Franchement ce débat est très interessant. Jamais je n'avais pu voir de pareilles argumentations auparavant. J'attends la suite
@2pac_ever
Comment en deux lignes offrir deux anecdotes parfaites de la peur dans les jeux vidéos...
Les fréquences de Lavanville, en fait j'ai écouté les deux premières minutes (c'est un peu redondant à force), mais c'est bien la musique en elle même qui revêt le caractère effrayant, pour peu qu'on soit focalisée dessus. Ce qui est amusant, c'est de penser que cette musique, dans un tout autre contexte, était une simple "ambiance".
J'ai ensuite suivi le lien qui m'amenait vers la "cartouche hantée de Zelda : the Majora's Mask". Belle invention, et fake filé manifestement travaillé. Toutefois, c'est plus de la tension que de la peur.
La peur, la vraie, c'est SCP-087...
L'horreur...
Oui, j'y ai joué...
Mais pas dans le noir (les volets sont loin du bureau), ni avec les fréquences fictives...oups...manquantes de Lavanville : cela aurait gâché les bruitages, ainsi que les hurlements
En fait, à l'heure où je vous parle, je survis tant bien que mal à la liquéfaction de la partie inférieure de mon corps par mes sucs gastriques.
Mais il est bien convenu que SCP-087 est un simulateur de peur, et non un jeu.
Montée de stress puis SOUDAINEMENT situation de crise sensitive.
Lumière réduite au minimum, couloirs étroits, objectif absent, descente ininterrompue, bruits malsains, cris, souffles, bruits de pas, briques qui tombent, bruits non-identifiés,...
Nous pourrions nous étaler sur le rôle de chacun de ces éléments, mais ce n'est pas le sujet. Contentons-nous donc de dire que la recette est parfaite.
La recette du gâteau empoisonné bien sûr.
J'apporte toutefois un détail :
"Si tu flippes sur ça" ???
Je flippAI sur ça : passé simple.
J'avais 13 ans et mon expérience vidéoludique de la peur était alors constituée de Zoo Tycoon.
Donc oui, cela m'a fait peur.
Mais il n'y a pas de honte, bien au contraire : lorsque je le peux, j'essaye de retrouver mon état d'esprit du moment.
Il n'y a toutefois pas de mystère.
Qu'est-ce que cette situation a d'effrayant ?
1)Les eaux noires d'encre.
Le joueur (donc nous, donc moi) flotte sur un océan parfaitement opaque, dans lequel il vient de voir sombrer les débris de l'avion dans lequel il se trouvait. Perte des repères. De plus, l'eau est un élément instable, qui enveloppe, enserre, attire, et contre lequel il faut inlassablement lutter pour ne pas sombrer. Des eaux noires reflètent donc l'attirance inexorable de l'inconnu malsain et des ténèbres.
2)Le ciel noir d'encre.
Lorsque l'on se trouve dans l'eau, sans rien voir sous ses pieds, on ne panique pas du fait de la bienfaisante présence de l'environnement habituel autour de nous. Il nous fait comprendre que la situation fait partie du "réel commun". Dans une piscine, on est bien. Au milieu d'un lac, on se concentre et on se modère pour ne pas être mal à l'aise. A un kilomètre des côtes, on a peur. Au large, seul sans rien autour que le ciel bleu, on panique. Seul sans rien autour que le ciel noir ?! C'est la folie. Heureusement que dans un jeu, on ne ressent ni l'absence de contact, ni le froid, ni le goût des embruns dans la bouche cherchant désespérément plus d'oxygène. De plus, des repères persistent : la lune, les débris, le feu... ils nous rappellent la vie que nous venons de quitter il y a quelque secondes. Toutefois, la folie (qui sera notre future amie) s'annonce, d'autant plus avec le troisième élément.
3)Le phare.
Massif, grand, illuminé d'un contre plongé vertical, diffusant son halo d'un blanc lunaire sur l'eau noire qui avale la lumière comme votre corps. Mais il n'y a pas, autour de nous, cet "environnement habituel" rassurant. Mais il y a ce phare improbable, au milieu de nulle part, qui représente un "environnement passablement inhabituel", soit l'unique voie de secours. Alors on s'y jette, alors que les valises remontent des entrailles de l'océan à coté de nous, et que l'on voudrait accélérer de peur que quelque chose d'autre remonte. On se sait pourtant courir d'une horreur à une autre, car le mystère qui entoure ce phare, l'horreur que l'on devine dans ses entrailles, nous affligent autant que l'obscurité qui nous entoure.
La suite ?
Un intérieur étrange, éclairé chichement et au compte-goutte, où résonne une musique d'ambiance crépitante. Et lorsqu'on avance, une autre lampe s'allume dans un claquement sec, comme si la lumière même nous accusait de notre présence.
Puis la descente vers l'inconnu.
La magnificence de la cité.
L'intrigue face à cette statue d'argent.
L'incompréhension face à cette masse remuante et hurlante dans le couloir de verre.
L'inquiétude lors de la remontée dans l'immeuble.
La peur lorsque l'on aperçoit une silhouette noire.
