Yep.
Sur quel sujet si ce n'est pas indiscret ?
Attends, laisse moi deviner ...
StarFox ?
Non pas du tout.
Je me tourne vers un écrit plein de sens. Et ouais, faut maintenant que j'aide à faire passer un message que d'autres avant moi ont contribués à faire passer. (Coelho )
Koopa -> Pour ma part, je suis en train de commencer un chapitre que je dois finir pour ce soir, donc je suis vraiment pressé
Volcano--> De toute façon, c'est bien fait.
De toute façon, j'ai un prologue à finir pour tenir ma promesse.
J'ai lu koopa, mais le truc c'est que ça s'approche pas de la littérature... Plus des fictions qu'on trouve à la pelle sur le forum. Enfin voilà, y a rien d'exceptionnel, et en plus tu racontes une histoire personnelle donc forcément y a peu de chance que ça nous intéresse
Après Kit, Coelho. Même si ils n'ont rien à voir entre eux.
Bon, j'suis, comme d'habitude, à la bourre, m'enfin. Belle idée qu'est ce topic, et je pense que ça va me permettre de me relancer dans l'écriture et notamment l'écriture SSBBienne, car j'pense que j'vais poster un truc d'ici peu.
Argh moi j'oserais pas faire une fic ...Sa me fait peur de voir la réaction des autres
En tous cas moi je félicite tous ce qui on fait des fics (même les moin réussi ) et même les tiennes Raptor ( toi qui te dit si mal aimé tu vois que t'as un fan )
STAR FOX POWER!!!!!!!
A demain Boost .
À demain Goulou.
Boost qu'y se remet ! Vénérons ce topic !
Juste comme ça, futur pseudo collector.
Made by Kamiel. =)
Kamiel -> Et si ce pseudo appartenait a tout les GEB ? En gros, tu donne le mot de passe a tout les GEb de SSBB
Merde j'ai même pas pensé
Tiens, j'savais pas que j'avais encore des fans ici.
Sinon ouais, pseudo collector.
Bon... J'vais poster ça même si je suis pas certain que j'aurai du. En même temps je suis jamais satisfait de mon texte et je le retravaille toutes les semaines.
Dois-je préciser que lieux et personnages sont de moi? Sauf quelques personnages que j'utiliserai plus tard, qui appartiennent à leurs auteurs respectifs.
Petite carte des lieux... http://www.noelshack.com/uploads/16062009/TWioFMap093085.jpg
Bonne lecture à ceux qui liront.
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Introduction.
La liberté est une notion particulièrement complexe, et pas toujours comprise de tous. Il n’y a d’ailleurs à ce jour aucune définition précise de la liberté. On la retrouve pourtant dans la bouche de tout être aspirant à vivre détaché du reste du monde. Pour aller où ?
Cette question ne se pose même pas. Nulle part.
Piégés en nous-mêmes, nous ne sommes pas capables de définir ce que nous désirons.
Si nous ne pouvons pas nous représenter la liberté, nous pouvons paradoxalement facilement nous rendre compte de l’asservissement. Par déduction, il n’y aurait de liberté qu’en l’absence d’asservissement. C’est ce que certains ont compris, et s’efforcent de respecter. Aux dépends de ceux qui s’enorgueillissent de posséder la vie d’autrui, ces libertaires semblent transcender les règles établies. Prétextant n’avoir eu aucun mot à dire dans l’établissement des droits et devoirs de chacun, ils considèrent jouir de leur neutralité vis-à-vis du monde…
Faut-il que je sois seul contre mille, je me battrai toujours pour faire valoir mon droit le plus fondamental. Ma liberté avant tout.
Mon nom ? Je suis libre de ne pas vous l’indiquer. Mon identité ? De même. Je suis libre d’en disposer comme je l’entends. Cependant aujourd’hui j’ai décidé de mon plein gré de vous dire qui je suis.
