Je reposte ce chapitre, une des phrases me dérangeait trop.
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Le soleil frappait impitoyablement le paysage de ses rayons. A cette heure de la journée, alors qu'il était à son point le plus haut, les endroits suffisamment ombragés pour offrir un répit à la créature forcée de sortir de son repaire étaient peu nombreux, et leur accessibilité réduite par le relief escarpé. Régnant en maître absolu, véritable seigneur impartial jugeant toutes les créatures avec cette cruauté impassible dont la nature seule avait le secret, il assaillait les flans offerts de la chaîne montagneuse de Lamegdoth. Sur la face nord du Mont Feb, éloigné d'une semaine à vol d'oiseau de la cité d'Osorineth, une scène nouvelle brisait la paix que vivaient les bêtes du coin dans leur ignorance de la guerre déchirant la région. Là, sur un promontoire rocheux où subsistaient quelques arbres et une herbe tenace, une scène de carnage se révélait à l'observateur curieux. Au centre du théâtre de l'affrontement, le souffle court, appuyé sur un conifère marqué par les traces de la bataille, un nain se tenait au milieu de cadavres de gobelins. Il était vêtu tel un voyageur vétéran ; ses habits paraissaient robustes et usés, de cette usure provoquée par l'utilisation répétée d'un outil plutôt que par sa négligence. Son manteau était de qualité, et bien qu'il eut été déchiré par un coup ayant surpris son porteur, il couvrait généreusement le nain, dont le visage demeurait invisible sous l'épais capuchon qu'il portait. Pour l'heure, le voyageur ne se souciait guère de l'état de ses possessions. Se relevant légèrement pour abandonner le soutien de l'arbre, il examina une blessure à son bras. Une longue balafre courait sur l'avant-bras du coude au début du poignet, où la peau ainsi qu'une partie du muscle avait été entaillés par la lame habile d'un adversaire maintenant sans vie. Les lèvres de la plaie bougeaient et s'ouvraient un peu plus avec chacun de ses mouvements, et la sensation du mélange de sang et de sueur poissant sa manche écœurait légèrement le nain. Réprimant un soupir, celui-ci promena lentement son regard sur ses environs, observant sans vaciller les cadavres à la recherche d'un objet bien particulier.
Il le trouva enfin, posé sur la rocaille à quelques mètres de sa position, là où le chemin complexe qu'il avait suivit disparaissait dans le flanc de la montagne, et où le premier gobelin lui avait sauté dessus alors qu'il grimaçait devant la lumière vive de ce début d'après-midi. Avec un soupir de ce qui s'apparentait à du soulagement, il marcha vers le sac de voyage et s'agenouilla en marmonnant une bordée de jurons à l'attention des peaux vertes en général et de ceux l'ayant attaqué en particulier. Suivant une rigueur toute naine, il prenait le soin d'étendre ses malédictions à leurs familles et amis quand ses mains touchèrent un morceau de tissu blanc. Il adopta alors une attitude plus posée et entreprit de bander sa blessure. Cela lui prit une bonne minute, puis il fourra les bandages restant dans le sac qu'il sangla à sa ceinture. Alors, il se releva.
Il regretta tout de suite ce mouvement brusque. Que ce fut du fait de la fatigue ou le résultat de l'altitude, il chancela et manqua de chuter. Il parvint au prix d'un certain effort à garder son équilibre, et, sa fierté piquée, se tint aussi droit qu'un garde à la revue. L'adrénaline se dissipant alors que sa vie n'était plus en danger, il reprenait peu à peu le loisir de penser clairement. D'une voix rauque qui aurait été à peine audible si quelqu'un avait été présent pour s'essayer à l'entendre, il parla dans la solitude du versant, brisant le silence auparavant complet.
"Ker, fameux imbécile, comment t'es-tu laissé surprendre par ce type ?"
Mécontent de lui-même, le maître-espion du roi Dakon I rajusta machinalement son capuchon. Bien qu'il fut en pleine nature et que la probabilité de croiser quelqu'un capable de le reconnaître pour autre chose qu'un voyageur perdu soit presque nulle, dissimuler tout indice sur son identité lorsqu'il n'en arborait pas une factice lui était devenu aussi naturel que de respirer ou envisager les multiples façons dont un noble pouvait périr sans attirer l'attention. De telles précautions étaient par moment jugées inutiles ; Ker savait qu'il leur devait la vie. Et pourtant, il s'était justement montré imprudent. Repassant les dernières minutes dans son esprit, il se dit qu'il avait mérité sa blessure. Il avait évidemment sous-estimé les gobelins, ou alors sa capacité à réagir à une embuscade au pire moment. Ses membres étaient encore agités de léger tremblements, signes qu'il avait trop poussé ses limites. Et en effet, le nain ne s'était pas ménagé durant la semaine passée. Soucieux de ne pas se faire remarquer, il avait quitté Osorineth non à la faveur de l'obscurité mais en plein jour et sous une identité quelconque, profitant du chaos causé par le déplacement des populations vivant au nord de la Roue d'Argent vers sa capitale suite à la décision du Roi de trouver refuge à Keladril, décision dont les détails devaient encore être cachés au peuple rotargentais, qui n'avait pour savoir que l'assurance de la solidité des murs d'Osorineth et de l'invincibilité de la Garde d'Argent. Deux arguments qui, se dit-il, étaient d'ordinaire extrêmement vrais. Même maintenant, alors que leurs armées reculaient lentement devant la pression d'une horde menée par une créature sortie de leurs légendes, il était difficile de croire que la situation avait atteint un point où une charge du corps d'élite et de son Capitaine ne saurait résoudre leurs problèmes. S'il était honnête avec lui-même, Ker devait avouer qu'il aurait parié sur Becaro si ce dernier avait dû affronter les dieux eux-mêmes.
Penser à l'elfe rappela douloureusement à Ker sa piètre performance lors de l'affrontement qui venait de se conclure. Il n'était pas vraiment fier de sa réaction, trop lente et bien trop pataude pour être excusée par la fatigue ou la surprise. D'ailleurs, ce dernier point résumait tout ce que le maître-espion avait à se reprocher dans ce combat. Surpris, lui d'entre tous les nains ! C'était là une véritable offense à sa profession qu'il n'avait pas laissée impunie.
Ressassant les évènements récents, il se rejoua le cours de l'affrontement. Il avait marché sans répit depuis son départ d'Osorineth, franchissant les défenses de chacune des forteresses au nord de la capitale jusqu'à parvenir à la plus septentrionale d'entre elles, où une de leurs armées résistait depuis plusieurs semaines aux tentatives des peaux-vertes de renverser leurs remparts. Là, il avait emprunté un tunnel dont l'existence était supposée secrète et qui devait le mener derrière les campements dressés par l'ennemi. Et c'était alors qu'il quittait l'obscurité tranquille des souterrains qu'il avait été surpris par une patrouille gobeline rôdant aux alentours de son point de sortie. Un premier peau-verte s'était jeté sur lui avant qu'il ait pu s'habituer à la lumière, et le bruit de leur affrontement avait alerté les autres. S'en était ensuivi une bataille confuse et sans pitié qui avait duré quelques minutes, puis Ker s'était finalement trouvé seul au milieu de gobelins morts ou mourant, à tenir en respect le dernier tenant encore debout. La créature s'était rendue en voyant ce qu'il était arrivé à ses camarades, et le nain l'avait gardée pour l'interroger.
