plus nombreux et plus puissants que vous ! Et quand bien même vous y arrivez, nos frères et sœurs d'armes seront rapidement informés de vos faits et gestes. Et même s'ils se trouvent loin, vous n'aurez nulle part où fuir.

Erica : Evitons de nous battre ! Il n'est pas trop tard, il y a d'autres moyens de résoudre des conflits que par la violence !

Le chef : C'est trop tard, justement ! Compagnons, je vous ordonne de tous les tuer ! Ne laissez aucun survivant !

Le chevalier à l'armure noire, qui avait déjà la main sur sa gigantesque épée, la dégaine et la lève vers le ciel. Erica tient son arc en if d'une main et grâce à son agilité, elle accomplit une roulade vers la droite puis bondit jusqu'à côté du mur d'une maison pour esquiver l'attaquer. Ce geste acrobatique se révèle cependant inutile, puisque Ithon a exécuté un mouvement vers la droite et l'épée en mains, a paré le coup du chevalier.

Ithon : Si c'est la paix que tu veux, je serai ton adversaire, pleutre !

Le chevalier : J'ai hâte de voir si ta réputation est fondée, chevalier Ithon !

Ithon repousse le chevalier qui est son adversaire et l'impact causé frôle son crâne. Le duel s'engage entre eux deux alors que les chevaliers en bas ont fait signe aux archers de décocher leurs flèches qui étaient déjà prêtes. Deux membres de l'association d'Haeli reçoivent une flèche sur le coup et ne survivent malheureusement pas. Prene a prévu le coup et engage déjà le combat avec deux chevaliers. Claunor, de son côté, s'est mis sur le côté : le long d'un mur, il tend son arc vers le haut et décoche une flèche qui perce le torse d'une archère juchée sur un toit et la fait tomber sur le dos sur le sol pavé.

Claunor : J'espère que les patrouilleurs et les espions ne sont pas loin !

Erica : Si ils ont suivi nos ordres à la lettre, ils pourront éliminer nos ennemis aux alentours !

De leur côté, Sylvain et Toru soutiennent les troupes avant. Ils restent ensembles pour maintenir la cohésion du groupe et affronter leurs adversaires ensembles. Sylvain combat en premier deux chevaliers : il empale le premier puis croise deux fois sa lame de part et d'autre avec un autre chevalier avant de le décapiter de toutes ses forces. Toru, pour commencer le combat, a lancé directement les deux hachettes de sa ceinture, ce qui a percé le crâne d'un chevalier mal protégé, mais qui n'a pas eu beaucoup d'effet sur l'autre chevalier qu'il a visé, puisque la hachette s'est contenté de rebondir sur son heaume solide. Ensuite, il a dégainé sa lourde espadon, a dévié une flèche qui était sur sa trajectoire et est rentré dans le combat.

Toru : Pour Haeli !

Et tandis que les guerriers et berserkers mènent l'assaut, les archers attendent l'aide des espions et des patrouilleurs. Au final, cette aide arrive assez vite. Par delà les maisons et des deux côtés, par où ils sont entrés, ils viennent. Dralos grimpe sur le toit d'un bâtiment à gauche et bien que le toit soit en pente, parvient à s'y agripper. Il croise déjà un archer qu'il égorge de sa dague et poursuit sa progression. Loka, quant à elle, traverse la ruelle et se bat en mouvement avec son épée, elle exécute des mouvement gracieux et repousse ses adversaires. De l'autre côté, Claunor saisit cette opportunité pour relancer l'assaut.

Claunor : Attention, lieutenant !

De la ruelle, un chevalier massif exécute un mouvement vers la droite pour trancher Erica. Celle-ci bondit et ses pieds atterrissent en équilibre sur l'épée de son adversaire qui s'est enfoncé dans le mur. Elle exécute ensuite un salto arrière, sort son arc et et encoche une flèche pendant son bond et lorsqu'elle est toujours en l'air, la décoche, ce qui perce le crâne de l'ennemi qui l'avait attaqué.

Erica : Venez donc !

Claunor et les autres archers ne peuvent pas aider l'archère parce qu'ils sont pris dans un autre combat. Le lieutenant est entouré de chevaliers et elle se met en mouvement avant d'être coincée. Elle lance son arc en l'air, dégaine son épée, tend son bras pour percer l'armure d'un chevalier ennemi, reprend son épée, la lance en l'air pour récupérer son arc et tout de suite après, deux de ses adversaires meurent d'une flèche dans le coeur. Un combattant fonce vers elle et à ce moment-là, elle reprend son épée dans sa main gauche, s'en sert comme projectile et tend la corde de son arc. L'arme combinée réussit son coup et l'adversaire à une dizaine de mètres est projeté en plus d'être transpercé par l'impact de l'épée décochée. Avant de pouvoir reprendre sa seconde arme principale, Erica accomplit un autre salto arrière pour éviter une attaque horizontale utilisée par la hache d'un chevalier derrière elle, prend une flèche en main lors de son bond et lorsqu'elle reprend pied, transperce la nuque de son ennemi avant de ranger sa flèche qui peut être de nouveau utilisé après, bien que sa tête soit rouge à présent.