La panique lorsqu'on voit qu'elle vient vers nous, qu'elle nous parle elle est "désolée ?!!" Que va-t-il se passer ??...
Puis une autre silhouette arrive, elle susurre, un crochet luit. La première menace est égorgée par la seconde. Le danger change de proie. Puis le tueur nous repère, il nous menace d'une voix mielleuse et maternelle. La panique revient. Il saute sur la bathisphère et arrache des pans de métal en hurlant. Tout s'arrête. Quelqu'un parle. Une radio. Les portes s'ouvrent...
Fin de l'introduction. Début du jeu.
Pourquoi j'étais terrifié ?
La bonne question est plutôt pourquoi le reste des gens ne l'était pas...
Deux réponses : la connaissance et l'habitude. (voyez comme on retombe sur mes dires du premier post, à ceci près que je ne considère pas cette peur comme indispensable).
L'habitude de la peur fait qu'on la ressent moins, voire plus du tout en certaines situations. Ce qui fait que la scène d'introduction est uniquement "belle" : le noir profond, la lune énorme et ce grand phare illuminé dans la nuit. Magnifique. Et cet art-déco est formidable.
La connaissance fait qu'une fois que le joueur a vécu une première fois le jeu, la peur de l'inconnu qu'il ressent vis-à-vis du phare n'existe plus. Il regretterait même qu'il n'y ait pas de sonnette d'entrée. (humour)
Une troisième réponse, peut être la seule (à vous de juger) : mon hypersensibilité. J'ai eu peur où je ne l'aurait pas du.
Bref, mon désir est aujourd'hui de prendre conscience de mon habitude pour la contourner. Je dois toutefois me rendre à l'évidence : une fois le jeu fait, il est fait. La connaissance ne se contourne pas, de plus je ne le désire pas.
La perte du savoir n'est-elle pas la perte de notre identité ?
Je m'arrêterai là.
Tout cela ne t'étais pas dédié, 2pac_4ever, d'ailleurs je ne t'ai rien reproché. Mais je voulais que l'on arrête de penser que la peur est un sentiment rare qui, s'il ne l'est pas, doit l'être rendu tel.
Merci de votre compréhension.
Réactions ?
Tenebryon.
PS : merci minot_13, je pense que Ganon te remercie aussi. C'est agréable de savoir que l'on n'écrit pas que pour nous-même.
PS 2: désolé pour ce nouveau post Ganon. Promis j'arrête.
La vache, les pavés, ça c'est de la conversation sérieuse
C'est un met raffiné dont Tenebryon aime à s'abreuver ^^
Ben c'est rare, au moins y a du dialogue et des avis partagés qui convergent ou divergent, on peut se faire une idée après ça
Je crois que je me suis perdu, mais quesque je fous là
DavidYY, respire profondément, ferme les yeux, concentre toi sur ta paix intérieure, et rouvre lentement les yeux. Là, tu verras le chemin de ta destinée.
Mais qu'est-ce que je dis ???
Après, Bioshock reste loin de l'idéal que sa nature aurait pu atteindre.
Avec un contexte pareil, une ambiance pareille, des thèmes pareils...
Il est formidable, mais pas merveilleux.
Je pourrais développer maintenant, mais je vais plutôt réfléchir à tout ce que je pourrais dire avant d'écrire.
Histoire de ne pas tomber dans la logorrhée qui inhére généralement à mes sentiments.
Bien sûr, pour avoir cet avis, j'ai du faire un véritable volte-face sur le jeu, afin de ne pas contempler l'existant mais bien regretter l'absent, et discriminer le bon de ce qui aurait pu être mieux.
Ken Levine soi-même déclare officiellement que Bioshock est imparfait. Et cela n'est je pense pas uniquement du à l'année de son développement.
Je donnerais donc mon avis après mûre réflexion, pour une fois...
Tenebryon.
Schizophrène et aliéné David, schizophrène et aliéné
DavidYY, respire profondément, ferme les yeux, concentre toi sur ta paix intérieure, et rouvre lentement les yeux. Là, tu verras le chemin de ta destinée.
Mais qu'est-ce que je dis ???
ça marche en plus
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Schizophrène et aliéné David, schizophrène et aliéné
pourquoi tu dis ça, ah oui je sais maintenant, c'est parce que je me cause à moi-même
T'aime les monologues en effet
C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour remplir ma mission, mais vu ce que ça me coûte, j'ai décidé de plus me parler
Bizarrement, plus personne ne se parle plus ici non plus, aurais-je bayonné les plus causants
Non, c'est juste que quand je vois tout ce que je dois rattraper sous forme de Pavé Moi, ça me fatigue
Un schizo et une feignasse...
Rahlala, on est pas aidés.
Ah ça, à qui le dit-tu
En plus il le reconnait
Ben alors, le sujet est clos
Ben non, si les gens veulent revenir en parler !
C'est surtout que, pour ma part, je n'ajouterai rien tant qu'il n'y aura pas eu de réactions.
C'est un forum, pas un roman...
Oui, ça je m'en doute ^^