Ker interrompit ses pensées pour constater que les tremblements de ses membres ne se calmaient pas. Épuisé au-delà des mots – il ne se souvenait plus de la dernière occasion où il avait pu profiter d'un sommeil de plus de deux heures –, il se sentait trop comateux pour réfléchir clairement à la suite de ses actions. Et pourtant, se fit-il remarquer, il n'avait pas le loisir de s'accorder du repos. Pas maintenant, alors qu'il se trouvait sur le flanc d'une montagne, exposé au moindre éclaireur juché sur une de ces bêtes volantes que leur ennemi employait. Avec un soupir, il fouilla dans une besace accrochée à sa ceinture et en sortit une graine brune qu'il se fourra dans la bouche. Il mâcha quelques minutes, et fut empli d'un soulagement immense alors que sa lassitude refluait et qu'il sentait une énergie nouvelle l'animer. Il rangea dans un coin de son esprit l'état qui serait le sien lorsque l'effet de la plante se serait dissipé pour continuer à réfléchir.
Le gobelin avait au début refusé de parler, ce qui n'avait pas manqué d'étonner Ker, car leur race était plus connue pour son égoïsme que pour sa loyauté envers un dirigeant qui n'était pas en mesure de les aider. Perspicace, il s'était fait la remarque qu'un des points sur lesquels les récits des soldats nains s'accordaient était le fanatisme malsain avec lequel les troupes gobelines se jetaient au-devant de leurs armes, comme si pas même la mort ne parvenait à instiller en eux le moindre soupçon de doute. Il ne savait pour l'instant pas que faire de cette information, mais le maître-espion s'était promis de ne pas l'oublier. Naturellement et bien que le seul refus du gobelin lui en ait appris beaucoup, il n'entendait pas laisser son interlocuteur sans en apprendre plus. Par bonheur pour le soldat, Ker manquait du matériel et du temps nécessaires pour extirper les secrets du gobelin par une méthode traditionnelle, qu'il rechignait par ailleurs à employer bien qu'il n'eut pas toujours le choix. Il s'était donc rabattu sur l'utilisation d'une drogue bien connu des nains, la sève de tube-tunnel, qui déliait la langue des plus récalcitrants et pliait leur esprit aux désirs de ceux présents pour leur donner des ordres. Cette drogue avait cependant des effets secondaires assez puissants, et de vieux manuscrits de ses prédécesseurs avertissaient contre son emploi comme sérum de vérité lorsque administré à des races autres que les nains. Peu concerné par la survie d'un gobelin qu'il n'avait jamais pensé épargner, Ker l'avait forcé à avaler une dose de ce sérum et avait commencé à poser des questions.
Il avait rapidement pu constater le bien-fondé de ces avertissements ; le gobelin avait très vite été pris de tremblements violents, puis s'était plaint de terribles douleurs abdominales. Peu après, il s'était effondré devant un Ker impuissant, du sang perlant des orifices de son visage tordu dans une grimace qui avait généré un fugace sentiment de pitié dans l'esprit du maître-espion. Cette émotion n'avait pas duré, remplacée par une frustration née des renseignements incomplets qu'il était parvenu à récolter. Le gobelin était un simple fantassin, il se trouvait au plus bas de la hiérarchie, à un niveau tel que deux chiens à bec avaient une plus grande valeur que lui. Il avait beaucoup parlé sur des sujets auquel Ker n'accordait aucun intérêt, avait confirmé quelques-uns de ses propres renseignements, mais n'avait finalement pas été d'un grand recours. Pensif, le nain s'était dit dans un ricanement sans joie que lui-même en savait probablement plus sur la position et la composition des armées gobelines que la plupart des soldats en faisant partie. De cette interrogation improvisée, il n'avait en fin de compte tiré que deux noms, et encore n'était-il même pas certain de ce qu'ils signifiaient.
Le premier, Êngan, semblait le plus important des deux. A de multiples reprises lors de sa confession, le gobelin avait gémit ne pas vouloir trahir un "Seigneur Êngan", allant jusqu'à refuser de répondre aux questions directes du nain, qui ne se serait jamais attendu à une telle volonté chez un spécimen autrement typique de la race gobeline. Le second nom avait été prononcé telle une menace alors que Ker vocalisait le peu de cas qu'il faisait du seigneur précité et l'importance qu'il accordait aux réponses qu'il exigeait. Le maître-espion ignorait ce que pouvait bien être les Ozlumaktok, mais le Seigneur Êngan en possédait neuf et le nain était supposé les craindre. Si les menaces d'un moribond n'effrayaient guère le nain endurci, il était dans sa nature de se soucier de l'inconnu et du danger ainsi que de s'assurer que le premier soit étudié et le second éliminé ; debout sous le soleil accablant, Ker enregistrait et classait ces nouveaux éléments comme tant de pièces sur un jeu dont lui seul aurait les règles. Quand il fut certain qu'il n'oublierait rien, il se permit de cesser sa réflexion et de se tourner vers la suite de son voyage.
Il se trouvait sur le flanc nord du Mont Feb, relativement loin du front quoique visiblement pas suffisamment pour éviter toutes les patrouilles. Il avait progressé à une vitesse satisfaisante ces derniers jours, mais c'était parce qu'il voyageait selon des routes familières et très bien entretenues. Désormais, il se trouvait dans les territoires conquis par les gobelins. Utiliser les routes ou voyager à découvert était hors de question, et il y avait fort à parier qu'il passerait les prochaines semaines, si ce n'étaient des mois, à jouer à un jeu mortel avec les patrouilles peaux-vertes. Il avait certes l'avantage, se dit-il avec un rictus canin, d'être au courant de leur existence.
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La journée de travail touchait à sa fin pour les artisans captifs de Cornedebouc, et alors que les derniers bruits résonnaient dans les ateliers et que les gardes étaient relevés par l'équipe de nuit, un groupe de nains se dirigeait vers la salle commune de cette aile qui leur avait été attribuée avec la ferme intention de profiter de leur séjour forcé au Palais pour consommer leur ration quotidienne d'alcool sans payer la moindre chope. Au huit forgerons de la ville s'ajoutaient un maître charpentier ainsi que le joaillier Vncvd, et les dix compères marchaient d'un pas presque joyeux vers la promesse d'un repas consistant et de rafraîchissements tirés des réserves consulaires. Échangeant des plaisanteries dont les thèmes principaux étaient les tâches leur étant demandées ainsi que les réactions des gardes les surveillant, ils arrivèrent devant le comptoir tenu par un nain du nom d'Udir Novalkiror, un grand gaillard un peu gras qui aurait aussi bien pu avoir le mot "tavernier" écrit sur le front tant sa profession était visible dans tout son être. Il accueillit le groupe d'une voix puissante et leur demanda ce qu'ils désiraient. Chacun des membres du groupe se fit servir l'alcool de son choix, encouragé par Udir dont la voix avinée laissait entendre qu'il parlait d'expérience lorsqu'il vantait la qualité d'un breuvage, puis la compagnie partit s'installer à une des tables de l'auberge de fortune dans l'attente du plat du jour, qui ne tarda pas à arriver, amené par le tavernier et deux commis.
Ce dernier était un exemple typique de cuisine naine. Sur chaque assiette était posée un énorme morceau de viande grillée baignant dans une quantité impressionnante de graisse fondue. Devant les yeux émerveillés des convives, Udir ajouta deux livres d'un fromage qui fondit sur le champ, puis un litre et demi de bière de queue de cochon. Proches de l'extase, les nains contemplaient avec une fascination toute naturelle le liquide se mêler au tout et parfaire ce plat dont tous pouvaient attester qu'il était divin. A quelques mètres de là, un garde trompois lança à la tablée un regard circonspect.
Leur repas fut splendide. Rejoints dans la salle commune par les autres artisans présents au palais, ils eurent ce qu'il n'était que juste d'appeler un festin. La pièce résonnait de leurs exclamations hilares et de leurs rires, et l'alcool aidant, tout le monde se sentit comblé, heureux détenteur des deux éléments indispensables à la vie d'un nain, l'alcool et l'alcool.
