Je viens de relire en diagonale quelques bribes de chapitres - avec derrière l'idée de m'y plonger plus sérieusement quand j'aurais du temps - et, 7 ans plus tard, je ne trouve pas ça mauvais, c'est dingue. Les chapitres du début se cherchent dans le style, la narration, l'histoire, les personnages... tout ça est infantile, mais, je ne sais pas, je trouve que c'est intelligemment raconté. Quelle chance j'avais d'avoir tous ces lecteurs, je ne les respectais pas, je retardais toujours mon travail, je n'étais pas rigoureux... c'est vrai. Que demander à un môme de 13 piges ? A côté je voulais faire mes vidéos de Call of Duty absolument. Je plongeais progressivement dans une eau différente. Mais tout ça est loin. C'est drôle, aujourd'hui j'exerce un métier qui me demande à la fois la plume et la caméra, comme quoi.
J'écris ici en me disant que personne ne me lira jamais, ou que, par accident, on découvre cette vue du présent, je ne sais pas. Les choses ont bien changé. C'est incroyable. Je suis allé sur le 15-18 pour me marrer un coup, c'était complètement vide, le 18-25 a pris sa place. Les plus jeunes s'installent sur les réseaux sociaux, les moins jeunes tentent de conserver leurs repères dans un environnement qui change sans cesse. Il faut croire que les générations, en tant qu'elles sont des générations, existent, et qu'il y a quelque chose qui fait se mouvoir les gens et leurs façons de communiquer dans l'air du temps, c'est drôle. Et finalement il n'y a que les moins jeunes pour tenir ce genre de discours étrange, pour les autres, ce qui est là est là, ce qui est là est normal.
J'ai l'impression de parler dans une maison vide, une vieille maison vide, qui a vu passer des familles, des rires et des drames. Aucun son, aucune possibilité d'écho, de réponse de qui que ce soit. On parle à personne, comme à des objets qui nous observent de leurs corps poussiéreux, et qui ne peuvent pas répondre car ils n'ont ni langue ni bouche. On crie en se disant qu'on est seul, on se laisse aller, on divague, on laisse les filtres de nos pensées s'envoler. Et alors la maison vide devient notre esprit, et notre voix devient nos pensées. On matérialise, avec absurdité ce qui se passe dans notre petit crâne. Les cris résonnent au troisième étage, les cris et les sons resillonnent les chemins où les enfants allaient et venaient pendant des années de vie sous ces plafonds. Et à l'extérieur, dehors, personne ne sait rien de ce qui se passe ici.
Désolé pour l'envolée littéraire, j'avais besoin de formuler ce que je ressentais, il faut croire. C'est con non ? Qu'un simple topic sur un site de jeux-vidéo puisse avoir autant de valeur pour quelqu'un. Mais je dois pas être le seul hein ? C'est le temps qui lui donne de la valeur. Ma première véritable histoire que je raconte à d'autres. Ca restera dans ma petite maison à moi.
Pour ceux qui lisent ce message sans rien saisir ni comprendre de quoi il s'agit, vous en faîtes pas ! Oubliez ça et passez à autre chose. Rien de très important.