Erica : Nos compagnons arrivent !

Un chevalier tombe à plat ventre, mort à cause de deux flèches. Daruca rejoint le groupe principal, avec les autres patrouilleurs qui sont pour la plupart à ses côtés. En traversant une ruelle à côté de la place, elle combat les chevaliers qui tentent de freiner leur avancée. Entre deux murs, des chevaliers sont figés par les fléchettes paralysantes et les compagnons de la patrouilleuse n'ont eu aucune difficulté à les achever. Elle dégaine ensuite sa dague et pare le coup d'un autre chevalier qui portait une grosse épée. Pour éviter le coup, Jald s'est servi de son agilité pour bondir. Il revient sur l'épaule de Daruca, tranquillement, après que celle-ci ait plongé sa dague dans le cou du chevalier.

Erica : Je savais que je pouvais compter sur vous !

Loka : Lieutenant, il reste d'autres archers !

Erica : J'ai vu ! En position !

Loka, n'ayant pas d'armes pour combattre des ennemis à distance, rejoint Toru et Sylvain. Erica et Daruca rejoignent Claunor et les autres archers, cette dernière ayant repris son arc et étant en train d'encocher des flèches sans gêner son fidèle compagnon.

Erica : Tirez !

Les archers sur les toits ont beau entraîné et paré à ce genre de situations, ils sont gênés par les espions qui se sont infiltrés sur les toits et tombent les uns après les autres. Mais le chevalier à l'armure noire est plus résistant et tenace, il résiste jusqu'au bout.

Sylvain : Laissez-nous vous aider, lieutenant !

Déjà, Loka, qui essayait d'aider son lieutenant est repoussée : elle tombe à terre, sur le dos et lâche son arme. Convaincus que leur aide peut servir, Sylvain et Toru épaulent Ithon. Toru pousse un cri et abat son espadon sur l'épaule du chevalier : il parvient à percer son armure, mais celui-ci riposte : il le frappe, par chance ou malchance selon les cas, du plat de sa lame et sonné, Toru tombe à terre. Quant à Sylvain, il transperce sa jambe de son épée et son adversaire riposte d'un coup de casque solide. Le chevalier à l'armure noire vacille et Ithon en profite pour porter le coup de grâce.

Ithon : Tu es vaincu !

Ithon tend son épée et perce ce qu'il reste de l'armure du chevalier noir. Empalé, il murmure quelques dernières paroles avant de s'écrouler définitivement. Ithon s'agenouille alors et ouvre sa visière : il tombe sur un spectacle désagréable à voir, puisque le visage de l'ancien chevalier était brûlé.

Ithon : Merci, Sylvain et Toru. Je ne sais si j'aurais pu vaincre ce monstre seul. Fouillez les corps de vos adversaires, vous trouverez peut-être des objets utiles !

Et puisque la bataille est terminée, Ithon s'exécute de son côté et en trifouillant le cadavre du chevalier, il trouve une carte étrange : il s'agit d'une carte d'Haeli, où toutes les villes et villages principaux sont listés. Il y a quatre croix : une à leur position, une à l'ouest, non loin de la frontière avec Unukor, une au nord, un peu au sud de la frontière avec Dagoni et une au sud-est, près de la mer. Intrigué, il essaie de rejoindre les autres. Du côté d'Erica, les survivants se réunissent pour faire le point.

Prene : Quatre des nôtres sont morts...

Erica : Nous avons honoré leur sacrifice. Le village est sauvé.

Loka : Mais seulement ce village. Et j'ai l'impression que notre combat est terminé.

Erica : Nous devons enterrer nos morts. Et les morts de nos ennemis aussi, par la même occasion, car même eux le méritent, nous ne pouvons pas les laisser traîner ici. Claunor, je te charge de maintenir de nouveau la sécurité dans le village et de prévenir les villageois qu'ils sont en sécurité pour le moment.

Ithon : Attends, Erica !

Erica : Que se passe-t-il ?

Ithon, qui les a rejoint, ouvre la carte qu'il a trouvé. Tous la regardent, intrigués.

Ithon : J'ai trouvé ceci sur le cadavre du chevalier noir. A tous les coups, les croix représentent les lieux déjà assiégés.

Sylvain : Ca ne peut être que ça. On peut donc supprimer une croix.

Toru : Il en reste tout de même trois.

