Voilà déjà cinq ans que PlayStation et Guerrilla nous ont offert le premier chapitre des aventures d’Aloy, avec Horizon Zero Dawn. Un jeu d’action-aventure en monde ouvert qui, en marge d’une construction très classique - qui souffrait de la comparaison avec Zelda Breath of the Wild sorti quelques jours plus tard -, avait séduit grâce à un univers inspiré, une technique quasi-irréprochable et un gameplay percutant. Avec Forbidden West, le but est simple : faire mieux sur tous les plans, à la fois sur PS4 et PS5. Un pari réussi ?
Retrouvez ci-dessus notre test vidéo d'Horizon Forbidden West. Attention, les extraits capturés pour ce contenu ont été enregistrés avant l'arrivée du patch Day One. Certains problèmes techniques ne sont plus d'actualité.
Horizon Zero Dawn a beau être sorti il y a cinq ans, Aloy n’a pas attendu tout ce temps avant de repartir à l’aventure. Six mois séparent en réalité les événements du premier opus et ceux de Forbidden West. Un temps que l’héroïne a mis à profit pour tenter de détruire définitivement Hadès, sorte de gros virus informatique assez puissant pour éradiquer toute vie sur terre. Alors oui, elle pensait avoir mené sa mission à bien à la fin d’Horizon Zero Dawn (Guerrilla nous en donne d’ailleurs un petit résumé avant de commencer la partie) mais c’était sans compter sur ce cher Sylens, chercheur errant de l'épisode précédent, qui a réussi à extraire une partie de la dangereuse entité, causant au passage des tempêtes et l’apparition d’une dangereuse plante rouge. Au tout début d’Horizon Forbidden West, Aloy pense enfin tenir la solution, mais - plotwist - pas de bol : elle devra finalement aller dans l’Ouest prohibé pour sauver le monde. Une région interdite car notamment dirigée par la tribu des Tenakths et de grosses machines.
Acheter Horizon Forbidden West sur PS5 à partir de 52€ chez Rakuten
Univers somptueux
Vous vous souvenez de ce cocktail d’excitation et de fascination quand, sur Horizon Zero Dawn, vous avez croisé votre premier Grand-cou (une fusion entre un robot diplodocus et une tour d'antenne radio) ou votre première ruine d’envergure ? Eh bien dans Forbidden West, c’est un sentiment qui est presque continu. Avec cette suite, le studio Guerrilla Games donne un second souffle dantesque et magistral à son univers post post-apocalyptique. C’est simple, chaque zone de l’Ouest prohibé raconte sa propre histoire, avec une maîtrise artistique et un souci du détail de chaque instant, supérieur à ce qu’offrait Zero Dawn. Pour rappel, Horizon prend place dans un monde où régnaient jadis les Ancêtres, équivalent des habitants de notre époque mais avec une technologie plus avancée et d’énormes machines à tous les coins de rue. Au cours de vos balades, vous tomberez donc souvent sur de grosses carcasses de métal ainsi que des ruines, vestiges d’une époque révolue. Le tout dans une somptueuse nature, qui exploite parfaitement les décors de l’ouest des Etats-Unis. C’est à la fois inspiré, impressionnant et vraiment varié.
Si jamais vous vous posez la question, Horizon Forbidden West est loin d’être le plus grand open world créé à ce jour, mais c’est assurément l’un des plus beaux et soignés. Guerrilla estime que ce nouveau terrain de jeu est “légèrement plus grand” que celui de Zero Dawn. Il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’aussi imposant qu’Assassin’s Creed Valhalla. Ce qui n’est pas un mal : l’Ouest prohibé est dense et designé avec grand soin.
