J'avoue, le haiku m'a fait rire

Ouais chat, poste, c'est le but ici

D'ailleurs fubu, comme on n'est pas des écrivains qui passons nos vies à raturer j'ai trouvé que ton texte sur le RER se défendait

Bon, l'après 11/09 je vais voir si ça m'inspire...

Merci Pete

Niveau dessin, j'en ai qu'un seul de scanné, et il rend plutôt mal

http://www.noelshack.com/up/aab/numriser0002-555bb44047.jpg

Sinon, je tape le texte de ce pas

Indulgence, ça date d'un an facile

« … I hope life treats you kind… And I hope you have all you dreamed of… And I wish to you joy and happiness… But above all this, I wish to you love… ».
D’habitude je hais le matin.
Mais quand on se fait réveiller à 6h30, seul dans son grand appartement de Manhattan par Whitney Houston, on a tout simplement envie de péter le réveil contre un mur avant de se coller un flingue sur la tempe et se faire sauter le caisson, répandant enfin dans l’appartement une touche de vie autre que le blanc immaculé de ce putain de crépis qui me fait toujours autant gerber. Ca pourrait être sympa quand j’y pense, des éclaboussures couleur sang teintées d’un gris-rose de cervelle sur ces murs vides. Mais je n’en ai pas la force, je n’en ai pas le courage.
Ma vie est tout ce qu’il y a de plus banal, un cursus scolaire lambda et un boulot tout aussi lambda en compagnie d’autres personnes tout aussi lambda, dans un des nombreux gratte-ciels qui fait office dans ce réseau tentaculaire qui fait la magnificence de New York.
Manhattan.
C’est sûr que je préfère être réveillé par Whitney « madame-je-veux-t’aimer-anorexique-camée-au-crak » que par le bruit de neuf millimètres devenu courant dans le Bronx.
Quoique. Ma quête vers une certaine forme d’exotisme et d’insolite dans cette vie de standardisation et de conformité prendrait ici tout son sens. Atteindre cette tour de verre me procurerait peut-être davantage de satisfaction après avoir échappé huit fois et demie à la mort brutale d’une bastos dans la nuque ?
Peu importe ces divagations, faisons comme le monde. Je me dirige donc mentalement vers la douche, après avoir, non sans une certaine bestialité, frappé à deux reprises de mon poing sur le bouton arrêt du réveil. Et je me retourne dans mon lit en me demandant si quelqu’un remarquerait mon absence si je n’allais pas derrière cet ordinateur à 300 mètres au dessus du plancher des vaches.
Mais c’est le lot commun de nous toutes, fourmis travailleuses pour la reine qui nous exploite, de nous lever et de gratter ce qu’il faut gratter, en répétant inlassablement les mêmes gestes, les mêmes actions. Toujours les mêmes culs à lécher pour espérer grimper dans la hiérarchie, toujours les mêmes gueules à qui sourire pour espérer coucher avec une partenaire différente chaque semaine – ce qui, convenons-le, est sûrement la seule chose valable avec la drogue dans cette putain de vie.
Je m’étire consciencieusement et jette un œil sablonneux vers la penderie, où mon costard trois pièces à mille dollars trône fièrement sur son cintre en me regardant d’un œil morne et conspirateur, comme s’il me donnait une bonne raison de me lever.
Manger. Pour manger, il faut de la thune. Pour de la thune, faut jouer au con bureaucrate dans une putain de tour de je-ne-sais-combien-de-mêtres-de-haut. Donc je me lève sans la moindre vigueur, infiltrant ma main à l’arrière de mon boxer pour mon toucher rectal matinal favori. Enfin, façon de parler bien sûr. Je ne sais pas si vous avez remarqué vous aussi mais quand on se lève, on ne peut s’empêcher de se gratter la fesse – droite ou gauche peu importe. Geste machinal pour moi, tout comme me traîner dans cette magnifique marbrière qui me fait office de salle de bain. N’importe quel simplet s’émerveillerait devant un tel chef-d’œuvre, mais ça reste d’une affligeante banalité pour moi. C’est ma mère qui m’a convaincu de me laisser aller parfois à des dépenses inutiles, histoire de mettre un peu de folie dans le quotidien. Ca marche au début, mais on se lasse de tout. Je me lave donc soigneusement comme chaque matin, avec un gel douche différent cette fois-ci – acheté la veille – histoire d’apporter un peu de fraîcheur dans ce monde routinier.
Bref, ma matinée s’annonçait comme toutes les matinées, rien de bien folichon à me mettre sous la dent aujourd’hui sauf quand mon taxi a écrasé un pigeon sous mes yeux, répandant un nuage de plumes et quelques gouttes de sang sur la chaussée. Un fait tellement unique et insolite qu’il m’a quasiment mis du baume au cœur en cette journée ensoleillée.
Pas pour longtemps ceci dit, puisque je me suis vite vu en train de courir derrière ce meurtrier pour essayer de grimper dans son carrosse.
Le feu rouge suivant et un poumon plus tard, je jette mon attaché case à l’arrière de son tacot et lui indique ma destination d’un ton cassant. Il s’exécute presque avec un sourire, que je décelai comme narquois.
Pour couronner le tout, j’avais tellement traîné ce matin ici et là dans mon appartement grand luxe en sirotant un café hors de prix et en monologuant sur certains principes de la vie que je m’étais mis tout seul en retard. Et bien entendu, comme tout le monde le sait, quand tu es à la bourre, c’est le jour où les embouteillages te font office de paysage à travers la vitre arrière.
« No women, no cry… »
Je tournai la tête de la fenêtre vers le poste pour me laisser porter par Bob, mon mentor dans la défonce, mon modèle dans la lucidité. Je m’étonne à chantonner ce mythe de la musique avec le conducteur, dreads en guise de couvre chef et feuille de cannabis en guise de pendentif. On ne peut pas faire pire comme cliché non ? Un taxi semblable à des millions d’autres à New York et un type représentant le pire stéréotype du conducteur de cabbies.
Bref, la douceur de Bob me fit voyager loin de toute cette fourmilière cupide et sans intérêt. Je m’imaginai cultivateur en Jamaïque en compagnie de trois types soudés par la beuh, vivant de simplicité comme la fraternité, le respect et la solidarité, valeurs oubliées depuis longtemps dans nos contrées.
Je jetai un œil à ma montre. 8h10. Je héla le conducteur poliment – « bouge toi le cul mec, j’vais être à la bourre »
Nous voilà arrivés au bout d’un moment devant la magnifique tour à 8h35 pétantes. Je déposes un gras billet dans la paume du stéréotype et sors sans demander mon reste, un léger sourire en guise de remerciement pour le morceau de Bob. Si j’avais raté ce taxi, je serais sûrement arrivé vraiment en retard. Mais là c’est impeccable. Je vais même me permettre un petit café.
Je rentre donc dans le majestueux hall et me dirige vers les ascenseurs après trois sourires et deux « bonjour » polis. Je pressa le bouton de ma main libre – l’autre maintenant toujours mon cher attaché case – pour appeler la fameuse boîte à verticalité. Simon, la personne que j’appréciait sûrement le plus dans cette trappe de cristal, me rejoignis juste avant le « ting » de l’ascenseur, et me serra la main sans un mot. On grimpa en compagnie de cinq autres personnes et je pressai le bouton « 83 ».
_Comment va-tu, Marc ?
_Bof, la routine. Un pigeon est mort sous mes yeux ce matin. Ecrasé par un taxi. Mon taxi.
_Dure histoire, tu t’en remets ?
_Je tiens le coup.
Et je le regarde en souriant. Il sourit aussi et on patiente tranquillement de voir notre palier, frénétiques comme deux gamins à l’idée de siroter le café dégueulasse de nos employeurs.
Enfin, le « ting » libérateur nous offre une des plus belles vues que l’on puisse admirer, mais tellement familière pour moi que je fus même pas surpris de voir voler un avion extrêmement bas par la fenêtre. D’un geste machinal, je regardai une nouvelle fois ma montre. 8h45. Puis je releva les yeux en continuant mon trajet vers la cafetière. L’avion était maintenant à une dizaine de mètres de la paroi vitrée qui offrait en outre une étendue de gris.
On est le combien déjà ? Ah oui, le 11. Le 11 Septembre.
Je me surpris alors à sourire quand je vis l’avion s’enfoncer dans la paroi.
Je remerciai intérieurement le conducteur de ne pas m’avoir mis en retard.