Erica : En effet, et leurs conquêtes sont rapides, nous devons agir vite ! Nous ne pouvons pas permettre d'aller une base après l'autre !

Daruca : Qu'est-ce que vous proposez, lieutenant ?

Erica : Nous séparer. Former deux groupes distincts. J'en dirigerai un et nous attaquerons les chevaliers à l'ouest. L'autre groupe, dirigé par Ithon, attaquera ceux du nord. Ensuite, nous nous rejoindrons pour attaquer ceue de l'est. Etes-vous d'accord ?

Ithon : Je suis d'accord. C'est la meilleure des solutions. Après, nous ne connaissons que vaguement leur position et leur nombre est totalement inconnu.

Erica : Choisissez quel groupe vous rejoindrez. Nous vous laissons jusque demain. Pour aujourd'hui, nous avons assez combattu. Nous dormirons dans ce village ou non loin. Nous prendrons deux directions différentes et notre mission continuera avec deux groupes bien équilibrés. J'espère que vous êtes prêts pour la suite.

Et en attendant que les membres de l'expéditions prennent leur décision, Erica et Ithon se chargent de maintenir la paix et la débâcle de cette bataille se conclut par l'enterrement des personnes décédées lors de ce premier combat.
De leur côté, l'expédition d'Unukor a mené ceux qui l'ont suivie au sud du royaume d'Unukor, dans un lieu appelé Fort-Maledune. Il a fallu plus d'une semaine pour faire le voyage et pressés, Loghain et Yûki n'ont autorisé que peu de pauses. Les seules organisées étaient pour la chasse, lorsqu'ils étaient dans les bois et manquaient de provisions. En dehors des bois, ils ont passé de nombreuses nuits à la belle étoile. Mais plus ils se sont approchés de leur objectif, plus ils sont restés sérieux.

Loghain : Ils ne devraient pas faire du repérage, ils vont nous faire repérer.

Si ce sont Loghain et Yûki qui mènent la troupe, ils ne sont pas forcément obéis au doigt et à l’œil, les membres de l'association d'Unukor désirant simplement parfois de l'indépendance. Ce sont notamment les espions et les patrouilleurs qui s'en chargent le plus souvent : Dothina, Athalnir, Wulfrich notamment. Mais cette fois-ci, c'est l'archer Elrond qui décide de faire du repérage par delà les plaines et les collines aux alentours. Au final, seul Regnak reste en permanence aux côtés de Loghain et Yûki, justement. Au loin, l'horizon laisse la mer se voir. Le fort n'est pas encore visible, mais en revanche, Elrond qui est en éclaireur semble apercevoir une silhouette au loin. Il crie :

Elrond : Il y a quelque chose là-bas !

On lui répond :

Regnak : Tu es sûr ?

Elrond : Oui ! Il faut que j'aille voir !

Et avant qu'on ne lui donne l'autorisation, l'archer part en avant, arc en main et ne devient pas une silhouette, car il ne s'éloigne pas trop. Loghain descend en aval sur la colline et pose sa main sur son front pour regarder au loin.

Loghain : Il ne fallait pas qu'il s'éloigne ! Il s'écarte de notre objectif initial !

Yûki : Cette personne risque de nous gêner ou de nous aider. Nous devons le découvrir.

Loghain : Qu'il fasse vite, nous avons assez perdu de temps. Rah, ce n'était pas prévu...

Le reste du groupe reste réuni en bas de la montée et Elrond, à une vingtaine de mètres de la silhouette, tend la corde de son arc et encoche une flèche.

L'homme : Penses-tu que je suis l'ennemi ?

Elrond : Qui es-tu ?

L'homme : Tu ne dois peut-être pas le savoir, en revanche, nous avons peut-être un objectif en commun.

L'homme en question avance de quelques pas. Elrond a beau le scruter, il ne le reconnaît pas. C'est Thane Naraka qui vient d'Haeli et qui poursuit sa mission. Cette fois-ci, ça l'a mené à Fort-Maledune.

Elrond : Nous venons enquêter sur ce qui se passe ici. Tu viens faire la même chose ?

Thane : Je l'ai déjà fait.

Elrond : Ah bon ? Et qu'en as-tu conclu ?

Thane : Nous devons les éliminer. Ce sont nos ennemis.

Elrond : Tes ennemis peut-être, mais pourquoi serait-ce les miens ? De quel côté es-tu ?

Thane : Je suis du côté du peuple.

Elrond : Je demande à voir !

Thane : Ne te mets pas en travers de ma route ou tu le regretteras.

Elrond ne l'écoute pas et décoche sa flèche. Mais elle ne perce pas Thane qui se transforme en fumée comme à l'acoutumée et emportée par la brise, s'envole jusqu'au groupe principal et y parvient bien avant Elrond.

Loghain : C'est quoi, ça ?