Naturellement, au-delà du travail de fourmi des artistes de Guerrilla, la technique tient aussi une place importante. Que ce soit en 4K sur PS5 ou PS4 Pro, Horizon Forbidden West est tout simplement superbe, et s’avère également très beau et stable - quoique logiquement moins impressionnant - sur PS4 Fat en 1080p. Le travail d’uniformisation des trois supports est assez exemplaire, même si la version nouvelle génération l’emporte bien sûr haut la main, avec en plus la DualSense qui apporte des vibrations “next-gen” convaincantes et agréables. Sur PS4 Pro / Fat, les aventures d’Aloy accusent des chargements plus longs, davantage d’aliasing ainsi que des éclairages volumétriques moins réussis. Mais le plus important est là. Dans leur résolution respective et en 30 images par seconde (seul mode proposé sur PS4), ces versions sont plus que satisfaisantes. À noter que sur PS5, le titre n’est pas parfait pour autant. En Performance - 4K / 60 fps -, on constate encore pas mal d’aliasing dans les zones chargées en végétation et lors des cut-scenes. Mais aussi de petits problèmes de son, de collision et d’affichage.
Narration cinq étoiles
Vous l’aurez donc compris, avec Horizon Forbidden West, vous allez en prendre plein les yeux pendant longtemps. Comptez environ 20h en ligne droite pour terminer la quête principale, plus du double pour achever toutes les quêtes annexes, et près de 60h de jeu pour réaliser un 100%. Tant qu’on parle des missions, sachez que la narration est un autre point fort du titre de Guerrilla. Horizon Forbidden West est aussi beau à regarder que très bien écrit et mis en scène. Un dernier point qui a souvent été reproché à Horizon Zero Dawn et qui est désormais totalement corrigé. Oubliez les conversations statiques, à base de champ, contre-champ : sur ce second épisode, quasiment tous les dialogues - même les plus anodins de prime abord - sont accompagnés par de jolis angles de caméra. Un détail qui met en valeur la plume très juste de Guerrilla, aussi bien drôle que touchante, ainsi que l’excellente refonte des visages (toujours un peu inexpressifs par moments) et le travail sur les costumes des différentes tribus. Un soin dont profite la quête principale, qui réserve de belles scènes d’action, mais également les quêtes annexes. Ces dernières sont dans l’ensemble très appliquées, frôlant parfois la qualité des péripéties majeures, souvent variées et systématiquement scénarisées. Un très bon point pour le coup, qui permet de s'investir davatange dans l'univers.
Des à-côtés qui accompagnent à merveille la trame principale : Horizon Forbidden West est exaltant et passionnant de bout en bout. L’aventure ne se repose jamais sur ses lauriers et parvient souvent à surprendre le joueur, que ce soit avec un revirement scénaristique inattendu, une phase de jeu inspirée et inédite ou une nouveauté de gameplay capable d’ouvrir d’autres voies. Au final, seule la conclusion est abrupte : il manque clairement une scène pour apporter un vrai point final. Mais rien de dramatique. Cela reste une réussite, que l’on doit également à la très bonne galerie de personnages - gentils et vilains. Déjà attachante dans Zero Dawn, Aloy s’affirme ici encore un peu plus comme une excellente héroïne, dont la forte personnalité transparaît dans l’ensemble des dialogues, notamment ceux avec ses compagnons de route. Car dans Horizon Forbidden West, la chasseuse n’est plus seule. Varl et Erend, issus du premier épisode, seront par exemple des alliés de poids, à défaut de l’accompagner régulièrement dans les phases de jeu. D’ailleurs, après quelques heures, Aloy et ses comparses s’installeront dans une base qui fait pas mal penser au camp de Red Dead Redemption II. L'endroit évoluera au fil de la progression avec de nouvelles pièces, choix de dialogue et pas mal de détails rigolos de ça et là. Le tout consolide le sentiment d’équipe et d’aventure.
Horizon Forbidden West - Exploration et combat, sur terre et sous l'eau (Gameplay)
Les extraits de ce contenu ont été capturés avant l'arrivée du patch Day One. Des bugs ne sont plus d'actualité.