La soirée toucha finalement à sa fin. Certains des artisans étaient déjà retournés dans leurs quartiers, d'autres demeuraient et échangeaient des récits entre deux gorgées. La table la plus bruyante était celle des forgerons. De multiples discussions s'y déroulaient en parallèle, parfois menées par le même nain titubant, tandis que des gardes fatigués tentaient vainement de comprendre ce qu'il s'y disait. Assis sur un des bancs, Istam participait à un débat aussi mouvementé que confus auquel se prêtaient certains de ses collègues et Urist Vncvd. Sa vivacité quelque peu entamée par la fatigue, il suivait de son mieux. Pour autant, il ne comprit jamais vraiment comment ce débat lancé par une remarque sur les expressions exotiques employées par les ressortissants obserochois en vint à un échange de récit portant sur les meilleures pièces jamais sorties des forges naines. Malgré tout, c'était bien de ce qu'il considérait comme la plus belle lance jamais forgée que parlait Unil le Marteau, détenteur du contesté titre de Premier Forgeron de Cornedebouc.
"- Je vous dis, une lance, d'un bronze si poli qu'on dirait de l'or, quatre pieds de long, au manche serti des plus beaux joyeux que j'ai jamais vu. La voir maniée était comme contempler … le truc le plus beau que vous avez jamais vu, acheva avec courage le nain dont l'éloquence avait été volée par l'alcool.
- Ouais, c'est pas trop mal, répondit un autre, mais c'est plus joli qu'utile. Du bronze ? Pff ! Et pourquoi pas du cuivre pendant qu'on y est ? J'srais le nain qui a fait ça, je balancerais l'arme dans le premier trou venu et je retournerais à ma forge pour faire une vraie arme, pas un jouet.
- Bah ! , s'exclama Unil, et quelle est cette vraie arme, alors ?
- Laisse-moi réfléchir, fit l'autre, j'crois que c'srait la fameuse épée de sel, brandie par le grand Urist Uristurist lors de la bataille du Kobold Volant. C'tait pas du vrai sel, 'videmment, sinon le type aurait été un peu con, à manier ça sous la pluie. J'sais plus vraiment c'que c'était, en fait, mais l'a tué un sacré paquet d'peaux-vertes avec, alors ça devait être d'la qualité.
- Mais du coup, l'interrompit Istam, ça compte pas si on ne sait pas en quoi c'est fait, si ?
- Euh... ouais, pas faux, acquiesça le conteur d'un air gêné avant d'avouer : J'ai pas trop d'idées en fait.
- Alors laissez-moi exposer la mienne !, brailla un Vncvd ivre mort et outré que personne ne l'ait laissé s'exprimer avant ce moment. Je suis pas un expert comme vous tous, mais je crois que vous avez tous oublié quelque chose chose de vraiment important. Si, si, vraiment important, s'exclama-t-il voyant que les autres doutaient de ses paroles. Vous voyez, le plus important dans une arme, c'est pas son efficacité. C'est pas la technique.
- Mais quoi, alors ? Demanda Unil.
- Laisse-moi parler et tu le sauras. Voilà, comme ça, et cesse de tourner aussi, ça me donne le vertige. Vncvd s'arrêta un instant pour se lever. Il tituba, à peine conscient, et reprit : Voilà. Voilà. Donc … Ah oui ! C'est pas la technique, l'important, c'est l'''âme'', parce que, vous voyez, vous voyez, il y a ce truc … là, le … Ah. Sur cette ultime parole, Vncvd s'effondra et se mit à produire un ronflement puissant.
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- … Donc, qui prend la suite ? S'enquit Unil.
- Allez, décida Istam, je me lance. Il attendit un instant que tout le monde l'écoute, mais la moitié des nains présents ne tenaient debout que par refus de s'écrouler devant un humain, et il n'eut d'autre choix que de commencer son récit avec pour tout auditoire deux forgerons ivres et un garde impassible. Pour moi, c'est Midorang. Une hache, maniée à une main. Couleur sang, dénuée d'ornements, aussi simple que mortelle. Sur la lame, le symbole de mon pays. Forgée par les Pères en personne, et offerte aux Nikuznil pour qu'ils nous mènent à la gloire. Tranche tout, c'est aussi simple que ça. Une fois, le roi … Il s'arrêta un instant, embarrassé, puis reprit. J'ai oublié son nom. Bah. On dit qu'il a voulu tester le tranchant de la lame, alors il a tendu sa main et l'a appuyée contre le métal. Il a dû appuyer trop fort, parce qu'il l'a perdue, sa main, et le trône avec quand il a voulu détruire la hache pour se venger. Pas qu'il aurait pu, remarquez, elle est plus solide que n'importe quel métal connu.
- Eh, fit Unil sans paraître impressionné par le récit, plus solide que Kodorùtost ? Parce que ça c'est une vraie hache !
- Je sais pas, répondit Istam pensif, aucune idée. Peut-être. Peut-être pas. J'ai trop bu.
- Moi aussi, acquiesça gravement Unil, je crois qu'on devrait s'arrêter là avant que l'autre garde nous mette dehors."
Ces paroles sages furent entendues par tous les nains encore conscients, et ils quittèrent la pièce un à un, titubant courageusement en direction de la chambre qui leur avait été assignée tout en laissant ceux qui s'étaient effondrés sur le sol à leurs rêves avinés.
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Alors que les festivités se terminaient, dans l'immense campement bâti par les humains autours des portes de la ville, entre deux tentes d'où sortaient des bruits de fête, le soldat Islas Shinnen vomissait à s'en vider l'estomac. Il n'avait guère plus à rendre, et de ses lèvres entrouvertes seule sortait une bile rougeâtre, si liquide que l'homme s'en serait inquiété s'il n'avait pas mobilisé toutes ses forces pour s'agripper à un pilier de tente. Entre deux éructations, il jetait un regard alentours pour s'assurer que personne ne le surprenait dans cet état. Il était malade à en crever depuis deux jours déjà, et il ne se sentait plus capable de maintenir la farce bien longtemps. Il viendrait forcément, se disait-il avec désespoir, un moment où il ne serait plus capable de s'isoler avant de rendre le peu qu'il parvenait à avaler. Il n'était pas certain de ce qui arriverait alors. Il cesserait probablement de se présenter à ses assignations, et survivrait de son mieux jusqu'à ce que son mal passe.
Et quel mal, se disait le soldat. La migraine qu'il ressentait depuis plusieurs jours avaient empiré jusqu'à le rendre presque aveugle, il ne parvenait pas à garder ce qu'il consommait plus de quelques heures, et par une ironie cruelle souffrait d'une faim lui qui lui remuait les entrailles et le laissait haletant et l'écume aux lèvres lorsqu'il passait devant les cuisines de la ville. Il n'avait jamais entendu parler d'une maladie semblable, et dans ses moments de lucidité trouvait tout à fait injuste qu'il fut le seul à en être victime.
Ses pensées furent interrompues par une douleur vive dominant le maelstrom hurlant qu'étaient ses émotions. Râlant tel un moribond, il se pencha à nouveau pour crachoter quelques gouttes écarlates. Il soupira, certain que cette nuit serait très longue.
Ça alors, c'est comme redécouvrir le chapitre à nouveau.
Ça change absolument tout.
Je tiens juste à dire que j'ai enfin fini.
C'est pas si long, mais j'ai jamais autant procrastiné sur un chapitre.
Je relis le tout tranquillement et je poste.
Donc ça veut dire pas avant lundi, histoire de prendre suffisamment de recul.
*prépare sa troisième fournée de pop-corn*
Nait pls...