Yûki : La silhouette que nous avons aperçu, à tous les coups.

Loghain : Alors, c'est un ennemi ! Compagnons, dégainez vos armes !

Loghain est le premier à le faire et Yûki le suit, mais les autres sont plus happés par le phénomène. Loghain exécute quelques mouvements en l'air et transperce même la fumée, mais cela s'avère totalement inutile. Lorsque Thane revient sous sa forme humaine, il tente de calmer ceux qu'ils considèrent comme ses alliés.

Thane : Je l'ai déjà dit à votre ami, je ne suis pas votre ennemi.

Yûki : Qui es-tu ? Que viens-tu faire ici ?

Thane : Tout comme vous, je suis venu sauver Fort-Maledune du mal qui le ronge.

Dothina : Comment pourrions-nous te faire confiance ?

Thane : Regardez-moi. Suis-je votre ennemi ?

Personne ne répond. Thane reprend la parole :

Thane : Je suis Thane Naraka. Je suis venu ici pour une seule mission. Et libérer ce fort contribuera au succès de ma mission.

Loghain : Tu n'es pas d'ici, n'est-ce pas ? J'ai un peu du mal à te cerner.

Thane : Si vous persistez à vouloir m'affronter, ce serait du gâchis.

Avant que Thane ne poursuive, Elrond revient vers le groupe, mais en mode pacifique : il écoute avec les autres.

Thane : L'ennemi est dans le fort et il est puissant. Ils ne sont pas dirigés par n'importe qui : leur chef est le Champion du Chaos lui-même. L'un des plus grands combattants de notre époque, un homme sans visage, qui a mis des villes à feu et à sang, a massacré des populations entières. Nous ne sommes que moins d'une dizaine alors, nous devons être unis pour le vaincre.

Loghain : Qu'est-ce qui prouve que nous pouvons nous allier sans souci et que la victoire arrangerait chacun d'entre nous ?

Wulfrich : En tout cas, Loghain, il semble en savoir plus que toi !

Loghain : Vu tes pouvoirs ô combien étranges, peut-être que ton aide serait un apport non négligeable quant au dénouement de cette mission. Nous pouvons peut-être conclure un arrangement.

Thane : Ca dépend l'arrangement.

Loghain : Bien, avant toute chose, nous devons nous aussi nous présenter. Je suis Loghain Nagran, patrouilleur de l'association d'Unukor. Avec l'archer Yûki, je mène une expédition composée des personnes que tu vois ici : Athalnir, Regnak, Elrond, l'archer que tu as rencontré en premier, Dothina et Wulfrich.

Thane : Ravi de vous rencontrer.

Loghain : Ce que j'aimerais savoir, c'est en quoi consiste ta mission.

Thane : Toi aussi, tu as une mission, je me trompe ? Voilà un bel arrangement. Si nous réussissons cette mission, nous nous dirons à chacun en quoi consiste notre mission.

Loghain : Entendu.

Loghain et Thane se serrent la main pour prouver que leur arrangement sera respecté. Ensuite, ils ne perdent plus de temps et sans parler, les membres de l'expédition désormais accompagné de Thane partent dans la direction indiquée. Et, traçant les chemins, ils parviennent jusqu'aux confins de la colline. La mer, dont les vagues frappent les rochers en bas et au bord, la tour en pierre et perchée : c'est le Fort-Maledune qu'ils désirent atteindre. Les hommes qui ont pris possession de cette tour, autrefois utilisée pour aider les bateaux à accoster sur la berge. Les derniers bateaux, d'ailleurs, se sont écrasés sur les rochers et le Champion du Chaos s'est chargé de tuer les survivants du naufrage. Le chef de ces troupes assiégeantes est d'ailleurs sur les remparts avec ses meilleurs soldats armés de lance. Le Champion du Chaos est caparaçonnée d'une armure de plates noir avec un soleil d'or sur le plastron. Ses coudières et jambières sont parsemées de pics et son énorme heaume ne laisse rien entrevoir de son visage. Il est équipé d'une hache démesurée qu'il n'hésitera pas à utiliser.

Le Champion : Il est de retour. Et il n'est pas seul.

Le Champion du Chaos ne dégaine pas encore sa hache, en revanche, les soldats qui l'entourent soulèvent leur lance. Dispatchés sur la longueur de la plaine, les membres de l'expédition se sont armés, sauf Thane : Loghain a son épée en mains, Yûki et Elrond sont prêts à tirer leurs flèches, Regnak tient son épée de bronze des deux mains, Wulfrich et Dothina leur dague. Alignés, les soldats envoient leur lance et elles viennent percer l'herbe et frôle certains des membres, mais ils s'en sortent tous sain et saufs.

Un soldat : Ils vont rentrer, chef !

Le champion : Alors descendons les accueillir !