Exploration renouvelée
Au-delà de la narration, l’exploration fait également un bond en avant significatif. Horizon Zero Dawn avait contre lui des lieux parfois étriqués, timidement étoffés par des phases de grimpette très balisées. Ce n’est plus le cas dans Horizon Forbidden West. Le titre de Guerrilla intègre un tas de nouveautés qui rendent l’exploration bien plus fluide et flexible. À commencer par les possibilités d’escalade, ici largement améliorées. Alors non, vous ne pouvez pas grimper sur n’importe quelle surface, comme Assassin’s Creed : Valhalla ou Zelda : Breath of the Wild. Ce genre d’acrobatie est restreint à des points d’accroche bien précis, qu’il est possible de voir grâce au Focus, pouvant désormais scanner rapidement la zone tout autour d’Aloy. Guerrilla fait ainsi le choix de “limiter” - ou plutôt “contrôler” - cet aspect du jeu pour laisser le champ libre à des énigmes environnementales, où il faudra se frayer un chemin dans des ruines pour obtenir un objet par exemple. Un bon choix d’après nous, mais qui peut aboutir à quelques frustrations, comme lorsque l’architecture d’un bâtiment semble au premier coup d'œil parfaitement adaptée à l’escalade. Autre petite chose : la précision de ce système de grimpette, qui laisse parfois à désirer.
Parmi les autres nouveautés, il y a la fameuse paravoile façon Zelda : Breath of the Wild, “l’Ailgide”, qui permet de planer dans les airs jusqu'à retomber au sol. Mais aussi le grappin, capable de propulser l’héroïne sur un rebord ou en haut d’une colonne (voire de tirer des débris et ainsi dégager des passages dans les ruines). Sans oublier les phases sous-marines, plutôt réussies mais un peu laissées de côté au global. Des ajouts bienvenus, qui rendent l’exploration bien plus agréable, mais qui ne viennent pas challenger une structure monde ouvert toujours très classique, quasiment inchangée par rapport à l’épisode précédent. Le schéma de progression reste donc linéaire : accepter une quête et suivre le pointeur sur la carte, même si on note des efforts pour s’éloigner de ce modèle, surtout en ce qui concerne une partie précise de l'aventure principale. Horizon Forbidden West est ainsi un open world à la construction vue et revue, mais si bien élaboré qu’il forme un aboutissement pour le genre. Le moindre détail, carcasse ou ruine, donne envie de s’arrêter sur le bord de la route, lieux qui cachent presque tout le temps un trésor. Sans oublier les points d’intérêt indiqués sur la carte, pour la plupart issus de Zero Dawn (zones de chasse, camps à attaquer, Creusets) mais qui trouvent tout le temps un twist pour se renouveler, comme avec les Grands-cous.
Combats étoffés
Les Grands-cous, eux, sont dociles, mais ce n’est pas le cas de toutes les créatures de métal. Une fois encore, les machines occupent une place centrale dans Horizon Forbidden West, et ont - elles aussi - fait l’objet d’un énorme soin. Leurs animations et design sont plus convaincants que jamais, que ce soit pour les nouvelles espèces ou celles déjà connues. Pour les combattre, Aloy pourra compter sur ses nouveaux mouvements : l’agilité de l’héroïne est au cœur des phases d’action. Les arènes d’Horizon comptent maintenant des points d’accroche pour votre grappin (qui peuvent d’ailleurs être détruits par les créatures), pratique pour se dégager de la mêlée et prendre de la hauteur, en activant par la suite l’Ailgide. Des moments “la tête dans les nuages” qui permettent d’observer le champ de bataille, se créer l'opportunité de toucher une pièce décisive d’une machine, ou bien d'aller suffisamment loin pour refaire son stock de munitions - la dimension craft "à la volée" occupe toujours une place importante. Les combats d’Horizon Forbidden West gagnent ainsi en plaisir et dynamisme. À saluer aussi l’excellent travail sur l’animation d’Aloy, qui accentue cette réussite. Enfin, à la place des cabrioles, il est à nouveau possible d'être discret contre les humains ou les monstres. Comme par le passé, ce point fait le travail sans jamais exceller.