La grêle fouettait avec insolence le visage rouge et bouffi d'Alron le diplomate. Les éclairs du premier orage printanier qui frappaient çà et là étaient les seules sources de lumière dans cette nuit sans lune. Quand bien même aurait-il fait jour, Alron n'aurait pas vu beaucoup plus loin dans la tempête, mais au moins il était sûr de ne pas faire de mauvaise rencontre. C'était un diplomate dévoué, et il était prêt à affronter les montagnes, les orages et traverser les terribles territoires gobelins si cela lui permettait d'annoncer la nouvelle de la prise de Cornedebouc au plus vite à son Roi.
Il ramena à lui sa cape qui ronflait au vent et continua sa progression dans la boue. Il avait plu presque toute la journée et le chemin s'était transformé en véritable tourbière, si bien qu'il s'y enfonçait dans un bruit de succion à chacun de ses pas.
Une rafale lui fit soudainement perdre l'équilibre, et après quelques moulinets désespérés des bras, Alron se retrouva à quatre pattes dans la fange. Il se releva péniblement en se demandant comment les choses pouvaient être pire. Le destin se fait souvent une joie de répondre à ce genre de questions stupides.
Une silhouette massive se dessina brusquement devant le diplomate, illuminé par un éclair enthousiaste. Elle traversa le rideau de grêle et vint se planter, menaçante, face à lui. Ce dernier la toisa avec défi, du moins avec tout le défi qu'un être arrivant au téton de son adversaire peut fournir.
« Je savais que ce Icar-Truc finirait par se débarrasser de moi, cracha-t-il. Je suis plus coriace que j'en ai l'air ! »
L'autre le regarda droit dans les yeux, malgré l'obscurité. Il renifla comme un taureau, si fort que le bruit surpassa le vacarme de la tempête et lâcha dans un nanique guttural :
« On va jouer. À un jeu. »
Alron n'était pas impressionné. Il saisit son poignard, arma son coup avec hargne et... se retrouva assis au milieu d'une tente, comme si elle s'était matérialisée au dessus de lui. L'humain face à lui était déjà en train d'allumer une petite lanterne, et lui lança d'un ton jovial :
« J'ai pris des osselets ! On peut se faire une belote aussi ! Vous connaissez des jeux avec des dés ? »
[...]
DEUX SEMAINES PLUS TARD
« … et du coup on m'a amené chez vous, et l'histoire s'arrête là. Vous savez tout. »
Morul était allongé sur son lit d'hôpital – non pas qu'il en eut vraiment le choix –, tenant le saucisson offert par Kogan tout prêt de sa bouche. Kamuk était à son chevet et griffonnait des notes sur un petit calepin en plissant les yeux pour accommoder tant bien que mal sa vision vieillissante.
Passé une semaine d'état plus ou moins comateux et une autre de hurlements de douleurs et de vomi sur les draps, Morul commençait à revivre petit à petit. Ils avaient profité d'une accalmie pour faire un point sur la santé mentale du chasseur. Et rien ne valait une bonne séance de discussion calme et paisible pour faire le point sur la santé mentale de quelqu'un. Probablement.
« Je vois, fit Kamuk. Et vous ressentez de la culpabilité depuis ? »
Morul y réfléchit un instant.
« Non, je ne crois pas. Je devrais ?
– C'est ce que les gens font, d'habitude, quand ils provoquent une catastrophe.
– Ah oui, vu comme ça... Mais non. J'ai beau chercher, je vois pas. C'est bizarre, je me dis que je me sentirais un petit peu mieux avec un tout petit brin de culpabilité, mais ça ne veut pas venir.
– Vous vous êtes déjà senti coupable ?
– Oh, oui, j'ai essayé une fois. J'ai pas trop aimé.
– Vous pouvez me raconter l'événement ?
– Ben, une fois, quand j'étais petit, je me suis embrouillé avec un autre enfant, et j'ai fini par lui lancer un hérisson au visage. Je me suis senti tout drôle après.
– Ah, oui, le pauvre garçon a dû souffrir.
– Oh non, à vrai dire, je me sentais surtout triste pour le hérisson.
– ...Ah. Bon, hum, eh bien, parlons de votre passé violent.
– J'ai un passé violent ?
– Je... je suppose que tout le monde a un passé violent. Écoutez, je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de discussion, je me réfère de mémoire à un manuscrit que j'ai lu il y a des années, alors si vous pouviez y mettre du vôtre.
– Euh, oui pardon. Alors mon passé violent. Hum. Ben une fois, quand j'étais petit, je me suis embrouillé avec un autre enf...
– Ça va, vous n'avez rien de plus récent ?
– Hum. Ah si ! Euh, bah y'aurait bien ce type, là, McTruman, j'ai dû le frapper une ou deux fois. Peut être trois. Voilà.
– Et je pourrais avoir plus de détails ? Vos raisons ?
– J'étais en colère contre lui, c'est tout.
– Vous y avez pris du plaisir ?
– À être en colère ou à le frapper ?
– Je ne sais pas, un peu des deux.
– Ben euh, sur le coup c'était pas si marrant, mais quand j'y repense, je lui ai fait manger un boulon une fois. C'était plutôt amusant. Ça ne fait pas de moi une mauvaise personne, si ?
– Je suppose que ça dépend d'une certaine subjectivité. »
Il y eu un silence embarrassant, puis Kamuk sembla soudain se souvenir de quelque chose.
« Je sais. Il faut que je vous fasse passer un test de psychologie. Je crois que les charlatans de la capitale faisaient toujours ça.
– Un test de... c'est vraiment nécessaire ?
– Oui. Probablement.
– Hmngn bon, dîtes.
– Alors hum... imaginons que vous croisiez un chaton blessé sur le bord de la route. Que faîtes-vous ?
– Vous... Qu'est ce que c'est que ces questions ? Z'êtes sûr de pas vous tromper ?
– Écoutez, je suis prêtre moi à l'origine, alors par pitié, jouez le jeu. » Il ajouta : « Et je suis presque sûr qu'il y avait une histoire de chaton.
– Ben je le soigne, vot' chaton, que voulez vous que je fasse d'autre ?
– Non, ça ne devait pas être ça. Cet escroc avait une question avec un dilemme, je me souviens. Hum, disons qu'un chaton s'apprête à tomber du toit, et que le seul moyen de le sauver serait de lancer un de vos compères à l'endroit où il va tomber pour amortir sa chute, vous le faîtes ?
– C'est complètement grotesque.
– Répondez simplement.
– Bon bah, je suppose que je "lance mon compère", alors.
– Hum, intéressant, fit Kamuk en prenant note. Je suppose que ça signifie certainement quelque chose. Bon... vous êtes sûr que vous ne voulez pas vous reposer ?
– Non non, continuez.
– Très bien. Alors... oh, je viens de me rappeler d'une question. Vous inquiétez vous des conséquences de vos actions sur vos pairs ?
– Mes pairs, euh, c'est à dire mes...
– Vos semblables.
– Oh. Non. Pas vraiment non. »
Kamuk sembla revenir brutalement dans son rôle de prêtre. Il posa ses notes et regarda le blessé droit dans les yeux.
« C'est peut-être là la source de tous vos soucis, Monain Dabblersausage. On dirait que vous n'êtes pas capable d'anticiper à plus de huit minutes les conséquences de vos actions. Et maintenant vous en payez le prix.
– Excusez moi, fit Morul avec un sarcasme innocent, j'ai raté un truc, à partir de quel moment cette discussion s'est transformée en sermon ? Vous allez me taper sur les doigts, aussi ? M'envoyer au coin ?
– Je ne sais pas si c'est le fait que vous ayez grandi seul dans les bois, mais il vous manque des valeurs évidentes, Morul. C'est pour votre bien que je dis ça.
– C'est bon je peux sort ...? Ah mais oui, non.