Les membres de l'expédition se réunissent et parviennent à la petite entrée : ils entrent dans la tour un par un et leurs pieds se cramponnent à la porte brisée.

Athalnir : A tous les coups, ils nous attendent dans la salle à notre gauche.

Dothina : D'après ce que j'ai vu, c'est la seule grande salle de cette tour.

Wulfrich : Ils nous tendent sûrement une embuscade !

Regnak : Nous serons là pour les accueillir !

Regnak part en premier et il est suivi respectivement par Athalnir, Thane, Dothina, Wulfrich et Elrond. Mais lorsque Yûki veut suivre le mouvement, Loghain l'arrête en posant sa main sur son épaule.

Loghain : Non. Nous, nous n'allons pas par là.

Yûki : Où allons-nous, dans ce cas ?

Loghain : Il y a un escalier en colimaçon juste là. A tous les coups, il y a des ennemis potentiels qui se trouvent au sommet de cette tour.

Yûki : Nous pourrons les éliminer après.

Loghain : Non ! Ils risquent de nous tendre une embuscade. Le Champion du Chaos pourra alors s'emparer de nos têtes sans la moindre difficulté ! Nous devons monter, Yûki ! Pour sauver la vie de tous !

Yûki hésite, puis il suit Loghain.

Yûki : Tu as raison.

Loghain et Yûki empruntent les escaliers en colimaçon et se séparent donc du groupe. De leur côté, les autres membres de l'expédition sont parvenus dans une salle rectangulaire où l'attendent le Champion du Chaos, sa hache dans ses mains et une dizaine de soldats, qui sont cette fois-ci armés d'épées et de haches.

Le champion : Vous n'êtes pas tous là.

Athalnir : C'est vrai ! Où sont Loghain et Yûki ?

Elrond : Je les ai vus monter les escalier qu'il y avait devant nous, dans le petit couloir. Je pense qu'ils sont allés affronter des ennemis au sommet de la tour.

Le champion : Ils ont donc choisi la mort la plus douce. Mais peu importe. Savez-vous qui je suis ?

Thane : Le Champion du Chaos. Je me suis informé et je les ai renseignés.

Le champion : Comment tu t'es retrouvé parmi eux, Thane ?

Thane : Vous me connaissez ?

Le champion : Bien sûr que je te connais, puisque tu me connais aussi. Ta réputation ne cesse de croître à Déra. Ainsi donc, tu es parvenu à trouver des alliés temporaires.

Thane : Nous avons les mêmes intérêts. Tout simplement.

Le champion : Vous avez commise la pire des erreurs en venant ici. Nous avons pris ce fort et nous le garderons. C'est un point stratégique.

Thane : Vous avez commis trop de mal ! Des populations entières massacrées, des villages entiers détruits, tout ça pour servir vos intérêts ! Vous devez cesser de nuire !

Le champion : Qui es-tu pour me juger ? Combien de personnes as-tu tués depuis que tu es arrivé ici ?

Thane : Je n'ai tuer que pour le bien de ce monde. J'ai surgi de l'ombre pour l'éclairer.

Le champion : Et tu vas mourir dans l'ombre.

Le champion lève sa hache et Thane, en se servant de sa magie, fait apparaître son zabantô dont il se sert pour parer l'attaque. Ensuite, ils s'échangent des coups intenses avec leur arme lourde et bien que le champion dépasse de quelques pieds l'étranger, Thane lui tient tête. Les membres de l'expédition ne restent pas sans rien faire : Elrond décoche une flèche qui perce l'oeil d'un soldat mal protégé, Dothina et Wulfrich attaquent ensembles le même ennemi, bondissant et faisant tournoyer leur dague jusqu'à le transpercer de leur dague. Regnak souhaite affronter le champion mais se voit face au chevalier à sa droite et il le repousse d'abord d'un coup de tête avant de le taillader de son épée de bronze et le faire basculer. Le champion blesse Athalnir d'un coup de genou qui touche surtout son armure et le deuxième coup, c'est le berserker qui le prend pour protéger son ami : en se relevant après avoir tué le chevalier, il est touché à l'épaule.

Le champion : Vous êtes mes proies.

Elrond décoche une flèche inutilement : le champion n'a même pas besoin de se défendre que la flèche envoyée rebondit sur son épaule. Il frappe ensuite le sol de son pied, ce qui le fait trembler et les adversaires autour de lui vacillent. Thane ne lâche cependant pas son zabantô et assène quelques coups bien placés. Au même moment, Dothina égorge un soldat avant d'essuyer sa lame sur l'armure de son adversaire défunt. Wulfrich, quant à lui, manque d'être décapité. Puis, l'espionne l'aide à se redresser et il tue le dernier chevalier derrière.

Athalnir : Rek, ça va ?

