Oui bah c'est bien ce que je dis, c'est ultra classique.

Et j'ai jamais dit que c'était sur-découpé.

Le 02 mars 2015 à 22:49:18 Nouvelles a écrit :
Pourquoi mon post a été supprimé ?
J'ai mis un lien, mais j'ai mis un paragraphe entier avant ce même lien, comme préconisé plusieurs fois sur plusieurs topics.

Parce que les critiques venant d'autres sites sont à poster en entier, le teasing est autant interdit que les mono-liens.

Le 02 mars 2015 à 22:54:35 Zoomat2 a écrit :
Oui bah c'est bien ce que je dis, c'est ultra classique.

Et j'ai jamais dit que c'était sur-découpé.

Eastwood et classicisme, c'est un refrain assez connu

Ah, il me semblait que blazco préconisait seulement quelques lignes "ad minima".
Mea culpa, pour le coup.
mais je vois sur le topic de Birdman qu'on me supprime un post, alors qu'un autre type qui ne poste qu'un lien est toléré, étrange ...

Voici donc -enfin- mon avis sur ce American Sniper de Clint Eastwood :

Il est difficile de parler de guerre sur grand écran. Si aujourd’hui American Sniper fait polémique, n’oublions pas qu’il n’est pas l’unique film du genre à avoir connu un tel accueil. Que ce soit en Europe, où longtemps le genre s’est penché sur la Résistance plutôt que sur les ravages idéologiques, aux Etats-Unis où le Vietnam a laissé une trace indélébile (Born on the Fourth of July, Apocalypse Now, Full Metal Jacket, …), ou encore, plus récemment, lorsque le cinéma a commencé à s’intéresser aux traumatismes de(s) la Guerre(s) du Golfe (Jarhead). C’est ici sans doute que s’inscrit la dernière réalisation de Clint Eastwood, au cœur de la relation qui lie la population américaine à son armée. Et qui de mieux que le réalisateur américain pour aborder le sujet ?

« There are three types of people in this world: sheep, wolves, and sheepdogs. »

Clint Eastwood s’empare ici de l’histoire de Chris Kyle, tireur d’élite et héros national, incarné par un Bradley Cooper au sommet de son art. Il est l’auteur de 160 tirs à bout portant, ce qui fait de lui le soldat américain le plus meurtrier de l’histoire. Avant de devenir la Légende, Chris Kyle est avant tout un fervent patriote, ce qui le pousse à sortir de son Texas natal et à quitter sa vie de cow-boy. Il se fait un devoir de servir son pays, et y parvient.

« God, country, family, right ? »

La première vision que nous offre American Sniper peut en effet sembler patriotique au possible. Qui plus est, un patriotisme solidement installé sur une base religieuse poussée à son paroxysme. Chris Kyle se définissait lui-même comme en guerre pour Dieu. L’ennemi utilisera d’ailleurs cette affiliation pour le traquer, mettant en avant la croix tatouée sur le bras du tireur d’élite. Et c’est là que Chris Kyle divise. Dans une époque où la religion est au cœur des conflits, comment faire d’un « soldat de Dieu » un héros, alors même que nous combattons le fanatisme latent de notre époque ?

La réussite de Clint Eastwood réside sans doute dans sa façon de nuancer son propos. Non, American Sniper n’est pas un récit patriotique, loin de là. Eastwood met du cœur à souligner la fragilité de Chris Kyle, un citoyen arraché aux siens par une guerre idéologique. Si le soldat met du cœur à l’ouvrage, il est pourtant tout à fait conscient d’être loin de ce qu’il est réellement : un père de famille. Et quel est le rôle d’un père de famille, si ce n’est de protéger ses proches des loups ? La guerre ne fait que l’éloigner de son devoir en s’y substituant.

« I’m ready. I’m ready to come home. »

Présenter Chris Kyle comme ce qu’il était en Irak, un héros, c’est avant tout le meilleur moyen pour Eastwood de montrer qu’il était perdu à son retour sur le territoire, que la guerre arrache à la nation sa jeunesse et que, comme le disait Sam Mendes, elle est « la fin de l’innocence ».

Pourtant, même si Chris Kyle ne semble plus toucher terre une fois au pays, il reste un héros. Car Chris Kyle est une force de la nature, et possède un réel don. Au-delà d’être un sniper redoutable, il est un homme fort, un homme qui a su renouer avec la vie après la guerre. Son héroïsme a été d’aider des chiens de berger égarés, alors que lui-même était à la recherche du -droit- chemin. Chris Kyle n’est pas uniquement l’American Sniper, il est aussi l’homme qui se cache derrière la Légende. Mais malheureusement nous ne sommes jamais à l’abri des loups, et c’est pourquoi nous avons besoin d’hommes comme Chris Kyle, prêts à protéger le troupeau, peu importe le prix.

7.5/10

https://vincentbornert.wordpress.com/2015/02/24/american-sniper-clint-eastwood/

Rholala j'ai dit que quand je disais "méga-cut" c'était par opposition à un montage plus posé. Je peux dire "très-cut" si tu préfères.

