Dans le jeu vidéo, on parle d’OVNI pour un titre qui a rencontré le succès grâce à un concept original mais qui fonctionne parfaitement. Pour le coup, Exo One coche toutes les cases. Déjà parce qu’il nous invite à piloter un vaisseau capable de se changer en deux formes pour exploiter la gravité. Mais aussi parce qu’il fait l’objet d’évaluations "extrêmement positives” sur Steam. C’est l’heure du test.
Ce test a été réalisé sur PC. Exo One est aussi dispo sur One et Xbox Series (inclus dans le Game Pass).
“Le jour de l’anniversaire de l’accident de Jupiter, un signal extraterrestre transmet à l’humanité les plans de construction d’un vaisseau alien. Une fois construit, celui-ci est baptisé… Exo One”. Soyons honnête, en jouant à Exo One, nous n’avions pas suffisamment les pieds sur terre pour comprendre les tenants et aboutissants du scénario imaginé par Exbleative, studio avec à son bord un seul passager, Jay Weston. Les lignes de dialogue, aux allures de bribes de souvenirs, contribuent d’abord à l’ambiance sublime et hypnotisante du titre, bien qu’elles s’assemblent et prennent sens sur la fin de l’aventure (1h30 à 2h de jeu), faisant office de poussée finale pour que le joueur garde les yeux rivés sur l’écran jusqu’au bout. Ce qui est avant tout une réussite totale avec Exo One, c’est ce qu’il se passe dans vos yeux, oreilles et doigts.
Plaisir stratosphérique
La première pièce qui fait que Exo One décolle souvent, c’est son gameplay. Le joueur incarne un vaisseau spatial qui peut se changer en deux formes : une boule et un disque. Dans le premier cas, l’appareil est violemment attiré au sol, utilisant le relief des planètes (une dizaine au total) pour prendre de la vitesse, qu’il soit sur terre ferme ou bien en l’air. La seconde permet de planer quelques instants, en tout cas jusqu’à ce que l’énergie de l’appareil soit épuisée et qu’il faille retourner en sphère pour en regagner, et répéter l’opération. Il est aussi possible de ‘sauter’ deux fois, en boule ou disque, pour modifier sa trajectoire. Un pouvoir qui se retrouve au contact du sol. Certaines zones offrent des portails pour démultiplier votre rapidité.
Juste avec son gameplay, Exo One parvient à captiver. C’est un plaisir grisant de traverser les nuages pour foncer vers le sol et s’envoler à nouveau. Surtout que cela ne se fait pas tout seul. Gagner en vitesse et en altitude demande de bien anticiper le relief des planètes, en jouant avec les contraintes de ces dernières. Les choix du joueur sont alors tout de suite récompensés par une allure démesurée, pouvant franchir le mur du son. En parlant de son, c’est évidemment une grosse part de l’expérience, et Exbleative l’a bien compris. Le sound design de Exo One est une véritable merveille, parvenant parfaitement à transposer la rapidité folle du vaisseau. Sans oublier la musique et une batterie d’effets visuels solides, qui participent à ce succès.
Redescendre sur terre
Vous l’aurez compris, Exo One est à la fois beau (il y a quand même quelques assets grossiers) et très agréable à jouer, sans parler de l’ambiance des différentes planètes, globalement toutes réussies quand elles ne sont pas somptueuses. Est-ce suffisant pour faire un grand jeu ? Pour ce point, nous sommes un peu plus mitigés. D’après nous, Exo One manque de mécaniques ludiques pour impliquer le joueur sur l’ensemble de l’aventure. Les ‘niveaux’ constituent avant tout des expériences visuelles, et même si des éléments viennent souvent challenger et faire varier le gameplay - relief différent, océan sur lequel il faut rebondir -, il aurait fallu encore plus de matière de ce coté-là. L’ensemble se résume trop souvent à foncer vers l’avant, et les errances hors des sentiers battus n’ont, à notre connaissance, pas grand chose à offrir.
Dès son écran titre, Exo One affiche le temps qu’il vous a fallu pour boucler l’aventure. Et pour cause, avec son gameplay technique basé sur la vitesse, le titre se prête vraiment bien au speedrun. Une deuxième partie pourrait donc vous permettre d’améliorer votre temps, mais également de redécouvrir le scénario. Notez que les levels cachent des items pour améliorer votre vitesse. Un second passage permettrait de les obtenir.
De plus, nous avons rencontré quelques soucis de caméra et avons parfois perdu le cap (une lumière bleue à l’horizon qu’il faut systématiquement rejoindre) à cause de l’ivresse de la vitesse ou des effets météo, qui ont d’ailleurs fait l’objet d’un soin tout particulier. Sans oublier quelques designs moins inspirés - dans un cas précis assez maladroit - pour les planètes et une narration cryptique. De quoi former un d’embouteillage et se rendre à l’évidence : Exo One aurait mérité plus de ‘coups de fouet’ pour relancer sa progression, qu’ils soient d’ordre technique voire mécanique. Cela étant dit, il reste une aventure originale, très agréable à parcourir, à mi-chemin entre Journey et 2001 et l’Odyssée de l’Espace. Un cocktail qui mérite le coup d'œil.
Conclusion
Points forts
- Ambiance qui frôle la perfection
- Un gameplay original et maîtrisé
- Réussite absolue du côté du son
- Un beau potentiel de rejouabilité
Points faibles
- Trop visuel, pas assez ludique
- Des petits soucis de caméra
Note de la rédaction
Tout d’abord décontenancé par le concept d’Exo One, le titre de Jay Weston parvient, avec une facilité impressionnante, à embarquer le joueur dans un voyage tout à fait unique. Le gameplay du soft est grisant, puissant, et permet de foncer à toute allure et de dépasser littéralement le mur du son. Le tout avec des effets visuels et sonores qui retranscrivent parfaitement l’ivresse de la vitesse, et des planètes à la direction artistique marquée et au level design varié. De quoi souvent nous faire décoller. Toutefois, le manque d’inventivité ludique - on doit tout le temps aller tout droit -, les petits problèmes de caméra et maladresses de design font malheureusement prendre de l’altitude à ce beau départ. Une très chouette aventure malgré tout, à découvrir.