Le berserker, blessé par la hache, s'est retrouvé à terre. Il peine à bouger mais essaie tout de même de se relever.

Regnak : Débarrasse-toi de lui, maintenant !

Athalnir reprend courage, il se lève et pousse un cri, alors qu'il se trouve à droite du champion qui poursuit son duel contre Thane.

Athalnir : Aujourd'hui, nous reprenons le fort.

D'un geste, il assène un coup qui ne fait que couper l'une des pointes du heaume du champion. Ce dernier dégage alors le zabantô de son adversaire et assène un coup de hache tellement puissant que l'épée d'Athalnir se brise en deux et qu'il est repoussé.

Thane : Tu réussis à tous les vaincre, mais tu ne réussis pas à me vaincre.

Le champion : Ta fin arrive maintenant !

Thane et le champion lèvent leur arme en même temps et grâce à la puissance de son coup, Thane brise le crâne de son adversaire. Ce dernier aurait tué Thane si celui-ci n'avait pas de pouvoirs spéciaux.

Le champion : Tes pouvoirs magiques...je les avais oublié...

Thane : Tu n'aurais pas dû.

Le champion, en équilibre sur son corps, prononce ses dernières paroles et reste debout après sa mort. C'est Thane qui le fait basculer à terre, sur le dos.

Dothina : C'est terminé ?

Sonné, Athalnir se précipite vers son ami Regnak blessé pour s'occuper de lui.

Thane : Pas totalement.

Regnak : Thane a raison...Si Loghain et Yûki ont emprunté les escaliers, ce n'est pas pour rien. Allez les aider, vite !

Athalnir : Vous avez entendu ? Je reste ici m'occuper de lui, quant à vous, montez, vite !

Pendant qu'Athalnir reste s'occuper de Regnak blessé, Thane, Wulfrich, Dothina et Elrond montent les escaliers. Pendant leur ascension, Loghain et Yûki ont déjà entamé leur combat : ils sont parvenus dans une salle de taille moyenne avec une ouverture sur la mer suffisante pour qu'un homme puisse y tomber. Eclairée par des chandelles, la vue sur la mer est splendide, mais leurs adversaires sont là : une demi-douzaine de chevaliers, déjà armés de leur lance ou de leur épée.

Yûki : Ils sont plus nombreux que nous, nous devons faire attention.

Loghain : Couvre mes arrières, je m'en occupe !

Yûki : Attends !

Trop tard, le patrouilleur se précipite déjà vers ses adversaires. Contre le premier chevalier, il crois deux fois sa lame avec la sienne avant de le taillader sec et de l'achever. Il finit entouré et il exécute quelques coups avant de perdre son épée. Il tente alors le tout pour le tout : des attaques au corps à corps, avec ses poings. Après quelques-unes de ces attaques, il se rend compte que c'est en vain. Malgré tout, Yûki essaie de le sauver.

Yûki : Laissez Loghain tranquille !

Yûki tue un chevalier d'une flèche dans le coeur. Alors, un autre le vise avec sa lance. Par un réflexe, l'archer décoche une nouvelle flèche qui atteint sa cible, mais celle-ci rit en le voyant et puis décède. Yûki se regarde alors et il lâche son arc : la lance lui a transpercé le coeur. Il s'écroule sur le sol et ne peut plus aider Loghain en danger

Loghain : Ah ! Non ! A l'aide !

Loghain est repoussé jusqu'à l'ouverture et s'accroche à la pierre pour ne pas tomber. Ses doigts glissent, mais heureusement, les chevaliers restants sont tués par les flèches d'Elrond qui est arrivé en premier sur les lieux.

Yûki : Aide Loghain...il va tomber...

Elrond se précipite pour sauver son allié et il tend d'ores et déjà son bras.

Elrond : Attrape ma main !

Loghain : Je vais tomber ! Aide-moi ! Aide...

Mais juste au moment où l'archer parvient au muret, Loghain lâche prise et est entraînée dans une chute mortelle et les cris qui retentissent n'y changent rien. Elrond n'a pas pu le sauver et il le pleure.

Elrond : Noooon !! Loghain !! Loghain !!

Et pendant qu'il se morfond, Dothina arrive dans la salle et la première chose qu'elle voit, c'est Yûki agonisant.

Dothina : Yûki ! Tiens bon !

Elle s'agenouille à ses côtés et d'un coup sec, elle retire la lance qui était plantée dans son coeur. Cette action ne guérit pas Yûki, au contraire : le sang n'arrête pas de couler et c'est à ce moment précis que Thane et Wulfrich entrent dans la salle, en derniers.

Wulfrich : Que s'est-il passé ?

Yûki : Loghain est mort. Il a chuté de la tour. Et moi...voyez-vous même...

Thane : Au moment où j'allais tout lui dire...le destin est cruel.