Le 02 mars 2015 à 22:58:21 Lt-Schaffer a écrit :
Ah bon c'est totalement proscrit maintenant ? Bon tant pis vous n'aurez plus les critiques que j'écris pour Filmo

Bah tu peux les poster en entier avec le lien

Le 02 mars 2015 à 22:59:37 Lt-Schaffer a écrit :
Et pour tout dire, le non-découpage, le style spielbergien par exemple, c'est du cinéma classique justement.

Dans une moindre mesure je dirais, pour beaucoup de cinéastes et de théoriciens le plan-séquence (je vais à l’extrême du non-découpage, tu ne m'en voudras pas ) ça a longtemps été et c'est toujours un symbole de modernité cinématographique.
Après oui, le style de Spielberg c'est très très classique et je ne veux pas le réduire aux longs plans et aux astuces de non-découpage. Mais c'est un peu plus compliqué que "non-découpage = classique" je crois !

Et pour tout dire, le non-découpage, le style spielbergien par exemple, c'est du cinéma classique justement.

Ouais enfin là c'est particulier, c'est plus une question de montage, je pense pas que ça ait quelque chose à voir avec l'époque, des plan-séquences y'en aura toujours.

Même l'absence de montage est une question de montage

C'est une question de non-montage alors.

"même chez Spielberg ça n'est pas toujours ça. Certains sont très stylisés (Minority Report), donc très modernes, d'autres sont très classiques (War Horse)."

Voilààà, je pensais à ça. Enfin par exemple la scène de fuite en voiture, dans La Guerre des Mondes, je ne saurais pas la ranger du côté du classicisme. Et pourtant, n'importe quel autre cinéaste t'aurait découpé ça !

Honnêtement, je ne pense pas qu'on puisse associer de manière catégorique le découpage vif à un cinéma moderne et les longs plans au classicisme (ou l'inverse évidemment). Beaucoup de cinéastes ont justement su jouer des deux, comme Welles qui pouvait très bien monter ses films de manière virtuose et dynamique (Vérités et mensonges, Othello) ou faire de longs plans séquences (La Soif du mal).
C'est étonnant d'ailleurs que tu dises ça Schaffer puisque les plans séquences d'Antonioni ou de Mizoguchi sont un peu les fondateurs de la modernité cinématographique.

Enfin bref, tout ça pour dire que j'ai été déçu de la construction des scènes d'action.

Le 02 mars 2015 à 23:19:57 Lt-Schaffer a écrit :

Puis il y a des nuances évidemment. Il y a le fait de faire un long-plan et comment on le fait.

Je te rejoins là-dessus : le premier venu ne peut pas prendre une caméra et tourner un long plan parce qu'il a décidé de faire du cinéma moderne, il faut un minimum de virtuosité et de talent.

Je connais mal Mizoguchi tu sais...

Je vois ça

Le 02 mars 2015 à 23:21:48 Lt-Schaffer a écrit :

Voilà, tout ça pour dire qu'Eastwood c'est très bien.

Voilà qui résume tout je pense.

Les Contes de la lune vague après la pluie + La Cigogne de Papier !

(Bon, c'est les seuls que j'ai vu. . Mais Les Contes pour commencer, c'est très bien j'trouve)

Ouais ou Les Amants Crucifiés, c'est du cinéma de taulier.

Le 02 mars 2015 à 23:15:37 WalterBurns a écrit :
Honnêtement, je ne pense pas qu'on puisse associer de manière catégorique le découpage vif à un cinéma moderne et les longs plans au classicisme (ou l'inverse évidemment). Beaucoup de cinéastes ont justement su jouer des deux, comme Welles qui pouvait très bien monter ses films de manière virtuose et dynamique (Vérités et mensonges, Othello) ou faire de longs plans séquences (La Soif du mal).
C'est étonnant d'ailleurs que tu dises ça Schaffer puisque les plans séquences d'Antonioni ou de Mizoguchi sont un peu les fondateurs de la modernité cinématographique.

Oui d'ailleurs Welles il a bien posé ses couilles avec Citizen Kane, niveau non-découpage et "montage dans le plan", c'est même considéré par certains comme le premier film moderne.

Le 02 mars 2015 à 23:24:26 WalterBurns a écrit :

Le 02 mars 2015 à 23:21:48 Lt-Schaffer a écrit :

Voilà, tout ça pour dire qu'Eastwood c'est très bien.

Voilà qui résume tout je pense.

de toute facon je crois que quelque soit le debat vous en arriverez toujours a cette conclusion alors...

Le 02 mars 2015 à 23:25:31 Lt-Schaffer a écrit :
Un conseil de film pour explorer un peu Mizoguchi ?

L'intendant de Sancho pour commencer c'est très bien !
Ou Les Amants crucifiés ainsi que Les Contes de la lune vague après la pluie ou Conte des chrysanthèmes tardifs.
Faut voir son 47 Ronin aussi, une pure perle ! Mais ça dure 3h30.
Enfin il y a tellement de Mizoguchi à voir en même temps