– Vous semblez nager en permanence sur une mer d'improvisation, pour l'instant vous vous maintenez à la surface par une espèce de chance divine, mais vous pourriez couler à tout instant.
– Vous êtes bien lyrique aujourd'hui.
– Un jour, il se pourrait que votre corps mutilé rejoigne cette crypte à quelques portes de là. Et ce jour là, ce sera probablement à moi de tenir la cérémonie. Et croyez moi, ça ne me fera pas plaisir.
– À moi non plus, assurément. »
Kamuk l'observa intensément, d'un regard mêlant peine et exaspération.
« C'est l'heure des rituels du soir », finit-il par dire. Il se leva solennellement, fit quelques pas jusqu'à la porte et s'y arrêta, la main posée sur son battant. « Reposez vous bien, ajouta-t-il le dos tourné.
– Comme si j'avais le choix », maugréa Morul.
Il attendit d'entendre la porte se refermer pour croquer son saucisson à pleines dents. Mgrn. Il y avait du vrai dans les paroles du prêtre. Mais il se sentait trop vieux pour qu'on lui fasse la leçon. Enfin, il s'était toujours senti trop vieux pour qu'on lui fasse la leçon, à vrai dire.
[...]
« En fait, tu vois, c'est très simple. Il se calme quand tu le grattes dans le creux du coude, tu comprends ?
– Plasmodieux Maistre Urist, plasmodieux. »
Ce brave monain qu'était Urist McTruman, assis sur un petit tabouret, regardait d'un regard tout sauf inquiet son bras droit ronronner nonchalamment, lové sur la table de l'atelier. Enfin. Il ne ronronnait pas réellement. Il opérait simplement une succession de contractions et de relâchement des clous rouillés, tendons déchiquetés et boulons maladifs qui le composaient de manière à donner l'impression d'un chat assoupi. D'un chat prêt à bondir sur le premier imbécile venu.
« N'est-il ce pas cependant lesvisèrement constringeant, Maistre Urist ? »
Skrouïk-Pouïk n'avait pas fière allure. Ses poils avaient une texture de paille sèche et se regroupaient en mèches boueuses de toute part. Ses joues s'étaient creusées sur son visage, et d'énormes cernes duveteuses s'étendaient sous ses yeux. Il donnait l'impression d'un squelette poilu et pour cause : il avait passé les dernières semaines d'abord à échapper aux soldats trompois, puis à tenter désespérément d'empêcher son percepteur de se faire étrangler par son propre bras, malgré les indications dudit percepteur de « laisser tranquille ce brave petit membre ». Il semblait en effet éprouver des remords à imposer sa volonté sur une si gentille petite bête.
Le pauvre homme-rat était donc au comble de la fatigue. Même ses poux semblaient moins vivaces.
« M'enfin, pourquoi ça le serait ? demanda McTruman avec bonne humeur.
– Eh bien, deveir si grastouiller sans répit vostre creux de la coudée, s'expliqua Skrouïk-Pouïk d'un ton las.
– Meuh non, sot ! Il suffit d'inventer un petit stratagème pour se gratter le coude sans utiliser sa main ! » Il marqua un temps de réflexion. « Maintenant que j'y pense, ma grand-mère faisait toujours des pulls en laine qui arrêtaient pas de gratter. Je devrais lui demander de me faire comme un pull en laine, mais pour le coude. Un pull de coude.
– Un brassard ?
– Voilà ! Mais, bin, ce serait la solution de la facilité, je vais plutôt voir ce que je vais faire avec les ressorts en réserve.
–Pourquoi ne pas simplement tenster d'"utiler vostre art pour... oh puis dianstre. »
McTruman s'était déjà retourné et tendait un bras vers un tiroir derrière lui. Son membre opposé ouvrit un œil métaphorique.
Manquant de longueur, il décolla alors légèrement ses fesses du tabouret et parvint à attraper la poignet du tiroir. Il entendit comme un raclement d'ongles dans son dos.
« Oh oh. »
Son bras lui sauta à la gorge dans un hurlement de boulons. L'ingénieur bascula en arrière et tomba à plat dos contre le sol en hurlant.
Skrouïk-Pouïk poussa un long soupir et soupesa un marteau. Il aurait tellement voulu dormir.
« J'ai la situation sous contrgnAHGhahHGRH !»
[...]
« MAIS PAR TOUS LES DIEUX ENLEVEZ MOI ÇA ! »
La posture d'Icar-Deng était particulièrement royale, tandis qu'il se débattait misérablement au pied de son trône pour tenter de repousser une main squelettique qui avait une folle envie de lui arracher les yeux. La plupart des courtisans hurlaient à la mort et se ruaient vers la sortie, tandis que ses gardes du corps personnel regardaient avec embarras leurs arcs longs en se disant que les choses allaient être drôlement plus compliquées que prévu.
Soudain, la main se dégagea et atterrit lourdement sur le torse du Roi qu'elle commença à lacérer avec hargne au travers des vêtements de soie colorée. Icar hurla de douleur avant de la saisir et de la jeter le plus loin possible. Elle se réceptionna souplement sur ses doigts décharnés au beau milieu de la pièce.
La main fit quelques tours sur elle même dans un cliquetis d'os puis fonça droit vers la grande porte. Elle réussissait à gagner une certaine vitesse à l'aide d'un enchaînement astucieux des mouvements des quatre doigts avant et d'un équilibrage par pouce opposable ; elle semblait ainsi galoper à toute allure sur le sol, ce qui ne l'empêcha d'ailleurs pas de se faire réduire en miette par l'énorme pied de Bemehring.
« J'ai vraiment cru que tu avais perdu la main, » lâcha-t-il en frottant sa sandale contre le sol.
Le Roi-Dieu se frotta son torse mutilé. « On m'avait pourtant prévenu que les habitants de cette ville avaient les mains baladeuses, ajouta-t-il.
–
– :pf:
– ...PAR TOUS LES DIEUX QU'EST CE QUE C'ÉTAIT QUE ÇA ? »
Bemehring fit un signe et les quelques courageux restants quittèrent la salle, laissant les deux hommes seuls, hormis la présence d'un petit humérus tentant de se faire oublier dans un coin.
« Tu n'es pas blessé ? s'enquit le colosse.
– Ça va aller, j'ai vu pire », assura Icar-Deng. Il porta ses doigts ensanglantés à son visage. « Je... bon sang, j'ai subi une tentative d'assassinat de la part d'une main tranchée. Ce monde est fou.
– Juste cette ville j'en ai peur. Quoi que...
– Oui ?
– Tout cela me rappelle vaguement quelque chose. Tu sais, ce nain à Laro.
– Oh, lui. Celui qui s'était retranché dans une taverne et avait tenté de repousser notre assaut en nous envoyant dessus une armée de coquilles de moules mort-vivantes ?
– Lui même.
– J'avais presque réussi à oublier cette histoire. Comment ça a fini, déjà ?
– Si je me souviens bien, il a commencé à animer tout et n'importe quoi, et il a fini par ressusciter accidentellement les rognons de bœufs de son déjeuner.
– Ça me revient. C'était pas beau à voir, hein. Comment il a dit qu'il s'appelait, déjà ?
– Un nom ridicule je crois. Babil Ab...
– Bembul Bab...
– Ah, Bab. Bab quelque chose. Comme... »
Ils se regardèrent droit dans les yeux et s'écrièrent en cœur :
« Bab Abtruman ! »
« Tu vois ? Aucune raison de s'affoler, il obéit aux ordres mentaux désormais.
– Certes oui, maistre Urist. Certes oui... »
Skrouïk-Pouïk sentait ses forces le quitter à mesure qu'il observait le bras à la courbure étrange gigoter par à-coups. Il reposa sur la table le marteau couvert de sang et bailla à s'en décrocher la mâchoire.