Dothina : Tiens bon, Yûki, tu vas t'en sortir !

Yûki : Mon coeur a été touché, je n'ai plus aucun espoir. Je n'ai même pas pu sauver Loghain...

Elrond : Je ne l'ai pas pu non plus...

Yûki : Dites-moi, avez-vous tué le Champion du Chaos ?

Thane : Il ne reste plus rien de lui.

Yûki : Parfait, notre mission est accomplie, Fort-Maledune a été libéré...

Après ces mots et alors que les larmes de l'espionne Dothina coulent sur son corps, Yûki, le meilleur archer de la famille Tenpoin, décède à l'âge de 25 ans suite à la reprise du fort, expédition qu'il mena avec Loghain Nagran, décédé également. Dès lors, même si la mission s'avère être une réussite, ce sont ses meneurs qui se sont sacrifiés pour sa réussite.

Fin du chapitre 5

Récapitulatif du RPG

Liste des participants : Alexisquin_back, _Arthurvador, Kerotroll, antoinedel10, radical900, Jejedu25000 (OnchOnchPro), Noctoir, Scaraugh (Xiliae), Nidaime75Suiton et manablanc, [Sweet]4, MatWakerPast

Carte de Déra :

Association d'Unukor

Maître de l'association : Tordin Igran

Lieutenants : Jicella Drarin et Korus Pretam

Guerriers : Brad Priwin, Aureg, Diane Ildamil, Ladia Gass +autres

Patrouilleurs : Athalnir Tarick+autres

Archers : Elrond Camcacil, Lantan, Garon Arkway, Milena, Simon+Autres

Espions : Dothina Sauthis, Rytha Voluntiis, Wulfrich Laudemon +Autres

Berserkers : Regnak "Rek"+Autres

Responsables : Rebecca+Autres

Mages : Elyse Qurth (destituée et arrêtée)

Nouveaux : ?

Membres défunts d'Unukor : Bercidan Gesor, Le père d'Helmut et de Brad, la mère de Jerrick, Percedon Ermedes, Thordod, Cireg Jeatrem, Jerrick Jeatrem, Dragar Mitus, Victor, Golador Bledinis, Elena, Helmut Priwin, Podrick, Dorcan Ume, Loghain Nagran, Yûki Tenpoin

Association d'Haeli

Maître : Shanarie Pnow

Lieutenants : Thedina Zadus, Garulf Melm, Ithon Beorce et Erica Namel

Guerriers : Lucien, Hadid, Prene+Autres

Patrouilleurs : Loka, Daruca+Autres

Espions : Procellan Anir, Dralos+Autres

Archers : Claunor, Jeina+Autres

Berserkers : Itard Roos, Sylvain Oradrir, Toru Kamizu +Autres

Responsables : Ragnarok Asthor, Varnir+Autres

Mages : Aucun

Nouveaux : Aucun

Membres défunts d'Haeli : Osmond Svesson, Thorgeir Svesson, le père d'Itard,Kirgho, Tristan, Lotor, Hugh, Jack, Pascal Corid, Erkeo Transko, Rebin Runtard, Titus, Zaran, Soerid, Sylvia, Galao Transko, Ugur, Bared

Association de Graef

Maître : Pilan Cale

Lieutenants : Maria Glewyth, Amroth Melwasùl, Oella Turban, Havor Vaman

Mages : Ysille Turban, Carcia, Sollen, Mellissa, Gorvelin, Clarisse Mathot, Garv+Autres

Responsables : Dronur Recas+Autres

Patrouilleurs : ?

Espions : Aaron Lodert+Autres

Guerriers, Archers, Berserkers : Angelica Melwasùl (archère), Bronn Mormont (berserker), Girlac Turban (Guerrier), +Autres

Nouveaux : ?

Membres défunts de Graef : Odos, Cabain Woet, Hermod Gunnof, Ibytrem Qurth

Personnages hors association (principaux comme secondaire) :

Thane Naraka
Snekor le sinistre
Aero Nastaroth
Haldir
Nost
Tira
Hiden
Sedor Beomer
Dilinne Beomer
Rosendil
La maîtresse de la confrérie des assassins de Graef.
Betea
Phyr
Dea

+D'autres prévus

Prologue : Publié le 18/08/2013

Volume 1 : Terminé.