Tiamat, tout juste la vingtaine, et voyageur libre comme l’air. Sans besace ni sandale, cheveux longs et haillons, je suis parti de chez moi dans le but de poursuivre mon rêve. Voyager. J’estime être au monde et faire partie de la vie des autres d’une manière ou d’une autre, ce que je veux comprendre c’est, pourquoi ? Y a-t-il d’autres conceptions qui ne m’ont pas encore été révélées ? La vie est-elle différente ailleurs que chez moi ? Les gens sont-ils heureux dans un monde différent ? Je recherche la réponse à toutes ces questions dans le but de satisfaire mon besoin de savoir, vivre le plus heureux possible, ainsi que de comprendre le sens de ma vie. J’ai l’impression que les deux se recoupent, mais certaines choses me sont cachées… Je suis libre de les connaître, et c’est pour cela que je les recherche.
En ce début d’après-midi, je touchais finalement à mon but. La ville de Sidon n’était plus qu’à quelques minutes. Sidon, c’était mon premier arrêt, et c’est libre de mes pas que j’y suis parvenu.
La route fut longue. Depuis le Chancelan, mon chez moi, je dus traverser la Canize puis les immenses plaines de Bleize pour m’y rendre. Au terme de ce voyage exténuant, j’arrivai au sommet d’une colline surplombée d’un vieux chêne feuillu. Une brise légère à la senteur d’iode me caressa le visage, et je pus enfin contempler cette immense ville portuaire qu’était Sidon. Cela me raviva le cœur. Par-dessus les murailles, j’avais tout le loisir d’observer ses innombrables toits de tuile en terre cuite se découper sur le bleu azur de la mer d’Henwen. Vision magnifique. L’activité humaine pouvait s’observer d’ici avec les innombrables fumées qui se détachaient du bleu du ciel et de la mer. Une épaisse et opaque fumée noirâtre attira plus particulièrement mon attention, elle s’échappait d’une haute cheminée circulaire, que je devinais être celle de la forge réputée de Sidon. Je décidai d’y faire un tour une fois en ville.
Mais d’abord, un peu de repos. Que me restait-il de ce long périple ? Un morceau de pain, une gourde d’eau, deux onguents et un remède. Des onguents qui étaient contenus dans de petites fioles, un liquide à l’aspect turquoise. Cela avait un léger goût de menthe fraîche, mais plus que ça, une incroyable propriété revigorante.
Je posai donc mon sac de toile au pied de l’arbre et m’assis un instant sous son ombre pour échapper à la chaleur étouffante du Soleil. Il n’y avait pas à dire, l’herbe qui recouvrait ces plaines était véritablement magnifique. Touffue et légèrement haute, sa couleur verte brillante au Soleil donnait envie de dévaler la colline en roulant. Elle incitait également à dormir à la belle étoile une fois la nuit tombée. Ce que je fis d’ailleurs une ou deux fois durant mon voyage. Préférant les chemins sauvages que les routes foulées par bien des pieds d’homme, je rencontrais rarement les auberges et devais me contenter de ce que m’offrait la nature. C’était une manière de rendre hommage à la personne qui nous avait fait cadeau de tout cela. Il fallait admettre que ces terres étaient particulièrement généreuses. Bien entretenues également, les hommes d’ici devaient avoir comprit leurs intérêts.
Je m’allongeai de tout mon long, laissant ma tête tomber sur ce coussin végétal confortable. Mes yeux purent parcourir le feuillage touffu de cet immense chêne. Je repérai bien vite quelques mésanges, camouflées dans les branchages, occupées à bâtir leur nid. En descendant, mon regard parcourut le tronc. À environ un mètre cinquante du sol, une gravure avait été taillée dans l’écorce. « C + F » entouré d’un joli cœur transpercé d’une flèche. Puisse le créateur veiller sur leur amour.
Je décidai finalement de faire une petite sieste…
***
Un coup sur la tête.
Je me réveillai en sursaut, une douleur au front. Fichues mésanges, elles venaient de faire céder quelques branchages.
De toute manière il devait être temps que je me remette en route. À en juger par la position du soleil dans le ciel, je devais bien avoir dormi deux heures. Sans pour autant être pressé, je considérais que c’était une heure de perdue en trop.