Au-delà de scanner instantanément la zone autour d’Aloy et révéler les points d’accroche pour l’escalade (mais également les items dignes d’intérêt pour le craft), le Focus permet désormais une analyse plus poussée des machines. Dans Forbidden West, il est possible de naviguer rapidement entre les points faibles d’un monstre et même de les verrouiller individuellement, pour ne pas les perdre de vue dans le feu de l’action. Pratique pour garder un oeil sur les opportunités de déclencher une réaction en chaîne, ou de détacher une arme. Le tout invite encore plus à préparer son combat et à observer les créatures avec attention. Pour rappel, grâce au Focus, Aloy est capable d'avoir des informations sur tout un tas de choses via une sorte de réalité augmentée.
Mais comme on dit, la meilleure défense, c’est l’attaque : Horizon Forbidden West améliore nettement le champ des possibles pour venir à bout des machines. D’abord grâce à deux ou trois nouvelles armes - on n’aurait pas dit non contre un peu plus de choix - mais surtout car désormais, l’ensemble de l'arsenal peut faire appel à un tir secondaire. À terme, votre arc pourra par exemple faire tomber une pluie de flèches sur l’ennemi ou un tir explosif dévastateur, contre un peu d’endurance. Le tout est rassemblé au sein d’un nouvel arbre de compétence, beaucoup plus complet que par le passé. Il est en effet possible de se spécialiser parmi six classes, qui favorisent soit l’attaque à la lance, à l’arc, la pose de pièges, l’infiltration, la résistance ou le piratage. Avec suffisamment d’expérience, vous débloquerez même des "Sursauts de bravoure", sorte de gros bonus qui augmentent beaucoup la puissance d’Aloy selon la classe sélectionnée (attaques plus efficaces au corps à corps, sur les pièces de machine, même devenir invisible). Après des heures de jeu, il sera même possible de compléter chacune des six voies, pour un être un pro partout. L’ensemble est gratifiant et complet, réservant une vraie montée en puissance lors de l’aventure. On pense notamment aux combats à la lance, ici améliorés, qui gagnent en combos, en chorégraphie. Une montée en force aussi incarnée par les établis, nouveauté pour améliorer armes et armures. Bref, le titre de Guerrilla a tout pour lui.
Conclusion
Points forts
- DA et univers somptueux
- Exploration plus agréable
- Combat stratégique et vif
- Techniquement très réussi
- Résultat cross-gen au top
- Narration étoffée avec talent
- Passionnant de bout en bout
- Une montée en force tangible
Points faibles
- Quelques bugs et soucis techniques
- Une conclusion un peu vite expédiée
- Petit manque de vraies nouveautés
Note de la rédaction
En s’appuyant sur un premier épisode déjà très bon, Horizon Forbidden West touche les étoiles, devenant un véritable aboutissement pour la formule du studio Guerrilla Games mais aussi pour le genre du monde ouvert “classique” en général. Passionnant de bout en bout, fort d’un univers à la direction artistique somptueuse, mieux écrit et mis en scène, et davantage engageant du point de vue des combats et de l’exploration, le titre est quasi-irréprochable sur tout ce qu'il entreprend, faisant preuve d’un souci du détail de chaque instant. De plus, Horizon Forbidden West se paye même le luxe d’être à la fois excellent sur PS5, PS4 Pro mais aussi PS4 Fat, grâce à un travail cross-génération exemplaire. On pourra seulement regretter une conclusion finale un peu vite expédiée, et un manque de grosses nouveautés majeures. Pas de quoi gâcher la formidable aventure qui attend dans l’Ouest prohibé. Un titre véritablement exceptionnel.
Acheter Horizon Forbidden West sur PS5 à partir de 52€ chez Rakuten