Chapitre 1 : Les associations de défense des royaumes. Paru le 21/08/2013.
Chapitre 2 : Premières missions. Paru le 23/08/2013.
Chapitre 3 : Traques et captures. Paru le 29/08/2013
Chapitre 4 : Des hommes puissants et mystérieux. Paru le 1/09/2013.
Chapitre 5 : Rencontre violente et missions dangereuses.Paru le 3/09/2013.
Chapitre 6 : La voleuse, les imprévus et les affaires étranges. Paru le 5/09/2013.
Chapitre 7 : Des actes impardonnables. Paru le 08/09/2013.
Chapitre 8 : La magie oubliée.Paru le 11/09/2013.
Chapitre 9 : La confrérie des assassins. Paru le 15/09/2013.
Chapitre 10 : La capitale indépendante. Paru le 21/09/2013.
Chapitre 11 : La quête du savoir. Paru le 26/09/2013.
Chapitre 12 : Ennemis et amis. Paru le 29/09/2013.
Chapitre 13 : Des blessures non refermables. Paru le 07/10/2013.
Chapitre 14 : Le pouvoir absolu. Paru le 16/10/2013.
Chapitre 15 : Tensions et catastrophes. Paru le 23/10/2013
Chapitre 16 : Rien ne sera plus comme avant. Paru le 29/10/2013
Chapitre 17 : Père et maître. Paru le 02/11/2013.
Chapitre 18 : Déclaration de guerre. Paru le 09/11/2013.
Chapitre 19 : La nouvelle année. Paru le 16/11/2013.
Chapitre 20 : Le passage de la frontière. Paru le 22/11/2013.
Chapitre 21 : Bataille sur plusieurs fronts. Paru le 27/11/2013.
Chapitre 22 : Impuissances et trahisons. Paru le 02/12/2013.
Chapitre 23 : Les deux sœurs rivales. Paru le 09/12/2013.
Chapitre 24 : Le devoir d'un frère. Paru le 16/12/2013.
Chapitre 25 : La fin de Déra. Paru le 21/12/2013.

Tout le volume 1 se trouve sur ce topic : https://www.jeuxvideo.com/forums/1-30346-1369004-35-0-1-0-fic-rpg-hs-les-royaumes-de-dera.htm

Volume 2 : En cours d'écriture (25 chapitres prévus)

Chapitre 1 : Un monde changé. Paru le 08/01/2014.
Chapitre 2 : La justice à tout prix. Paru le 17/01/2014
Chapitre 3 : Des unions pour la paix. Paru le 24/01/2014
Chapitre 4 : La retraite d'un maître. Paru le 31/01/2014
Chapitre 5 : Des contrées inconnues. Paru le 07/02/2014
Chapitre 6 : Des secrets non gardés. A paraître mi février 2014.

Les choix de fin de chapitre

Membres de l'association d'Unukor Que vous le vouliez ou non, Elyse a été condamnée à passer le reste de sa vie en prison. Votre perso peut quand même réagir comme il le souhaite.

Membres de l'association d'Haeli et de Graef Je parle de ceux restés à la base, pas grand-chose pour le moment mais après je vais prévoir kék chose pour vous, vous en faites pas

Expédition d'Unukor La mission se termine de façon mitigée. Sachant que Thane va vous suivre (discrètement) jusqu'à Adroder, comment allez-vous raconter la mission à vos supérieurs et aussi, comment allez-vous réagir en voyant tous les changements survenus lors de votre absence ?

Expédition d'Haeli A présent que le groupe se scinde en deux, qui allez-vous suivre ? Le groupe mené par Erica ou le groupe mené par Ithon ? Et comme bonus, pour renforcer le côté RP, vous avez éventuellement trouver un objet intéressant en fouillant les cadavres.

Assassins d'Haeli On poursuit en MP

Noctoir Le personnage de Garv rencontrera la maîtresse de la secte au chapitre suivant. Prépare-toi psychologiquement.

NB : Petit défi, je vous laisse deviner de quel livre et largement inspiré Le Champion du Chaos

Snif Elyse
Bon,Itard suit Ithon
La maîtresse et si flippante que ça (est-ce qu'il y aura du sayks )?

Cool ce chapitre.
Mais on voit aucun de mes persos.

Je ne pouvais pas montrer tout le monde

Je sais t'inquiète.

Ah oui :

"La maîtresse et si flippante que ça (est-ce qu'il y aura du sayks )?"

Euh non tu n'as rien compris, bah heureusement j'ai envie de dire le suspens sera conservé

Jerry de Noctoir qui veut depuceler son personnage.

Dans les films et les jv ça va,mais dans la plupart des bouquins j'ai jamais réussi à prévoir l'intrigue.
Par contre quand on me dit "C'est Brad l'élu et puis voilà!" ( ),j'ai une "Très forte tendance" à me dire:Ah mais oui c'était évident,pourquoi n'y ais-je pas pensé plus tôt!
Vala

Ah ben je crois que tu vas ressentir la même chose alors

Et sinon les autres vous pouvez commenter aussi

Que dire Diane et Garon vont proteste contre l'emprisonnement de Elyse et Sylvain va suivre Ithon

Un super chapitre
Au retour de l'expédition Athalnir n'aime pas trop tout ce qui a changé