Je me relevai en frottant ma Gandourah – présent que l’on m’avait offert à mon départ - pour nettoyer les brins d’herbe qui s’y étaient accrochés, puis je m’arrêtai deux minutes pour m’éveiller, en observant la ville. L’entrée, à quelques centaines de mètres, était gardée par deux soldats. L’activité semblait importante aujourd’hui, à en juger par le nombre de charrettes, de paysans, de citoyens et autres nobles entrant et sortant de la ville par la grande route qui reliait Sidon au Nideck au sud en longeant la mer.
« Retour parmi mes semblables… Enfin, j’imagine. »
Je ramassai ma besace et me mis à dévaler la colline en me freinant pour ne pas être entrainé dans ma course…
***
« Hola ! Hola ! On n’entre pas, fit un garde en me poussant l’épaule gauche alors que j’essayais de me faufiler dans la masse.
- Comment ? N’a-t-on point le droit d’entrer librement en ville ? »
Les deux gardes croisèrent leur regard un instant puis éclatèrent de rire.
« Vous n’êtes pas d’ici hein. On ne veut pas de manants dans la ville, reprit le premier garde.
- Un manant moi ? Je suis un voyageur ! Un troubadour, je vis de l’amusement des gens, je fais du théâtre et je danse.
- Vous dansez ? Et bien chantez maintenant ! S’écria-t-il avant de se remettre à éclater de rire.
- Plus sérieusement, foutez-moi le camp, renchérit le deuxième garde. »
Je les toisais du regard puis frottai symboliquement mes pieds nus sur le sable avant de me retourner vers la route, espérant trouver un charriot de foin ou je ne sais quoi pour me cacher et rentrer incognito.
« Et ne pense même pas entrer incognito dans une charrette de foin ou je ne sais quoi ! »
Zut, découvert. Je dus me résigner et allai tenter ma chance à la porte Nord. Je n’allais pas céder si facilement. Largement déçu, je restais cependant convaincu que mon périple n’allait pas s’arrêter à un stupide échec tel que celui-ci.
Ah, elle était grande la ville, et faire le tour jusqu'à la porte nord demandait bien une bonne demi-heure. Le chemin en gravier blanc longeait les murailles, et il était bordé par quelques haies basses offrant un paysage très peu varié et quelque peu ennuyant, surtout alors que je ruminais ce refus. C’était long, mais de toute façon je n’arrivai pas au bout ; Après une dizaine de minutes, un individu m’interpela alors que je marchais tranquillement derrière un couple d’apparence noble qui faisait sa promenade, en racontant quelques secrets dont je me délectais. Oui, après tout je suis libre de savoir ce que ces gens disent.
Toujours est-il que cet individu étrange m’interpela. Il avait une allure très peu banale. Petite taille, la peau très mate, bien plus que ceux de Lucania. Il me fixa avec ses petits iris noirs.
« T’as l’air suspect toi, déclara-t-il. »
Je lâchai un petit rire, amusé de la situation, tandis que les nobles s’éloignaient.
« C’est toi qui me désignes comme suspect ? As-tu seulement regardé ta propre apparence avant de parler ? Tu sais, normalement c’est moi qui amuse les gens. Je ne suis qu’un comédien ambulant.
- Fascinant. Je m’en fiche. Tu m’as l’air d’un type qui s’est fait recaler aux portes de la ville, c’est tout.
- Euh, oui, mais comment le sais-tu ?
- Je t’ai suivi.
- Et comment se fait-il que tu soies devant moi ?
- Bon alors je t’ai précédé dirons-nous. On s’en fout bon sang, écoute-moi !
- Je suis tout ouïe.
- Tu vois cette tour ? me demanda-t-il en désignant discrètement la tour en question.
- Oui ?
- Nous allons l’escalader. »
Tout en continuant à l’écouter, je me réjouissais subitement qu’il m’ait importuné. C’était là un signe. J’entrerai tout de même dans cette ville après tout. Comment avais-je pu me décourager ? Mon manque de conviction me dégoutais presque.
« Un garde fait le guet. Ils se relaient toutes les heures, continua-t-il.
- Mon dieu, ça ressemble à un plan pittoresque vu dans maintes histoires.
- Attends imbécile, je n’ai pas fini.
- Mais si, on va escalader la muraille pendant qu’ils se relaient c’est ça ?