"Je remerciai intérieurement le conducteur de ne pas m’avoir mis en retard. "

Excellent, j'adore la chute. Au moins, le mec est sorti de sa routine plus que par un pigeon et un gel douche

Ca compte le body painting avec matières fécales?

Si c'est fait artistiquement, je pense que oui

_Comment va-tu, Marc ?
_Bof, la routine. Un pigeon est mort sous mes yeux ce matin. Ecrasé par un taxi. Mon taxi.
_Dure histoire, tu t’en remets ?
_Je tiens le coup.

Putain rien que pour ça, ça vaut le coup

Sinon, j'me demandais ou était le rapport avec le 11 septembre, j'ai réussi à oublier le sujet pour le reprendre en pleine gueule à la fin, j'avoue avoir eu une hésitation entre sourire et tristesse, comme le défunt j'pense, qui ne sait pas trop comment réagir, j'vais crever, mais j'ai écouté Bob ce matin...

Chat : C'est pas RR quand même sur le dessin

Si c'est elle

Plus besoin de second pseudo

Sérieux, je pensais pas que c'était possible de la reconnaitre

Putain j'en était sur

RR est chat

Je suis déçu

Quoi

Non chat c'est pas RR, mais le dessin qu'il a fait représente RR

En tout cas, c'est Raylene que je vois dans ce dessin

Pourquoi il dit "plus besoin de second pseudo maintenant" si c'est pas lui ?

Bon, j'ai fini de le taper. C'est un vieux texte, j'avais oublié qu'il était si dark et difficile d'accès. En tout cas, si vous cherchez de l'amour, il n'y en a pas dans ce texte, l'impression que je veux transmettre au lecteur est tout autre

"L'anti-plan"

S'il y a opposition je vais créer un lien
Sainte prise de position agrée par le bien
Feinte la vérité, l'instance paternelle serre tes chaînes
Sainte Trinité, violence, sexe et haine

Je te scinde en opposé
Crois tu en la Parole de L'homme ?
"Juste", simple à exposer
Trois cent cinquante sept magnum

La haine comme plus haute des valeurs
La peine comme hôte des voleurs
L'oppression comme instrument d'extase
L'agression, cancer et métastase

Industrialisation du vice
Mécanisation de l'obscène
Cris de passion bu jusqu'à l'Alice
Meta-poison dans tes veines

Inversion du mal et du bien
Aversion pour le genre humain
Ma version rentre à coup de poing

La faucille est ma délégué
Un faux-Self va t'être légué.

Je suis également Fubu, La_Mwet et Orthographix

Et JimmyTrabel6