« Tu devrais prendre un peu de repos, mon bon Skrouïk-Pouïk. Tu es tout frippé.:hap :
– Oui-da maistre Urist. »
L'homme-rat se gratta l'avant-bras, projetant une gentille petite colonie de poux sur le parquet. Il se dirigea alors vers la sortie, enjamba soigneusement une scie circulaire qui traînait là, s'inclina pour éviter de se prendre une poutre en plein front, et enfin en sécurité put...
« NON ATTENTION AU... »
…
Skrouïk-Pouïk.
Skrouïk-Pouïk !
Tu n'en a pas fini Skrouïk-Pouïk.
Tu sais ce que tu as à faire.
Quand tout est menacé, un rat doit savoir quitter le navire et tout sacrifier pour assurer un futur aux siens.
Accomplis ta destinée Skrouïk-Pouïk.
Le peuple élu doit être guidé.
...Et ne laisse pas ton cerveau te couler par les oreilles.
…
« Que... gnragh ?
– Je disais que tu as drôlement de la chance. Ton cerveau a l'air raisonnablement à l'intérieur de ta boîte crânienne. On ne peut pas en dire autant du dernier à avoir actionné le Martautomatique® par accident. Pauvre Crânenpouik. »
Skrouïk-Pouïk cligna des yeux plusieurs fois, jusqu'à obtenir une image nette du mécaniste à l'air jovial. Il se massa la tête et plissa ses petites narines.
« Maistre Urist, finit-il par articuler, j'arbore une lourde tâche à mener à bien... »
[...]
UNE SEMAINE PLUS TARD
« Morul...
– J'ai pas envie.
– Morul cesse de faire l'enfant.
– J'veux pas te parler Kogan.
– Morul, est-ce que tu pourrais s'il te plait me passer le verre d'...
– Non.
– Écoute, je suis désolé, ok ?
– C'était mon saucisson !
– J'avais faim. »
Le chasseur avait remonté sa couverture jusqu'à son nez et boudait sauvagement. Voilà moins d'une semaine qu'il était dans la même pièce et les premiers conflits d'usages n'avaient pas tardé à apparaître.
C'était le beau milieu de la nuit. Enfin, il faisait toujours plus ou moins nuit sous terre, mais c'était l'heure où les blessés étaient censés dormir.
Le silence s'imposa longtemps. Vraiment très longtemps.
« Psst, finit par chuchoter Morul. Tu dors ?
– Bien sûr que non, soupira son cousin. Je ne dors plus ces temps-ci. »
Morul se tut un instant. « Dis, quand est-ce que les choses ont commencé à mal tourner ?
– Qu'est ce que tu veux dire par là ?
– Je sais pas. Où est passé le temps où on était presque une vraie famille, à Obseroche, où les jours étaient paisibles et les problèmes absents ?
– Oh, tu veux dire ces jours où tu traînais à l'appart' sans rien glander pendant que je me cassais la colonne dans des combines louches pour un salaire de merde ?
– Oui, ce genre de jours là.
– Hum, je pense que le moment où tu t'es barré sans rien dire est un bon marqueur de la "fin de ces beaux jours".
– Oui, ça doit sûrement être ça. Mais je ne sais pas, depuis quelques années, je trouve tout si compliqué.
– Tu as toujours été un enfant à problème, Morul.
– Tiens, j'aurais juré que c'était plutôt Doren.
– Doren, c'était des problèmes classiques. Se battre avec les autres enfants, casser des vitres...
– Brûler des charettes.
– Oui, ça aussi. Mais à la limite je pouvais encore gérer. Toi, c'est différent.
– Oh, arrête, j'étais sage.
– Un enfant s'est retrouvé attaché par les pieds au fond d'un puits, Morul.
– Ah oui, hehe. C'était plutôt marrant.
– Et le pire, c'était que tu avais vraiment réussi à faire avaler à tout le monde qu'il y était allé de son plein gré pour trouver un trésor enfoui.
– J'ai toujours été bon pour inventer des histoires, non ?
– Trop. »
Il y eut un autre silence, uniquement troublé par les quintes de toux de Kogan. Morul relança :
« Dis, Kogan, tu penses à la mort toi, des fois ?
– Erf, oui.
– Ah bon ? Moi j'y pense. Je me dis que sur le coup ça doit être gênant mais qu'après ça va.
– Ah oui ? Et c'est quoi "après", d'après toi ?
– Aucune idée. On s'en carre. On sera mort de toute façon.
– Et ça ne t'effraie pas plus que ça ?
– Hum. Tu sais, quand je mourrais à petit feu au fond de cette grotte, là ça me faisait vraiment flipper. Mais maintenant ça va. Tant que je ne vois rien venir.
– Oui, c'est ça. Tant que je ne vois rien venir... »
Une pensée fit son petit bonhomme de chemin au travers de l'esprit de Morul.
« Kogan. Faudrait qu'on se tire de cette ville.
– Hein ?
– Allez ! Dès qu'on sera guéri, on récupère Doren et on va faire les cons !
– Morul...
– Y'a trop de choses à voir dehors pour rester dans cette ville qui sent la pisse. On prendra nos bagages, nos bites et nos couteaux et on ira explorer le monde ! Qu'est ce qui nous retient ici en fin de compte ?
– Tu vois toujours petit, cousin. Il y a trop d'opportunité. Trop d'argent à se faire, ici. Les petites villes en expansion, ce sont de véritables mines d'or.
– Au diable l'or. Garde ça pour quand tu seras vieux et malade. Il faut qu'on profite de notre vigueur pendant qu'on le peut encore, Kogan. »
Pour quand je serais vieux et malade. S'il savait. « Ça ne marche pas ainsi, Morul.
– Oui, probablement. C'est bien ça qui est dommage. »
Kogan tourna la tête. Il discernait bien le visage de son cousin dans l'obscurité totale. Ce dernier fixait le plafond, pensif. Il ne l'avait pas souvent vu comme ça. Bon, puisqu'il avait l'air d'humeur, il fallait tenter :
« Au passage, Morul, je pourrais avoir ce verre d'...
– Non. »
[…]
UNE AUTRE SEMAINE PLUS TARD
Morul se sentait mal à l'aise au milieu du brouhaha du Bélier Torché, mais son besoin pressant d'alcool surpassait largement son envie de calme et de sérénité. Assis au comptoir, il commanda d'un geste une bière naine locale et commença à la vider à grandes lampées. Il reposa la choppe d'un mouvement brusque, exhala bruyamment et s'essuya la bouche sur sa manche.
Le chasseur prit quelques instants pour s'observer. Il avait froid tout le temps en ce moment, aussi avait-il décidé de porter une grosse veste en laine. Cela lui permettait également de cacher ses bandages et ses cicatrices. Il passa instinctivement un doigt sur sa blessure au bras droit et grimaça au contact. Il faudra du temps avec que le trou ne se résorbe.
« Bouh ! » fit une voix dans son dos.
Morul tourna les yeux, et les leva presque aussitôt en voyant à qui il avait à faire. Doren tira un tabouret et s'assit dessus. Puis elle s'accouda au comptoir et cala sa joue contre son poing fermé.
« Tu es enfin sorti ? » demanda-t-elle joyeusement. Elle commanda deux autres bières. « Ça commençait à être long.
– Kamuk m'a dit que ça ne servait plus à rien que je garde une place dans son hôpital, expliqua son frère. J'ai juste à pas trop faire l'idiot et attendre, maintenant.
– Ciel, ça risque d'être dur hein ? » Doren haussa les sourcils et but une gorgée.
« Je suppose que tu n'es pas venu uniquement pour te foutre de ma gueule.
– Non, c'était aussi pour voir comment allait mon grand frère adoré.