- Bien sûr que non, espèce de crétin, tu me prends pour un amateur ?
- Je te prends pour ce dont tu as l’air, et puis je ne te connais point !
- Appelle-moi Blind.
- Hum… Très bien. Et donc ?
- Et donc on va monter cette fichue muraille dans une vingtaine de minutes.
- Éclaire-moi.
- Les gardes sont des hommes, et comme tout homme, ils sont incapables de dédier toute leur attention à une tâche pendant trop longtemps. Vois-tu, quand on nous force à un travail qui ne nous plait pas, cela nécessite un certain effort pour se concentrer. La garde, ou la surveillance, c’est ce qu’il y a de mieux pour l’oisiveté. Tu crois qu’ils restent là des heures à surveiller en permanence en temps de paix ? Ils ont autre chose à faire, et d’autres choses à quoi penser. C’est physiologique et psychologique. Et cet ennui profond, dans le cas présent, devrait survenir dans une vingtaine de minute, sachant qu’ils viennent de se relayer.
- Brillant. Chapeau l’artiste. Comment as-tu découvert cela ?
- J’ai pratiqué des tests moi-même. A moins que ces types soient des bourreaux de travail ou des paranos, on est bon.
- Et comment va-t-on grimper ?
- Grappin. Mais j’avais besoin d’un type comme toi pour faire le guet.
- Et pour la redescente ?
- J’ai choisi cette section de la muraille car la bibliothèque se trouve juste derrière.
- Cherches-tu quelque chose dans cette bibliothèque ?
- Tsss… Tu me prends pour un rat de bibliothèque à organiser un casse pour un livre ? Non, c’est juste qu’elle possède le toit le plus haut construit collé à la muraille. On pourra sauter de la muraille au toit sans se faire mal, puis s’infiltrer par le grenier en soulevant quelques tuiles.
- Ravi de voir que tu brilles plus par ton esprit que ton apparence ne le laisse penser.
- C’est mieux que le contraire. Bon, prépare-toi, dans quelques minutes on y va. Enfile ça, tu seras moins visible en escaladant. »
Il me tendit un par-dessus gris avec une capuche. Cet homme avait décidément tout préparé et me faisait une confiance aveugle… Blind, bon sang, je venais de comprendre, ce type était vraiment génial. Il me laissa sur place quelques instants pour aller chercher l’attirail caché derrière quelques buissons pendant que je m’asseyais sur un banc pour observer les passants. Je doutais tout de même de mes motivations à présent. J’avais toujours considéré la loi comme juste, mais cette injustice – décider qui a ou n’a pas le droit de pénétrer un territoire – ne me laissait pas de marbre. Mais mon chemin ne m’avait jamais amené à commettre une quelconque infraction. En passant cette muraille, limite de la ville, je dépasserais également la limite qui fait de moi un honnête homme, ou un hors-la-loi. Cela impliquait bien plus qu’un simple état vis-à-vis des autorités. Je ne parcourrai plus les rues innocemment, mais toujours avec cette peur au ventre, peur de me faire attraper. Peur d’être considéré par les patriciens, ces gens si bien pensant, comme un renégat, un parasite de la société qui vit au dépend des autres. J’en avais peut-être l’allure, mais je n’étais pas de ceux-là, et je ne voulais pas être considéré comme tel. Si j’avais su, je n’aurais peut-être jamais franchi ces murs. Mais c’était le chemin que je m’étais tracé.
***
« Hep !
- Oui ?
- C’est le moment ! »
Blind sorti du buisson un grappin à la main. Il regarda à droite, à gauche, puis en l’air, et enfin, ne voyant personne à l’horizon, me donna une tape sur l’épaule pour me signaler de courir jusqu’au pied de la muraille. Nous franchîmes la douve asséchée et nous retrouvâmes donc adossés à la pierre grise et rugueuse, partiellement dissimulés par notre accoutrement. Blind me regarda et me tendit le grappin.
« Tiens prends-le, t’as l’air plus habile que moi. »
Je pris donc le grappin et commençai à faire tournoyer le bout pour lui faire prendre de l’élan. Après quelques tours, je le balançai de toutes mes forces en l’air. Butant contre un des créneaux, il retomba et faillit nous assommer si nous ne nous étions poussés. Peut-être aurait-il mieux valu.
« Bordel, qu’est-ce que tu fous ?! Dépêche-toi ! »
Deuxième tentative. Je repris de l’élan et le lançai de nouveau. Cette fois il passa par-dessus et se cala derrière le parapet dans un bruit métallique qui, j’espérais, n’avait pas alerté les gardes.
Aucun signe de dérangement. Maudits soient ces gardes qui n’ont pas fait leur travail.
Blind tira sur la corde, d’abord doucement, puis d’un coup sec en se suspendant, pour tester la fiabilité de la prise. Elle ne broncha pas. Tant mieux. Tant pis.
« Allez, grimpe ! »
Je le regardais d’un air interrogateur comme pour lui demander si il s‘adressait véritablement à moi.
« T’en fais pas, je te suis ! »
Je posai donc mes deux mains sur la corde tressée et commençai à poser mes pieds sur le mur en me laissant glisser sur la corde pour finir à l’horizontale.
« C’est peut-être cliché, mais je te conseille de ne pas regarder en bas pendant l’ascension. Je m’occupe de surveiller. Tu feras de même une fois que tu seras en haut. Allez, monte. »
Je commençai donc à marcher à la verticale en tirant sur la corde. Cet exercice n’était pas donné à n’importe qui, heureusement que ma condition physique plutôt athlétique pour pourvoir à mes spectacles improvisés m’avait donnée la force nécessaire pour ce genre d’acrobaties.
C’était tout de même la première fois que j’étais engagé dans une telle entreprise pour rentrer dans une ville. Voilà, j’étais déjà à mi-chemin sur cette frontière morale. Comment le fait de se déplacer d’un point A à un point B pouvait-il faire de nous des criminels ? Ou du moins des contrevenants. Les intentions qui vont avec peut-être. Mais si les miennes ne sont pas viles, pourquoi m’en empêcher ? Ce discours ne servait pour l’heure qu’à me justifier moi-même de tels actes.
« Dépêche-toi un peu ! Les gardes vont bientôt se rendre compte qu’ils flemmardent un peu trop !
- Je fais de mon mieux !
- Et bah ça vaut pas grand-chose ! »
Je tirais de toutes mes forces, mais c’était beaucoup plus difficile que ça n’y paraissait. Arrivé aux trois quarts, mes bras me tiraient affreusement et je me sentais prêt à lâcher. Je tournai la tête vers le sol. C’était haut. Trop haut pour lâcher !
« Imbécile, ne regarde pas en bas ! »
Cette vision de frayeur me donna un coup de fouet et une envie d’échapper à la mort. Je gravis les derniers mètres me séparant de ma prison à grand peine, mais arrivé au sommet je fus enfin libre de souffler. Quel soulagement ce fut. La contemplation de ce paradoxe. Emprisonné par ma peur, j’étais maintenant libre de me reposer…
« Je monte ! Surveille bien que personne n’arrive ! »
C’était bien ça, j’étais vraiment mal à l’aise là-haut sur ces murs à portée de vue des gardes qui toisaient l’horizon nuageux des terres intérieures aux fenêtres des tours, ou qui roupillaient tout simplement. Heureusement personne ne sembla me remarquer tandis que je me recroquevillais contre l’un des créneaux. En deux minutes Blind fut là. Je lui tendis la main pour l’aider à se hisser sur le mur. Il devait être plus exténué qu’il ne voulait le laisser apparaître à travers ses simples halètements silencieux.
« Allez… Grouille-toi… La Bibliothèque est juste là. »
Je pus une fois de plus contempler la ville du haut des murailles. Cette fois-ci j’apercevais les gens déambuler dans les rues. C’était plutôt animé pour une ville de province. Le quartier commercial grouillait de personnes diverses…
Le port était tout autant animé. D’ici je voyais la forêt de mâts qui avait poussé au fil des années dans les eaux tumultueuses. Il y avait d’ailleurs un bateau à l’air très cossu. Un énorme trois-mâts qui reposait en plein milieu du court canal. Il était cerné de quatre frégates.