– Ça tombe sous le sens. Et pour de vrai ?
– Eh, comment ça ?! s'indigna-t-elle. Tu sais très bien que je m'inquiète pour toi !
– Oui, enfin tant que tu sais que je suis vivant ça te suffit, d'habitude. Et puis arrête, je serais mort que tu ne serais même pas venu à la cérémonie.
– Ça c'est vrai, admit-elle. Mais j'aurais quand même été très triste.
– Bon, pourquoi tu es là ?
– J'aurais besoin de ton aide.
– Surprenant... C'est à quel sujet ?
– Eh bien. » Elle se mordit la lèvre inférieur. « C'est délicat. En fait, j'aurais besoin de ton aide pour récupérer ma hache. »
Morul s'étouffa avec sa bière. Il se frappa le torse plusieurs fois pour calmer sa quinte de toux avant de se tourner vers sa sœur avec un sourire crispé. « Ok ok, attends une minute. » Il la pointa du doigt. « On parle bien de ma hache que je t'ai gracieusement prêté, là ?
– "Ta" hache ? s'écria Doren. Comment ça "ta" hache ?
– Oh, ne fais pas comme si tu avais déjà oublié ! Je suis l’aîné, c'est à moi que revient la hache familiale, c'est comme ça que ça marche. Et toi tu me dis que tu l'a perdu ?!
– Je ne l'ai pas "perdu", idiot. Les humains me l'ont confisqué quand on s'est fait capturer. Par ta faute, qui plus est.
– En fait je suis presque sûr que c'était de la tienne. Enfin donc, tu as perdu la seule chose qui nous restait de nos parents.
– Arrête de dire ça ! cria-t-elle avec rage en se levant. Tu sais très bien que c'est faux ! »
Ils se toisèrent un instant, puis Morul haussa les sourcils et se détourna d'elle pour continuer sa bière. Doren se rassit.
« Pourquoi tu ne demandes pas à Kogan ? demanda le chasseur d'un ton distrait.
– Déjà fait, grogna sa sœur. Il a dit qu'il le ferait, mais j'en doute. Il est trop occupé avec son auberge, là.
– Il a une auberge ? » s'étonna Morul, sincèrement surpris.
Doren ignora la question et se pencha vers lui. « Écoute, murmura-t-elle, j'ai besoin de toi sur ce coup là. Tu sais très bien que je suis incapable de monter ce genre de plan. De nous deux c'est toi, le cerveau ! »
Son frère l'observa en coin, suspicieux.
« C'est hors de question...
– Mais allez, Morul ! » Elle leva son poing serré. « Toi et moi, complices dans le crime, défiant l'autorité, c'est tentant, non ?
– Oui mais... mais non.
– J'ai déjà fait du repérage ! C'est ce foutu contre-maître, il crèche à l'ancienne caserne des Cuirs-Noirs. J'ai déjà mémorisé les heures de relève des gardes, tout ce dont j'ai besoin c'est...
– ÇA SUFFIT ! »
Morul s'était levé sans s'en rendre compte. Enfin, "levé", c'est l'effet que cela dégageait, mais il était en vérité appuyé contre le comptoir, en équilibre précaire sur sa jambe droite.
« J'en ai fini avec ce genre de connerie, Doren ! tonna-t-il furieusement. Les plans foireux, j'en ai assez fait, regarde où ça m'a mené ! » ajouta-t-il en écartant grand les bras. Il agita sa choppe dans les airs. « Youhou, regardez moi, je suis le grand Morul "Niralath" Dabblersausage, héros de la ville, et je peux même plus pisser debout tout seul ! »
Doren l'observa un instant, totalement consternée. Puis elle se leva, frappa rageusement son tabouret, et quitta la pièce aussitôt. Morul se contenta de soupirer et de se laisser retomber sur son siège. Argh. Il n'aura pas dû bouger son bras, il souffrait le martyr désormais.
Il sortit de sa poche le flacon d'anti-douleurs offert par Kamuk. La voix du prêtre résonna dans sa tête : « attention avec ça ». Le chasseur haussa les épaules et fit couler quelques gouttes dans sa bière, qu'il finit d'une gorgée.
Les heures et les pintes s'enchaînèrent et la taverne se vida peu à peu. Morul sentait qu'il était temps de partir. Le gros tavernier le fixait d'un air torve.
« Vous regardez tous vos clients comme ça ? lança le chasseur d'un ton acide.
– Seulement ceux dont du sang coule de la bouche », rétorqua l'autre d'un air menaçant.
Un silence se fit soudain. Morul passa instinctivement le dos de sa main sur ses lèvres et vit qu'une longue traînée rouge venait de se dessiner dessus. Il tourna la tête et se rendit compte que de nombreux soldats trompois l'observaient avec insistance, les mains serrées sur les poignets de leurs armes.
Le chasseur ne demanda pas son reste. Il jeta au tavernier les pièces d'or qu'il lui devait, attrapa sa béquille et boitilla à toute vitesse jusqu'à la sortie?
Le point d'interrogation qui a rien à foutre là qui nique tout une phrase.
Tiens, c'est déjà lundi? Le week-end est passé vite.
Excellent chapitre, comme d'habitude. Je le lirais demain.
diplomate
Je me serais attendu à ce qu'il voyage avec des gardes, tout de même. Ou alors qu'il soit capable.
DEUX SEMAINES PLUS TARD
Tu ne peux pas savoir à quel point voir ce genre d'indication me réjouit.
Par contre, c'est deux semaines par rapport à quoi? La scène précédente? Si oui, quand se déroule-t-elle? Sinon, deux semaines par rapport à son arrivée à l'infirmerie de Kamuk? Il est primordial que je sache.
hommes-rats
Voir Skrouik-Pouik fatigué m'a fait me poser une question : combien de temps vivent les hommes-rats? Je crois que nous avions établi "pas longtemps", mais je n'en suis plus certain. Si c'est le cas, Skrouik-Pouik en particulier doit être aussi vieux que Kamuk.
Morul, Kogan, et Doren
Les voir interagir était ... intéressant. Morul n'est pas facile à vivre.
« Vous regardez tous vos clients comme ça ? lança le chasseur d'un ton acide.
– Seulement ceux dont du sang coule de la bouche », rétorqua l'autre d'un air menaçant
Il faudrait compter le nombre de personnages (principaux et secondaires) qui crachent ou ont craché du sang récemment. Les pauvres ne peuvent pas vivre en paix.
Enfin, sauf Istam et les autres artisans qui profitent de leurs vacances aux frais de la Trompe, évidemment.
« Bastie de fromage, donc », en conclut une voix.
Voilà qui scelle donc le débat.
Râle d'Usul à propos des ellipses dans trois, deux, un...
Enfin, je t'avais dit que ce serait bon.
Je me serais attendu à ce qu'il voyage avec des gardes, tout de même. Ou alors qu'il soit capable.
C'est un diplomate qui "passait par là", rappelons-le.
Par contre, c'est deux semaines par rapport à quoi? La scène précédente? Si oui, quand se déroule-t-elle? Sinon, deux semaines par rapport à son arrivée à l'infirmerie de Kamuk? Il est primordial que je sache.
C'est évidemment deux semaines après le précédent flashback qui concernait un futur possible sur trois mois avec de régulières références à diverses éléments du passé comme lorsque Istam s'est rappelé de quelques choses il y a huit ans de cela.
... Et sinon, c'est deux semaines après la fin de mon dernier chapitre, j'ai rajouté la scène du diplomate après sans trop y penser.
Je lirai lundi.
Voir Skrouik-Pouik fatigué m'a fait me poser une question : combien de temps vivent les hommes-rats? Je crois que nous avions établi "pas longtemps", mais je n'en suis plus certain. Si c'est le cas, Skrouik-Pouik en particulier doit être aussi vieux que Kamuk.