« Qu’est-ce que tu regardes ? On n’a pas le temps.
- Quel est cet imposant galion ?
- Ah, c’est le Carnassier. Le vaisseau du roi. Il doit sûrement être en ville, ou alors c’est la reine qui l’a emprunté pour faire un tour dans les magasins de la ville. On s’en fout, t’es pas là pour voir les bateaux je suppose de toute manière ?
- Non… Mais pourquoi pas.
- Bah, allons-y. Regarde, le toit est juste là. »
Il me poussa jusqu’au parapet et me désigna l’amas de tuiles qui servait de toit à la bibliothèque. C’était tout de même haut, quelques mètres au moins. Et puis le toit était sacrément escarpé aussi.
Blind monta sur le parapet puis s’accrocha de l’autre côté avant de se laisser tomber. Il atterrit gracieusement sur l’arrête du toit et me fit signe de sauter à mon tour. Quelque peu réticent je m’élançai tout de même. Je montai sur le parapet puis me retournai pour m’accrocher au bord et me laisser tomber.
Au moment de me lâcher, j’entendis une porte claquer sur ma gauche suivi d’une voix qui m’interpela.
« Hey vous ! Hurla la voix. »
Mon cœur fit un bond alors que mon corps chutait. Avant que je n’eusse atterri sur le toit, je compris que c’était un garde. Il valait mieux qu’on ne traine pas ici trop longtemps. Le garde courut jusqu’à notre position, mais Blind avait déjà ouvert un passage dans la charpente en détachant quelques tuiles en terre cuite rouge qu’il avait négligemment balancées dans la rue.
« Revenez ici ! »
Un deuxième garde surgit de l’autre côté et se dirigea vers le grappin, qu’il rétracta pour ne laisser personne d’autre monter.
Nous, nous étions déjà dans la bibliothèque. Dans son grenier du moins. L’endroit était poussiéreux, et l’odeur de bois moisissant nous emplissait les narines. Pour autant, c’était maintenant cette seule charpente pourrie qui faisait office d’enclos préservant ma liberté.
« Voilà, nous sommes maintenant dans la ville. »
Et moi j’étais maintenant en terrain inconnu, le cœur battant la chamade. La vie citadine, je l’avais oubliée, et la vie de fugitif, je ne l’avais jamais connue.
« Nos chemins se séparent ici. Tu peux descendre tranquillement et sortir par la porte principale, les rats de bibliothèque se fichent pas mal de qui tu es tant que tu ne fais pas de bruit.
- Attends, tu ne sais pas par hasard où je pourrais trouver Merilith ? Dis-je haletant.
- Merilith ? La shaman?
- Euh, je n’en sais rien, c’est une très vieille amie, je ne sais nullement ce qu’elle a pu devenir.
- Et bien repère la forge, puis le château. Elle est à l’opposé de la forge par rapport au château. Et puis si ce n’est pas elle, tu pourras toujours demander à la shaman de la trouver ! Haha ! »
Sur ces mots il tourna les talons et se dirigea vers une trappe qui devait mener au dernier étage – sous le grenier - Il s’arrêta un instant avant de descendre et me parla sans se retourner.
« Au fait, tu m’as l’air d’un type cool. Si t’as besoin de moi, la Taverne de l’Ours Chantant est juste à côté de la Shaman. À plus tard Tiamat. »
Après ça il sauta dans la trappe. Mais comment connaissait-il mon nom ?
De mon côté je passai par une porte arrière et trouvai rapidement les escaliers qui descendaient vers le hall. Les rats de bibliothèque… Je comprenais vraiment ce qu’il disait maintenant, vu les regards qu’ils lançaient. De véritables rats avides de savoir, fixant les passants comme si nous voulions les déposséder de leurs connaissances… Je passai furtivement en saluant la réceptionniste qui me lança un regard interrogateur, ne se souvenant probablement pas m’avoir vu entrer. Je culpabilisais mais faisais mon possible pour afficher un sourire de convenance.
Je descendis les quelques marches et me retrouvai dans une grande rue plutôt animée.
Sidon ! Retour à la civilisation, et saut vers ma destinée !