Pas longtemps en effet. Je pense que les plus récents ne doivent pas vivre plus de deux trois ans (et meurent brutalement bien avant, évidemment).
Cependant Skrouik-Pouik est d'une génération relativement vieille (la troisième je crois), il doit donc avoir une espérance de vie proche de celle des hommes-rats normaux, soit d'après les raws... 60 ans.
... Ouais, ça me paraît beaucoup, disons 15-20 ans (comme un clébard, c'est pathétique), ça me semble plus raisonnable.
Oh, il est très jeune en fait. Au temps pour moi, personne n'est donc plus vieux que Kamuk (parmi les nains, évidemment, ces elfes trichent avec leur immortalité ). Heureusement, dans un sens, sinon Skrouik-Pouik aurait été proche de mourir de vieillesse, et il est trop précieux pour ça.
Test psychologique de Kamuk
Référence à TES?
M'enfin
Meuh non, sot !
bin
erreur de fiche de perso Référence à Gaston Lagaffe Spotted.
Icar-deng et le bras
J'avais pourtant signalé que cette partie n'était pas cano Ok, le moment de flottement suivant le jeu de mot m'a eu.
armée de coquilles de moules mort-vivantes
Ce chapitre est décidément plein de références.
Bab Abtruman !
WTF
On ne peut pas en dire autant du dernier à avoir actionné le Martautomatique® par accident. Pauvre Crânenpouik. »
OHPUTAIN!
C'est juste parfait.
« UN MAGE DE SANG ! » s’épouvantèrent ses deux complices.
*checke sa liste de références*
« Avec un s ou pas ?
– Ça dépend de la saison.
Allons bon.
– Boarf. Si tu n'avais jamais tué mon homme-rat, jamais on serait devenu ami.
– Hehe. Et peut-être jamais n'aurait-on fait cet élevage de rongeurs.
– Hehe, oui.
–
–
– J'ai songé à l'appeler autrement d'ailleurs, ajouta Morul précipitamment.
– Tiens, et comment ?
– Deus Ex.
– Mais pourquoi ce n... et merde. »
Coup du vol de la meule
si tu crois que c'est ça qui va m'empêcher de tirer comme par magie d'autres hommes-rats des tunnels, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu'aux omoplates.
– GLOIRE AU POPLELI ! scandèrent les fidèles sans grande conviction.
Erreur de fiche de perso. Les hommes-rats ne manquent jamais de conviction lorsqu'il s'agit de suivre un de leurs meneurs. Je réclame un vote de non-canonicité pour ce chapitre.
En tant que gardien autoproclamé des règles, je déclare que ma voix compte quintuple.
« Bastie de fromage, donc », en conclut une voix.
Oui, mais bastie de fromage, ou de fromage cosmique ?
Beaucoup d'éclats de rire, en tout cas.
Usul a écrit :
Voir Skrouik-Pouik fatigué m'a fait me poser une question : combien de temps vivent les hommes-rats? Je crois que nous avions établi "pas longtemps", mais je n'en suis plus certain. Si c'est le cas, Skrouik-Pouik en particulier doit être aussi vieux que Kamuk.
Il a été établi qu'ils ont un haut taux de mortalité à cause des accidents et que la sélection naturelle foireuse a favorisé des individus à la croissance rapide. Rien n'a été dit sur leur âge maximum (60-80 dans les raws). Je pense que vingt ans moins 2d9 pour ceux de la dernière génération est à peu près honnête.
Quand à Skrouïk-Pouïk, il n'appartient qu'à la seconde génération et est donc un homme rat tout à fait normal avec ses soixante ans d'espérance de vie. Sauf accident, bien sûr.
« J'ai pris des osselets ! On peut se faire une belote aussi ! Vous connaissez des jeux avec des dés ? »
WTF !
« Je vois, fit Kamuk. Et vous ressentez de la culpabilité depuis ? »
Kamuk qui fait aussi psy!
– Oh, oui, j'ai essayé une fois. J'ai pas trop aimé.
– Oh non, à vrai dire, je me sentais surtout triste pour le hérisson.
Putain mais ! Ce chapitre commence bien!
– Non, ça ne devait pas être ça. Cet escroc avait une question avec un dilemme, je me souviens. Hum, disons qu'un chaton s'apprête à tomber du toit, et que le seul moyen de le sauver serait de lancer un de vos compères à l'endroit où il va tomber pour amortir sa chute, vous le faîtes ?
La réaction de Morul est exactement la mienne!
Je suppose que ça signifie certainement quelque chose.
Le mec qui pose des questions sans savoir pourquoi!
Vous inquiétez vous des conséquences de vos actions sur vos pairs ?
– Mes pairs, euh, c'est à dire mes...
– Vos semblables.
Kogan à côté a dû comprendre ça autrement.
– Je ne sais pas si c'est le fait que vous ayez grandi seul dans les bois, mais il vous manque des valeurs évidentes
Ha le responsable est à côté justement.
– Oh, lui. Celui qui s'était retranché dans une taverne et avait tenté de repousser notre assaut en nous envoyant dessus une armée de coquilles de moules mort-vivantes ?
Je tiens de source sûre que la Trompe aurait dû perdre ce jour là.
– Écoute, je suis désolé, ok ?
– C'était mon saucisson !
– J'avais faim. »
Hé allez!
Tu étais inspiré quand tu as écris ce chapitre.
« Dis, Kogan, tu penses à la mort toi, des fois ?
– Erf, oui.
– Oui, c'est ça. Tant que je ne vois rien venir... »
"Une bien belle hache ! "
– … Non, c'est un de ces foutus hommes rats qui a provoqué une explosion je ne sais comment, mais
Ha putain!
– J'ai songé à l'appeler autrement d'ailleurs, ajouta Morul précipitamment.
– Tiens, et comment ?
– Deus Ex.
– Mais pourquoi ce n... et merde. »
Je veux que l'animal de compagnie de Scar s'appelle comme ça!
– Doren ? Je n'ai jamais trop su à vrai dire. Je crois qu'elle est du type à se sentir bien n'importe où tant qu'il y a de l'argent à se faire et des mâchoires à briser.
– Oh. Intéressant.
"La naine parfaite!"
– Boarf. Si tu n'avais jamais tué mon homme-rat, jamais on serait devenu ami.
– Hehe. Et peut-être jamais n'aurait-on fait cet élevage de rongeurs.
– Hehe, oui.
–
–
– Qu'avons-nous fait ? » s'épouvantèrent-il en cœur.
Truman avait raison à propos des petits éléments qui ont un impact énorme avec le temps.
Bref, avant je disais ça pour troller mais maintenant je suis sérieux: excellent chapitre, j'aime bien la représentation de Morul. J'ai ricané doucement au moins la moitié du temps.
Je peux donc commencer mon nouveau chapitre!
Je me serais attendu à ce qu'il voyage avec des gardes, tout de même. Ou alors qu'il soit capable.
Note bien qu'il s'apprêtait à riposter.
Voir Skrouik-Pouik fatigué m'a fait me poser une question : combien de temps vivent les hommes-rats? Je crois que nous avions établi "pas longtemps", mais je n'en suis plus certain. Si c'est le cas, Skrouik-Pouik en particulier doit être aussi vieux que Kamuk.
Comme S-P appartient aux premières générations, il est pas encore trop consanguin donc il doit avoir une espérance de vie plutôt normale pour un homme-rat non?
Les voir interagir était ... intéressant.
Exactement ce que je me suis dit.
... Ouais, ça me paraît beaucoup, disons 15-20 ans (comme un clébard, c'est pathétique), ça me semble plus raisonnable.
Ça semble correct.
Donc, qui a un truc en cours?